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861.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i69 40 - Avec qui étiez-vous hier? dit-elle. Ses yeux, d'un bleu limpide, s'étaient fixés sur Ludovic avec une expression singulière de curiosité et de gravité celui-ci s'en émut comme d'un reproche et prit l'attitude d'un accusé. - Vous y .avez pris garde ? lui répondit-il. - Comment ne l'aurais-je pas fait? reprit-elle. Vos amis Jl'épargnent rien pour être remarqués. , - Mes amis, Marguerite? voilà un mot qui n'est pas juste. Je n'ai point d'amis dans ce goût-là. - Il était pourtant bien à l'aise chez vous plus à l'aise que vous-même. - Qu'y puis-je? c'est son genre à lui, et je ne suis pas charge de son éducation. --liais encore, ami ou non, qui est-il? - Un camarade de l'école, un ancien, qui prend ses cou-dées franches partout où il se trouve et qu'on ne peut pas mettre à la porte comme on le voudrait. - Ab 1 c'est un étudiant? - Un étudiant à perpétuité, bon vivant, joyeux compa-gnon, ayant le droit en haine, et destiné à moisir sur les bancs sans aucune chance de succès. - Et vous fréquentez ce monde-là, Monsieur? s'écria Marguerite avec la plus jolie moue du monde. - Vous savez bien que non, répondit Ludovic d'un ton sérieux. Vous savez bien ce qui remplit ma vie et quel en est le but. Pourquoi me parler ainsi? Marguerite ne désarma point devant cette justification elle garda ses airs mutins, -C'est bon, Monsieur, c'est bon désormais on vous sur-veillera mieux. Vous avez là de belles connaissances. - Encore Mais c'est de la cruauté, Marguerite. De ce qu'un camarade vient chez moi, malgré moi, je puis le dire, vous me faites une querelle d'Allemand. Allez, j'ai assez souffert pendant qu'il était là et que je vous voyais exposée à ses regards. La corvée était rude, et vous me devriez sa-voir plus de gré des efforts que j'ai faits pour couper court à ses observations. - Vraiment 1 s'écria la jeune fille. Ah 1 il a entamé ce chapitre-là, votre camarade? Ah 1 il a fait des observations? Et lesquelles, s'il vous plaît ? | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. i69 40 - Avec qui étiez-vous hier? dit-elle. Ses yeux, d'un bleu limpide, s'étaient fixés sur Ludovic avec une expression singulière de curiosité et de gravité celui-ci s'en émut comme d'un reproche et prit l'attitude d'un accusé. - Vous y .avez pris garde ? lui répondit-il. - Comment ne l'aurais-je pas fait? reprit-elle. Vos amis Jl'épargnent rien pour être remarqués. , - Mes amis, Marguerite? voilà un mot qui n'est pas juste. Je n'ai point d'amis dans ce goût-là. - Il était pourtant bien à l'aise chez vous plus à l'aise que vous-même. - Qu'y puis-je@? c'est son genre à lui, et je ne suis pas charge de son éducation. --liais encore, ami ou non, qui est-il@? - Un camarade de l'école, un ancien, qui prend ses cou-dées franches partout où il se trouve et qu'on ne peut pas mettre à la porte comme on le voudrait. - Ab 1 c'est un étudiant@? - Un étudiant à perpétuité, bon vivant, joyeux compa-gnon, ayant le droit en haine, et destiné à moisir sur les bancs sans aucune chance de succès. - Et vous fréquentez ce monde-là, Monsieur@? s'écria Marguerite avec la plus jolie moue du monde. - Vous savez bien que non, répondit Ludovic d'un ton sérieux. Vous savez bien ce qui remplit ma vie et quel en est le but. Pourquoi me parler ainsi? Marguerite ne désarma point devant cette justification elle garda ses airs mutins, -C'est bon, Monsieur, c'est bon désormais on vous sur-veillera mieux. Vous avez là de belles connaissances. - Encore@@ Mais c'est de la cruauté, Marguerite. De ce qu'un camarade vient chez moi, malgré moi, je puis le dire, vous me faites une querelle d'Allemand. Allez, j'ai assez souffert pendant qu'il était là et que je vous voyais exposée à ses regards. La corvée était rude, et vous me devriez sa-voir plus de gré des efforts que j'ai faits pour couper court à ses observations. - Vraiment 1 s'écria la jeune fille. Ah 1 il a entamé ce chapitre-là, votre camarade@? Ah 1 il a fait des observations@? Et lesquelles, s'il vous plaît ? | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 169@@@ -@Avec qui étiez-vous hier? dit-elle. Ses yeux, d'un bleu limpide, s'étaient fixés sur Ludovic avec une expression singulière de curiosité et de gravité celui-ci s'en émut comme d'un reproche et prit l'attitude d'un accusé. -@Vous y @avez pris garde ? lui répondit-il. -@Comment ne l'aurais-je pas fait? reprit-elle. Vos amis @n'épargnent rien pour être remarqués.s. -@Mes amis, Marguerite? voilà un mot qui n'est pas juste. Je n'ai point d'amis dans ce goût-là. -@Il était pourtant bien à l'aise chez vous plus à l'aise que vous-même. -@Qu'y puis-je ? c'est son genre à lui, et je ne suis pas chargé de son éducation. @-@Mais encore, ami ou non, qui est-il ? -@Un camarade de l'école, un ancien, qui prend ses cou-dées franches partout où il se trouve et qu'on ne peut pas mettre à la porte comme on le voudrait. -@Ah ! c'est un étudiant ? -@Un étudiant à perpétuité, bon vivant, joyeux compa-gnon, ayant le droit en haine, et destiné à moisir sur les bancs sans aucune chance de succès. -@Et vous fréquentez ce monde-là, Monsieur ? s'écria Marguerite avec la plus jolie moue du monde. -@Vous savez bien que non, répondit Ludovic d'un ton sérieux. Vous savez bien ce qui remplit ma vie et quel en est le but. Pourquoi me parler ainsi? Marguerite ne désarma point devant cette justification elle garda ses airs mutins. -C'est bon, Monsieur, c'est bon désormais on vous sur-veillera mieux. Vous avez là de belles connaissances. -@Encore ! Mais c'est de la cruauté, Marguerite. De ce qu'un camarade vient chez moi, malgré moi, je puis le dire, vous me faites une querelle d'Allemand. Allez, j'ai assez souffert pendant qu'il était là et que je vous voyais exposée à ses regards. La corvée était rude, et vous me devriez sa-voir plus de gré des efforts que j'ai faits pour couper court à ses observations. -@Vraiment ! s'écria la jeune fille. Ah ! il a entamé ce chapitre-là, votre camarade ? Ah ! il a fait des observations ? Et lesquelles, s'il vous plaît ? | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 169@@@ -@Avec qui étiez-vous hier? dit-elle. Ses yeux, d'un bleu limpide, s'étaient fixés sur Ludovic avec une expression singulière de curiosité et de gravité celui-ci s'en émut comme d'un reproche et prit l'attitude d'un accusé. -@Vous y @avez pris garde ? lui répondit-il. -@Comment ne l'aurais-je pas fait? reprit-elle. Vos amis @n'épargnent rien pour être remarqués.s. -@Mes amis, Marguerite? voilà un mot qui n'est pas juste. Je n'ai point d'amis dans ce goût-là. -@Il était pourtant bien à l'aise chez vous plus à l'aise que vous-même. -@Qu'y puis-je ? c'est son genre à lui, et je ne suis pas chargé de son éducation. @-@Mais encore, ami ou non, qui est-il ? -@Un camarade de l'école, un ancien, qui prend ses cou-dées franches partout où il se trouve et qu'on ne peut pas mettre à la porte comme on le voudrait. -@Ah ! c'est un étudiant ? -@Un étudiant à perpétuité, bon vivant, joyeux compa-gnon, ayant le droit en haine, et destiné à moisir sur les bancs sans aucune chance de succès. -@Et vous fréquentez ce monde-là, Monsieur ? s'écria Marguerite avec la plus jolie moue du monde. -@Vous savez bien que non, répondit Ludovic d'un ton sérieux. Vous savez bien ce qui remplit ma vie et quel en est le but. Pourquoi me parler ainsi? Marguerite ne désarma point devant cette justification elle garda ses airs mutins. -C'est bon, Monsieur, c'est bon désormais on vous sur-veillera mieux. Vous avez là de belles connaissances. -@Encore ! Mais c'est de la cruauté, Marguerite. De ce qu'un camarade vient chez moi, malgré moi, je puis le dire, vous me faites une querelle d'Allemand. Allez, j'ai assez souffert pendant qu'il était là et que je vous voyais exposée à ses regards. La corvée était rude, et vous me devriez sa-voir plus de gré des efforts que j'ai faits pour couper court à ses observations. -@Vraiment ! s'écria la jeune fille. Ah ! il a entamé ce chapitre-là, votre camarade ? Ah ! il a fait des observations ? Et lesquelles, s'il vous plaît ? | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 169 -Avec qui étiez-vous hier? dit-elle. Ses yeux, d'un bleu limpide, s'étaient fixés sur Ludovic avec une expression singulière de curiosité et de gravité celui-ci s'en émut comme d'un reproche et prit l'attitude d'un accusé. -Vous y avez pris garde ? lui répondit-il. -Comment ne l'aurais-je pas fait? reprit-elle. Vos amis n'épargnent rien pour être remarqués.s. -Mes amis, Marguerite? voilà un mot qui n'est pas juste. Je n'ai point d'amis dans ce goût-là. -Il était pourtant bien à l'aise chez vous plus à l'aise que vous-même. -Qu'y puis-je ? c'est son genre à lui, et je ne suis pas chargé de son éducation. -Mais encore, ami ou non, qui est-il ? -Un camarade de l'école, un ancien, qui prend ses cou-dées franches partout où il se trouve et qu'on ne peut pas mettre à la porte comme on le voudrait. -Ah ! c'est un étudiant ? -Un étudiant à perpétuité, bon vivant, joyeux compa-gnon, ayant le droit en haine, et destiné à moisir sur les bancs sans aucune chance de succès. -Et vous fréquentez ce monde-là, Monsieur ? s'écria Marguerite avec la plus jolie moue du monde. -Vous savez bien que non, répondit Ludovic d'un ton sérieux. Vous savez bien ce qui remplit ma vie et quel en est le but. Pourquoi me parler ainsi? Marguerite ne désarma point devant cette justification elle garda ses airs mutins. -C'est bon, Monsieur, c'est bon désormais on vous sur-veillera mieux. Vous avez là de belles connaissances. -Encore ! Mais c'est de la cruauté, Marguerite. De ce qu'un camarade vient chez moi, malgré moi, je puis le dire, vous me faites une querelle d'Allemand. Allez, j'ai assez souffert pendant qu'il était là et que je vous voyais exposée à ses regards. La corvée était rude, et vous me devriez sa-voir plus de gré des efforts que j'ai faits pour couper court à ses observations. -Vraiment ! s'écria la jeune fille. Ah ! il a entamé ce chapitre-là, votre camarade ? Ah ! il a fait des observations ? Et lesquelles, s'il vous plaît ? | 40 | 0.020243 | 0.09 |
21.txt | 1,863 | -9 -doux envers ceux qui s'unissent à lui dans le sacrement de son amour, qu'elle aurait vou-lu, s'il eût été possible, ne passer aucun jour sans y participer. Comme les occupations de la vie champê-tre, et Péloignement des églises ne lui per-mettaient pas même d'assister souvent à la messe, elle forma le dessein de se mettre en condition dans quelque ville voisine, où elle comptait avoir plus de facilité pour vaquer aux exercices de la piété chrétienne. La Providence lui en ouvrit le moyen. Une demoiselle, qui avait eu occasion delà connaî-tre, la demanda à ses parents pour avoir soin de son ménage. Ces bonnes gens, qui trou-vaient plus de consolation dans Armelle que dans le reste de leurs enfants, n'y consenti-rent que parce qu'ils devaient de grands égards à celle qui la leur demandait. La maîtresse amena aussitôt sa nouvelle domestique à Ploermel, lieu ordinaire de sa résidence. Jamais, à n'en juger que selon les apparen-ces ordinaires, deux personnes n'ont du être aussi contentes l'une de l'autre. Armelle fai-sait seule autant d'ouvrage qu'auraient pu en faire deux filles bien laborieuses et avec ce-la elle trouvait le secret de suivre son goût 1.. | -9 -doux envers ceux qui s'unissent à lui dans le sacrement de son amour, qu'elle aurait vou-lu, s'il eût été possible, ne passer aucun jour sans y participer. Comme les occupations de la vie champê-tre, et @Péloignement des églises ne lui per-mettaient pas même d'assister souvent à la messe, elle forma le dessein de se mettre en condition dans quelque ville voisine, où elle comptait avoir plus de facilité pour vaquer aux exercices de la piété chrétienne. La Providence lui en ouvrit le moyen. Une demoiselle, qui avait eu occasion de@là connaî-tre, la demanda à ses parents pour avoir soin de son ménage. Ces bonnes gens, qui trou-vaient plus de consolation dans Armelle que dans le reste de leurs enfants, n'y consenti-rent que parce qu'ils devaient de grands égards à celle qui la leur demandait. La maîtresse amena aussitôt sa nouvelle domestique à Ploermel, lieu ordinaire de sa résidence. Jamais, à n'en juger que selon les apparen-ces ordinaires, deux personnes n'ont du être aussi contentes l'une de l'autre. Armelle fai-sait seule autant d'ouvrage qu'auraient pu en faire deux filles bien laborieuses et avec ce-la elle trouvait le secret de suivre son goût 1.. | ######## envers ceux qui s'unissent à lui dans le sacrement de son amour, qu'elle aurait vou-lu, s'il eût été possible, ne passer aucun jour sans y participer. Comme les occupations de la vie champê-tre, et l'éloignement des églises ne lui per-mettaient pas même d'assister souvent à la messe, elle forma le dessein de se mettre en condition dans quelque ville voisine, où elle comptait avoir plus de facilité pour vaquer aux exercices de la piété chrétienne. La Providence lui en ouvrit le moyen. Une demoiselle, qui avait eu occasion de la connaî-tre, la demanda à ses parents pour avoir soin de son ménage. Ces bonnes gens, qui trou-vaient plus de consolation dans Armelle que dans le reste de leurs enfants, n'y consenti-rent que parce qu'ils devaient de grands égards à celle qui la leur demandait. La maîtresse amena aussitôt sa nouvelle domestique à Ploermel, lieu ordinaire de sa résidence. Jamais, à n'en juger que selon les apparen-ces ordinaires, deux personnes n'ont du être aussi contentes l'une de l'autre. Armelle fai-sait seule autant d'ouvrage qu'auraient pu en faire deux filles bien laborieuses et avec ce-la elle trouvait le secret de suivre son goût ### | -9 -doux envers ceux qui s'unissent à lui dans le sacrement de son amour, qu'elle aurait vou-lu, s'il eût été possible, ne passer aucun jour sans y participer. Comme les occupations de la vie champê-tre, et l'éloignement des églises ne lui per-mettaient pas même d'assister souvent à la messe, elle forma le dessein de se mettre en condition dans quelque ville voisine, où elle comptait avoir plus de facilité pour vaquer aux exercices de la piété chrétienne. La Providence lui en ouvrit le moyen. Une demoiselle, qui avait eu occasion de la connaî-tre, la demanda à ses parents pour avoir soin de son ménage. Ces bonnes gens, qui trou-vaient plus de consolation dans Armelle que dans le reste de leurs enfants, n'y consenti-rent que parce qu'ils devaient de grands égards à celle qui la leur demandait. La maîtresse amena aussitôt sa nouvelle domestique à Ploermel, lieu ordinaire de sa résidence. Jamais, à n'en juger que selon les apparen-ces ordinaires, deux personnes n'ont du être aussi contentes l'une de l'autre. Armelle fai-sait seule autant d'ouvrage qu'auraient pu en faire deux filles bien laborieuses et avec ce-la elle trouvait le secret de suivre son goût 1.. | -9 -doux envers ceux qui s'unissent à lui dans le sacrement de son amour, qu'elle aurait vou-lu, s'il eût été possible, ne passer aucun jour sans y participer. Comme les occupations de la vie champê-tre, et l'éloignement des églises ne lui per-mettaient pas même d'assister souvent à la messe, elle forma le dessein de se mettre en condition dans quelque ville voisine, où elle comptait avoir plus de facilité pour vaquer aux exercices de la piété chrétienne. La Providence lui en ouvrit le moyen. Une demoiselle, qui avait eu occasion de la connaî-tre, la demanda à ses parents pour avoir soin de son ménage. Ces bonnes gens, qui trou-vaient plus de consolation dans Armelle que dans le reste de leurs enfants, n'y consenti-rent que parce qu'ils devaient de grands égards à celle qui la leur demandait. La maîtresse amena aussitôt sa nouvelle domestique à Ploermel, lieu ordinaire de sa résidence. Jamais, à n'en juger que selon les apparen-ces ordinaires, deux personnes n'ont du être aussi contentes l'une de l'autre. Armelle fai-sait seule autant d'ouvrage qu'auraient pu en faire deux filles bien laborieuses et avec ce-la elle trouvait le secret de suivre son goût 1.. | 4 | 0.003407 | 0.018433 |
875.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS - UNE, RUE. - 185 x f Lorsque le lendemain, au point du jour, Ludovic s'éveilla, il lui sembla qu'il sortait d'un long anéantissement. Les évé-nements de la veille ne lui revenaient que peu à peu et comme un souvenir confus il se croyait sous l'empire d'un mauvais rêve. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes de réflexion et après un grand effort sur lui-même qu'il en mesura la gravité. - Est-ce possible, grand Dieu 1 s'écria-t-il en sautant à bas de son lit. Est-ce bien possible? Il courut à sa croisée, et l'ouvrit toute grande. L'air du matin acheva de guérir les fumées de son cerveau, et alors les détails de la scène qui avait eu lieu se retracèrent à sa mémoire. Pour lui, cette découverte était affreuse, et un cri de douleur lui échappa. En un jour déchoir à ce point! s'oublier ainsi 1 ternir une carrière à peine commencée I Son âme se brisait à cette pensée. Ce qui le frappait surtout, c'était le rôle que Melchior avait joué dans cette scène, et il y découvrait tous les caractères d'une malfaisante prémédi-tation. Que s'était-il passé depuis le moment où s'arrêtaient ses souvenirs? Il l'ignorait et ce n'était pas le moindre de ses tourments. Le vétéran avait parlé d'une entrevue avec Mar-guerite aurait-il ou non donné suite à ce projet? Fallait-il y voir une de ces forfanteries qui lui étaient familières, ou bien un de ces calculs dont il était capable et une menace pour le repos de Ludovic ? Dans les deux cas, l'hypothèse lui était pénible. Laissée sans nouvelles, la jeune fille avait dû bien souffrir et elle avait dû souffrir plus encore d'en recevoir d'une telle bouche et dans des conditions si cruelles pour son coeur. Tout en donnant cours à ces réflexions, Ludovic s'était installé à sa croisée, de manière à surprendre les premiers mouvements qui se feraient dans le ménage voisin. D'après toutes les probabilités son attente devait être longue. Le jour commençait seulement la solitude régnait encore dans la rue et aux environs. A peine, de loin en loin, quelques rares | CE QU'ON PEUT VOIR DANS - UNE, RUE. - 185 x f Lorsque le lendemain, au point du jour, Ludovic s'éveilla, il lui sembla qu'il sortait d'un long anéantissement. Les évé-nements de la veille ne lui revenaient que peu à peu et comme un souvenir confus il se croyait sous l'empire d'un mauvais rêve. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes de réflexion et après un grand effort sur lui-même qu'il en mesura la gravité. - Est-ce possible, grand Dieu 1 s'écria-t-il en sautant à bas de son lit. Est-ce bien possible@? Il courut à sa croisée, et l'ouvrit toute grande. L'air du matin acheva de guérir les fumées de son cerveau, et alors les détails de la scène qui avait eu lieu se retracèrent à sa mémoire. Pour lui, cette découverte était affreuse, et un cri de douleur lui échappa. En un jour déchoir à ce point@! s'oublier ainsi 1 ternir une carrière à peine commencée I Son âme se brisait à cette pensée. Ce qui le frappait surtout, c'était le rôle que Melchior avait joué dans cette scène, et il y découvrait tous les caractères d'une malfaisante prémédi-tation. Que s'était-il passé depuis le moment où s'arrêtaient ses souvenirs@? Il l'ignorait et ce n'était pas le moindre de ses tourments. Le vétéran@ avait parlé d'une entrevue avec Mar-guerite aurait-il ou non donné suite à ce projet@? Fallait-il y voir une de ces forfanteries qui lui étaient familières, ou bien un de ces calculs dont il était capable et une menace pour le repos de Ludovic ? Dans les deux cas, l'hypothèse lui était pénible. Laissée sans nouvelles, la jeune fille avait dû bien souffrir et elle avait dû souffrir plus encore d'en recevoir d'une telle bouche et dans des conditions si cruelles pour son coeur. Tout en donnant cours à ces réflexions, Ludovic s'était installé à sa croisée, de manière à surprendre les premiers mouvements qui se feraient dans le ménage voisin. D'après toutes les probabilités son attente devait être longue. Le jour commençait seulement la solitude régnait encore dans la rue et aux environs. A peine, de loin en loin, quelques rares | CE QU'ON PEUT VOIR DANS@@ UNE@ RUE.@@ 185 X@@ Lorsque le lendemain, au point du jour, Ludovic s'éveilla, il lui sembla qu'il sortait d'un long anéantissement. Les évé-nements de la veille ne lui revenaient que peu à peu et comme un souvenir confus il se croyait sous l'empire d'un mauvais rêve. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes de réflexion et après un grand effort sur lui-même qu'il en mesura la gravité. -@Est-ce possible, grand Dieu ! s'écria-t-il en sautant à bas de son lit. Est-ce bien possible ? Il courut à sa croisée, et l'ouvrit toute grande. L'air du matin acheva de guérir les fumées de son cerveau, et alors les détails de la scène qui avait eu lieu se retracèrent à sa mémoire. Pour lui, cette découverte était affreuse, et un cri de douleur lui échappa. En un jour déchoir à ce point ! s'oublier ainsi ! ternir une carrière à peine commencée ! Son âme se brisait à cette pensée. Ce qui le frappait surtout, c'était le rôle que Melchior avait joué dans cette scène, et il y découvrait tous les caractères d'une malfaisante prémédi-tation. Que s'était-il passé depuis le moment où s'arrêtaient ses souvenirs ? Il l'ignorait et ce n'était pas le moindre de ses tourments. Le vétérant avait parlé d'une entrevue avec Mar-guerite aurait-il ou non donné suite à ce projet ? Fallait-il y voir une de ces forfanteries qui lui étaient familières, ou bien un de ces calculs dont il était capable et une menace pour le repos de Ludovic ? Dans les deux cas, l'hypothèse lui était pénible. Laissée sans nouvelles, la jeune fille avait dû bien souffrir et elle avait dû souffrir plus encore d'en recevoir d'une telle bouche et dans des conditions si cruelles pour son coeur. Tout en donnant cours à ces réflexions, Ludovic s'était installé à sa croisée, de manière à surprendre les premiers mouvements qui se feraient dans le ménage voisin. D'après toutes les probabilités son attente devait être longue. Le jour commençait seulement la solitude régnait encore dans la rue et aux environs. A peine, de loin en loin, quelques rares | CE QU'ON PEUT VOIR DANS@@ UNE@ RUE.@@ 185 X@@ Lorsque le lendemain, au point du jour, Ludovic s'éveilla, il lui sembla qu'il sortait d'un long anéantissement. Les évé-nements de la veille ne lui revenaient que peu à peu et comme un souvenir confus il se croyait sous l'empire d'un mauvais rêve. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes de réflexion et après un grand effort sur lui-même qu'il en mesura la gravité. -@Est-ce possible, grand Dieu ! s'écria-t-il en sautant à bas de son lit. Est-ce bien possible ? Il courut à sa croisée, et l'ouvrit toute grande. L'air du matin acheva de guérir les fumées de son cerveau, et alors les détails de la scène qui avait eu lieu se retracèrent à sa mémoire. Pour lui, cette découverte était affreuse, et un cri de douleur lui échappa. En un jour déchoir à ce point ! s'oublier ainsi ! ternir une carrière à peine commencée ! Son âme se brisait à cette pensée. Ce qui le frappait surtout, c'était le rôle que Melchior avait joué dans cette scène, et il y découvrait tous les caractères d'une malfaisante prémédi-tation. Que s'était-il passé depuis le moment où s'arrêtaient ses souvenirs ? Il l'ignorait et ce n'était pas le moindre de ses tourments. Le vétérant avait parlé d'une entrevue avec Mar-guerite aurait-il ou non donné suite à ce projet ? Fallait-il y voir une de ces forfanteries qui lui étaient familières, ou bien un de ces calculs dont il était capable et une menace pour le repos de Ludovic ? Dans les deux cas, l'hypothèse lui était pénible. Laissée sans nouvelles, la jeune fille avait dû bien souffrir et elle avait dû souffrir plus encore d'en recevoir d'une telle bouche et dans des conditions si cruelles pour son coeur. Tout en donnant cours à ces réflexions, Ludovic s'était installé à sa croisée, de manière à surprendre les premiers mouvements qui se feraient dans le ménage voisin. D'après toutes les probabilités son attente devait être longue. Le jour commençait seulement la solitude régnait encore dans la rue et aux environs. A peine, de loin en loin, quelques rares | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 185 X Lorsque le lendemain, au point du jour, Ludovic s'éveilla, il lui sembla qu'il sortait d'un long anéantissement. Les évé-nements de la veille ne lui revenaient que peu à peu et comme un souvenir confus il se croyait sous l'empire d'un mauvais rêve. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes de réflexion et après un grand effort sur lui-même qu'il en mesura la gravité. -Est-ce possible, grand Dieu ! s'écria-t-il en sautant à bas de son lit. Est-ce bien possible ? Il courut à sa croisée, et l'ouvrit toute grande. L'air du matin acheva de guérir les fumées de son cerveau, et alors les détails de la scène qui avait eu lieu se retracèrent à sa mémoire. Pour lui, cette découverte était affreuse, et un cri de douleur lui échappa. En un jour déchoir à ce point ! s'oublier ainsi ! ternir une carrière à peine commencée ! Son âme se brisait à cette pensée. Ce qui le frappait surtout, c'était le rôle que Melchior avait joué dans cette scène, et il y découvrait tous les caractères d'une malfaisante prémédi-tation. Que s'était-il passé depuis le moment où s'arrêtaient ses souvenirs ? Il l'ignorait et ce n'était pas le moindre de ses tourments. Le vétérant avait parlé d'une entrevue avec Mar-guerite aurait-il ou non donné suite à ce projet ? Fallait-il y voir une de ces forfanteries qui lui étaient familières, ou bien un de ces calculs dont il était capable et une menace pour le repos de Ludovic ? Dans les deux cas, l'hypothèse lui était pénible. Laissée sans nouvelles, la jeune fille avait dû bien souffrir et elle avait dû souffrir plus encore d'en recevoir d'une telle bouche et dans des conditions si cruelles pour son coeur. Tout en donnant cours à ces réflexions, Ludovic s'était installé à sa croisée, de manière à surprendre les premiers mouvements qui se feraient dans le ménage voisin. D'après toutes les probabilités son attente devait être longue. Le jour commençait seulement la solitude régnait encore dans la rue et aux environs. A peine, de loin en loin, quelques rares | 17 | 0.008366 | 0.036082 |
35.txt | 1,863 | -42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet | -42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au mondé, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, ■étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet | ################### Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, @étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet | -42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, @étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet | -42 -circonstances. Qu'on joigne à ces précieux dons un naturel extrêmement doux, une pro-digieuse facilité à apprendre tous les petits ouvrages qui occupent les personnes de son sexe, une main très-habile pour les exécuter, une voix des plus gracieuses qu'on ait jamais entendue, et l'on tombera, aisément d'accord que mademoiselle de Ranfaing effaça toutes les jeunes personnes de son temps. Tant et de si beaux talents la destinaient au monde, selon les idées du siècle mais Dieu semblait l'appeler ailleurs. A peine avait-elle treize ou quatorze ans, qu'elle devint un modèle de vertu et de pénitence. La prière, les bonnes lectures, les entretiens avec Dieu, étaient sa principale et sa plus tendre occu-pation. Elle était charmée de la vie de ces an-ciens anachorètes qui, confinés dans les dé-serts, n'y avaient d'autre exercice que celui du travail et de la méditation. La nourriture qui la révoltait davantage était précisément celle qu'elle choisissait. Une discipline de chaînes de fer était souvent l'instrument de sa mortification. Elle portait trois fois par se-maine un rude cilice en forme de croix de saint André, et le serrait si fort sur sa chair innocente, qu'elle tombait en faiblesse. Cet | 2 | 0.001653 | 0.009174 |
685.txt | 1,882 | III Ce qui est vrai pour le filet sensitif, relativement à la sensitivité, ne l'est pas moins pour le filet moteur, relativement à. la motricité. Si donc les éléments anatomiques de ces nerfs ne jouissent pas de la propriété spéciale du nerf dont ils font partie, comment d'autres éléments anatomiques en jouiraient-ils ? Quant à la sensibilité récurrente, ce n'est pas plus une propriété des nerfs moteurs que des éléments anatomiques c'est la sensibilité générale, c'est-à-dire une expression abrégée indiquant qu'il y a, dans ou sur les nerfs moteurs, des filets provenant de nerfs sensitifs qui y reçoivent les impressions sensibles et les transmettent à la moelle épinière, dans ses sillons latéraux postérieurs, sans aucune récurrence, absolument comme le font ceux qui existent dans la peau et dans les autres tissus. 60 Il pense 2e vol. p. 547, 1. 25 , avec d'autres p-hysiologistes, que, dans l'inflammation, le rôle des vaisseaux, tout important qu'il est, est subordonné que c'est l'irritation des éléments anatomiques qui est le phénomène initial de l'inflammation, et que c'est cette irritation qui dilate les vaisseaux C'est encore là une hypothèse qui n'est et ne sera jamais appuyée sur aucun fait positif. Jamais on n'a vu et jamais on ne verra les éléments anatomiques altérés, comme ils le sont dans l'inflammation, avant que celle-ci se soit développée. On ne pourra donc jamais juger, d'après leur inspection, de la part que les nerfs et les vaisseaux auront prise dans le travail qui aura amené les altérations qu'on pourra remarquer dans ces éléments. Mais beaucoup de faits me paraissent prouver que presque- toujours, si ce n'est toujours, c'est la perturbation de l'action des nerfs et des vaisseaux qui existe la première. I3 Le défaut de rapports directs entre les éléments anato-miques et la plus grande partie des causes de l'inflammation. 2o La guérison très prompte, et ne laissant aucune trace après elle, de beaucoup de congestions inflammatoires. 3° Le gonflement rapide qui suit presque immédiatement les lésions physiques qui, le plus souvent, surviennent au milieu d'une santé parfaite, telles que piqûres, contusions, fractures, luxations, entorses, etc., gonflement qui s'étend presque constamment beaucoup au-delà des parties atteintes par la cause vulnérante. 40 Les bronchites, pleurésies, pneumo-nies, rhumatismes articulaires aigus, qui résultent de refroidissements. Cette dernière maladie surtout, par ses brusques changements de siège, me paraît tout à fait incompatible avec l'hypothèse d'une altération préa-lable des éléments anatomiques. Il faudrait supposer que ces éléments sont altérés dans toutes les articulations en même temps. Mais alors, comment l'inflammation pourrait-elle quitter tout à coup une articulation dans laquelle elle sévit pour en envahir une autre., ou plutôt pourquoi ne se développerait-elle pas dans toutes à la fois? Au reste, cette hypothèse d'une altération préalable des éléments anatomiques est en contradiction formelle avec le passage cité plus haut, dans lequel M. Vulpian dit positivement que la congestion inflammatoire est uniquement, au début, le résultat de la dilata-tion des vaisseaux de la partie enflammée. Ces deux assertions, quoique contradictoires, sont erronées l'une et l'autre. | III @Ce qui est vrai pour le filet sensitif, relativement à la sensitivité, ne l'est pas moins pour le filet moteur, relativement à. la motricité. Si donc les éléments anatomiques de ces nerfs ne jouissent pas de la propriété spéciale du nerf dont ils font partie, comment d'autres éléments anatomiques en jouiraient-ils ? Quant à la sensibilité récurrente, ce n'est pas plus une propriété des nerfs moteurs que des éléments anatomiques c'est la sensibilité générale, c'est-à-dire une expression abrégée indiquant qu'il y a, dans ou sur les nerfs moteurs, des filets provenant de nerfs sensitifs qui y reçoivent les impressions sensibles et les transmettent à la moelle épinière, dans ses sillons latéraux postérieurs, sans aucune récurrence, absolument comme le font ceux qui existent dans la peau et dans les autres tissus. 60 Il pense 2e vol. p. 547, 1. 25 , avec d'autres p-hysiologistes, que, dans l'inflammation, le rôle des vaisseaux, tout important qu'il est, est subordonné que c'est l'irritation des éléments anatomiques qui est le phénomène initial de l'inflammation, et que c'est cette irritation qui dilate les vaisseaux C'est encore là une hypothèse qui n'est et ne sera jamais appuyée sur aucun fait positif. Jamais on n'a vu et jamais on ne verra les éléments anatomiques altérés, comme ils le sont dans l'inflammation, avant que celle-ci se soit développée. On ne pourra donc jamais juger, d'après leur inspection, de la part que les nerfs et les vaisseaux auront prise dans le travail qui aura amené les altérations qu'on pourra remarquer dans ces éléments. Mais beaucoup de faits me paraissent prouver que presque- toujours, si ce n'est toujours, c'est la perturbation de l'action des nerfs et des vaisseaux qui existe la première. I3 Le défaut de rapports directs entre les éléments anato-miques et la plus grande partie des causes de l'inflammation. 2o La guérison très prompte, et ne laissant aucune trace après elle, de beaucoup de congestions inflammatoires. 3° Le gonflement rapide qui suit presque immédiatement les lésions physiques qui, le plus souvent, surviennent au milieu d'une santé parfaite, telles que piqûres, contusions, fractures, luxations, entorses, etc., gonflement qui s'étend presque constamment beaucoup au-delà des parties atteintes par la cause vulnérante. 40 Les bronchites, pleurésies, pneumo-nies, rhumatismes articulaires aigus, qui résultent de refroidissements. Cette dernière maladie surtout, par ses brusques changements de siège, me paraît tout à fait incompatible avec l'hypothèse d'une altération préa-lable des éléments anatomiques. Il faudrait supposer que ces éléments sont altérés dans toutes les articulations en même temps. Mais alors, comment l'inflammation pourrait-elle quitter tout à coup une articulation dans laquelle elle sévit pour en envahir une autre., ou plutôt pourquoi ne se développerait-elle pas dans toutes à la fois? Au reste, cette hypothèse d'une altération préalable des éléments anatomiques est en contradiction formelle avec le passage cité plus haut, dans lequel M. Vulpian dit positivement que la congestion inflammatoire est uniquement, au début, le résultat de la dilata-tion des vaisseaux de la partie enflammée. Ces deux assertions, quoique contradictoires, sont erronées l'une et l'autre. | III -Ce qui est vrai pour le filet sensitif, relativement à la sensitivité, ne l'est pas moins pour le filet moteur, relativement à@ la motricité. Si donc les éléments anatomiques de ces nerfs ne jouissent pas de la propriété spéciale du nerf dont ils font partie, comment d'autres éléments anatomiques en jouiraient-ils ? Quant à la sensibilité récurrente, ce n'est pas plus une propriété des nerfs moteurs que des éléments anatomiques c'est la sensibilité générale, c'est-à-dire une expression abrégée indiquant qu'il y a, dans ou sur les nerfs moteurs, des filets provenant de nerfs sensitifs qui y reçoivent les impressions sensibles et les transmettent à la moelle épinière, dans ses sillons latéraux postérieurs, sans aucune récurrence, absolument comme le font ceux qui existent dans la peau et dans les autres tissus. 6° Il pense 2e vol. p. 547, I. 25 , avec d'autres p@hysiologistes, que, dans l'inflammation, le rôle des vaisseaux, tout important qu'il est, est subordonné que c'est l'irritation des éléments anatomiques qui est le phénomène initial de l'inflammation, et que c'est cette irritation qui dilate les vaisseaux C'est encore là une hypothèse qui n'est et ne sera jamais appuyée sur aucun fait positif. Jamais on n'a vu et jamais on ne verra les éléments anatomiques altérés, comme ils le sont dans l'inflammation, avant que celle-ci se soit développée. On ne pourra donc jamais juger, d'après leur inspection, de la part que les nerfs et les vaisseaux auront prise dans le travail qui aura amené les altérations qu'on pourra remarquer dans ces éléments. Mais beaucoup de faits me paraissent prouver que presque@ toujours, si ce n'est toujours, c'est la perturbation de l'action des nerfs et des vaisseaux qui existe la première. 1° Le défaut de rapports directs entre les éléments anato-miques et la plus grande partie des causes de l'inflammation. 2° La guérison très prompte, et ne laissant aucune trace après elle, de beaucoup de congestions inflammatoires. 3° Le gonflement rapide qui suit presque immédiatement les lésions physiques qui, le plus souvent, surviennent au milieu d'une santé parfaite, telles que piqûres, contusions, fractures, luxations, entorses, etc., gonflement qui s'étend presque constamment beaucoup au-delà des parties atteintes par la cause vulnérante. 4° Les bronchites, pleurésies, pneumo-nies, rhumatismes articulaires aigus, qui résultent de refroidissements. Cette dernière maladie surtout, par ses brusques changements de siège, me paraît tout à fait incompatible avec l'hypothèse d'une altération préa-lable des éléments anatomiques. Il faudrait supposer que ces éléments sont altérés dans toutes les articulations en même temps. Mais alors, comment l'inflammation pourrait-elle quitter tout à coup une articulation dans laquelle elle sévit pour en envahir une autre@, ou plutôt pourquoi ne se développerait-elle pas dans toutes à la fois? Au reste, cette hypothèse d'une altération préalable des éléments anatomiques est en contradiction formelle avec le passage cité plus haut, dans lequel M. Vulpain dit positivement que la congestion inflammatoire est uniquement, au début, le résultat de la dilata-tion des vaisseaux de la partie enflammée. Ces deux assertions, quoique contradictoires, sont erronées l'une et l'autre. | III -Ce qui est vrai pour le filet sensitif, relativement à la sensitivité, ne l'est pas moins pour le filet moteur, relativement à@ la motricité. Si donc les éléments anatomiques de ces nerfs ne jouissent pas de la propriété spéciale du nerf dont ils font partie, comment d'autres éléments anatomiques en jouiraient-ils ? Quant à la sensibilité récurrente, ce n'est pas plus une propriété des nerfs moteurs que des éléments anatomiques c'est la sensibilité générale, c'est-à-dire une expression abrégée indiquant qu'il y a, dans ou sur les nerfs moteurs, des filets provenant de nerfs sensitifs qui y reçoivent les impressions sensibles et les transmettent à la moelle épinière, dans ses sillons latéraux postérieurs, sans aucune récurrence, absolument comme le font ceux qui existent dans la peau et dans les autres tissus. 6° Il pense 2e vol. p. 547, I. 25 , avec d'autres p@hysiologistes, que, dans l'inflammation, le rôle des vaisseaux, tout important qu'il est, est subordonné que c'est l'irritation des éléments anatomiques qui est le phénomène initial de l'inflammation, et que c'est cette irritation qui dilate les vaisseaux C'est encore là une hypothèse qui n'est et ne sera jamais appuyée sur aucun fait positif. Jamais on n'a vu et jamais on ne verra les éléments anatomiques altérés, comme ils le sont dans l'inflammation, avant que celle-ci se soit développée. On ne pourra donc jamais juger, d'après leur inspection, de la part que les nerfs et les vaisseaux auront prise dans le travail qui aura amené les altérations qu'on pourra remarquer dans ces éléments. Mais beaucoup de faits me paraissent prouver que presque@ toujours, si ce n'est toujours, c'est la perturbation de l'action des nerfs et des vaisseaux qui existe la première. 1° Le défaut de rapports directs entre les éléments anato-miques et la plus grande partie des causes de l'inflammation. 2° La guérison très prompte, et ne laissant aucune trace après elle, de beaucoup de congestions inflammatoires. 3° Le gonflement rapide qui suit presque immédiatement les lésions physiques qui, le plus souvent, surviennent au milieu d'une santé parfaite, telles que piqûres, contusions, fractures, luxations, entorses, etc., gonflement qui s'étend presque constamment beaucoup au-delà des parties atteintes par la cause vulnérante. 4° Les bronchites, pleurésies, pneumo-nies, rhumatismes articulaires aigus, qui résultent de refroidissements. Cette dernière maladie surtout, par ses brusques changements de siège, me paraît tout à fait incompatible avec l'hypothèse d'une altération préa-lable des éléments anatomiques. Il faudrait supposer que ces éléments sont altérés dans toutes les articulations en même temps. Mais alors, comment l'inflammation pourrait-elle quitter tout à coup une articulation dans laquelle elle sévit pour en envahir une autre@, ou plutôt pourquoi ne se développerait-elle pas dans toutes à la fois? Au reste, cette hypothèse d'une altération préalable des éléments anatomiques est en contradiction formelle avec le passage cité plus haut, dans lequel M. Vulpain dit positivement que la congestion inflammatoire est uniquement, au début, le résultat de la dilata-tion des vaisseaux de la partie enflammée. Ces deux assertions, quoique contradictoires, sont erronées l'une et l'autre. | III -Ce qui est vrai pour le filet sensitif, relativement à la sensitivité, ne l'est pas moins pour le filet moteur, relativement à la motricité. Si donc les éléments anatomiques de ces nerfs ne jouissent pas de la propriété spéciale du nerf dont ils font partie, comment d'autres éléments anatomiques en jouiraient-ils ? Quant à la sensibilité récurrente, ce n'est pas plus une propriété des nerfs moteurs que des éléments anatomiques c'est la sensibilité générale, c'est-à-dire une expression abrégée indiquant qu'il y a, dans ou sur les nerfs moteurs, des filets provenant de nerfs sensitifs qui y reçoivent les impressions sensibles et les transmettent à la moelle épinière, dans ses sillons latéraux postérieurs, sans aucune récurrence, absolument comme le font ceux qui existent dans la peau et dans les autres tissus. 6° Il pense 2e vol. p. 547, I. 25 , avec d'autres physiologistes, que, dans l'inflammation, le rôle des vaisseaux, tout important qu'il est, est subordonné que c'est l'irritation des éléments anatomiques qui est le phénomène initial de l'inflammation, et que c'est cette irritation qui dilate les vaisseaux C'est encore là une hypothèse qui n'est et ne sera jamais appuyée sur aucun fait positif. Jamais on n'a vu et jamais on ne verra les éléments anatomiques altérés, comme ils le sont dans l'inflammation, avant que celle-ci se soit développée. On ne pourra donc jamais juger, d'après leur inspection, de la part que les nerfs et les vaisseaux auront prise dans le travail qui aura amené les altérations qu'on pourra remarquer dans ces éléments. Mais beaucoup de faits me paraissent prouver que presque toujours, si ce n'est toujours, c'est la perturbation de l'action des nerfs et des vaisseaux qui existe la première. 1° Le défaut de rapports directs entre les éléments anato-miques et la plus grande partie des causes de l'inflammation. 2° La guérison très prompte, et ne laissant aucune trace après elle, de beaucoup de congestions inflammatoires. 3° Le gonflement rapide qui suit presque immédiatement les lésions physiques qui, le plus souvent, surviennent au milieu d'une santé parfaite, telles que piqûres, contusions, fractures, luxations, entorses, etc., gonflement qui s'étend presque constamment beaucoup au-delà des parties atteintes par la cause vulnérante. 4° Les bronchites, pleurésies, pneumo-nies, rhumatismes articulaires aigus, qui résultent de refroidissements. Cette dernière maladie surtout, par ses brusques changements de siège, me paraît tout à fait incompatible avec l'hypothèse d'une altération préa-lable des éléments anatomiques. Il faudrait supposer que ces éléments sont altérés dans toutes les articulations en même temps. Mais alors, comment l'inflammation pourrait-elle quitter tout à coup une articulation dans laquelle elle sévit pour en envahir une autre, ou plutôt pourquoi ne se développerait-elle pas dans toutes à la fois? Au reste, cette hypothèse d'une altération préalable des éléments anatomiques est en contradiction formelle avec le passage cité plus haut, dans lequel M. Vulpain dit positivement que la congestion inflammatoire est uniquement, au début, le résultat de la dilata-tion des vaisseaux de la partie enflammée. Ces deux assertions, quoique contradictoires, sont erronées l'une et l'autre. | 13 | 0.003968 | 0.022928 |
849.txt | 1,858 | 156 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 1er de jses montagnes et lui raconter comment il y avait vécu ce qu'étaient ses parents et ce qu'ils attendaient de lui, la mettre de moitié dans ses succès, dans ses plans, dans ses espérances, l'associer à cet avenir que les imaginations naïves parent de si belles couleurs. Marguerite écoutait tout cela avec un intérêt réel sa main ne quittait- pas l'aiguille, mais son oreille était enchaînée à ces confidences qui la tou-chaient par plus d'un point, et semblaient être comme un écho de ses propres pensées. La vieille aïeule complétait le tableau et couvrait par sa présence ce qu'il y avait de délicat dans cette situation elle n'entendait ni ne voyait rien mais de temps en temps un sourire animait ses lèvres en manière d'encouragement donné à cette inclination naissante.. Désormais, il y eut dans cet intérieur une place pour Ludo-vic, non qu'il se fût déclaré d'une manière formelle, ni que Marguerite pût voir en lui un fiancé les choses ne devaient pas aller aussi vite. Ludovic était un enfant trop respectueux pour s'engager avant d'avoir consulté les siens, et il sentait d'ailleurs que, dans sa position précaire, une demande n'au-rait pas eu de caràctère sérieux. Il avait trop d'honneur et , trop de bon sens pour songer à un établissement immédiat, avec la misère pour unique perspective. Mais Marguerite était jeune et lui aussi ils pouvaient attendre et s'en re-mettre à l'avenir du soin de rendre possible ce qui aujour-d'hui ne l'était pas. Encore quelques mois de travail et il serait reçu avocat, figurerait au tableau des stagiaires, cher-cherait des causes et en trouverait, ou bien se mettrait en quête de quelque emploi dans les études en crédit. A défaut de talent, il aurait du courage, de l'esprit de conduite, qua-lités à l'aide desquelles on force l'entrée de toutes les car-- rières, et qui sont si nécessaires dans leurs préludes ingrats. -Puis, une fois nanti, une fois à l'abri du besoin, il réaliserait le rêve de sa vie, et pourrait offrir à Marguerite un sort plus digne d'elle et surtout moins dépourvu. Ainsi pensait Ludovic, et quoique sa bouche n'en dit rien, il était deviné. Si jeune qu'elle fût, Marguerite ne s'y trom-pait pas son instinct l'éclairait. Elle voyait qu'elle avait affaire à un coeur droit et incapable de l'abuser elle voyait dans ses assiduités ce qu'il y avait en effet une intention honnête et sincère elle sentait qu'elle avait trouvé un ami, | 156 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 1er de jses montagnes et lui raconter comment il y avait vécu ce qu'étaient ses parents et ce qu'ils attendaient de lui, la mettre de moitié dans ses succès, dans ses plans, dans ses espérances, l'associer à cet avenir que les imaginations naïves parent de si belles couleurs. Marguerite écoutait tout cela avec un intérêt réel sa main ne quittait- pas l'aiguille, mais son oreille était enchaînée à ces confidences qui la tou-chaient par plus d'un point, et semblaient être comme un écho de ses propres pensées. La vieille aïeule complétait le tableau et couvrait par sa présence ce qu'il y avait de délicat dans cette situation elle n'entendait ni ne voyait rien mais de temps en temps un sourire animait ses lèvres en manière d'encouragement donné à cette inclination naissante.. Désormais, il y eut dans cet intérieur une place pour Ludo-vic, non qu'il se fût déclaré d'une manière formelle, ni que Marguerite pût voir en lui un fiancé les choses ne devaient pas aller aussi vite. Ludovic était un enfant trop respectueux pour s'engager avant d'avoir consulté les siens, et il sentait d'ailleurs que, dans sa position précaire, une demande n'au-rait pas eu de caràctère sérieux. Il avait trop d'honneur et , trop de bon sens pour songer à un établissement immédiat, avec la misère pour unique perspective. Mais Marguerite était jeune et lui aussi ils pouvaient attendre et s'en re-mettre à l'avenir du soin de rendre possible ce qui aujour-d'hui ne l'était pas. Encore quelques mois de travail et il serait reçu avocat, figurerait au tableau des stagiaires, cher-cherait des causes et en trouverait, ou bien se mettrait en quête de quelque emploi dans les études en crédit. A défaut de talent, il aurait du courage, de l'esprit de conduite, qua-lités à l'aide desquelles on force l'entrée de toutes les car-- rières, et qui sont si nécessaires dans leurs préludes ingrats. -Puis, une fois nanti, une fois à l'abri du besoin, il réaliserait le rêve de sa vie, et pourrait offrir à Marguerite un sort plus digne d'elle et surtout moins dépourvu. Ainsi pensait Ludovic, et quoique sa bouche n'en dit rien, il était deviné. Si jeune qu'elle fût, Marguerite ne s'y trom-pait pas son instinct l'éclairait. Elle voyait qu'elle avait affaire à un coeur droit et incapable de l'abuser elle voyait dans ses assiduités ce qu'il y avait en effet une intention honnête et sincère elle sentait qu'elle avait trouvé un ami, | 156 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ler de @ses montagnes et lui raconter comment il y avait vécu ce qu'étaient ses parents et ce qu'ils attendaient de lui, la mettre de moitié dans ses succès, dans ses plans, dans ses espérances, l'associer à cet avenir que les imaginations naïves parent de si belles couleurs. Marguerite écoutait tout cela avec un intérêt réel sa main ne quittait@ pas l'aiguille, mais son oreille était enchaînée à ces confidences qui la tou-chaient par plus d'un point, et semblaient être comme un écho de ses propres pensées. La vieille aïeule complétait le tableau et couvrait par sa présence ce qu'il y avait de délicat dans cette situation elle n'entendait ni ne voyait rien mais de temps en temps un sourire animait ses lèvres en manière d'encouragement donné à cette inclination naissante@. Désormais, il y eut dans cet intérieur une place pour Ludo-vic, non qu'il se fût déclaré d'une manière formelle, ni que Marguerite pût voir en lui un fiancé les choses ne devaient pas aller aussi vite. Ludovic était un enfant trop respectueux pour s'engager avant d'avoir consulté les siens, et il sentait d'ailleurs que, dans sa position précaire, une demande n'au-rait pas eu de caractère sérieux. Il avait trop d'honneur et@@ trop de bon sens pour songer à un établissement immédiat, avec la misère pour unique perspective. Mais Marguerite était jeune et lui aussi ils pouvaient attendre et s'en re-mettre à l'avenir du soin de rendre possible ce qui aujour-d'hui ne l'était pas. Encore quelques mois de travail et il serait reçu avocat, figurerait au tableau des stagiaires, cher-cherait des causes et en trouverait, ou bien se mettrait en quête de quelque emploi dans les études en crédit. A défaut de talent, il aurait du courage, de l'esprit de conduite, qua-lités à l'aide desquelles on force l'entrée de toutes les car-@@rières, et qui sont si nécessaires dans leurs préludes ingrats. @Puis, une fois nanti, une fois à l'abri du besoin, il réaliserait le rêve de sa vie, et pourrait offrir à Marguerite un sort plus digne d'elle et surtout moins dépourvu. Ainsi pensait Ludovic, et quoique sa bouche n'en dit rien, il était deviné. Si jeune qu'elle fût, Marguerite ne s'y trom-pait pas son instinct l'éclairait. Elle voyait qu'elle avait affaire à un coeur droit et incapable de l'abuser elle voyait dans ses assiduités ce qu'il y avait en effet une intention honnête et sincère elle sentait qu'elle avait trouvé un ami, | 156 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ler de @ses montagnes et lui raconter comment il y avait vécu ce qu'étaient ses parents et ce qu'ils attendaient de lui, la mettre de moitié dans ses succès, dans ses plans, dans ses espérances, l'associer à cet avenir que les imaginations naïves parent de si belles couleurs. Marguerite écoutait tout cela avec un intérêt réel sa main ne quittait@ pas l'aiguille, mais son oreille était enchaînée à ces confidences qui la tou-chaient par plus d'un point, et semblaient être comme un écho de ses propres pensées. La vieille aïeule complétait le tableau et couvrait par sa présence ce qu'il y avait de délicat dans cette situation elle n'entendait ni ne voyait rien mais de temps en temps un sourire animait ses lèvres en manière d'encouragement donné à cette inclination naissante@. Désormais, il y eut dans cet intérieur une place pour Ludo-vic, non qu'il se fût déclaré d'une manière formelle, ni que Marguerite pût voir en lui un fiancé les choses ne devaient pas aller aussi vite. Ludovic était un enfant trop respectueux pour s'engager avant d'avoir consulté les siens, et il sentait d'ailleurs que, dans sa position précaire, une demande n'au-rait pas eu de caractère sérieux. Il avait trop d'honneur et@@ trop de bon sens pour songer à un établissement immédiat, avec la misère pour unique perspective. Mais Marguerite était jeune et lui aussi ils pouvaient attendre et s'en re-mettre à l'avenir du soin de rendre possible ce qui aujour-d'hui ne l'était pas. Encore quelques mois de travail et il serait reçu avocat, figurerait au tableau des stagiaires, cher-cherait des causes et en trouverait, ou bien se mettrait en quête de quelque emploi dans les études en crédit. A défaut de talent, il aurait du courage, de l'esprit de conduite, qua-lités à l'aide desquelles on force l'entrée de toutes les car-@@rières, et qui sont si nécessaires dans leurs préludes ingrats. @Puis, une fois nanti, une fois à l'abri du besoin, il réaliserait le rêve de sa vie, et pourrait offrir à Marguerite un sort plus digne d'elle et surtout moins dépourvu. Ainsi pensait Ludovic, et quoique sa bouche n'en dit rien, il était deviné. Si jeune qu'elle fût, Marguerite ne s'y trom-pait pas son instinct l'éclairait. Elle voyait qu'elle avait affaire à un coeur droit et incapable de l'abuser elle voyait dans ses assiduités ce qu'il y avait en effet une intention honnête et sincère elle sentait qu'elle avait trouvé un ami, | 156 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ler de ses montagnes et lui raconter comment il y avait vécu ce qu'étaient ses parents et ce qu'ils attendaient de lui, la mettre de moitié dans ses succès, dans ses plans, dans ses espérances, l'associer à cet avenir que les imaginations naïves parent de si belles couleurs. Marguerite écoutait tout cela avec un intérêt réel sa main ne quittait pas l'aiguille, mais son oreille était enchaînée à ces confidences qui la tou-chaient par plus d'un point, et semblaient être comme un écho de ses propres pensées. La vieille aïeule complétait le tableau et couvrait par sa présence ce qu'il y avait de délicat dans cette situation elle n'entendait ni ne voyait rien mais de temps en temps un sourire animait ses lèvres en manière d'encouragement donné à cette inclination naissante. Désormais, il y eut dans cet intérieur une place pour Ludo-vic, non qu'il se fût déclaré d'une manière formelle, ni que Marguerite pût voir en lui un fiancé les choses ne devaient pas aller aussi vite. Ludovic était un enfant trop respectueux pour s'engager avant d'avoir consulté les siens, et il sentait d'ailleurs que, dans sa position précaire, une demande n'au-rait pas eu de caractère sérieux. Il avait trop d'honneur et trop de bon sens pour songer à un établissement immédiat, avec la misère pour unique perspective. Mais Marguerite était jeune et lui aussi ils pouvaient attendre et s'en re-mettre à l'avenir du soin de rendre possible ce qui aujour-d'hui ne l'était pas. Encore quelques mois de travail et il serait reçu avocat, figurerait au tableau des stagiaires, cher-cherait des causes et en trouverait, ou bien se mettrait en quête de quelque emploi dans les études en crédit. A défaut de talent, il aurait du courage, de l'esprit de conduite, qua-lités à l'aide desquelles on force l'entrée de toutes les car-rières, et qui sont si nécessaires dans leurs préludes ingrats. Puis, une fois nanti, une fois à l'abri du besoin, il réaliserait le rêve de sa vie, et pourrait offrir à Marguerite un sort plus digne d'elle et surtout moins dépourvu. Ainsi pensait Ludovic, et quoique sa bouche n'en dit rien, il était deviné. Si jeune qu'elle fût, Marguerite ne s'y trom-pait pas son instinct l'éclairait. Elle voyait qu'elle avait affaire à un coeur droit et incapable de l'abuser elle voyait dans ses assiduités ce qu'il y avait en effet une intention honnête et sincère elle sentait qu'elle avait trouvé un ami, | 14 | 0.005735 | 0.03304 |
732.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 19 CE QU'ON - VOIR DANS UNE RUE. 19 IV J'ai dit que l'hôtel Montréal occupait un espace considé-rable, et que ses jardins débouchaient sur une ruelle peu fréquentée. Cette ruelle n'était pas dans ma circonscription, et je n'avais point de surveillance à y exercer. Aussi ne pou-vais-je rien savoir de ce qui se passait du côté de cette issue. Cependant j'avais lieu de croire que mon jeune homme y transportait le siége de ses opérations, quand il avait épuisé son effort ailleurs et atteint les limites de sa patience. Un événement, qui se passa peu de temps après, vint justifier mon opinion et. me prouver que l'intérêt le plus vif s'atta-chait à la partie de l'hôtel qui était le moins en vue. J'avais couru après l'ombre et négligé la proie ces mécomptes ar-rivent souvent aux curieux. Une nuit que je poursuivais ma ronde avec mon zèle ac-coutumé, l'esprit un peu vide et l'oreille lasse d'un trop long silence, il me sembla,. en passant devant l'hôtel Montréal, entendre du bruit et des éclats de voix venus de l'intérieur. Du bruit dans l'hôtel Montréal, à cette heure avancée, dans cette enceinte ordinairement si taciturne? Je n'en croyais pas le témoignage de mes sens. C'était une illusion sans doute, Une de ces erreurs de l'ouïe, causées par le manque de som-meil et où tombent les organes les plus exercés. J'allais donc passer mon chemin sans y attacher plus d'importance, lorsqu'au bruit qui redoublait se joignirent des mouvements visibles du dehors des clartés se montraient derrière les vitres, et de croisée en croisée, circonstance bien nouvelle et contraire à toutes les habitudes de la maison. Que se pas-sait-il là-dedans? Sans doute quelque chose d'étrange. Du monde sur pied à deux heures du matin? L'hôtel Montréal ne m'avait pas accoutumé à ces surprises. Un instant j'en crus deviner le motif. La santé de la com-tesse n'était pas des meilleures, et il se pouvait qu'une crise se fût déclarée dans la nuit et eût amené cette agitation inu-sitée. A l'appui de ma conjecture, je m'attendais à voir la | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 19 CE QU'ON - VOIR DANS UNE RUE. 19 IV J'ai dit que l'hôtel Montréal occupait un espace considé-rable, et que ses jardins débouchaient sur une ruelle peu fréquentée. Cette ruelle n'était pas dans ma circonscription, et je n'avais point de surveillance à y exercer. Aussi ne pou-vais-je rien savoir de ce qui se passait du côté de cette issue. Cependant j'avais lieu de croire que mon jeune homme y transportait le siége de ses opérations, quand il avait épuisé son effort ailleurs et atteint les limites de sa patience. Un événement, qui se passa peu de temps après, vint justifier mon opinion et. me prouver que l'intérêt le plus vif s'atta-chait à la partie de l'hôtel qui était le moins en vue. J'avais couru après l'ombre et négligé la proie ces mécomptes ar-rivent souvent aux curieux. Une nuit que je poursuivais ma ronde avec mon zèle ac-coutumé, l'esprit un peu vide et l'oreille lasse d'un trop long silence, il me sembla,. en passant devant l'hôtel Montréal, entendre du bruit et des éclats de voix venus de l'intérieur. Du bruit dans l'hôtel Montréal, à cette heure avancée, dans cette enceinte ordinairement si taciturne? Je n'en croyais pas le témoignage de mes sens. C'était une illusion sans doute, Une de ces erreurs de l'ouïe, causées par le manque de som-meil et où tombent les organes les plus exercés. J'allais donc passer mon chemin sans y attacher plus d'importance, lorsqu'au bruit qui redoublait se joignirent des mouvements visibles du dehors des clartés se montraient derrière les vitres, et de croisée en croisée, circonstance bien nouvelle et contraire à toutes les habitudes de la maison. Que se pas-sait-il là-dedans? Sans doute quelque chose d'étrange. Du monde sur pied à deux heures du matin@? L'hôtel Montréal ne m'avait pas accoutumé à ces surprises. Un instant j'en crus deviner le motif. La santé de la com-tesse n'était pas des meilleures, et il se pouvait qu'une crise se fût déclarée dans la nuit et eût amené cette agitation inu-sitée. A l'appui de ma conjecture, je m'attendais à voir la | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ########################### RUE. 19 IV J'ai dit que l'hôtel Montréal occupait un espace considé-rable, et que ses jardins débouchaient sur une ruelle peu fréquentée. Cette ruelle n'était pas dans ma circonscription, et je n'avais point de surveillance à y exercer. Aussi ne pou-vais-je rien savoir de ce qui se passait du côté de cette issue. Cependant j'avais lieu de croire que mon jeune homme y transportait le siége de ses opérations, quand il avait épuisé son effort ailleurs et atteint les limites de sa patience. Un événement, qui se passa peu de temps après, vint justifier mon opinion et@ me prouver que l'intérêt le plus vif s'atta-chait à la partie de l'hôtel qui était le moins en vue. J'avais couru après l'ombre et négligé la proie ces mécomptes ar-rivent souvent aux curieux. Une nuit que je poursuivais ma ronde avec mon zèle ac-coutumé, l'esprit un peu vide et l'oreille lasse d'un trop long silence, il me sembla,@ en passant devant l'hôtel Montréal, entendre du bruit et des éclats de voix venus de l'intérieur. Du bruit dans l'hôtel Montréal, à cette heure avancée, dans cette enceinte ordinairement si taciturne? Je n'en croyais pas le témoignage de mes sens. C'était une illusion sans doute, une de ces erreurs de l'ouïe, causées par le manque de som-meil et où tombent les organes les plus exercés. J'allais donc passer mon chemin sans y attacher plus d'importance, lorsqu'au bruit qui redoublait se joignirent des mouvements visibles du dehors des clartés se montraient derrière les vitres, et de croisée en croisée, circonstance bien nouvelle et contraire à toutes les habitudes de la maison. Que se pas-sait-il là-dedans? Sans doute quelque chose d'étrange. Du monde sur pied à deux heures du matin ? L'hôtel Montréal ne m'avait pas accoutumé à ces surprises. Un instant j'en crus deviner le motif. La santé de la com-tesse n'était pas des meilleures, et il se pouvait qu'une crise se fût déclarée dans la nuit et eût amené cette agitation inu-sitée. A l'appui de ma conjecture, je m'attendais à voir la | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 19 CE QU'ON - VOIR DANS UNE RUE. 19 IV J'ai dit que l'hôtel Montréal occupait un espace considé-rable, et que ses jardins débouchaient sur une ruelle peu fréquentée. Cette ruelle n'était pas dans ma circonscription, et je n'avais point de surveillance à y exercer. Aussi ne pou-vais-je rien savoir de ce qui se passait du côté de cette issue. Cependant j'avais lieu de croire que mon jeune homme y transportait le siége de ses opérations, quand il avait épuisé son effort ailleurs et atteint les limites de sa patience. Un événement, qui se passa peu de temps après, vint justifier mon opinion et@ me prouver que l'intérêt le plus vif s'atta-chait à la partie de l'hôtel qui était le moins en vue. J'avais couru après l'ombre et négligé la proie ces mécomptes ar-rivent souvent aux curieux. Une nuit que je poursuivais ma ronde avec mon zèle ac-coutumé, l'esprit un peu vide et l'oreille lasse d'un trop long silence, il me sembla,@ en passant devant l'hôtel Montréal, entendre du bruit et des éclats de voix venus de l'intérieur. Du bruit dans l'hôtel Montréal, à cette heure avancée, dans cette enceinte ordinairement si taciturne? Je n'en croyais pas le témoignage de mes sens. C'était une illusion sans doute, une de ces erreurs de l'ouïe, causées par le manque de som-meil et où tombent les organes les plus exercés. J'allais donc passer mon chemin sans y attacher plus d'importance, lorsqu'au bruit qui redoublait se joignirent des mouvements visibles du dehors des clartés se montraient derrière les vitres, et de croisée en croisée, circonstance bien nouvelle et contraire à toutes les habitudes de la maison. Que se pas-sait-il là-dedans? Sans doute quelque chose d'étrange. Du monde sur pied à deux heures du matin ? L'hôtel Montréal ne m'avait pas accoutumé à ces surprises. Un instant j'en crus deviner le motif. La santé de la com-tesse n'était pas des meilleures, et il se pouvait qu'une crise se fût déclarée dans la nuit et eût amené cette agitation inu-sitée. A l'appui de ma conjecture, je m'attendais à voir la | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 19 CE QU'ON - VOIR DANS UNE RUE. 19 IV J'ai dit que l'hôtel Montréal occupait un espace considé-rable, et que ses jardins débouchaient sur une ruelle peu fréquentée. Cette ruelle n'était pas dans ma circonscription, et je n'avais point de surveillance à y exercer. Aussi ne pou-vais-je rien savoir de ce qui se passait du côté de cette issue. Cependant j'avais lieu de croire que mon jeune homme y transportait le siége de ses opérations, quand il avait épuisé son effort ailleurs et atteint les limites de sa patience. Un événement, qui se passa peu de temps après, vint justifier mon opinion et me prouver que l'intérêt le plus vif s'atta-chait à la partie de l'hôtel qui était le moins en vue. J'avais couru après l'ombre et négligé la proie ces mécomptes ar-rivent souvent aux curieux. Une nuit que je poursuivais ma ronde avec mon zèle ac-coutumé, l'esprit un peu vide et l'oreille lasse d'un trop long silence, il me sembla, en passant devant l'hôtel Montréal, entendre du bruit et des éclats de voix venus de l'intérieur. Du bruit dans l'hôtel Montréal, à cette heure avancée, dans cette enceinte ordinairement si taciturne? Je n'en croyais pas le témoignage de mes sens. C'était une illusion sans doute, une de ces erreurs de l'ouïe, causées par le manque de som-meil et où tombent les organes les plus exercés. J'allais donc passer mon chemin sans y attacher plus d'importance, lorsqu'au bruit qui redoublait se joignirent des mouvements visibles du dehors des clartés se montraient derrière les vitres, et de croisée en croisée, circonstance bien nouvelle et contraire à toutes les habitudes de la maison. Que se pas-sait-il là-dedans? Sans doute quelque chose d'étrange. Du monde sur pied à deux heures du matin ? L'hôtel Montréal ne m'avait pas accoutumé à ces surprises. Un instant j'en crus deviner le motif. La santé de la com-tesse n'était pas des meilleures, et il se pouvait qu'une crise se fût déclarée dans la nuit et eût amené cette agitation inu-sitée. A l'appui de ma conjecture, je m'attendais à voir la | 4 | 0.001942 | 0.01292 |
726.txt | 1,858 | 12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent? lui dis-je. - Monsieur l'agent? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal. | 12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. - Monsieur Vincent@? lui dis-je. - Monsieur l'agent@? - Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? - Possible et puis, quoi ? - Si nous avisions à le chasser@? - Et comment? - Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix Je marchand de vin n'est pas loin. -- Serviteur@! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. - Manant 1 m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. -Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prît pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était -bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal. | 12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Monsieur Vincent ? lui dis-je. -@Monsieur l'agent ? -@Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -@Possible et puis, quoi ? -@Si nous avisions à le chasser ? -@Et comment? -@Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. @-@Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -@Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. @Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était @bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal. | 12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -@Monsieur Vincent ? lui dis-je. -@Monsieur l'agent ? -@Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -@Possible et puis, quoi ? -@Si nous avisions à le chasser ? -@Et comment? -@Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. @-@Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -@Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. @Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était @bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal. | 12 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. -Monsieur Vincent ? lui dis-je. -Monsieur l'agent ? -Voici un froid sévère, n'est-ce pas ? -Possible et puis, quoi ? -Si nous avisions à le chasser ? -Et comment? -Mais par un cordial quelconque. Du solide, du dur, à votre choix le marchand de vin n'est pas loin. -Serviteur ! Et, pour la seconde fois, il me jeta la porte de l'hôtel sur le nez. L'affront était sanglant et la scène avait des témoins. -Manant ! m'écriai-je. Je me sentis vaincu cet homme n'avait rien de l'être po-licé il se rattachait, par l'éducation, aux races éteintes au lieu de drap d'Elbeuf, il aurait dû porter une dépouille d'ani-mal. Bon gré, mal gré, il fallait donc renoncer à en tirer le moindre indice, et Dieu sait s'il m'en coûtait de prendre ce parti. Jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée. Deux fois par semaine, les portes de l'hôtel s'ouvraient devant l'équipage de la comtesse. C'était une voiture fermée, dont elle occupait le fond avec son inévitable belle soeur. Quelquefois le comte se plaçait sur la banquette opposée le plus souvent il suivait à cheval. Je m'arrangeais de manière à assister à la sortie et à la rentrée de l'équipage un pres-sentiment m'y poussait et me servait à souhait. Je ne me souviens pas d'avoir eu de désappointement à cet égard au moment opportun, toujours je me trouvais là. Ce fut ainsi que je pus remarquer dans les traits de madame de Montréal une altération plus manifeste chaque jour. Il me semblait même que, d'une sortie à l'autre, le mal empirait, et je m'é-tonnais qu'autour d'elle on n'en prit pas davantage l'alarme. C'était bien toujours ce visage d'un irrésistible attrait, et auquel la voix populaire rendait un si vif hommage c'était bien aussi ce regard chargé de langueur, dont l'expression pé-nétrait et charmait même les personnes les plus indifférentes. Sa physionomie n'avait rien perdu de sa distinction, ni la bouche de sa grâce, ni le profil de sa pureté, ni le front de sa candeur mais sur cet ensemble était répandue comme une ombre qui en tempérait l'éclat et y imprimait un caractère fatal. | 20 | 0.009565 | 0.039216 |
915.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 23i Paris est entouré et qui lui forment une espèce de ceinture. On ne le voyait ni à Versailles, ni à Saint-Cloud, ni à Saint-Germain, sur aucun des points consacrés par la vogue mais il allait tantôt à Aulnay, tantôt à Verrières, ou bien sur les hauteurs de Saint-Prix, partout où il espérait trouver un peu d'ombre et de solitude. - Un jour, un dimanche, il avait quitté la ville de fort bonne heure et gagné à pied la portion des bois de Meudon qui s'étend de Clamart à Chaville. C'était par une belle matinée d'été, et Ludovic avait formé le projet de ne rentrer à Paris qu'après le soleil couché. Il devait parcourir les bois et aller de site en site jusqu'à ce que la faim l'obligeât à se rabattre sur une maison des gardes, où il trouverait l'omelette de rigueur et le lapin sauté, qui est le plat fondamental de ces sortes d'établissements. Le hasard, qui entre pour beaucoup dans la marche des choses humaines, le conduisit du côté des étangs de Villebon. Rien de plus frais ni de plus riant que le sentier dans lequel il était engagé. Des fleurs sauvages en tapissaient les berges et tranchaient, par leurs couleurs variées, sur le fond ver-doyant du sol. Sous les voûtes des arbres voletaient des pinsons et chantaient des fauvettes. L'ombre était si touffue que les rayons du soleil, alors dans leur énergie, s'y ou-vraient avec peine un chemin et n'étaient manifestes qne par quelques points lumineux. Ludovic s'en allait rêveur dans ces sentiers solitaires. Tantôt il faisait une halte et s'asseyait au pied d'un arbre avec la mousse pour tapi, tantôt il s'engageait sous les futaies et cueillait çà et là quelques fleurs qu'il liait avec des tiges flexibles. Ce qu'il en faisait était purement machinal son esprit n'était pas là et retournait vers un passé dont rien ne pouvait effacer les traces. Il se figurait que Marguerite était à ses côtés, qu'elle prenait son bras pour appui et ne le quit-tait que pour aller faire sa petite récolte. Eussent-ils été heureux à s'égarer ainsi, à fouler ces beaux gazons que la nature déploie sous les pas de ceux qui l'aiment, et qu'elle renouvelle avec une si incessante libéralité 1 Que ce ciel, cette verdure, ces eaux tranquilles, ces plantes agrestes, eussent été beaux à deux 1 Comme il en eût joui alors, lu qui les contemplait d'un regard morne et désespéré 1 Il n'é- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 23i Paris est entouré et qui lui forment une espèce de ceinture. On ne le voyait ni à Versailles, ni à Saint-Cloud, ni à Saint-Germain, sur aucun des points consacrés par la vogue mais il allait tantôt à Aulnay, tantôt à Verrières, ou bien sur les hauteurs de Saint-Prix, partout où il espérait trouver un peu d'ombre et de solitude. - Un jour, un dimanche, il avait quitté la ville de fort bonne heure et gagné à pied la portion des bois de Meudon qui s'étend de Clamart à Chaville. C'était par une belle matinée d'été, et Ludovic avait formé le projet de ne rentrer à Paris qu'après le soleil couché. Il devait parcourir les bois et aller de site en site jusqu'à ce que la faim l'obligeât à se rabattre sur une maison des gardes, où il trouverait l'omelette de rigueur et le lapin sauté, qui est le plat fondamental de ces sortes d'établissements. Le hasard, qui entre pour beaucoup dans la marche des choses humaines, le conduisit du côté des étangs de Villebon. Rien de plus frais ni de plus riant que le sentier dans lequel il était engagé. Des fleurs sauvages en tapissaient les berges et tranchaient, par leurs couleurs variées, sur le fond ver-doyant du sol. Sous les voûtes des arbres voletaient des pinsons et chantaient des fauvettes. L'ombre était si touffue que les rayons du soleil, alors dans leur énergie, s'y ou-vraient avec peine un chemin et n'étaient manifestes qne par quelques points lumineux. Ludovic s'en allait rêveur dans ces sentiers solitaires. Tantôt il faisait une halte et s'asseyait au pied d'un arbre avec la mousse pour tapi@, tantôt il s'engageait sous les futaies et cueillait çà et là quelques fleurs qu'il liait avec des tiges flexibles. Ce qu'il en faisait était purement machinal son esprit n'était pas là et retournait vers un passé dont rien ne pouvait effacer les traces. Il se figurait que Marguerite était à ses côtés, qu'elle prenait son bras pour appui et ne le quit-tait que pour aller faire sa petite récolte. Eussent-ils été heureux à s'égarer ainsi, à fouler ces beaux gazons que la nature déploie sous les pas de ceux qui l'aiment, et qu'elle renouvelle avec une si incessante libéralité 1 Que ce ciel, cette verdure, ces eaux tranquilles, ces plantes agrestes, eussent été beaux à deux 1 Comme il en eût joui alors, lu qui les contemplait d'un regard morne et désespéré 1 Il n'é- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 231 Paris est entouré et qui lui forment une espèce de ceinture. On ne le voyait ni à Versailles, ni à Saint-Cloud, ni à Saint-Germain, sur aucun des points consacrés par la vogue mais il allait tantôt à Aulnay, tantôt à Verrières, ou bien sur les hauteurs de Saint-Prix, partout où il espérait trouver un peu d'ombre et de solitude. @@Un jour, un dimanche, il avait quitté la ville de fort bonne heure et gagné à pied la portion des bois de Meudon qui s'étend de Clamart à Chaville. C'était par une belle matinée d'été, et Ludovic avait formé le projet de ne rentrer à Paris qu'après le soleil couché. Il devait parcourir les bois et aller de site en site jusqu'à ce que la faim l'obligeât à se rabattre sur une maison des gardes, où il trouverait l'omelette de rigueur et le lapin sauté, qui est le plat fondamental de ces sortes d'établissements. Le hasard, qui entre pour beaucoup dans la marche des choses humaines, le conduisit du côté des étangs de Villebon. Rien de plus frais ni de plus riant que le sentier dans lequel il était engagé. Des fleurs sauvages en tapissaient les berges et tranchaient, par leurs couleurs variées, sur le fond ver-doyant du sol. Sous les voûtes des arbres voletaient des pinsons et chantaient des fauvettes. L'ombre était si touffue que les rayons du soleil, alors dans leur énergie, s'y ou-vraient avec peine un chemin et n'étaient manifestes que par quelques points lumineux. Ludovic s'en allait rêveur dans ces sentiers solitaires. Tantôt il faisait une halte et s'asseyait au pied d'un arbre avec la mousse pour tapis, tantôt il s'engageait sous les futaies et cueillait ça et là quelques fleurs qu'il liait avec des tiges flexibles. Ce qu'il en faisait était purement machinal son esprit n'était pas là et retournait vers un passé dont rien ne pouvait effacer les traces. Il se figurait que Marguerite était à ses côtés, qu'elle prenait son bras pour appui et ne le quit-tait que pour aller faire sa petite récolte. Eussent-ils été heureux à s'égarer ainsi, à fouler ces beaux gazons que la nature déploie sous les pas de ceux qui l'aiment, et qu'elle renouvelle avec une si incessante libéralité ! Que ce ciel, cette verdure, ces eaux tranquilles, ces plantes agrestes, eussent été beaux à deux ! Comme il en eût joui alors, lu qui les contemplait d'un regard morne et désespéré ! Il n'é- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 231 Paris est entouré et qui lui forment une espèce de ceinture. On ne le voyait ni à Versailles, ni à Saint-Cloud, ni à Saint-Germain, sur aucun des points consacrés par la vogue mais il allait tantôt à Aulnay, tantôt à Verrières, ou bien sur les hauteurs de Saint-Prix, partout où il espérait trouver un peu d'ombre et de solitude. @@Un jour, un dimanche, il avait quitté la ville de fort bonne heure et gagné à pied la portion des bois de Meudon qui s'étend de Clamart à Chaville. C'était par une belle matinée d'été, et Ludovic avait formé le projet de ne rentrer à Paris qu'après le soleil couché. Il devait parcourir les bois et aller de site en site jusqu'à ce que la faim l'obligeât à se rabattre sur une maison des gardes, où il trouverait l'omelette de rigueur et le lapin sauté, qui est le plat fondamental de ces sortes d'établissements. Le hasard, qui entre pour beaucoup dans la marche des choses humaines, le conduisit du côté des étangs de Villebon. Rien de plus frais ni de plus riant que le sentier dans lequel il était engagé. Des fleurs sauvages en tapissaient les berges et tranchaient, par leurs couleurs variées, sur le fond ver-doyant du sol. Sous les voûtes des arbres voletaient des pinsons et chantaient des fauvettes. L'ombre était si touffue que les rayons du soleil, alors dans leur énergie, s'y ou-vraient avec peine un chemin et n'étaient manifestes que par quelques points lumineux. Ludovic s'en allait rêveur dans ces sentiers solitaires. Tantôt il faisait une halte et s'asseyait au pied d'un arbre avec la mousse pour tapis, tantôt il s'engageait sous les futaies et cueillait ça et là quelques fleurs qu'il liait avec des tiges flexibles. Ce qu'il en faisait était purement machinal son esprit n'était pas là et retournait vers un passé dont rien ne pouvait effacer les traces. Il se figurait que Marguerite était à ses côtés, qu'elle prenait son bras pour appui et ne le quit-tait que pour aller faire sa petite récolte. Eussent-ils été heureux à s'égarer ainsi, à fouler ces beaux gazons que la nature déploie sous les pas de ceux qui l'aiment, et qu'elle renouvelle avec une si incessante libéralité ! Que ce ciel, cette verdure, ces eaux tranquilles, ces plantes agrestes, eussent été beaux à deux ! Comme il en eût joui alors, lu qui les contemplait d'un regard morne et désespéré ! Il n'é- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 231 Paris est entouré et qui lui forment une espèce de ceinture. On ne le voyait ni à Versailles, ni à Saint-Cloud, ni à Saint-Germain, sur aucun des points consacrés par la vogue mais il allait tantôt à Aulnay, tantôt à Verrières, ou bien sur les hauteurs de Saint-Prix, partout où il espérait trouver un peu d'ombre et de solitude. Un jour, un dimanche, il avait quitté la ville de fort bonne heure et gagné à pied la portion des bois de Meudon qui s'étend de Clamart à Chaville. C'était par une belle matinée d'été, et Ludovic avait formé le projet de ne rentrer à Paris qu'après le soleil couché. Il devait parcourir les bois et aller de site en site jusqu'à ce que la faim l'obligeât à se rabattre sur une maison des gardes, où il trouverait l'omelette de rigueur et le lapin sauté, qui est le plat fondamental de ces sortes d'établissements. Le hasard, qui entre pour beaucoup dans la marche des choses humaines, le conduisit du côté des étangs de Villebon. Rien de plus frais ni de plus riant que le sentier dans lequel il était engagé. Des fleurs sauvages en tapissaient les berges et tranchaient, par leurs couleurs variées, sur le fond ver-doyant du sol. Sous les voûtes des arbres voletaient des pinsons et chantaient des fauvettes. L'ombre était si touffue que les rayons du soleil, alors dans leur énergie, s'y ou-vraient avec peine un chemin et n'étaient manifestes que par quelques points lumineux. Ludovic s'en allait rêveur dans ces sentiers solitaires. Tantôt il faisait une halte et s'asseyait au pied d'un arbre avec la mousse pour tapis, tantôt il s'engageait sous les futaies et cueillait ça et là quelques fleurs qu'il liait avec des tiges flexibles. Ce qu'il en faisait était purement machinal son esprit n'était pas là et retournait vers un passé dont rien ne pouvait effacer les traces. Il se figurait que Marguerite était à ses côtés, qu'elle prenait son bras pour appui et ne le quit-tait que pour aller faire sa petite récolte. Eussent-ils été heureux à s'égarer ainsi, à fouler ces beaux gazons que la nature déploie sous les pas de ceux qui l'aiment, et qu'elle renouvelle avec une si incessante libéralité ! Que ce ciel, cette verdure, ces eaux tranquilles, ces plantes agrestes, eussent été beaux à deux ! Comme il en eût joui alors, lu qui les contemplait d'un regard morne et désespéré ! Il n'é- | 9 | 0.003809 | 0.019523 |
929.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 249 se passa la journée suivante? Ce fut la journée fatale, et il n'est pas de minute, de seconde, dont je ne me souvienne avec une inexorable précision. J'abrège pourtant. A quoi bon agi-ter ces cendres ? Il n'est au pouvoir de personne d'effacer une ligne du livre du passé, et ce que j'omettrai, votre mémoire vous le rappellera. J'avais calculé, d'après vos propres renseignements, l'heure à laquelle vous paraîtriez devant vos juges. Une preuve que j'étais bien à vous, Ludovic, et que vous étiez pour moi la pensée dominante, c'est que j'éprouvai, durant toute la matinée, les émotions que vous deviez subir. Autant que l'imagination peut suppléer aux réalités, je me figurais la grande salle où l'épreuve devait avoir lieu, l'amphithéâtre où siégeaient les professeurs en robes noires, puis les can-didats aspirant aux honneurs de l'examen, enfin l'auditoire composé d'oisifs ou d'étudiants, pour qui ce spectacle est une préparation. Je vous voyais au milieu de tout ce monde, je vous y suivais, et, à un moment donné, il. se fit en moi un tressaillement dont je ne pouvais m'expliquer la cause. C'est sans doute que votre nom venait d'être appelé et que vous entriez en scène. -Le ciel m'est témoin que, dans le cours de cette journée, je n'eus pas une émotion qui ne vint de là et j'en éprouvai de bien vives. Dès que l'heure eut sonné où je pus espérer de vous voir, j'allai m'établir à ma croisée, de manière à em-brasser le plus d'espace possible et à vous distinguer au loin, quand vous déboucheriez dans notre rue. Mon coeur allait au-devant de vous, et c'est à grand'peineque je maîtrisais mon impatience. Il me semblait qu'à chaque instant vous alliez paraître et m'apporter la nouvelle de votre succès. Jugez de mon désappointement, Ludovic, lorsque je vis les heures se succéder sans vous ramener près de moi. Dans cette attente infructueuse, j'épuisai tous les motifs d'excuse admissibles en votre faveur. Je crus d'abord qu'appelé un des derniers, votre examen s'était prolongé outre mesure, et que les résultats n'en seraient que plus brillants. Puis, à mesure que la journée s'avançait et rendait votre retard plus inexplicable, je m'abandonnai à mille conjectures sombres et passai du dépit à l'inquiétude, sans pouvoir m'en défendre ni trouver le moindre prétexte pour me rassurer. Je crai- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 249 se passa la journée suivante@? Ce fut la journée fatale, et il n'est pas de minute, de seconde, dont je ne me souvienne avec une inexorable précision. J'abrège pourtant. A quoi bon agi-ter ces cendres ? Il n'est au pouvoir de personne d'effacer une ligne du livre du passé, et ce que j'omettrai, votre mémoire vous le rappellera. J'avais calculé, d'après vos propres renseignements, l'heure à laquelle vous paraîtriez devant vos juges. Une preuve que j'étais bien à vous, Ludovic, et que vous étiez pour moi la pensée dominante, c'est que j'éprouvai, durant toute la matinée, les émotions que vous deviez subir. Autant que l'imagination peut suppléer aux réalités, je me figurais la grande salle où l'épreuve devait avoir lieu, l'amphithéâtre où siégeaient les professeurs en robes noires, puis les can-didats aspirant aux honneurs de l'examen, enfin l'auditoire composé d'oisifs ou d'étudiants, pour qui ce spectacle est une préparation. Je vous voyais au milieu de tout ce monde, je vous y suivais, et, à un moment donné, il. se fit en moi un tressaillement dont je ne pouvais m'expliquer la cause. C'est sans doute que votre nom venait d'être appelé et que vous entriez en scène. -Le ciel m'est témoin que, dans le cours de cette journée, je n'eus pas une émotion qui ne vint de là et j'en éprouvai de bien vives. Dès que l'heure eut sonné où je pus espérer de vous voir, j'allai m'établir à ma croisée, de manière à em-brasser le plus d'espace possible et à vous distinguer au loin, quand vous déboucheriez dans notre rue. Mon coeur allait au-devant de vous, et c'est à grand'peine@que je maîtrisais mon impatience. Il me semblait qu'à chaque instant vous alliez paraître et m'apporter la nouvelle de votre succès. Jugez de mon désappointement, Ludovic, lorsque je vis les heures se succéder sans vous ramener près de moi. Dans cette attente infructueuse, j'épuisai tous les motifs d'excuse admissibles en votre faveur. Je crus d'abord qu'appelé un des derniers, votre examen s'était prolongé outre mesure, et que les résultats n'en seraient que plus brillants. Puis, à mesure que la journée s'avançait et rendait votre retard plus inexplicable, je m'abandonnai à mille conjectures sombres et passai du dépit à l'inquiétude, sans pouvoir m'en défendre ni trouver le moindre prétexte pour me rassurer. Je crai- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 249 se passa la journée suivante ? Ce fut la journée fatale, et il n'est pas de minute, de seconde, dont je ne me souvienne avec une inexorable précision. J'abrége pourtant. A quoi bon agi-ter ces cendres ? Il n'est au pouvoir de personne d'effacer une ligne du livre du passé, et ce que j'omettrai, votre mémoire vous le rappellera. J'avais calculé, d'après vos propres renseignements, l'heure à laquelle vous paraîtriez devant vos juges. Une preuve que j'étais bien à vous, Ludovic, et que vous étiez pour moi la pensée dominante, c'est que j'éprouvai, durant toute la matinée, les émotions que vous deviez subir. Autant que l'imagination peut suppléer aux réalités, je me figurais la grande salle où l'épreuve devait avoir lieu, l'amphithéâtre où siégeaient les professeurs en robes noires, puis les can-didats aspirant aux honneurs de l'examen, enfin l'auditoire composé d'oisifs ou d'étudiants, pour qui ce spectacle est une préparation. Je vous voyais au milieu de tout ce monde, je vous y suivais, et, à un moment donné, il@ se fit en moi un tressaillement dont je ne pouvais m'expliquer la cause. C'est sans doute que votre nom venait d'être appelé et que vous entriez en scène. @Le ciel m'est témoin que, dans le cours de cette journée, je n'eus pas une émotion qui ne vînt de là et j'en éprouvai de bien vives. Dès que l'heure eut sonné où je pus espérer de vous voir, j'allai m'établir à ma croisée, de manière à em-brasser le plus d'espace possible et à vous distinguer au loin, quand vous déboucheriez dans notre rue. Mon coeur allait au-devant de vous, et c'est à grand'peine que je maîtrisais mon impatience. Il me semblait qu'à chaque instant vous alliez paraître et m'apporter la nouvelle de votre succès. Jugez de mon désappointement, Ludovic, lorsque je vis les heures se succéder sans vous ramener près de moi. Dans cette attente infructueuse, j'épuisai tous les motifs d'excuse admissibles en votre faveur. Je crus d'abord qu'appelé un des derniers, votre examen s'était prolongé outre mesure, et que les résultats n'en seraient que plus brillants. Puis, à mesure que la journée s'avançait et rendait votre retard plus inexplicable, je m'abandonnai à mille conjectures sombres et passai du dépit à l'inquiétude, sans pouvoir m'en défendre ni trouver le moindre prétexte pour me rassurer. Je crai- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 249 se passa la journée suivante ? Ce fut la journée fatale, et il n'est pas de minute, de seconde, dont je ne me souvienne avec une inexorable précision. J'abrége pourtant. A quoi bon agi-ter ces cendres ? Il n'est au pouvoir de personne d'effacer une ligne du livre du passé, et ce que j'omettrai, votre mémoire vous le rappellera. J'avais calculé, d'après vos propres renseignements, l'heure à laquelle vous paraîtriez devant vos juges. Une preuve que j'étais bien à vous, Ludovic, et que vous étiez pour moi la pensée dominante, c'est que j'éprouvai, durant toute la matinée, les émotions que vous deviez subir. Autant que l'imagination peut suppléer aux réalités, je me figurais la grande salle où l'épreuve devait avoir lieu, l'amphithéâtre où siégeaient les professeurs en robes noires, puis les can-didats aspirant aux honneurs de l'examen, enfin l'auditoire composé d'oisifs ou d'étudiants, pour qui ce spectacle est une préparation. Je vous voyais au milieu de tout ce monde, je vous y suivais, et, à un moment donné, il@ se fit en moi un tressaillement dont je ne pouvais m'expliquer la cause. C'est sans doute que votre nom venait d'être appelé et que vous entriez en scène. @Le ciel m'est témoin que, dans le cours de cette journée, je n'eus pas une émotion qui ne vînt de là et j'en éprouvai de bien vives. Dès que l'heure eut sonné où je pus espérer de vous voir, j'allai m'établir à ma croisée, de manière à em-brasser le plus d'espace possible et à vous distinguer au loin, quand vous déboucheriez dans notre rue. Mon coeur allait au-devant de vous, et c'est à grand'peine que je maîtrisais mon impatience. Il me semblait qu'à chaque instant vous alliez paraître et m'apporter la nouvelle de votre succès. Jugez de mon désappointement, Ludovic, lorsque je vis les heures se succéder sans vous ramener près de moi. Dans cette attente infructueuse, j'épuisai tous les motifs d'excuse admissibles en votre faveur. Je crus d'abord qu'appelé un des derniers, votre examen s'était prolongé outre mesure, et que les résultats n'en seraient que plus brillants. Puis, à mesure que la journée s'avançait et rendait votre retard plus inexplicable, je m'abandonnai à mille conjectures sombres et passai du dépit à l'inquiétude, sans pouvoir m'en défendre ni trouver le moindre prétexte pour me rassurer. Je crai- | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 249 se passa la journée suivante ? Ce fut la journée fatale, et il n'est pas de minute, de seconde, dont je ne me souvienne avec une inexorable précision. J'abrége pourtant. A quoi bon agi-ter ces cendres ? Il n'est au pouvoir de personne d'effacer une ligne du livre du passé, et ce que j'omettrai, votre mémoire vous le rappellera. J'avais calculé, d'après vos propres renseignements, l'heure à laquelle vous paraîtriez devant vos juges. Une preuve que j'étais bien à vous, Ludovic, et que vous étiez pour moi la pensée dominante, c'est que j'éprouvai, durant toute la matinée, les émotions que vous deviez subir. Autant que l'imagination peut suppléer aux réalités, je me figurais la grande salle où l'épreuve devait avoir lieu, l'amphithéâtre où siégeaient les professeurs en robes noires, puis les can-didats aspirant aux honneurs de l'examen, enfin l'auditoire composé d'oisifs ou d'étudiants, pour qui ce spectacle est une préparation. Je vous voyais au milieu de tout ce monde, je vous y suivais, et, à un moment donné, il se fit en moi un tressaillement dont je ne pouvais m'expliquer la cause. C'est sans doute que votre nom venait d'être appelé et que vous entriez en scène. Le ciel m'est témoin que, dans le cours de cette journée, je n'eus pas une émotion qui ne vînt de là et j'en éprouvai de bien vives. Dès que l'heure eut sonné où je pus espérer de vous voir, j'allai m'établir à ma croisée, de manière à em-brasser le plus d'espace possible et à vous distinguer au loin, quand vous déboucheriez dans notre rue. Mon coeur allait au-devant de vous, et c'est à grand'peine que je maîtrisais mon impatience. Il me semblait qu'à chaque instant vous alliez paraître et m'apporter la nouvelle de votre succès. Jugez de mon désappointement, Ludovic, lorsque je vis les heures se succéder sans vous ramener près de moi. Dans cette attente infructueuse, j'épuisai tous les motifs d'excuse admissibles en votre faveur. Je crus d'abord qu'appelé un des derniers, votre examen s'était prolongé outre mesure, et que les résultats n'en seraient que plus brillants. Puis, à mesure que la journée s'avançait et rendait votre retard plus inexplicable, je m'abandonnai à mille conjectures sombres et passai du dépit à l'inquiétude, sans pouvoir m'en défendre ni trouver le moindre prétexte pour me rassurer. Je crai- | 6 | 0.002555 | 0.013453 |
518.txt | 1,873 | -22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. - Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent immédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. - Le dosage de l'acide sulfurique-repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un | -22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. - Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent immédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. - Le dosage de l'acide sulfurique-repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un | -22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. -@Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent îmmédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. -@Le dosage de l'acide sulfurique repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un | -22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. -@Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent îmmédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. -@Le dosage de l'acide sulfurique repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un | -22 -Quand il s'agit de doser seulement l'acide phosphorique des phosphates terreux, on traite par l'ammoniaque un vo-lume déterminé d'urine, on dissout le précipité obtenu dans la quantité d'acide acétique strictement nécessaire, et dans cette solution on dose l'acide phosphorique comme on vient de voir. Dans ce dosage il faut bien se garder d'employer un excès d'acétate de soude, de crainte d'exercer une influence fâ-cheuse sur la sensibilité de la réaction du cyanure jaune. § 39. Présence des sulfates et leur recherche. -Sous le rapport de leur importance pour le diagnostic, ils viennent îmmédiatement après les phosphates alcalins. On les décèle comme nous l'avons déjà indiqué § 8, en ajoutant du chlorure de barium à l'urine préalablement aci-dulée avec de l'acide chlorhydrique. Dosage. -Le dosage de l'acide sulfurique repose sur la même réaction, et, si l'on veut employer la méthode des vo-lumes, il est avantageux de titrer la solution de chlorure de barium, de manière à ce que 1 CC du réactif corres-ponde à 10 milligrammes d'acide sulfurique. § 40. Altérations que peuvent subir les matières coloran-tes de l'urine dans les différentes maladies. La matière colorante brune ou urophéine augmente dans les maladies inflammatoires et surtout dans les affections du foie elle diminue, au contraire, et souvent considéra-blement, dans d'autres affections et notamment dans les névroses. La matière colorante jaune, l'uroxanthine, augmente dans les troubles graves survenus dans les fonctions de la moelle épinière il se forme ainsi de l'urrhodine et de l'uroglau-cine , comme par exemple après une chute et après des commotions inattendues, dans les affections aiguës des reins et dans le choléra. Les urines riches en uroxanthine déposent au bout de quelque temps de repos et par la fermentation alcaline un | 4 | 0.002193 | 0.012821 |
256.txt | 1,845 | -70-Cependant son nom perça à travers les murs de sa prison, et bientôt la charité des fiièles ca-tholiques de Reims lui fournit, ainsi qu'à deux de ses confrères enfermés avec lui, les secours les plus abondants 1 . Des personnes de tout âge et de toute condition se firent un devoir de les visiter. L'aflluence devint si grande les der-niers jours de sa vie qu'il ne pouvait suffire au pieux empressement qu'on avait de le voir et de l'entendre. Il accueillait avec la même bienveil-lance tous ceux qui se présentaient il se ré-jouissait de son sort avec les forts dans la foi il fortifiait les faibles qui paraissaient le plaindre il édifiait les uns et les autres par des paroles de grâce et de vérité qui attendrissaient les coeurs et les remplissaient d'une joie et d'une consola-tion tontes spirituelles. La vénération qu'on lui témoignait ne faisait qu'ajouter.à sa modestie et à son humilité. Il était facile de lire sur son vi-sage combien il souffrait de s'entendre donner les titres de confesseur et de martyr de Jésus-Christ. Il en renvoyait toute la gloire au Sei-1 Le premier avait précédé de quelques jours M. Musart dans la prison c'est lui qui est l'auteur de sa Vie. Le second était M. Baty, depuis plusieurs années ami de M. Musart, et arrivé à la prison quelques jours après lui. Nous verrons plus bas comment ils échappèrent à la mort et recou-vrèrent la liberté. | -70-Cependant son nom perça à travers les murs de sa prison, et bientôt la charité des fiièles ca-tholiques de Reims lui fournit, ainsi qu'à deux de ses confrères enfermés avec lui, les secours les plus abondants 1 . Des personnes de tout âge et de toute condition se firent un devoir de les visiter. L'aflluence devint si grande les der-niers jours de sa vie qu'il ne pouvait suffire au pieux empressement qu'on avait de le voir et de l'entendre. Il accueillait avec la même bienveil-lance tous ceux qui se présentaient il se ré-jouissait de son sort avec les forts dans la foi il fortifiait les faibles qui paraissaient le plaindre il édifiait les uns et les autres par des paroles de grâce et de vérité qui attendrissaient les coeurs et les remplissaient d'une joie et d'une consola-tion tontes spirituelles. La vénération qu'on lui témoignait ne faisait qu'ajouter.à sa modestie et à son humilité. Il était facile de lire sur son vi-sage combien il souffrait de s'entendre donner les titres de confesseur et de martyr de Jésus-Christ. Il en renvoyait toute la gloire au Sei@@@@-@1 Le premier avait précédé de quelques jours M. Musart dans la prison c'est lui qui est l'auteur de sa Vie. Le second était M. Baty, depuis plusieurs années ami de M. Musart, et arrivé à la prison quelques jours après lui. Nous verrons plus bas comment ils échappèrent à la mort et recou-vrèrent la liberté. | ############# son nom perça à travers les murs de sa prison, et bientôt la charité des fidèles ca-tholiques de Reims lui fournit, ainsi qu'à deux de ses confrères enfermés avec lui, les secours les plus abondants 1 . Des personnes de tout âge et de toute condition se firent un devoir de les visiter. L'aflluence devint si grande les der-niers jours de sa vie qu'il ne pouvait suffire au pieux empressement qu'on avait de le voir et de l'entendre. Il accueillait avec la même bienveil-lance tous ceux qui se présentaient il se ré-jouissait de son sort avec les forts dans la foi il fortifiait les faibles qui paraissaient le plaindre il édifiait les uns et les autres par des paroles de grâce et de vérité qui attendrissaient les coeurs et les remplissaient d'une joie et d'une consola-tion toutes spirituelles. La vénération qu'on lui témoignait ne faisait qu'ajouter à sa modestie et à son humilité. Il était facile de lire sur son vi-sage combien il souffrait de s'entendre donner les titres de confesseur et de martyr de Jésus-Christ. Il en renvoyait toute la gloire au Sei-70 - 1 Le premier avait précédé de quelques jours M. Musart dans la prison c'est lui qui est l'auteur de sa Vie. Le second était M. Baty, depuis plusieurs années ami de M. Musart, et arrivé à la prison quelques jours après lui. Nous verrons plus bas comment ils échappèrent à la mort et recou-vrèrent la liberté. | -70-Cependant son nom perça à travers les murs de sa prison, et bientôt la charité des fidèles ca-tholiques de Reims lui fournit, ainsi qu'à deux de ses confrères enfermés avec lui, les secours les plus abondants 1 . Des personnes de tout âge et de toute condition se firent un devoir de les visiter. L'aflluence devint si grande les der-niers jours de sa vie qu'il ne pouvait suffire au pieux empressement qu'on avait de le voir et de l'entendre. Il accueillait avec la même bienveil-lance tous ceux qui se présentaient il se ré-jouissait de son sort avec les forts dans la foi il fortifiait les faibles qui paraissaient le plaindre il édifiait les uns et les autres par des paroles de grâce et de vérité qui attendrissaient les coeurs et les remplissaient d'une joie et d'une consola-tion toutes spirituelles. La vénération qu'on lui témoignait ne faisait qu'ajouter à sa modestie et à son humilité. Il était facile de lire sur son vi-sage combien il souffrait de s'entendre donner les titres de confesseur et de martyr de Jésus-Christ. Il en renvoyait toute la gloire au Sei-70 - 1 Le premier avait précédé de quelques jours M. Musart dans la prison c'est lui qui est l'auteur de sa Vie. Le second était M. Baty, depuis plusieurs années ami de M. Musart, et arrivé à la prison quelques jours après lui. Nous verrons plus bas comment ils échappèrent à la mort et recou-vrèrent la liberté. | -70-Cependant son nom perça à travers les murs de sa prison, et bientôt la charité des fidèles ca-tholiques de Reims lui fournit, ainsi qu'à deux de ses confrères enfermés avec lui, les secours les plus abondants 1 . Des personnes de tout âge et de toute condition se firent un devoir de les visiter. L'aflluence devint si grande les der-niers jours de sa vie qu'il ne pouvait suffire au pieux empressement qu'on avait de le voir et de l'entendre. Il accueillait avec la même bienveil-lance tous ceux qui se présentaient il se ré-jouissait de son sort avec les forts dans la foi il fortifiait les faibles qui paraissaient le plaindre il édifiait les uns et les autres par des paroles de grâce et de vérité qui attendrissaient les coeurs et les remplissaient d'une joie et d'une consola-tion toutes spirituelles. La vénération qu'on lui témoignait ne faisait qu'ajouter à sa modestie et à son humilité. Il était facile de lire sur son vi-sage combien il souffrait de s'entendre donner les titres de confesseur et de martyr de Jésus-Christ. Il en renvoyait toute la gloire au Sei-70 - 1 Le premier avait précédé de quelques jours M. Musart dans la prison c'est lui qui est l'auteur de sa Vie. Le second était M. Baty, depuis plusieurs années ami de M. Musart, et arrivé à la prison quelques jours après lui. Nous verrons plus bas comment ils échappèrent à la mort et recou-vrèrent la liberté. | 8 | 0.005755 | 0.031128 |
530.txt | 1,873 | -52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, §52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. - Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H CI 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique. | -52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, §@52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. - Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H CI 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique. | -52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, § 52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. -@Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H Cl 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique. | -52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, § 52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. -@Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H Cl 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique. | -52 -temps, l'acide hippurique se sépare en cristaux qu'on exa-mine chimiquement et au microscope. Si le résidu reste pâteux, cela indique la présence d'acide lactique, § 52. Si, en versant sur l'eau un peu de la solution éthérée, il se forme ces dessins caractéristiques, il y a présence de ma-tière grasse fig. 11, b . L'acide hippurique fig. 1 se sépare d'une solution chaude sous forme de fines aiguilles, et d'une solution sa-turée froide, sous forme de colonnes et de prismes qua-drangulaires transparents et blancs, qui se terminent en biseaux leur forme dominante est celle d'un prisme rhom-boïdal droit distinction d'avec l'acide benzoïque, qui cris-tallise en tables juxtaposées ou s'entre-croisant . Par la cha-leur, l'acide hippurique se réduit d'abord en un liquide oléagineux, qui forme par le refroidissement une masse blanche cristalline. Si on chauffe ensuite cette dernière au rouge, il se sublime de l'acide benzoïque et du benzoate d'ammoniaque, en même temps qu'il se dégage une forte odeur d'acide prussique, et il reste un charbon poreux. Si on chauffe jusqu'à l'ébullition de l'acide hippurique avec de l'acide nitrique concentré qu'on évapore à siccité, qu'on introduise le résidu dans un tube et qu'on chauffe encore, il se développe, comme avec l'acide benzoïque, une odeur intense d'amandes amères et rappelant la nitro-benzine. 3° Phosphates terreux, mucus et acide urique. -Le ré-sidu obtenu en 1 , après le traitement par l'alcool, est in-troduit dans une capsule et traité par l'acide chlorhydrique étendu 1 p. de H Cl 6 p. HO . Il y a solution partielle, on porte sur un petit filtre et on a a En solution les phosphates et les autres sels les phosphates peuvent être précipités ensuite par l'ammo-niaque. b Comme résidu sur le filtre le mucus et l'acide urique. | 3 | 0.001671 | 0.009202 |
524.txt | 1,873 | -32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts. | -32 -Manière d'opérer. - On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau , on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser1, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 30 Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. - On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante @@@@@@p dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour i CC d'urine a , la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts. | -32 -Manière d'opérer. -@On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau@, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser@, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -@On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a@, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts. | -32 -Manière d'opérer. -@On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau@, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser@, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -@On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a@, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts. | -32 -Manière d'opérer. -On étend une certaine quantité d'u-rine de manière à lui faire occuper 10 à20 fois son volume, et on en remplit une burette graduée. D'un autre côté, on introduit dans un ballon 10 CC de la liqueur de Fehling et on ajoute 40 CC d'eau, on chauffe jusqu'à l'ébullition, et on ajoute l'urine à cette solution chaude jusqu'à ce que tout le sel cuivrique soit réduit et précipité sous forme de protoxyde. On reconnaît ce point, si, après quelque temps de repos pour permettre au précipité de se déposer, on s'a-perçoit que le liquide surnageant est incolore en tenant le ballon vers la lumière. D'ailleurs, une petite portion de ce liquide filtré ne doit, après avoir été acidulé, déceler le cuivre ni par l'hydrogène sulfuré ni par le cyanure jaune. Dans cet essai, on fait bien de tenir le ballon au-dessus d'une lampe à alcool pour maintenir le liquide faiblement en ébullition, et de l'enlever seulement pour laisser dépo-ser, lorsque le mélange aura pris une teinte rouge. Le dépôt se fait d'autant plus rapidement qu'on est plus rap-proché de la réduction complète. Comme cet essai est assez délicat pour tout opérateur peu exercé, il est bon de le ré-péter plusieurs fois. S'il y a présence d'albumine, il faut commencer par s'en débarrasser par coagulation et filtration. 3° Dosage du sucre par son pouvoir rotatoire. -On remplit le tube avec de l'urine privée d'albumine et tout à fait transparente, en évitant l'introduction de bulles d'air, on place le tube dans un appareil de polarisation de Ventzke-Soleil ou de Mitscherlich, et on détermine par le degré lu sur le vernier la rotation, et par suite la quantité de sucre. On se sert de la formule suivante FORMULE dans laquelle p désigne le poids du sucre en grammes pour 1 CC d'urine a, la rotation abservée l, la longueur du tube et 56 le pouvoir rotatoire spécifique. Ici également il faut une grande habitude pour trouver toujours des résultats exacts. | 14 | 0.007224 | 0.032258 |
242.txt | 1,845 | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et prolesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et prolesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | ########## le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et protesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et protesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | -34-porter le dimanche suivant. C'était une nou-veauté dans le village. M. Musart, prévenu de son dessein, s'y opposa hautement, et protesta qu'il ne souffrirait jamais qu'un pareil exemple fût donné à la paroisse par sa soeur et sous ses yeux. L'arrêt fut exécuté, et la parure ne vit point le jour. C'est ainsi que le zélé pasteur, sourd à la voix de la chair et du sang, savait maintenir l'ordre et la décence dans sa famille, pour les introduire ensuite chez les autres avec plus d'autorité. Malgré tant de vertus sacerdotales, si propres à nourrir les sentiments d'amour et de vénéra-tion dont ses paroissiens lui avaient d'abord pro-digué les témoignages les plus éclatants, M. Mu-sart eut plus tard beaucoup à souffrir dans l'exercice des diverses fonctions de son minis-tère, particulièrement à Poix. Certains désordres se faisaient remarquer dans cette annexe les efforts que fit le pasteur pour les réprimer sou-levèrent contre lui les passions qu'il voulait gué-rir et lui valurent une longue suite de contra-dictions. Ces désordres étaient l'ouvrage de quelques familles influentes, imbues de l'esprit du siècle, et dont l'exemple, toujours plus puis-sant pour le mal que pour le bien, entraînait la plupart des autres dans la mauvaise voie. La défection pourtant ne fut pas si générale qu'il | 1 | 0.000767 | 0.004292 |
297.txt | 1,845 | -184 -fut contraint de s'arrêter à Lusignan, où il ex-pira, âgé de soixante-sept ans. 11. Leblanc N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, diocèse de Reims, fut poursuivi et voué à la mort en haine de la religion. Il était resté dans le voisinage de Montfaucon. On l'arrêta en 1793, comme tant d'autres prêtres fidèles à leur devoir, et on le condamna à être déporté au-delà des mers. Il fut donc conduit à Rochefort, et enfermé dans l'entrepont du navire le Washing-ton, au printemps de 1794. Quoique dans la force de l'âge, il ne put tenir contre l'air fétide de cette horrible prison, et y succomba au mois d'août de la même année, ayant à peine qua-rante-cinq ans. 12. Leblanc N. , curé de la même ville de Montfaucon, et probablement de la même famille que le précédent, passa par les mêmes épreuves et eut le même sort. Arrêté comme prêtre ré -fractaire, conduit aussi à Rochefort, entassé avec le chanoine et avec les autres dans l'étouffoir meurtrier du Washington, quoique plus âgé que lui, il lulta plus longtemps contre la mort, et ne succomba qu'au mois de septembre 1794, dans sa soixantième année. 13. Maupinot Jean , né à Reims en 1722, appartenait depuis sa jeunesse à cette admirable institution des Frères des écoles chrétiennes, | -184 -fut contraint de s'arrêter à Lusignan, où il ex-pira, âgé de soixante-sept ans. 11. Leblanc N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, diocèse de Reims, fut poursuivi et voué à la mort en haine de la religion. Il était resté dans le voisinage de Montfaucon. On l'arrêta en 1793, comme tant d'autres prêtres fidèles à leur devoir, et on le condamna à être déporté au-delà des mers. Il fut donc conduit à Rochefort, et enfermé dans l'entrepont du navire le Washing-ton, au printemps de 1794. Quoique dans la force de l'âge, il ne put tenir contre l'air fétide de cette horrible prison, et y succomba au mois d'août de la même année, ayant à peine qua-rante-cinq ans. 12. Leblanc N. , curé de la même ville de Montfaucon, et probablement de la même famille que le précédent, passa par les mêmes épreuves et eut le même sort. Arrêté comme prêtre ré -fractaire, conduit aussi à Rochefort, entassé avec le chanoine et avec les autres dans l'étouffoir meurtrier du Washington, quoique plus âgé que lui, il lulta plus longtemps contre la mort, et ne succomba qu'au mois de septembre 1794, dans sa soixantième année. 13. Maupinot Jean , né à Reims en 1722, appartenait depuis sa jeunesse à cette admirable institution des Frères des écoles chrétiennes, | ######### contraint de s'arrêter à Lusignan, où il ex-pira, âgé de soixante-sept ans. 11. Leblanc N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, diocèse de Reims, fut poursuivi et voué à la mort en haine de la religion. Il était resté dans le voisinage de Montfaucon. On l'arrêta en 1793, comme tant d'autres prêtres fidèles à leur devoir, et on le condamna à être déporté au-delà des mers. Il fut donc conduit à Rochefort, et enfermé dans l'entrepont du navire le Washing-ton, au printemps de 1794. Quoique dans la force de l'âge, il ne put tenir contre l'air fétide de cette horrible prison, et y succomba au mois d'août de la même année, ayant à peine qua-rante-cinq ans. 12. Leblanc N. , curé de la même ville de Montfaucon, et probablement de la même famille que le précédent, passa par les mêmes épreuves et eut le même sort. Arrêté comme prêtre ré -fractaire, conduit aussi à Rochefort, entassé avec le chanoine et avec les autres dans l'étouffoir meurtrier du Washington, quoique plus âgé que lui, il lutta plus longtemps contre la mort, et ne succomba qu'au mois de septembre 1794, dans sa soixantième année. 13. Maupinot Jean , né à Reims en 1722, appartenait depuis sa jeunesse à cette admirable institution des Frères des écoles chrétiennes, | -184 -fut contraint de s'arrêter à Lusignan, où il ex-pira, âgé de soixante-sept ans. 11. Leblanc N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, diocèse de Reims, fut poursuivi et voué à la mort en haine de la religion. Il était resté dans le voisinage de Montfaucon. On l'arrêta en 1793, comme tant d'autres prêtres fidèles à leur devoir, et on le condamna à être déporté au-delà des mers. Il fut donc conduit à Rochefort, et enfermé dans l'entrepont du navire le Washing-ton, au printemps de 1794. Quoique dans la force de l'âge, il ne put tenir contre l'air fétide de cette horrible prison, et y succomba au mois d'août de la même année, ayant à peine qua-rante-cinq ans. 12. Leblanc N. , curé de la même ville de Montfaucon, et probablement de la même famille que le précédent, passa par les mêmes épreuves et eut le même sort. Arrêté comme prêtre ré -fractaire, conduit aussi à Rochefort, entassé avec le chanoine et avec les autres dans l'étouffoir meurtrier du Washington, quoique plus âgé que lui, il lutta plus longtemps contre la mort, et ne succomba qu'au mois de septembre 1794, dans sa soixantième année. 13. Maupinot Jean , né à Reims en 1722, appartenait depuis sa jeunesse à cette admirable institution des Frères des écoles chrétiennes, | -184 -fut contraint de s'arrêter à Lusignan, où il ex-pira, âgé de soixante-sept ans. 11. Leblanc N. , prêtre et chanoine de Mont-faucon, diocèse de Reims, fut poursuivi et voué à la mort en haine de la religion. Il était resté dans le voisinage de Montfaucon. On l'arrêta en 1793, comme tant d'autres prêtres fidèles à leur devoir, et on le condamna à être déporté au-delà des mers. Il fut donc conduit à Rochefort, et enfermé dans l'entrepont du navire le Washing-ton, au printemps de 1794. Quoique dans la force de l'âge, il ne put tenir contre l'air fétide de cette horrible prison, et y succomba au mois d'août de la même année, ayant à peine qua-rante-cinq ans. 12. Leblanc N. , curé de la même ville de Montfaucon, et probablement de la même famille que le précédent, passa par les mêmes épreuves et eut le même sort. Arrêté comme prêtre ré -fractaire, conduit aussi à Rochefort, entassé avec le chanoine et avec les autres dans l'étouffoir meurtrier du Washington, quoique plus âgé que lui, il lutta plus longtemps contre la mort, et ne succomba qu'au mois de septembre 1794, dans sa soixantième année. 13. Maupinot Jean , né à Reims en 1722, appartenait depuis sa jeunesse à cette admirable institution des Frères des écoles chrétiennes, | 1 | 0.000803 | 0.004032 |
532.txt | 1,897 | CONTE m'avoir entr'ouvert le ciel. J'ignorais le baiser, j'ignorais l'amour, vous m'avez appris à les connaître prenez-moi par la main et enmenez-moi là où vous allez. Et se tournant vers Ghisèle Demande-lui donc de ne pas nous séparer, toi dont le sourire m'a ranimée, toi dont les caresses ont été mon unique joie. Une émotion intense étreignait la jeune fille, et une flamme brillait dans ses yeux qu'elle tenait attachés tantôt sur son fiancé, tantôt sur l'enfant. Des mots sans suite s'échappaient de ses lèvres, lorsque enfin retrouvant le calme elle prononça, solennelle, l'arrêt Il me plaît, ami, de reconnaître le doigt de Dieu en tout ceci. Que la volonté de l'Innocence soit faite et que l'amour triomphe par nous. Vois l'effrayant appareil de la mort n'épouvante plus mes sens, car cette enfant a fleuri pour nous, pécheurs, le chemin qu'on ne parcourt pas une seconde fois. Laissez venir à moi les petits enfants, a dit Jésus et nous lui dirons à notre tour, au pied de son tribunal redoutable Maître, nous sommes vos enfants, vos enfants douloureux et pécheurs, si faibles que la vie les a meurtris, si confiants en votre divine bonté que nous venons chercher refuge dans vos bras paternels. Devant Ghisèle redressée, Xavier s'inclina à nouveau, en signe de soumis-sion et d'adoration, et posant la main sur la tête de la petite pauvresse, émue et joyeuse, il murmura Nous t'adoptons donc, toi que tous ont repoussée. Nous t'adoptons dans l'amour que nous réserve l'Eternité et si quelqu'un doit porter la peine du péché, nous absoudrons ton âme innocente. Mais puisque la cathédrale reste ouverte toute cette nuit, allons prier pour la dernière fois. Une longue étreinte unit ces trois êtres qui ne donnaient déjà plus aux choses de la terre qu'un regard vide de tout désir. Dehors, la tempête de neige avait redoublé de fureur. Les maisons se recroquevillaient sous la bourrasque, et seule, la cathédrale conservait son air superbe. Les saints disparaissaient maintenant, ensevelis de blanc, et les bêtes apocalyptiques avaient cessé de rire. Le seuil franchi, les jeunes gens restèrent saisis l'épaisse fumée des cierges éteints donnait à la vieille basilique un air étrange, et des nuages sombres se traînaient lourdement sous les voûtes qu'on ne distinguait plus. Luttant contre l'ombre, les flammes vacillantes des hauts cierges allumés devant les autels mettaient des taches de lumière aux coins luisants des antiques boiseries mais le grand Christ, aux bras largement étendus, se perdait dans la nuit obscure, ne montrant que la plaie sanglante ouverte à son côté. | CONTE m'avoir entr'ouvert le ciel. J'ignorais le baiser, j'ignorais l'amour, vous m'avez appris à les connaître prenez-moi par la main et enmenez-moi là où vous allez. Et se tournant vers Ghisèle Demande-lui donc de ne pas nous séparer, toi dont le sourire m'a ranimée, toi dont les caresses ont été mon unique joie. Une émotion intense étreignait la jeune fille, et une flamme brillait dans ses yeux qu'elle tenait attachés tantôt sur son fiancé, tantôt sur l'enfant. Des mots sans suite s'échappaient de ses lèvres, lorsque enfin retrouvant le calme elle prononça, solennelle, l'arrêt Il me plaît, ami, de reconnaître le doigt de Dieu en tout ceci. Que la volonté de l'Innocence soit faite et que l'amour triomphe par nous. Vois l'effrayant appareil de la mort n'épouvante plus mes sens, car cette enfant a fleuri pour nous, pécheurs, le chemin qu'on ne parcourt pas une seconde fois. Laissez venir à moi les petits enfants, a dit Jésus et nous lui dirons à notre tour, au pied de son tribunal redoutable Maître, nous sommes vos enfants, vos enfants douloureux et pécheurs, si faibles que la vie les a meurtris, si confiants en votre divine bonté que nous venons chercher refuge dans vos bras paternels. Devant Ghisèle redressée, Xavier s'inclina à nouveau, en signe de soumis-sion et d'adoration, et posant la main sur la tête de la petite pauvresse, émue et joyeuse, il murmura Nous t'adoptons donc, toi que tous ont repoussée. Nous t'adoptons dans l'amour que nous réserve l'Eternité et si quelqu'un doit porter la peine du péché, nous absoudrons ton âme innocente. Mais puisque la cathédrale reste ouverte toute cette nuit, allons prier pour la dernière fois. Une longue étreinte unit ces trois êtres qui ne donnaient déjà plus aux choses de la terre qu'un regard vide de tout désir. Dehors, la tempête de neige avait redoublé de fureur. Les maisons se recroquevillaient sous la bourrasque, et seule, la cathédrale conservait son air superbe. Les saints disparaissaient maintenant, ensevelis de blanc, et les bêtes apocalyptiques avaient cessé de rire. Le seuil franchi, les jeunes gens restèrent saisis l'épaisse fumée des cierges éteints donnait à la vieille basilique un air étrange, et des nuages sombres se traînaient lourdement sous les voûtes qu'on ne distinguait plus. Luttant contre l'ombre, les flammes vacillantes des hauts cierges allumés devant les autels mettaient des taches de lumière aux coins luisants des antiques boiseries mais le grand Christ, aux bras largement étendus, se perdait dans la nuit obscure, ne montrant que la plaie sanglante ouverte à son côté. | CONTE m'avoir entr'ouvert le ciel. J'ignorais le baiser, j'ignorais l'amour, vous m'avez appris à les connaître prenez-moi par la main et enmenez-moi là où vous allez. Et se tournant vers Ghisèle Demande-lui donc de ne pas nous séparer, toi dont le sourire m'a ranimée, toi dont les caresses ont été mon unique joie. Une émotion intense étreignait la jeune fille, et une flamme brillait dans ses yeux qu'elle tenait attachés tantôt sur son fiancé, tantôt sur l'enfant. Des mots sans suite s'échappaient de ses lèvres, lorsque enfin retrouvant le calme elle prononça, solennelle, l'arrêt Il me plaît, ami, de reconnaître le doigt de Dieu en tout ceci. Que la volonté de l'Innocence soit faite et que l'amour triomphe par nous. Vois l'effrayant appareil de la mort n'épouvante plus mes sens, car cette enfant a fleuri pour nous, pécheurs, le chemin qu'on ne parcourt pas une seconde fois. Laissez venir à moi les petits enfants, a dit Jésus et nous lui dirons à notre tour, au pied de son tribunal redoutable Maître, nous sommes vos enfants, vos enfants douloureux et pécheurs, si fiables que la vie les a meurtris, si confiants en votre divine bonté que nous venons chercher refuge dans vos bras paternels. Devant Ghisèle redressée, Xavier s'inclina à nouveau, en signe de soumis-sion et d'adoration, et posant la main sur la tête de la petite pauvresse, émue et joyeuse, il murmura Nous t'adoptons donc, toi que tous ont repoussée. Nous t'adoptons dans l'amour que nous réserve l'Éternité et si quelqu'un doit porter la peine du péché, nous absoudrons ton âme innocente. Mais puisque la cathédrale reste ouverte toute cette nuit, allons prier pour la dernière fois. Une longue étreinte unit ces trois êtres qui ne donnaient déjà plus aux choses de la terre qu'un regard vide de tout désir. Dehors, la tempête de neige avait redoublé de fureur. Les maisons se recroquevillaient sous la bourrasque, et seule, la cathédrale conservait son air superbe. Les saints disparaissaient maintenant, ensevelis de blanc, et les bêtes apocalyptiques avaient cessé de rire. Le seuil franchi, les jeunes gens restèrent saisis l'épaisse fumée des cierges éteints donnait à la vieille basilique un air étrange, et des nuages sombres se traînaient lourdement sous les voûtes qu'on ne distinguait plus. Luttant contre l'ombre, les flammes vacillantes des hauts cierges allumés devant les autels mettaient des taches de lumière aux coins luisants des antiques boiseries mais le grand Christ, aux bras largement étendus, se perdait dans la nuit obscure, ne montrant que la plaie sanglante ouverte à son côté. | CONTE m'avoir entr'ouvert le ciel. J'ignorais le baiser, j'ignorais l'amour, vous m'avez appris à les connaître prenez-moi par la main et enmenez-moi là où vous allez. Et se tournant vers Ghisèle Demande-lui donc de ne pas nous séparer, toi dont le sourire m'a ranimée, toi dont les caresses ont été mon unique joie. Une émotion intense étreignait la jeune fille, et une flamme brillait dans ses yeux qu'elle tenait attachés tantôt sur son fiancé, tantôt sur l'enfant. Des mots sans suite s'échappaient de ses lèvres, lorsque enfin retrouvant le calme elle prononça, solennelle, l'arrêt Il me plaît, ami, de reconnaître le doigt de Dieu en tout ceci. Que la volonté de l'Innocence soit faite et que l'amour triomphe par nous. Vois l'effrayant appareil de la mort n'épouvante plus mes sens, car cette enfant a fleuri pour nous, pécheurs, le chemin qu'on ne parcourt pas une seconde fois. Laissez venir à moi les petits enfants, a dit Jésus et nous lui dirons à notre tour, au pied de son tribunal redoutable Maître, nous sommes vos enfants, vos enfants douloureux et pécheurs, si fiables que la vie les a meurtris, si confiants en votre divine bonté que nous venons chercher refuge dans vos bras paternels. Devant Ghisèle redressée, Xavier s'inclina à nouveau, en signe de soumis-sion et d'adoration, et posant la main sur la tête de la petite pauvresse, émue et joyeuse, il murmura Nous t'adoptons donc, toi que tous ont repoussée. Nous t'adoptons dans l'amour que nous réserve l'Éternité et si quelqu'un doit porter la peine du péché, nous absoudrons ton âme innocente. Mais puisque la cathédrale reste ouverte toute cette nuit, allons prier pour la dernière fois. Une longue étreinte unit ces trois êtres qui ne donnaient déjà plus aux choses de la terre qu'un regard vide de tout désir. Dehors, la tempête de neige avait redoublé de fureur. Les maisons se recroquevillaient sous la bourrasque, et seule, la cathédrale conservait son air superbe. Les saints disparaissaient maintenant, ensevelis de blanc, et les bêtes apocalyptiques avaient cessé de rire. Le seuil franchi, les jeunes gens restèrent saisis l'épaisse fumée des cierges éteints donnait à la vieille basilique un air étrange, et des nuages sombres se traînaient lourdement sous les voûtes qu'on ne distinguait plus. Luttant contre l'ombre, les flammes vacillantes des hauts cierges allumés devant les autels mettaient des taches de lumière aux coins luisants des antiques boiseries mais le grand Christ, aux bras largement étendus, se perdait dans la nuit obscure, ne montrant que la plaie sanglante ouverte à son côté. | CONTE m'avoir entr'ouvert le ciel. J'ignorais le baiser, j'ignorais l'amour, vous m'avez appris à les connaître prenez-moi par la main et enmenez-moi là où vous allez. Et se tournant vers Ghisèle Demande-lui donc de ne pas nous séparer, toi dont le sourire m'a ranimée, toi dont les caresses ont été mon unique joie. Une émotion intense étreignait la jeune fille, et une flamme brillait dans ses yeux qu'elle tenait attachés tantôt sur son fiancé, tantôt sur l'enfant. Des mots sans suite s'échappaient de ses lèvres, lorsque enfin retrouvant le calme elle prononça, solennelle, l'arrêt Il me plaît, ami, de reconnaître le doigt de Dieu en tout ceci. Que la volonté de l'Innocence soit faite et que l'amour triomphe par nous. Vois l'effrayant appareil de la mort n'épouvante plus mes sens, car cette enfant a fleuri pour nous, pécheurs, le chemin qu'on ne parcourt pas une seconde fois. Laissez venir à moi les petits enfants, a dit Jésus et nous lui dirons à notre tour, au pied de son tribunal redoutable Maître, nous sommes vos enfants, vos enfants douloureux et pécheurs, si fiables que la vie les a meurtris, si confiants en votre divine bonté que nous venons chercher refuge dans vos bras paternels. Devant Ghisèle redressée, Xavier s'inclina à nouveau, en signe de soumis-sion et d'adoration, et posant la main sur la tête de la petite pauvresse, émue et joyeuse, il murmura Nous t'adoptons donc, toi que tous ont repoussée. Nous t'adoptons dans l'amour que nous réserve l'Éternité et si quelqu'un doit porter la peine du péché, nous absoudrons ton âme innocente. Mais puisque la cathédrale reste ouverte toute cette nuit, allons prier pour la dernière fois. Une longue étreinte unit ces trois êtres qui ne donnaient déjà plus aux choses de la terre qu'un regard vide de tout désir. Dehors, la tempête de neige avait redoublé de fureur. Les maisons se recroquevillaient sous la bourrasque, et seule, la cathédrale conservait son air superbe. Les saints disparaissaient maintenant, ensevelis de blanc, et les bêtes apocalyptiques avaient cessé de rire. Le seuil franchi, les jeunes gens restèrent saisis l'épaisse fumée des cierges éteints donnait à la vieille basilique un air étrange, et des nuages sombres se traînaient lourdement sous les voûtes qu'on ne distinguait plus. Luttant contre l'ombre, les flammes vacillantes des hauts cierges allumés devant les autels mettaient des taches de lumière aux coins luisants des antiques boiseries mais le grand Christ, aux bras largement étendus, se perdait dans la nuit obscure, ne montrant que la plaie sanglante ouverte à son côté. | 3 | 0.00116 | 0.00625 |
254.txt | 1,845 | -64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-1 a On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 . | -64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-@@@1 a On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 . | ############ Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-64 - 1 On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 . | -64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-64 - 1 On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 . | -64 -tigues. Il répétait souvent avec une consolation singulière Allons, allons au martyre nous se-rons trop heureux si nous l'obtenons après avoir fait si peu de chose. Ayant été introduits à la cour d'un prince d'Allemagne qui se trouvait sur notre passage, nous y fûmes bien accueillis on voulut même nous retenir, pour donner aux personnes de la cour le temps de pourvoir aux besoins de notre voyage. Non, non, dit le zélé pasteur, nous avons plus à gagner à continuer incessamment notre route. Ce retard nous ferait peut-être perdre l'oc-casion d'être utiles à quelqu'un qui presse. Par-tons, la Providence nous accompagnera. M. Musart, après trois années d'exil, reparut donc au milieu de son troupeau c'était vers la fin de juin 1795. Son retour semblait autorisé par la liberté que le gouvernement républicain accordait alors à tous les cultes 1 . La joie fut grande pour le pasteur et pour les fidèles brebis mais elle ne fut pas sans quelque mélange d'a-64 - 1 On ne peut rechercher les ministres qui n'ont pas prêté le serment prescrit par les lois des 26 décembre 1790 et 17 avril 1791, parceque, la convention nationale ayant déclaré que la constitution civile du clergé n'était plus une loi de la républi-que, il n'existe plus aucun motif de poursuivre qui que ce soit pour un serment qu'on n'est plus en droit d'exiger. Instruction donnée aux administrations départementales par le comité de législation, le 22 thermidor an III juillet 1795 . | 5 | 0.003432 | 0.018657 |
240.txt | 1,845 | -28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux.cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été Retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever lu récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix. | -28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux.cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été Retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever lu récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a@@@@ @la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix. | ########### et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever la récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a -28 -la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix. | -28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever la récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a -28 -la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix. | -28-fatigue et de froid. A ces sinistres annnonces, l'inquiétude devient générale, on sonne l'alarme dans les deux paroisses et deux cents hommes se réunissent sous la conduite du seigneur de Somme-Vesle. Après être convenus d'un signal auquel tous apprendront que M. Musart aura été retrouvé, si toutefois on le retrouve, ils se divi-sent par petites bandes, se disséminent et par-courent toute la contrée, visitent tous les vil-lages d'alentour, les métairies, les habitations isolées. Aux approches de minuit, on n'avait en-core rien découvert la crainte et l'inquiétude allaient jusqu'à la consternation. Mais Dieu veillait sur son serviteur en met-tant sa patience et sa résignation à cette épreuve, il voulait sans doute lui ménager la consolation de voir combien il était aimé. Après avoir erré pendant six heures au moins, il arriva et se re-connut à la porte d'un de ses intimes amis, curé de Courtisols. Exténué de froid et de faim, il voulait avant tout achever la récitation de l'of-fice du jour. Mais son ami ne le souffrit pas il le contraignit de commencer par donner à son corps épuisé les aliments dont il avait un extrême besoin. Peu après se présentent deux de ses pa-roissiens qui demandent en pleurant si l'on n'a -28 -la craie dans certaines contrées de la Champagne elles sont très communes aux environs de Somme-Vesle et de Poix. | 8 | 0.005913 | 0.032258 |
526.txt | 1,873 | -40 -b Cristallisés de l'oxalatede chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -40 -@b Cristallisés de l'oxalate@de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Orqanisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. - Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. -@Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. -@Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | -40 - b Cristallisés de l'oxalate de chaux, de l'acide urique, de la cystine, du phosphate de chaux, de la tyrosine, de l'acide hippurique c Organisés des mucosités coagulées, des corpuscu-les muqueux et sanguins, du pus, des cylindres urinaires, des cellules épithéliales, des champignons filiformes et pro-duits par la fermentation, des vibrions, des spermatozoïdes, de la matière cancéreuse et la Sarcina ventriculi Goodsir. B. Dans l'urine alcaline se présentent comme a Amorphes le phosphate de chaux b Cristallins le phosphate ammoniaco-magnésien, l'urate d'ammoniaque c Organisés sans compter les corps cités en A, des infusoires et des conferves les champignons filiformes et produits par la fermentation sont plus nombreux . § 65. Examen de la réaction de l'urine. -Avant de procéder à l'examen microscopique des sédiments, il faut s'assurer si l'urine est fraîchement émise, et ensuite si sa réaction est acide ou alcaline. § 66. Examen microscopique et chimique des sédiments et marche systématique à suivre pour en déterminer les éléments Extrait de l'ouvrage de Vogel et Neubauer . -Après avoir examiné la réaction de l'urine et l'avoir laissée déposer, on décante et on met une goutte du sédiment sur un verre objectif, on recouvre d'un couvre-objet et on le met sous le microscope. On examine en faisant passer suc-cessivement dans le champ du microscope toutes les par-ties de l'objet. On passe ensuite en revue une autre portion du sédiment en ayant soin de choisir dans ses différentes couches, par la raison que les corps qui peuvent entrer dans sa composition ne se déposent pas tous avec la même facilité quelques-uns même, comme l'oxalate de chaux, ne se déposent qu'au bout de quelques heures. Si l'on a porté le dépôt sur un filtre pour séparer la partie liquide, il faut bien se garder, en raclant le filtre, de porter sous le mi- | 4 | 0.002156 | 0.011976 |
917.txt | 1,858 | CE PU-'Olg PÇUT VOIR EANS UNE RUE. -235 avocats vit en lui un sujet destiné à lui faire honneur, et si sa jeunesse lui interdisait d'aspirer encore aux distinctions que l'élection confère, il était d'avance désigné comme un de ceux qui devaient y arriver dans un avenir prochain. Quand la fortune sourit à un homme, il est rare qu'elle le fasse à demi elle épuise sur lui ses faveurs. 11 parvint alors à Ludovic, de bien des côtés, des propositions d'établisse-ment faites pour tenter son orgueil ou son ambition. Il était, il est vrai, dans toutes les conditions qui jrendent une al-liance convenable jeune, capable, bien fait.de sa personne, de bonne éducation et de bonnes moeurs. Aussi y mit-on de l'insistance. Celui de tous qui se montra Je plus pressant fut l'avoué qui Jui avait ou ver , la carrière, et qui depuis lors lui confiait exclusivement les travaux les plus délicats et les mieux rétribués de son étude. Par mille délours ingénieux, il fit entendre à Ludovic qu'il n'était pas éloigné de songer à lui comme à un gendre et à un successeur. Pourquoi Ludovic n'accepta-t-il pas ses o.fffes? Pourquoi s'obstina-t-il à les écarter doucement, sans bruit, sans jac-tance et en témoignant combien il en était honoré? C'était le secret de son coeur sa réponse était invariablement la même et des plus simples que l'on pût voir. Il disait qu'Use croyait trop jeune pour se mettre en ménage et qu'il y songerait plus tard. Mais., derrière ce prétexte, il y avait une autre cause plus sérieuse et plus réelle que Ludovic n'eût ayouée à per-sonne et qu'il ne s'avouait pas à lui-même c'était la pensée de Marguerite, le souvenir de Marguerite, le regret de Mar-guerite Si effacée qu'elle parût, cette image occupait encore une place que personne ne pouvait lui ravir ni lui disputer. Non pas que Ludovic eonservât le moindre espoir non, tout était fini enjre eux, il le comprenait, il consentait à effacer de sa vie cette page douloureuse mais, par une contradiction singulière, plus il se résignait là-dessus, moins il se sentait de goût pour un engagement nouveau. Le coeur humain a de ces projajèpjes, Ludovic d'ailleurs se fiait au temps comme au meilleur des médecins il attendait de lui le complément de cette cure difficile. Encore quelques mois, quelques années, et cette aventure de sa jeunesse ne serait plus qu'un de ces mauvais songes qui se dissipent au réveil, Jusque-là, il ne voulait | CE PU-'Olg PÇUT VOIR EANS UNE RUE. -235 avocats vit en lui un sujet destiné à lui faire honneur, et si sa jeunesse lui interdisait d'aspirer encore aux distinctions que l'élection confère, il était d'avance désigné comme un de ceux qui devaient y arriver dans un avenir prochain. Quand la fortune sourit à un homme, il est rare qu'elle le fasse à demi elle épuise sur lui ses faveurs. 11 parvint alors à Ludovic, de bien des côtés, des propositions d'établisse-ment faites pour tenter son orgueil ou son ambition. Il était, il est vrai, dans toutes les conditions qui jrendent une al-liance convenable jeune, capable, bien fait.de sa personne, de bonne éducation et de bonnes moeurs. Aussi y mit-on de l'insistance. Celui de tous qui se montra Je plus pressant fut l'avoué qui Jui avait ou ver , la carrière, et qui depuis lors lui confiait exclusivement les travaux les plus délicats et les mieux rétribués de son étude. Par mille délours ingénieux, il fit entendre à Ludovic qu'il n'était pas éloigné de songer à lui comme à un gendre et à un successeur. Pourquoi Ludovic n'accepta-t-il pas ses o.fffes@? Pourquoi s'obstina-t-il à les écarter doucement, sans bruit, sans jac-tance et en témoignant combien il en était honoré@? C'était le secret de son coeur sa réponse était invariablement la même et des plus simples que l'on pût voir. Il disait qu'@@Use croyait trop jeune pour se mettre en ménage et qu'il y songerait plus tard. Mais., derrière ce prétexte, il y avait une autre cause plus sérieuse et plus réelle que Ludovic n'eût ayouée à per-sonne et qu'il ne s'avouait pas à lui-même c'était la pensée de Marguerite, le souvenir de Marguerite, le regret de Mar-guerite@ Si effacée qu'elle parût, cette image occupait encore une place que personne ne pouvait lui ravir ni lui disputer. Non pas que Ludovic eonservât le moindre espoir non, tout était fini enjre eux, il le comprenait, il consentait à effacer de sa vie cette page douloureuse mais, par une contradiction singulière, plus il se résignait là-dessus, moins il se sentait de goût pour un engagement nouveau. Le coeur humain a de ces projajèpjes, Ludovic d'ailleurs se fiait au temps comme au meilleur des médecins il attendait de lui le complément de cette cure difficile. Encore quelques mois, quelques années, et cette aventure de sa jeunesse ne serait plus qu'un de ces mauvais songes qui se dissipent au réveil, Jusque-là, il ne voulait | CE QU@'O@N PEUT VOIR DANS UNE RUE. @235 avocats vit en lui un sujet destiné à lui faire honneur, et si sa jeunesse lui interdisait d'aspirer encore aux distinctions que l'élection confère, il était d'avance désigné comme un de ceux qui devaient y arriver dans un avenir prochain. Quand la fortune sourit à un homme, il est rare qu'elle le fasse à demi elle épuise sur lui ses faveurs. Il parvint alors à Ludovic, de bien des côtés, des propositions d'établisse-ment faites pour tenter son orgueil ou son ambition. Il était, il est vrai, dans toutes les conditions qui @rendent une al-liance convenable jeune, capable, bien fait de sa personne, de bonne éducation et de bonnes moeurs. Aussi y mit-on de l'insistance. Celui de tous qui se montra le plus pressant fut l'avoué qui lui avait ou@ver@t la carrière, et qui depuis lors lui confiait exclusivement les travaux les plus délicats et les mieux rétribués de son étude. Par mille détours ingénieux, il fit entendre à Ludovic qu'il n'était pas éloigné de songer à lui comme à un gendre et à un successeur. Pourquoi Ludovic n'accepta-t-il pas ses o@ffres ? Pourquoi s'obstina-t-il à les écarter doucement, sans bruit, sans jac-tance et en témoignant combien il en était honoré ? C'était le secret de son coeur sa réponse était invariablement la même et des plus simples que l'on pût voir. Il disait qu'il se croyait trop jeune pour se mettre en ménage et qu'il y songerait plus tard. Mais@, derrière ce prétexte, il y avait une autre cause plus sérieuse et plus réelle que Ludovic n'eût avouée à per-sonne et qu'il ne s'avouait pas à lui-même c'était la pensée de Marguerite, le souvenir de Marguerite, le regret de Mar-guerite. Si effacée qu'elle parût, cette image occupait encore une place que personne ne pouvait lui ravir ni lui disputer. Non pas que Ludovic conservât le moindre espoir non, tout était fini entre eux, il le comprenait, il consentait à effacer de sa vie cette page douloureuse mais, par une contradiction singulière, plus il se résignait là-dessus, moins il se sentait de goût pour un engagement nouveau. Le coeur humain a de ces pro@blè@mes. Ludovic d'ailleurs se fiait au temps comme au meilleur des médecins il attendait de lui le complément de cette cure difficile. Encore quelques mois, quelques années, et cette aventure de sa jeunesse ne serait plus qu'un de ces mauvais songes qui se dissipent au réveil. Jusque-là, il ne voulait | CE QU@'O@N PEUT VOIR DANS UNE RUE. @235 avocats vit en lui un sujet destiné à lui faire honneur, et si sa jeunesse lui interdisait d'aspirer encore aux distinctions que l'élection confère, il était d'avance désigné comme un de ceux qui devaient y arriver dans un avenir prochain. Quand la fortune sourit à un homme, il est rare qu'elle le fasse à demi elle épuise sur lui ses faveurs. Il parvint alors à Ludovic, de bien des côtés, des propositions d'établisse-ment faites pour tenter son orgueil ou son ambition. Il était, il est vrai, dans toutes les conditions qui @rendent une al-liance convenable jeune, capable, bien fait de sa personne, de bonne éducation et de bonnes moeurs. Aussi y mit-on de l'insistance. Celui de tous qui se montra le plus pressant fut l'avoué qui lui avait ou@ver@t la carrière, et qui depuis lors lui confiait exclusivement les travaux les plus délicats et les mieux rétribués de son étude. Par mille détours ingénieux, il fit entendre à Ludovic qu'il n'était pas éloigné de songer à lui comme à un gendre et à un successeur. Pourquoi Ludovic n'accepta-t-il pas ses o@ffres ? Pourquoi s'obstina-t-il à les écarter doucement, sans bruit, sans jac-tance et en témoignant combien il en était honoré ? C'était le secret de son coeur sa réponse était invariablement la même et des plus simples que l'on pût voir. Il disait qu'il se croyait trop jeune pour se mettre en ménage et qu'il y songerait plus tard. Mais@, derrière ce prétexte, il y avait une autre cause plus sérieuse et plus réelle que Ludovic n'eût avouée à per-sonne et qu'il ne s'avouait pas à lui-même c'était la pensée de Marguerite, le souvenir de Marguerite, le regret de Mar-guerite. Si effacée qu'elle parût, cette image occupait encore une place que personne ne pouvait lui ravir ni lui disputer. Non pas que Ludovic conservât le moindre espoir non, tout était fini entre eux, il le comprenait, il consentait à effacer de sa vie cette page douloureuse mais, par une contradiction singulière, plus il se résignait là-dessus, moins il se sentait de goût pour un engagement nouveau. Le coeur humain a de ces pro@blè@mes. Ludovic d'ailleurs se fiait au temps comme au meilleur des médecins il attendait de lui le complément de cette cure difficile. Encore quelques mois, quelques années, et cette aventure de sa jeunesse ne serait plus qu'un de ces mauvais songes qui se dissipent au réveil. Jusque-là, il ne voulait | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 235 avocats vit en lui un sujet destiné à lui faire honneur, et si sa jeunesse lui interdisait d'aspirer encore aux distinctions que l'élection confère, il était d'avance désigné comme un de ceux qui devaient y arriver dans un avenir prochain. Quand la fortune sourit à un homme, il est rare qu'elle le fasse à demi elle épuise sur lui ses faveurs. Il parvint alors à Ludovic, de bien des côtés, des propositions d'établisse-ment faites pour tenter son orgueil ou son ambition. Il était, il est vrai, dans toutes les conditions qui rendent une al-liance convenable jeune, capable, bien fait de sa personne, de bonne éducation et de bonnes moeurs. Aussi y mit-on de l'insistance. Celui de tous qui se montra le plus pressant fut l'avoué qui lui avait ouvert la carrière, et qui depuis lors lui confiait exclusivement les travaux les plus délicats et les mieux rétribués de son étude. Par mille détours ingénieux, il fit entendre à Ludovic qu'il n'était pas éloigné de songer à lui comme à un gendre et à un successeur. Pourquoi Ludovic n'accepta-t-il pas ses offres ? Pourquoi s'obstina-t-il à les écarter doucement, sans bruit, sans jac-tance et en témoignant combien il en était honoré ? C'était le secret de son coeur sa réponse était invariablement la même et des plus simples que l'on pût voir. Il disait qu'il se croyait trop jeune pour se mettre en ménage et qu'il y songerait plus tard. Mais, derrière ce prétexte, il y avait une autre cause plus sérieuse et plus réelle que Ludovic n'eût avouée à per-sonne et qu'il ne s'avouait pas à lui-même c'était la pensée de Marguerite, le souvenir de Marguerite, le regret de Mar-guerite. Si effacée qu'elle parût, cette image occupait encore une place que personne ne pouvait lui ravir ni lui disputer. Non pas que Ludovic conservât le moindre espoir non, tout était fini entre eux, il le comprenait, il consentait à effacer de sa vie cette page douloureuse mais, par une contradiction singulière, plus il se résignait là-dessus, moins il se sentait de goût pour un engagement nouveau. Le coeur humain a de ces problèmes. Ludovic d'ailleurs se fiait au temps comme au meilleur des médecins il attendait de lui le complément de cette cure difficile. Encore quelques mois, quelques années, et cette aventure de sa jeunesse ne serait plus qu'un de ces mauvais songes qui se dissipent au réveil. Jusque-là, il ne voulait | 36 | 0.015006 | 0.077093 |
903.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulit, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi? Ne suis-je pas à vous? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre? - Plüt à Dieu! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 219 ques semaines, et c'était bien lé moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoul@it, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne,pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mit de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours a triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insIstait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparep le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle @arlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. - Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi@? Ne suis-je pas à vous@? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre@? - Plüt à Dieu@! s'écriait-il. -- Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? - En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi@! - Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. -Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -@Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -@Plût à Dieu ! s'écriait-il. @-@Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -@En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -@Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. @Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 219 ques semaines, et c'était bien le moins qu'il fit ce sacrifice au premier et au plus strict de ses devoirs. Hélas ! le sacrifice était plus grand qu'il ne le croyait lui-même, et, s'il en eût compris l'étendue, peut-être n'y aurait-il pas souscrit. A mesure que le temps s'écoulait, Marguerite devenait plus triste elle retombait dans ses préoccupations d'autrefois. Rarement Ludovic la retrouvait dans les disposi-tions où il l'avait laissée il y avait dans son humeur quelque chose d'inégal et de capricieux dont il ne pouvait deviner la cause et qui le troublait profondément. Non pas qu'elle y mît de la résistance, ni même, en apparence, de la mauvaise vo-lonté mais dans sa soumission, dans sa déférence même, régnait on ne sait quoi d'embarrassé et de contraint. Elle manquait d'élan et d'abandon elle ne se livrait pas et sem-blait, en se donnant, réserver la meilleure partie d'elle-même. Dans les longues soirées qu'ils passaient ensemble, Lu-dovic ne parvenait pas toujours à triompher de cet incurable abattement. Quand il pressait trop vivement la jeune fille, elle ne lui répondait que par des larmes, et, s'il insistait, elle demandait comme une grâce qu'il lui fût permis de pleurer son aïeule, et de ne pas oublier si vite un deuil si récent. Puis elle essayait de réparer le mal qu'elle venait de faire et tenait un langage plus affectueux elle parlait du voeu de la mourante et de l'intention où elle était de tenir le plus promptement possible l'engagement qu'elle avait pris. -Ludovic, lui disait-elle, quand elle le voyait trop dé-couragé, pourquoi vous affecter ainsi ? Ne suis-je pas à vous ? Ne sommes-nous pas déjà l'un à l'autre ? -Plût à Dieu ! s'écriait-il. -Voici notre anneau de mariage, ajoutait-elle avec une douceur pleine de mélancolie il n'a plus quitté mon doigt depuis le jour où vous l'y avez mis. N'est-ce pas là un gage qui devrait vous suffire? -En effet, Marguerite, je suis trop exigeant, pardonnez-moi ! -Vous êtes tout pardonné, mon ami c'est moi qui aurais tort de me plaindre. Ces scènes se renouvelaient souvent, sans que la ten-dresse et le dévouement de Ludovic en fussent ébranlés ni affaiblis. | 25 | 0.011452 | 0.050725 |
730.txt | 1,858 | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'a tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas@? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retoiir du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée@? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. - Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci 1 que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait@? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siège de ses opérations au moins suspectes. J'en étaiS aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | ## CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce reto@ur du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -@Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce reto@ur du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -@Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | 46 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. était temps de relever la dignité municipale par un acte dé-cisif. Quand l'heure eut sonné, je le vis déboucher d'une rue latérale et gagner, comme à l'ordinaire, son poste d'observa-tion. Il portait ce soir-là le costume strict de l'atelier, la blouse et la casquette, et n'en marchait pas moins fièrement ni d'un air moins décidé. On eût dit que le pavé lui appartenait. Certes, personne n'est plus disposé que moi à reconnaître le droit qu'à tout citoyen d'aller et de venir, de stationner même où bon lui semble, pourvu qu'à ces actes éminemment licites se rattachent des intentions et des desseins qui le soient aussi. Or, était-ce ici le cas ? N'y avait-il point de soupçon à concevoir sur cet homme qui venait se planter comme un dieu Terme sur un point de la rue, sans qu'à ce retour du même fait se rattachât l'exercice d'une fonction quelconque, d'une industrie honnête et susceptible d'être appréciée ? Évi-demment il y avait du louche là-dessous. Voilà le raisonne-ment que je me tenais et comment je cherchais à m'affermir dans le coup d'État que j'avais résolu de faire. Quoi qu'il en soit, j'y mis de la longanimité. Plus de vingt minutes s'écoulèrent avant que je me fusse décidé à inter-venir. Si mon homme avait vidé les lieux, c'était partie re-mise, et peut-être indéfiniment. Mais il s'obstina si bien que je l'abordai. -Camarade, lui dis-je, si vous laissiez ce trottoir libre il y a assez longtemps, Dieu merci ! que vous l'occupez Je parlais encore que le compagnon était déjà loin. Dès mon premier mot, il avait détourné la tête et pris sa volée vers le carrefour voisin il me faussait compagnie raison de plus, pensai-je, pour le serrer de près un homme qui fuit ainsi n'a pas la conscience bien nette. Plus que jamais, cette aventure, qui n'avait à l'origine qu'un intérêt de curiosité, me parut prendre un caractère plus sérieux et se rattacher à l'accomplissement d'un devoir. Qui le sait ? peut-être étais-je sur la voie d'une capture importante et qui me ferait hon-neur. Je redoublai donc de vigilance. De deux jours mon client ne reparut pas, et je croyais que, se voyant pénétré, il avait transporté ailleurs le siége de ses opérations au moins suspectes. J'en étais aux regrets, lorsque, le troisième soir, au moment où le gaz venait d'être allumé, | 10 | 0.004312 | 0.015284 |
724.txt | 1,858 | 10 CE QU'ON PMJT VOIR D-ANS UNE rue. La cave du marchand de vins y passera s'il le faut mais j'en aurai le coeur net. , On voit à quel point les difficultés de l'entreprise m'avaient aiguillonné pour en venir à mon honneur, je ne reculais pas même devant des frais, et Dieu sait si j'étais capitaliste. ii Les choses ne marchèrent néanmoins ni aussi prompte-ment ni aussi heureusement que je me l'étais imaginé, J'avais affaire à un bourru de la pire espèce. On ne l'abordait ni quand on voulait, ni comme on voulait sa loge était une sorte de fort où il se gardait lui-même en gardant les autres. Son principal souci consistait à restreindre autant que pos-sible les communications entre l'hôtel et la rue, et à les ré-duire aux visites de rigueur et aux besoins du service. Aussi rendait-on à ces instincts sociables la justice qui leur était due, et, au lieu de l'appeler monsieur Vincent, ou le père Vincent, ou Vincent tout court, suivant les termes ou l'on vivait avec lui, s'accordait-on à le nommer le Vieux Sour-nois, épithète dont il semblait plus enorgueilli qu'humilié, et qu'il prenait à tâche de mériter chaque jour davantage. , Vis-à-vis d'un homme animé de semblables dispositions et dont la réputation était si bien établie, il y avait presque à désespérer d'un succès. Je n'en maintins pas moins mes plans d'attaque, ne négligeant rien, à l'affût de la moindre occasion, et m'en remettant pour le reste au dieu du hasard, toujours secourable à ceux qui ne s'abandonnent pas. Comme pour compliquer l'entreprise, le père Vincent avait été mis, par la nature ou les circonstances, à l'abri de beau- -coup de séductions, des plus puissantes comme des plus habituelles. Il était veuf et sans enfants on ne pouvait donc le prendre de ce côté il avait franchi l'âge des passions vio-lenles et vivait comme un moine, fidèle à ses devoirs d'état, autre point par lequel il échappait aux embûches. Enfin on | 10 CE QU'ON PMJT VOIR D-ANS UNE rue. La cave du marchand de vins y passera s'il le faut mais j'en aurai le coeur net. , On voit à quel point les difficultés de l'entreprise m'avaient aiguillonné pour en venir à mon honneur, je ne reculais pas même devant des frais, et Dieu sait si j'étais capitaliste. ii Les choses ne marchèrent néanmoins ni aussi prompte-ment ni aussi heureusement que je me l'étais imaginé, J'avais affaire à un bourru de la pire espèce. On ne l'abordait ni quand on voulait, ni comme on voulait sa loge était une sorte de fort où il se gardait lui-même en gardant les autres. Son principal souci consistait à restreindre autant que pos-sible les communications entre l'hôtel et la rue, et à les ré-duire aux visites de rigueur et aux besoins du service. Aussi rendait-on à ces instincts sociables la justice qui leur était due, et, au lieu de l'appeler monsieur Vincent, ou le père Vincent, ou Vincent tout court, suivant les termes ou l'on vivait avec lui, s'accordait-on à le nommer le Vieux Sour-nois, épithète dont il semblait plus enorgueilli qu'humilié, et qu'il prenait à tâche de mériter chaque jour davantage. , Vis-à-vis d'un homme animé de semblables dispositions et dont la réputation était si bien établie, il y avait presque à désespérer d'un succès. Je n'en maintins pas moins mes plans d'attaque, ne négligeant rien, à l'affût de la moindre occasion, et m'en remettant pour le reste au dieu du hasard, toujours secourable à ceux qui ne s'abandonnent pas. Comme pour compliquer l'entreprise, le père Vincent avait été mis, par la nature ou les circonstances, à l'abri de beau- -coup de séductions, des plus puissantes comme des plus habituelles. Il était veuf et sans enfants on ne pouvait donc le prendre de ce côté il avait franchi l'âge des passions vio-lenles et vivait comme un moine, fidèle à ses devoirs d'état, autre point par lequel il échappait aux embûches. Enfin on | 10 CE QU'ON PEUT VOIR D@ANS UNE RUE. La cave du marchand de vins y passera s'il le faut mais j'en aurai le coeur net.@@ On voit à quel point les difficultés de l'entreprise m'avaient aiguillonné pour en venir à mon honneur, je ne reculais pas même devant des frais, et Dieu sait si j'étais capitaliste. II Les choses ne marchèrent néanmoins ni aussi prompte-ment ni aussi heureusement que je me l'étais imaginé. J'avais affaire à un bourru de la pire espèce. On ne l'abordait ni quand on voulait, ni comme on voulait sa loge était une sorte de fort où il se gardait lui-même en gardant les autres. Son principal souci consistait à restreindre autant que pos-sible les communications entre l'hôtel et la rue, et à les ré-duire aux visites de rigueur et aux besoins du service. Aussi rendait-on à ces instincts sociables la justice qui leur était due, et, au lieu de l'appeler monsieur Vincent, ou le père Vincent, ou Vincent tout court, suivant les termes où l'on vivait avec lui, s'accordait-on à le nommer le Vieux Sour-nois, épithète dont il semblait plus enorgueilli qu'humilié, et qu'il prenait à tâche de mériter chaque jour davantage.@@ Vis-à-vis d'un homme animé de semblables dispositions et dont la réputation était si bien établie, il y avait presque à désespérer d'un succès. Je n'en maintins pas moins mes plans d'attaque, ne négligeant rien, à l'affût de la moindre occasion, et m'en remettant pour le reste au dieu du hasard, toujours secourable à ceux qui ne s'abandonnent pas. Comme pour compliquer l'entreprise, le père Vincent avait été mis, par la nature ou les circonstances, à l'abri de beau-@@coup de séductions, des plus puissantes comme des plus habituelles. Il était veuf et sans enfants on ne pouvait donc le prendre de ce côté il avait franchi l'âge des passions vio-lentes et vivait comme un moine, fidèle à ses devoirs d'état, autre point par lequel il échappait aux embûches. Enfin on | 10 CE QU'ON PEUT VOIR D@ANS UNE RUE. La cave du marchand de vins y passera s'il le faut mais j'en aurai le coeur net.@@ On voit à quel point les difficultés de l'entreprise m'avaient aiguillonné pour en venir à mon honneur, je ne reculais pas même devant des frais, et Dieu sait si j'étais capitaliste. II Les choses ne marchèrent néanmoins ni aussi prompte-ment ni aussi heureusement que je me l'étais imaginé. J'avais affaire à un bourru de la pire espèce. On ne l'abordait ni quand on voulait, ni comme on voulait sa loge était une sorte de fort où il se gardait lui-même en gardant les autres. Son principal souci consistait à restreindre autant que pos-sible les communications entre l'hôtel et la rue, et à les ré-duire aux visites de rigueur et aux besoins du service. Aussi rendait-on à ces instincts sociables la justice qui leur était due, et, au lieu de l'appeler monsieur Vincent, ou le père Vincent, ou Vincent tout court, suivant les termes où l'on vivait avec lui, s'accordait-on à le nommer le Vieux Sour-nois, épithète dont il semblait plus enorgueilli qu'humilié, et qu'il prenait à tâche de mériter chaque jour davantage.@@ Vis-à-vis d'un homme animé de semblables dispositions et dont la réputation était si bien établie, il y avait presque à désespérer d'un succès. Je n'en maintins pas moins mes plans d'attaque, ne négligeant rien, à l'affût de la moindre occasion, et m'en remettant pour le reste au dieu du hasard, toujours secourable à ceux qui ne s'abandonnent pas. Comme pour compliquer l'entreprise, le père Vincent avait été mis, par la nature ou les circonstances, à l'abri de beau-@@coup de séductions, des plus puissantes comme des plus habituelles. Il était veuf et sans enfants on ne pouvait donc le prendre de ce côté il avait franchi l'âge des passions vio-lentes et vivait comme un moine, fidèle à ses devoirs d'état, autre point par lequel il échappait aux embûches. Enfin on | 10 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. La cave du marchand de vins y passera s'il le faut mais j'en aurai le coeur net. On voit à quel point les difficultés de l'entreprise m'avaient aiguillonné pour en venir à mon honneur, je ne reculais pas même devant des frais, et Dieu sait si j'étais capitaliste. II Les choses ne marchèrent néanmoins ni aussi prompte-ment ni aussi heureusement que je me l'étais imaginé. J'avais affaire à un bourru de la pire espèce. On ne l'abordait ni quand on voulait, ni comme on voulait sa loge était une sorte de fort où il se gardait lui-même en gardant les autres. Son principal souci consistait à restreindre autant que pos-sible les communications entre l'hôtel et la rue, et à les ré-duire aux visites de rigueur et aux besoins du service. Aussi rendait-on à ces instincts sociables la justice qui leur était due, et, au lieu de l'appeler monsieur Vincent, ou le père Vincent, ou Vincent tout court, suivant les termes où l'on vivait avec lui, s'accordait-on à le nommer le Vieux Sour-nois, épithète dont il semblait plus enorgueilli qu'humilié, et qu'il prenait à tâche de mériter chaque jour davantage. Vis-à-vis d'un homme animé de semblables dispositions et dont la réputation était si bien établie, il y avait presque à désespérer d'un succès. Je n'en maintins pas moins mes plans d'attaque, ne négligeant rien, à l'affût de la moindre occasion, et m'en remettant pour le reste au dieu du hasard, toujours secourable à ceux qui ne s'abandonnent pas. Comme pour compliquer l'entreprise, le père Vincent avait été mis, par la nature ou les circonstances, à l'abri de beau-coup de séductions, des plus puissantes comme des plus habituelles. Il était veuf et sans enfants on ne pouvait donc le prendre de ce côté il avait franchi l'âge des passions vio-lentes et vivait comme un moine, fidèle à ses devoirs d'état, autre point par lequel il échappait aux embûches. Enfin on | 17 | 0.008915 | 0.047091 |
687.txt | 1,882 | -v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il' peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnaît M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen-1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syucope ou la mort a fait cesser. | -v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il' peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnaît M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen-@1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syucope ou la mort a fait cesser. | -v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il@ peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnait M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen- 1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syncope ou la mort a fait cesser. | -v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il@ peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnait M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen- 1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syncope ou la mort a fait cesser. | -v -toutes à la fois, à moins que du sang ou un autre liquide ne soit introduit artificiellement dans le système circulatoire, puisque, sans cela, la quantité totale du sang ne peut s'accroître tout à coup. Mais il peut y avoir des augmentations locales de diamètre, des distensions, soit quand, dans un certain nombre de vaisseaux, la résistance diminue comme cela a lieu par les lésions expérimentales du trisplanchnique , soit quand l'action de certaines parties du système sanguin augmente plus que celle d'autres parties de ce même système. Dans l'un et l'autre cas, les vaisseaux disten-dus contiennent plus de sang qu'à l'ordinaire, tandis que les vaisseaux, dont les contractions prédominantes déterminent la distension des autres, en contiennent moins qu'ils ne le font habituellement et sont moins volumineux qu'à l'ordinaire, leur diamètre s'adaptant à la quantité de sang qui leur reste. Mais, dans le premier cas, il n'y a pas inflammation dans la partie dont les vaisseaux sont dilatés, comme le reconnait M. Vulpian, tandis que, dans le second, c'est-à-dire quand le trisplanchnique n'a pas été lésé, il y a congestion ou hémorrhagie active, oedème actif ou inflammation, ce qui prouve la paralysie vasculaire étant incontestable dans le premier cas , qu'il y a, dans le second, un état contraire, c'est-à-dire un excès d'impulsion. Cependant M. Vulpian ne veut pas admettre ces excès d'impulsion, quoi-qu'il cite un fait qui, à lui seul, devrait suffire pour le convaincre ce sont les déchirures d'artérioles observées, dans certaines hémorrhagies, par M. Brown-Séquard, et que M. Vulpian lui-même ne met pas en doute. Je sais que ces déchirures d'artérioles n'embarrassent nullement M. Vulpian, qui les considère 2e vol., p. 542, 1. 23 , comme l'effet d'une paralysie vasculaire déterminant une congestion qui va jusqu'à la rupture. Je ne sais si beaucoup de médecins les comprennent comme lui. Quant à moi, je ne trouve pas plus facile de comprendre une rupture vasculaire par paralysie que de résoudre le problème de la quadrature du cercle. Je ne pense pas, au reste, que l'on ait jamais signalé de semblables déchirures dans la paralysie vasculaire réelle, c'est-à-dire dans celle que produisent les lésions expérimentales du trisplanchnique, et c'est dans celle-là, cependant, qu'on devrait surtout les rencontrer, si une paralysie pouvait les produire. Ajoutez, à ces ruptures d'artérioles, les déchirures de la substance cérébrale dans l'apoplexie, le développement et la gravité de l'inflammation dans les tissus comprimés, soit naturellement, soit artificiellement, l'infiltra-tion, dans le tissu conjonctif, de lymphe plastique ou de sang plus ou moins altéré, l'augmentation, signalée par lui, de la tension artérielle, la tension souvent extrême des tissus enflammés et le gonflement qui existe autour d'eux, la disparition de la rougeur inflammatoire pendant la syn-cope ou après la mort 1 , les variations qui surviennent, à chaque instant, dans la quantité relative des sécrétions, le réchauffement spontané des parties refroidies, les changements presque immédiats que les passions déterminent dans la coloration de la face et dans l'état des tissus érectiles, etc., etc., et il ne devra rester aucun doute sur la réalité et la fréquence des augmen- 1 Cette disparition ne peut être comprise qu'en admettant que cette rougeur était due à un excès d'impulsion que la syncope ou la mort a fait cesser. | 4 | 0.001166 | 0.008065 |
693.txt | 1,863 | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquerainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffît pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut Spas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade@? Malgré le plus vif désir d'aller a la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer@ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut @pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut @pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 22 -C'est ainsi qu'il ne suffit pas, pour remuer nos mem-bres, d'un simple désir renfermé pour ainsi dire au fond de l'âme il faut une volonté impulsive, accompagnée d'un effort matériel plus ou moins intense. Quand on veut soulever un objet, un vase, par exemple, on ne se borne pas à une opération mentale on effectue instinctivement un travail organique. La preuve c'est que si le vase est plein lorsqu'on le croit vide, on ne peut pas le soulever du premier coup, parce qu'on n'a pas fait un effort musculaire proportionné au poids véritable si, au contraire, le vase est vide lorsqu'on le croit plein, on l'enlève brusquement, parce que faute de la résistance à laquelle on s'attend, l'effort musculaire s'opère avec trop de violence. L'exécution d'un acte n'est pas toujours en rapport avec le degré d'énergie de la volonté qui le commande. Est-on harassé, malade ? Malgré le plus vif désir d'aller à la promenade, on a toutes les peines du monde à se tenir debout, à marcher. Est-on paralysé ? On a beau vouloir, le mouvement est impossible. Il en est de même pour le magnétisme. Est-on infirme, valétudinaire ou accablé par l'âge? La volonté la mieux trempée parvient difficilement à produire le moindre effet. Ainsi, lorsqu'on se sert de cette expression magnéti-ser par la pensée, cela signifie seulement sans l'emploi d'aucun signe extérieur, quoiqu'il y ait toujours coopéra-tion de l'organisme. Des deux facteurs qui concourent à l'acte magnétique, savoir l'impulsion mentale et le travail organique, on a nié tantôt l'un, tantôt l'autre. Le docteur Bertrand dit avoir réussi sans volonté ou même avec une volonté con-traire. Ce fait peut s'expliquer ainsi Lorsqu'on marche pour aller quelque part, on s'ache-mine souvent vers son but en pensant à toute autre chose. Les jambes nous conduisent machinalement, comme on | 5 | 0.002732 | 0.011765 |
23.txt | 1,863 | ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumiére, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-verse dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérese. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur | ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumiére, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-verse dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérese. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur | ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumière, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-versé dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérèse. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur | ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumière, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-versé dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérèse. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur | ment extraordinaire ne fut une illusion de cet ange ténébreux qui se transforme en ange de lumière, elle crut devoir consulter un direct-teur éclairé. Celui à qui elle s'adressa dans le sacré tribunal fut un père carme, homme fort spirituel, et trés-versé dans les voies intérieu-res. Ce sage religieux ne crut pas devoir la rassurer d'abord parfaitement sur son état, ni lui en faire connaître le mérite et l'éléva-tion, mais il la consola, et l'exhorta à être fidele à Dieu, et lui promit avec beaucoup de bonté son assistance toutes les fois qu'elle qu'elle en aurait besoin. Armelle profita de cette permission, et ne voulut plus désormais se conduire que par la voie de l'obéissance. Pourvu que je ne fasse pas ma propre volonté, disait-elle, il ne m'importe arrive ce qui pourra, je ne me mettrai en peine de rien mais si une fois je fais ma volonté, je me tiens pour perdue. Ainsi pensait l'illustre Thérèse. Quand on mar-che d'aussi près qu'Armelle sur les traces des saints, on a leurs sentiments, et, sans le sa-voir, on emploie jusqu'à leurs expressions. L'amour de cette vertueuse fille pour Jésus-Christ souffrant, et la douleur qu'elle avait de ses pédhés, ne firent que s'accroitre pendant plus d'un an. Ce qui redoublait en elle l'ardeur | 3 | 0.002394 | 0.012552 |
37.txt | 1,863 | taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. 0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons. | taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. 0 mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obsT tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, x insi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons. | taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. O mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obs@-tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, @Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons. | taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. O mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obs@-tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, @Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons. | taché à la croix , ses forces se ranimèrent elle fut, je ne dis pas consolée, mais charmée de se voir livide et meurtrie, comme l'avait été ce Dieu Sauveur qui, du plus beau des en-fants des hommes , était devenu un ver de terre et semblable à un lépreux. O mon Je-sus! s'écria-t-elle , je suis au comble de mes Voeux! j'ai enfin , à votre exemple, perdu cette beauté dont on m'a si souvent flattée , et que j'ai toujours regardée comme un obs-tacle à mon bonheur. En effet, sa beauté lui était à charge depuis long-temps , et elle se donnait plus de mouvement pour l'effacer, que les autres ne s'en donnent pour cultiver la leur ou pour en emprunter d'ailleurs, Ainsi, quand elle vit que les coups avaient fait sur son visage ce qu'elle n'avait pu y faire elle-même, soit en y mettant de l'eau chaude, soit en s'approchant de la fumée, elle crut que désormais personne ne la rechercherait en ma-riage, et que ses parents mêmes , dégoûtés d'elle, lui permettraient de n'avoir plus d'au-tre époux que celui des vierges. Elle n'en douta presque plus quand elle vit la manière ignominieuse dont sa mère la traita aussitôt qu'elle eut recouvré ses forces. Son premier soin fut delà couvrir de haillons. | 5 | 0.004174 | 0.021008 |
877.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNÈ rue, 487 sées d'en face restaient, comme on. les avait laissées la veille, muettes et engourdies. Et cependant l'heure où la jeune fille se levait avait déjà sonné. Il était étrange qu'elle ne vaquât point encore à ses affaires et n'eût pas un travail d'aiguille au bout de ses doigts. D'ordinaire, elle n'y mettait pas tant de négligence. Qu'était-il donc arrivé? Ludovic s'y perdait. Ce n'était point assez qu'il eût dérogé à cette douce entente qui existait entre eux voilà que Marguerite s'en mêlait aussi. Le charme était donc rompu c'était comme un sort jeté sqr leurs amours Une nouvelle heure s'écoula ainsi, une heure qui eut pour le patient la durée d'un siècle. Décidément la mesure était comble un pareil retard n'avait point d'explications plau-sible, si ce n'est des explications d'un caractère fâcheux. Condamnait-on Ludovic sans l'entendre? ou bien Marguerite avait-elle été frappée d'un mal subit? Que ce fût l'un ou l'autre motif, la perspective n'en était pas moins douloureuse, et, à choisir, l'étudiant eût préféré celle qui n'atteignait que lui seul. Que faire? Aller s'informer? Il ne l'osait pas en-core. Quelles que fussent-ses habitudes d'intimité, il n'avait jamais fait à la jeune fille des visites aussi matinales la bienséance s'y opposait. Les voisins auraient pu en jaser Marguerite elle-même ne s'y serait pas volontiers prêtée. Il fallait donc attendre encore, attendre avec un aspic au sein, et en proie à des morsures cruelles. Il l'eût fait pourtant, il eût attendu, si un incident n'eût terminé ses hésitations. En regardaut au-dessous de lui, il aperçut Melchior, dont le buste faisait saillie sur le pignon. Armé de son brûlot favori, le vétéran détachait vers le ciel d'incomparables bouffées évidemment il voulait faire con-currence aux nuages qui flottaient au loin. Ainsi enveloppét il rappelait les dieux d'Homère et complétait l'analogie par une pose pleine de majesté. Cependant, tout embrumé qu'il fût, Ludovic put remarquer chez lui une obstination singu-lière à tenir ses regards dirigés vers l'appartement de Mar-guerite ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. -Encore ce cauchemar I s'écria Ludovic. Décidément il faut que j'en aie le coeur net. La place n'est plus tenablè. Allons. Il quitta sa mansarde sur ces mots et descendit l'escalier de l'hôtel en homme qui a pris son parti. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNÈ rue, 487 sées d'en face restaient, comme on. les avait laissées la veille, muettes et engourdies. Et cependant l'heure où la jeune fille se levait avait déjà sonné. Il était étrange qu'elle ne vaquât point encore à ses affaires et n'eût pas un travail d'aiguille au bout de ses doigts. D'ordinaire, elle n'y mettait pas tant de négligence. Qu'était-il donc arrivé@? Ludovic s'y perdait. Ce n'était point assez qu'il eût dérogé à cette douce entente qui existait entre eux voilà que Marguerite s'en mêlait aussi. Le charme était donc rompu c'était comme un sort jeté sqr leurs amours@ Une nouvelle heure s'écoula ainsi, une heure qui eut pour le patient la durée d'un siècle. Décidément la mesure était comble un pareil retard n'avait point d'explications plau-sible@, si ce n'est des explications d'un caractère fâcheux. Condamnait-on Ludovic sans l'entendre? ou bien Marguerite avait-elle été frappée d'un mal subit? Que ce fût l'un ou l'autre motif, la perspective n'en était pas moins douloureuse, et, à choisir, l'étudiant eût préféré celle qui n'atteignait que lui seul. Que faire@? Aller s'informer@? Il ne l'osait pas en-core. Quelles que fussent-ses habitudes d'intimité, il n'avait jamais fait à la jeune fille des visites aussi matinales la bienséance s'y opposait. Les voisins auraient pu en jaser Marguerite elle-même ne s'y serait pas volontiers prêtée. Il fallait donc attendre encore, attendre avec un aspic au sein, et en proie à des morsures cruelles. Il l'eût fait pourtant, il eût attendu, si un incident n'eût terminé ses hésitations. En regardaut au-dessous de lui, il aperçut Melchior, dont le buste faisait saillie sur le pignon. Armé de son brûlot favori, le vétéran détachait vers le ciel d'incomparables bouffées évidemment il voulait faire con-currence aux nuages qui flottaient au loin. Ainsi enveloppét il rappelait les dieux d'Homère et complétait l'analogie par une pose pleine de majesté. Cependant, tout embrumé qu'il fût, Ludovic put remarquer chez lui une obstination singu-lière à tenir ses regards dirigés vers l'appartement de Mar-guerite ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. -Encore ce cauchemar I s'écria Ludovic. Décidément il faut que j'en aie le coeur net. La place n'est plus tenablè. Allons. Il quitta sa mansarde sur ces mots et descendit l'escalier de l'hôtel en homme qui a pris son parti. | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 187 sées d'en face restaient, comme on@ les avait laissées la veille, muettes et engourdies. Et cependant l'heure où la jeune fille se levait avait déjà sonné. Il était étrange qu'elle ne vaquât point encore à ses affaires et n'eût pas un travail d'aiguille au bout de ses doigts. D'ordinaire, elle n'y mettait pas tant de négligence. Qu'était-il donc arrivé ? Ludovic s'y perdait. Ce n'était point assez qu'il eût dérogé à cette douce entente qui existait entre eux voilà que Marguerite s'en mêlait aussi. Le charme était donc rompu c'était comme un sort jeté sur leurs amours. Une nouvelle heure s'écoula ainsi, une heure qui eut pour le patient la durée d'un siècle. Décidément la mesure était comble un pareil retard n'avait point d'explications plau-sibles, si ce n'est des explications d'un caractère fâcheux. Condamnait-on Ludovic sans l'entendre? ou bien Marguerite avait-elle été frappée d'un mal subit? Que ce fût l'un ou l'autre motif, la perspective n'en était pas moins douloureuse, et, à choisir, l'étudiant eût préféré celle qui n'atteignait que lui seul. Que faire ? Aller s'informer ? Il ne l'osait pas en-core. Quelles que fussent ses habitudes d'intimité, il n'avait jamais fait à la jeune fille des visites aussi matinales la bienséance s'y opposait. Les voisins auraient pu en jaser Marguerite elle-même ne s'y serait pas volontiers prêtée. Il fallait donc attendre encore, attendre avec un aspic au sein, et en proie à des morsures cruelles. Il l'eût fait pourtant, il eût attendu, si un incident n'eût terminé ses hésitations. En regardant au-dessous de lui, il aperçut Melchior, dont le buste faisait saillie sur le pignon. Armé de son brûlot favori, le vétéran détachait vers le ciel d'incomparables bouffées évidemment il voulait faire con-currence aux nuages qui flottaient au loin. Ainsi enveloppé, il rappelait les dieux d'Homère et complétait l'analogie par une pose pleine de majesté. Cependant, tout embrumé qu'il fût, Ludovic put remarquer chez lui une obstination singu-lière à tenir ses regards dirigés vers l'appartement de Mar-guerite ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. -Encore ce cauchemar ! s'écria Ludovic. Décidément il faut que j'en aie le coeur net. La place n'est plus tenable. Allons. Il quitta sa mansarde sur ces mots et descendit l'escalier de l'hôtel en homme qui a pris son parti. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 187 sées d'en face restaient, comme on@ les avait laissées la veille, muettes et engourdies. Et cependant l'heure où la jeune fille se levait avait déjà sonné. Il était étrange qu'elle ne vaquât point encore à ses affaires et n'eût pas un travail d'aiguille au bout de ses doigts. D'ordinaire, elle n'y mettait pas tant de négligence. Qu'était-il donc arrivé ? Ludovic s'y perdait. Ce n'était point assez qu'il eût dérogé à cette douce entente qui existait entre eux voilà que Marguerite s'en mêlait aussi. Le charme était donc rompu c'était comme un sort jeté sur leurs amours. Une nouvelle heure s'écoula ainsi, une heure qui eut pour le patient la durée d'un siècle. Décidément la mesure était comble un pareil retard n'avait point d'explications plau-sibles, si ce n'est des explications d'un caractère fâcheux. Condamnait-on Ludovic sans l'entendre? ou bien Marguerite avait-elle été frappée d'un mal subit? Que ce fût l'un ou l'autre motif, la perspective n'en était pas moins douloureuse, et, à choisir, l'étudiant eût préféré celle qui n'atteignait que lui seul. Que faire ? Aller s'informer ? Il ne l'osait pas en-core. Quelles que fussent ses habitudes d'intimité, il n'avait jamais fait à la jeune fille des visites aussi matinales la bienséance s'y opposait. Les voisins auraient pu en jaser Marguerite elle-même ne s'y serait pas volontiers prêtée. Il fallait donc attendre encore, attendre avec un aspic au sein, et en proie à des morsures cruelles. Il l'eût fait pourtant, il eût attendu, si un incident n'eût terminé ses hésitations. En regardant au-dessous de lui, il aperçut Melchior, dont le buste faisait saillie sur le pignon. Armé de son brûlot favori, le vétéran détachait vers le ciel d'incomparables bouffées évidemment il voulait faire con-currence aux nuages qui flottaient au loin. Ainsi enveloppé, il rappelait les dieux d'Homère et complétait l'analogie par une pose pleine de majesté. Cependant, tout embrumé qu'il fût, Ludovic put remarquer chez lui une obstination singu-lière à tenir ses regards dirigés vers l'appartement de Mar-guerite ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. -Encore ce cauchemar ! s'écria Ludovic. Décidément il faut que j'en aie le coeur net. La place n'est plus tenable. Allons. Il quitta sa mansarde sur ces mots et descendit l'escalier de l'hôtel en homme qui a pris son parti. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 187 sées d'en face restaient, comme on les avait laissées la veille, muettes et engourdies. Et cependant l'heure où la jeune fille se levait avait déjà sonné. Il était étrange qu'elle ne vaquât point encore à ses affaires et n'eût pas un travail d'aiguille au bout de ses doigts. D'ordinaire, elle n'y mettait pas tant de négligence. Qu'était-il donc arrivé ? Ludovic s'y perdait. Ce n'était point assez qu'il eût dérogé à cette douce entente qui existait entre eux voilà que Marguerite s'en mêlait aussi. Le charme était donc rompu c'était comme un sort jeté sur leurs amours. Une nouvelle heure s'écoula ainsi, une heure qui eut pour le patient la durée d'un siècle. Décidément la mesure était comble un pareil retard n'avait point d'explications plau-sibles, si ce n'est des explications d'un caractère fâcheux. Condamnait-on Ludovic sans l'entendre? ou bien Marguerite avait-elle été frappée d'un mal subit? Que ce fût l'un ou l'autre motif, la perspective n'en était pas moins douloureuse, et, à choisir, l'étudiant eût préféré celle qui n'atteignait que lui seul. Que faire ? Aller s'informer ? Il ne l'osait pas en-core. Quelles que fussent ses habitudes d'intimité, il n'avait jamais fait à la jeune fille des visites aussi matinales la bienséance s'y opposait. Les voisins auraient pu en jaser Marguerite elle-même ne s'y serait pas volontiers prêtée. Il fallait donc attendre encore, attendre avec un aspic au sein, et en proie à des morsures cruelles. Il l'eût fait pourtant, il eût attendu, si un incident n'eût terminé ses hésitations. En regardant au-dessous de lui, il aperçut Melchior, dont le buste faisait saillie sur le pignon. Armé de son brûlot favori, le vétéran détachait vers le ciel d'incomparables bouffées évidemment il voulait faire con-currence aux nuages qui flottaient au loin. Ainsi enveloppé, il rappelait les dieux d'Homère et complétait l'analogie par une pose pleine de majesté. Cependant, tout embrumé qu'il fût, Ludovic put remarquer chez lui une obstination singu-lière à tenir ses regards dirigés vers l'appartement de Mar-guerite ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. -Encore ce cauchemar ! s'écria Ludovic. Décidément il faut que j'en aie le coeur net. La place n'est plus tenable. Allons. Il quitta sa mansarde sur ces mots et descendit l'escalier de l'hôtel en homme qui a pris son parti. | 18 | 0.007576 | 0.040724 |
122.txt | 1,821 | 74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie de plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non rames, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoerla qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèced'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , Porobanche rameuse qui fait tant de lort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816. | 74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie de@ plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non rames, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoerla qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce@d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , @Porobanche rameuse qui fait tant de lort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR,@@@ 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816. | ######## bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie des plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non ramés, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoeria qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , l'orobanche rameuse qui fait tant de tort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 74 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816. | 74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie des plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non ramés, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoeria qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , l'orobanche rameuse qui fait tant de tort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 74 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816. | 74 tille bossue lemna gibba , est l'espèce qui lui a servi à faire ses observations. Sans cesse occupé à résoudre les questions les plus ar-dues, à tenter des recherches délicates, je l'ai vu pro-fiter de l'humidité extraordinaire et des pluies si désas-treuses de 1816, pour se livrer à l'étude approfondie des plantes parasites. L'année fatale en avait tant développé, qu'il s'en est trouvé dans le nombre plusieurs échappées jusqu'alors aux botanistes les plus heureux dans ces sortes d'investigations, Il fit connaître une variété de Sclerotium qui diminua de près des deux tiers la récolte des haricots non ramés, sur lesquels elle s'était propa-gée 1 une nouvelle espèce de Sphoeria qui a détruit prodigieusement d'ognons uns nouvelle espèce d'Uredo, qui leur a été plus pernicieuse encore, et un nouveau genre de plantes microscopiques 2 qui croit sur une autre parasite , l'orobanche rameuse qui fait tant de tort au chanvre c'est une espèce de tubercule qui se fixa au-dessus de la racine de l'orobanche, et nuit considé-rablement au végétal condamné à leur servir de pâture. Ce tubercule présente des caractères qui le rapprochent beaucoup des truffes et des sclérotium cependant il s'en éloigne par des différences très-notables. Ces découvertes lui avaient fait naître l'idée d'envi-sager l'existence des plantes parasites et des insectes, sous le point de vue de leurs rapports avec les autres plantes, et d'en déduire quelques observations neuves pour la pathologie végétale, sur laquelle on n'a que des renseignemens vagues, malgré les travaux de RÉAUMUR, 74 1 Mémoire inédit lu à l'Institut le 5 août 1816. 2 Mémoire inédit lu à l'Institut le 9 septembre 1816. | 10 | 0.005967 | 0.034483 |
644.txt | 1,886 | 226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L. avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits | 226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, Je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. 'Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L@@., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère aîné. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L.@@ avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle 3 perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits | 226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. @Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle@@ perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits | 226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. @Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle@@ perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits | 226 L'ART DE MAGNÉTISER Le 31 juillet, je magnétisai vingt-quatre heures consécu-tives, et jusqu'au 7 août, je magnétisai de huit heures du soir à quatre heures du matin. Je parvins enfin de cette manière à être maître des crises, qui ne reparurent plus. Les forces, qui avaient diminué sensiblement, revinrent en peu de jours et s'augmentèrent graduellement les dou-leurs de l'épine dorsale ne se firent plus sentir. Tous les symptômes de la maladie disparurent. La malade put faire de nouveau des promenades sans qu'il y eût souffrance aucune. Le 6 septembre 1852, elle fut assez bien pour pouvoir partir pour la France. Le voyage la fatigua bien un peu mais après quelques jours de repos, je pus abandonner Mlle de L..., la considé-rant comme guérie. Vers le 25 octobre, des accidents reparurent je n'hésitai pas, je partis, et le 2 novembre je trouvai la pauvre jeune fille dans un état inquiétant. Prostration de forces, évanouissements fréquents et longs, contractions dans l'abdomen et l'estomac, qui gagnaient la poitrine palpitations violentes, soubresauts et temps d'arrêt subits du coeur. Après plusieurs jours de magnétisation, tout avait dis-paru les forces étaient revenues entièrement. Le 14 novembre, on dut lui annoncer la mort d'un frère ainé. Cette nouvelle l'atterra cependant elle eut assez de fermeté pour ne point laisser paraître tout ce qu'elle res-sentait. En apprenant la mort de son fils, Mme de L... avait été indisposée pendant quelques jours, et ce ne fut que le 17 qu'elle revit sa fille. Les deux malheureuses femmes s'aban-donnèrent à leur douleur. La nuit fut affreuse. Toute la fermeté et la force factice de la jeune fille disparurent elle perdit connaissance au moins dix fois le 18, et chaque évanouissement la laissait plus faible. Le 19 et le 20 furent aussi mauvais. Le 21, il y eut une lueur d'amélioration les évanouisse-ments devinrent moins fréquents. Fatigué par six nuits | 9 | 0.00469 | 0.031161 |
888.txt | 1,858 | 200 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. fit tout enfin pour ramener les juges et détruire les impres-sions causées par la défense. Vains efforts 1 soins superflus I Ludovic revint à la charge et acheva ce qu'il avait si bien commencé. Il ne laissa rien debout des prétentions et des arguments opposés, en montra le vide, en signala les con-tradictions, et termina sa plaidoirie par une de ces formules de modestie qui, pour être des lieux communs, n'en produi-sent pas moins leur effet, et tirait cette fois encore plus de prix de l'éclat inusité dè ses débuts. L'arrêt fut rendu, et de tout point conforme aux conclu-sions de Ludovic ses clients en sortirent avec tous les hon-neurs de la guerre. Le vieux praticien lui-même fut désarmé par la bonne grâce qu'y mit son jeune adversaire, et ne fut pas des derniers ni des moins empressés à le complimenter. L'étude s'enorgueillit d'avoir produit un talent si réel, et le patron, jaloux de se l'attacher, en vint sur-le-champ aux of-fres les plus avantageuses. XIV Pendant que les affaires de Ludovic marchaient si bien au Palais, elles prenaient ailleurs une moins bonne tour-nure. Comme on l'imagine, ce grand procès, sur lequel il avait concentré pendant plusieurs mois son activité et sa persévé-rance, lui avait laissé peu d'heures libres, et ses assiduités auprès de Marguerite en avaient souffert. Ce n'est pas qu'en apparence il ne fût - excusé et encouragé même dans cet abandon passager la jeune fille semblait l'accepter comme un mal nécessaire. Mais ce sont là des capitulations auxquelles il n'est pas sage de se fier, et qui exposent à de tristes re-tours. Ludovic ne tarda pas à le reconnaître. -Quand il quitta le Palais, après avoir obtenu gain de cause, il courut chez Marguerite pour lui apporter la .bonne nou-velle. C'était la seconde fois qu'il se trouvait dans un pareil cas, et sa première expédition n'avait guère été heureuse. | 200 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. fit tout enfin pour ramener les juges et détruire les impres-sions causées par la défense. Vains efforts 1 soins superflus I Ludovic revint à la charge et acheva ce qu'il avait si bien commencé. Il ne laissa rien debout des prétentions et des arguments opposés, en montra le vide, en signala les con-tradictions, et termina sa plaidoirie par une de ces formules de modestie qui, pour être des lieux communs, n'en produi-sent pas moins leur effet, et tirait cette fois encore plus de prix de l'éclat inusité dè ses débuts. L'arrêt fut rendu, et de tout point conforme aux conclu-sions de Ludovic ses clients en sortirent avec tous les hon-neurs de la guerre. Le vieux praticien lui-même fut désarmé par la bonne grâce qu'y mit son jeune adversaire, et ne fut pas des derniers ni des moins empressés à le complimenter. L'étude s'enorgueillit d'avoir produit un talent si réel, et le patron, jaloux de se l'attacher, en vint sur-le-champ aux of-fres les plus avantageuses. XIV Pendant que les affaires de Ludovic marchaient si bien au Palais, elles prenaient ailleurs une moins bonne tour-nure. Comme on l'imagine, ce grand procès, sur lequel il avait concentré pendant plusieurs mois son activité et sa persévé-rance, lui avait laissé peu d'heures libres, et ses assiduités auprès de Marguerite en avaient souffert. Ce n'est pas qu'en apparence il ne fût - excusé et encouragé même dans cet abandon passager la jeune fille semblait l'accepter comme un mal nécessaire. Mais ce sont là des capitulations auxquelles il n'est pas sage de se fier, et qui exposent à de tristes re-tours. Ludovic ne tarda pas à le reconnaître. -Quand il quitta le Palais, après avoir obtenu gain de cause, il courut chez Marguerite pour lui apporter la .bonne nou-velle. C'était la seconde fois qu'il se trouvait dans un pareil cas, et sa première expédition n'avait guère été heureuse. | 200 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. fit tout enfin pour ramener les juges et détruire les impres-sions causées par la défense. Vains efforts ! soins superflus ! Ludovic revint à la charge et acheva ce qu'il avait si bien commencé. Il ne laissa rien debout des prétentions et des arguments opposés, en montra le vide, en signala les con-tradictions, et termina sa plaidoirie par une de ces formules de modestie qui, pour être des lieux communs, n'en produi-sent pas moins leur effet, et tirait cette fois encore plus de prix de l'éclat inusité de ses débuts. L'arrêt fut rendu, et de tout point conforme aux conclu-sions de Ludovic ses clients en sortirent avec tous les hon-neurs de la guerre. Le vieux praticien lui-même fut désarmé par la bonne grâce qu'y mit son jeune adversaire, et ne fut pas des derniers ni des moins empressés à le complimenter. L'étude s'enorgueillit d'avoir produit un talent si réel, et le patron, jaloux de se l'attacher, en vint sur-le-champ aux of-fres les plus avantageuses. XIV Pendant que les affaires de Ludovic marchaient si bien au Palais, elles prenaient ailleurs une moins bonne tour-nure. Comme on l'imagine, ce grand procès, sur lequel il avait concentré pendant plusieurs mois son activité et sa persévé-rance, lui avait laissé peu d'heures libres, et ses assiduités auprès de Marguerite en avaient souffert. Ce n'est pas qu'en apparence il ne fût @@excusé et encouragé même dans cet abandon passager la jeune fille semblait l'accepter comme un mal nécessaire. Mais ce sont là des capitulations auxquelles il n'est pas sage de se fier, et qui exposent à de tristes re-tours. Ludovic ne tarda pas à le reconnaître. @Quand il quitta le Palais, après avoir obtenu gain de cause, il courut chez Marguerite pour lui apporter la @bonne nou-velle. C'était la seconde fois qu'il se trouvait dans un pareil cas, et sa première expédition n'avait guère été heureuse. | 200 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. fit tout enfin pour ramener les juges et détruire les impres-sions causées par la défense. Vains efforts ! soins superflus ! Ludovic revint à la charge et acheva ce qu'il avait si bien commencé. Il ne laissa rien debout des prétentions et des arguments opposés, en montra le vide, en signala les con-tradictions, et termina sa plaidoirie par une de ces formules de modestie qui, pour être des lieux communs, n'en produi-sent pas moins leur effet, et tirait cette fois encore plus de prix de l'éclat inusité de ses débuts. L'arrêt fut rendu, et de tout point conforme aux conclu-sions de Ludovic ses clients en sortirent avec tous les hon-neurs de la guerre. Le vieux praticien lui-même fut désarmé par la bonne grâce qu'y mit son jeune adversaire, et ne fut pas des derniers ni des moins empressés à le complimenter. L'étude s'enorgueillit d'avoir produit un talent si réel, et le patron, jaloux de se l'attacher, en vint sur-le-champ aux of-fres les plus avantageuses. XIV Pendant que les affaires de Ludovic marchaient si bien au Palais, elles prenaient ailleurs une moins bonne tour-nure. Comme on l'imagine, ce grand procès, sur lequel il avait concentré pendant plusieurs mois son activité et sa persévé-rance, lui avait laissé peu d'heures libres, et ses assiduités auprès de Marguerite en avaient souffert. Ce n'est pas qu'en apparence il ne fût @@excusé et encouragé même dans cet abandon passager la jeune fille semblait l'accepter comme un mal nécessaire. Mais ce sont là des capitulations auxquelles il n'est pas sage de se fier, et qui exposent à de tristes re-tours. Ludovic ne tarda pas à le reconnaître. @Quand il quitta le Palais, après avoir obtenu gain de cause, il courut chez Marguerite pour lui apporter la @bonne nou-velle. C'était la seconde fois qu'il se trouvait dans un pareil cas, et sa première expédition n'avait guère été heureuse. | 200 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. fit tout enfin pour ramener les juges et détruire les impres-sions causées par la défense. Vains efforts ! soins superflus ! Ludovic revint à la charge et acheva ce qu'il avait si bien commencé. Il ne laissa rien debout des prétentions et des arguments opposés, en montra le vide, en signala les con-tradictions, et termina sa plaidoirie par une de ces formules de modestie qui, pour être des lieux communs, n'en produi-sent pas moins leur effet, et tirait cette fois encore plus de prix de l'éclat inusité de ses débuts. L'arrêt fut rendu, et de tout point conforme aux conclu-sions de Ludovic ses clients en sortirent avec tous les hon-neurs de la guerre. Le vieux praticien lui-même fut désarmé par la bonne grâce qu'y mit son jeune adversaire, et ne fut pas des derniers ni des moins empressés à le complimenter. L'étude s'enorgueillit d'avoir produit un talent si réel, et le patron, jaloux de se l'attacher, en vint sur-le-champ aux of-fres les plus avantageuses. XIV Pendant que les affaires de Ludovic marchaient si bien au Palais, elles prenaient ailleurs une moins bonne tour-nure. Comme on l'imagine, ce grand procès, sur lequel il avait concentré pendant plusieurs mois son activité et sa persévé-rance, lui avait laissé peu d'heures libres, et ses assiduités auprès de Marguerite en avaient souffert. Ce n'est pas qu'en apparence il ne fût excusé et encouragé même dans cet abandon passager la jeune fille semblait l'accepter comme un mal nécessaire. Mais ce sont là des capitulations auxquelles il n'est pas sage de se fier, et qui exposent à de tristes re-tours. Ludovic ne tarda pas à le reconnaître. Quand il quitta le Palais, après avoir obtenu gain de cause, il courut chez Marguerite pour lui apporter la bonne nou-velle. C'était la seconde fois qu'il se trouvait dans un pareil cas, et sa première expédition n'avait guère été heureuse. | 7 | 0.003696 | 0.019774 |
650.txt | 1,886 | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à phaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | ### L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | 210 L'ART DE MAGNÉTISER il resta sans faire le plus petit mouvement c'était un chien mort pour tous. On lui tira un coup de pistolet à l'oreille rien n'indiqua qu'il eût entendu. On peut dresser les chiens à bien des exercices on peut les instruire, et nous en avons vu de bien savants mais il n'est pas possible de les habituer à supporter la douleur sans qu'ils donnent signe de sensation c'est donc réelle-ment la paralysie que je produisis sur ce chien par l'effet du fluide magnétique. Plusieurs personnes vinrent lui enfoncer des épingles par tout le corps c'était un vrai cadavre. Je le réveillai, et aussitôt il redevint vif, gai, comme il l'était auparavant, le nez en l'air, tournant la tête à chaque bruit, à chaque appel. Ici on ne pouvait plus douter, on ne pouvait plus croire au compérage, il fallait admettre le fait, le fait physique, l'action sur les animaux. A Tours, dans une ménagerie, à l'époque de la foire, en 1840, j'essayai d'agir sur un lion, sans en prévenir personne. Je me plaçai près de sa cage, et je fixai mes regards sur les siens. Bientôt ses yeux ne purent soutenir ma vue, ils se fermèrent alors je lançai le fluide d'une main sur la tête, et j'obtins, après vingt minutes, un sommeil profond. Je me hasardai alors à toucher avec toutes les précautions possibles sa patte, qui se trouvait près des barreaux. M'enhardissant, je le piquai il ne remua pas. Convaincu que j'avais produit l'effet voulu, je lui pris la patte et la soulevai puis je touchai la tête, et j'introduisis la main dans sa gueule. Le lion resta endormi je le piquai sur le nez, et le lion ne bougea pas, au grand étonnement des personnes présentes, qui n'osaient en croire leurs yeux. Je le réveillai aussitôt le lion ouvrit les yeux et reprit ses allures, qui ne donnaient certainement pas la tentation de renouveler les attouchements. Pendant mon séjour à Tours, je fis plusieurs fois la même expérience, et toujours avec le même succès. A Nantes, je tentai le même effet sur un lion, et j'obtins les mêmes résultats. | 1 | 0.000494 | 0.002469 |
136.txt | 1,864 | -38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'ame 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard. | -38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'ame 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-@@@@@1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard. | ############ d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'âme 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-38 - 1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard. | -38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'âme 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-38 - 1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard. | -38 -théâtre d'une élégance rare on jouait la comédie, l'opéra, sous la baguette d'une fée, mademoiselle Dancourt 1 , une des plus aimables artistes du Théâtre-Français. Au milieu de cette pimpante compagnie, La Popelinière conservait encore assez de liberté d'esprit pour diriger les fermes de France, dont il présidait le conseil. Mais le temps alors était si parfaitement réparti, que la préoccupation n'allait pas au delà du travail le financier était un esprit du monde avant d'être le chef de ses bureaux. L'amour tel que le reconnaissait cette société était l'entier oubli de soi-même et du monde. J'appelle amour, cette atteinte profonde, Entier oubli de soi-même et du monde, Ce sentiment, soumis, tendre, ingénu, Qu'émeut la crainte et que l'espoir enflamme, Ce trait de feu qui des yeux passe à l'âme 2 . C'était un jeune officier des dragons de Coigny qui récitait ces vers aux genoux des belles mai-38 - 1 Mademoiselle Dancourt était la fille de l'auteur des comédies on disait que mademoiselle Mimi Dancourt avait aidé son père dans la composition de quelques-unes de ses der-nières pièces. 2 L'Art d'aimer. Gentil-Bernard, né en 1710, à Grenoble, d'une famille d'artistes, avait été nommé par le maréchal de Coigny secrétaire général des dragons. Cette place donnait 30,000 liv. de revenus il s'était fait remarquer par son intré-pidité au combat de Guastalla c'est Voltaire qui l'avait baptisé du nom de Gentil-Bernard. | 6 | 0.004181 | 0.023256 |
485.txt | 1,871 | 20 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. aient donné des hommes. Comme on ne peut rien découvrir de pareil, il faut bien rentrer dans le sens commun des principes admis universellement. Mais c'est peut-être l'application du troisième moyen, le temps, qui fournira à Darwin une démonstration. Il demande des siècles et des millions d'années pour arriver à ses résultats. Eli bien ! accordons-lui des siècles. Vous en avez dans les temps historiques, et vous en avez d'incommen-surables dans les fossiles paléoiitologiques. A-t-on trouvé des espèces en voie de se confondre avec les espèces voisines? Pus une seule. Pour les temps historiques, nous avons des observations qui remontent à plus de 2,000 ans. C'est un chiffre déjà respectable. Les espèces décrites par Pline et Aristote sont restées immobiles. Les temples et les hypogées d'Egypte nous ont transmis des grains de blé qui nous montrent une espèce invariable à travers 3 ou 4,000 ans. Il en est de même des corps humains embaumés, des nombreuses peintures qui nous représentent les animaux de ce pays. Il n'y a nulle transition insensible entre les espèces nos défini-tions d'aujourd'hui leur conviennent encore comme alors. Ce n'est pas tout. La géologie vient à notre secours à travers des séries de siècles incalculables, telles que les demande Darwin. Elle nous montre un grand nombre de fossiles des espèces existantes qui remontent, dit-on, à des millions d'années, dans les terrains tertiaires et bien plus avant. Or, on les trouve avec les mêmes caractères qu'aujourd'hui, et les races inter-médiaires qui doivent conduire d'une espèce à l'autre manquent à l'appel de nos théoriciens. Ces races intermédiaires ont beau être enregistrées dans les colonnes de Darwin et de ses disciples, 'la nature ne les connaît pas. On a trouvé des crânes et des mâchoires humains dans les brèches osseuses, à Moulin-Quignon, qui remontent à la dernière limite des temps historiques, et on a constaté que ces fragments ne s'écartent point des variétés humaines actuel-lement existantes. Il y a eu des espèces existantes autrefois, et éteintes depuis mais la paléontologie les donne pour ce qu'elles sont, pour des êtres qui avaient leur place à part dans l'échelle des espèces, et ne se confondaient ni avec les supérieures, ni avec les inférieures. Conclusion. Le système si retentissant de Darwin ne trouve pas un seul point dans la nature pour s'y appuyer, ni dans les êtres organisés contem-porains, ni dans les âges historiques, ni dans les âges paléontologiques. Nous n'ignorons pas qu'il y a des difficultés sérieuses en histoire natu-relle pour la distinction de certaines espèces mais cette difficulté ne tombe pas sur les espèces d'un ordre élevé, surtout il n'y a aucun doute pour l'homme avec. les premières espèces qui le suivent or, c'est là qu'est l'intérêt capital de la question présente, soit qu'on l'avoue, soit qu'on le dissimule. La théorie que nous jugeons n'est donc qu'une hypothèse qui n'a aucun caractère scientifique, que rien ne justifie, mais qui se place sciemment en dehors des faits de la nature, et qui ne peut faire avancer les sciences elle peut faire honneur à l'esprit et aux connaissances approfondies de son auteur mais la pensée principale reste une erreur. Aussi le système de M. Darwin a rencontré la plus vive opposition de | 20 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. aient donné des hommes. Comme on ne peut rien découvrir de pareil, il faut bien rentrer dans le sens commun des principes admis universellement. Mais c'est peut-être l'application du troisième moyen, le temps, qui fournira à Darwin une démonstration. Il demande des siècles et des millions d'années pour arriver à ses résultats. Eli bien ! accordons-lui des siècles. Vous en avez dans les temps historiques, et vous en avez d'incommen-surables dans les fossiles paléoiitologiques. A-t-on trouvé des espèces en voie de se confondre avec les espèces voisines? Pus une seule. Pour les temps historiques, nous avons des observations qui remontent à plus de 2,000 ans. C'est un chiffre déjà respectable. Les espèces décrites par Pline et Aristote sont restées immobiles. Les temples et les hypogées d'Egypte nous ont transmis des grains de blé qui nous montrent une espèce invariable à travers 3 ou 4,000 ans. Il en est de même des corps humains embaumés, des nombreuses peintures qui nous représentent les animaux de ce pays. Il n'y a nulle transition insensible entre les espèces nos défini-tions d'aujourd'hui leur conviennent encore comme alors. Ce n'est pas tout. La géologie vient à notre secours à travers des séries de siècles incalculables, telles que les demande Darwin. Elle nous montre un grand nombre de fossiles des espèces existantes qui remontent, dit-on, à des millions d'années, dans les terrains tertiaires et bien plus avant. Or, on les trouve avec les mêmes caractères qu'aujourd'hui, et les races inter-médiaires qui doivent conduire d'une espèce à l'autre manquent à l'appel de nos théoriciens. Ces races intermédiaires ont beau être enregistrées dans les colonnes de Darwin et de ses disciples, 'la nature ne les connaît pas. On a trouvé des crânes et des mâchoires humains dans les brèches osseuses, à Moulin-Quignon, qui remontent à la dernière limite des temps historiques, et on a constaté que ces fragments ne s'écartent point des variétés humaines actuel-lement existantes. Il y a eu des espèces existantes autrefois, et éteintes depuis mais la paléontologie les donne pour ce qu'elles sont, pour des êtres qui avaient leur place à part dans l'échelle des espèces, et ne se confondaient ni avec les supérieures, ni avec les inférieures. Conclusion. Le système si retentissant de Darwin ne trouve pas un seul point dans la nature pour s'y appuyer, ni dans les êtres organisés contem-porains, ni dans les âges historiques, ni dans les âges paléontologiques. Nous n'ignorons pas qu'il y a des difficultés sérieuses en histoire natu-relle pour la distinction de certaines espèces mais cette difficulté ne tombe pas sur les espèces d'un ordre élevé, surtout il n'y a aucun doute pour l'homme avec. les premières espèces qui le suivent or, c'est là qu'est l'intérêt capital de la question présente, soit qu'on l'avoue, soit qu'on le dissimule. La théorie que nous jugeons n'est donc qu'une hypothèse qui n'a aucun caractère scientifique, que rien ne justifie, mais qui se place sciemment en dehors des faits de la nature, et qui ne peut faire avancer les sciences elle peut faire honneur à l'esprit et aux connaissances approfondies de son auteur mais la pensée principale reste une erreur. Aussi le système de M. Darwin a rencontré la plus vive opposition de | 20 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. aient donné des hommes. Comme on ne peut rien découvrir de pareil, il faut bien rentrer dans le sens commun des principes admis universellement. Mais c'est peut-être l'application du troisième moyen, le temps, qui fournira à Darwin une démonstration. Il demande des siècles et des millions d'années pour arriver à ses résultats. E@h bien ! accordons-lui des siècles. Vous en avez dans les temps historiques, et vous en avez d'incommen-surables dans les fossiles paléo@ntologiques. A-t-on trouvé des espèces en voie de se confondre avec les espèces voisines? Pas une seule. Pour les temps historiques, nous avons des observations qui remontent à plus de 2,000 ans. C'est un chiffre déjà respectable. Les espèces décrites par Pline et Aristote sont restées immobiles. Les temples et les hypogées d'Egypte nous ont transmis des grains de blé qui nous montrent une espèce invariable à travers 3 ou 4,000 ans. Il en est de même des corps humains embaumés, des nombreuses peintures qui nous représentent les animaux de ce pays. Il n'y a nulle transition insensible entre les espèces nos défini-tions d'aujourd'hui leur conviennent encore comme alors. Ce n'est pas tout. La géologie vient à notre sécours à travers des séries de siècles incalculables, telles que les demande Darwin. Elle nous montre un grand nombre de fossiles des espèces existantes qui remontent, dit-on@ à des millions d'années, dans les terrains tertiaires et bien plus avant. Or, on les trouve avec les mêmes caractères qu'aujourd'hui, et les races inter-médiaires qui doivent conduire d'une espèce à l'autre manquent à l'appel de nos théoriciens. Ces races intermédiaires ont beau être enregistrées dans les colonnes de Darwin et de ses disciples, @la nature ne les connaît pas. On a trouvé des crânes et des mâchoires humains dans les brèches osseuses, à Moulin-Quignon, qui remontent à la dernière limite des temps historiques, et on a constaté que ces fragments ne s'écartent point des variétés humaines actuel-lement existantes. Il y a eu des espèces existantes autrefois, et éteintes depuis mais la paléontologie les donne pour ce qu'elles sont, pour des êtres qui avaient leur place à part dans l'échelle des espèces, et ne se confondaient ni avec les supérieures, ni avec les inférieures. Conclusion. Le système si retentissant de Darwin ne trouve pas un seul point dans la nature pour s'y appuyer, ni dans les êtres organisés contem-porains, ni dans les âges historiques, ni dans les âges paléontologiques. Nous n'ignorons pas qu'il y a des difficultés sérieuses en histoire natu-relle pour la distinction de certaines espèces mais cette difficulté ne tombe pas sur les espèces d'un ordre élevé, surtout il n'y a aucun doute pour l'homme avec@ les premières espèces qui le suivent or, c'est là qu'est l'intérêt capital de la question présente, soit qu'on l'avoue, soit qu'on le dissimule. La théorie que nous jugeons n'est donc qu'une hypothèse qui n'a aucun caractère scientifique, que rien ne justifie, mais qui se place sciemment en dehors des faits de la nature, et qui ne peut faire avancer les sciences elle peut faire honneur à l'esprit et aux connaissances approfondies de son auteur mais la pensée principale reste une erreur. Aussi le système de M. Darwin a rencontré la plus vive opposition de | 20 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. aient donné des hommes. Comme on ne peut rien découvrir de pareil, il faut bien rentrer dans le sens commun des principes admis universellement. Mais c'est peut-être l'application du troisième moyen, le temps, qui fournira à Darwin une démonstration. Il demande des siècles et des millions d'années pour arriver à ses résultats. E@h bien ! accordons-lui des siècles. Vous en avez dans les temps historiques, et vous en avez d'incommen-surables dans les fossiles paléo@ntologiques. A-t-on trouvé des espèces en voie de se confondre avec les espèces voisines? Pas une seule. Pour les temps historiques, nous avons des observations qui remontent à plus de 2,000 ans. C'est un chiffre déjà respectable. Les espèces décrites par Pline et Aristote sont restées immobiles. Les temples et les hypogées d'Egypte nous ont transmis des grains de blé qui nous montrent une espèce invariable à travers 3 ou 4,000 ans. Il en est de même des corps humains embaumés, des nombreuses peintures qui nous représentent les animaux de ce pays. Il n'y a nulle transition insensible entre les espèces nos défini-tions d'aujourd'hui leur conviennent encore comme alors. Ce n'est pas tout. La géologie vient à notre sécours à travers des séries de siècles incalculables, telles que les demande Darwin. Elle nous montre un grand nombre de fossiles des espèces existantes qui remontent, dit-on@ à des millions d'années, dans les terrains tertiaires et bien plus avant. Or, on les trouve avec les mêmes caractères qu'aujourd'hui, et les races inter-médiaires qui doivent conduire d'une espèce à l'autre manquent à l'appel de nos théoriciens. Ces races intermédiaires ont beau être enregistrées dans les colonnes de Darwin et de ses disciples, @la nature ne les connaît pas. On a trouvé des crânes et des mâchoires humains dans les brèches osseuses, à Moulin-Quignon, qui remontent à la dernière limite des temps historiques, et on a constaté que ces fragments ne s'écartent point des variétés humaines actuel-lement existantes. Il y a eu des espèces existantes autrefois, et éteintes depuis mais la paléontologie les donne pour ce qu'elles sont, pour des êtres qui avaient leur place à part dans l'échelle des espèces, et ne se confondaient ni avec les supérieures, ni avec les inférieures. Conclusion. Le système si retentissant de Darwin ne trouve pas un seul point dans la nature pour s'y appuyer, ni dans les êtres organisés contem-porains, ni dans les âges historiques, ni dans les âges paléontologiques. Nous n'ignorons pas qu'il y a des difficultés sérieuses en histoire natu-relle pour la distinction de certaines espèces mais cette difficulté ne tombe pas sur les espèces d'un ordre élevé, surtout il n'y a aucun doute pour l'homme avec@ les premières espèces qui le suivent or, c'est là qu'est l'intérêt capital de la question présente, soit qu'on l'avoue, soit qu'on le dissimule. La théorie que nous jugeons n'est donc qu'une hypothèse qui n'a aucun caractère scientifique, que rien ne justifie, mais qui se place sciemment en dehors des faits de la nature, et qui ne peut faire avancer les sciences elle peut faire honneur à l'esprit et aux connaissances approfondies de son auteur mais la pensée principale reste une erreur. Aussi le système de M. Darwin a rencontré la plus vive opposition de | 20 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. aient donné des hommes. Comme on ne peut rien découvrir de pareil, il faut bien rentrer dans le sens commun des principes admis universellement. Mais c'est peut-être l'application du troisième moyen, le temps, qui fournira à Darwin une démonstration. Il demande des siècles et des millions d'années pour arriver à ses résultats. Eh bien ! accordons-lui des siècles. Vous en avez dans les temps historiques, et vous en avez d'incommen-surables dans les fossiles paléontologiques. A-t-on trouvé des espèces en voie de se confondre avec les espèces voisines? Pas une seule. Pour les temps historiques, nous avons des observations qui remontent à plus de 2,000 ans. C'est un chiffre déjà respectable. Les espèces décrites par Pline et Aristote sont restées immobiles. Les temples et les hypogées d'Egypte nous ont transmis des grains de blé qui nous montrent une espèce invariable à travers 3 ou 4,000 ans. Il en est de même des corps humains embaumés, des nombreuses peintures qui nous représentent les animaux de ce pays. Il n'y a nulle transition insensible entre les espèces nos défini-tions d'aujourd'hui leur conviennent encore comme alors. Ce n'est pas tout. La géologie vient à notre sécours à travers des séries de siècles incalculables, telles que les demande Darwin. Elle nous montre un grand nombre de fossiles des espèces existantes qui remontent, dit-on à des millions d'années, dans les terrains tertiaires et bien plus avant. Or, on les trouve avec les mêmes caractères qu'aujourd'hui, et les races inter-médiaires qui doivent conduire d'une espèce à l'autre manquent à l'appel de nos théoriciens. Ces races intermédiaires ont beau être enregistrées dans les colonnes de Darwin et de ses disciples, la nature ne les connaît pas. On a trouvé des crânes et des mâchoires humains dans les brèches osseuses, à Moulin-Quignon, qui remontent à la dernière limite des temps historiques, et on a constaté que ces fragments ne s'écartent point des variétés humaines actuel-lement existantes. Il y a eu des espèces existantes autrefois, et éteintes depuis mais la paléontologie les donne pour ce qu'elles sont, pour des êtres qui avaient leur place à part dans l'échelle des espèces, et ne se confondaient ni avec les supérieures, ni avec les inférieures. Conclusion. Le système si retentissant de Darwin ne trouve pas un seul point dans la nature pour s'y appuyer, ni dans les êtres organisés contem-porains, ni dans les âges historiques, ni dans les âges paléontologiques. Nous n'ignorons pas qu'il y a des difficultés sérieuses en histoire natu-relle pour la distinction de certaines espèces mais cette difficulté ne tombe pas sur les espèces d'un ordre élevé, surtout il n'y a aucun doute pour l'homme avec les premières espèces qui le suivent or, c'est là qu'est l'intérêt capital de la question présente, soit qu'on l'avoue, soit qu'on le dissimule. La théorie que nous jugeons n'est donc qu'une hypothèse qui n'a aucun caractère scientifique, que rien ne justifie, mais qui se place sciemment en dehors des faits de la nature, et qui ne peut faire avancer les sciences elle peut faire honneur à l'esprit et aux connaissances approfondies de son auteur mais la pensée principale reste une erreur. Aussi le système de M. Darwin a rencontré la plus vive opposition de | 9 | 0.002725 | 0.018395 |
491.txt | 1,871 | 26 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Cette dernière expression du grand naturaliste est un trait de génie. a Le singe, dit-il encore, est indocile, insensible aux caresses, n'obéit qu'au châtiment, et se place ainsi bien au-dessous du chien on le dompte plutôt qu'on ne le rend privé. On peut le tenir en captivité, mais non en domesticité . A plusieurs animaux on peut communiquer quelque chose des senti-ments doux et délicats de l'attachement au singe, jamais ! Voici la conclusion de notre auteur Le singe est donc plus loin de l'homme que la plupart des autres animaux . Si l'homme vient du singe, pourquoi celui-ci ne reproduit-il plus l'espèce humaine? La nature se déjuge donc, elle donne à elle-même un dé-menti. Le singe du XIX. siècle est le même que celui du temps d'Aristote. Il est immobile. Il est aussi stupide que dans les premiers siècles. On a vu des singes en Afrique se réchauffer avec plaisir près du feu allumé par des voyageurs. Mais leur intelligence De va pas à attiser le feu lorsqu'il s'éteint, à le renouveler en posant de nouvelles branches. Il n'a jamais eu la pensée de se faire quelque chose de raisonné qui soit utile à son espèce, d'avoir un esprit de suite et de prévoyance qui aille au-delà de son instinct d'animal. S'il n'a pas la parole, ce n'est pas seulement parce Dieu lui a refusé les organes de l'articulation, mais surtout parce qu'il ne pense pas. En un mot, il n'est ni parlant, ni perfectible dans son espèce. Or, entre l'être qui pense et celui qui ne pense pas, il y a l'infini on ne trouvera jamais la pensée là où la providence ne l'a pas mise, et là où elle se trouve, elle brille d'un éclat qui lui est propre. L'instinct des animaux a sans doute quelque chose de surprenant, mais il roule dans un petit cercle infranchissable. La pensée humaine n'a pas de limites, avec le raisonnement il relie le passé et l'avenir avec le présent, les choses obscures sont com-parées avec les présentes il s'élève jusqu'à la connaissance de l'harmonie universelle. C'est vraiment l'image de Dieu sur la terre. Hâtons nous de terminer cette douloureuse étude dans ce parallèle humiliant pour la plus noble créature de Dieu. Ce sujet serait moins triste si les adversaires que nous rencontrons ici avaient eu seulement la pensée erronée d'élever le singe jusqu'à nous, ce qui serait déjà une déplorable aberration mais il y a plus, ils voudraient abaisser l'homme jusqu'au singe, en lui refusant la possession de son âme, et ils aspirent à trouver des preuves qui constatent que l'homme n'a qu'un instinct plus développé que le singe mais que sa pensée n'est qu'un fait passager de son organisation matérielle, un effet éphémère qui s'évanouit avec la cause. Serait-ce qu'on désire échapper à la responsabilité humaine, et que toutes les actions sont indifférentes ? V. Système de Huxley. L'anglais Huxley est le continuateur de Darwin. Je viens de lire la traduction française de son livre, qui poursuit par un de ses côtés la thèse du transformisme. | 26 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Cette dernière expression du grand naturaliste est un trait de génie. a Le singe, dit-il encore, est indocile, insensible aux caresses, n'obéit qu'au châtiment, et se place ainsi bien au-dessous du chien on le dompte plutôt qu'on ne le rend privé. On peut le tenir en captivité, mais non en domesticité . A plusieurs animaux on peut communiquer quelque chose des senti-ments doux et délicats de l'attachement au singe, jamais ! Voici la conclusion de notre auteur Le singe est donc plus loin de l'homme que la plupart des autres animaux . Si l'homme vient du singe, pourquoi celui-ci ne reproduit-il plus l'espèce humaine? La nature se déjuge donc, elle donne à elle-même un dé-menti. Le singe du XIX. siècle est le même que celui du temps d'Aristote. Il est immobile. Il est aussi stupide que dans les premiers siècles. On a vu des singes en Afrique se réchauffer avec plaisir près du feu allumé par des voyageurs. Mais leur intelligence De va pas à attiser le feu lorsqu'il s'éteint, à le renouveler en posant de nouvelles branches. Il n'a jamais eu la pensée de se faire quelque chose de raisonné qui soit utile à son espèce, d'avoir un esprit de suite et de prévoyance qui aille au-delà de son instinct d'animal. S'il n'a pas la parole, ce n'est pas seulement parce Dieu lui a refusé les organes de l'articulation, mais surtout parce qu'il ne pense pas. En un mot, il n'est ni parlant, ni perfectible dans son espèce. Or, entre l'être qui pense et celui qui ne pense pas, il y a l'infini on ne trouvera jamais la pensée là où la providence ne l'a pas mise, et là où elle se trouve, elle brille d'un éclat qui lui est propre. L'instinct des animaux a sans doute quelque chose de surprenant, mais il roule dans un petit cercle infranchissable. La pensée humaine n'a pas de limites, avec le raisonnement il relie le passé et l'avenir avec le présent, les choses obscures sont com-parées avec les présentes il s'élève jusqu'à la connaissance de l'harmonie universelle. C'est vraiment l'image de Dieu sur la terre. Hâtons nous de terminer cette douloureuse étude dans ce parallèle humiliant pour la plus noble créature de Dieu. Ce sujet serait moins triste si les adversaires que nous rencontrons ici avaient eu seulement la pensée erronée d'élever le singe jusqu'à nous, ce qui serait déjà une déplorable aberration mais il y a plus, ils voudraient abaisser l'homme jusqu'au singe, en lui refusant la possession de son âme, et ils aspirent à trouver des preuves qui constatent que l'homme n'a qu'un instinct plus développé que le singe mais que sa pensée n'est qu'un fait passager de son organisation matérielle, un effet éphémère qui s'évanouit avec la cause. Serait-ce qu'on désire échapper à la responsabilité humaine, et que toutes les actions sont indifférentes ? V. @Système de Huxley. L'anglais Huxley est le continuateur de Darwin. Je viens de lire la traduction française de son livre, qui poursuit par un de ses côtés la thèse du transformisme. | 26 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Cette dernière expression du grand naturaliste est un trait de génie.e. Le singe, dit-il encore, est indocile, insensible aux caresses, n'obéit qu'au châtiment, et se place ainsi bien au-dessous du chien on le dompte plutôt qu'on ne le rend privé. On peut le tenir en captivité, mais non en domesticité . A plusieurs animaux on peut communiquer quelque chose des senti-ments doux et délicats de l'attachement au singe, jamais@! Voici la conclusion de notre auteur Le singe est donc plus loin de l'homme que la plupart des autres animaux . Si l'homme vient du singe, pourquoi celui-ci ne reproduit-il plus l'espèce humaine? La nature se déjuge donc, elle donne à elle-même un dé-menti. Le singe du XIXe siècle est le même que celui du temps d'Aristote. Il est immobile. Il est aussi stupide que dans les premiers siècles. On a vu des singes en Afrique se réchauffer avec plaisir près du feu allumé par des voyageurs. Mais leur intelligence ne va pas à attiser le feu lorsqu'il s'éteint, à le renouveler en posant de nouvelles branches. Il n'a jamais eu la pensée de se faire quelque chose de raisonné qui soit utile à son espèce, d'avoir un esprit de suite et de prévoyance qui aille au-delà de son instinct d'animal. S'il n'a pas la parole, ce n'est pas seulement parce Dieu lui a refusé les organes de l'articulation, mais surtout parce qu'il ne pense pas. En un mot, il n'est ni parlant, ni perfectible dans son espèce. Or, entre l'être qui pense et celui qui ne pense pas, il y a l'infini on ne trouvera jamais la pensée là où la providence ne l'a pas mise, et là où elle se trouve, elle brille d'un éclat qui lui est propre. L'instinct des animaux a sans doute quelque chose de surprenant, mais il roule dans un petit cercle infranchissable. La pensée humaine n'a pas de limites, avec le raisonnement il relie le passé et l'avenir avec le présent, les choses obscures sont com-parées avec les présentes il s'élève jusqu'à la connaissance de l'harmonie universelle. C'est vraiment l'image de Dieu sur la terre. Hâtons nous de terminer cette douloureuse étude dans ce parallèle humiliant pour la plus noble créature de Dieu. Ce sujet serait moins triste si les adversaires que nous rencontrons ici avaient eu seulement la pensée erronée d'élever le singe jusqu'à nous, ce qui serait déjà une déplorable aberration mais il y a plus, ils voudraient abaisser l'homme jusqu'au singe, en lui refusant la possession de son âme, et ils aspirent à trouver des preuves qui constatent que l'homme n'a qu'un instinct plus développé que le singe mais que sa pensée n'est qu'un fait passager de son organisation matérielle, un effet éphémère qui s'évanouit avec la cause. Serait-ce qu'on désire échapper à la responsabilité humaine, et que toutes les actions sont indifférentes@? V. -Système de Huxley. L'anglais Huxley est le continuateur de Darwin. Je viens de lire la traduction française de son livre, qui poursuit par un de ses côtés la thèse du transformisme. | 26 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Cette dernière expression du grand naturaliste est un trait de génie.e. Le singe, dit-il encore, est indocile, insensible aux caresses, n'obéit qu'au châtiment, et se place ainsi bien au-dessous du chien on le dompte plutôt qu'on ne le rend privé. On peut le tenir en captivité, mais non en domesticité . A plusieurs animaux on peut communiquer quelque chose des senti-ments doux et délicats de l'attachement au singe, jamais@! Voici la conclusion de notre auteur Le singe est donc plus loin de l'homme que la plupart des autres animaux . Si l'homme vient du singe, pourquoi celui-ci ne reproduit-il plus l'espèce humaine? La nature se déjuge donc, elle donne à elle-même un dé-menti. Le singe du XIXe siècle est le même que celui du temps d'Aristote. Il est immobile. Il est aussi stupide que dans les premiers siècles. On a vu des singes en Afrique se réchauffer avec plaisir près du feu allumé par des voyageurs. Mais leur intelligence ne va pas à attiser le feu lorsqu'il s'éteint, à le renouveler en posant de nouvelles branches. Il n'a jamais eu la pensée de se faire quelque chose de raisonné qui soit utile à son espèce, d'avoir un esprit de suite et de prévoyance qui aille au-delà de son instinct d'animal. S'il n'a pas la parole, ce n'est pas seulement parce Dieu lui a refusé les organes de l'articulation, mais surtout parce qu'il ne pense pas. En un mot, il n'est ni parlant, ni perfectible dans son espèce. Or, entre l'être qui pense et celui qui ne pense pas, il y a l'infini on ne trouvera jamais la pensée là où la providence ne l'a pas mise, et là où elle se trouve, elle brille d'un éclat qui lui est propre. L'instinct des animaux a sans doute quelque chose de surprenant, mais il roule dans un petit cercle infranchissable. La pensée humaine n'a pas de limites, avec le raisonnement il relie le passé et l'avenir avec le présent, les choses obscures sont com-parées avec les présentes il s'élève jusqu'à la connaissance de l'harmonie universelle. C'est vraiment l'image de Dieu sur la terre. Hâtons nous de terminer cette douloureuse étude dans ce parallèle humiliant pour la plus noble créature de Dieu. Ce sujet serait moins triste si les adversaires que nous rencontrons ici avaient eu seulement la pensée erronée d'élever le singe jusqu'à nous, ce qui serait déjà une déplorable aberration mais il y a plus, ils voudraient abaisser l'homme jusqu'au singe, en lui refusant la possession de son âme, et ils aspirent à trouver des preuves qui constatent que l'homme n'a qu'un instinct plus développé que le singe mais que sa pensée n'est qu'un fait passager de son organisation matérielle, un effet éphémère qui s'évanouit avec la cause. Serait-ce qu'on désire échapper à la responsabilité humaine, et que toutes les actions sont indifférentes@? V. -Système de Huxley. L'anglais Huxley est le continuateur de Darwin. Je viens de lire la traduction française de son livre, qui poursuit par un de ses côtés la thèse du transformisme. | 26 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Cette dernière expression du grand naturaliste est un trait de génie.e. Le singe, dit-il encore, est indocile, insensible aux caresses, n'obéit qu'au châtiment, et se place ainsi bien au-dessous du chien on le dompte plutôt qu'on ne le rend privé. On peut le tenir en captivité, mais non en domesticité . A plusieurs animaux on peut communiquer quelque chose des senti-ments doux et délicats de l'attachement au singe, jamais! Voici la conclusion de notre auteur Le singe est donc plus loin de l'homme que la plupart des autres animaux . Si l'homme vient du singe, pourquoi celui-ci ne reproduit-il plus l'espèce humaine? La nature se déjuge donc, elle donne à elle-même un dé-menti. Le singe du XIXe siècle est le même que celui du temps d'Aristote. Il est immobile. Il est aussi stupide que dans les premiers siècles. On a vu des singes en Afrique se réchauffer avec plaisir près du feu allumé par des voyageurs. Mais leur intelligence ne va pas à attiser le feu lorsqu'il s'éteint, à le renouveler en posant de nouvelles branches. Il n'a jamais eu la pensée de se faire quelque chose de raisonné qui soit utile à son espèce, d'avoir un esprit de suite et de prévoyance qui aille au-delà de son instinct d'animal. S'il n'a pas la parole, ce n'est pas seulement parce Dieu lui a refusé les organes de l'articulation, mais surtout parce qu'il ne pense pas. En un mot, il n'est ni parlant, ni perfectible dans son espèce. Or, entre l'être qui pense et celui qui ne pense pas, il y a l'infini on ne trouvera jamais la pensée là où la providence ne l'a pas mise, et là où elle se trouve, elle brille d'un éclat qui lui est propre. L'instinct des animaux a sans doute quelque chose de surprenant, mais il roule dans un petit cercle infranchissable. La pensée humaine n'a pas de limites, avec le raisonnement il relie le passé et l'avenir avec le présent, les choses obscures sont com-parées avec les présentes il s'élève jusqu'à la connaissance de l'harmonie universelle. C'est vraiment l'image de Dieu sur la terre. Hâtons nous de terminer cette douloureuse étude dans ce parallèle humiliant pour la plus noble créature de Dieu. Ce sujet serait moins triste si les adversaires que nous rencontrons ici avaient eu seulement la pensée erronée d'élever le singe jusqu'à nous, ce qui serait déjà une déplorable aberration mais il y a plus, ils voudraient abaisser l'homme jusqu'au singe, en lui refusant la possession de son âme, et ils aspirent à trouver des preuves qui constatent que l'homme n'a qu'un instinct plus développé que le singe mais que sa pensée n'est qu'un fait passager de son organisation matérielle, un effet éphémère qui s'évanouit avec la cause. Serait-ce qu'on désire échapper à la responsabilité humaine, et que toutes les actions sont indifférentes? V. -Système de Huxley. L'anglais Huxley est le continuateur de Darwin. Je viens de lire la traduction française de son livre, qui poursuit par un de ses côtés la thèse du transformisme. | 7 | 0.002347 | 0.012153 |
446.txt | 1,829 | ixlj INSTRUCTIONS Dans la seconde, ou aurait classé tous les mots qui expri-maient l'existence, l'état, crst-à-dire l'être ensuite ceux qui expriment la possession et l'action et on les aurait appelés des VERBES. Dans la troisième , on aurait classé tous les mots qui, n'étant ni noms ni verbes, se joignent avec eux pour en exprimer une circonstance , une particularité, un rapport et on les aurait appe-lés des COMPLÉTIFS ou des PARTICULES. Tel aurait été , ce me semble , l'orùre grammatical que ces langues auraient pu adopter et tel est celui qu'on pourrait donner, même aujourd'hui, à plusieurs langues sauvages, à celle des enfans , et a celle des nègres Monsieur -' venir - demain. - Voilure - alla cc -vile.- Moi - boire - - bien. a - Vuns- marcher- mai, etc., etc. Voilà comme ces derniers vous parlent. Qu'on fasse l'analyse de ces phrases, et l'on aura bientôt connu les trois parties d'o-raison de cette langue on en aura appris toute la gram-maire. Monsieur est un NOM , parce qu'il désigne une personne - - Venir est un VERnE, parce qu'il désigne une action - Demain est une PARTICULE, parce qu'il n'est ni NOM ni VERBE, et qu'il fait un sens avec le mot venir. Mais supposons que ce même nègre reste long-temps en France, que sa laugue brute, pour ainsi dire, de-vienne exacte el élégante, qu'elle se perfectionne , 'Ju'cllc acquière l'expression des rapports les plus compliqués ire. On sait qu'il y a des langues dans lesquelles les sub-stantifs insecte et montagne servent à exprimer les ad-jectifs petit et grand ainsi ils disent homme insecte, homme montagne. Nous-mêmes nous disons souvent il est un aigle, un géant, au lieu de dire il est clair-voyant, ou grand. Les Chinois, pour exprimer une poule sauvage, réunissentlcs signes de poule et de bois, pour homme sauvage, ceu-t d'homme el de bois. | ixlj INSTRUCTIONS Dans la seconde, ou aurait classé tous les mots qui expri-maient l'existence, l'état, c@rst-à-dire l'être ensuite ceux qui expriment la possession et l'action et on les aurait appelés des VERBES. Dans la troisième , on aurait classé tous les mots qui, n'étant ni noms ni verbes, se joignent avec eux pour en exprimer une circonstance , une particularité, un rapport et on les aurait appe-lés des COMPLÉTIFS ou des PARTICULES. Tel aurait été , ce me semble , l'orùre grammatical que ces langues auraient pu adopter et tel est celui qu'on pourrait donner, même aujourd'hui, à plusieurs langues sauvages, à celle des enfans , et a celle des nègres Monsieur -' venir - demain. - Voilure - alla cc -vile.- Moi - boire - - bien. a - Vuns- marcher- mai, etc., etc. Voilà comme ces derniers vous parlent. Qu'on fasse l'analyse de ces phrases, et l'on aura bientôt connu les trois parties d'o-raison de cette langue on en aura appris toute la gram-maire. Monsieur est un NOM , parce qu'il désigne une personne - - Venir est un VERnE, parce qu'il désigne une action - Demain est une PARTICULE, parce qu'il n'est ni NOM ni VERBE, et qu'il fait un sens avec le mot venir. Mais supposons que ce même nègre reste long-temps en France, que sa laugue brute, pour ainsi dire, de-vienne exacte el élégante, qu'elle se perfectionne , 'Ju'cllc acquière l'expression des rapports les plus compliqués ire. On sait qu'il y a des langues dans lesquelles les sub-stantifs insecte et montagne servent à exprimer les ad-jectifs petit et grand ainsi ils disent homme insecte, homme montagne. Nous-mêmes nous disons souvent il est un aigle, un géant, au lieu de dire il est clair-voyant, ou grand. Les Chinois, pour exprimer une poule sauvage, réunissent@lcs signes de poule et de bois, pour homme sauvage, ceu-t d'homme el de bois. | #### INSTRUCTIONS Dans la seconde, ou aurait classé tous les mots qui expri-maient l'existence, l'état, c'est-à-dire l'être ensuite ceux qui expriment la possession et l'action et on les aurait appelés des VERBES. Dans la troisième@, on aurait classé tous les mots qui, n'étant ni noms ni verbes, se joignent avec eux pour en exprimer une circonstance@, une particularité, un rapport et on les aurait appe-lés des COMPLÉTIFS ou des PARTICULES. Tel aurait été@, ce me semble@, l'ordre grammatical que ces langues auraient pu adopter et tel est celui qu'on pourrait donner, même aujourd'hui, à plusieurs langues sauvages, à celle des enfans@, et à celle des nègres Monsieur -@@venir -@demain. -@Voiture -@all@@er -vite. -Moi ########################## ######## -mal, etc., etc. Voilà comme ces derniers vous parlent. Qu'on fasse l'analyse de ces phrases, et l'on aura bientôt connu les trois parties d'o-raison de cette langue on en aura appris toute la gram-maire. Monsieur est un NOM@, parce qu'il désigne une personne@@ -@Venir est un VERBE, parce qu'il désigne une action -@Demain est une PARTICULE, parce qu'il n'est ni NOM ni VERBE, et qu'il fait un sens avec le mot venir. Mais supposons que ce même nègre reste long-temps en France, que sa langue brute, pour ainsi dire, de-vienne exacte et élégante, qu'elle se perfectionne@, @qu'elle acquière l'expression des rapports les plus compliqués tre. On sait qu'il y a des langues dans lesquelles les sub-stantifs insecte et montagne servent à exprimer les ad-jectifs petit et grand ainsi ils disent homme insecte, homme montagne. Nous-mêmes nous disons souvent il est un aigle, un géant, au lieu de dire il est clair-voyant, ou grand. Les Chinois, pour exprimer une poule sauvage, réunissent les signes de poule et de bois, pour homme sauvage, ceu@x d'homme et de bois. | ixlj INSTRUCTIONS Dans la seconde, ou aurait classé tous les mots qui expri-maient l'existence, l'état, c'est-à-dire l'être ensuite ceux qui expriment la possession et l'action et on les aurait appelés des VERBES. Dans la troisième@, on aurait classé tous les mots qui, n'étant ni noms ni verbes, se joignent avec eux pour en exprimer une circonstance@, une particularité, un rapport et on les aurait appe-lés des COMPLÉTIFS ou des PARTICULES. Tel aurait été@, ce me semble@, l'ordre grammatical que ces langues auraient pu adopter et tel est celui qu'on pourrait donner, même aujourd'hui, à plusieurs langues sauvages, à celle des enfans@, et à celle des nègres Monsieur -@@venir -@demain. -@Voiture -@all@@er -vite. -Moi - boire - - bien. a - Vuns marcher -mal, etc., etc. Voilà comme ces derniers vous parlent. Qu'on fasse l'analyse de ces phrases, et l'on aura bientôt connu les trois parties d'o-raison de cette langue on en aura appris toute la gram-maire. Monsieur est un NOM@, parce qu'il désigne une personne@@ -@Venir est un VERBE, parce qu'il désigne une action -@Demain est une PARTICULE, parce qu'il n'est ni NOM ni VERBE, et qu'il fait un sens avec le mot venir. Mais supposons que ce même nègre reste long-temps en France, que sa langue brute, pour ainsi dire, de-vienne exacte et élégante, qu'elle se perfectionne@, @qu'elle acquière l'expression des rapports les plus compliqués tre. On sait qu'il y a des langues dans lesquelles les sub-stantifs insecte et montagne servent à exprimer les ad-jectifs petit et grand ainsi ils disent homme insecte, homme montagne. Nous-mêmes nous disons souvent il est un aigle, un géant, au lieu de dire il est clair-voyant, ou grand. Les Chinois, pour exprimer une poule sauvage, réunissent les signes de poule et de bois, pour homme sauvage, ceu@x d'homme et de bois. | ixlj INSTRUCTIONS Dans la seconde, ou aurait classé tous les mots qui expri-maient l'existence, l'état, c'est-à-dire l'être ensuite ceux qui expriment la possession et l'action et on les aurait appelés des VERBES. Dans la troisième, on aurait classé tous les mots qui, n'étant ni noms ni verbes, se joignent avec eux pour en exprimer une circonstance, une particularité, un rapport et on les aurait appe-lés des COMPLÉTIFS ou des PARTICULES. Tel aurait été, ce me semble, l'ordre grammatical que ces langues auraient pu adopter et tel est celui qu'on pourrait donner, même aujourd'hui, à plusieurs langues sauvages, à celle des enfans, et à celle des nègres Monsieur -venir -demain. -Voiture -aller -vite. -Moi - boire - - bien. a - Vuns marcher -mal, etc., etc. Voilà comme ces derniers vous parlent. Qu'on fasse l'analyse de ces phrases, et l'on aura bientôt connu les trois parties d'o-raison de cette langue on en aura appris toute la gram-maire. Monsieur est un NOM, parce qu'il désigne une personne -Venir est un VERBE, parce qu'il désigne une action -Demain est une PARTICULE, parce qu'il n'est ni NOM ni VERBE, et qu'il fait un sens avec le mot venir. Mais supposons que ce même nègre reste long-temps en France, que sa langue brute, pour ainsi dire, de-vienne exacte et élégante, qu'elle se perfectionne, qu'elle acquière l'expression des rapports les plus compliqués tre. On sait qu'il y a des langues dans lesquelles les sub-stantifs insecte et montagne servent à exprimer les ad-jectifs petit et grand ainsi ils disent homme insecte, homme montagne. Nous-mêmes nous disons souvent il est un aigle, un géant, au lieu de dire il est clair-voyant, ou grand. Les Chinois, pour exprimer une poule sauvage, réunissent les signes de poule et de bois, pour homme sauvage, ceux d'homme et de bois. | 45 | 0.024986 | 0.115274 |
320.txt | 1,820 | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans cherchera me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose surles mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland , elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs i . Si Roland, après le fo août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. Ou touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple , après avoir combattu pour ses droits , séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont i Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-tare à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher@a me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton , tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis-@cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fecùeté que mon mari avec plus de souplesse j mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur@les mêmes priucipes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland@, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple@, après avoir combattu pour ses droits@, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton@, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse@@ mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland@, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple@, après avoir combattu pour ses droits@, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton@, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse@@ mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux. | SUR MADAME ROLAND. XXIX madame Roland, elle avait dans le caractère cette élé-vation qui dédaigne la ruse, et dans le coeur cette sen-sibilité généreuse qui déplore tous les excès et s'attendrit sur tous les malheurs 1 . Si Roland, après le 10 août, fut reporté au ministère par le parti triomphant, c'est qu'on avait besoin de son activité, de ses talens, de son nom c'est qu'on voulait se servir encore de sa popularité avant de la détruire. On touchait à cette époque des révolu-tions où le peuple, après avoir combattu pour ses droits, séduit par des ambitieux, égaré par des pervers, immole sans pitié ses premiers défenseurs. Comment cet inévi-table résultat échappait-il à la prévoyance de Roland et de ses amis ? Il faut s'arrêter un moment ici pour con-sidérer les causes d'un aveuglement que bien d'autres partageaient avant eux. En France, dans les années qui précédèrent la révo-lution, un sentiment de bienveillance était entré dans tous les coeurs. Les classes instruites de la société professaient les opinions les plus honorables pour l'espèce humaine on croyait et l'on avait raison de croire que les hommes deviennent meilleurs en s'éclairant mais on oubliait trop que les lumières et l'esprit de modération qui les suit sont 1 Madame Roland, dans un fragment inédit qui n'était point de na-ture à voir le jour, s'exprime ainsi sur son propre compte Je ne m'abaisserai jamais à dissimuler mon caractère ou mes principes, et sans chercher à me montrer, je me laisse connaître, parce qu'il serait indigne de moi de me cacher. Quelques lignes plus bas elle ajoute, en parlant de Roland C'est un véritable homme de bien, instruit, laborieux, sévère comme Caton, tout aussi opiniâtre dans ses idées, et aussi dur dans la répartie, mais peut-être moins précis dans la dis- cussion. Quant à moi, j'ai bien autant de fermeté que mon mari avec plus de souplesse mon énergie a des formes plus douces, mais elle repose sur les mêmes principes je choque moins et je pénètre mieux. | 19 | 0.009567 | 0.040761 |
334.txt | 1,820 | 4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nos intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allaitfondre sur latête des citoyens? onn'en est pas moins ardent àsigner. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve | 4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de no@s intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que foutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité , en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui, les accompagnent jusqu'au détachement là', on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas , il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse , un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre , d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant ! On retourne à l'autel de la patrie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait@fondre sur la@tête des citoyens? on@n'en est pas moins ardent à@signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve | ### ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve | 4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité@, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui@ les accompagnent jusqu'au détachement là@, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas@, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse@, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre@, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant@! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve | 4o4 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES rons pas de rendre compte de ce que nous avons vu, de la tranquillité qui règne au Champ-de-Mars et loin de vous empêcher de faire votre pétition, si l'on vous troublait, nous vous aiderions de la force publique. Si vous doutez de nous intentions, nous vous offrons de rester en ôtage parmi vous jusqu'à ce que toutes les signatures soient apposées. Un citoyen leur donna lecture de la pétition ils la trouvè-rent conforme aux principes ils dirent même qu'ils la signe-raient s'ils ne se trouvaient pas en fonctions. Deux citoyens avaient été arrêtés précédemment à cause d'une rixe avec l'un des aides-de-camp du général ceux qui avaient été témoins de l'arrestation, représentèrent aux officiers munipaux qu'elle était injuste et imméritée ceux-ci engagèrent l'Assemblée à nommer une députation pour aller les réclamer à la municipalité, en leur promettant justice et douze commissaires et les officiers municipaux partent entourés d'un grand nombre des pétitionnaires, qui les accompagnent jusqu'au détachement là, on se prend la main, et l'on se quitte de la manière la plus amicale. Les officiers municipaux promettent de faire retirer les troupes, et ils l'exécutent peu d'instans après, le Champ-de-Mars fut encore libre et tranquille. Il est ici un trait que nous n'omettrons pas, il faut être juste avant que la troupe se fût retirée, un jeune homme franchissait le glacis en pré-sence du bataillon, et quelques grenadiers l'arrêtant avec rudesse, un d'eux l'atteint de sa baïonnette M. Lefeuvre, d'Arles, commandant le bataillon, accourt à toute bride, et renvoie les soldats à leur poste. Le peuple applaudit et crie Bravo, commandant! On retourne à l'autel de la partie, et l'on continue à signer. Les jeunes gens s'amusent à des danses ils font des ronds en chantant l'air Ça ira. Survient un orage le ciel vou-lait-il présager celui qui allait fondre sur la tête des citoyens? on n'en est pas moins ardent à signer. La pluie cesse, le ciel re-devient calme et serein en moins de deux heures il se trouve | 15 | 0.007321 | 0.032609 |
308.txt | 1,845 | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. @Us les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | ########### ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | -201 -d'une ovation. Il se montra digne de ces honneurs. Ce fut lui qui, le 23 octobre 1793, soutenu d'un certain nombre d'impies, monta dans la chaire de Saint-Remi et y fit entendre d'affreux blasphèmes Peuple, s'écria-t-il, tu as été trompé par des prê-tres fanatiques ou hypocrites depuis des siècles. Il n'y a point de Dieu. L'homme mort, tout est fini l'âme ne lui survit point... Ces paroles étranges furent le signal de profanations qui surpas-sèrent tout ce qu'on pouvait attendre de la plus insolente impiété. A la chute du jour ces vils révolutionnaires, qui se glorifiaient, du nom de sans-culottes, font soudainement irruption dans l'é-glise de Saint-Remi ils courent au mausolée, en forcent la porte, en tirent la châsse, et, après en avoir enlevé les précieux orne-ments, ils la brisent. Alors reparut à la lumière ce corps véné-rable, desséché, mais intact, et dont les ossements, tous d'une odeur suave et d'une blancheur éclatante, avaient conservé leur ordre et leur solidité naturelle après treize cents ans de sépul-ture. A cette vue quelques-uns des profanateurs tremblèrent d'abord mais bientôt l'impunité de l'attentat ranima leur sacri-lège audace ils tirent le saint corps, le disloquent, le mettent en pièces, le foulent aux pieds, le chargent de malédictions, et exercent sur ces restes sacrés autant d'infamies que les démons eux-mêmes en eussent pu imaginer. Quelques personnes pieuses s'étaient mêlées à ces forcenés perdues dans la foule, à la faveur de la nuit qui arrivait, elles parvinrent à soustraire quelques parties de ces précieuses reliques. Les profanateurs couronnèrent leur horrible fête par un der nier attentat qui devait détruire à jamais les dépouilles mor-telles de S. Rémi. Ils les réunirent dans leur suaire et les jetèrent dans une fosse du cimetière voisin, entre les corps de deux soldats qui venaient de mourir à l'hôpital, de manière que ces ossements sacrés eussent l'un des cadavres sous eux et l'autre dessus. Il était naturellement impossible que la dé-composition des deux cadavres n'agît pas sur le corps du saint. Dieu y pourvut. Vingt mois après cette sépulture impie, apparu-rent quelques jours de calme et de tranquillité. La religion, qui veillait toujours sur le sacré dépôt, profita du moment favorable. | 2 | 0.00088 | 0.004854 |
309.txt | 1,845 | -203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de | -203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est ajuste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la Tille. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ardre de | ############ Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est @juste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la ville. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ordre de | -203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est @juste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la ville. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ordre de | -203-Rocroy, Château-Portien, Attigny, Rethel, Mouzon, Bouillon, Epernay, Ay, Fîmes, enfin Montfaucon, simple bourg, mais justement célèbre par son chapitre. Le diocèse comptait 477 paroisses, 360 annexes, 7 chapitres, 24 abbayes, dont les princi-pales après celles de Reims étaient celles de Bâle, d'Haut-villers, de Saint-Martin-d'Epernay, de Signy, de Sept-Fontaines, pour les hommes, et d'Avenay pour les femmes. L'archevêque portait les titres de duc de Reims et de premier pair de France, de primat de la Gaule Belgique, de légat-né du saint Siège on conçoit qu'une révolution politique n'a pu lui enlever ces deux derniers titres. A lui seul, comme successeur de l'apôtre des Francs, appartenait incontestablement, et sans doute appartiendra toujours le droit de sacrer les rois de France. Enfin il avait pour suffragants les évêques de Soissons, de Châ-lons, de Laon, de Senlis, de Noyon, de Beauvais, d'Amiens, de Boulogne. Il est juste de donner aussi quelques renseignements sur ce qu'étaient la ville et le diocèse de Châlons dans les temps qui ont précédé les ravages de la révolution. Châlons comptait trois chapitres 1° celui de la cathédrale sous l'invocation de S. Etienne, premier martyr, 30 chanoines 2° celui de Notre-Dame, sup-primé 3° celui de la Sainte-Trinité, aussi supprimé. Les deux églises de Saint-Etienne et de Notre-Dame sont des monuments remarquables dignes des siècles de foi qui les ont élevés. L'ancien Châlons avait onze paroisses Notre-Dame, Saint-Loup, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Nicaise, Saint-Eloi, Sainte-Marguerite, Sainte-Catherine, Saint-Antoine, Saint-Nicolas, Saint-Sulpice, la Sainte-Trinité. Les huit dernières ont été sup-primées, et leurs églises démolies. Aux quatre premières ajoutons la cathédrale, érigée en paroisse, il restera cinq paroisses pour la ville. Châlons avait aussi, 1° trois abbayes d'hommes Saint-Pierre au Mont, ordre de Saint-Benoît Toussaint, Ordre des chanoines réguliers Génovéfins une autre abbaye du même ordre dans le faubourg de Saint-Memmie, toutes trois détruites et démolies. 2° Cinq couvents d'hommes Augustins Cordelière, ordre de | 3 | 0.001419 | 0.008 |
335.txt | 1,820 | ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier deSaint-Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculifpoursa-voir si je Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit | ET PIÈCES OFFICIELLES. - 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille , d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons , disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver-@tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons n plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres , il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci-@toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas n dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de@Saint-@Louis veut répondre que tout y est calme il est inter-@rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre n était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re-@mettre si vous voulez la porter au pouvoir exéculif@pour@sa-@voir si je @Vai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue Il qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon-@néte citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres , de se Il retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du Il centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de-@ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge a et ce signal-du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit | ET PIÈCES OFFICIELLES.@@ 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille@, d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons@, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons@@ plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres@, il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci- toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas@@ dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de Saint- Louis veut répondre que tout y est calme il est inter- rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre@@ était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue @@@qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon- nête citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres@, de se@@@ retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du @@@centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de- ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge@@ et ce signal du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit | ET PIÈCES OFFICIELLES.@@ 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille@, d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons@, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons@@ plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres@, il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci- toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas@@ dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de Saint- Louis veut répondre que tout y est calme il est inter- rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre@@ était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue @@@qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon- nête citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres@, de se@@@ retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du @@@centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de- ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge@@ et ce signal du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit | ET PIÈCES OFFICIELLES. 405 plus de cinquante mille personnes dans la plaine c'était des mères de famille, d'intéressantes citoyennes c'était une de ces assemblées majestueuses et touchantes, telles qu'on en voyait à Athènes et à Rome. Les commissaires députés vers la municipalité reviennent. Nous tenons de deux d'entr'eux les détails suivans Nous parvenons, disent-ils, à la salle d'audience à travers une forêt de baïonnettes les trois municipaux nous aver- tissent d'attendre, ils entrent, et nous ne les revoyons plus. Le corps municipal sort Nous sommes compromis, dit un des membres, il faut agir sévèrement. Un d'entre nous, chevalier de Saint-Louis, annonce au maire que l'objet de notre mission était de réclamer plusieurs ci- toyens honnêtes pour qui les trois municipaux avaient promis de s'intéresser. Le maire répond qu'il n'entre pas dans ces promesses, et qu'il va marcher au Champ de la Fédération pour y mettre la paix. Le chevalier de Saint- Louis veut répondre que tout y est calme il est inter- rompu par un municipal, qui lui demande d'un ton de mépris quelle était la croix qu'il portait, et de quel ordre était le ruban qui l'attachait c'était un ruban tricolore . C'est une croix de Saint-Louis, répond le chevalier, que j'ai décorée du ruban national je suis prêt à vous la re- mettre si vous voulez la porter au pouvoir exécutif pour sa- voir si je l'ai bien gagnée. M. le maire dit à son collègue qu'il connaissait ce chevalier de Saint-Louis pour un hon- nête citoyen, et qu'il le priait, ainsi que les autres, de se retirer. Sur ces entrefaites, le capitaine de la troupe du centre du bataillon de Bonne-Nouvelle vint dire que le Champ-de-Mars n'était rempli que de brigands un de nous lui dit qu'il en imposait. Là-dessus, la municipalité ne voulut plus nous entendre. Descendus de l'hôtel-de- ville, nous aperçûmes à une des fenêtres le drapeau rouge et ce signal du massacre, qui devait inspirer un sentiment de douleur à ceux qui allaient marcher à sa suite, produisit | 39 | 0.019481 | 0.095109 |
447.txt | 1,829 | PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES etles CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en- | PRÉLIMINAIRES. XXÎÎ soit par l'usage comme celle des enfans , soit par l'étude de la grammaire @@que ce nègre enfin nous dise - Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, - Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-rue française , n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales ét primitives du discours qu'elle ne l'élait auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un Noit quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VEREE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'advcrbe de temps . Nell1, VERSE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plne célèbres de l'antiquité 11e reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours , les NOMS, les VERBES et@les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tete et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Sioï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. @n. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou drais qu'on fit connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le lfOM en général ni le verbe et le farticipe séparément, mais le VERBE en général ni la prépesition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur lun en- | PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans@, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -@Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -@Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française@, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NO@M quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . N@@OM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité @ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours@, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou@drais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le @NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en- | PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans@, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -@Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -@Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française@, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NO@M quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . N@@OM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité @ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours@, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je vou@drais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le @NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en- | PRÉLIMINAIRES. xxji soit par l'usage comme celle des enfans, soit par l'étude de la grammaire , que ce nègre enfin nous dise -Mon-sieur viendra demain, au lieu de dire, -Monsieur venir demain, il est sûr que cette phrase, quoique deve-nue française, n'est pas moins réductible aux trois mêmes parties radicales et primitives du discours qu'elle ne l'était auparavant. En effet, le mot monsieur sera toujours un NOM quoique la grammaire puisse l'appeler ensuite substan-tif masculin, etc. Viendra sera toujours un VERBE quoique la grammaire puisse y ajouter ensuite les rap-ports de troisième personne, de singulier, de futur, d'indicatif, etc. Demain sera toujours une PARTICULE, quoique la grammaire puisse la déterminer ensuite avec la dénomination d'adverbe de temps . NOM, VERBE et PARTICULE sont donc la grammaire fondamentale et primitive de toutes les langues. Les plus fameux philosophes, les plus grands orateurs, et les grammairiens les plus célèbres de l'antiquité ne reconnaissent que trois parties pour premiers élémens du discours, les NOMS, les VERBES et les CONJONCTIONS. C'est Denys d'Halicarnasse qui nous l'apprend, en admettant lui-même cette simple division. Il cite l'autorité d'Aris-tote et de Théodecte, et il ajoute que ce furent les Stoï-ciens qui les premiers admirent quatre élémens dans le discours, en séparant les articles des conjonctions. Ceux qui leur succédèrent multiplièrent encore ces divi-sions et les élémens du discours. Voyez Denys d'Halicar-nasse, de Structurd orationis, ch. II. Or, cette division naturelle, simple et facile, est celle que je voudrais qu'on fît connaître aux enfans avant de leur présenter aucun traité de grammaire. Ils ne devraient pas nommer, du premier jour, l'adjectif, le substantif, le pronom, mais le NOM en général ni le verbe et le participe séparément, mais le VERBE en général ni la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjec-tion, mais simplement la PARTICULE. Il faut toujours que notre esprit se porte sur jun en- | 40 | 0.02 | 0.104225 |
321.txt | 1,820 | xxx NOTICE le résultat du temps et de l'expérience. La France ayant joui d'un long repos , on avait perdu la mémoire des horreurs de la Ligue, on plaisantait des troubles de la Fronde. Les plus sensés croyaient à la possibilité d'opérer une réforme sans secousses et des révolutions sans excès ils auraient rougi de faire entrer les passions des hommes comme ombres dans le tableau des biens qu'on voulait devoir à leurs vertus. On ne réfléchissaitpoint assez que ces passions, qui sont sans danger quand la nature du gouvernement a prévu leur action , s'usent en s'exhalant dans la li-berté dont jouissent ou doivent jouir les Etats constitu-tionnels mais qu'en Fiance, après tant d'années d'un pouvoir absdlu, le peuple sortirait violemment d'un état de contrainte où l'avait retenu la force. Quelques - unes des premières scènes de la révolution auraient pu dessiller les yeux, si des hommes nouveaux se succédant sans cesse, l'expérience des premiers ne fût pas restée sans fruit pour les seconds. Après le 10 août, les Girondins se livraient encore aux plus trompeuses espé-rances après l'abolition de la royauté, ils s'écriaient avec enthousiasme Voilà la république I Ils s'imaginaient qu'on ordonne par un décret à tout un peuple de changer ses usages et d'avoir des vertus. Cette république , dont leurs nobles illusions fondaient la durée sur la justice, sur le désintéressement, sur l'amour de la patrie et de la liberté, allait naître au milieu des proscriptions de Sylla pour expirer bientôt devant le génie de César. Le règne de la terreur approchait à la place de l'ordre on voulait l'anarchie , au lieu de loi on demandait du sang, et quand Roland parlait d'humanité, la commune préparait les massacres de septembre. Le ministre dont l'impuissante autorité n'avait pu prévenir les massacres, | xxx NOTICE le résultat du temps et de l'expérience. La France ayant joui d'un long repos , on avait perdu la mémoire des horreurs de la Ligue, on plaisantait des troubles de la Fronde. Les plus sensés croyaient à la possibilité d'opérer une réforme sans secousses et des révolutions sans excès ils auraient rougi de faire entrer les passions des hommes comme ombres dans le tableau des biens qu'on voulait devoir à leurs vertus. On ne réfléchissait@point assez que ces passions, qui sont sans danger quand la nature du gouvernement a prévu leur action , s'usent en s'exhalant dans la li-berté dont jouissent ou doivent jouir les Etats constitu-tionnels mais qu'en Fiance, après tant d'années d'un pouvoir absdlu, le peuple sortirait violemment d'un état de contrainte où l'avait retenu la force. Quelques - unes des premières scènes de la révolution auraient pu dessiller les yeux, si des hommes nouveaux se succédant sans cesse, l'expérience des premiers ne fût pas restée sans fruit pour les seconds. Après le 10 août, les Girondins se livraient encore aux plus trompeuses espé-rances après l'abolition de la royauté, ils s'écriaient avec enthousiasme Voilà la république I Ils s'imaginaient qu'on ordonne par un décret à tout un peuple de changer ses usages et d'avoir des vertus. Cette république , dont leurs nobles illusions fondaient la durée sur la justice, sur le désintéressement, sur l'amour de la patrie et de la liberté, allait naître au milieu des proscriptions de Sylla pour expirer bientôt devant le génie de César. Le règne de la terreur approchait à la place de l'ordre on voulait l'anarchie , au lieu de loi on demandait du sang, et quand Roland parlait d'humanité, la commune préparait les massacres de septembre. Le ministre dont l'impuissante autorité n'avait pu prévenir les massacres, | ########## le résultat du temps et de l'expérience. La France ayant joui d'un long repos@, on avait perdu la mémoire des horreurs de la Ligue, on plaisantait des troubles de la Fronde. Les plus sensés croyaient à la possibilité d'opérer une réforme sans secousses et des révolutions sans excès ils auraient rougi de faire entrer les passions des hommes comme ombres dans le tableau des biens qu'on voulait devoir à leurs vertus. On ne réfléchissait point assez que ces passions, qui sont sans danger quand la nature du gouvernement a prévu leur action@, s'usent en s'exhalant dans la li-berté dont jouissent ou doivent jouir les Etats constitu-tionnels mais qu'en France, après tant d'années d'un pouvoir absolu, le peuple sortirait violemment d'un état de contrainte où l'avait retenu la force. Quelques@-@unes des premières scènes de la révolution auraient pu dessiller les yeux, si des hommes nouveaux se succédant sans cesse, l'expérience des premiers ne fût pas restée sans fruit pour les seconds. Après le 10 août, les Girondins se livraient encore aux plus trompeuses espé-rances après l'abolition de la royauté, ils s'écriaient avec enthousiasme Voilà la république ! Ils s'imaginaient qu'on ordonne par un décret à tout un peuple de changer ses usages et d'avoir des vertus. Cette république@, dont leurs nobles illusions fondaient la durée sur la justice, sur le désintéressement, sur l'amour de la patrie et de la liberté, allait naître au milieu des proscriptions de Sylla pour expirer bientôt devant le génie de César. Le règne de la terreur approchait à la place de l'ordre on voulait l'anarchie@, au lieu de loi on demandait du sang, et quand Roland parlait d'humanité, la commune préparait les massacres de septembre. Le ministre dont l'impuissante autorité n'avait pu prévenir les massacres, | xxx NOTICE le résultat du temps et de l'expérience. La France ayant joui d'un long repos@, on avait perdu la mémoire des horreurs de la Ligue, on plaisantait des troubles de la Fronde. Les plus sensés croyaient à la possibilité d'opérer une réforme sans secousses et des révolutions sans excès ils auraient rougi de faire entrer les passions des hommes comme ombres dans le tableau des biens qu'on voulait devoir à leurs vertus. On ne réfléchissait point assez que ces passions, qui sont sans danger quand la nature du gouvernement a prévu leur action@, s'usent en s'exhalant dans la li-berté dont jouissent ou doivent jouir les Etats constitu-tionnels mais qu'en France, après tant d'années d'un pouvoir absolu, le peuple sortirait violemment d'un état de contrainte où l'avait retenu la force. Quelques@-@unes des premières scènes de la révolution auraient pu dessiller les yeux, si des hommes nouveaux se succédant sans cesse, l'expérience des premiers ne fût pas restée sans fruit pour les seconds. Après le 10 août, les Girondins se livraient encore aux plus trompeuses espé-rances après l'abolition de la royauté, ils s'écriaient avec enthousiasme Voilà la république ! Ils s'imaginaient qu'on ordonne par un décret à tout un peuple de changer ses usages et d'avoir des vertus. Cette république@, dont leurs nobles illusions fondaient la durée sur la justice, sur le désintéressement, sur l'amour de la patrie et de la liberté, allait naître au milieu des proscriptions de Sylla pour expirer bientôt devant le génie de César. Le règne de la terreur approchait à la place de l'ordre on voulait l'anarchie@, au lieu de loi on demandait du sang, et quand Roland parlait d'humanité, la commune préparait les massacres de septembre. Le ministre dont l'impuissante autorité n'avait pu prévenir les massacres, | xxx NOTICE le résultat du temps et de l'expérience. La France ayant joui d'un long repos, on avait perdu la mémoire des horreurs de la Ligue, on plaisantait des troubles de la Fronde. Les plus sensés croyaient à la possibilité d'opérer une réforme sans secousses et des révolutions sans excès ils auraient rougi de faire entrer les passions des hommes comme ombres dans le tableau des biens qu'on voulait devoir à leurs vertus. On ne réfléchissait point assez que ces passions, qui sont sans danger quand la nature du gouvernement a prévu leur action, s'usent en s'exhalant dans la li-berté dont jouissent ou doivent jouir les Etats constitu-tionnels mais qu'en France, après tant d'années d'un pouvoir absolu, le peuple sortirait violemment d'un état de contrainte où l'avait retenu la force. Quelques-unes des premières scènes de la révolution auraient pu dessiller les yeux, si des hommes nouveaux se succédant sans cesse, l'expérience des premiers ne fût pas restée sans fruit pour les seconds. Après le 10 août, les Girondins se livraient encore aux plus trompeuses espé-rances après l'abolition de la royauté, ils s'écriaient avec enthousiasme Voilà la république ! Ils s'imaginaient qu'on ordonne par un décret à tout un peuple de changer ses usages et d'avoir des vertus. Cette république, dont leurs nobles illusions fondaient la durée sur la justice, sur le désintéressement, sur l'amour de la patrie et de la liberté, allait naître au milieu des proscriptions de Sylla pour expirer bientôt devant le génie de César. Le règne de la terreur approchait à la place de l'ordre on voulait l'anarchie, au lieu de loi on demandait du sang, et quand Roland parlait d'humanité, la commune préparait les massacres de septembre. Le ministre dont l'impuissante autorité n'avait pu prévenir les massacres, | 10 | 0.005549 | 0.018927 |
490.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 25 Il faut des connaissances spéciales pour juger le singe par le côté ana-tomique mais, pour le comparer à l'homme pour l'intelligence, tous les hommes de bon sens deviennent juges. Chacun comprendra la justesse et l'à-propos des judicieuses observations de Buffon sur ce sujet Quelque ressemblance qu'il y ait donc entre l'homme et le singe, l'intervalie qui les sépare est immense, puisqu'à l'intérieur il est rempli par la pensée, et au dehors il a la paroles. Ensuite il compare l'éducation de ces deux êtres Il y a deux éducations qui me paraissent devoir être soigneusement distinguées, parce que leurs produits sont fort différents L'éducation de l'individu qui est commune à l'homme et aux animaux, et l'éducation de l'espèce qui n'appartient qu'à l'homme. Cette distinction marque, en effet, une prodigieuse différence. Par l'instinct, l'animàl apprend de soi-même, en recevant seulement les soins physiques, tout ce que savent ses parents, et cela en très-peu de temps. C'est tout différent pour l'homme. Il faut à la faiblesse de l'enfant des soins continuels et longtemps prolongés. En soignant le corps, dit Buffon, les pères et mères cultivent l'esprit le temps qu'il faut au premier tourne au profit du second. C'est que l'exercice de l'intelligence ne s'obtient que par la sollicitation d'autres êtres déjà en possession de leur raison en plein exercice. C'est que l'homme est un être né pour la société, et il y est attaché par des liens multipliés à l'infini . Qu'il faille des efforts prolongés et bien des années pour former la raison humaine, c'est un fait palpable. C'en est un autre que les animaux n'ont pas cette peine, parce qu'ils sont privés de raison. C'est une éducation qu'ils n'ont pas à faire, leur instinct ne dépend pas de leur volonté, pas plus que leur respiration. L'orang-outang est comme tous les autres, il reste dans la catégorie des animaux. Ici, Buffon nous dit très-ingénieusement Parmi les animaux mêmes, quoique tous dépourvus du principe pensant, ceux dont l'éducation ou plutôt le développement physique est la plus longue, sont aussi ceux qui paraissent avoir le plus d'intelligence l'éléphant, qui de tous est le plus longtemps à croître et qui a besoin du secours de sa mère pendant toute la première année, est aussi le plus intelligent de tous. Le cochon d'Inde, auquel il ne faut Il 'le trois semaines d'âge pour prendre tout son accrois-sement et se trouver en état d'engendrer, est peut-être par cette seule raison l'un des plus stupides. Quant au singe, les soins de sa mère ne lui sont nécessaires que pendant le.. premiers mois1 . De ce côté, il n'est pas rangé parmi les animaux privilégiés. Il est donc animal, dit le même auteur, et malgré sa ressemblance avec l'homme, bien loin d'être le second dans notre espèce, il n'est pas le premier dans l'ordre des animaux, puisqu'il n'est pas le plus intelligent. Le singe ressemble plus à l'homme par le corps et les membres que par l'usage qu'il en fait. Ses mouvements sont brusques, intermittents, précipités ses actions inconséquentes, ridicules, extravagantes, parce qu'en les rapportant à nous, nous nous trompons d'échelle . Buffon, ibid., p. 43, 44. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 25 Il faut des connaissances spéciales pour juger le singe par le côté ana-tomique mais, pour le comparer à l'homme pour l'intelligence, tous les hommes de bon sens deviennent juges. Chacun comprendra la justesse et l'à-propos des judicieuses observations de Buffon sur ce sujet Quelque ressemblance qu'il y ait donc entre l'homme et le singe, l'intervalie qui les sépare est immense, puisqu'à l'intérieur il est rempli par la pensée, et au dehors il a la paroles. Ensuite il compare l'éducation de ces deux êtres Il y a deux éducations qui me paraissent devoir être soigneusement distinguées, parce que leurs produits sont fort différents L'éducation de l'individu qui est commune à l'homme et aux animaux, et l'éducation de l'espèce qui n'appartient qu'à l'homme. Cette distinction marque, en effet, une prodigieuse différence. Par l'instinct, l'animàl apprend de soi-même, en recevant seulement les soins physiques, tout ce que savent ses parents, et cela en très-peu de temps. C'est tout différent pour l'homme. Il faut à la faiblesse de l'enfant des soins continuels et longtemps prolongés. En soignant le corps, dit Buffon, les pères et mères cultivent l'esprit le temps qu'il faut au premier tourne au profit du second. C'est que l'exercice de l'intelligence ne s'obtient que par la sollicitation d'autres êtres déjà en possession de leur raison en plein exercice. C'est que l'homme est un être né pour la société, et il y est attaché par des liens multipliés à l'infini . Qu'il faille des efforts prolongés et bien des années pour former la raison humaine, c'est un fait palpable. C'en est un autre que les animaux n'ont pas cette peine, parce qu'ils sont privés de raison. C'est une éducation qu'ils n'ont pas à faire, leur instinct ne dépend pas de leur volonté, pas plus que leur respiration. L'orang-outang est comme tous les autres, il reste dans la catégorie des animaux. Ici, Buffon nous dit très-ingénieusement Parmi les animaux mêmes, quoique tous dépourvus du principe pensant, ceux dont l'éducation ou plutôt le développement physique est la plus longue, sont aussi ceux qui paraissent avoir le plus d'intelligence l'éléphant, qui de tous est le plus longtemps à croître et qui a besoin du secours de sa mère pendant toute la première année, est aussi le plus intelligent de tous. Le cochon d'Inde, auquel il ne faut Il 'le trois semaines d'âge pour prendre tout son accrois-sement et se trouver en état d'engendrer, est peut-être par cette seule raison l'un des plus stupides@@. Quant au singe, les soins de sa mère ne lui sont nécessaires que pendant le.. premiers mois1 . De ce côté, il n'est pas rangé parmi les animaux privilégiés. Il est donc animal, dit le même auteur, et malgré sa ressemblance avec l'homme, bien loin d'être le second dans notre espèce, il n'est pas le premier dans l'ordre des animaux, puisqu'il n'est pas le plus intelligent.@@ Le singe ressemble plus à l'homme par le corps et les membres que par l'usage qu'il en fait.@@ Ses mouvements sont brusques, intermittents, précipités ses actions inconséquentes, ridicules, extravagantes, parce qu'en les rapportant à nous, nous nous trompons d'échelle . @@Buffon, ibid., p. 43, 44. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 25 Il faut des connaissances spéciales pour juger le singe par le côté ana-tomique mais, pour le comparer à l'homme pour l'intelligence, tous les hommes de bon sens deviennent juges. Chacun comprendra la justesse et l'à-propos des judicieuses observations de Buffon sur ce sujet Quelque ressemblance qu'il y ait donc entre l'homme et le singe, l'intervalle qui les sépare est immense, puisqu'à l'intérieur il est rempli par la pensée, et au dehors il a la parole . Ensuite il compare l'éducation de ces deux êtres Il y a deux éducations qui me paraissent devoir être soigneusement distinguées, parce que leurs produits sont fort différents L'éducation de l'individu qui est commune à l'homme et aux animaux, et l'éducation de l'espèce qui n'appartient qu'à l'homme. Cette distinction marque, en effet, une prodigieuse différence. Par l'instinct, l'animal apprend de soi-même, en recevant seulement les soins physiques, tout ce que savent ses parents, et cela en très-peu de temps. C'est tout différent pour l'homme. Il faut à la faiblesse de l'enfant des soins continuels et longtemps prolongés. En soignant le corps, dit Buffon, les pères et mères cultivent l'esprit le temps qu'il faut au premier tourne au profit du second. C'est que l'exercice de l'intelligence ne s'obtient que par la sollicitation d'autres êtres déjà en possession de leur raison en plein exercice. C'est que l'homme est un être né pour la société, et il y est attaché par des liens multipliés à l'infini . Qu'il faille des efforts prolongés et bien des années pour former la raison humaine, c'est un fait palpable. C'en est un autre que les animaux n'ont pas cette peine, parce qu'ils sont privés de raison. C'est une éducation qu'ils n'ont pas à faire, leur instinct ne dépend pas de leur volonté, pas plus que leur respiration. L'orang-outang est comme tous les autres, il reste dans la catégorie des animaux. Ici, Buffon nous dit très-ingénieusement Parmi les animaux mêmes, quoique tous dépourvus du principe pensant, ceux dont l'éducation ou plutôt le développement physique est la plus longue, sont aussi ceux qui paraissent avoir le plus d'intelligence l'éléphant, qui de tous est le plus longtemps à croître et qui a besoin du secours de sa mère pendant toute la première année, est aussi le plus intelligent de tous. Le cochon d'Inde, auquel il ne faut @@@que trois semaines d'âge pour prendre tout son accrois-sement et se trouver en état d'engendrer, est peut-être par cette seule raison l'un des plus stupides... Quant au singe, les soins de sa mère ne lui sont nécessaires que pendant le@s premiers mois1 . De ce côté, il n'est pas rangé parmi les animaux privilégiés. Il est donc animal, dit le même auteur, et malgré sa ressemblance avec l'homme, bien loin d'être le second dans notre espèce, il n'est pas le premier dans l'ordre des animaux, puisqu'il n'est pas le plus intelligent... Le singe ressemble plus à l'homme par le corps et les membres que par l'usage qu'il en fait... Ses mouvements sont brusques, intermittents, précipités ses actions inconséquentes, ridicules, extravagantes, parce qu'en les rapportant à@@@@@@ nous nous trompons d'échelle . 1 Buffon, ibid., p. 43, 44. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 25 Il faut des connaissances spéciales pour juger le singe par le côté ana-tomique mais, pour le comparer à l'homme pour l'intelligence, tous les hommes de bon sens deviennent juges. Chacun comprendra la justesse et l'à-propos des judicieuses observations de Buffon sur ce sujet Quelque ressemblance qu'il y ait donc entre l'homme et le singe, l'intervalle qui les sépare est immense, puisqu'à l'intérieur il est rempli par la pensée, et au dehors il a la parole . Ensuite il compare l'éducation de ces deux êtres Il y a deux éducations qui me paraissent devoir être soigneusement distinguées, parce que leurs produits sont fort différents L'éducation de l'individu qui est commune à l'homme et aux animaux, et l'éducation de l'espèce qui n'appartient qu'à l'homme. Cette distinction marque, en effet, une prodigieuse différence. Par l'instinct, l'animal apprend de soi-même, en recevant seulement les soins physiques, tout ce que savent ses parents, et cela en très-peu de temps. C'est tout différent pour l'homme. Il faut à la faiblesse de l'enfant des soins continuels et longtemps prolongés. En soignant le corps, dit Buffon, les pères et mères cultivent l'esprit le temps qu'il faut au premier tourne au profit du second. C'est que l'exercice de l'intelligence ne s'obtient que par la sollicitation d'autres êtres déjà en possession de leur raison en plein exercice. C'est que l'homme est un être né pour la société, et il y est attaché par des liens multipliés à l'infini . Qu'il faille des efforts prolongés et bien des années pour former la raison humaine, c'est un fait palpable. C'en est un autre que les animaux n'ont pas cette peine, parce qu'ils sont privés de raison. C'est une éducation qu'ils n'ont pas à faire, leur instinct ne dépend pas de leur volonté, pas plus que leur respiration. L'orang-outang est comme tous les autres, il reste dans la catégorie des animaux. Ici, Buffon nous dit très-ingénieusement Parmi les animaux mêmes, quoique tous dépourvus du principe pensant, ceux dont l'éducation ou plutôt le développement physique est la plus longue, sont aussi ceux qui paraissent avoir le plus d'intelligence l'éléphant, qui de tous est le plus longtemps à croître et qui a besoin du secours de sa mère pendant toute la première année, est aussi le plus intelligent de tous. Le cochon d'Inde, auquel il ne faut @@@que trois semaines d'âge pour prendre tout son accrois-sement et se trouver en état d'engendrer, est peut-être par cette seule raison l'un des plus stupides... Quant au singe, les soins de sa mère ne lui sont nécessaires que pendant le@s premiers mois1 . De ce côté, il n'est pas rangé parmi les animaux privilégiés. Il est donc animal, dit le même auteur, et malgré sa ressemblance avec l'homme, bien loin d'être le second dans notre espèce, il n'est pas le premier dans l'ordre des animaux, puisqu'il n'est pas le plus intelligent... Le singe ressemble plus à l'homme par le corps et les membres que par l'usage qu'il en fait... Ses mouvements sont brusques, intermittents, précipités ses actions inconséquentes, ridicules, extravagantes, parce qu'en les rapportant à@@@@@@ nous nous trompons d'échelle . 1 Buffon, ibid., p. 43, 44. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 25 Il faut des connaissances spéciales pour juger le singe par le côté ana-tomique mais, pour le comparer à l'homme pour l'intelligence, tous les hommes de bon sens deviennent juges. Chacun comprendra la justesse et l'à-propos des judicieuses observations de Buffon sur ce sujet Quelque ressemblance qu'il y ait donc entre l'homme et le singe, l'intervalle qui les sépare est immense, puisqu'à l'intérieur il est rempli par la pensée, et au dehors il a la parole . Ensuite il compare l'éducation de ces deux êtres Il y a deux éducations qui me paraissent devoir être soigneusement distinguées, parce que leurs produits sont fort différents L'éducation de l'individu qui est commune à l'homme et aux animaux, et l'éducation de l'espèce qui n'appartient qu'à l'homme. Cette distinction marque, en effet, une prodigieuse différence. Par l'instinct, l'animal apprend de soi-même, en recevant seulement les soins physiques, tout ce que savent ses parents, et cela en très-peu de temps. C'est tout différent pour l'homme. Il faut à la faiblesse de l'enfant des soins continuels et longtemps prolongés. En soignant le corps, dit Buffon, les pères et mères cultivent l'esprit le temps qu'il faut au premier tourne au profit du second. C'est que l'exercice de l'intelligence ne s'obtient que par la sollicitation d'autres êtres déjà en possession de leur raison en plein exercice. C'est que l'homme est un être né pour la société, et il y est attaché par des liens multipliés à l'infini . Qu'il faille des efforts prolongés et bien des années pour former la raison humaine, c'est un fait palpable. C'en est un autre que les animaux n'ont pas cette peine, parce qu'ils sont privés de raison. C'est une éducation qu'ils n'ont pas à faire, leur instinct ne dépend pas de leur volonté, pas plus que leur respiration. L'orang-outang est comme tous les autres, il reste dans la catégorie des animaux. Ici, Buffon nous dit très-ingénieusement Parmi les animaux mêmes, quoique tous dépourvus du principe pensant, ceux dont l'éducation ou plutôt le développement physique est la plus longue, sont aussi ceux qui paraissent avoir le plus d'intelligence l'éléphant, qui de tous est le plus longtemps à croître et qui a besoin du secours de sa mère pendant toute la première année, est aussi le plus intelligent de tous. Le cochon d'Inde, auquel il ne faut que trois semaines d'âge pour prendre tout son accrois-sement et se trouver en état d'engendrer, est peut-être par cette seule raison l'un des plus stupides... Quant au singe, les soins de sa mère ne lui sont nécessaires que pendant les premiers mois1 . De ce côté, il n'est pas rangé parmi les animaux privilégiés. Il est donc animal, dit le même auteur, et malgré sa ressemblance avec l'homme, bien loin d'être le second dans notre espèce, il n'est pas le premier dans l'ordre des animaux, puisqu'il n'est pas le plus intelligent... Le singe ressemble plus à l'homme par le corps et les membres que par l'usage qu'il en fait... Ses mouvements sont brusques, intermittents, précipités ses actions inconséquentes, ridicules, extravagantes, parce qu'en les rapportant à nous nous trompons d'échelle . 1 Buffon, ibid., p. 43, 44. | 24 | 0.007524 | 0.043919 |
484.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1.9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre@? Eh bien 1 c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle lor the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux@? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, • voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance , dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 1@9 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce,@@ voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance@, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 19 corps organisés. Ceux-ci se subdivisent en deux règnes le règne végétal et le règne animal. Chaque ordre comprend des embranchements, chaque embranchement des classes, chaque classe des familles, des tribus, des genres, des espèces et enfin l'espèce des variétés. Les variétés dérivent les unes des autres, par voie de génération, et peuvent aisément se transformer, en s'éloignant ou en se rapprochant du type primitif. Mais les règnes ne peuvent jamais se confondre, jamais les classes se transformer entre elles, jamais un genre donner naissance aux autres genres, ni une espèce à une autre espèce. Voil ce qui fait l'objet de l'en-seignement public dans les pays civilisés et ce qui est enseigné par les savants de toutes les nations, et ce qu'on regarde comme une loi de la nature. Ces notions sont fondées sur des observations des milliards de fois répétées depuis deux mille ans. Il n'y a pas une loi du monde physique, y compris la loi d'attraction, qui soit mieux constatée. Cependant, M. Darwin s'inscrit en contre. Mais à quel titre ? Eh bien ! c'est sans titre il ne présente que des conjectures et des hypothèses contre l'évidence. En effet, on use de l'hypothèse dans les cas douteux, obscurs, là où la science n'a pas encore porté le flambeau de ses lumières et de ses défi-nitions mais une hypothèse contre les choses constatées, cela ne s'est jamais vu, et est contraire à la marche des sciences d'observation. Faisons l'application de ces principes si simples, et voyons s'ils sont contredits par les trois agents invoqués par Darwin. Son premier agent est celui de la lutte struggle for the life c'est un combat de l'être vivant contre tout ce qui arrête son essor. Ce principe est-il faux ? Non, sans doute, s'il veut dire qu'un être orga-nisé naissant tend avec énergie vers son développement final, et lutte contre les obstacles qu'il rencontre et qui peuvent arrêter ce développement en sorte que, si les obstacles sont bien et facilement écartés, il pourra devenir le plus bel individu de son espèce. C'est cela qui se voit tous les jours. Mais ce principe est faux, si on prétend qu'un être organisé quelconque, placé à sa naissance même dans les conditions les plus favorables, aura un développement assez heureux pour sortir de son espèce ou donner quelque signe qu'il tend à s'élever au-dessus de son espèce. Perfectionner son espèce, voilà une formule scientifique. Sortir de son espèce, même par tendance lente, mais observable, voilà ce qui est démenti par l'expérience. C'est de la pure fantaisie de savant. Voici le second principe la sélection. On suppose que des individus d'une même espèce, qui sont marqués par des singularités fortement ac-cusées, s'accouplent ensemble, et que leurs descendants réussissent à opérer des accouplements dans la même tendance, dans la même direction. M. Darwin conclut qu'on aura à la fin une modification tellement profonde que l'espèce sera changée. Si cela est, prouvez-le. Où sont vos exemples? Vous avez pu obtenir par la sélection des centaines de races de chiens, de pigeons, de chevaux, de boeufs. Mais montrez-nous des chevaux qui aient produit des boeufs, des chiens qui aient fourni des ânes, et des singes qui | 8 | 0.002484 | 0.008264 |
679.txt | 1,852 | L'AMQUR A LA MARÉCHALE, faites comme tout le monde. La chronique du scandale vous offre mille sujets de conversa-tion prenez-les, et parlez un peu moins de moi, pour l'amour de moi. LE CHEVALIER. Le puis-je, quand je vous regarde ? LA MARQUISE. '■■Eh bien! ne me regardez pas. o . '- '- LE CHEVALIEB. Ne pas vous regarder !. Y pensez-vous?. Mais c'est impossible, 'LA J ARQUI9E. Puisqu'il en est ainsi, chevalier, il faut nous voir moins souvent. LE CHEVALIER, avec feu. Eh! quand même veus mettriez l'univers entre nous, madame, pourriez-vous m'empê-cher de vous voir? N'êtes-vous pas sans cesse devant, mes yeux ! LA MARQUISE, comiquement. Vous êtes une idylle, chevalier. LE CHEVALIER. Hélas ! madame, je suis un pauvre amou-reux qui se meurt d'amour. LA MARQUISE, riant. Voyez donc un peu cet air d'agonisant! Changez-moi vite cette. mine-là si vous voulez qu'on Vous croie. ' -1 LE CHEVALIER, avec ifnour. Marquise, vous êtes adorable. LA MARQUISE. Encore! De grâce chevalier, laissons ma per-sonne. LE CHEVALIER. Il fut. un tempst où vous -â'éGOutiez avec plaisir vous parler de vous. LA MARQUISE. C'est possible mais la femme est un être essentiellement capricieux. - 1 LE CHEVALIER, avec trist sse. -Ah! madame, jamais l'avenir ne me rendra les joies et les espérances du passé. LA MARQUISE, se lçyant. -Le passé 1 le passé î laissèz donc les morts en repos. Rien n'est plus triste que ces, con-versations entre le coeur et le passé. Avez-vous été iier chez .le prince de Rohan ? -- LE CHEVALIER, Oui, vous m'aviez dit que vous y seriez LA MARQUISE. Sans doute mais, j'ai changé d'idée, et je jsuis restée ici. LE CHEVALIER. Seule ? -LA JAIARQURSE. Tput à fait seule. Tétais en tête-à-tête avec it Imrqu is. , La Marquise, le Chevalier. LE CQEVALIER. Prenez garde, madame m'en voilà jaloux. LA MARQWSE. Chevalier, placez mieux vptre jalousie. Par-mi les gens à craindre, le marquis ne coçipte pas. Il a dormi ientimenlalement dans ce fauteuil, et j'ai bâillé tendiement gur ce sopha. C'était un spectacle touchant. LE CHEVALIER, amoureusement. Ah! marquise, que je vous aimel LA MARguisç, froidement. Vous êtes bien bon, chevalier. LE CHEVALIER, affligé. Mon Dieu! avec quel ton vous me dites cela ! LA MARQUISE, vivement. J'ai le ton que j'avais hier, que j'aurai de-main. Je n'y vois rien de désobligeant. En. vé-rité, vous êtes impossible à contenter. LE CHEVALIER. Vous vous fàchpz-.. j'ai tort.,.. pardonnez-moi. LA MARQUISE. C'est loujours à recommencer. N'en par-Tons plus. Allez-vous demain soir chez le duc? LE CHEVALIER. Non. LA MARQUISE. Pourquoi ? LE CHEVALIER. Ne .m'avez-vous pas promis tlè venir aux Charmilles? LA MARQUISE, indifféremment. Ah ! c'est vrai je l'avais oublié. , LE CHEVALIER. o Et vous viendrez, n'est-ce pas? LA MARQUISE, avec impatience. Je ne sais. Il n'est pas prudent d'aller ain-si chez vous, le soir surtout. Le marquis peut avoir des soupçons, me faire suivre. LE CHEVALIER. C'est notre premier rendez-vous, songez-y. LA MARQUISE. Raison de plus' pouf que j'hésite ! Quelle sotte promesse! Comment ravez-vou exigée? Comment l'ai je faite?. Vous le savez, che-valier, souvent femme varie. Ne m'attendez pas demain aux Charmilles, tout bien réfléchi, je n'irai pas. LE CHEVAIIER, Oh ! Hlâdame, par pitié ! LA MARQUISE. N'insistez pas, vous dis-je. Vous verrez qu'à force d'exigences vous me ferez commettre quelqu'imprudence. LE CHEVALIER. Marquisey jfe vous en conjurer. | L'AMQUR A LA MARÉCHALE, faites comme tout le monde. La chronique du scandale vous offre mille sujets de conversa-tion prenez-les, et parlez un peu moins de moi, pour l'amour de moi. LE CHEVALIER. Le puis-je, quand je vous regarde ? LA MARQUISE. '■■Eh bien! ne me regardez pas. o . '- '- LE CHEVALIEB. Ne pas vous regarder@ !. Y pensez-vous?@@. Mais c'est impossible, 'LA J ARQUI9E. Puisqu'il en est ainsi, chevalier, il faut nous voir moins souvent. LE CHEVALIER, avec feu. Eh! quand même veus mettriez l'univers entre nous, madame, pourriez-vous m'empê-cher de vous voir? N'êtes-vous pas sans cesse devant, mes yeux ! LA MARQUISE, comiquement. Vous êtes une idylle, chevalier. LE CHEVALIER. Hélas ! madame, je suis un pauvre amou-reux qui se meurt d'amour. LA MARQUISE, riant. Voyez donc un peu cet air d'agonisant! Changez-moi vite cette. mine-là si vous voulez qu'on Vous croie. ' -1 LE CHEVALIER, avec ifnour. Marquise, vous êtes adorable. LA MARQUISE. Encore! De grâce chevalier, laissons ma per-sonne. LE CHEVALIER. Il fut. un tempst où vous -â'éGOutiez avec plaisir vous parler de vous. LA MARQUISE. C'est possible mais la femme est un être essentiellement capricieux. - 1 LE CHEVALIER, avec trist sse. -Ah! madame, jamais l'avenir ne me rendra les joies et les espérances du passé. LA MARQUISE, se lçyant. -Le passé 1 le passé î laissèz donc les morts en repos. Rien n'est plus triste que ces, con-versations entre le coeur et le passé@@. Avez-vous été iier chez .le prince de Rohan ? -- LE CHEVALIER, Oui, vous m'aviez dit que vous y seriez LA MARQUISE. Sans doute mais, j'ai changé d'idée, et je jsuis restée ici. LE CHEVALIER. Seule ? -LA JAIARQURSE. Tput à fait seule. @Tétais en tête-à-tête avec it Imrqu is. , La Marquise, le Chevalier. LE CQEVALIER. Prenez garde, madame@ m'en voilà jaloux. LA MARQ@WSE. Chevalier, placez mieux vptre jalousie. Par-mi les gens à craindre, le marquis ne coçipte pas@. Il a dormi ientimenlalement dans ce fauteuil, et j'ai bâillé tendiement gur ce sopha. C'était un spectacle touchant. LE CHEVALIER, amoureusement. Ah! marquise, que je vous aime@l LA MARguisç, froidement. Vous êtes bien bon, chevalier. LE CHEVALIER, affligé. Mon Dieu! avec quel ton vous me dites cela ! LA MARQUISE, vivement. J'ai le ton que j'avais hier, que j'aurai de-main. Je n'y vois rien de désobligeant. En. vé-rité, vous êtes impossible à contenter. LE CHEVALIER. Vous vous fàchpz-.. j'ai tort.,.. pardonnez-moi. LA MARQUISE. C'est loujours à recommencer.@@ N'en par-Tons plus.@@ Allez-vous demain soir chez le duc@? LE CHEVALIER. Non. LA MARQUISE. Pourquoi ? LE CHEVALIER. Ne .m'avez-vous pas promis tlè venir aux Charmilles? LA MARQUISE, indifféremment. Ah ! c'est vrai je l'avais oublié. , LE CHEVALIER. o Et vous viendrez, n'est-ce pas@? LA MARQUISE, avec impatience. Je ne sais. Il n'est pas prudent d'aller ain-si chez vous, le soir surtout. Le marquis peut avoir des soupçons, me faire suivre. LE CHEVALIER. C'est notre premier rendez-vous, songez-y. LA MARQUISE. Raison de plus' pouf que j'hésite ! Quelle sotte promesse! Comment @ravez-vou@ exigée? Comment l'ai je faite@?.@@ Vous le savez, che-valier, souvent femme varie@@. Ne m'attendez pas demain aux Charmilles, tout bien réfléchi, je n'irai pas. LE CHEVAIIER, Oh ! Hlâdame, par pitié !@@@ LA MARQUISE. N'insistez pas, vous dis-je. Vous verrez qu'à force d'exigences vous me ferez commettre quelqu'imprudence. LE CHEVALIER. Marquisey jfe vous en conjurer. | L'AMOUR A LA MARÉCHALE, faites comme tout le monde. La chronique du scandale vous offre mille sujets de conversa-tion prenez-les, et parlez un peu moins de moi, pour l'amour de moi. LE CHEVALIER. Le puis-je, quand je vous regarde@? LA MARQUISE. @@@Eh bien! ne me regardez ############################ Ne pas vous regarder!... Y pensez-vous?... Mais c'est impossible. @LA @MARQUISE. Puisqu'il en est ainsi, chevalier, il faut nous voir moins souvent. LE CHEVALIER, avec feu. Eh! quand même vous mettriez l'univers entre nous, madame, pourriez-vous m'empê-cher de vous voir? N'êtes-vous pas sans cesse devant@ mes yeux@! LA MARQUISE, comiquement. Vous êtes une idylle, chevalier. LE CHEVALIER. Hélas@! madame, je suis un pauvre amou-reux qui se meurt d'amour. LA MARQUISE, riant. Voyez donc un peu cet air d'agonisant! Changez-moi vite cette@ mine-là si vous voulez qu'on vous croie. @@@@@LE CHEVALIER, avec @amour. Marquise, vous êtes adorable. LA MARQUISE. Encore! De grâce chevalier, laissons ma per-sonne. LE CHEVALIER. Il fut@ un temps@ où vous @m'écoutiez avec plaisir vous parler de vous. LA MARQUISE. C'est possible mais la femme est un être essentiellement capricieux. @@@@LE CHEVALIER, avec tristesse. @Ah! madame, jamais l'avenir ne me rendra les joies et les espérances du passé. LA MARQUISE, se levant. @Le passé@! le passé@! laissez donc les morts en repos. Rien n'est plus triste que ces@ con-versations entre le coeur et le passé... Avez-vous été hier chez @le prince de Rohan@? @@@LE CHEVALIER. Oui, vous m'aviez dit que vous y seriez LA MARQUISE. Sans doute mais@ j'ai changé d'idée, et je @suis restée ici. LE CHEVALIER. Seule@? @LA @@MARQUISE. Tout à fait seule. J'étais en tête-à-tête avec le marqu@is.@@ La Marquise, le Chevalier. LE CHEVALIER. Prenez garde, madame, m'en voilà jaloux. LA MARQUISE. Chevalier, placez mieux votre jalousie. Par-mi les gens à craindre, le marquis ne co@mpte pas.. Il a dormi sentimentalement dans ce fauteuil, et j'ai bâillé tendrement sur ce sopha. C'était un spectacle touchant. LE CHEVALIER, amoureusement. Ah! marquise, que je vous aime ! LA MARQUISE, froidement. Vous êtes bien bon, chevalier. LE CHEVALIER, affligé. Mon Dieu! avec quel ton vous me dites cela@! LA MARQUISE. vivement. J'ai le ton que j'avais hier, que j'aurai de-main. Je n'y vois rien de désobligeant. En@ vé-rité, vous êtes impossible à contenter. LE CHEVALIER. Vous vous fâchez... j'ai tort.@.. pardonnez-moi. LA MARQUISE. C'est toujours à recommencer... N'en par-lons plus... Allez-vous demain soir chez le duc ? LE CHEVALIER. Non. LA MARQUISE. Pourquoi@? LE CHEVALIER. Ne @m'avez-vous pas promis @de venir aux Charmilles? LA MARQUISE, indifféremment. Ah@! c'est vrai je l'avais oublié. @@LE CHEVALIER.R. Et vous viendrez, n'est-ce pas ? LA MARQUISE, avec impatience. Je ne sais. Il n'est pas prudent d'aller ain-si chez vous, le soir surtout. Le marquis peut avoir des soupçons, me faire suivre. LE CHEVALIER. C'est notre premier rendez-vous, songez-y. LA MARQUISE. Raison de plus@ pour que j'hésite@! Quelle sotte promesse! Comment l'avez-vous exigée? Comment l'ai je faite ?... Vous le savez, che-valier, souvent femme varie... Ne m'attendez pas demain aux Charmilles, tout bien réfléchi, je n'irai pas. LE CHEVALIER@ Oh@! @madame, par pitié !... LA MARQUISE. N'insistez pas, vous dis-je. Vous verrez qu'à force d'exigences vous me ferez commettre quelqu'imprudence. LE CHEVALIER. Marquise, j@e vous en ######### | L'AMOUR A LA MARÉCHALE, faites comme tout le monde. La chronique du scandale vous offre mille sujets de conversa-tion prenez-les, et parlez un peu moins de moi, pour l'amour de moi. LE CHEVALIER. Le puis-je, quand je vous regarde@? LA MARQUISE. @@@Eh bien! ne me regardez pas. o . '- '- LE CHEVALIEB. Ne pas vous regarder!... Y pensez-vous?... Mais c'est impossible. @LA @MARQUISE. Puisqu'il en est ainsi, chevalier, il faut nous voir moins souvent. LE CHEVALIER, avec feu. Eh! quand même vous mettriez l'univers entre nous, madame, pourriez-vous m'empê-cher de vous voir? N'êtes-vous pas sans cesse devant@ mes yeux@! LA MARQUISE, comiquement. Vous êtes une idylle, chevalier. LE CHEVALIER. Hélas@! madame, je suis un pauvre amou-reux qui se meurt d'amour. LA MARQUISE, riant. Voyez donc un peu cet air d'agonisant! Changez-moi vite cette@ mine-là si vous voulez qu'on vous croie. @@@@@LE CHEVALIER, avec @amour. Marquise, vous êtes adorable. LA MARQUISE. Encore! De grâce chevalier, laissons ma per-sonne. LE CHEVALIER. Il fut@ un temps@ où vous @m'écoutiez avec plaisir vous parler de vous. LA MARQUISE. C'est possible mais la femme est un être essentiellement capricieux. @@@@LE CHEVALIER, avec tristesse. @Ah! madame, jamais l'avenir ne me rendra les joies et les espérances du passé. LA MARQUISE, se levant. @Le passé@! le passé@! laissez donc les morts en repos. Rien n'est plus triste que ces@ con-versations entre le coeur et le passé... Avez-vous été hier chez @le prince de Rohan@? @@@LE CHEVALIER. Oui, vous m'aviez dit que vous y seriez LA MARQUISE. Sans doute mais@ j'ai changé d'idée, et je @suis restée ici. LE CHEVALIER. Seule@? @LA @@MARQUISE. Tout à fait seule. J'étais en tête-à-tête avec le marqu@is.@@ La Marquise, le Chevalier. LE CHEVALIER. Prenez garde, madame, m'en voilà jaloux. LA MARQUISE. Chevalier, placez mieux votre jalousie. Par-mi les gens à craindre, le marquis ne co@mpte pas.. Il a dormi sentimentalement dans ce fauteuil, et j'ai bâillé tendrement sur ce sopha. C'était un spectacle touchant. LE CHEVALIER, amoureusement. Ah! marquise, que je vous aime ! LA MARQUISE, froidement. Vous êtes bien bon, chevalier. LE CHEVALIER, affligé. Mon Dieu! avec quel ton vous me dites cela@! LA MARQUISE. vivement. J'ai le ton que j'avais hier, que j'aurai de-main. Je n'y vois rien de désobligeant. En@ vé-rité, vous êtes impossible à contenter. LE CHEVALIER. Vous vous fâchez... j'ai tort.@.. pardonnez-moi. LA MARQUISE. C'est toujours à recommencer... N'en par-lons plus... Allez-vous demain soir chez le duc ? LE CHEVALIER. Non. LA MARQUISE. Pourquoi@? LE CHEVALIER. Ne @m'avez-vous pas promis @de venir aux Charmilles? LA MARQUISE, indifféremment. Ah@! c'est vrai je l'avais oublié. @@LE CHEVALIER.R. Et vous viendrez, n'est-ce pas ? LA MARQUISE, avec impatience. Je ne sais. Il n'est pas prudent d'aller ain-si chez vous, le soir surtout. Le marquis peut avoir des soupçons, me faire suivre. LE CHEVALIER. C'est notre premier rendez-vous, songez-y. LA MARQUISE. Raison de plus@ pour que j'hésite@! Quelle sotte promesse! Comment l'avez-vous exigée? Comment l'ai je faite ?... Vous le savez, che-valier, souvent femme varie... Ne m'attendez pas demain aux Charmilles, tout bien réfléchi, je n'irai pas. LE CHEVALIER@ Oh@! @madame, par pitié !... LA MARQUISE. N'insistez pas, vous dis-je. Vous verrez qu'à force d'exigences vous me ferez commettre quelqu'imprudence. LE CHEVALIER. Marquise, j@e vous en conjurer. | L'AMOUR A LA MARÉCHALE, faites comme tout le monde. La chronique du scandale vous offre mille sujets de conversa-tion prenez-les, et parlez un peu moins de moi, pour l'amour de moi. LE CHEVALIER. Le puis-je, quand je vous regarde? LA MARQUISE. Eh bien! ne me regardez pas. o . '- '- LE CHEVALIEB. Ne pas vous regarder!... Y pensez-vous?... Mais c'est impossible. LA MARQUISE. Puisqu'il en est ainsi, chevalier, il faut nous voir moins souvent. LE CHEVALIER, avec feu. Eh! quand même vous mettriez l'univers entre nous, madame, pourriez-vous m'empê-cher de vous voir? N'êtes-vous pas sans cesse devant mes yeux! LA MARQUISE, comiquement. Vous êtes une idylle, chevalier. LE CHEVALIER. Hélas! madame, je suis un pauvre amou-reux qui se meurt d'amour. LA MARQUISE, riant. Voyez donc un peu cet air d'agonisant! Changez-moi vite cette mine-là si vous voulez qu'on vous croie. LE CHEVALIER, avec amour. Marquise, vous êtes adorable. LA MARQUISE. Encore! De grâce chevalier, laissons ma per-sonne. LE CHEVALIER. Il fut un temps où vous m'écoutiez avec plaisir vous parler de vous. LA MARQUISE. C'est possible mais la femme est un être essentiellement capricieux. LE CHEVALIER, avec tristesse. Ah! madame, jamais l'avenir ne me rendra les joies et les espérances du passé. LA MARQUISE, se levant. Le passé! le passé! laissez donc les morts en repos. Rien n'est plus triste que ces con-versations entre le coeur et le passé... Avez-vous été hier chez le prince de Rohan? LE CHEVALIER. Oui, vous m'aviez dit que vous y seriez LA MARQUISE. Sans doute mais j'ai changé d'idée, et je suis restée ici. LE CHEVALIER. Seule? LA MARQUISE. Tout à fait seule. J'étais en tête-à-tête avec le marquis. La Marquise, le Chevalier. LE CHEVALIER. Prenez garde, madame, m'en voilà jaloux. LA MARQUISE. Chevalier, placez mieux votre jalousie. Par-mi les gens à craindre, le marquis ne compte pas.. Il a dormi sentimentalement dans ce fauteuil, et j'ai bâillé tendrement sur ce sopha. C'était un spectacle touchant. LE CHEVALIER, amoureusement. Ah! marquise, que je vous aime ! LA MARQUISE, froidement. Vous êtes bien bon, chevalier. LE CHEVALIER, affligé. Mon Dieu! avec quel ton vous me dites cela! LA MARQUISE. vivement. J'ai le ton que j'avais hier, que j'aurai de-main. Je n'y vois rien de désobligeant. En vé-rité, vous êtes impossible à contenter. LE CHEVALIER. Vous vous fâchez... j'ai tort... pardonnez-moi. LA MARQUISE. C'est toujours à recommencer... N'en par-lons plus... Allez-vous demain soir chez le duc ? LE CHEVALIER. Non. LA MARQUISE. Pourquoi? LE CHEVALIER. Ne m'avez-vous pas promis de venir aux Charmilles? LA MARQUISE, indifféremment. Ah! c'est vrai je l'avais oublié. LE CHEVALIER.R. Et vous viendrez, n'est-ce pas ? LA MARQUISE, avec impatience. Je ne sais. Il n'est pas prudent d'aller ain-si chez vous, le soir surtout. Le marquis peut avoir des soupçons, me faire suivre. LE CHEVALIER. C'est notre premier rendez-vous, songez-y. LA MARQUISE. Raison de plus pour que j'hésite! Quelle sotte promesse! Comment l'avez-vous exigée? Comment l'ai je faite ?... Vous le savez, che-valier, souvent femme varie... Ne m'attendez pas demain aux Charmilles, tout bien réfléchi, je n'irai pas. LE CHEVALIER Oh! madame, par pitié !... LA MARQUISE. N'insistez pas, vous dis-je. Vous verrez qu'à force d'exigences vous me ferez commettre quelqu'imprudence. LE CHEVALIER. Marquise, je vous en conjurer. | 143 | 0.042258 | 0.203438 |
651.txt | 1,886 | MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Patis, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnàt signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les | MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Patis, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnàt signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les | MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Paris, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnât signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les | MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Paris, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnât signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les | MAGNÉTISME EXPÉRIMENTAL 247 J'essayai l'action sur une hyène mais j'obtins des effets tout différents. Aussitôt que la hyène sentit le fluide, elle donna des signes d'inquiétude elle n'eut plus un moment de repos, et enfin elle arriva au paroxysme de la fureur. Si la cage n'avait pas été solide, elle l'aurait brisée pour fondre sur moi. Toutes les fois que j'essayai sur cette bête, tou-jours la même fureur se manifesta et même, après deux ou trois fois, j'entrais à peine dans la ménagerie qu'aussitôt elle s'élançait sur moi. Ce fut au point que le propriétaire me pria instamment de ne plus venir, craignant, malgré la solidité de la cage, qu'elle ne la brisât et qu'il n'arrivât un accident. Les chats sont très impressionnables au fluide. J'en ai endormi plusieurs, un entre autres chez M. Badier, à Belfast. Il était monté sur la table, où le thé était servi. Je lui fis quelques passes, et il tomba aussitôt le nez sur la table, ne pouvant plus se relever. En doublant l'action, je l'endormis complètement, et je pus le piquer. Je le réveillai, et je recommençai plusieurs fois l'expérience dans la même soirée. A Paris, je produisis aussi le sommeil sur un écureuil, et je le tins une heure sans qu'il donnât signe de vie. Chez tous ces animaux, il faut bien le reconnaître, c'était le résultat du fluide communiqué. C'était bien l'émanation physique de l'homme la volonté ne pouvait y être pour rien. En voici une autre preuve J'étais à Livourne pendant l'été de 1849 je pris beaucoup de lézards, et je les mis séparément dans des bocaux. Je cherchai à en magnétiser plusieurs, et j'y parvins sur deux que je plongeai dans un sommeil profond. Dans cet état, je pouvais remuer le bocal, le mettre de haut en bas, les lézards ne donnaient aucun signe de vie. Après vingt-quatre heures, je les réveillai, en faisant quelques passes pour les dégager aussitôt ils se mirent en mouvement, tournèrent et s'agitèrent dans les bocaux. Je m'attachai à deux principalement, et quelquefois je les laissai plusieurs jours sans les réveiller. Lorsque je les | 2 | 0.000973 | 0.004988 |
889.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 201 ILse promettait bien d'avoir ce jour-là plus de chances, et jetait presque un défi au sort. Jamais ivresse plus grande n'a-vait inondé son coeur il foulait la terre d'un pas léger et en -homme heureux de vivre. Sa joie était sans limites, et il espérait qu'elle serait partagée. Comment ne l'aurait-elle pas été? La fortune avait souri si à point et d'une manière si inat-tendue ! La veille, rien ne donnait lieu de croire que le but fût si rapproché et si éclatant. Cependant, lorsque Ludovic parut inopinément chez Mar-guerite, la première impression dé la jeune fille fut une sur-prise mêlée de désappointement. - Ah 1 c'est vous, dit-elle en ouvrant la porte et accompa-gnant ces mots d'un léger cri. - Oui, c'est moi, Marguerite, répondit Ludovic avec un accent de triomphe il s'est passé bien des choses depuis que nous ne nous sommes vus. Il était si radieux, si enivré des événements de la journée, qu'il ne remarquait pas l'embarras de la jeune fille. Elle de-meurait debout et n'apportait dans son accueil ni élan ni abandon. Ce fut Ludovic qui se mit à l'aise il se sentait plus de droit à agir ainsi. - Oui, Marguerite, dit-il en s'asseyant, il s'est passé du nouveau depuis hier. Le ciel nous vient en aide, c'est évi-dent. Vous ne vous douteriez pas de ce qui m'est arrivé? une aventure incroyable voyons, devinez. - Comment voulez-vous que je devine? - En effet, c'est trop miraculeux. De mémoire de débu-tant on n'a rien vu de pareil. J'ai décidément une étoile, mon amie et cette étoile c'est vous. Vous me portez bonheur, vous me faites franchir en un jour des distances que d'autres ne franchiraient pas en plusieurs années. Venez près de moi, Marguerite, ici, bien près, que je vous raconte ce qui m'est arrivé. Quel dommage que la grand'mère ne puisse pas m'en-tendre 1 Serait-elle heureuse de la joie de ses enfants I Elle en oublierait tous ses maux. Venez, vous dis-je, venez, ce n'est pas une petite chance que celle que nous avons. La fortune nous traite en favoris. En même temps Ludovic attirait la jeune fille par la main, et lui indiquait un siège à ses côtés. Cédant à cette pression, elle s'assit. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 201 IL@se promettait bien d'avoir ce jour-là plus de chances, et jetait presque un défi au sort. Jamais ivresse plus grande n'a-vait inondé son coeur il foulait la terre d'un pas léger et en -homme heureux de vivre. Sa joie était sans limites, et il espérait qu'elle serait partagée. Comment ne l'aurait-elle pas été@? La fortune avait souri si à point et d'une manière si inat-tendue ! La veille, rien ne donnait lieu de croire que le but fût si rapproché et si éclatant. Cependant, lorsque Ludovic parut inopinément chez Mar-guerite, la première impression dé la jeune fille fut une sur-prise mêlée de désappointement. - Ah 1 c'est vous, dit-elle en ouvrant la porte et accompa-gnant ces mots d'un léger cri. - Oui, c'est moi, Marguerite, répondit Ludovic avec un accent de triomphe il s'est passé bien des choses depuis que nous ne nous sommes vus. Il était si radieux, si enivré des événements de la journée, qu'il ne remarquait pas l'embarras de la jeune fille. Elle de-meurait debout et n'apportait dans son accueil ni élan ni abandon. Ce fut Ludovic qui se mit à l'aise il se sentait plus de droit à agir ainsi. - Oui, Marguerite, dit-il en s'asseyant, il s'est passé du nouveau depuis hier. Le ciel nous vient en aide, c'est évi-dent. Vous ne vous douteriez pas de ce qui m'est arrivé@? une aventure incroyable voyons, devinez. - Comment voulez-vous que je devine@? - En effet, c'est trop miraculeux. De mémoire de débu-tant on n'a rien vu de pareil. J'ai décidément une étoile, mon amie@ et cette étoile c'est vous. Vous me portez bonheur, vous me faites franchir en un jour des distances que d'autres ne franchiraient pas en plusieurs années. Venez près de moi, Marguerite, ici, bien près, que je vous raconte ce qui m'est arrivé. Quel dommage que la grand'mère ne puisse pas m'en-tendre 1 Serait-elle heureuse de la joie de ses enfants I Elle en oublierait tous ses maux. Venez, vous dis-je, venez, ce n'est pas une petite chance que celle que nous avons. La fortune nous traite en favoris. En même temps Ludovic attirait la jeune fille par la main, et lui indiquait un siège à ses côtés. Cédant à cette pression, elle s'assit. | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 201 Il se promettait bien d'avoir ce jour-là plus de chances, et jetait presque un défi au sort. Jamais ivresse plus grande n'a-vait inondé son coeur il foulait la terre d'un pas léger et en @homme heureux de vivre. Sa joie était sans limites, et il espérait qu'elle serait partagée. Comment ne l'aurait-elle pas été ? La fortune avait souri si à point et d'une manière si inat-tendue ! La veille, rien ne donnait lieu de croire que le but fût si rapproché et si éclatant. Cependant, lorsque Ludovic parut inopinément chez Mar-guerite, la première impression de la jeune fille fut une sur-prise mêlée de désappointement. -@Ah ! c'est vous, dit-elle en ouvrant la porte et accompa-gnant ces mots d'un léger cri. -@Oui, c'est moi, Marguerite, répondit Ludovic avec un accent de triomphe il s'est passé bien des choses depuis que nous ne nous sommes vus. Il était si radieux, si enivré des événements de la journée, qu'il ne remarquait pas l'embarras de la jeune fille. Elle de-meurait debout et n'apportait dans son accueil ni élan ni abandon. Ce fut Ludovic qui se mit à l'aise il se sentait plus de droit à agir ainsi. -@Oui, Marguerite, dit-il en s'asseyant, il s'est passé du nouveau depuis hier. Le ciel nous vient en aide, c'est évi-dent. Vous ne vous douteriez pas de ce qui m'est arrivé ? une aventure incroyable voyons, devinez. -@Comment voulez-vous que je devine ? -@En effet, c'est trop miraculeux. De mémoire de débu-tant on n'a rien vu de pareil. J'ai décidément une étoile, mon amie, et cette étoile c'est vous. Vous me portez bonheur, vous me faites franchir en un jour des distances que d'autres ne franchiraient pas en plusieurs années. Venez près de moi, Marguerite, ici, bien près, que je vous raconte ce qui m'est arrivé. Quel dommage que la grand'mère ne puisse pas m'en-tendre ! Serait-elle heureuse de la joie de ses enfants ! Elle en oublierait tous ses maux. Venez, vous dis-je, venez, ce n'est pas une petite chance que celle que nous avons. La fortune nous traite en favoris. En même temps Ludovic attirait la jeune fille par la main, et lui indiquait un siége à ses côtés. Cédant à cette pression, elle s'assit. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 201 Il se promettait bien d'avoir ce jour-là plus de chances, et jetait presque un défi au sort. Jamais ivresse plus grande n'a-vait inondé son coeur il foulait la terre d'un pas léger et en @homme heureux de vivre. Sa joie était sans limites, et il espérait qu'elle serait partagée. Comment ne l'aurait-elle pas été ? La fortune avait souri si à point et d'une manière si inat-tendue ! La veille, rien ne donnait lieu de croire que le but fût si rapproché et si éclatant. Cependant, lorsque Ludovic parut inopinément chez Mar-guerite, la première impression de la jeune fille fut une sur-prise mêlée de désappointement. -@Ah ! c'est vous, dit-elle en ouvrant la porte et accompa-gnant ces mots d'un léger cri. -@Oui, c'est moi, Marguerite, répondit Ludovic avec un accent de triomphe il s'est passé bien des choses depuis que nous ne nous sommes vus. Il était si radieux, si enivré des événements de la journée, qu'il ne remarquait pas l'embarras de la jeune fille. Elle de-meurait debout et n'apportait dans son accueil ni élan ni abandon. Ce fut Ludovic qui se mit à l'aise il se sentait plus de droit à agir ainsi. -@Oui, Marguerite, dit-il en s'asseyant, il s'est passé du nouveau depuis hier. Le ciel nous vient en aide, c'est évi-dent. Vous ne vous douteriez pas de ce qui m'est arrivé ? une aventure incroyable voyons, devinez. -@Comment voulez-vous que je devine ? -@En effet, c'est trop miraculeux. De mémoire de débu-tant on n'a rien vu de pareil. J'ai décidément une étoile, mon amie, et cette étoile c'est vous. Vous me portez bonheur, vous me faites franchir en un jour des distances que d'autres ne franchiraient pas en plusieurs années. Venez près de moi, Marguerite, ici, bien près, que je vous raconte ce qui m'est arrivé. Quel dommage que la grand'mère ne puisse pas m'en-tendre ! Serait-elle heureuse de la joie de ses enfants ! Elle en oublierait tous ses maux. Venez, vous dis-je, venez, ce n'est pas une petite chance que celle que nous avons. La fortune nous traite en favoris. En même temps Ludovic attirait la jeune fille par la main, et lui indiquait un siége à ses côtés. Cédant à cette pression, elle s'assit. | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 201 Il se promettait bien d'avoir ce jour-là plus de chances, et jetait presque un défi au sort. Jamais ivresse plus grande n'a-vait inondé son coeur il foulait la terre d'un pas léger et en homme heureux de vivre. Sa joie était sans limites, et il espérait qu'elle serait partagée. Comment ne l'aurait-elle pas été ? La fortune avait souri si à point et d'une manière si inat-tendue ! La veille, rien ne donnait lieu de croire que le but fût si rapproché et si éclatant. Cependant, lorsque Ludovic parut inopinément chez Mar-guerite, la première impression de la jeune fille fut une sur-prise mêlée de désappointement. -Ah ! c'est vous, dit-elle en ouvrant la porte et accompa-gnant ces mots d'un léger cri. -Oui, c'est moi, Marguerite, répondit Ludovic avec un accent de triomphe il s'est passé bien des choses depuis que nous ne nous sommes vus. Il était si radieux, si enivré des événements de la journée, qu'il ne remarquait pas l'embarras de la jeune fille. Elle de-meurait debout et n'apportait dans son accueil ni élan ni abandon. Ce fut Ludovic qui se mit à l'aise il se sentait plus de droit à agir ainsi. -Oui, Marguerite, dit-il en s'asseyant, il s'est passé du nouveau depuis hier. Le ciel nous vient en aide, c'est évi-dent. Vous ne vous douteriez pas de ce qui m'est arrivé ? une aventure incroyable voyons, devinez. -Comment voulez-vous que je devine ? -En effet, c'est trop miraculeux. De mémoire de débu-tant on n'a rien vu de pareil. J'ai décidément une étoile, mon amie, et cette étoile c'est vous. Vous me portez bonheur, vous me faites franchir en un jour des distances que d'autres ne franchiraient pas en plusieurs années. Venez près de moi, Marguerite, ici, bien près, que je vous raconte ce qui m'est arrivé. Quel dommage que la grand'mère ne puisse pas m'en-tendre ! Serait-elle heureuse de la joie de ses enfants ! Elle en oublierait tous ses maux. Venez, vous dis-je, venez, ce n'est pas une petite chance que celle que nous avons. La fortune nous traite en favoris. En même temps Ludovic attirait la jeune fille par la main, et lui indiquait un siége à ses côtés. Cédant à cette pression, elle s'assit. | 17 | 0.007852 | 0.034483 |
123.txt | 1,821 | 75 de DUHAMEL, de PLENCK. , de PHILIPPE RÉ , etc. Déjà, il avait rassemblé plus de six mille objets, tant exoti-ques qu'indigènes, sur ces diverses productions qu'il nommait phytopolites 1 . Un mémoire rédigé depuis 1806 et accompagné d'un grand nombre de figures, qu'il m'avait lu en 1813, mais que je n'ai point retrouvé dans ses papiers, contenait des choses entièrement nouvelles et dont on ne se formait pas même l'idée a . Etranger aux jouissances de la vie qu'une sobriété phi-losophique et raisonnée lui rendait inutiles, que la sim-plicité de ses moeurs ne lui permettait d'envier à personne, PALISOT DE BEAUVOIS ne se plaisait que dans son cabinet, où la nature était sans cesse interrogée, les affections de famille sans cesse écoutées, et la bonne amitié toujours accueillie. Là, l'étude soulageait sa tête toujours active, 1 Par ce mot, composé de racines grecques rov, feuille, et , habitant, PALISOT DE BEAUVOIS dési-gnait également et les animaux et les plantes parasites ou faux-parasites, habitant sur un autre animal ou sur un végétal, ou bien vivant à ses dépens. 2 M. Bosc , de l'Institut, et M. VALLOT, de Dijon, s'oc-cupent l'un et l'autre d'un ouvrage sur cette matière le premier paraît vouloir se borner à la description des insec-tes et des accidens qui résultent de leur piqûre le second, dont le plan est plus vaste, plus rapproché de celui de PALISOT DE BEAUVOIS, en a jeté les bases dans son Insectorum incunabuta, ouvrage encore manuscrit. Ilcontient quatre divisions principales la première est intitulée Flora hos-pitans insecta la seconde a pour titre Tellus insecta ingremio fovens la troisième Naïas in sinu insecta involvens et la quatrième Fauna insectorum hospes. | 75 de DUHAMEL, de PLENCK. , de PHILIPPE RÉ , etc. Déjà, il avait rassemblé plus de six mille objets, tant exoti-ques qu'indigènes, sur ces diverses productions qu'il nommait phytopolites 1 . Un mémoire rédigé depuis 1806 et accompagné d'un grand nombre de figures, qu'il m'avait lu en 1813, mais que je n'ai point retrouvé dans ses papiers, contenait des choses entièrement nouvelles et dont on ne se formait pas même l'idée a . Etranger aux jouissances de la vie qu'une sobriété phi-losophique et raisonnée lui rendait inutiles, que la sim-plicité de ses moeurs ne lui permettait d'envier à personne, PALISOT DE BEAUVOIS ne se plaisait que dans son cabinet, où la nature était sans cesse interrogée, les affections de famille sans cesse écoutées, et la bonne amitié toujours accueillie. Là, l'étude soulageait sa tête toujours active,@@@ 1 Par ce mot, composé de racines grecques rov, feuille, et , habitant, PALISOT DE BEAUVOIS dési-gnait également et les animaux et les plantes parasites ou faux-parasites, habitant sur un autre animal ou sur un végétal, ou bien vivant à ses dépens. 2 M. Bosc , de l'Institut, et M. VALLOT, de Dijon, s'oc-cupent l'un et l'autre d'un ouvrage sur cette matière le premier paraît vouloir se borner à la description des insec-tes et des accidens qui résultent de leur piqûre le second, dont le plan est plus vaste, plus rapproché de celui de PALISOT DE BEAUVOIS, en a jeté les bases dans son Insectorum incunabuta, ouvrage encore manuscrit. Il@contient quatre divisions principales la première est intitulée Flora hos-pitans insecta la seconde a pour titre Tellus insecta in@gremio fovens la troisième Naïas in sinu insecta involvens et la quatrième Fauna insectorum hospes. | ##### DUHAMEL, de PLENCK@ , de PHILIPPE RÉ , etc. Déjà, il avait rassemblé plus de six mille objets, tant exoti-ques qu'indigènes, sur ces diverses productions qu'il nommait phytopolites 1 . Un mémoire rédigé depuis 1806 et accompagné d'un grand nombre de figures, qu'il m'avait lu en 1813, mais que je n'ai point retrouvé dans ses papiers, contenait des choses entièrement nouvelles et dont on ne se formait pas même l'idée 2 . Etranger aux jouissances de la vie qu'une sobriété phi-losophique et raisonnée lui rendait inutiles, que la sim-plicité de ses moeurs ne lui permettait d'envier à personne, PALISOT DE BEAUVOIS ne se plaisait que dans son cabinet, où la nature était sans cesse interrogée, les affections de famille sans cesse écoutées, et la bonne amitié toujours accueillie. Là, l'étude soulageait sa tête toujours active, 75 1 Par ce mot, composé de racines grecques rov, feuille, et , habitant, PALISOT DE BEAUVOIS dési-gnait également et les animaux et les plantes parasites ou faux-parasites, habitant sur un autre animal ou sur un végétal, ou bien vivant à ses dépens. 2 M. Bosc , de l'Institut, et M. VALLOT, de Dijon, s'oc-cupent l'un et l'autre d'un ouvrage sur cette matière le premier paraît vouloir se borner à la description des insec-tes et des accidens qui résultent de leur piqûre le second, dont le plan est plus vaste, plus rapproché de celui de PALISOT DE BEAUVOIS, en a jeté les bases dans son Insectorum incunabuta, ouvrage encore manuscrit. Il contient quatre divisions principales la première est intitulée Flora hos-pitans insecta la seconde a pour titre Tellus insecta in gremio fovens la troisième Naïas in sinu insecta involvens et la quatrième Fauna insectorum hospes. | 75 de DUHAMEL, de PLENCK@ , de PHILIPPE RÉ , etc. Déjà, il avait rassemblé plus de six mille objets, tant exoti-ques qu'indigènes, sur ces diverses productions qu'il nommait phytopolites 1 . Un mémoire rédigé depuis 1806 et accompagné d'un grand nombre de figures, qu'il m'avait lu en 1813, mais que je n'ai point retrouvé dans ses papiers, contenait des choses entièrement nouvelles et dont on ne se formait pas même l'idée 2 . Etranger aux jouissances de la vie qu'une sobriété phi-losophique et raisonnée lui rendait inutiles, que la sim-plicité de ses moeurs ne lui permettait d'envier à personne, PALISOT DE BEAUVOIS ne se plaisait que dans son cabinet, où la nature était sans cesse interrogée, les affections de famille sans cesse écoutées, et la bonne amitié toujours accueillie. Là, l'étude soulageait sa tête toujours active, 75 1 Par ce mot, composé de racines grecques rov, feuille, et , habitant, PALISOT DE BEAUVOIS dési-gnait également et les animaux et les plantes parasites ou faux-parasites, habitant sur un autre animal ou sur un végétal, ou bien vivant à ses dépens. 2 M. Bosc , de l'Institut, et M. VALLOT, de Dijon, s'oc-cupent l'un et l'autre d'un ouvrage sur cette matière le premier paraît vouloir se borner à la description des insec-tes et des accidens qui résultent de leur piqûre le second, dont le plan est plus vaste, plus rapproché de celui de PALISOT DE BEAUVOIS, en a jeté les bases dans son Insectorum incunabuta, ouvrage encore manuscrit. Il contient quatre divisions principales la première est intitulée Flora hos-pitans insecta la seconde a pour titre Tellus insecta in gremio fovens la troisième Naïas in sinu insecta involvens et la quatrième Fauna insectorum hospes. | 75 de DUHAMEL, de PLENCK , de PHILIPPE RÉ , etc. Déjà, il avait rassemblé plus de six mille objets, tant exoti-ques qu'indigènes, sur ces diverses productions qu'il nommait phytopolites 1 . Un mémoire rédigé depuis 1806 et accompagné d'un grand nombre de figures, qu'il m'avait lu en 1813, mais que je n'ai point retrouvé dans ses papiers, contenait des choses entièrement nouvelles et dont on ne se formait pas même l'idée 2 . Etranger aux jouissances de la vie qu'une sobriété phi-losophique et raisonnée lui rendait inutiles, que la sim-plicité de ses moeurs ne lui permettait d'envier à personne, PALISOT DE BEAUVOIS ne se plaisait que dans son cabinet, où la nature était sans cesse interrogée, les affections de famille sans cesse écoutées, et la bonne amitié toujours accueillie. Là, l'étude soulageait sa tête toujours active, 75 1 Par ce mot, composé de racines grecques rov, feuille, et , habitant, PALISOT DE BEAUVOIS dési-gnait également et les animaux et les plantes parasites ou faux-parasites, habitant sur un autre animal ou sur un végétal, ou bien vivant à ses dépens. 2 M. Bosc , de l'Institut, et M. VALLOT, de Dijon, s'oc-cupent l'un et l'autre d'un ouvrage sur cette matière le premier paraît vouloir se borner à la description des insec-tes et des accidens qui résultent de leur piqûre le second, dont le plan est plus vaste, plus rapproché de celui de PALISOT DE BEAUVOIS, en a jeté les bases dans son Insectorum incunabuta, ouvrage encore manuscrit. Il contient quatre divisions principales la première est intitulée Flora hos-pitans insecta la seconde a pour titre Tellus insecta in gremio fovens la troisième Naïas in sinu insecta involvens et la quatrième Fauna insectorum hospes. | 7 | 0.004101 | 0.025478 |
645.txt | 1,886 | 228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mmede L., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que le gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la | 228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme@de L.@@, qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsiè qui dura trois heures, et, lorsque la malade Tevint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B@@., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que le gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la | 228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme de L..., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsie qui dura trois heures, et, lorsque la malade revint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B..., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que la gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la | 228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme de L..., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsie qui dura trois heures, et, lorsque la malade revint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B..., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que la gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la | 228 L'ART DE MAGNÉTISER Dans le courant de novembre, je reçus une lettre de Mme de L..., qui m'annonçait que sa fille avait fait une chute. Mlle Eugénie, occupée à écrire, voulut s'avancer plus près de la table. La chaise glissa sur le parquet ciré, et la mal-heureuse enfant tomba en arrière ce fut le bas de la colonne vertébrale qui frappa. Cette secousse provoqua des douleurs dans l'épine dorsale, et de plus un dérangement instantané dans la circulation sanguine. Il n'en fallait pas tant pour ramener la maladie. Le soir même, en voulant s'asseoir sur son fauteuil, Mlle Eugénie le fit si malheureusement qu'elle tomba à côté. Quelques jours après, elle fit encore une troisième chute en jouant avec un petit cousin de cinq ans elle perdit l'équi-libre et tomba de toute sa hauteur sur le parquet. Il y eut dès lors plusieurs crises mais ce ne fut que le 17 décembre que la maladie se déclara. Le dernier jour de ses menstrues, elle fut atteinte d'une catalepsie qui dura trois heures, et, lorsque la malade revint à elle, ses jambes étaient entièrement paralysées et tout à fait insensibles. Des évanouissements reparurent et devinrent chaque jour plus fréquents et plus longs. Il y en eut un de cinq heures. L'état de faiblesse qui s'ensuivit était tel, que la malade n'avait plus la force d'avaler une cuillerée d'eau. Cependant les magnétisations de M. B..., pharmacien, avaient ramené la sensibilité dans les jambes, et la malade pouvait même les remuer un peu dans son lit, mais non sans beaucoup de difficultés. La paralysie gagnait le haut du corps, les bras avaient eu des engourdissements, et, par moments, le bras droit n'avait pas répondu à la volonté. Il était généralement plus froid que la gauche. Le 1er janvier 1854, j'arrivai et je trouvai la malade dans un pitoyable état. Il y eut devant moi plusieurs évanouissements, dont je me rendis maître par des insufflations sur le coeur et sur le cerveau. La faiblesse était extrême, la paralysie semblait gagner la | 8 | 0.004032 | 0.02611 |
876.txt | 1,858 | 186 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. passants troublaient-ils cette tranquillité uniforme. En fait de voitures, les seules que l'on aperçût étaient celles de maraî-chers se rendant aux halles, ou celles qui, dès l'aube, pro-cèdent à un service de voirie. Des flots de poussière s'éle-vaient sous les balais des agents de la salubrité et se mêlaient aux vapeurs du matin. Les laitières s'installaient devant les portes avec leurs seaux et leurs mesures de fer-blanc, et commençaient le débit de leur denrée. Quelques boutiques s'animaient aussi, et dans le nombre les commerces de vins, qui sont, en fait d'établissements, les premiers à s'ouvrir et les derniers à se fermer Paris renferme une population si altérée 1 Ce spectacle ne touchait guère Ludovic, et, en toute autre circonstance, il n'en fût pas longtemps demeuré témoin. Pourtant il semblait comme enchainé à son poste et frappé - d'immobilité. Ce réveil de la ville était pour lui le précurseur , d'un autre réveil. Marguerite avait des habitudes matinales, et avant une heure il verrait sans doute la silhouette de la jeune fille se dessiner à travers les vitres de l'appartement. Elle viendrait alors, comme elle avait coutume de le faire, donner un coup d'oeil à ses fleurs, les soigner, les raffermir sur leurs tiges, cueillir une rose ou un oeillet. Ludovic savait tout cela, et il comptait implorer sa grâce par un regard sup-pliant il espérait même qu'à raison des événements de la veille, Marguerite serait debout plus tôt que de coutume, et abrégerait les délais. - Impossible qu'elle ne me pardonne pas, s'écria-t-il impossible qu'elle ne lise pas sur mon visage le regret qui est dans mon coeur. Comment en serait-il autrement? N'a-t-elle pas eu assez de gages de mes sentiments? Ne sait-elle pas tout l'empire qu'elle a sur moi? Oui, elle aura pitié, elle verra que la fatalité seule s'en est mêlée. Puis j'irai me jeter à ses pieds et lui raconterai tout ma grâce est au prix ae ma franchise. Tous ces beaux raisonnements n'avançaient pas les choses, et Ludovic en était pour ses frais. Déjà il avait refait par trois fois ce plaidoyer, en en modifiant les termes et en ap-puyant sur les circonstances atténuantes rien n'indiquait que l'instant fût venu de le prononcer. Marguerite ne paraissait pas aucun mouvement n'avait lieu chez elle. Les deux croi- | 186 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. passants troublaient-ils cette tranquillité uniforme. En fait de voitures, les seules que l'on aperçût étaient celles de maraî-chers se rendant aux halles, ou celles qui, dès l'aube, pro-cèdent à un service de voirie. Des flots de poussière s'éle-vaient sous les balais des agents de la salubrité et se mêlaient aux vapeurs du matin. Les laitières s'installaient devant les portes avec leurs seaux et leurs mesures de fer-blanc, et commençaient le débit de leur denrée. Quelques boutiques s'animaient aussi, et dans le nombre les commerces de vins, qui sont, en fait d'établissements, les premiers à s'ouvrir et les derniers à se fermer Paris renferme une population si altérée 1 Ce spectacle ne touchait guère Ludovic, et, en toute autre circonstance, il n'en fût pas longtemps demeuré témoin. Pourtant il semblait comme enchainé à son poste et frappé - d'immobilité. Ce réveil de la ville était pour lui le précurseur , d'un autre réveil. Marguerite avait des habitudes matinales, et avant une heure il verrait sans doute la silhouette de la jeune fille se dessiner à travers les vitres de l'appartement. Elle viendrait alors, comme elle avait coutume de le faire, donner un coup d'oeil à ses fleurs, les soigner, les raffermir sur leurs tiges, cueillir une rose ou un oeillet. Ludovic savait tout cela, et il comptait implorer sa grâce par un regard sup-pliant il espérait même qu'à raison des événements de la veille, Marguerite serait debout plus tôt que de coutume, et abrégerait les délais. - Impossible qu'elle ne me pardonne pas, s'écria-t-il impossible qu'elle ne lise pas sur mon visage le regret qui est dans mon coeur. Comment en serait-il autrement@? N'a-t-elle pas eu assez de gages de mes sentiments@? Ne sait-elle pas tout l'empire qu'elle a sur moi@? Oui, elle aura pitié, elle verra que la fatalité seule s'en est mêlée. Puis j'irai me jeter à ses pieds et lui raconterai tout ma grâce est au prix ae ma franchise. Tous ces beaux raisonnements n'avançaient pas les choses, et Ludovic en était pour ses frais. Déjà il avait refait par trois fois ce plaidoyer, en en modifiant les termes et en ap-puyant sur les circonstances atténuantes rien n'indiquait que l'instant fût venu de le prononcer. Marguerite ne paraissait pas aucun mouvement n'avait lieu chez elle. Les deux croi- | 186 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. passants troublaient-ils cette tranquillité uniforme. En fait de voitures, les seules que l'on aperçût étaient celles de maraî-chers se rendant aux halles, ou celles qui, dès l'aube, pro-cèdent à un service de voirie. Des flots de poussière s'éle-vaient sous les balais des agents de la salubrité et se mêlaient aux vapeurs du matin. Les laitières s'installaient devant les portes avec leurs seaux et leurs mesures de fer-blanc, et commençaient le débit de leur denrée. Quelques boutiques s'animaient aussi, et dans le nombre les commerces de vins, qui sont, en fait d'établissements, les premiers à s'ouvrir et les derniers à se fermer Paris renferme une population si altérée ! Ce spectacle ne touchait guère Ludovic, et, en toute autre circonstance, il n'en fût pas longtemps demeuré témoin. Pourtant il semblait comme enchaîné à son poste et frappé @@d'immobilité. Ce réveil de la ville était pour lui le précurseur@@ d'un autre réveil. Marguerite avait des habitudes matinales, et avant une heure il verrait sans doute la silhouette de la jeune fille se dessiner à travers les vitres de l'appartement. Elle viendrait alors, comme elle avait coutume de le faire, donner un coup d'oeil à ses fleurs, les soigner, les raffermir sur leurs tiges, cueillir une rose ou un oeillet. Ludovic savait tout cela, et il comptait implorer sa grâce par un regard sup-pliant il espérait même qu'à raison des événements de la veille, Marguerite serait debout plus tôt que de coutume, et abrégerait les délais. -@Impossible qu'elle ne me pardonne pas, s'écria-t-il impossible qu'elle ne lise pas sur mon visage le regret qui est dans mon coeur. Comment en serait-il autrement ? N'a-t-elle pas eu assez de gages de mes sentiments ? Ne sait-elle pas tout l'empire qu'elle a sur moi ? Oui, elle aura pitié, elle verra que la fatalité seule s'en est mêlée. Puis j'irai me jeter à ses pieds et lui raconterai tout ma grâce est au prix de ma franchise. Tous ces beaux raisonnements n'avançaient pas les choses, et Ludovic en était pour ses frais. Déjà il avait refait par trois fois ce plaidoyer, en en modifiant les termes et en ap-puyant sur les circonstances atténuantes rien n'indiquait que l'instant fût venu de le prononcer. Marguerite ne paraissait pas aucun mouvement n'avait lieu chez elle. Les deux croi- | 186 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. passants troublaient-ils cette tranquillité uniforme. En fait de voitures, les seules que l'on aperçût étaient celles de maraî-chers se rendant aux halles, ou celles qui, dès l'aube, pro-cèdent à un service de voirie. Des flots de poussière s'éle-vaient sous les balais des agents de la salubrité et se mêlaient aux vapeurs du matin. Les laitières s'installaient devant les portes avec leurs seaux et leurs mesures de fer-blanc, et commençaient le débit de leur denrée. Quelques boutiques s'animaient aussi, et dans le nombre les commerces de vins, qui sont, en fait d'établissements, les premiers à s'ouvrir et les derniers à se fermer Paris renferme une population si altérée ! Ce spectacle ne touchait guère Ludovic, et, en toute autre circonstance, il n'en fût pas longtemps demeuré témoin. Pourtant il semblait comme enchaîné à son poste et frappé @@d'immobilité. Ce réveil de la ville était pour lui le précurseur@@ d'un autre réveil. Marguerite avait des habitudes matinales, et avant une heure il verrait sans doute la silhouette de la jeune fille se dessiner à travers les vitres de l'appartement. Elle viendrait alors, comme elle avait coutume de le faire, donner un coup d'oeil à ses fleurs, les soigner, les raffermir sur leurs tiges, cueillir une rose ou un oeillet. Ludovic savait tout cela, et il comptait implorer sa grâce par un regard sup-pliant il espérait même qu'à raison des événements de la veille, Marguerite serait debout plus tôt que de coutume, et abrégerait les délais. -@Impossible qu'elle ne me pardonne pas, s'écria-t-il impossible qu'elle ne lise pas sur mon visage le regret qui est dans mon coeur. Comment en serait-il autrement ? N'a-t-elle pas eu assez de gages de mes sentiments ? Ne sait-elle pas tout l'empire qu'elle a sur moi ? Oui, elle aura pitié, elle verra que la fatalité seule s'en est mêlée. Puis j'irai me jeter à ses pieds et lui raconterai tout ma grâce est au prix de ma franchise. Tous ces beaux raisonnements n'avançaient pas les choses, et Ludovic en était pour ses frais. Déjà il avait refait par trois fois ce plaidoyer, en en modifiant les termes et en ap-puyant sur les circonstances atténuantes rien n'indiquait que l'instant fût venu de le prononcer. Marguerite ne paraissait pas aucun mouvement n'avait lieu chez elle. Les deux croi- | 186 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. passants troublaient-ils cette tranquillité uniforme. En fait de voitures, les seules que l'on aperçût étaient celles de maraî-chers se rendant aux halles, ou celles qui, dès l'aube, pro-cèdent à un service de voirie. Des flots de poussière s'éle-vaient sous les balais des agents de la salubrité et se mêlaient aux vapeurs du matin. Les laitières s'installaient devant les portes avec leurs seaux et leurs mesures de fer-blanc, et commençaient le débit de leur denrée. Quelques boutiques s'animaient aussi, et dans le nombre les commerces de vins, qui sont, en fait d'établissements, les premiers à s'ouvrir et les derniers à se fermer Paris renferme une population si altérée ! Ce spectacle ne touchait guère Ludovic, et, en toute autre circonstance, il n'en fût pas longtemps demeuré témoin. Pourtant il semblait comme enchaîné à son poste et frappé d'immobilité. Ce réveil de la ville était pour lui le précurseur d'un autre réveil. Marguerite avait des habitudes matinales, et avant une heure il verrait sans doute la silhouette de la jeune fille se dessiner à travers les vitres de l'appartement. Elle viendrait alors, comme elle avait coutume de le faire, donner un coup d'oeil à ses fleurs, les soigner, les raffermir sur leurs tiges, cueillir une rose ou un oeillet. Ludovic savait tout cela, et il comptait implorer sa grâce par un regard sup-pliant il espérait même qu'à raison des événements de la veille, Marguerite serait debout plus tôt que de coutume, et abrégerait les délais. -Impossible qu'elle ne me pardonne pas, s'écria-t-il impossible qu'elle ne lise pas sur mon visage le regret qui est dans mon coeur. Comment en serait-il autrement ? N'a-t-elle pas eu assez de gages de mes sentiments ? Ne sait-elle pas tout l'empire qu'elle a sur moi ? Oui, elle aura pitié, elle verra que la fatalité seule s'en est mêlée. Puis j'irai me jeter à ses pieds et lui raconterai tout ma grâce est au prix de ma franchise. Tous ces beaux raisonnements n'avançaient pas les choses, et Ludovic en était pour ses frais. Déjà il avait refait par trois fois ce plaidoyer, en en modifiant les termes et en ap-puyant sur les circonstances atténuantes rien n'indiquait que l'instant fût venu de le prononcer. Marguerite ne paraissait pas aucun mouvement n'avait lieu chez elle. Les deux croi- | 11 | 0.004727 | 0.018391 |
36.txt | 1,863 | -46 -chante, que Dieu était plus fort que les hom mes, et que plus on la frappait, plus elle se sentait portée à se consacrer à lui. Ce seul mot lui valut une seconde grêle de coups , mais si impétueuse et si forte , qu'elle pensa coûter la vie à la fille et à la mère. Celle-ci fit, pour assommer l'autre , de si prodigieux efforts, qu'il fallut la porter au lit, où elle res-ta pendant deux mois. Son mari, effrayé de la nouvelle imprévue de son mal, lui enrayant aussitôt demandé la cause N'en cherchez point d'autre, lui dit-elle, que l'opiniâtreté de votre fille et la résistance à nos volontés. Dans un moment la fureur de l'épouse passe dans le coeur de l'époux il sort brusquement de la chambre de la mère , entre dans celle de la fille, lui décharge un si grand soufflet, qu'il la renverse par terre à deux ou trois pas de lui, et sort tout fumant de colère. On commence à apercevoir pourquoi Elisa-beth de Ranfaing a été appeléeElïsabeth de la Croix, On n'apercevra pas moins, dans la suite, pourquoi le grand archidiacre d'Evreux, qui nous a donné sa vie, l'a intitulé Le Triomphe de la Croix. La sainte fille eut bien de la peine à se rele-ver. A la vue d'une image de Jésus-Christ at- | -46 -chante, que Dieu était plus fort que les hom mes, et que plus on la frappait, plus elle se sentait portée à se consacrer à lui. Ce seul mot lui valut une seconde grêle de coups , mais si impétueuse et si forte , qu'elle pensa coûter la vie à la fille et à la mère. Celle-ci fit, pour assommer l'autre , de si prodigieux efforts, qu'il fallut la porter au lit, où elle res-ta pendant deux mois. Son mari, effrayé de la nouvelle imprévue de son mal, lui enrayant aussitôt demandé la cause N'en cherchez point d'autre, lui dit-elle, que l'opiniâtreté de votre fille et la résistance à nos volontés. Dans un moment la fureur de l'épouse passe dans le coeur de l'époux il sort brusquement de la chambre de la mère , entre dans celle de la fille, lui décharge un si grand soufflet, qu'il la renverse par terre à deux ou trois pas de lui, et sort tout fumant de colère. On commence à apercevoir pourquoi Elisa-beth de Ranfaing a été appelée@Elïsabeth de la Croix, On n'apercevra pas moins, dans la suite, pourquoi le grand archidiacre d'Evreux, qui nous a donné sa vie, l'a intitulé Le Triomphe de la Croix. La sainte fille eut bien de la peine à se rele-ver. A la vue d'une image de Jésus-Christ at- | ############ que Dieu était plus fort que les hom mes, et que plus on la frappait, plus elle se sentait portée à se consacrer à lui. Ce seul mot lui valut une seconde grêle de coups , mais si impétueuse et si forte , qu'elle pensa coûter la vie à la fille et à la mère. Celle-ci fit, pour assommer l'autre , de si prodigieux efforts, qu'il fallut la porter au lit, où elle res-ta pendant deux mois. Son mari, effrayé de la nouvelle imprévue de son mal, lui enrayant aussitôt demandé la cause N'en cherchez point d'autre, lui dit-elle, que l'opiniâtreté de votre fille et la résistance à nos volontés. Dans un moment la fureur de l'épouse passe dans le coeur de l'époux il sort brusquement de la chambre de la mère , entre dans celle de la fille, lui décharge un si grand soufflet, qu'il la renverse par terre à deux ou trois pas de lui, et sort tout fumant de colère. On commence à apercevoir pourquoi Elisa-beth de Ranfaing a été appelée Elisabeth de la Croix. On n'apercevra pas moins, dans la suite, pourquoi le grand archidiacre d'Evreux, qui nous a donné sa vie, l'a intitulé Le Triomphe de la Croix. La sainte fille eut bien de la peine à se rele-ver. A la vue d'une image de Jésus-Christ at- | -46 -chante, que Dieu était plus fort que les hom mes, et que plus on la frappait, plus elle se sentait portée à se consacrer à lui. Ce seul mot lui valut une seconde grêle de coups , mais si impétueuse et si forte , qu'elle pensa coûter la vie à la fille et à la mère. Celle-ci fit, pour assommer l'autre , de si prodigieux efforts, qu'il fallut la porter au lit, où elle res-ta pendant deux mois. Son mari, effrayé de la nouvelle imprévue de son mal, lui enrayant aussitôt demandé la cause N'en cherchez point d'autre, lui dit-elle, que l'opiniâtreté de votre fille et la résistance à nos volontés. Dans un moment la fureur de l'épouse passe dans le coeur de l'époux il sort brusquement de la chambre de la mère , entre dans celle de la fille, lui décharge un si grand soufflet, qu'il la renverse par terre à deux ou trois pas de lui, et sort tout fumant de colère. On commence à apercevoir pourquoi Elisa-beth de Ranfaing a été appelée Elisabeth de la Croix. On n'apercevra pas moins, dans la suite, pourquoi le grand archidiacre d'Evreux, qui nous a donné sa vie, l'a intitulé Le Triomphe de la Croix. La sainte fille eut bien de la peine à se rele-ver. A la vue d'une image de Jésus-Christ at- | -46 -chante, que Dieu était plus fort que les hom mes, et que plus on la frappait, plus elle se sentait portée à se consacrer à lui. Ce seul mot lui valut une seconde grêle de coups , mais si impétueuse et si forte , qu'elle pensa coûter la vie à la fille et à la mère. Celle-ci fit, pour assommer l'autre , de si prodigieux efforts, qu'il fallut la porter au lit, où elle res-ta pendant deux mois. Son mari, effrayé de la nouvelle imprévue de son mal, lui enrayant aussitôt demandé la cause N'en cherchez point d'autre, lui dit-elle, que l'opiniâtreté de votre fille et la résistance à nos volontés. Dans un moment la fureur de l'épouse passe dans le coeur de l'époux il sort brusquement de la chambre de la mère , entre dans celle de la fille, lui décharge un si grand soufflet, qu'il la renverse par terre à deux ou trois pas de lui, et sort tout fumant de colère. On commence à apercevoir pourquoi Elisa-beth de Ranfaing a été appelée Elisabeth de la Croix. On n'apercevra pas moins, dans la suite, pourquoi le grand archidiacre d'Evreux, qui nous a donné sa vie, l'a intitulé Le Triomphe de la Croix. La sainte fille eut bien de la peine à se rele-ver. A la vue d'une image de Jésus-Christ at- | 3 | 0.002504 | 0.011952 |
22.txt | 1,863 | si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retournerai Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixera aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'appàren -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce Fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par sdes chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était 'éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me On avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui deéla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait C'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès Qu'elle fut entrée dans cette maison, | si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retournerai Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixer@a aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'appàren -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce Fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par sdes chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était 'éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me On avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui deéla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait C'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès Qu'elle fut entrée dans cette maison, | si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retourner à Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixer à aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'apparen -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par @des chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était @éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me on avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui decla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait c'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès qu'elle fut entrée dans cette maison, | si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retourner à Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixer à aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'apparen -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par @des chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était @éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me on avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui decla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait c'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès qu'elle fut entrée dans cette maison, | si fort gênée à la ville, ne la troubleraient point a la campagne. Mais elle se trouva bien-tôt dans l'état qu'elle avait cru quitter, et el-le sentit qu'elle n'etait pas où Dieu la voulait. Ce sentiment fut si vif qu'elle prit le parti de retourner à Ploermel, et en moins de trois ou quatre mois, elle fit trois conditions, sans pouvoir se fixer à aucune, quoiqu'elle convint de bonne foi que, dans toutes, on avàit pour elle les meilleurs procédés. Dans un autre, c'eût été légèreté et il y a bien de l'apparen -ce que le monde en jugea ainsi dans Armelle, ce fut une conduite particulière de Dieu, qui voulait faire marcher cette âme choisie par des chemins de croix, et la conduire à lui par la voie du rebut ét des humiliations. Une religieuse carmélite de Ploermel lui proposa d'aller servir sa soeur, qui était éta-blie dans cette ville. Elle ne lui dit pas com-me on avait fait partout ailleurs, qu'elle ne se-rait gênée en rien au contraire, elle lui decla-ra qu'elle aurait beaucoup de travail et d'occu-pation. C'était précisément ce qu'elle cher-chait c'était aussi ce que Dieu voulait d'elle, Un mouvement intérieur de la grâce le lui fit connaître, et la proposition fût acceptée. Dès qu'elle fut entrée dans cette maison, | 12 | 0.009701 | 0.050209 |
686.txt | 1,882 | -IV-70 Il admet t. 2, p. 482, 1. 15, et lettre du 17 novembre 1881 , que l'irrita-tion dilate les vaisseaux. Un grand nombre de faits prouvent le contraire. Je me bornerai à en citer trois. C Le microscope a fait voir, à M. le professeur Robin, que le premier phénomène de l'inflammation est le resserrement des artérioles et des veinules. D Dans les amputations, quand l'irritation est a son plus haut degré, sous le tranchant du couteau et au premier contact de l'air et des éponges, beaucoup de petites artères se resserrent et ne peuvent être liées parce qu'elles ne laissent pas couler de sang et restent invisibles. Quelques heures après, l'irritation ayant diminué, elles se laissent dilater par le sang et quelquefois en laissent passer une quantité assez grande pour qu'on soit forcé de lever l'appareil et de les lier, ce qui alors est facile. E Plus lard encore, l'inflammation s'empare de la plaie et tout écoulement de sang cesse complè-tement. Ces trois faits ne suffisent-ils pas pour prouver que l'irritation resserre les vaisseaux au lieu de les dilater ? Je sais bien que M. Vulpian suppose que l'irritation ne dilate les vais-seaux qu'en paralysant les centres vaso-moteurs mais, dans les trois faits que je viens de citer, il n'y a pas de dilatation, quoi qu'il y ait une vive irritation. Donc, l'irritation ne détermine ni la dilatation vasculaire, ni la paralysie des centres nerveux et des vaisseaux, à laquelle M. Vulpian attri-bue cette dilatation, sans aucune espèce de preuves- et même contre toute vraisemblance. 8° Il reconnaît lettre du 16 décembre 1881 , qu'il est impossible d'obtenir la dilatation des vaisseaux dès que la circulation est arrêtée que, pour que les vaisseaux se dilatent sous l'influence de la faradisation du nerf lingual, il faut une pression intérieure puisqu'il s'agit d'une dilatation paralytique que lorsque la circulation est arrêtée, il n'y a pas plus de dilatation vascu-laire sous l'influence de l'électrisation du nerf lingual que sous l'influence de la section du cordon cervical sympathique. Je soutiens qu'après cet aveu, M. Vulpian devrait ne plus dire que les vaisseaux se dilatent, mais bien qu'ils se laissent dilater ou pour parler plus clairement , se laissent distendre qu'il devrait reconnaître qu'il n'existe ni nerfs vaso-paralyseurs, ni nerfs vaso-dilatateurs car ces nerfs, s'ils existaient, devraient agir au moins aussi bien sur des vaisseaux vides que sur des vaisseaux dans lesquels le sang circule qu'avouer la nécessité d'une pres-sion intérieure, c'est reconnaître l'existence d'une résistance à vaincre et, quand la dilatation ou plutôt la distension- a lieu, l'action d'une force par laquelle cette résistance a été vaincue. Puisqu'il avoue qu'une pression inté-rieure en d'autres termes une impulsion est nécessaire pour dilater ou plutôt distendre les vaisseaux jusqu'à un certain point, même quand, selon lui,, leurs nerfs ont cessé d'agir, il ne devrait pas hésiter à reconnaitre qu'une dilatation plus considérable prouve une pression intérieure plus grande et, par conséquent, une impulsion plus forte. La tension habituelle des. artères, le tonus vasculaire, est un effet combiné du degré de plénitude du système sanguin et de l'action normale du coeur et des vaisseaux sous l'influence de leurs nerfs. Aucune augmenta-tion brusque du diamètre des artères et des veines ne peut avoir lieu dans | -IV@-70 Il admet t. 2, p. 482, 1. 15, et lettre du 17 novembre 1881 , que l'irrita-tion dilate les vaisseaux. Un grand nombre de faits prouvent le contraire. Je me bornerai à en citer trois. C Le microscope a fait voir, à M. le professeur Robin, que le premier phénomène de l'inflammation est le resserrement des artérioles et des veinules. D Dans les amputations, quand l'irritation est a son plus haut degré, sous le tranchant du couteau et au premier contact de l'air et des éponges, beaucoup de petites artères se resserrent et ne peuvent être liées parce qu'elles ne laissent pas couler de sang et restent invisibles. Quelques heures après, l'irritation ayant diminué, elles se laissent dilater par le sang et quelquefois en laissent passer une quantité assez grande pour qu'on soit forcé de lever l'appareil et de les lier, ce qui alors est facile. E Plus lard encore, l'inflammation s'empare de la plaie et tout écoulement de sang cesse complè-tement. Ces trois faits ne suffisent-ils pas pour prouver que l'irritation resserre les vaisseaux au lieu de les dilater ? Je sais bien que M. Vulpian suppose que l'irritation ne dilate les vais-seaux qu'en paralysant les centres vaso-moteurs mais, dans les trois faits que je viens de citer, il n'y a pas de dilatation, quoi qu'il y ait une vive irritation. Donc, l'irritation ne détermine ni la dilatation vasculaire, ni la paralysie des centres nerveux et des vaisseaux, à laquelle M. Vulpian attri-bue cette dilatation, sans aucune espèce de preuves- et même contre toute vraisemblance. 8° Il reconnaît lettre du 16 décembre 1881 , qu'il est impossible d'obtenir la dilatation des vaisseaux dès que la circulation est arrêtée que, pour que les vaisseaux se dilatent sous l'influence de la faradisation du nerf lingual, il faut une pression intérieure puisqu'il s'agit d'une dilatation paralytique que lorsque la circulation est arrêtée, il n'y a pas plus de dilatation vascu-laire sous l'influence de l'électrisation du nerf lingual que sous l'influence de la section du cordon cervical sympathique. Je soutiens qu'après cet aveu, M. Vulpian devrait ne plus dire que les vaisseaux se dilatent, mais bien qu'ils se laissent dilater ou pour parler plus clairement , se laissent distendre qu'il devrait reconnaître qu'il n'existe ni nerfs vaso-paralyseurs, ni nerfs vaso-dilatateurs car ces nerfs, s'ils existaient, devraient agir au moins aussi bien sur des vaisseaux vides que sur des vaisseaux dans lesquels le sang circule qu'avouer la nécessité d'une pres-sion intérieure, c'est reconnaître l'existence d'une résistance à vaincre et, quand la dilatation ou plutôt la distension- a lieu, l'action d'une force par laquelle cette résistance a été vaincue. Puisqu'il avoue qu'une pression inté-rieure en d'autres termes une impulsion est nécessaire pour dilater ou plutôt distendre les vaisseaux jusqu'à un certain point, même quand, selon lui,, leurs nerfs ont cessé d'agir, il ne devrait pas hésiter à reconnaitre qu'une dilatation plus considérable prouve une pression intérieure plus grande et, par conséquent, une impulsion plus forte. La tension habituelle des. artères, le tonus vasculaire, est un effet combiné du degré de plénitude du système sanguin et de l'action normale du coeur et des vaisseaux sous l'influence de leurs nerfs. Aucune augmenta-tion brusque du diamètre des artères et des veines ne peut avoir lieu dans | -IV -7° Il admet t. 2, p. 482, I. 15, et lettre du 17 novembre 1881 , que l'irrita-tion dilate les vaisseaux. Un grand nombre de faits prouvent le contraire. Je me bornerai à en citer trois. C Le microscope a fait voir, à M. le professeur Robin, que le premier phénomène de l'inflammation est le resserrement des artérioles et des veinules. D Dans les amputations, quand l'irritation est à son plus haut degré, sous le tranchant du couteau et au premier contact de l'air et des éponges, beaucoup de petites artères se resserrent et ne peuvent être liées parce qu'elles ne laissent pas couler de sang et restent invisibles. Quelques heures après, l'irritation ayant diminué, elles se laissent dilater par le sang et quelquefois en laissent passer une quantité assez grande pour qu'on soit forcé de lever l'appareil et de les lier, ce qui alors est facile. E Plus tard encore, l'inflammation s'empare de la plaie et tout écoulement de sang cesse complè-tement. Ces trois faits ne suffisent-ils pas pour prouver que l'irritation resserre les vaisseaux au lieu de les dilater ? Je sais bien que M. Vulpian suppose que l'irritation ne dilate les vais-seaux qu'en paralysant les centres vaso-moteurs mais, dans les trois faits que je viens de citer, il n'y a pas de dilatation, quoi qu'il y ait une vive irritation. Donc, l'irritation ne détermine ni la dilatation vasculaire, ni la paralysie des centres nerveux et des vaisseaux, à laquelle M. Vulpian attri-bue cette dilatation, sans aucune espèce de preuves@ et même contre toute vraisemblance. 8° Il reconnaît lettre du 16 décembre 1881 , qu'il est impossible d'obtenir la dilatation des vaisseaux dès que la circulation est arrêtée que, pour que les vaisseaux se dilatent sous l'influence de la faradisation du nerf lingual, il faut une pression intérieure puisqu'il s'agit d'une dilatation paralytique que lorsque la circulation est arrêtée, il n'y a pas plus de dilatation vascu-laire sous l'influence de l'électrisation du nerf lingual que sous l'influence de la section du cordon cervical sympathique. Je soutiens qu'après cet aveu, M. Vulpian devrait ne plus dire que les vaisseaux se dilatent, mais bien qu'ils se laissent dilater ou pour parler plus clairement , se laissent distendre qu'il devrait reconnaître qu'il n'existe ni nerfs vaso-paralyseurs, ni nerfs vaso-dilatateurs car ces nerfs, s'ils existaient, devraient agir au moins aussi bien sur des vaisseaux vides que sur des vaisseaux dans lesquels le sang circule qu'avouer la nécessité d'une pres-sion intérieure, c'est reconnaître l'existence d'une résistance à vaincre et@ quand la dilatation ou plutôt la distension@ a lieu, l'action d'une force par laquelle cette résistance a été vaincue. Puisqu'il avoue qu'une pression inté-rieure en d'autres termes une impulsion est nécessaire pour dilater ou plutôt distendre les vaisseaux jusqu'à un certain point, même quand, selon lui,@ leurs nerfs ont cessé d'agir, il ne devrait pas hésiter à reconnaître qu'une dilatation plus considérable prouve une pression intérieure plus grande et, par conséquent, une impulsion plus forte. La tension habituelle des@ artères, le tonus vasculaire, est un effet combiné du degré de plénitude du système sanguin et de l'action normale du coeur et des vaisseaux sous l'influence de leurs nerfs. Aucune augmenta-tion brusque du diamètre des artères et des veines ne peut avoir lieu dans | -IV -7° Il admet t. 2, p. 482, I. 15, et lettre du 17 novembre 1881 , que l'irrita-tion dilate les vaisseaux. Un grand nombre de faits prouvent le contraire. Je me bornerai à en citer trois. C Le microscope a fait voir, à M. le professeur Robin, que le premier phénomène de l'inflammation est le resserrement des artérioles et des veinules. D Dans les amputations, quand l'irritation est à son plus haut degré, sous le tranchant du couteau et au premier contact de l'air et des éponges, beaucoup de petites artères se resserrent et ne peuvent être liées parce qu'elles ne laissent pas couler de sang et restent invisibles. Quelques heures après, l'irritation ayant diminué, elles se laissent dilater par le sang et quelquefois en laissent passer une quantité assez grande pour qu'on soit forcé de lever l'appareil et de les lier, ce qui alors est facile. E Plus tard encore, l'inflammation s'empare de la plaie et tout écoulement de sang cesse complè-tement. Ces trois faits ne suffisent-ils pas pour prouver que l'irritation resserre les vaisseaux au lieu de les dilater ? Je sais bien que M. Vulpian suppose que l'irritation ne dilate les vais-seaux qu'en paralysant les centres vaso-moteurs mais, dans les trois faits que je viens de citer, il n'y a pas de dilatation, quoi qu'il y ait une vive irritation. Donc, l'irritation ne détermine ni la dilatation vasculaire, ni la paralysie des centres nerveux et des vaisseaux, à laquelle M. Vulpian attri-bue cette dilatation, sans aucune espèce de preuves@ et même contre toute vraisemblance. 8° Il reconnaît lettre du 16 décembre 1881 , qu'il est impossible d'obtenir la dilatation des vaisseaux dès que la circulation est arrêtée que, pour que les vaisseaux se dilatent sous l'influence de la faradisation du nerf lingual, il faut une pression intérieure puisqu'il s'agit d'une dilatation paralytique que lorsque la circulation est arrêtée, il n'y a pas plus de dilatation vascu-laire sous l'influence de l'électrisation du nerf lingual que sous l'influence de la section du cordon cervical sympathique. Je soutiens qu'après cet aveu, M. Vulpian devrait ne plus dire que les vaisseaux se dilatent, mais bien qu'ils se laissent dilater ou pour parler plus clairement , se laissent distendre qu'il devrait reconnaître qu'il n'existe ni nerfs vaso-paralyseurs, ni nerfs vaso-dilatateurs car ces nerfs, s'ils existaient, devraient agir au moins aussi bien sur des vaisseaux vides que sur des vaisseaux dans lesquels le sang circule qu'avouer la nécessité d'une pres-sion intérieure, c'est reconnaître l'existence d'une résistance à vaincre et@ quand la dilatation ou plutôt la distension@ a lieu, l'action d'une force par laquelle cette résistance a été vaincue. Puisqu'il avoue qu'une pression inté-rieure en d'autres termes une impulsion est nécessaire pour dilater ou plutôt distendre les vaisseaux jusqu'à un certain point, même quand, selon lui,@ leurs nerfs ont cessé d'agir, il ne devrait pas hésiter à reconnaître qu'une dilatation plus considérable prouve une pression intérieure plus grande et, par conséquent, une impulsion plus forte. La tension habituelle des@ artères, le tonus vasculaire, est un effet combiné du degré de plénitude du système sanguin et de l'action normale du coeur et des vaisseaux sous l'influence de leurs nerfs. Aucune augmenta-tion brusque du diamètre des artères et des veines ne peut avoir lieu dans | -IV -7° Il admet t. 2, p. 482, I. 15, et lettre du 17 novembre 1881 , que l'irrita-tion dilate les vaisseaux. Un grand nombre de faits prouvent le contraire. Je me bornerai à en citer trois. C Le microscope a fait voir, à M. le professeur Robin, que le premier phénomène de l'inflammation est le resserrement des artérioles et des veinules. D Dans les amputations, quand l'irritation est à son plus haut degré, sous le tranchant du couteau et au premier contact de l'air et des éponges, beaucoup de petites artères se resserrent et ne peuvent être liées parce qu'elles ne laissent pas couler de sang et restent invisibles. Quelques heures après, l'irritation ayant diminué, elles se laissent dilater par le sang et quelquefois en laissent passer une quantité assez grande pour qu'on soit forcé de lever l'appareil et de les lier, ce qui alors est facile. E Plus tard encore, l'inflammation s'empare de la plaie et tout écoulement de sang cesse complè-tement. Ces trois faits ne suffisent-ils pas pour prouver que l'irritation resserre les vaisseaux au lieu de les dilater ? Je sais bien que M. Vulpian suppose que l'irritation ne dilate les vais-seaux qu'en paralysant les centres vaso-moteurs mais, dans les trois faits que je viens de citer, il n'y a pas de dilatation, quoi qu'il y ait une vive irritation. Donc, l'irritation ne détermine ni la dilatation vasculaire, ni la paralysie des centres nerveux et des vaisseaux, à laquelle M. Vulpian attri-bue cette dilatation, sans aucune espèce de preuves et même contre toute vraisemblance. 8° Il reconnaît lettre du 16 décembre 1881 , qu'il est impossible d'obtenir la dilatation des vaisseaux dès que la circulation est arrêtée que, pour que les vaisseaux se dilatent sous l'influence de la faradisation du nerf lingual, il faut une pression intérieure puisqu'il s'agit d'une dilatation paralytique que lorsque la circulation est arrêtée, il n'y a pas plus de dilatation vascu-laire sous l'influence de l'électrisation du nerf lingual que sous l'influence de la section du cordon cervical sympathique. Je soutiens qu'après cet aveu, M. Vulpian devrait ne plus dire que les vaisseaux se dilatent, mais bien qu'ils se laissent dilater ou pour parler plus clairement , se laissent distendre qu'il devrait reconnaître qu'il n'existe ni nerfs vaso-paralyseurs, ni nerfs vaso-dilatateurs car ces nerfs, s'ils existaient, devraient agir au moins aussi bien sur des vaisseaux vides que sur des vaisseaux dans lesquels le sang circule qu'avouer la nécessité d'une pres-sion intérieure, c'est reconnaître l'existence d'une résistance à vaincre et quand la dilatation ou plutôt la distension a lieu, l'action d'une force par laquelle cette résistance a été vaincue. Puisqu'il avoue qu'une pression inté-rieure en d'autres termes une impulsion est nécessaire pour dilater ou plutôt distendre les vaisseaux jusqu'à un certain point, même quand, selon lui, leurs nerfs ont cessé d'agir, il ne devrait pas hésiter à reconnaître qu'une dilatation plus considérable prouve une pression intérieure plus grande et, par conséquent, une impulsion plus forte. La tension habituelle des artères, le tonus vasculaire, est un effet combiné du degré de plénitude du système sanguin et de l'action normale du coeur et des vaisseaux sous l'influence de leurs nerfs. Aucune augmenta-tion brusque du diamètre des artères et des veines ne peut avoir lieu dans | 11 | 0.003254 | 0.023411 |
719.txt | 1,858 | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine-Sorbonne. Toute chose, mè disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit-la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! H en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur-un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien -plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule-- ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme Comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siège, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma -consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine-Sorbonne. Toute chose, mè disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit-la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! @H en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur-un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien -plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule-- ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme Comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siège, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma -consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine Sorbonne. Toute chose, me disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! Il en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien @plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule@-@ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siége, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma @consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine Sorbonne. Toute chose, me disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! Il en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien @plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule@-@ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siége, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma @consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 4CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. que de rayons tu as versés sur mes promenades les plus bru-meuses ! Je me pris donc à envisager mes fonctions sous ce jour nouveau et dans leurs rapports avec les plus hautes facultés de l'esprit même sous l'habit du gardien de Paris, le lauréat se retrouvait on n'est pas couronné impunément en pleine Sorbonne. Toute chose, me disais-je, si matérielle qu'elle soit, a un sens moral qu'il suffit d'en dégager. Une persienne qui s'ouvre, par exemple, voilà un acte purement mécanique et qui, dans cette limite, ne conduit pas l'imagination bien loin mais si, derrière la persienne, on voit la main qui agit et le coeur qui bat, que de matières à conjectures ! Il en est ainsi de toute circonstance et de tout mouvement sous le fait ap-parent, il y a une signification cachée la saisir est le propre du philosophe et de l'observateur. Pour lui, rien n'est perdu, ni un regard, ni une lettre furtive, ni un serrement de main, ni un jeu de mouchoir, ni un accident de lumière. Il sait ce que veulent dire une station sur un point donné et aux mêmes heures, une éclipse imprévue, un changement de toi-lette, un signe de ralliement, et ce télégraphe à l'usage des amoureux, dont seuls ils possèdent la clef, et qui est bien plus rapide et plus éloquent que ne peut l'être un fil élec-trique. Voilà quel champ s'ouvrait devant moi et quel salutaire exercice je pouvais donner à ma pensée. Ma tâche d'agent se compliquait ainsi d'une étude de moeurs de machinales, mes fonctions devenaient réfléchies. Il ne s'agissait plus seule-ment de mettre un pied devant l'autre dans un espace donné, de longer les mêmes pignons et de raser les mêmes mu-railles il ne s'agissait pas non plus de maintenir tout uni-ment l'ordre public, d'arrêter les délinquants ou de remettre les gens ivres dans leur chemin, besogne secondaire et peu digne d'un homme comme moi. Il s'agissait d'animer, de peupler le théâtre de ma surveillance, de rendre ces maisons transparentes et d'en pénétrer les secrets, de savoir quelles passions y régnaient et quelles intrigues y avaient leur siége, et tout cela sans violence, sans espionnage outré, par la seule force de l'observation et sans quitter le pavé où m'en-chaînent ma consigne et mon devoir. Ainsi s'expliquent les origines de ce livre c'est le fruit | 12 | 0.005204 | 0.029545 |
725.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer lesneiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. @M ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peino prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. -Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau@? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-, tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boite entr'ouverte - bionsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. - De quoi ? dit-il. -- Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? - Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Ethiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les@neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi-fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 11 ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peine prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. @Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau ? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-@@tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boîte entr'ouverte -@@Monsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. -@De quoi ? dit-il. -@@Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? -@Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Éthiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin # | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 11 ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peine prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. @Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau ? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-@@tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boîte entr'ouverte -@@Monsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. -@De quoi ? dit-il. -@@Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? -@Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Éthiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 11 ne lui connaissait aucun défaut capital il n'était ni joueur, ni gourmand, ni avare il ne fumait pas, à peine prisait-il en un mot, il passait pour invulnérable. Malgré ces motifs de désespérer, je ne longeais pas une seule fois l'hôtel Montréal sans songer aux moyens de réduire le cerbère qui le gardait si scrupuleusement. Avec quel gâ-teau ? je l'ignorais encore. A' son intention, j'avais garni mes poches d'une tabatière. De toutes les façons d'engager l'en-tretien, aucune n'est plus sûre et ne manque moins son effet. Un jour que, par un affreux brouillard, le concierge assis-tait, tête nue, à une petite réparation des clôtures de l'hôtel, je m'approchai de lui sans affectation, et lui tendant ma boîte entr'ouverte -Monsieur Vincent, lui dis-je, une prise de macouba, première qualité c'est souverain contre les rhumes de cer-veau. Au lieu de répondre à mon procédé par un remerciement, le brutal me regarda de haut en bas. -De quoi ? dit-il. -Du vrai macouba, repris-je en usez-vous ? -Non, répondit-il en me tournant le dos et en fermant sa porte avec violence. Passez votre chemin. Voilà comment je fus payé de mes avances et où aboutit mon premier effort. Décidément je jouais de malheur je m'attaquais à un homme aussi étranger aux lois de la poli-tesse, que s'il fût né dans les déserts de l'Éthiopie ou dans les glaces du Groenland. Que dis-je ? un sauvage lui-même, tout grossier qu'il est, se montre sensible à un cadeau et ne brusque pas les gens qui le lui offrent. Moi, j'en étais pour mes frais et recevais un mauvais compliment par-dessus le marché. Un autre s'en fût rebuté j'eus le courage de reve-nir à la charge. Par une rude matinée d'hiver, je retrouvai le concierge occupé à faire déblayer les neiges qui obstruaient les abords de l'hôtel. Jamais occasion ne fut plus propice j'étais sur mon terrain et dans l'exercice de mon droit au sujet de pareils travaux, j'avais mon avis à donner et mon mot à dire. Ainsi fis-je, et le vieux sournois, tout mal disposé qu'il fût, n'osa pas m'envoyer à tous les diables, comme il n'y eût pas manqué en toute autre occasion. Quand la besogne fut ache-vée, j'essayai d'aller plus loin 1 | 18 | 0.008212 | 0.041763 |
731.txt | 1,858 | 18 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me suffit d'gn coup d'oeil pour voir que j'avais fait fausse route, et qu'il était temps de m'arrêter. - Pardon, Monsieur, lui dis-je je me trompais. -Puis je le saluai, et il s'éloigna d'un air superbe le beau rôle lui restait. Pourquoi ce changement? Le voici. Cette blouse, qui me semblait suspecte et contre laquelle je m'étais tant acharné, ne couvrait pas les épaules d'un ouvrier, mais celles d'un beau jeune homme, noble probablement, riche sans doute, à coup sûr d'une condition élevée. -Dès l'abord, tout l'indi-quait, et je m'étonnais de n'en avoir pas fait plus tôt la décou-verte. Les traits étaient fins, le teint délicat, la moustache et la barbe bien peignées, les mains blanches et chargées de bagues. Rien d'un ouvrier, si ce n'est le déguisement. C'est ce que j'avais aperçu au premier jet de lumière et à portée de mieux juger à qui j'en avais. De là, ce temps d'arrêt et cette retraite précipitée. La qualité de la personne une fois reconnue, ma responsabilité se trouvait à couvert, et ma sur-veillance expirait forcément le surplus échappait à mes at-tributions. Aussi me gardai-j e de troubler désormais ce jeune homme dans ses contemplations opiniâtres et ses reconnaissances de nuit ma réserve fut d'autant plus grande, que j'étais mieux informé. Au lieu d'un ennemi, il eut en moi un protecteur et presque un complice. Dès qu'il paraissait, et le cas était fréquent, je m'effaçais à dessein, évitais le plus possible sa rencontre, et dirigeais ma surveillance dans un sens opposé au sien. Je voulais n'être pour lui l'objet d'aucun trouble ni d'aucune gène. - Il me semblait de bon goût, une fois la paix signée, de faire verser de mon côté la mesure des procédés chevale-resques et de m'abstenir scrupuleusement de tout ce qui aurait eu même les apparences d'une indiscrétion. Et pour-tant, jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée chaque pas que je faisais dans cette aventure, chaque détail que me livrait le hasard augmentaient mon désir d'arriver à des découvertes plus complètes il y avait là des masques à enlever, des voiles à déchirer, et mon instinct me disait que, pour le faire à temps, il n'y avait pas une. minute à perdre. | 18 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me suffit d'gn coup d'oeil pour voir que j'avais fait fausse route, et qu'il était temps de m'arrêter. - Pardon, Monsieur, lui dis-je je me trompais. -Puis je le saluai, et il s'éloigna d'un air superbe le beau rôle lui restait. Pourquoi ce changement@? Le voici. Cette blouse, qui me semblait suspecte et contre laquelle je m'étais tant acharné, ne couvrait pas les épaules d'un ouvrier, mais celles d'un beau jeune homme, noble probablement, riche sans doute, à coup sûr d'une condition élevée. -Dès l'abord, tout l'indi-quait, et je m'étonnais de n'en avoir pas fait plus tôt la décou-verte. Les traits étaient fins, le teint délicat, la moustache et la barbe bien peignées, les mains blanches et chargées de bagues. Rien d'un ouvrier, si ce n'est le déguisement. C'est ce que j'avais aperçu au premier jet de lumière et à portée de mieux juger à qui j'en avais. De là, ce temps d'arrêt et cette retraite précipitée. La qualité de la personne une fois reconnue, ma responsabilité se trouvait à couvert, et ma sur-veillance expirait forcément le surplus échappait à mes at-tributions. Aussi me gardai-j e de troubler désormais ce jeune homme dans ses contemplations opiniâtres et ses reconnaissances de nuit ma réserve fut d'autant plus grande, que j'étais mieux informé. Au lieu d'un ennemi, il eut en moi un protecteur et presque un complice. Dès qu'il paraissait, et le cas était fréquent, je m'effaçais à dessein, évitais le plus possible sa rencontre, et dirigeais ma surveillance dans un sens opposé au sien. Je voulais n'être pour lui l'objet d'aucun trouble ni d'aucune gène. - Il me semblait de bon goût, une fois la paix signée, de faire verser de mon côté la mesure des procédés chevale-resques et de m'abstenir scrupuleusement de tout ce qui aurait eu même les apparences d'une indiscrétion. Et pour-tant, jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée chaque pas que je faisais dans cette aventure, chaque détail que me livrait le hasard augmentaient mon désir d'arriver à des découvertes plus complètes il y avait là des masques à enlever, des voiles à déchirer, et mon instinct me disait que, pour le faire à temps, il n'y avait pas une. minute à perdre. | 18 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me suffit d'un coup d'oeil pour voir que j'avais fait fausse route, et qu'il était temps de m'arrèter. -@Pardon, Monsieur, lui dis-je je me trompais. @Puis je le saluai, et il s'éloigna d'un air superbe le beau rôle lui restait. Pourquoi ce changement ? Le voici. Cette blouse, qui me semblait suspecte et contre laquelle je m'étais tant acharné, ne couvrait pas les épaules d'un ouvrier, mais celles d'un beau jeune homme, noble probablement, riche sans doute, à coup sûr d'une condition élevée. @Dès l'abord, tout l'indi-quait, et je m'étonnais de n'en avoir pas fait plus tôt la décou-verte. Les traits étaient fins, le teint délicat, la moustache et la barbe bien peignées, les mains blanches et chargées de bagues. Rien d'un ouvrier, si ce n'est le déguisement. C'est ce que j'avais aperçu au premier jet de lumière et à portée de mieux juger à qui j'en avais. De là, ce temps d'arrêt et cette retraite précipitée. La qualité de la personne une fois reconnue, ma responsabilité se trouvait à couvert, et ma sur-veillance expirait forcément le surplus échappait à mes at-tributions. Aussi me gardai-j@e de troubler désormais ce jeune homme dans ses contemplations opiniâtres et ses reconnaissances de nuit ma réserve fut d'autant plus grande, que j'étais mieux informé. Au lieu d'un ennemi, il eut en moi un protecteur et presque un complice. Dès qu'il paraissait, et le cas était fréquent, je m'effaçais à dessein, évitais le plus possible sa rencontre, et dirigeais ma surveillance dans un sens opposé au sien. Je voulais n'être pour lui l'objet d'aucun trouble ni d'aucune gène. @@Il me semblait de bon goût, une fois la paix signée, de faire verser de mon côté la mesure des procédés chevale-resques et de m'abstenir scrupuleusement de tout ce qui aurait eu même les apparences d'une indiscrétion. Et pour-tant, jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée chaque pas que je faisais dans cette aventure, chaque détail que me livrait le hasard augmentaient mon désir d'arriver à des découvertes plus complètes il y avait là des masques à enlever, des voiles à déchirer, et mon instinct me disait que, pour le faire à temps, il n'y avait pas une@ minute à perdre. | 18 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me suffit d'un coup d'oeil pour voir que j'avais fait fausse route, et qu'il était temps de m'arrèter. -@Pardon, Monsieur, lui dis-je je me trompais. @Puis je le saluai, et il s'éloigna d'un air superbe le beau rôle lui restait. Pourquoi ce changement ? Le voici. Cette blouse, qui me semblait suspecte et contre laquelle je m'étais tant acharné, ne couvrait pas les épaules d'un ouvrier, mais celles d'un beau jeune homme, noble probablement, riche sans doute, à coup sûr d'une condition élevée. @Dès l'abord, tout l'indi-quait, et je m'étonnais de n'en avoir pas fait plus tôt la décou-verte. Les traits étaient fins, le teint délicat, la moustache et la barbe bien peignées, les mains blanches et chargées de bagues. Rien d'un ouvrier, si ce n'est le déguisement. C'est ce que j'avais aperçu au premier jet de lumière et à portée de mieux juger à qui j'en avais. De là, ce temps d'arrêt et cette retraite précipitée. La qualité de la personne une fois reconnue, ma responsabilité se trouvait à couvert, et ma sur-veillance expirait forcément le surplus échappait à mes at-tributions. Aussi me gardai-j@e de troubler désormais ce jeune homme dans ses contemplations opiniâtres et ses reconnaissances de nuit ma réserve fut d'autant plus grande, que j'étais mieux informé. Au lieu d'un ennemi, il eut en moi un protecteur et presque un complice. Dès qu'il paraissait, et le cas était fréquent, je m'effaçais à dessein, évitais le plus possible sa rencontre, et dirigeais ma surveillance dans un sens opposé au sien. Je voulais n'être pour lui l'objet d'aucun trouble ni d'aucune gène. @@Il me semblait de bon goût, une fois la paix signée, de faire verser de mon côté la mesure des procédés chevale-resques et de m'abstenir scrupuleusement de tout ce qui aurait eu même les apparences d'une indiscrétion. Et pour-tant, jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée chaque pas que je faisais dans cette aventure, chaque détail que me livrait le hasard augmentaient mon désir d'arriver à des découvertes plus complètes il y avait là des masques à enlever, des voiles à déchirer, et mon instinct me disait que, pour le faire à temps, il n'y avait pas une@ minute à perdre. | 18 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. me suffit d'un coup d'oeil pour voir que j'avais fait fausse route, et qu'il était temps de m'arrèter. -Pardon, Monsieur, lui dis-je je me trompais. Puis je le saluai, et il s'éloigna d'un air superbe le beau rôle lui restait. Pourquoi ce changement ? Le voici. Cette blouse, qui me semblait suspecte et contre laquelle je m'étais tant acharné, ne couvrait pas les épaules d'un ouvrier, mais celles d'un beau jeune homme, noble probablement, riche sans doute, à coup sûr d'une condition élevée. Dès l'abord, tout l'indi-quait, et je m'étonnais de n'en avoir pas fait plus tôt la décou-verte. Les traits étaient fins, le teint délicat, la moustache et la barbe bien peignées, les mains blanches et chargées de bagues. Rien d'un ouvrier, si ce n'est le déguisement. C'est ce que j'avais aperçu au premier jet de lumière et à portée de mieux juger à qui j'en avais. De là, ce temps d'arrêt et cette retraite précipitée. La qualité de la personne une fois reconnue, ma responsabilité se trouvait à couvert, et ma sur-veillance expirait forcément le surplus échappait à mes at-tributions. Aussi me gardai-je de troubler désormais ce jeune homme dans ses contemplations opiniâtres et ses reconnaissances de nuit ma réserve fut d'autant plus grande, que j'étais mieux informé. Au lieu d'un ennemi, il eut en moi un protecteur et presque un complice. Dès qu'il paraissait, et le cas était fréquent, je m'effaçais à dessein, évitais le plus possible sa rencontre, et dirigeais ma surveillance dans un sens opposé au sien. Je voulais n'être pour lui l'objet d'aucun trouble ni d'aucune gène. Il me semblait de bon goût, une fois la paix signée, de faire verser de mon côté la mesure des procédés chevale-resques et de m'abstenir scrupuleusement de tout ce qui aurait eu même les apparences d'une indiscrétion. Et pour-tant, jamais ma curiosité n'avait été plus vivement excitée chaque pas que je faisais dans cette aventure, chaque détail que me livrait le hasard augmentaient mon désir d'arriver à des découvertes plus complètes il y avait là des masques à enlever, des voiles à déchirer, et mon instinct me disait que, pour le faire à temps, il n'y avait pas une minute à perdre. | 10 | 0.004531 | 0.023474 |
902.txt | 1,858 | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurâtni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, oùJ'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante etàlaquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer sonwyage etdui se résigna, quoique à regret, à-différerson mariage jùsquè-là Il ne s'agissait que de quel- | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas- éteint, célébrer un mariage hors de la-présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-, tagnes. D'un autre côté, laisserait - on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteursllfgurât@ni sur le contrat ni sur les actes civils,et religieux@? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où@J'on mit en balance le- pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou- , tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. -Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et@à@laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, -d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-véitilmts, que le programme venu des montagnes ne pouvait ■ être accepté-sans modifications. Que fit Ludovic@? Il .négocia et'finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cidé à avancer son@@wyage et@dui se résigna, quoique à regret, à-différer@son mariage jùsquè-là@ Il ne s'agissait que de quel- | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas@ éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-@@tagnes. D'un autre côté, laisserait@-@on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le@ pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-@@@tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. @Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, @d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vé@nients, que le programme venu des montagnes ne pouvait@@ être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il @négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel- | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas@ éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-@@tagnes. D'un autre côté, laisserait@-@on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le@ pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-@@@tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. @Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, @d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vé@nients, que le programme venu des montagnes ne pouvait@@ être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il @négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel- | 218 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. d'empêchements imprévus surviennent en pareil cas, tantôt une pièce à produire ou un acte à passer, le consentement régulier des parents, le choix des témoins, les démarches de rigueur, le contrat enfin les publications exigées par la loi. Il y eut même un accident qui faillit renvoyer les choses à un terme assez éloigné. Dans les pays où l'esprit de famille n'est pas éteint, célébrer un mariage hors de la présence des grands-parents est une de ces dérogations que justifie à peine la plus impérieuse nécessité aussi, quand il fut ques-tion de l'établissement de Ludovic, y eut-il conseil pour sa-voir ce que l'on devait faire. Aller à Paris, c'était bien de l'ar-gent et du temps dépensés or le temps et l'argent sont deux choses auxquelles on regarde de près, surtout dans les mon-tagnes. D'un autre côté, laisserait-on Ludovic prendre femme comme le ferait un enfant abandonné, sans que la si-gnature d'aucun de ses auteurs figurât ni sur le contrat ni sur les actes civils et religieux ? Le cas était grave et méritait qu'on le pesât. Il y eut donc de longues délibérations, où l'on mit en balance le pour et le contre, d'un côté le calcul, de l'autre le sentiment. A la louange de nos provinciaux, ajou-tons que le sentiment l'emporta. Déplacer toute la famille était une entreprise impossible mais il fut convenu que le père et le fils aîné assisteraient aux noces de Ludovic. Seu-lement, et c'était la condition de rigueur, celui-ci serait in-vité à retarder la cérémonie jusqu'au moment où les travaux de la campagne rendraient ce voyage moins préjudiciable aux intérêts de la maison. Voilà où aboutit cette délibération, et Ludovic en fut informé sur-le-champ. C'était une ouverture embarrassante et à laquelle il ne pouvait répondre sans blesser les siens ou se blesser lui-même. Que dire à ce vieillard qui regardait comme un de ses devoirs et en même temps comme le plus cher et le plus incontestable de ses droits, d'assister au mariage de son fils, d'y présider et d'y représenter la famille absente ? Et cepen-dant un délai, en l'état des choses, entraînait de tels incon-vénients, que le programme venu des montagnes ne pouvait être accepté sans modifications. Que fit Ludovic ? Il négocia et finit par amener une sorte de transaction. Son père se dé-cida à avancer son voyage et lui se résigna, quoique à regret, à différer son mariage jusque-là. Il ne s'agissait que de quel- | 43 | 0.017666 | 0.09628 |
916.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 233 désordonnée, le cheval tirait droit vers les étangs et semblait au moment de s'y abîmer avec les personnes qu'il portait. Ludovic demeura anéanti la femme en danger de périr était Marguerite l'homme était Melchior. Ils avaient passé devant lui comme la foudre et sans qu'il eût le temps de les secourir c'étaient bien eux, il les avait bien reconnus c'é-taient eux qui couraient vers les étangs à la merci d'une bête furieuse et allaient y être engloutis. Il faut rendre cette justice à Ludovic, qu'aucun mauvais sentiment ne s'éleva dans son coeur à la vue de cette scène. L'affection y fut plus forte que le désir de la vengeance. Par un mouvement irrésistible, il se jeta sur les traces du boghey, et courut à perdre haleine à sa poursuite. - Arrêtez 1 criait-il, arrêtez 1 Il espérait attirer ainsi sur la route quelques bûcherons dont la présence eût suffi pour détourner et mater le cheval. Personne ne parut, et Ludovic, même en s'essoufflant, per-dait du terrain au lieu d'en gagner. A chaque instant le bo-ghey s'éloignait de lui et se rapprochait de l'endroit fatal. Il y eut là, pour le jeune homme, une de ces minutes qui valent des siècles et suffisent pour blanchir les cheveux. A sa rencontre avec les étangs, la route formait un détour, et tout dépendait de la manière dont le cheval se comporterait, arrivé là. S'il ne déviait pas de sa ligne, la catastrophe était imminente s'il cédait à la rêne et inclinait à point, elle pou-vait être différée, conjurée même en cas de secours. Ainsi calcula Ludovic en même temps, il tenait l'oeil fixé sur ce tournant et s'y dirigeait de toute la vitesse de sa course. Ja-mais son cerveau n'avait éprouvé pareille secousse retrou-ver inopinément Marguerite, et la retrouver au milieu de risques pareils, était une épreuve que la tête la plus ferme n'eût pas supportée sans ébranlement. L'instant critique était arrivé, le boghey touchait aux étangs, et, aux allures du cheval, il était facile de voir qu'entre lui et son conducteur il s'établissait une lutte déci-sive. Si la bête était entêtée, l'homme était vigoureux. Enfin l'animal céda au mors, et la voiture se déroba dans les sinuo-sités de la route mais elle rebondit si violemment, que Ludo-vic s'imagina qu'elle avait volé en éclats et poussa un cri désespéré. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 233 désordonnée, le cheval tirait droit vers les étangs et semblait au moment de s'y abîmer avec les personnes qu'il portait. Ludovic demeura anéanti la femme en danger de périr était Marguerite l'homme était Melchior. Ils avaient passé devant lui comme la foudre et sans qu'il eût le temps de les secourir c'étaient bien eux, il les avait bien reconnus c'é-taient eux qui couraient vers les étangs à la merci d'une bête furieuse et allaient y être engloutis. Il faut rendre cette justice à Ludovic, qu'aucun mauvais sentiment ne s'éleva dans son coeur à la vue de cette scène. L'affection y fut plus forte que le désir de la vengeance. Par un mouvement irrésistible, il se jeta sur les traces du boghey, et courut à perdre haleine à sa poursuite. - Arrêtez 1 criait-il, arrêtez 1 Il espérait attirer ainsi sur la route quelques bûcherons dont la présence eût suffi pour détourner et mater le cheval. Personne ne parut, et Ludovic, même en s'essoufflant, per-dait du terrain au lieu d'en gagner. A chaque instant le bo-ghey s'éloignait de lui et se rapprochait de l'endroit fatal. Il y eut là, pour le jeune homme, une de ces minutes qui valent des siècles et suffisent pour blanchir les cheveux. A sa rencontre avec les étangs, la route formait un détour, et tout dépendait de la manière dont le cheval se comporterait, arrivé là. S'il ne déviait pas de sa ligne, la catastrophe était imminente s'il cédait à la rêne et inclinait à point, elle pou-vait être différée, conjurée même en cas de secours. Ainsi calcula Ludovic en même temps, il tenait l'oeil fixé sur ce tournant et s'y dirigeait de toute la vitesse de sa course. Ja-mais son cerveau n'avait éprouvé pareille secousse retrou-ver inopinément Marguerite, et la retrouver au milieu de risques pareils, était une épreuve que la tête la plus ferme n'eût pas supportée sans ébranlement. L'instant critique était arrivé, le boghey touchait aux étangs, et, aux allures du cheval, il était facile de voir qu'entre lui et son conducteur il s'établissait une lutte déci-sive. Si la bête était entêtée, l'homme était vigoureux. Enfin l'animal céda au mors, et la voiture se déroba dans les sinuo-sités de la route mais elle rebondit si violemment, que Ludo-vic s'imagina qu'elle avait volé en éclats et poussa un cri désespéré. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 233 désordonnée, le cheval tirait droit vers les étangs et semblait au moment de s'y abîmer avec les personnes qu'il portait. Ludovic demeura anéanti la femme en danger de périr était Marguerite l'homme était Melchior. Ils avaient passé devant lui comme la foudre et sans qu'il eût le temps de les secourir c'étaient bien eux, il les avait bien reconnus c'é-taient eux qui couraient vers les étangs à la merci d'une bête furieuse et allaient y être engloutis. Il faut rendre cette justice à Ludovic, qu'aucun mauvais sentiment ne s'éleva dans son coeur à la vue de cette scène. L'affection y fut plus forte que le désir de la vengeance. Par un mouvement irrésistible, il se jeta sur les traces du boghey, et courut à perdre haleine à sa poursuite. -@Arrêtez ! criait-il, arrêtez ! Il espérait attirer ainsi sur la route quelques bûcherons dont la présence eût suffi pour détourner et mater le cheval. Personne ne parut, et Ludovic, même en s'essoufflant, per-dait du terrain au lieu d'en gagner. A chaque instant le bo-ghey s'éloignait de lui et se rapprochait de l'endroit fatal. Il y eut là, pour le jeune homme, une de ces minutes qui valent des siècles et suffisent pour blanchir les cheveux. A sa rencontre avec les étangs, la route formait un détour, et tout dépendait de la manière dont le cheval se comporterait, arrivé là. S'il ne déviait pas de sa ligne, la catastrophe était imminente s'il cédait à la rêne et inclinait à point, elle pou-vait être différée, conjurée même en cas de secours. Ainsi calcula Ludovic en même temps, il tenait l'oeil fixé sur ce tournant et s'y dirigeait de toute la vitesse de sa course. Ja-mais son cerveau n'avait éprouvé pareille secousse retrou-ver inopinément Marguerite, et la retrouver au milieu de risques pareils, était une épreuve que la tête la plus ferme n'eût pas supportée sans ébranlement. L'instant critique était arrivé, le boghey touchait aux étangs, et, aux allures du cheval, il était facile de voir qu'entre lui et son conducteur il s'établissait une lutte déci-sive. Si la bête était entêtée, l'homme était vigoureux. Enfin l'animal céda au mors, et la voiture se déroba dans les sinuo-sités de la route mais elle rebondit si violemment, que Ludo-vic s'imagina qu'elle avait volé en éclats et poussa un cri désespéré. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 233 désordonnée, le cheval tirait droit vers les étangs et semblait au moment de s'y abîmer avec les personnes qu'il portait. Ludovic demeura anéanti la femme en danger de périr était Marguerite l'homme était Melchior. Ils avaient passé devant lui comme la foudre et sans qu'il eût le temps de les secourir c'étaient bien eux, il les avait bien reconnus c'é-taient eux qui couraient vers les étangs à la merci d'une bête furieuse et allaient y être engloutis. Il faut rendre cette justice à Ludovic, qu'aucun mauvais sentiment ne s'éleva dans son coeur à la vue de cette scène. L'affection y fut plus forte que le désir de la vengeance. Par un mouvement irrésistible, il se jeta sur les traces du boghey, et courut à perdre haleine à sa poursuite. -@Arrêtez ! criait-il, arrêtez ! Il espérait attirer ainsi sur la route quelques bûcherons dont la présence eût suffi pour détourner et mater le cheval. Personne ne parut, et Ludovic, même en s'essoufflant, per-dait du terrain au lieu d'en gagner. A chaque instant le bo-ghey s'éloignait de lui et se rapprochait de l'endroit fatal. Il y eut là, pour le jeune homme, une de ces minutes qui valent des siècles et suffisent pour blanchir les cheveux. A sa rencontre avec les étangs, la route formait un détour, et tout dépendait de la manière dont le cheval se comporterait, arrivé là. S'il ne déviait pas de sa ligne, la catastrophe était imminente s'il cédait à la rêne et inclinait à point, elle pou-vait être différée, conjurée même en cas de secours. Ainsi calcula Ludovic en même temps, il tenait l'oeil fixé sur ce tournant et s'y dirigeait de toute la vitesse de sa course. Ja-mais son cerveau n'avait éprouvé pareille secousse retrou-ver inopinément Marguerite, et la retrouver au milieu de risques pareils, était une épreuve que la tête la plus ferme n'eût pas supportée sans ébranlement. L'instant critique était arrivé, le boghey touchait aux étangs, et, aux allures du cheval, il était facile de voir qu'entre lui et son conducteur il s'établissait une lutte déci-sive. Si la bête était entêtée, l'homme était vigoureux. Enfin l'animal céda au mors, et la voiture se déroba dans les sinuo-sités de la route mais elle rebondit si violemment, que Ludo-vic s'imagina qu'elle avait volé en éclats et poussa un cri désespéré. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 233 désordonnée, le cheval tirait droit vers les étangs et semblait au moment de s'y abîmer avec les personnes qu'il portait. Ludovic demeura anéanti la femme en danger de périr était Marguerite l'homme était Melchior. Ils avaient passé devant lui comme la foudre et sans qu'il eût le temps de les secourir c'étaient bien eux, il les avait bien reconnus c'é-taient eux qui couraient vers les étangs à la merci d'une bête furieuse et allaient y être engloutis. Il faut rendre cette justice à Ludovic, qu'aucun mauvais sentiment ne s'éleva dans son coeur à la vue de cette scène. L'affection y fut plus forte que le désir de la vengeance. Par un mouvement irrésistible, il se jeta sur les traces du boghey, et courut à perdre haleine à sa poursuite. -Arrêtez ! criait-il, arrêtez ! Il espérait attirer ainsi sur la route quelques bûcherons dont la présence eût suffi pour détourner et mater le cheval. Personne ne parut, et Ludovic, même en s'essoufflant, per-dait du terrain au lieu d'en gagner. A chaque instant le bo-ghey s'éloignait de lui et se rapprochait de l'endroit fatal. Il y eut là, pour le jeune homme, une de ces minutes qui valent des siècles et suffisent pour blanchir les cheveux. A sa rencontre avec les étangs, la route formait un détour, et tout dépendait de la manière dont le cheval se comporterait, arrivé là. S'il ne déviait pas de sa ligne, la catastrophe était imminente s'il cédait à la rêne et inclinait à point, elle pou-vait être différée, conjurée même en cas de secours. Ainsi calcula Ludovic en même temps, il tenait l'oeil fixé sur ce tournant et s'y dirigeait de toute la vitesse de sa course. Ja-mais son cerveau n'avait éprouvé pareille secousse retrou-ver inopinément Marguerite, et la retrouver au milieu de risques pareils, était une épreuve que la tête la plus ferme n'eût pas supportée sans ébranlement. L'instant critique était arrivé, le boghey touchait aux étangs, et, aux allures du cheval, il était facile de voir qu'entre lui et son conducteur il s'établissait une lutte déci-sive. Si la bête était entêtée, l'homme était vigoureux. Enfin l'animal céda au mors, et la voiture se déroba dans les sinuo-sités de la route mais elle rebondit si violemment, que Ludo-vic s'imagina qu'elle avait volé en éclats et poussa un cri désespéré. | 3 | 0.001298 | 0.006757 |
269.txt | 1,845 | -96-gouvernement de la paroisse de Somme-Vesle, à la sollicitude et au zèle de M. Musart nous ai-mons à le publier. 1 Ce qu'il y a déplus remarquable encore, c'est qu'on trouve bien des personnes qui dans leurs prières s'adressent à lui, comme on ferait à un saint déjà canonisé par la voix du chef de l'É-glise. Plusieurs ont déclaré qu'ayant eu recours à son crédit, dans le ciel, ils avaient été exaucés. De même des malades ont obtenu leur guéri-son des mondains, des pécheurs ont obtenu leur conversion, après s'être recommandés à ses prières. Enfin l'on connaît entre autres, dans la contrée qu'il a habitée, une personne toute livrée à la fougue des passions du jeune âge, qui en lisant sa Vie, s'est trouvée tout à coup attendrie jusqu'aux larmes, a formé la résolution de chan-ger de vie, et s'est aussitôt donnée toute a Dieu. Mais appuyons ce que nous avons dit sur des faits plus détaillés. 1° Quelques jours avant son glorieux martyre, M. Musart annonça positivement à M. Baty qu'il échapperait à la mort. La chose semblait être doublement impossible car, en premier lieu, la cause de M. Baty étant absolument la même que celle de M. Musarty la condamnation de 1 Puissent-ils avoir transmis ce précieux héritage à leurs descendants! | -96-gouvernement de la paroisse de Somme-Vesle, à la sollicitude et au zèle de M. Musart nous ai-mons à le publier. 1 Ce qu'il y a déplus remarquable encore, c'est qu'on trouve bien des personnes qui dans leurs prières s'adressent à lui, comme on ferait à un saint déjà canonisé par la voix du chef de l'É-glise. Plusieurs ont déclaré qu'ayant eu recours à son crédit, dans le ciel, ils avaient été exaucés. De même des malades ont obtenu leur guéri-son des mondains, des pécheurs ont obtenu leur conversion, après s'être recommandés à ses prières. Enfin l'on connaît entre autres, dans la contrée qu'il a habitée, une personne toute livrée à la fougue des passions du jeune âge, qui en lisant sa Vie, s'est trouvée tout à coup attendrie jusqu'aux larmes, a formé la résolution de chan-ger de vie, et s'est aussitôt donnée toute a Dieu. Mais appuyons ce que nous avons dit sur des faits plus détaillés. 1° Quelques jours avant son glorieux martyre, M. Musart annonça positivement à M. Baty qu'il échapperait à la mort. La chose semblait être doublement impossible car, en premier lieu, la cause de M. Baty étant absolument la même que celle de M. Musarty la condamnation de 1 Puissent-ils avoir transmis ce précieux héritage à leurs descendants! | ################ de la paroisse de Somme-Vesle, à la sollicitude et au zèle de M. Musart nous ai-mons à le publier. 1 Ce qu'il y a déplus remarquable encore, c'est qu'on trouve bien des personnes qui dans leurs prières s'adressent à lui, comme on ferait à un saint déjà canonisé par la voix du chef de l'É-glise. Plusieurs ont déclaré qu'ayant eu recours à son crédit, dans le ciel, ils avaient été exaucés. De même des malades ont obtenu leur guéri-son des mondains, des pécheurs ont obtenu leur conversion, après s'être recommandés à ses prières. Enfin l'on connaît entre autres, dans la contrée qu'il a habitée, une personne toute livrée à la fougue des passions du jeune âge, qui en lisant sa Vie, s'est trouvée tout à coup attendrie jusqu'aux larmes, a formé la résolution de chan-ger de vie, et s'est aussitôt donnée toute a Dieu. Mais appuyons ce que nous avons dit sur des faits plus détaillés. 1° Quelques jours avant son glorieux martyre, M. Musart annonça positivement à M. Baty qu'il échapperait à la mort. La chose semblait être doublement impossible car, en premier lieu, la cause de M. Baty étant absolument la même que celle de M. Musart, la condamnation de 1 Puissent-ils avoir transmis ce précieux héritage à leurs descendants! | -96-gouvernement de la paroisse de Somme-Vesle, à la sollicitude et au zèle de M. Musart nous ai-mons à le publier. 1 Ce qu'il y a déplus remarquable encore, c'est qu'on trouve bien des personnes qui dans leurs prières s'adressent à lui, comme on ferait à un saint déjà canonisé par la voix du chef de l'É-glise. Plusieurs ont déclaré qu'ayant eu recours à son crédit, dans le ciel, ils avaient été exaucés. De même des malades ont obtenu leur guéri-son des mondains, des pécheurs ont obtenu leur conversion, après s'être recommandés à ses prières. Enfin l'on connaît entre autres, dans la contrée qu'il a habitée, une personne toute livrée à la fougue des passions du jeune âge, qui en lisant sa Vie, s'est trouvée tout à coup attendrie jusqu'aux larmes, a formé la résolution de chan-ger de vie, et s'est aussitôt donnée toute a Dieu. Mais appuyons ce que nous avons dit sur des faits plus détaillés. 1° Quelques jours avant son glorieux martyre, M. Musart annonça positivement à M. Baty qu'il échapperait à la mort. La chose semblait être doublement impossible car, en premier lieu, la cause de M. Baty étant absolument la même que celle de M. Musart, la condamnation de 1 Puissent-ils avoir transmis ce précieux héritage à leurs descendants! | -96-gouvernement de la paroisse de Somme-Vesle, à la sollicitude et au zèle de M. Musart nous ai-mons à le publier. 1 Ce qu'il y a déplus remarquable encore, c'est qu'on trouve bien des personnes qui dans leurs prières s'adressent à lui, comme on ferait à un saint déjà canonisé par la voix du chef de l'É-glise. Plusieurs ont déclaré qu'ayant eu recours à son crédit, dans le ciel, ils avaient été exaucés. De même des malades ont obtenu leur guéri-son des mondains, des pécheurs ont obtenu leur conversion, après s'être recommandés à ses prières. Enfin l'on connaît entre autres, dans la contrée qu'il a habitée, une personne toute livrée à la fougue des passions du jeune âge, qui en lisant sa Vie, s'est trouvée tout à coup attendrie jusqu'aux larmes, a formé la résolution de chan-ger de vie, et s'est aussitôt donnée toute a Dieu. Mais appuyons ce que nous avons dit sur des faits plus détaillés. 1° Quelques jours avant son glorieux martyre, M. Musart annonça positivement à M. Baty qu'il échapperait à la mort. La chose semblait être doublement impossible car, en premier lieu, la cause de M. Baty étant absolument la même que celle de M. Musart, la condamnation de 1 Puissent-ils avoir transmis ce précieux héritage à leurs descendants! | 1 | 0.000803 | 0.008333 |
241.txt | 1,845 | -31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796. | -31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité Be se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796. | ######### 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité ne se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796. | -31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité ne se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796. | -31-plice 1 . Le nombre des pauvres était considé-rable dans les deux paroisses on ne le vit jamais s'en affliger ou s'en plaindre. Si quelque chose lui faisait peine, c'était que la modicité de son revenu ne lui permît pas de faire pour eux au-tant qu'il aurait voulu mais il se consolait par la pensée que Dieu ne lui demanderait compte que de ce qu'il avait reçu. Il les visitait dans leurs maladies avec une affection toute particu-lière. En même temps qu'il assurait le salut de l'âme, il veillait à la santé du corps. Il leur faisait distribuer gratuitement des remèdes convena-bles à leur état, et pourvoyait à toutes leurs né-cessités avec autant d'attention que de généro-sité. Mais c'est trop peu dire il n'était point rare de le voir se priver pour eux de son modeste repas, de leur envoyer ce qu'on lui avait pré-paré, et de se contenter d'une pomme avec son pain pour tout dîner. Sa tendre charité ne se bornait pas à la durée de la maladie elle s'éten-dait à tous les temps. Leurs besoins étaient sans cesse présents à sa pensée. Pour y subvenir plus abondamment, il s'était fait une loi de ne point user de vin, à moins qu'il ne lui survînt des visites extraordinaires, ou qu'il n'y fût contraint par quelque indisposition. 1 Lettre du 7 mars 1796. | 1 | 0.000792 | 0.004098 |
527.txt | 1,873 | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdàtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdâtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdâtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | -42 -gents, et présentant la forme d'enveloppes de lettres Pl. I, fig. 5 . Les cristaux sont de plus insolubles dans l'acide acétique et se distinguent en cela du phosphate de chaux qui est soluble dans cet acide. b Acide urique qui forme des tables quadrangulaires ou des plaques hexagonales de forme rhomboïdale qui, par suite de transformation des angles obtus, donnent souvent lieu à des cristaux fusiformes ou en forme de tonneaux fig. 2 . Ce sédiment est ordinairement plus ou moins coloré voir § 32 . c Cystine forme des tables hexagonales régulières qui sont solubles dans l'ammoniaque et l'acide chlorhydrique, se carbonisent et brûlent par la chaleur, et qui, chauffées avec une solution d'oxyde de plomb dans la soude causti-que, donnent un précipité de sulfure de plomb. La preuve chimique de la présence de la cystine réside dans la formation de sulfure de plomb, et en ce qu'elle ne fond pas quand on la chauffe sur une lame de platine, mais brûle avec une flamme bleue verdâtre, en répandant une odeur ressemblant à celle de l'acide prussique. d Phosphate de chaux cristallisé forme souvent des cristaux cunéiformes tantôt isolés, tantôt disposés de telle sorte qu'ils présentent des arcs de cercle. Dans ce cas, l'urine a ordinairement une réaction faiblement acide. e Tyrosine peut former des grains sphériques très-denses de couleur brun-verdâtre et présentant une struc-ture cristalline rayonnée. Leur solution dans l'ammoniaque forme, après saturation par l'acide acétique, des groupes caractéristiques de longues aiguilles brillantes. L'urine renfermant de la tyrosine contient très-souvent des pigments de la bile. f Acide hippurique ne se trouve que très-rarement dans les sédiments et sous forme d'aiguilles ou de prismes rhom-boïdaux solubles dans l'eau chaude fig. 1 . | 1 | 0.000557 | 0.003205 |
533.txt | 1,892 | RECHERCHES SUR LA NOTION DE SURFACE EN ANATOMIE De toutes les questions qui intéressent l'anatomie des organes, il , en est une qui a été, sinon négligée, au moins fort peu étudiée, celle de leur superficie. Si l'on parcourt les ouvrages d'analomie classiques, on y trouve en effet tous les renseignements désirables sur le poids, la forme, le volume ou les dimensions en tous sens rarement il est question de la surface. Cette lacune est surtout sensible pour le cerveau dont on a étudié et décrit avec beaucoup de soins tous les éléments morphologiques, sauf la superficie sur laquelle nous n'avons que des notions insuffisantes ou contradictoires. Peu d'auteurs se sont occupés de cet important sujet, et les procédés proposés sont généralement peu pratiques. Ainsi pour déterminer la surface des hémisphères cérébraux, Gall déchirait le tissu qui relie les deux faces de chaque circonvolution, qu'il écartait ensuite de manière à ramener sur un même plan le fond et le sommet de cette circonvolu-tion. Il obtenait ainsi une vaste membrane plus ou moins épaisse, plus ou moins continue dont il mesurait ensuite les dimensions. Baillarger déplissait les circonvolutions en enlevant autant que possible toute la substance blanche sous-jacente, de manière à ne conserver que l'écorce grise, qu'il déployait ensuite et dont il prenait un moulage en plâtre. Il appliquait sur ce dernier une membrane très mince qu'il mesu-rait mathématiquement. Ces deux procédés, très longs, très minutieux et d'une pratique difficile, ont le défaut capital d'entraîner la destruction complète du cerveau dont on veut avoir la surface, et il peut être utile, quelquefois même nécessaire, de le conserver pour d'autres recherches. Giacomini commence par durcir le cerveau dans une solution de chlo-rure de zinc. Cette méthode ne peut donner que des résultats inexacts, puisque le premier effet du durcissement est de rétracter la substance cérébrale et d'en réduire toutes les dimensions. Rodolphe et Hermann Wagner, Vogt et Janssen ont essayé d'évaluer | RECHERCHES SUR LA NOTION DE SURFACE EN ANATOMIE De toutes les questions qui intéressent l'anatomie des organes, il , en est une qui a été, sinon négligée, au moins fort peu étudiée, celle de leur superficie. Si l'on parcourt les ouvrages d'analomie classiques, on y trouve en effet tous les renseignements désirables sur le poids, la forme, le volume ou les dimensions en tous sens rarement il est question de la surface. Cette lacune est surtout sensible pour le cerveau dont on a étudié et décrit avec beaucoup de soins tous les éléments morphologiques, sauf la superficie sur laquelle nous n'avons que des notions insuffisantes ou contradictoires. Peu d'auteurs se sont occupés de cet important sujet, et les procédés proposés sont généralement peu pratiques. Ainsi pour déterminer la surface des hémisphères cérébraux, Gall déchirait le tissu qui relie les deux faces de chaque circonvolution, qu'il écartait ensuite de manière à ramener sur un même plan le fond et le sommet de cette circonvolu-tion. Il obtenait ainsi une vaste membrane plus ou moins épaisse, plus ou moins continue dont il mesurait ensuite les dimensions. Baillarger déplissait les circonvolutions en enlevant autant que possible toute la substance blanche sous-jacente, de manière à ne conserver que l'écorce grise, qu'il déployait ensuite et dont il prenait un moulage en plâtre. Il appliquait sur ce dernier une membrane très mince qu'il mesu-rait mathématiquement. Ces deux procédés, très longs, très minutieux et d'une pratique difficile, ont le défaut capital d'entraîner la destruction complète du cerveau dont on veut avoir la surface, et il peut être utile, quelquefois même nécessaire, de le conserver pour d'autres recherches. Giacomini commence par durcir le cerveau dans une solution de chlo-rure de zinc. Cette méthode ne peut donner que des résultats inexacts, puisque le premier effet du durcissement est de rétracter la substance cérébrale et d'en réduire toutes les dimensions. Rodolphe et Hermann Wagner, Vogt et Janssen ont essayé d'évaluer | RECHERCHES SUR LA NOTION DE SURFACE EN ANATOMIE De toutes les questions qui intéressent l'anatomie des organes, il@@ en est une qui a été, sinon négligée, au moins fort peu étudiée, celle de leur superficie. Si l'on parcourt les ouvrages d'anatomie classiques, on y trouve en effet tous les renseignements désirables sur le poids, la forme, le volume ou les dimensions en tous sens rarement il est question de la surface. Cette lacune est surtout sensible pour le cerveau dont on a étudié et décrit avec beaucoup de soins tous les éléments morphologiques, sauf la superficie sur laquelle nous n'avons que des notions insuffisantes ou contradictoires. Peu d'auteurs se sont occupés de cet important sujet, et les procédés proposés sont généralement peu pratiques. Ainsi pour déterminer la surface des hémisphères cérébraux, Gall déchirait le tissu qui relie les deux faces de chaque circonvolution, qu'il écartait ensuite de manière à ramener sur un même plan le fond et le sommet de cette circonvolu-tion. Il obtenait ainsi une vaste membrane plus ou moins épaisse, plus ou moins continue dont il mesurait ensuite les dimensions. Raillarger déplissait les circonvolutions en enlevant autant que possible toute la substance blanche sous-jacente, de manière à ne conserver que l'écorce gris , qu'il déployait ensuite et dont il prenait un moulage en plâtre. Il appliquait sur ce dernier une membrane très mince qu'il mesu-rait mathématiquement. Ces deux procédés, très longs, très minutieux et d'une pratique difficile, ont le défaut capital d'entraîner la destruction complète du cerveau dont on veut avoir la surface, et il peut être utile, quelquefois même nécessaire, de le conserver pour d'autres recherches. Giacomini commence par durcir le cerveau dans une solution de chlo-rure de zinc. Cette méthode ne peut donner que des résultats inexacts, puisque le premier effet du durcissement est de rétracter la substance cérébrale et d'en réduire toutes les dimensions. Rodolphe et Hermann Wagner, Vogt et Janssen ont essayé d'évaluer | RECHERCHES SUR LA NOTION DE SURFACE EN ANATOMIE De toutes les questions qui intéressent l'anatomie des organes, il@@ en est une qui a été, sinon négligée, au moins fort peu étudiée, celle de leur superficie. Si l'on parcourt les ouvrages d'anatomie classiques, on y trouve en effet tous les renseignements désirables sur le poids, la forme, le volume ou les dimensions en tous sens rarement il est question de la surface. Cette lacune est surtout sensible pour le cerveau dont on a étudié et décrit avec beaucoup de soins tous les éléments morphologiques, sauf la superficie sur laquelle nous n'avons que des notions insuffisantes ou contradictoires. Peu d'auteurs se sont occupés de cet important sujet, et les procédés proposés sont généralement peu pratiques. Ainsi pour déterminer la surface des hémisphères cérébraux, Gall déchirait le tissu qui relie les deux faces de chaque circonvolution, qu'il écartait ensuite de manière à ramener sur un même plan le fond et le sommet de cette circonvolu-tion. Il obtenait ainsi une vaste membrane plus ou moins épaisse, plus ou moins continue dont il mesurait ensuite les dimensions. Raillarger déplissait les circonvolutions en enlevant autant que possible toute la substance blanche sous-jacente, de manière à ne conserver que l'écorce gris , qu'il déployait ensuite et dont il prenait un moulage en plâtre. Il appliquait sur ce dernier une membrane très mince qu'il mesu-rait mathématiquement. Ces deux procédés, très longs, très minutieux et d'une pratique difficile, ont le défaut capital d'entraîner la destruction complète du cerveau dont on veut avoir la surface, et il peut être utile, quelquefois même nécessaire, de le conserver pour d'autres recherches. Giacomini commence par durcir le cerveau dans une solution de chlo-rure de zinc. Cette méthode ne peut donner que des résultats inexacts, puisque le premier effet du durcissement est de rétracter la substance cérébrale et d'en réduire toutes les dimensions. Rodolphe et Hermann Wagner, Vogt et Janssen ont essayé d'évaluer | RECHERCHES SUR LA NOTION DE SURFACE EN ANATOMIE De toutes les questions qui intéressent l'anatomie des organes, il en est une qui a été, sinon négligée, au moins fort peu étudiée, celle de leur superficie. Si l'on parcourt les ouvrages d'anatomie classiques, on y trouve en effet tous les renseignements désirables sur le poids, la forme, le volume ou les dimensions en tous sens rarement il est question de la surface. Cette lacune est surtout sensible pour le cerveau dont on a étudié et décrit avec beaucoup de soins tous les éléments morphologiques, sauf la superficie sur laquelle nous n'avons que des notions insuffisantes ou contradictoires. Peu d'auteurs se sont occupés de cet important sujet, et les procédés proposés sont généralement peu pratiques. Ainsi pour déterminer la surface des hémisphères cérébraux, Gall déchirait le tissu qui relie les deux faces de chaque circonvolution, qu'il écartait ensuite de manière à ramener sur un même plan le fond et le sommet de cette circonvolu-tion. Il obtenait ainsi une vaste membrane plus ou moins épaisse, plus ou moins continue dont il mesurait ensuite les dimensions. Raillarger déplissait les circonvolutions en enlevant autant que possible toute la substance blanche sous-jacente, de manière à ne conserver que l'écorce gris , qu'il déployait ensuite et dont il prenait un moulage en plâtre. Il appliquait sur ce dernier une membrane très mince qu'il mesu-rait mathématiquement. Ces deux procédés, très longs, très minutieux et d'une pratique difficile, ont le défaut capital d'entraîner la destruction complète du cerveau dont on veut avoir la surface, et il peut être utile, quelquefois même nécessaire, de le conserver pour d'autres recherches. Giacomini commence par durcir le cerveau dans une solution de chlo-rure de zinc. Cette méthode ne peut donner que des résultats inexacts, puisque le premier effet du durcissement est de rétracter la substance cérébrale et d'en réduire toutes les dimensions. Rodolphe et Hermann Wagner, Vogt et Janssen ont essayé d'évaluer | 5 | 0.002461 | 0.014245 |
255.txt | 1,845 | -66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 . | -66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêlré intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants dé Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le' menaçaient, @@@@@@1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 . | ################# avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le@ menaçaient, -66 - 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 . | -66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le@ menaçaient, -66 - 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 . | -66-inconciliable avec les vrais principes auxquels il s'était déclaré inviolablement attaché et se vit par là obligé de se borner à l'exercice secret du saint ministère. Bientôt parut un nouvel édit de persécution, la loi du 3 brumaire an IV 25 octobre 1795 , qui renouvelait les lois de sang rendues en 1792, 1793 et 1794 contre les prêtres déportés 1 . Au premier bruit de l'orage révolutionnaire, le prêtre intrus qui avait supplanté le vrai pasteur à Poix, saisi d'une terreur panique, vérifia ce que l'Evan-gile dit du mercenaire, qui à la moindre appa-rence du danger, abandonne le troupeau et s'en-fuit. Le bruit même courut alors que ce mal-heureux, jaloux de la joie que les habitants de Somme-Vesle avaient montrée au retour du vrai pasteur et du bien qu'il y opéra, s'était fait son dénonciateur. Quoi qu'il en soit, M. Musart, sans s'inquiéter des dangers qui le menaçaient, -66 - 1 La tête des prêtres insermentés avait été mise à prix, et leurs dénonciateurs recevaient cent francs pour chacun de ceux qu'ils pourraient découvrir et faire arrêter. Les administrateurs composant le directoire du départe-ment de la Marne invitent tous les citoyens à dénoncer les ec-clésiastiques qu'ils sauraient être dans le cas de la déportation, à les faire arrêter et conduire devant l'officier public le plus voisin, sauf à réclamer la rétribution de cent livres que la loi accorde à titre de récompense. Arrêté du 27 prairial an II mai 1794 . | 10 | 0.006916 | 0.041985 |
282.txt | 1,845 | -135 -engager, sous prétexte de liberté, à choisir pour leurs représentants à l'assemblée nationale des prêtres qui auraient déjà fait preuve d'indépen-dance à l'égard de leurs supérieurs, et qui de plus posséderaient le talent de la parole. L'avenir effrayant dont on était menacé, loin de l'intimi-der, sembla donner une nouvelle énergie à sa voix il osa l'annoncer du haut de la chaire chrétienne il prédit ouvertement les sacrilèges, les apostasies.les spoliations., et enfin les massa-cres dont il devait être lui-même une des pre-mières victimes. Oui, disait-il souvent, on verra couler le sang des prêtres.. Cependant les meneurs de l'assemblée natio-nale, suivant leur plan de destruction, firent dé-créter la suppression de toutes les maisons reli-gieuses, et proclamer la constitution prétendue civile du clergé 22 janvier 1790 . Le premier coup de cette loi désorganisatrice se fit sentir à Reims le 24 novembre suivant. Ce jour-là, le conseil général du département de la Marne signifia au chapitre de l'église métropolitaine la défense de continuer l'office public. Le chapitre déclara ne pouvoir obtempérer, vu que la plu-part des prières qu'il y faisait étaient des fon-dations, dette sacrée qu'il lui fallait acquitter ous les jours. Mgr l'archevêque, à qui le chapi-tre donna avis de ce qu'il venait de répondre à | -135 -engager, sous prétexte de liberté, à choisir pour leurs représentants à l'assemblée nationale des prêtres qui auraient déjà fait preuve d'indépen-dance à l'égard de leurs supérieurs, et qui de plus posséderaient le talent de la parole. L'avenir effrayant dont on était menacé, loin de l'intimi-der, sembla donner une nouvelle énergie à sa voix il osa l'annoncer du haut de la chaire chrétienne il prédit ouvertement les sacrilèges, les apostasies@.les spoliations., et enfin les massa-cres dont il devait être lui-même une des pre-mières victimes. Oui, disait-il souvent, on verra couler le sang des prêtres.. Cependant les meneurs de l'assemblée natio-nale, suivant leur plan de destruction, firent dé-créter la suppression de toutes les maisons reli-gieuses, et proclamer la constitution prétendue civile du clergé 22 janvier 1790 . Le premier coup de cette loi désorganisatrice se fit sentir à Reims le 24 novembre suivant. Ce jour-là, le conseil général du département de la Marne signifia au chapitre de l'église métropolitaine la défense de continuer l'office public. Le chapitre déclara ne pouvoir obtempérer, vu que la plu-part des prières qu'il y faisait étaient des fon-dations, dette sacrée qu'il lui fallait acquitter ous les jours. Mgr l'archevêque, à qui le chapi-tre donna avis de ce qu'il venait de répondre à | ############## sous prétexte de liberté, à choisir pour leurs représentants à l'assemblée nationale des prêtres qui auraient déjà fait preuve d'indépen-dance à l'égard de leurs supérieurs, et qui de plus posséderaient le talent de la parole. L'avenir effrayant dont on était menacé, loin de l'intimi-der, sembla donner une nouvelle énergie à sa voix il osa l'annoncer du haut de la chaire chrétienne il prédit ouvertement les sacrilèges, les apostasies, les spoliations@, et enfin les massa-cres dont il devait être lui-même une des pre-mières victimes. Oui, disait-il souvent, on verra couler le sang des prêtres@. Cependant les meneurs de l'assemblée natio-nale, suivant leur plan de destruction, firent dé-créter la suppression de toutes les maisons reli-gieuses, et proclamer la constitution prétendue civile du clergé 22 janvier 1790 . Le premier coup de cette loi désorganisatrice se fit sentir à Reims le 24 novembre suivant. Ce jour-là, le conseil général du département de la Marne signifia au chapitre de l'église métropolitaine la défense de continuer l'office public. Le chapitre déclara ne pouvoir obtempérer, vu que la plu-part des prières qu'il y faisait étaient des fon-dations, dette sacrée qu'il lui fallait acquitter ous les jours. Mgr l'archevêque, à qui le chapi-tre donna avis de ce qu'il venait de répondre à | -135 -engager, sous prétexte de liberté, à choisir pour leurs représentants à l'assemblée nationale des prêtres qui auraient déjà fait preuve d'indépen-dance à l'égard de leurs supérieurs, et qui de plus posséderaient le talent de la parole. L'avenir effrayant dont on était menacé, loin de l'intimi-der, sembla donner une nouvelle énergie à sa voix il osa l'annoncer du haut de la chaire chrétienne il prédit ouvertement les sacrilèges, les apostasies, les spoliations@, et enfin les massa-cres dont il devait être lui-même une des pre-mières victimes. Oui, disait-il souvent, on verra couler le sang des prêtres@. Cependant les meneurs de l'assemblée natio-nale, suivant leur plan de destruction, firent dé-créter la suppression de toutes les maisons reli-gieuses, et proclamer la constitution prétendue civile du clergé 22 janvier 1790 . Le premier coup de cette loi désorganisatrice se fit sentir à Reims le 24 novembre suivant. Ce jour-là, le conseil général du département de la Marne signifia au chapitre de l'église métropolitaine la défense de continuer l'office public. Le chapitre déclara ne pouvoir obtempérer, vu que la plu-part des prières qu'il y faisait étaient des fon-dations, dette sacrée qu'il lui fallait acquitter ous les jours. Mgr l'archevêque, à qui le chapi-tre donna avis de ce qu'il venait de répondre à | -135 -engager, sous prétexte de liberté, à choisir pour leurs représentants à l'assemblée nationale des prêtres qui auraient déjà fait preuve d'indépen-dance à l'égard de leurs supérieurs, et qui de plus posséderaient le talent de la parole. L'avenir effrayant dont on était menacé, loin de l'intimi-der, sembla donner une nouvelle énergie à sa voix il osa l'annoncer du haut de la chaire chrétienne il prédit ouvertement les sacrilèges, les apostasies, les spoliations, et enfin les massa-cres dont il devait être lui-même une des pre-mières victimes. Oui, disait-il souvent, on verra couler le sang des prêtres. Cependant les meneurs de l'assemblée natio-nale, suivant leur plan de destruction, firent dé-créter la suppression de toutes les maisons reli-gieuses, et proclamer la constitution prétendue civile du clergé 22 janvier 1790 . Le premier coup de cette loi désorganisatrice se fit sentir à Reims le 24 novembre suivant. Ce jour-là, le conseil général du département de la Marne signifia au chapitre de l'église métropolitaine la défense de continuer l'office public. Le chapitre déclara ne pouvoir obtempérer, vu que la plu-part des prières qu'il y faisait étaient des fon-dations, dette sacrée qu'il lui fallait acquitter ous les jours. Mgr l'archevêque, à qui le chapi-tre donna avis de ce qu'il venait de répondre à | 4 | 0.00301 | 0.021739 |
296.txt | 1,845 | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-inons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-inons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, -vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre qui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | ############# le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-@nons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, @vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre lui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-@nons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, @vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre lui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | -180 -couvrir le lieu de sa retraite elles le firent ar-rêter en 1793. Il fut condamné à la déportation dans la Guyane, et envoyé à Rochefort au com-mencement de 1794. On lui donna pour prison l'entrepont du navire les Deux-Associés. Après y avoir partagé les souffrances et la résignation de ses confrères, il rendit le dernier soupir dans la nuit du 17 au 18 octobre suivant. 10. D'Huberte Etienne , prêtre et religieux bernardin dans le diocèse de Reims, où il était né en 1727, avait vieilli lorsque la suppression des ordres monastiques l'expulsa de son cloître. D'un caractère peu solide, que les années avaient encore affaibli, il se laissa placer comme curé, -c'est à dire comme intrus, dans la paroisse de Cunel, à la place de son parent, dont nous ve-nons de parler. Mais la foi, bien qu'obscurcie, vivait encore au fond de son coeur, et les actes de piété qu'elle lui inspirait soulevèrent contre lui les tyrans impies de 1793. Il se réfugia dans le département de la Meuse, dont il n'était pas loin. Là il reconnut son erreur et ses fautes avec des regrets si douloureux que sa santé même en fut grièvement affectée. Presque aussitôt après il fut arrêté et condamné, comme réfractaire, à la déportation. Dans les premiers mois de 1794, on le traîna vers Rochefort mais sur la roule il tomba malade, et le mal empira tellement qu'on | 3 | 0.002234 | 0.011407 |
292.txt | 1,845 | -474 -Privés de toutes les commodités de la vie, les prêtres captifs n'avaient, pour respirer durant le jour, que la moindre partie du pont, séparée de tout le reste par une cloison à claire vois., Contraints d'y rester, quelque temps qu'il fît, et pressés les uns contre les autres, ils devaient, faute de place, s'y tenir constamment debout. Leur nourriture quotidienne était du pain moisi souvent plein de vers, de la viande desséchée, ou de la morue jaune et à moitié pourrie, ou des fèves de marais assaisonnées de vieux oing, le tout en petite quantité. Le soir, il leur fallait descendre dans un entrepont ténébreux, où l'air ne pénétrait que par l'écoutille. Ce dortoir sé-pulcral n'occupait que la moitié de la longueur du navire, et n'avait guère que cinq pieds de hauteur, de sorte qu'on n'y pouvait marcher qu'à tâtons et la tête baissée. Tout le pourtour à hau-teur d'appui était garni d'un plancher nu, de cinq pieds deux ou trois pouces de large, sur lequel la plupart se couchaient, mais si serrés, si pres-sés que les bras portaient nécessairement sur le corps des voisins. D'autres se glissaient en ram-pant sous le plancher, et s'y étendaient de même d'autres encore occupaient le milieu du triste dortoir, et étaient nécessairement foulés aux pieds par ceux qui avaient à y passer pour cher-cher leurs places, ou pour grimper dans les ha- | -474 -Privés de toutes les commodités de la vie, les prêtres captifs n'avaient, pour respirer durant le jour, que la moindre partie du pont, séparée de tout le reste par une cloison à claire vois., Contraints d'y rester, quelque temps qu'il fît, et pressés les uns contre les autres, ils devaient, faute de place, s'y tenir constamment debout. Leur nourriture quotidienne était du pain moisi souvent plein de vers, de la viande desséchée, ou de la morue jaune et à moitié pourrie, ou des fèves de marais assaisonnées de vieux oing, le tout en petite quantité. Le soir, il leur fallait descendre dans un entrepont ténébreux, où l'air ne pénétrait que par l'écoutille. Ce dortoir sé-pulcral n'occupait que la moitié de la longueur du navire, et n'avait guère que cinq pieds de hauteur, de sorte qu'on n'y pouvait marcher qu'à tâtons et la tête baissée. Tout le pourtour à hau-teur d'appui était garni d'un plancher nu, de cinq pieds deux ou trois pouces de large, sur lequel la plupart se couchaient, mais si serrés, si pres-sés que les bras portaient nécessairement sur le corps des voisins. D'autres se glissaient en ram-pant sous le plancher, et s'y étendaient de même d'autres encore occupaient le milieu du triste dortoir, et étaient nécessairement foulés aux pieds par ceux qui avaient à y passer pour cher-cher leurs places, ou pour grimper dans les ha- | ############ de toutes les commodités de la vie, les prêtres captifs n'avaient, pour respirer durant le jour, que la moindre partie du pont, séparée de tout le reste par une cloison à claire voi@e, Contraints d'y rester, quelque temps qu'il fît, et pressés les uns contre les autres, ils devaient, faute de place, s'y tenir constamment debout. Leur nourriture quotidienne était du pain moisi souvent plein de vers, de la viande desséchée, ou de la morue jaune et à moitié pourrie, ou des fèves de marais assaisonnées de vieux oing, le tout en petite quantité. Le soir, il leur fallait descendre dans un entrepont ténébreux, où l'air ne pénétrait que par l'écoutille. Ce dortoir sé-pulcral n'occupait que la moitié de la longueur du navire, et n'avait guère que cinq pieds de hauteur, de sorte qu'on n'y pouvait marcher qu'à tâtons et la tête baissée. Tout le pourtour à hau-teur d'appui était garni d'un plancher nu, de cinq pieds deux ou trois pouces de large, sur lequel la plupart se couchaient, mais si serrés, si pres-sés que les bras portaient nécessairement sur le corps des voisins. D'autres se glissaient en ram-pant sous le plancher, et s'y étendaient de même d'autres encore occupaient le milieu du triste dortoir, et étaient nécessairement foulés aux pieds par ceux qui avaient à y passer pour cher-cher leurs places, ou pour grimper dans les ha- | -474 -Privés de toutes les commodités de la vie, les prêtres captifs n'avaient, pour respirer durant le jour, que la moindre partie du pont, séparée de tout le reste par une cloison à claire voi@e, Contraints d'y rester, quelque temps qu'il fît, et pressés les uns contre les autres, ils devaient, faute de place, s'y tenir constamment debout. Leur nourriture quotidienne était du pain moisi souvent plein de vers, de la viande desséchée, ou de la morue jaune et à moitié pourrie, ou des fèves de marais assaisonnées de vieux oing, le tout en petite quantité. Le soir, il leur fallait descendre dans un entrepont ténébreux, où l'air ne pénétrait que par l'écoutille. Ce dortoir sé-pulcral n'occupait que la moitié de la longueur du navire, et n'avait guère que cinq pieds de hauteur, de sorte qu'on n'y pouvait marcher qu'à tâtons et la tête baissée. Tout le pourtour à hau-teur d'appui était garni d'un plancher nu, de cinq pieds deux ou trois pouces de large, sur lequel la plupart se couchaient, mais si serrés, si pres-sés que les bras portaient nécessairement sur le corps des voisins. D'autres se glissaient en ram-pant sous le plancher, et s'y étendaient de même d'autres encore occupaient le milieu du triste dortoir, et étaient nécessairement foulés aux pieds par ceux qui avaient à y passer pour cher-cher leurs places, ou pour grimper dans les ha- | -474 -Privés de toutes les commodités de la vie, les prêtres captifs n'avaient, pour respirer durant le jour, que la moindre partie du pont, séparée de tout le reste par une cloison à claire voie, Contraints d'y rester, quelque temps qu'il fît, et pressés les uns contre les autres, ils devaient, faute de place, s'y tenir constamment debout. Leur nourriture quotidienne était du pain moisi souvent plein de vers, de la viande desséchée, ou de la morue jaune et à moitié pourrie, ou des fèves de marais assaisonnées de vieux oing, le tout en petite quantité. Le soir, il leur fallait descendre dans un entrepont ténébreux, où l'air ne pénétrait que par l'écoutille. Ce dortoir sé-pulcral n'occupait que la moitié de la longueur du navire, et n'avait guère que cinq pieds de hauteur, de sorte qu'on n'y pouvait marcher qu'à tâtons et la tête baissée. Tout le pourtour à hau-teur d'appui était garni d'un plancher nu, de cinq pieds deux ou trois pouces de large, sur lequel la plupart se couchaient, mais si serrés, si pres-sés que les bras portaient nécessairement sur le corps des voisins. D'autres se glissaient en ram-pant sous le plancher, et s'y étendaient de même d'autres encore occupaient le milieu du triste dortoir, et étaient nécessairement foulés aux pieds par ceux qui avaient à y passer pour cher-cher leurs places, ou pour grimper dans les ha- | 2 | 0.001474 | 0.007407 |
1060.txt | 1,862 | AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. III Perrin une fois admis, il n'y aurait pas de raison de ne pas re-commencer l'opération de rajeunissement tous les cent ans il serait tout aussi légitime et tout aussi logique de rhabiller main-tenant l'illustre épistolaire à la mode de 1861, qu'il l'avait été de l'habiller, pour nos grand'mères et nos bisaïeules, à la mode de 1-734, puis vingt ans plus tard, comme l'a fait çà et là le chevalier, à celle de 1754. Et en ce temps-là on ne faisait pas les choses à moitié. On ne s'en est pas tenu à- adoucir quelques libertés d'expression, fort peu choquantes à part un très-petit nombre pour qui a pratiqué tant soit peu le dix-septième siè-cle à retrancher telle confidence, telle médisance, blessantes pour les survivants ou les héritiers de la société que fréquen-tait et jugeait la marquise on ne s'est pas .borné à enseigner les bienséances à la noble dame on a voulu de plus lui ap-prendre la grammaire, lui interdire les négligences, les répéti-tions, beaucoup de hardiesses et de familiarités de construction, certains mots, certains tours qui avaient vieilli ou dont les grammairiens ne voulaient plus. En outre, on a tantôt supprimé, tantôt resserré, les taxant évidemment de commérages-et d'inu-tiles longueurs, bien des pages charmantes par le laisser-aller et le détail infini, bien des causeries du plus aimable abandon' Nous ne voulons pas faire ici le procès à l'éditeur qui se montra si téméraire à force d'être prudent et scrupuleux. Parmi les motifs qui l'ont fait agir, il en est qui, au temps où il s'acquittait de sa tâche délicate, n'étaient pas sans valeur d'autres étaient au moins spécieux. On nous dit qu'aujourd'hui encore il y a des esprits difficiles, amis des bienséances et de la correction, qui préfèrent les retouches et les arrangements de Perrin au premier jet, à la libre aisance de Mme de Sévigné. 1. On peut voir dans les spécimens comparatifs que nous avons publiés et qui sont réimprimés à la suite de cet Avertissement, jus-qu'où ont été poussées les altérations. H n'eût pas été sans intérêt d'étendre à toute la Correspondance cette comparaison du texte de l'édition nouvelle et des éditions antérieures mais il eût fallu, pour relever toutes les différences, un bien grand nombre de notes criti-ques, qui auraient eu fort peu d'attrait pour la plupart des lecteurs. On a donc dû se borner à signaler les divergences curieuses et dignes de remarque. Il sera facile à tous de pousser plus loin le rapproche-ment, au moyen d'un exemplaire de Perrin ou d'une des éditions qui ont suivi les siennes. | AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. III Perrin une fois admis, il n'y aurait pas de raison de ne pas re-commencer l'opération de rajeunissement tous les cent ans il serait tout aussi légitime et tout aussi logique de rhabiller main-tenant l'illustre épistolaire à la mode de 1861, qu'il l'avait été de l'habiller, pour nos grand'mères et nos bisaïeules, à la mode de 1-734, puis vingt ans plus tard, comme l'a fait çà et là le chevalier, à celle de 1754. Et en ce temps-là on ne faisait pas les choses à moitié. On ne s'en est pas tenu à- adoucir quelques libertés d'expression, fort peu choquantes à part un très-petit nombre pour qui a pratiqué tant soit peu le dix-septième siè-cle à retrancher telle confidence, telle médisance, blessantes pour les survivants ou les héritiers de la société que fréquen-tait et jugeait la marquise on ne s'est pas .borné à enseigner les bienséances à la noble dame on a voulu de plus lui ap-prendre la grammaire, lui interdire les négligences, les répéti-tions, beaucoup de hardiesses et de familiarités de construction, certains mots, certains tours qui avaient vieilli ou dont les grammairiens ne voulaient plus. En outre, on a tantôt supprimé, tantôt resserré, les taxant évidemment de commérages-et d'inu-tiles longueurs, bien des pages charmantes par le laisser-aller et le détail infini, bien des causeries du plus aimable abandon@' Nous ne voulons pas faire ici le procès à l'éditeur qui se montra si téméraire à force d'être prudent et scrupuleux. Parmi les motifs qui l'ont fait agir, il en est qui, au temps où il s'acquittait de sa tâche délicate, n'étaient pas sans valeur d'autres étaient au moins spécieux. On nous dit qu'aujourd'hui encore il y a des esprits difficiles, amis des bienséances et de la correction, qui préfèrent les retouches et les arrangements de Perrin au premier jet, à la libre aisance de Mme de Sévigné. 1. On peut voir dans les spécimens comparatifs que nous avons publiés et qui sont réimprimés à la suite de cet Avertissement, jus-qu'où ont été poussées les altérations. @H n'eût pas été sans intérêt d'étendre à toute la Correspondance cette comparaison du texte de l'édition nouvelle et des éditions antérieures mais il eût fallu, pour relever toutes les différences, un bien grand nombre de notes criti-ques, qui auraient eu fort peu d'attrait pour la plupart des lecteurs. On a donc dû se borner à signaler les divergences curieuses et dignes de remarque. Il sera facile à tous de pousser plus loin le rapproche-ment, au moyen d'un exemplaire de Perrin ou d'une des éditions qui ont suivi les siennes. | AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. III Perrin une fois admis, il n'y aurait pas de raison de ne pas re-commencer l'opération de rajeunissement tous les cent ans il serait tout aussi légitime et tout aussi logique de rhabiller main-tenant l'illustre épistolaire à la mode de 1861, qu'il l'avait été de l'habiller, pour nos grand'mères et nos bisaïeules, à la mode de 1@734, puis vingt ans plus tard, comme l'a fait çà et là le chevalier, à celle de 1754. Et en ce temps-là on ne faisait pas les choses à moitié. On ne s'en est pas tenu à@ adoucir quelques libertés d'expression, fort peu choquantes à part un très-petit nombre pour qui a pratiqué tant soit peu le dix-septième siè-cle à retrancher telle confidence, telle médisance, blessantes pour les survivants ou les héritiers de la société que fréquen-tait et jugeait la marquise on ne s'est pas @borné à enseigner les bienséances à la noble dame on a voulu de plus lui ap-prendre la grammaire, lui interdire les négligences, les répéti-tions, beaucoup de hardiesses et de familiarités de construction, certains mots, certains tours qui avaient vieilli ou dont les grammairiens ne voulaient plus. En outre, on a tantôt supprimé, tantôt resserré, les taxant évidemment de commérages et d'inu-tiles longueurs, bien des pages charmantes par le laisser-aller et le détail infini, bien des causeries du plus aimable abandon1. Nous ne voulons pas faire ici le procès à l'éditeur qui se montra si téméraire à force d'être prudent et scrupuleux. Parmi les motifs qui l'ont fait agir, il en est qui, au temps où il s'acquittait de sa tâche délicate, n'étaient pas sans valeur d'autres étaient au moins spécieux. On nous dit qu'aujourd'hui encore il y a des esprits difficiles, amis des bienséances et de la correction, qui préfèrent les retouches et les arrangements de Perrin au premier jet, à la libre aisance de Mme de Sévigné. 1. On peut voir dans les spécimens comparatifs que nous avons publiés et qui sont réimprimés à la suite de cet Avertissement, jus-qu'où ont été poussées les altérations. Il n'eût pas été sans intérêt d'étendre à toute la Correspondance cette comparaison du texte de l'édition nouvelle et des éditions antérieures mais il eût fallu, pour relever toutes les différences, un bien grand nombre de notes criti-ques, qui auraient eu fort peu d'attrait pour la plupart des lecteurs. On a donc dû se borner à signaler les divergences curieuses et dignes de remarque. Il sera facile à tous de pousser plus loin le rapproche-ment, au moyen d'un exemplaire de Perrin ou d'une des éditions qui ont suivi les siennes. | AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. III Perrin une fois admis, il n'y aurait pas de raison de ne pas re-commencer l'opération de rajeunissement tous les cent ans il serait tout aussi légitime et tout aussi logique de rhabiller main-tenant l'illustre épistolaire à la mode de 1861, qu'il l'avait été de l'habiller, pour nos grand'mères et nos bisaïeules, à la mode de 1@734, puis vingt ans plus tard, comme l'a fait çà et là le chevalier, à celle de 1754. Et en ce temps-là on ne faisait pas les choses à moitié. On ne s'en est pas tenu à@ adoucir quelques libertés d'expression, fort peu choquantes à part un très-petit nombre pour qui a pratiqué tant soit peu le dix-septième siè-cle à retrancher telle confidence, telle médisance, blessantes pour les survivants ou les héritiers de la société que fréquen-tait et jugeait la marquise on ne s'est pas @borné à enseigner les bienséances à la noble dame on a voulu de plus lui ap-prendre la grammaire, lui interdire les négligences, les répéti-tions, beaucoup de hardiesses et de familiarités de construction, certains mots, certains tours qui avaient vieilli ou dont les grammairiens ne voulaient plus. En outre, on a tantôt supprimé, tantôt resserré, les taxant évidemment de commérages et d'inu-tiles longueurs, bien des pages charmantes par le laisser-aller et le détail infini, bien des causeries du plus aimable abandon1. Nous ne voulons pas faire ici le procès à l'éditeur qui se montra si téméraire à force d'être prudent et scrupuleux. Parmi les motifs qui l'ont fait agir, il en est qui, au temps où il s'acquittait de sa tâche délicate, n'étaient pas sans valeur d'autres étaient au moins spécieux. On nous dit qu'aujourd'hui encore il y a des esprits difficiles, amis des bienséances et de la correction, qui préfèrent les retouches et les arrangements de Perrin au premier jet, à la libre aisance de Mme de Sévigné. 1. On peut voir dans les spécimens comparatifs que nous avons publiés et qui sont réimprimés à la suite de cet Avertissement, jus-qu'où ont été poussées les altérations. Il n'eût pas été sans intérêt d'étendre à toute la Correspondance cette comparaison du texte de l'édition nouvelle et des éditions antérieures mais il eût fallu, pour relever toutes les différences, un bien grand nombre de notes criti-ques, qui auraient eu fort peu d'attrait pour la plupart des lecteurs. On a donc dû se borner à signaler les divergences curieuses et dignes de remarque. Il sera facile à tous de pousser plus loin le rapproche-ment, au moyen d'un exemplaire de Perrin ou d'une des éditions qui ont suivi les siennes. | AVERTISSEMENT DES ÉDITEURS. III Perrin une fois admis, il n'y aurait pas de raison de ne pas re-commencer l'opération de rajeunissement tous les cent ans il serait tout aussi légitime et tout aussi logique de rhabiller main-tenant l'illustre épistolaire à la mode de 1861, qu'il l'avait été de l'habiller, pour nos grand'mères et nos bisaïeules, à la mode de 1734, puis vingt ans plus tard, comme l'a fait çà et là le chevalier, à celle de 1754. Et en ce temps-là on ne faisait pas les choses à moitié. On ne s'en est pas tenu à adoucir quelques libertés d'expression, fort peu choquantes à part un très-petit nombre pour qui a pratiqué tant soit peu le dix-septième siè-cle à retrancher telle confidence, telle médisance, blessantes pour les survivants ou les héritiers de la société que fréquen-tait et jugeait la marquise on ne s'est pas borné à enseigner les bienséances à la noble dame on a voulu de plus lui ap-prendre la grammaire, lui interdire les négligences, les répéti-tions, beaucoup de hardiesses et de familiarités de construction, certains mots, certains tours qui avaient vieilli ou dont les grammairiens ne voulaient plus. En outre, on a tantôt supprimé, tantôt resserré, les taxant évidemment de commérages et d'inu-tiles longueurs, bien des pages charmantes par le laisser-aller et le détail infini, bien des causeries du plus aimable abandon1. Nous ne voulons pas faire ici le procès à l'éditeur qui se montra si téméraire à force d'être prudent et scrupuleux. Parmi les motifs qui l'ont fait agir, il en est qui, au temps où il s'acquittait de sa tâche délicate, n'étaient pas sans valeur d'autres étaient au moins spécieux. On nous dit qu'aujourd'hui encore il y a des esprits difficiles, amis des bienséances et de la correction, qui préfèrent les retouches et les arrangements de Perrin au premier jet, à la libre aisance de Mme de Sévigné. 1. On peut voir dans les spécimens comparatifs que nous avons publiés et qui sont réimprimés à la suite de cet Avertissement, jus-qu'où ont été poussées les altérations. Il n'eût pas été sans intérêt d'étendre à toute la Correspondance cette comparaison du texte de l'édition nouvelle et des éditions antérieures mais il eût fallu, pour relever toutes les différences, un bien grand nombre de notes criti-ques, qui auraient eu fort peu d'attrait pour la plupart des lecteurs. On a donc dû se borner à signaler les divergences curieuses et dignes de remarque. Il sera facile à tous de pousser plus loin le rapproche-ment, au moyen d'un exemplaire de Perrin ou d'une des éditions qui ont suivi les siennes. | 8 | 0.003113 | 0.016736 |
286.txt | 1,845 | -148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de | -148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent clouter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de | ########### l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent @douter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de | -148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent @douter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de | -148-donner l'exemple tracé en caractères de sang, A la première nouvelle des événements de Reims, les gardes nationaux de deux villages voisins de Villers-Allerand se soulèvent et cou-rent aux armes. N'ayant point de prêtres à égor-ger ou à saisir chez eux, ils vont en chercher ailleurs. Ils arrivent à Montchenaux et malgré la résistance des autorités et de la garde natio-nale de Villers-Allerand, ces étrangers, abusant du droit du plus fort, saisissent les deux véné-rables amis. Ceux-ci, protégés comme ils l'étaient par tous les habitants de Villers-Allerand, au-raient pu fuir ils aimèrent mieux se livrer à leurs féroces persécuteurs. On les emmène à Reims, sous prétexte de leur proposer le serment de liberté-égalité, que l'assemblée législative ve-nait de décréter. Pendant tout le voyage, ils s'animèrent l'un l'autre à soutenir généreuse-ment-ce dernier combat. Arrivés aux portes de la ville, vers quatre heures du soir, ils sont ac-cueillis avec des cris de mort par la populace ameutée et dès lors ils ne peuvent douter que l'heure du sacrifice ne soit arrivée pour eux. On les conduit à l'Hôlel-de-ville. A peine sont-ils descendus de voiture que l'abbé de Vachères tombe mort percé de mille coups de baïonnette. L'abbé de Lescure n'a que le temps de lever les yeux au ciel aussitôt renversé sur le corps de | 2 | 0.001508 | 0.008439 |
279.txt | 1,845 | -118 -dans la Germanie lors de son retour en France. A peine installé dans le poste honorable qu'on lui avait confié, M. Hulot se fit rendre compte de tout ce qui concernait, soit les restes de son ancien ami, soit les pièces justificatives qu'on y avait jointes en 1800. Instruit du dommage que le long séjour du coffre sous terre avait dû y causer il fit examiner l'état des choses, surtout des pièces renfermées dans le coffre car il y a grande apparence que le double authentique que les vicaires généraux de 1800 s'étaient ré-servé ne se retrouverait point dans les archives de l'archevêché. Ce furent donc les pièces jadis renfermées dans le coffre que M. Hulot en fit extraire dans les premiers mois de 1823, et qu'il transcrivit de sa main d'un bout à l'autre. Il en était tempsy puisque depuis elles sont tombées dans un état de dissolution tel qu'il serait au-jourd'hui impossible d'en tirer une copie com-plète. Dans celle de M. Hulot rien n'est omis de ce qui peut en assurer l'authenticité. En tête de chacun des deux cahiers dont cette copie se compose, on voit le cachet de l'archevêché et une attestation où M. Hulot certifie avoir repro-duit de sa main le pur texte de toutes les pièces relatives à M. Musart de plus chaque page, sans exception, porte en tête, la signature Hulot, vicaire général le tout sous la, date du 2 juin | -118 -dans la Germanie lors de son retour en France. A peine installé dans le poste honorable qu'on lui avait confié, M. Hulot se fit rendre compte de tout ce qui concernait, soit les restes de son ancien ami, soit les pièces justificatives qu'on y avait jointes en 1800. Instruit du dommage que le long séjour du coffre sous terre avait dû y causer il fit examiner l'état des choses, surtout des pièces renfermées dans le coffre car il y a grande apparence que le double authentique que les vicaires généraux de 1800 s'étaient ré-servé ne se retrouverait point dans les archives de l'archevêché. Ce furent donc les pièces jadis renfermées dans le coffre que M. Hulot en fit extraire dans les premiers mois de 1823, et qu'il transcrivit de sa main d'un bout à l'autre. Il en était tempsy puisque depuis elles sont tombées dans un état de dissolution tel qu'il serait au-jourd'hui impossible d'en tirer une copie com-plète. Dans celle de M. Hulot rien n'est omis de ce qui peut en assurer l'authenticité. En tête de chacun des deux cahiers dont cette copie se compose, on voit le cachet de l'archevêché et une attestation où M. Hulot certifie avoir repro-duit de sa main le pur texte de toutes les pièces relatives à M. Musart de plus chaque page, sans exception, porte en tête, la signature Hulot, vicaire général le tout sous la, date du 2 juin | ########## la Germanie lors de son retour en France. A peine installé dans le poste honorable qu'on lui avait confié, M. Hulot se fit rendre compte de tout ce qui concernait, soit les restes de son ancien ami, soit les pièces justificatives qu'on y avait jointes en 1800. Instruit du dommage que le long séjour du coffre sous terre avait dû y causer il fit examiner l'état des choses, surtout des pièces renfermées dans le coffre car il y a grande apparence que le double authentique que les vicaires généraux de 1800 s'étaient ré-servé ne se retrouverait point dans les archives de l'archevêché. Ce furent donc les pièces jadis renfermées dans le coffre que M. Hulot en fit extraire dans les premiers mois de 1823, et qu'il transcrivit de sa main d'un bout à l'autre. Il en était temps, puisque depuis elles sont tombées dans un état de dissolution tel qu'il serait au-jourd'hui impossible d'en tirer une copie com-plète. Dans celle de M. Hulot rien n'est omis de ce qui peut en assurer l'authenticité. En tête de chacun des deux cahiers dont cette copie se compose, on voit le cachet de l'archevêché et une attestation où M. Hulot certifie avoir repro-duit de sa main le pur texte de toutes les pièces relatives à M. Musart de plus chaque page, sans exception, porte en tête, la signature Hulot, vicaire général le tout sous la, date du 2 juin | -118 -dans la Germanie lors de son retour en France. A peine installé dans le poste honorable qu'on lui avait confié, M. Hulot se fit rendre compte de tout ce qui concernait, soit les restes de son ancien ami, soit les pièces justificatives qu'on y avait jointes en 1800. Instruit du dommage que le long séjour du coffre sous terre avait dû y causer il fit examiner l'état des choses, surtout des pièces renfermées dans le coffre car il y a grande apparence que le double authentique que les vicaires généraux de 1800 s'étaient ré-servé ne se retrouverait point dans les archives de l'archevêché. Ce furent donc les pièces jadis renfermées dans le coffre que M. Hulot en fit extraire dans les premiers mois de 1823, et qu'il transcrivit de sa main d'un bout à l'autre. Il en était temps, puisque depuis elles sont tombées dans un état de dissolution tel qu'il serait au-jourd'hui impossible d'en tirer une copie com-plète. Dans celle de M. Hulot rien n'est omis de ce qui peut en assurer l'authenticité. En tête de chacun des deux cahiers dont cette copie se compose, on voit le cachet de l'archevêché et une attestation où M. Hulot certifie avoir repro-duit de sa main le pur texte de toutes les pièces relatives à M. Musart de plus chaque page, sans exception, porte en tête, la signature Hulot, vicaire général le tout sous la, date du 2 juin | -118 -dans la Germanie lors de son retour en France. A peine installé dans le poste honorable qu'on lui avait confié, M. Hulot se fit rendre compte de tout ce qui concernait, soit les restes de son ancien ami, soit les pièces justificatives qu'on y avait jointes en 1800. Instruit du dommage que le long séjour du coffre sous terre avait dû y causer il fit examiner l'état des choses, surtout des pièces renfermées dans le coffre car il y a grande apparence que le double authentique que les vicaires généraux de 1800 s'étaient ré-servé ne se retrouverait point dans les archives de l'archevêché. Ce furent donc les pièces jadis renfermées dans le coffre que M. Hulot en fit extraire dans les premiers mois de 1823, et qu'il transcrivit de sa main d'un bout à l'autre. Il en était temps, puisque depuis elles sont tombées dans un état de dissolution tel qu'il serait au-jourd'hui impossible d'en tirer une copie com-plète. Dans celle de M. Hulot rien n'est omis de ce qui peut en assurer l'authenticité. En tête de chacun des deux cahiers dont cette copie se compose, on voit le cachet de l'archevêché et une attestation où M. Hulot certifie avoir repro-duit de sa main le pur texte de toutes les pièces relatives à M. Musart de plus chaque page, sans exception, porte en tête, la signature Hulot, vicaire général le tout sous la, date du 2 juin | 1 | 0.000743 | 0.007813 |
251.txt | 1,845 | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers jemés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lai pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école dé Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers jemés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lai pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école dé Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le@@@@ @tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | ######### à d'autres épreuves, le sauva des dangers semés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lui pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école de Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le -58 -tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers semés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lui pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école de Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le -58 -tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | -58 -sart à d'autres épreuves, le sauva des dangers semés sur la route, et le fit heureusement arri-ver en Allemagne avec trois de ses confrères exilés comme lui pour la foi. La même année, il passa dans les Pays-Bas, où il trouva dans la cha-rité des fidèles tous les secours qu'il pouvait dé-sirer, et que Dieu ne manque jamais de ménager à ceux qui ont tout abandonné pour lui. Voici comme il s'en explique dans une lettre adressée à la maîtresse d'école de Somme-Vesle et aux catholiques de ses paroisses, le 10 janvier 1793 Quoique je ne vous aie encore donné en particulier aucune de mes nouvelles, je crois, ma chère fille, que vous êtes instruite de mon état et du soin paternel que le Seigneur prend de nous. Il serait trop long de rapporter toutes les merveilles qu'il a faites en notre faveur vous en connaissez quelques-unes je me réserve de vous faire de vive voix le récit des autres la consolation en sera plus sensible. Priez le Seigneur d'avancer ce moment désirable. En l'attendant, que la paix et la miséricorde soient avec vous toutes et avec tout notre troupeau, de la part des Jésus-Christ notre Seigneur. C'est là le voeu le plus ardent de mon coeur, et le -58 -tières d'enlever aux prêtres déportés l'argent qu'ils pouvaient avoir. Cet ordre ne fut que trop fidèlement exécuté. | 8 | 0.006149 | 0.032258 |
523.txt | 1,873 | -31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir. | -31 -par la fermentation. - On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre , sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,34 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. - La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, 803 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. - 1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave , en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir. | -31 -par la fermentation. -@On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre@, sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,54 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. -@La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, SO3 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. -@1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave@, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir. | -31 -par la fermentation. -@On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre@, sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,54 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. -@La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, SO3 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. -@1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave@, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir. | -31 -par la fermentation. -On se sert à cet effet de l'appareil de Will et Frésénius qui, comme on sait, se compose de deux ballons mis en communication par des tubes en verre. Dans l'un des ballons, on introduit environ 30 gram-mes d'urine débarrassée d'albumine, avec un peu de levûre lavée et une petite quantité d'acide tartrique on monte l'appareil, on le pèse et on l'expose à une température de 20 à 30 degrés. Au bout de peu de temps, la fermentation se produit l'acide carbonique ainsi produit passe par l'a-cide sulfurique qui se trouve dans le second ballon et se volatilise. Après trois jours, la fermentation est terminée. On chauffe l'appareil doucement et on le pèse après refroi-dissement. La perte de poids indique le poids de l'acide carbonique, et par suite celui du sucre, sachant que 100 parties d'acide carbonique correspondent à 204,54 parties de glucose. 2° Dosage volumétrique par la liqueur de Fehling. -La liqueur de Fehling se prépare de la manière suivante on dissout d'une part dans 200 grammes d'eau 34 gr. 639 de sulfate de cuivre cristallisé pur, CuO, SO3 5 aq. d'autre part, on dissout 173 grammes de tartrate double de potasse et de soude chimiquement pur dans 500 à 600 grammes de lessive de soude de densité 1,12. On ajoute ensuite peu à à peu à cette solution alcaline la solution de sulfate de cuivre, et on complète le mélange clair avec de l'eau pour former un litre de liquide. 10 CC de ce réactif sont exactement ré-duits par 0 gr. 05 de sucre contenu dans l'urine. Remarques. -1° La liqueur de Fehling ne se conserve pendant quelque temps qu'à la condition qu'on la mette à la cave, en la renfermant dans de petits flacons de 1 à 2 onces fermés avec de bons bouchons et cachetés. 2° Pour avoir un réactif irréprochable, on fait encore mieux de conserver séparément les deux liquides et de les mélanger en proportions convenables seulement au mo-ment de s'en servir. | 8 | 0.004191 | 0.016304 |
245.txt | 1,845 | -37-ses officiers contre ceux des habitants qui furent trouvés en contravention aux ordonnances. Mais, sévère à l'égard des autres, il permettait tout aux personnes qui l'entouraient. A l'ombre de sa protection, ses gens, assurés de l'impunité, bravaient ouvertement la défense, se livrant pu-bliquement et sans distinction de solennités à toute sorte de travaux, au grand scandale des deux paroisses justement révoltées d'une partia-lité aussi choquante. Ce seigneur, ainsi qu'on l'a déjà remarqué, avait longtemps vu M. Musart au rang de ses inférieurs, et il n'avait pas peu contribué aie faire nommer à la cure de Somme-Vesle quelle apparence qu'un jeune prêtre qui lui était obligé à plus d'un titre osât risquer de lui déplaire? En sa qualité d'homme du monde, il ignorait peut-être qu'un vrai ministre de Jésus-Christ ne fait acception de personne, et ne connaît d'autres intérêts que les intérêts du ciel. Après l'avoir plusieurs fois averti avec tous les égards dus à son rang, M. Musàrt, voyant l'abus subsister, prit le parti d'agir il contraignit la justice seigneuriale à prononcer l'amende contre les ouvriers du seigneur. Celui-ci ne s'attendait pas à trouver tant de fermeté dans son nouveau curé il ne put néanmoins s'empêcher d'approuver sa conduite loin de lui en témoigner du ressentiment, il l'en estima | -37-ses officiers contre ceux des habitants qui furent trouvés en contravention aux ordonnances. Mais, sévère à l'égard des autres, il permettait tout aux personnes qui l'entouraient. A l'ombre de sa protection, ses gens, assurés de l'impunité, bravaient ouvertement la défense, se livrant pu-bliquement et sans distinction de solennités à toute sorte de travaux, au grand scandale des deux paroisses justement révoltées d'une partia-lité aussi choquante. Ce seigneur, ainsi qu'on l'a déjà remarqué, avait longtemps vu M. Musart au rang de ses inférieurs, et il n'avait pas peu contribué @aie faire nommer à la cure de Somme-Vesle quelle apparence qu'un jeune prêtre qui lui était obligé à plus d'un titre osât risquer de lui déplaire? En sa qualité d'homme du monde, il ignorait peut-être qu'un vrai ministre de Jésus-Christ ne fait acception de personne, et ne connaît d'autres intérêts que les intérêts du ciel. Après l'avoir plusieurs fois averti avec tous les égards dus à son rang, M. Musàrt, voyant l'abus subsister, prit le parti d'agir il contraignit la justice seigneuriale à prononcer l'amende contre les ouvriers du seigneur. Celui-ci ne s'attendait pas à trouver tant de fermeté dans son nouveau curé il ne put néanmoins s'empêcher d'approuver sa conduite loin de lui en témoigner du ressentiment, il l'en estima | ####### officiers contre ceux des habitants qui furent trouvés en contravention aux ordonnances. Mais, sévère à l'égard des autres, il permettait tout aux personnes qui l'entouraient. A l'ombre de sa protection, ses gens, assurés de l'impunité, bravaient ouvertement la défense, se livrant pu-bliquement et sans distinction de solennités à toute sorte de travaux, au grand scandale des deux paroisses justement révoltées d'une partia-lité aussi choquante. Ce seigneur, ainsi qu'on l'a déjà remarqué, avait longtemps vu M. Musart au rang de ses inférieurs, et il n'avait pas peu contribué à le faire nommer à la cure de Somme-Vesle quelle apparence qu'un jeune prêtre qui lui était obligé à plus d'un titre osât risquer de lui déplaire? En sa qualité d'homme du monde, il ignorait peut-être qu'un vrai ministre de Jésus-Christ ne fait acception de personne, et ne connaît d'autres intérêts que les intérêts du ciel. Après l'avoir plusieurs fois averti avec tous les égards dus à son rang, M. Musart, voyant l'abus subsister, prit le parti d'agir il contraignit la justice seigneuriale à prononcer l'amende contre les ouvriers du seigneur. Celui-ci ne s'attendait pas à trouver tant de fermeté dans son nouveau curé il ne put néanmoins s'empêcher d'approuver sa conduite loin de lui en témoigner du ressentiment, il l'en estima | -37-ses officiers contre ceux des habitants qui furent trouvés en contravention aux ordonnances. Mais, sévère à l'égard des autres, il permettait tout aux personnes qui l'entouraient. A l'ombre de sa protection, ses gens, assurés de l'impunité, bravaient ouvertement la défense, se livrant pu-bliquement et sans distinction de solennités à toute sorte de travaux, au grand scandale des deux paroisses justement révoltées d'une partia-lité aussi choquante. Ce seigneur, ainsi qu'on l'a déjà remarqué, avait longtemps vu M. Musart au rang de ses inférieurs, et il n'avait pas peu contribué à le faire nommer à la cure de Somme-Vesle quelle apparence qu'un jeune prêtre qui lui était obligé à plus d'un titre osât risquer de lui déplaire? En sa qualité d'homme du monde, il ignorait peut-être qu'un vrai ministre de Jésus-Christ ne fait acception de personne, et ne connaît d'autres intérêts que les intérêts du ciel. Après l'avoir plusieurs fois averti avec tous les égards dus à son rang, M. Musart, voyant l'abus subsister, prit le parti d'agir il contraignit la justice seigneuriale à prononcer l'amende contre les ouvriers du seigneur. Celui-ci ne s'attendait pas à trouver tant de fermeté dans son nouveau curé il ne put néanmoins s'empêcher d'approuver sa conduite loin de lui en témoigner du ressentiment, il l'en estima | -37-ses officiers contre ceux des habitants qui furent trouvés en contravention aux ordonnances. Mais, sévère à l'égard des autres, il permettait tout aux personnes qui l'entouraient. A l'ombre de sa protection, ses gens, assurés de l'impunité, bravaient ouvertement la défense, se livrant pu-bliquement et sans distinction de solennités à toute sorte de travaux, au grand scandale des deux paroisses justement révoltées d'une partia-lité aussi choquante. Ce seigneur, ainsi qu'on l'a déjà remarqué, avait longtemps vu M. Musart au rang de ses inférieurs, et il n'avait pas peu contribué à le faire nommer à la cure de Somme-Vesle quelle apparence qu'un jeune prêtre qui lui était obligé à plus d'un titre osât risquer de lui déplaire? En sa qualité d'homme du monde, il ignorait peut-être qu'un vrai ministre de Jésus-Christ ne fait acception de personne, et ne connaît d'autres intérêts que les intérêts du ciel. Après l'avoir plusieurs fois averti avec tous les égards dus à son rang, M. Musart, voyant l'abus subsister, prit le parti d'agir il contraignit la justice seigneuriale à prononcer l'amende contre les ouvriers du seigneur. Celui-ci ne s'attendait pas à trouver tant de fermeté dans son nouveau curé il ne put néanmoins s'empêcher d'approuver sa conduite loin de lui en témoigner du ressentiment, il l'en estima | 4 | 0.003019 | 0.017094 |
912.txt | 1,858 | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE rue. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durablè ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-merril avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. -Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans -le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. - Qu'on me la rende 1 Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien 1 Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il, ne fût pas abandonné à des soins mer-- cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu. d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si .plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. @Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans @le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -@Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il@ ne fût pas abandonné à des soins mer@-@cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu@ d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si @plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. @Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans @le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -@Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il@ ne fût pas abandonné à des soins mer@-@cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu@ d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si @plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 228 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. On s'empressa autour de lui on essaya de le ranimer la crise était trop violente pour céder aux premiers soins il fallut le transporter chez lui dans un état d'anéantissement voisin de la mort. XX Ludovic était un de ces hommes chez qui la passion, peu expansive, n'en est pour cela ni moins durable ni moins profonde. Il avait aimé Marguerite autant qu'il pouvait ai-mer il avait réuni en elle toutes ses espérances et toutes ses affections. Aussi le coup fut-il rude, et pendant plusieurs semaines son état fut presque désespéré. A la suite de sa léthargie, la fièvre s'empara de lui et résista à tous les traitements. Dans le cours de ses accès, il n'avait qu'un nom sur les lèvres, comme il n'avait qu'une pensée dans le coeur. Il appelait Marguerite, il demandait à voir Marguerite, tantôt d'une voix suppliante, tantôt avec l'accent de la colère. -Qu'on me la rende ! Je la veux ! s'écriait-il. Elle est à moi elle est mon bien ! Son père essayait de le calmer, et n'y parvenait pas tou-jours que peut la voix de la raison contre les délires du cerveau ? Tant que son fils fut en danger, le vieillard ne songea pas à le quitter. Il fallait que Ludovic eût près de lui un visage ami et qu'il ne fût pas abandonné à des soins mer-cenaires. Son désespoir était si grand que, même après sa cure, il avait besoin de se rattacher à la vie par les douces consolations de la famille, les seules qui ne trompent jamais. Le mal céda enfin mais il en resta un peu d'affaiblisse-ment dans les facultés. Si plein d'ardeur au début, le jeune avocat semblait envisager désormais sa carrière avec une sorte d'impatience et de dégoût. Il se prenait à lui attribuer une portion des douloureux mécomptes qu'il venait d'es-suyer il se disait que, moins assidu au travail, moins do- | 15 | 0.008315 | 0.05042 |
906.txt | 1,858 | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison? Et pourquoi? Mar-guerite n'était-elle pas libre? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs,et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela@? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette@! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. -Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison@? Et pourquoi@? Mar-guerite n'était-elle pas libre@? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir@! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tej jour@! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son soeur ? Il sonna doucement c'était l'appel' d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-être alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | ### CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. @Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel@ d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | 2i2 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. prévenir Marguerite. Tout était prêt, les voitures attendaient, les témoins avaient montré de l'exactitude. Acteurs et assis-tants étaient en habits de fête ils s'empressaient autour de Ludovic et le félicitaient de son bonheur. Il n'était pas jus-qu'aux bouquetières qui ne se fussent mises de la partie, suivant les habitudes de cette honorable corporation. Pendant que ce mouvement avait lieu d'un côté de la rue, de l'autre côté régnaient le même silence et la même immo-bilité. Comment expliquer cela ? Marguerite était donc bien absorbée dans ses apprêts de toilette ! Pas un regard, pas un sourire, pas un signe de vie, pas un avis de sa part c'était à confondre. Rien ne manquait à la cérémonie, si ce n'est la fiancée. Ludovic ne put se défendre d'un sombre pressentiment se détachant de la compagnie qui l'entourait, il gravit quatre à quatre l'escalier qui conduisait chez Marguerite. Il espérait la trouver sur le seuil même, parée de sa pudeur et dissi-pant ses alarmes par un sourire. Point de doute, c'était une dernière épreuve, un jeu d'enfant, un peu de coquetterie, tout, excepté une trahison. Une trahison ? Et pourquoi ? Mar-guerite n'était-elle pas libre ? Ne se donnait-elle pas volon-tairement? La veille encore, un refus eût suffi, et, au lieu d'un refus, Ludovic avait emporté une promesse. Ainsi pen-sait-il dans le tumulte de ses impressions. Cependant, lorsqu'il fut arrivé sur le palier du logement, ses craintes le reprirent, et avec ses craintes une angoisse insurmontable. La porte était fermée, et, en prêtant l'oreille, aucun bruit ne trahissait la présence d'êtres vivants. Était-ce possible ? Point de bruit en un pareil moment ! quand l'heure était arrivée et qu'il fallait partir ! Ludovic s'y perdait, et pourtant il n'osait pas accuser Marguerite. Elle se recueillait et priait pour leur bonheur commun, versait sur les siens quelques larmes solitaires et leur adressait un souvenir fer-vent. Pauvre orpheline ! marcher seule en un tel jour ! n'y avait-il pas de quoi rouvrir toutes les blessures de son coeur ? Il sonna doucement c'était l'appel d'un ami, un appel plaintif et miséricordieux. Personne n'y répondit. Il redoubla en y mettant un peu plus de vivacité, même silence. La co-lère alors s'en mêla, et, de degré en degré, il en vint à agiter la sonnette au point de la briser. Ses fureurs furent vaines | 14 | 0.005858 | 0.019737 |
709.txt | 1,870 | -7 -fixe, il n'était pas besoin de faire des lettres une pro-fessi.on pour devenir un écrivain de premier ordre. La Marquise de Sévigné comme le duc de St-Slmon, simplement munis de la bonne éducation générale de leur temps, ont écrit en vivant dans leur sphèm de la vie commune. Ils n'ont pas connu cette sé-questration étrange qui est, de plus en plus, la loi et le poids des hommes de lettres proprement dits. Nulr lement séparés du monde, mais au contraire mêlés. au monde le plus possible , tirant de lui leur foree,. leurs préjugés ou leur faiblesse, et, en grande partie,, leur forme même. La Marquise, surtout, est-elle autre chose que l'expression naturelle de la politesse et de la sociabilité française à l'heure choisie de leur fé-condité? Mais elle est aussi un produit merveilleux , de la nature, de ses dons personnels, des. dons géné-raux qu'elle accorde à la femme par là, sa renom-mée n'est point un accident , mais la gloire, I droit, la possession de toutes. On peut considérer en elie le génie féminin dans sa manifestation littéraire spontanée, fatale. Qu'on étudie, chez toutes les. nations où le sexe a pris une part active à la culture intellectuelle, les divers monuments de la littérature,.. Poëmes, Drames , Histoires, Critiques, Philosophîes,. les -femmes de tous les temps s'y montrent presque toujours inférieures aux hommes. Il en- est bien au-trement dans la Correspondance toutes les fois que le commerce épistolaire n'aura pas un but déterminé renseignement mondain ou de. direction spirituelle, quoi de moins rare , en effet, que de les voir pren-dre des avantages sur leurs yi,s-à vi., masculins. 't La supériorité habituelle de Mme de Sévigné n'est donc p int une exception djsaas l'histoire de ces conversa-tions à Ta-pUime, où-l'on combaptoujours un peu | -7 -fixe, il n'était pas besoin de faire des lettres une pro-fessi.on pour devenir un écrivain de premier ordre. La Marquise de Sévigné comme le duc de St-Slmon, simplement munis de la bonne éducation générale de leur temps, ont écrit en vivant dans leur sphè@m de la vie commune. Ils n'ont pas connu cette sé-questration étrange qui est, de plus en plus, la loi et le poids des hommes de lettres proprement dits. Nulr lement séparés du monde, mais au contraire mêlés. au monde le plus possible , tirant de lui leur foree,. leurs préjugés ou leur faiblesse, et, en grande partie,, leur forme même. La Marquise, surtout, est-elle autre chose que l'expression naturelle de la politesse et de la sociabilité française à l'heure choisie de leur fé-condité? Mais elle est aussi un produit merveilleux , de la nature, de ses dons personnels, des. dons géné-raux qu'elle accorde à la femme par là, sa renom-mée n'est point un accident , mais la gloire, @I droit, la possession de toutes. On peut considérer en elie le génie féminin dans sa manifestation littéraire spontanée, fatale. Qu'on étudie, chez toutes les. nations où le sexe a pris une part active à la culture intellectuelle, les divers monuments de la littérature,.. Poëmes, Drames , Histoires, Critiques, Philosophîes,. les -femmes de tous les temps s'y montrent presque toujours inférieures aux hommes. Il en- est bien au-trement dans la Correspondance toutes les fois que le commerce épistolaire n'aura pas un but déterminé @renseignement mondain ou de. direction spirituelle, quoi de moins rare , en effet, que de les voir pren-dre des avantages sur leurs yi,s-à vi., masculins. 't La supériorité habituelle de Mme de Sévigné n'est donc p int une exception djsaas l'histoire de ces conversa-tions à Ta-pUime, où-l'on comba@ptoujours un peu | -7 -fixe, il n'était pas besoin de faire des lettres une pro-fessi@on pour devenir un écrivain de premier ordre. La Marquise de Sévigné comme le duc de St-Simon, simplement munis de la bonne éducation générale de leur temps, ont écrit en vivant dans leur sphère de la vie commune. Ils n'ont pas connu cette sé-questration étrange qui est, de plus en plus, la loi et le poids des hommes de lettres proprement dits. Nul@-lement séparés du monde, mais au contraire mêlés@ au monde le plus possible@, tirant de lui leur force,@ leurs préjugés ou leur faiblesse, et, en grande partie@, leur forme même. La Marquise, surtout, est-elle autre chose que l'expression naturelle de la politesse et de la sociabilité française à l'heure choisie de leur fé-condité? Mais elle est aussi un produit merveilleux@, de la nature, de ses dons personnels, des@ dons géné-raux qu'elle accorde à la femme par là, sa renom-mée n'est point un accident@, mais la gloire, le droit, la possession de toutes. On peut considérer en elle le génie féminin dans sa manifestation littéraire spontanée, fatale. Qu'on étudie, chez toutes les@ nations où le sexe a pris une part active à la culture intellectuelle, les divers monuments de la littérature,@@ Poëmes, Drames@, Histoires, Critiques, Philosophies,@ les @femmes de tous les temps s'y montrent presque toujours inférieures aux hommes. Il en@ est bien au-trement dans la Correspondance toutes les fois que le commerce épistolaire n'aura pas un but déterminé d'enseignement mondain ou de@ direction spirituelle, quoi de moins rare@, en effet, que de les voir pren-dre des avantages sur leurs vi@s-à-vi@s masculins@@@? La supériorité habituelle de Mme de Sévigné n'est donc point une exception d@@ans l'histoire de ces conversa-tions à la plume, où l'on combat toujours un peu | -7 -fixe, il n'était pas besoin de faire des lettres une pro-fessi@on pour devenir un écrivain de premier ordre. La Marquise de Sévigné comme le duc de St-Simon, simplement munis de la bonne éducation générale de leur temps, ont écrit en vivant dans leur sphère de la vie commune. Ils n'ont pas connu cette sé-questration étrange qui est, de plus en plus, la loi et le poids des hommes de lettres proprement dits. Nul@-lement séparés du monde, mais au contraire mêlés@ au monde le plus possible@, tirant de lui leur force,@ leurs préjugés ou leur faiblesse, et, en grande partie@, leur forme même. La Marquise, surtout, est-elle autre chose que l'expression naturelle de la politesse et de la sociabilité française à l'heure choisie de leur fé-condité? Mais elle est aussi un produit merveilleux@, de la nature, de ses dons personnels, des@ dons géné-raux qu'elle accorde à la femme par là, sa renom-mée n'est point un accident@, mais la gloire, le droit, la possession de toutes. On peut considérer en elle le génie féminin dans sa manifestation littéraire spontanée, fatale. Qu'on étudie, chez toutes les@ nations où le sexe a pris une part active à la culture intellectuelle, les divers monuments de la littérature,@@ Poëmes, Drames@, Histoires, Critiques, Philosophies,@ les @femmes de tous les temps s'y montrent presque toujours inférieures aux hommes. Il en@ est bien au-trement dans la Correspondance toutes les fois que le commerce épistolaire n'aura pas un but déterminé d'enseignement mondain ou de@ direction spirituelle, quoi de moins rare@, en effet, que de les voir pren-dre des avantages sur leurs vi@s-à-vi@s masculins@@@? La supériorité habituelle de Mme de Sévigné n'est donc point une exception d@@ans l'histoire de ces conversa-tions à la plume, où l'on combat toujours un peu | -7 -fixe, il n'était pas besoin de faire des lettres une pro-fession pour devenir un écrivain de premier ordre. La Marquise de Sévigné comme le duc de St-Simon, simplement munis de la bonne éducation générale de leur temps, ont écrit en vivant dans leur sphère de la vie commune. Ils n'ont pas connu cette sé-questration étrange qui est, de plus en plus, la loi et le poids des hommes de lettres proprement dits. Nul-lement séparés du monde, mais au contraire mêlés au monde le plus possible, tirant de lui leur force, leurs préjugés ou leur faiblesse, et, en grande partie, leur forme même. La Marquise, surtout, est-elle autre chose que l'expression naturelle de la politesse et de la sociabilité française à l'heure choisie de leur fé-condité? Mais elle est aussi un produit merveilleux, de la nature, de ses dons personnels, des dons géné-raux qu'elle accorde à la femme par là, sa renom-mée n'est point un accident, mais la gloire, le droit, la possession de toutes. On peut considérer en elle le génie féminin dans sa manifestation littéraire spontanée, fatale. Qu'on étudie, chez toutes les nations où le sexe a pris une part active à la culture intellectuelle, les divers monuments de la littérature, Poëmes, Drames, Histoires, Critiques, Philosophies, les femmes de tous les temps s'y montrent presque toujours inférieures aux hommes. Il en est bien au-trement dans la Correspondance toutes les fois que le commerce épistolaire n'aura pas un but déterminé d'enseignement mondain ou de direction spirituelle, quoi de moins rare, en effet, que de les voir pren-dre des avantages sur leurs vis-à-vis masculins? La supériorité habituelle de Mme de Sévigné n'est donc point une exception dans l'histoire de ces conversa-tions à la plume, où l'on combat toujours un peu | 49 | 0.027652 | 0.164671 |
735.txt | 1,858 | 22 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.. ftioffensif j'avais vu, à une heure indue, cette maison s'ani-mer, des lumières briller çà et là, ennn se succéder les ap-parences d'un événement intérieur. Gomment prendre le change? - Monsieur Vincent, dis-je au concierge avec la sévérité qui convenait, vous devez croire que si je force votre porte au milieu de la nuit, c'est que mon devoir m'y oblige. Un coup de feu vient d'être tiré chez vous que s'y est-il passé? - Un coup de feu? s'écria cet homme d'un air étonné. - Ni plus ni moins un coup de feu ! - Pas possible ! reprit-il. - Quand je vous assure que cela est! Je l'ai entendu de mes propres oreilles. - Pas possible, vous dis-je entrez plutôt, vous verrez. Cette offre n'avait pas lieu sans motif déjà les voisins, attirés par le bruit, faisaient cercle autour de nous, et le con-cierge voulait, en finir d'abord avec ces importuns. Une fois que j'eus pénétré dans la cour il ferma sa porte, et un orage qui survint acheva de disperser le .petit rassemblement, sans que personne y sût au juste de quoi il s'agissait. Je demeurai en tête à tête avec le père Vincent et réduit à une explication sans témoins. Cette circonstance lui donnait de la force et il en usa. -- Ah çà, lui dis-je, nous voici seuls, convenez au moins qu'il y a eu un coup de feu tiré chez vous. - Bahl -me répliqua-t-il et comment aurais-je fait pour , ne pas l'entendre ? Son assurance 'me démontait. - Mais vos maîtres, ajoutai-je, vos maîtres auront en-tendu. - Mes maîtres? répondit-il en me montrant les façades de l'hôtel plongées dans l'obscurité. Regardez s'ils bougent. - A présent, c'est possible mais tantôt. , - Tantôt comme à présent ils dorment comme des loirs. Et voyant que je résistais encore et ne me tenais point pour battu, il ajouta - Venez voir plutôt. , Malgré une pluie batlante, il m'entraîna vers les bâtiments et m'en fit faire le tour rien ne témoignait que personne y veillât ni dans les dépendances, ni dans les jardins, il n'y | 22 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE.. ftioffensif j'avais vu, à une heure indue, cette maison s'ani-mer, des lumières briller çà et là, en@nn se succéder les ap-parences d'un événement intérieur. Gomment prendre le change@? - Monsieur Vincent, dis-je au concierge avec la sévérité qui convenait, vous devez croire que si je force votre porte au milieu de la nuit, c'est que mon devoir m'y oblige. Un coup de feu vient d'être tiré chez vous que s'y est-il passé@? - Un coup de feu@? s'écria cet homme d'un air étonné. - Ni plus ni moins un coup de feu ! - Pas possible ! reprit-il. - Quand je vous assure que cela est! Je l'ai entendu de mes propres oreilles. - Pas possible, vous dis-je entrez plutôt, vous verrez. Cette offre n'avait pas lieu sans motif déjà les voisins, attirés par le bruit, faisaient cercle autour de nous, et le con-cierge voulait, en finir d'abord avec ces importuns. Une fois que j'eus pénétré dans la cour il ferma sa porte, et un orage qui survint acheva de disperser le .petit rassemblement, sans que personne y sût au juste de quoi il s'agissait. Je demeurai en tête à tête avec le père Vincent et réduit à une explication sans témoins. Cette circonstance lui donnait de la force et il en usa. -- Ah çà, lui dis-je, nous voici seuls, convenez au moins qu'il y a eu un coup de feu tiré chez vous. - Bahl -me répliqua-t-il et comment aurais-je fait pour , ne pas l'entendre ? Son assurance 'me démontait. - Mais vos maîtres, ajoutai-je, vos maîtres auront en-tendu. - Mes maîtres@? répondit-il en me montrant les façades de l'hôtel plongées dans l'obscurité. Regardez s'ils bougent. - A présent, c'est possible mais tantôt. , - Tantôt comme à présent ils dorment comme des loirs. Et voyant que je résistais encore et ne me tenais point pour battu, il ajouta - Venez voir plutôt. , Malgré une pluie batlante, il m'entraîna vers les bâtiments et m'en fit faire le tour rien ne témoignait que personne y veillât ni dans les dépendances, ni dans les jardins, il n'y | 22 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE@. @inoffensif j'avais vu, à une heure indue, cette maison s'ani-mer, des lumières briller çà et là, enfin se succéder les ap-parences d'un événement intérieur. Comment prendre le change ? -@Monsieur Vincent, dis-je au concierge avec la sévérité qui convenait, vous devez croire que si je force votre porte au milieu de la nuit, c'est que mon devoir m'y oblige. Un coup de feu vient d'être tiré chez vous que s'y est-il passé ? -@Un coup de feu ? s'écria cet homme d'un air étonné. -@Ni plus ni moins un coup de feu ! -@Pas possible ! reprit-il. -@Quand je vous assure que cela est! Je l'ai entendu de mes propres oreilles. -@Pas possible, vous dis-je entrez plutôt, vous verrez. Cette offre n'avait pas lieu sans motif déjà les voisins, attirés par le bruit, faisaient cercle autour de nous, et le con-cierge voulait@ en finir d'abord avec ces importuns. Une fois que j'eus pénétré dans la cour il ferma sa porte, et un orage qui survint acheva de disperser le @petit rassemblement, sans que personne y sut au juste de quoi il s'agissait. Je demeurai en tête à tête avec le père Vincent et réduit à une explication sans témoins. Cette circonstance lui donnait de la force et il en usa. @-@Ah çà, lui dis-je, nous voici seuls, convenez au moins qu'il y a eu un coup de feu tiré chez vous. -@Bah ! me répliqua-t-il et comment aurais-je fait pour@@ ne pas l'entendre ? Son assurance @me démontait. -@Mais vos maîtres, ajoutai-je, vos maîtres auront en-tendu. -@Mes maîtres ? répondit-il en me montrant les façades de l'hôtel plongées dans l'obscurité. Regardez s'ils bougent. -@A présent, c'est possible mais tantôt.@@ -@Tantôt comme à présent ils dorment comme des loirs. Et voyant que je résistais encore et ne me tenais point pour battu, il ajouta -@Venez voir plutôt. @@Malgré une pluie battante, il m'entraîna vers les bâtiments et m'en fit faire le tour rien ne témoignait que personne y veillât ni dans les dépendances, ni dans les jardins, il n'y | 22 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE@. @inoffensif j'avais vu, à une heure indue, cette maison s'ani-mer, des lumières briller çà et là, enfin se succéder les ap-parences d'un événement intérieur. Comment prendre le change ? -@Monsieur Vincent, dis-je au concierge avec la sévérité qui convenait, vous devez croire que si je force votre porte au milieu de la nuit, c'est que mon devoir m'y oblige. Un coup de feu vient d'être tiré chez vous que s'y est-il passé ? -@Un coup de feu ? s'écria cet homme d'un air étonné. -@Ni plus ni moins un coup de feu ! -@Pas possible ! reprit-il. -@Quand je vous assure que cela est! Je l'ai entendu de mes propres oreilles. -@Pas possible, vous dis-je entrez plutôt, vous verrez. Cette offre n'avait pas lieu sans motif déjà les voisins, attirés par le bruit, faisaient cercle autour de nous, et le con-cierge voulait@ en finir d'abord avec ces importuns. Une fois que j'eus pénétré dans la cour il ferma sa porte, et un orage qui survint acheva de disperser le @petit rassemblement, sans que personne y sut au juste de quoi il s'agissait. Je demeurai en tête à tête avec le père Vincent et réduit à une explication sans témoins. Cette circonstance lui donnait de la force et il en usa. @-@Ah çà, lui dis-je, nous voici seuls, convenez au moins qu'il y a eu un coup de feu tiré chez vous. -@Bah ! me répliqua-t-il et comment aurais-je fait pour@@ ne pas l'entendre ? Son assurance @me démontait. -@Mais vos maîtres, ajoutai-je, vos maîtres auront en-tendu. -@Mes maîtres ? répondit-il en me montrant les façades de l'hôtel plongées dans l'obscurité. Regardez s'ils bougent. -@A présent, c'est possible mais tantôt.@@ -@Tantôt comme à présent ils dorment comme des loirs. Et voyant que je résistais encore et ne me tenais point pour battu, il ajouta -@Venez voir plutôt. @@Malgré une pluie battante, il m'entraîna vers les bâtiments et m'en fit faire le tour rien ne témoignait que personne y veillât ni dans les dépendances, ni dans les jardins, il n'y | 22 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. inoffensif j'avais vu, à une heure indue, cette maison s'ani-mer, des lumières briller çà et là, enfin se succéder les ap-parences d'un événement intérieur. Comment prendre le change ? -Monsieur Vincent, dis-je au concierge avec la sévérité qui convenait, vous devez croire que si je force votre porte au milieu de la nuit, c'est que mon devoir m'y oblige. Un coup de feu vient d'être tiré chez vous que s'y est-il passé ? -Un coup de feu ? s'écria cet homme d'un air étonné. -Ni plus ni moins un coup de feu ! -Pas possible ! reprit-il. -Quand je vous assure que cela est! Je l'ai entendu de mes propres oreilles. -Pas possible, vous dis-je entrez plutôt, vous verrez. Cette offre n'avait pas lieu sans motif déjà les voisins, attirés par le bruit, faisaient cercle autour de nous, et le con-cierge voulait en finir d'abord avec ces importuns. Une fois que j'eus pénétré dans la cour il ferma sa porte, et un orage qui survint acheva de disperser le petit rassemblement, sans que personne y sut au juste de quoi il s'agissait. Je demeurai en tête à tête avec le père Vincent et réduit à une explication sans témoins. Cette circonstance lui donnait de la force et il en usa. -Ah çà, lui dis-je, nous voici seuls, convenez au moins qu'il y a eu un coup de feu tiré chez vous. -Bah ! me répliqua-t-il et comment aurais-je fait pour ne pas l'entendre ? Son assurance me démontait. -Mais vos maîtres, ajoutai-je, vos maîtres auront en-tendu. -Mes maîtres ? répondit-il en me montrant les façades de l'hôtel plongées dans l'obscurité. Regardez s'ils bougent. -A présent, c'est possible mais tantôt. -Tantôt comme à présent ils dorment comme des loirs. Et voyant que je résistais encore et ne me tenais point pour battu, il ajouta -Venez voir plutôt. Malgré une pluie battante, il m'entraîna vers les bâtiments et m'en fit faire le tour rien ne témoignait que personne y veillât ni dans les dépendances, ni dans les jardins, il n'y | 39 | 0.019888 | 0.090909 |
721.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 7 rideaux, ne s'animaient que rarement et dans les jours de ré-ception. En temps ordinaire, elles paraissaient comme con-damnées pas un être vivant ne s'y montrait d'où l'on pou-vait conclure que la partie vraiment habitée de l'hôtel faisait face sur le jardin et se trouvait ainsi placée hors de la portée des regards indiscrets. -On devine qu'à raison même de ces obstacles j'attachai plus de prix à réussir. La place se refusant à capituler, j'en fis l'objet d'un siège en règle. J'allai d'abord aux informa-tions. L'hôtel appartenait au comte de Montréal, dont la no-blesse ne date ni de ce siècle, ni de l'autre, un gentilhomme normand se rattachant par ses ancêtres au sang des ducs qui firent la conquête de l'Angleterre, A en croire les bruits du quartier, le comte ignorait lui-même à quel chiffre s'élevaient ses richesses il avait cinq châteaux sur divers points de la France, de grands immeubles dans Paris, des valeurs de toute nature, rentes sur l'État, actions de chemins de fer, obligations de compagnies pour des sommes qui échappaient à toute évaluation, enfin un mobilier aussi précieux par la date que par l'origine et où ne figuraient que des morceaux de choix, tableaux, livres, statues, bois sculptés, bronzes, services de table, tentures, cristaux, porcelaines, rappelant les noms de maîtres illustres ou les grandes époques de l'in-dustrie et de l'art. Peu de personnes étaient admises à voir ces collections mais les connaisseurs en savaient le détail et en racontaient des merveilles. Du comte lui-même, la chronique du quartier ne disait rien de précis. C'était un homme d'un âge mur, maniant bien un cheval, de bonnes manières et du plus grand air. Sa physio-nomie était naturellement si sérieuse et son regard si froid s qu'il imposait même au passant toute curiosité déplacée eût cédé devant la dignité de son maintien. Il sortait rarement, et, quand il sortait, ses absences n'étaient jamais longues. Plu-sieurs fois on l'avait vu quitter l'hôtel et y rentrer brusque-ment, sans qu'on pût assigner un motif à ces caprices. Ses courses devaient-elles se prolonger, il se faisait suivre par un valet, tantôt à pied, tantôt monté comme son maître il tenait sans doute à avoir toujours quelqu'un sous sa main et à ses ordres. C'était un véritable seigneur dans toute l'acception du mot rien chez lui ne sentait le parvenu. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 7 rideaux, ne s'animaient que rarement et dans les jours de ré-ception. En temps ordinaire, elles paraissaient comme con-damnées pas un être vivant ne s'y montrait d'où l'on pou-vait conclure que la partie vraiment habitée de l'hôtel faisait face sur le jardin et se trouvait ainsi placée hors de la portée des regards indiscrets. -On devine qu'à raison même de ces obstacles j'attachai plus de prix à réussir. La place se refusant à capituler, j'en fis l'objet d'un siège en règle. J'allai d'abord aux informa-tions. L'hôtel appartenait au comte de Montréal, dont la no-blesse ne date ni de ce siècle, ni de l'autre, un gentilhomme normand se rattachant par ses ancêtres au sang des ducs qui firent la conquête de l'Angleterre, A en croire les bruits du quartier, le comte ignorait lui-même à quel chiffre s'élevaient ses richesses il avait cinq châteaux sur divers points de la France, de grands immeubles dans Paris, des valeurs de toute nature, rentes sur l'État, actions de chemins de fer, obligations de compagnies pour des sommes qui échappaient à toute évaluation, enfin un mobilier aussi précieux par la date que par l'origine et où ne figuraient que des morceaux de choix, tableaux, livres, statues, bois sculptés, bronzes, services de table, tentures, cristaux, porcelaines, rappelant les noms de maîtres illustres ou les grandes époques de l'in-dustrie et de l'art. Peu de personnes étaient admises à voir ces collections mais les connaisseurs en savaient le détail et en racontaient des merveilles. Du comte lui-même, la chronique du quartier ne disait rien de précis. C'était un homme d'un âge mur, maniant bien un cheval, de bonnes manières et du plus grand air. Sa physio-nomie était naturellement si sérieuse et son regard si froid s qu'il imposait même au passant toute curiosité déplacée eût cédé devant la dignité de son maintien. Il sortait rarement, et, quand il sortait, ses absences n'étaient jamais longues. Plu-sieurs fois on l'avait vu quitter l'hôtel et y rentrer brusque-ment, sans qu'on pût assigner un motif à ces caprices. Ses courses devaient-elles se prolonger, il se faisait suivre par un valet, tantôt à pied, tantôt monté comme son maître il tenait sans doute à avoir toujours quelqu'un sous sa main et à ses ordres. C'était un véritable seigneur dans toute l'acception du mot rien chez lui ne sentait le parvenu. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 7 rideaux, ne s'animaient que rarement et dans les jours de ré-ception. En temps ordinaire, elles paraissaient comme con-damnées pas un être vivant ne s'y montrait d'où l'on pou-vait conclure que la partie vraiment habitée de l'hôtel faisait face sur le jardin et se trouvait ainsi placée hors de la portée des regards indiscrets. @On devine qu'à raison même de ces obstacles j'attachai plus de prix à réussir. La place se refusant à capituler, j'en fis l'objet d'un siége en règle. J'allai d'abord aux informa-tions. L'hôtel appartenait au comte de Montréal, dont la no-blesse ne date ni de ce siècle, ni de l'autre, un gentilhomme normand se rattachant par ses ancêtres au sang des ducs qui firent la conquête de l'Angleterre. A en croire les bruits du quartier, le comte ignorait lui-même à quel chiffre s'élevaient ses richesses il avait cinq châteaux sur divers points de la France, de grands immeubles dans Paris, des valeurs de toute nature, rentes sur l'État, actions de chemins de fer, obligations de compagnies pour des sommes qui échappaient à toute évaluation, enfin un mobilier aussi précieux par la date que par l'origine et où ne figuraient que des morceaux de choix, tableaux, livres, statues, bois sculptés, bronzes, services de table, tentures, cristaux, porcelaines, rappelant les noms de maîtres illustres ou les grandes époques de l'in-dustrie et de l'art. Peu de personnes étaient admises à voir ces collections mais les connaisseurs en savaient le détail et en racontaient des merveilles. Du comte lui-même, la chronique du quartier ne disait rien de précis. C'était un homme d'un âge mur, maniant bien un cheval, de bonnes manières et du plus grand air. Sa physio-nomie était naturellement si sérieuse et son regard si froid@, qu'il imposait même au passant toute curiosité déplacée eût cédé devant la dignité de son maintien. Il sortait rarement, et, quand il sortait, ses absences n'étaient jamais longues. Plu-sieurs fois on l'avait vu quitter l'hôtel et y rentrer brusque-ment, sans qu'on pût assigner un motif à ces caprices. Ses courses devaient-elles se prolonger, il se faisait suivre par un valet, tantôt à pied, tantôt monté comme son maître il tenait sans doute à avoir toujours quelqu'un sous sa main et à ses ordres. C'était un véritable seigneur dans toute l'acception du mot rien chez lui ne sentait le parvenu. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 7 rideaux, ne s'animaient que rarement et dans les jours de ré-ception. En temps ordinaire, elles paraissaient comme con-damnées pas un être vivant ne s'y montrait d'où l'on pou-vait conclure que la partie vraiment habitée de l'hôtel faisait face sur le jardin et se trouvait ainsi placée hors de la portée des regards indiscrets. @On devine qu'à raison même de ces obstacles j'attachai plus de prix à réussir. La place se refusant à capituler, j'en fis l'objet d'un siége en règle. J'allai d'abord aux informa-tions. L'hôtel appartenait au comte de Montréal, dont la no-blesse ne date ni de ce siècle, ni de l'autre, un gentilhomme normand se rattachant par ses ancêtres au sang des ducs qui firent la conquête de l'Angleterre. A en croire les bruits du quartier, le comte ignorait lui-même à quel chiffre s'élevaient ses richesses il avait cinq châteaux sur divers points de la France, de grands immeubles dans Paris, des valeurs de toute nature, rentes sur l'État, actions de chemins de fer, obligations de compagnies pour des sommes qui échappaient à toute évaluation, enfin un mobilier aussi précieux par la date que par l'origine et où ne figuraient que des morceaux de choix, tableaux, livres, statues, bois sculptés, bronzes, services de table, tentures, cristaux, porcelaines, rappelant les noms de maîtres illustres ou les grandes époques de l'in-dustrie et de l'art. Peu de personnes étaient admises à voir ces collections mais les connaisseurs en savaient le détail et en racontaient des merveilles. Du comte lui-même, la chronique du quartier ne disait rien de précis. C'était un homme d'un âge mur, maniant bien un cheval, de bonnes manières et du plus grand air. Sa physio-nomie était naturellement si sérieuse et son regard si froid@, qu'il imposait même au passant toute curiosité déplacée eût cédé devant la dignité de son maintien. Il sortait rarement, et, quand il sortait, ses absences n'étaient jamais longues. Plu-sieurs fois on l'avait vu quitter l'hôtel et y rentrer brusque-ment, sans qu'on pût assigner un motif à ces caprices. Ses courses devaient-elles se prolonger, il se faisait suivre par un valet, tantôt à pied, tantôt monté comme son maître il tenait sans doute à avoir toujours quelqu'un sous sa main et à ses ordres. C'était un véritable seigneur dans toute l'acception du mot rien chez lui ne sentait le parvenu. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 7 rideaux, ne s'animaient que rarement et dans les jours de ré-ception. En temps ordinaire, elles paraissaient comme con-damnées pas un être vivant ne s'y montrait d'où l'on pou-vait conclure que la partie vraiment habitée de l'hôtel faisait face sur le jardin et se trouvait ainsi placée hors de la portée des regards indiscrets. On devine qu'à raison même de ces obstacles j'attachai plus de prix à réussir. La place se refusant à capituler, j'en fis l'objet d'un siége en règle. J'allai d'abord aux informa-tions. L'hôtel appartenait au comte de Montréal, dont la no-blesse ne date ni de ce siècle, ni de l'autre, un gentilhomme normand se rattachant par ses ancêtres au sang des ducs qui firent la conquête de l'Angleterre. A en croire les bruits du quartier, le comte ignorait lui-même à quel chiffre s'élevaient ses richesses il avait cinq châteaux sur divers points de la France, de grands immeubles dans Paris, des valeurs de toute nature, rentes sur l'État, actions de chemins de fer, obligations de compagnies pour des sommes qui échappaient à toute évaluation, enfin un mobilier aussi précieux par la date que par l'origine et où ne figuraient que des morceaux de choix, tableaux, livres, statues, bois sculptés, bronzes, services de table, tentures, cristaux, porcelaines, rappelant les noms de maîtres illustres ou les grandes époques de l'in-dustrie et de l'art. Peu de personnes étaient admises à voir ces collections mais les connaisseurs en savaient le détail et en racontaient des merveilles. Du comte lui-même, la chronique du quartier ne disait rien de précis. C'était un homme d'un âge mur, maniant bien un cheval, de bonnes manières et du plus grand air. Sa physio-nomie était naturellement si sérieuse et son regard si froid, qu'il imposait même au passant toute curiosité déplacée eût cédé devant la dignité de son maintien. Il sortait rarement, et, quand il sortait, ses absences n'étaient jamais longues. Plu-sieurs fois on l'avait vu quitter l'hôtel et y rentrer brusque-ment, sans qu'on pût assigner un motif à ces caprices. Ses courses devaient-elles se prolonger, il se faisait suivre par un valet, tantôt à pied, tantôt monté comme son maître il tenait sans doute à avoir toujours quelqu'un sous sa main et à ses ordres. C'était un véritable seigneur dans toute l'acception du mot rien chez lui ne sentait le parvenu. | 5 | 0.0021 | 0.008969 |
26.txt | 1,863 | -49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernièrerigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui Crut apercevoir que la tête de Cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de Sa maison , avec défense à sa compagne delà soulager. Je n'entrerai pointdans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce -qu'on aurait eu peine à exiger sd'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y'eût jamais, de sa part, ni plainte, -ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, quelles re-proches continuels rien n'etait fait à son gré | -49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernière@rigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui Crut apercevoir que la tête de Cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de Sa maison , avec défense à sa compagne de@là soulager. Je n'entrerai point@dans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce -qu'on aurait eu peine à exiger sd'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y'eût jamais, de sa part, ni plainte, -ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, quelles re-proches continuels rien n'etait fait à son gré | ########### dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernière rigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui crut apercevoir que la tête de cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de la maison , avec défense à sa compagne de la soulager. Je n'entrerai point dans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce @qu'on aurait eu peine à exiger @d'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y eût jamais, de sa part, ni plainte, @ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, que des re-proches continuels rien n'etait fait à son gré | -49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernière rigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui crut apercevoir que la tête de cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de la maison , avec défense à sa compagne de la soulager. Je n'entrerai point dans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce @qu'on aurait eu peine à exiger @d'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y eût jamais, de sa part, ni plainte, @ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, que des re-proches continuels rien n'etait fait à son gré | -49 -coeur, dégagé de toute attache purement na-turelle , jouit en paix du tendre, de l'unique objet de son amour. Mais le feu saint qui la dévorait fit sur son corps une impression si forte, qu'il lui occasiona une fièvre continue dont elle fut travaillée pendant six mois. Dieu, qui se plaît à éprouver les siens, per-mit que la maîtresse d'Armelle prît, de cette maladie, occasion de se refroidir à son égard, et même de la traiter avec la dernière rigueur. Elle se persuada que son mal ne venait que d'une imagination échauffée par des dévotions indiscrètes et sur l'avis d'une demoiselle qui crut apercevoir que la tête de cette bonne fille commençait à s'affaiblir, elle la chargea de tous les travaux les plus grossiers de la maison , avec défense à sa compagne de la soulager. Je n'entrerai point dans le détail des grands et pénibles ouvrages qui lui furent imposés il suffit de dire en deux mots qu'on exigea d'elle ce qu'on aurait eu peine à exiger d'un homme vigoureux. Cependant, quoiqu'il n'y eût jamais, de sa part, ni plainte, ni mur-mure, ni ombre du plus léger mécontente-ment , elle n'en était pas mieux traitée. Ce n'était, delà part de sa maîtresse, que des re-proches continuels rien n'etait fait à son gré | 13 | 0.010586 | 0.054622 |
866.txt | 1,858 | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 175 Ludovic voulut en vain s'en défendre il s'était formé au-tour de lui un bataillon chargé de s'assurer de sa personne et qui ne paraissait pas disposé à lui laisser la liberté de ses mouvements. Quoi qu'il en eût, il fallut se rendre à l'esta-minet voisin ce fut comme une marche triomphale. Sur le chemin, Mëlchior ramassa tout ce qu'il put rencontrer de partisans, si bien que la démonstration prit peu à peu les proportions d'une émeute. - -- Garçons l s'écria-t-il en faisant son entrée dans l'établis-sement, tout ce que vous avez de mieux 1 du strasbourg ! du bavière 1 du lyon 1 du bruxelles ! de la blanche et de la brune 1 Ceux qui aiment la mousse en demanderont 1 Et par masses, entendez-voufc! La maison me connaît ! J'ouvre un crédit illimit 1 - - -Le vétéran des écoles fut servi au gré de ses désirs on vida les caves de l'estaminet on envoya chercher dans le débit voisin des suppléments de tabac et de cigares. Les têtes s'échauffèrent, et il fallut bien que Ludovic se mît à l'unis-son. Mëlchior chargeait son verre et lui portait des toasts indéfinis il y joignait quelques diatribes contre. ce polisson de Justinien, comme il l'appelait. Il prétendait que, sans ce maudit Grec, il aurait eu aussi son jour et serait déjà pro-fesseur de quelque chose, dans une institution quelconque, Le temps s'écoula ainsi, au milieu d'une grande liberté de propos et d'une plus grande variété de boissons. Quant aux doses, elles furent poussées jusqu'à cette limite où l'estomac humain devient une mesure de capacité. Aussi la bourse de l'amphitryon en reçut-elle une notable atteinte, et, quand le garçon vint lui dire à l'oreille la situation de ses comptes et fixer le-chiffre de ses libéralités, il y eût là, pour lui, ce pé-nible quart d'heure dont l'invention remonte, on ne sait pour-quoi, à Rabelais. - Peste 1 dit-il à part lui, l'addition est salée. Vingt-cinq livres dix sous! les spiritueux sont hors de prix. Ce doit être - la faute du gouvernement il n'a jamais rien fait dans l'inté-rêt des consommateurs. N'importe, c'est de l'argent bien placé. Je suis sûr que je me rattraperai. En route, les enfants la séance est levée. Allez et cuvez en paix. Je vous donne à tous ma bénédiction c'est moi seul qui accompagne Ludovic. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 175 Ludovic voulut en vain s'en défendre il s'était formé au-tour de lui un bataillon chargé de s'assurer de sa personne et qui ne paraissait pas disposé à lui laisser la liberté de ses mouvements. Quoi qu'il en eût, il fallut se rendre à l'esta-minet voisin ce fut comme une marche triomphale. Sur le chemin, Mëlchior ramassa tout ce qu'il put rencontrer de partisans, si bien que la démonstration prit peu à peu les proportions d'une émeute. - -- Garçons l s'écria-t-il en faisant son entrée dans l'établis-sement, tout ce que vous avez de mieux 1 du strasbourg ! du bavière 1 du lyon 1 du bruxelles ! de la blanche et de la brune 1 Ceux qui aiment la mousse en demanderont 1 Et par masses, entendez-voufc! La maison me connaît ! J'ouvre un crédit illimit 1 - - -Le vétéran des écoles fut servi au gré de ses désirs on vida les caves de l'estaminet on envoya chercher dans le débit voisin des suppléments de tabac et de cigares. Les têtes s'échauffèrent, et il fallut bien que Ludovic se mît à l'unis-son. Mëlchior chargeait son verre et lui portait des toasts indéfinis il y joignait quelques diatribes contre. ce polisson de Justinien, comme il l'appelait. Il prétendait que, sans ce maudit Grec, il aurait eu aussi son jour et serait déjà pro-fesseur de quelque chose, dans une institution quelconque, Le temps s'écoula ainsi, au milieu d'une grande liberté de propos et d'une plus grande variété de boissons. Quant aux doses, elles furent poussées jusqu'à cette limite où l'estomac humain devient une mesure de capacité. Aussi la bourse de l'amphitryon en reçut-elle une notable atteinte, et, quand le garçon vint lui dire à l'oreille la situation de ses comptes et fixer le-chiffre de ses libéralités, il y eût là, pour lui, ce pé-nible quart d'heure dont l'invention remonte, on ne sait pour-quoi, à Rabelais. - Peste 1 dit-il à part lui, l'addition est salée. Vingt-cinq livres dix sous@! les spiritueux sont hors de prix. Ce doit être - la faute du gouvernement il n'a jamais rien fait dans l'inté-rêt des consommateurs. N'importe, c'est de l'argent bien placé. Je suis sûr que je me rattraperai. En route, les enfants@ la séance est levée. Allez et cuvez en paix. Je vous donne à tous ma bénédiction c'est moi seul qui accompagne Ludovic. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 175 Ludovic voulut en vain s'en défendre il s'était formé au-tour de lui un bataillon chargé de s'assurer de sa personne et qui ne paraissait pas disposé à lui laisser la liberté de ses mouvements. Quoi qu'il en eût, il fallut se rendre à l'esta-minet voisin ce fut comme une marche triomphale. Sur le chemin, Melchior ramassa tout ce qu'il put rencontrer de partisans, si bien que la démonstration prit peu à peu les proportions d'une émeute. -@@@@Garçons ! s'écria-t-il en faisant son entrée dans l'établis-sement, tout ce que vous avez de mieux ! du strasbourg ! du bavière ! du lyon ! du bruxelles ! de la blanche et de la brune ! Ceux qui aiment la mousse en demanderont ! Et par masses, entendez-vous ! La maison me connaît ! J'ouvre un crédit illimit@@@é ! @Le vétéran des écoles fut servi au gré de ses désirs on vida les caves de l'estaminet on envoya chercher dans le débit voisin des suppléments de tabac et de cigares. Les têtes s'échauffèrent, et il fallut bien que Ludovic se mît à l'unis-son. Melchior chargeait son verre et lui portait des toasts indéfinis il y joignait quelques diatribes contre@ ce polisson de Justinien, comme il l'appelait. Il prétendait que, sans ce maudit Grec, il aurait eu aussi son jour et serait déjà pro-fesseur de quelque chose, dans une institution quelconque. Le temps s'écoula ainsi, au milieu d'une grande liberté de propos et d'une plus grande variété de boissons. Quant aux doses, elles furent poussées jusqu'à cette limite où l'estomac humain devient une mesure de capacité. Aussi la bourse de l'amphitryon en reçut-elle une notable atteinte, et, quand le garçon vint lui dire à l'oreille la situation de ses comptes et fixer le chiffre de ses libéralités, il y eût là, pour lui, ce pé-nible quart d'heure dont l'invention remonte, on ne sait pour-quoi, à Rabelais. -@Peste ! dit-il à part lui, l'addition est salée. Vingt-cinq livres dix sous ! les spiritueux sont hors de prix. Ce doit être@@ la faute du gouvernement il n'a jamais rien fait dans l'inté-rêt des consommateurs. N'importe, c'est de l'argent bien placé. Je suis sûr que je me rattraperai. En route, les enfants, la séance est levée. Allez et cuvez en paix. Je vous donne à tous ma bénédiction c'est moi seul qui accompagne Ludovic. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 175 Ludovic voulut en vain s'en défendre il s'était formé au-tour de lui un bataillon chargé de s'assurer de sa personne et qui ne paraissait pas disposé à lui laisser la liberté de ses mouvements. Quoi qu'il en eût, il fallut se rendre à l'esta-minet voisin ce fut comme une marche triomphale. Sur le chemin, Melchior ramassa tout ce qu'il put rencontrer de partisans, si bien que la démonstration prit peu à peu les proportions d'une émeute. -@@@@Garçons ! s'écria-t-il en faisant son entrée dans l'établis-sement, tout ce que vous avez de mieux ! du strasbourg ! du bavière ! du lyon ! du bruxelles ! de la blanche et de la brune ! Ceux qui aiment la mousse en demanderont ! Et par masses, entendez-vous ! La maison me connaît ! J'ouvre un crédit illimit@@@é ! @Le vétéran des écoles fut servi au gré de ses désirs on vida les caves de l'estaminet on envoya chercher dans le débit voisin des suppléments de tabac et de cigares. Les têtes s'échauffèrent, et il fallut bien que Ludovic se mît à l'unis-son. Melchior chargeait son verre et lui portait des toasts indéfinis il y joignait quelques diatribes contre@ ce polisson de Justinien, comme il l'appelait. Il prétendait que, sans ce maudit Grec, il aurait eu aussi son jour et serait déjà pro-fesseur de quelque chose, dans une institution quelconque. Le temps s'écoula ainsi, au milieu d'une grande liberté de propos et d'une plus grande variété de boissons. Quant aux doses, elles furent poussées jusqu'à cette limite où l'estomac humain devient une mesure de capacité. Aussi la bourse de l'amphitryon en reçut-elle une notable atteinte, et, quand le garçon vint lui dire à l'oreille la situation de ses comptes et fixer le chiffre de ses libéralités, il y eût là, pour lui, ce pé-nible quart d'heure dont l'invention remonte, on ne sait pour-quoi, à Rabelais. -@Peste ! dit-il à part lui, l'addition est salée. Vingt-cinq livres dix sous ! les spiritueux sont hors de prix. Ce doit être@@ la faute du gouvernement il n'a jamais rien fait dans l'inté-rêt des consommateurs. N'importe, c'est de l'argent bien placé. Je suis sûr que je me rattraperai. En route, les enfants, la séance est levée. Allez et cuvez en paix. Je vous donne à tous ma bénédiction c'est moi seul qui accompagne Ludovic. | CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. 175 Ludovic voulut en vain s'en défendre il s'était formé au-tour de lui un bataillon chargé de s'assurer de sa personne et qui ne paraissait pas disposé à lui laisser la liberté de ses mouvements. Quoi qu'il en eût, il fallut se rendre à l'esta-minet voisin ce fut comme une marche triomphale. Sur le chemin, Melchior ramassa tout ce qu'il put rencontrer de partisans, si bien que la démonstration prit peu à peu les proportions d'une émeute. -Garçons ! s'écria-t-il en faisant son entrée dans l'établis-sement, tout ce que vous avez de mieux ! du strasbourg ! du bavière ! du lyon ! du bruxelles ! de la blanche et de la brune ! Ceux qui aiment la mousse en demanderont ! Et par masses, entendez-vous ! La maison me connaît ! J'ouvre un crédit illimité ! Le vétéran des écoles fut servi au gré de ses désirs on vida les caves de l'estaminet on envoya chercher dans le débit voisin des suppléments de tabac et de cigares. Les têtes s'échauffèrent, et il fallut bien que Ludovic se mît à l'unis-son. Melchior chargeait son verre et lui portait des toasts indéfinis il y joignait quelques diatribes contre ce polisson de Justinien, comme il l'appelait. Il prétendait que, sans ce maudit Grec, il aurait eu aussi son jour et serait déjà pro-fesseur de quelque chose, dans une institution quelconque. Le temps s'écoula ainsi, au milieu d'une grande liberté de propos et d'une plus grande variété de boissons. Quant aux doses, elles furent poussées jusqu'à cette limite où l'estomac humain devient une mesure de capacité. Aussi la bourse de l'amphitryon en reçut-elle une notable atteinte, et, quand le garçon vint lui dire à l'oreille la situation de ses comptes et fixer le chiffre de ses libéralités, il y eût là, pour lui, ce pé-nible quart d'heure dont l'invention remonte, on ne sait pour-quoi, à Rabelais. -Peste ! dit-il à part lui, l'addition est salée. Vingt-cinq livres dix sous ! les spiritueux sont hors de prix. Ce doit être la faute du gouvernement il n'a jamais rien fait dans l'inté-rêt des consommateurs. N'importe, c'est de l'argent bien placé. Je suis sûr que je me rattraperai. En route, les enfants, la séance est levée. Allez et cuvez en paix. Je vous donne à tous ma bénédiction c'est moi seul qui accompagne Ludovic. | 29 | 0.012775 | 0.068027 |
32.txt | 1,863 | -33 -Jésus-Christ l'était aux siens, elle fut toujours leur joie, leur ressource, leur plus douce con-solation. Soumise à ses maîtres et à ses maî-tresses, soit qu'ils la traitassent bien ou mal, elle ne voyait en. eux que la personne de Dieu, dont ils lui tenaient la place. Il est difficile d'exprimer jusqu'où elle porta l'amour des croix et des souffrances. Nous l'avons vue demeurer chez une maîtresse in-justement prévenue contre elle, parce qu'elle y était traitée sans humanité. Les autres do-mestiqués, jaloux de la confiance qu'on avait en elle, ne cessaient de la contredire et lui rendaient la vie excessivement dure c'était pour elle une raison de les chérir davantage et quelquefois,par reconnaissance de. ce bien-fait, je le dis d'après elle, elle baisait la terre par où ils avaient passé. Aux souffrances qui lui venaient du dehors, elle en ajoutait qui ne venaient que de son choix. Elle exerçait sur son corps une espèce de cruauté par des jeûnes rigoureux et des disciplines si violen-tes, que ses directeurs furent obligés de les modérer d'abord, et ensuite de les lui inter-dire entièrement. En un mot, toute sa conso-lation était d'être attachées la croix avec 2.. | -33 -Jésus-Christ l'était aux siens, elle fut toujours leur joie, leur ressource, leur plus douce con-solation. Soumise à ses maîtres et à ses maî-tresses, soit qu'ils la traitassent bien ou mal, elle ne voyait en. eux que la personne de Dieu, dont ils lui tenaient la place. Il est difficile d'exprimer jusqu'où elle porta l'amour des croix et des souffrances. Nous l'avons vue demeurer chez une maîtresse in-justement prévenue contre elle, parce qu'elle y était traitée sans humanité. Les autres do-mestiqués, jaloux de la confiance qu'on avait en elle, ne cessaient de la contredire et lui rendaient la vie excessivement dure c'était pour elle une raison de les chérir davantage et quelquefois,par reconnaissance de. ce bien-fait, je le dis d'après elle, elle baisait la terre par où ils avaient passé. Aux souffrances qui lui venaient du dehors, elle en ajoutait qui ne venaient que de son choix. Elle exerçait sur son corps une espèce de cruauté par des jeûnes rigoureux et des disciplines si violen-tes, que ses directeurs furent obligés de les modérer d'abord, et ensuite de les lui inter-dire entièrement. En un mot, toute sa conso-lation était d'être attachée@s la croix avec 2.. | ################# l'était aux siens, elle fut toujours leur joie, leur ressource, leur plus douce con-solation. Soumise à ses maîtres et à ses maî-tresses, soit qu'ils la traitassent bien ou mal, elle ne voyait en@ eux que la personne de Dieu, dont ils lui tenaient la place. Il est difficile d'exprimer jusqu'où elle porta l'amour des croix et des souffrances. Nous l'avons vue demeurer chez une maîtresse in-justement prévenue contre elle, parce qu'elle y était traitée sans humanité. Les autres do-mestiques, jaloux de la confiance qu'on avait en elle, ne cessaient de la contredire et lui rendaient la vie excessivement dure c'était pour elle une raison de les chérir davantage et quelquefois,par reconnaissance de@ ce bien-fait, je le dis d'après elle, elle baisait la terre par où ils avaient passé. Aux souffrances qui lui venaient du dehors, elle en ajoutait qui ne venaient que de son choix. Elle exerçait sur son corps une espèce de cruauté par des jeûnes rigoureux et des disciplines si violen-tes, que ses directeurs furent obligés de les modérer d'abord, et ensuite de les lui inter-dire entièrement. En un mot, toute sa conso-lation était d'être attachée à la croix avec ### | -33 -Jésus-Christ l'était aux siens, elle fut toujours leur joie, leur ressource, leur plus douce con-solation. Soumise à ses maîtres et à ses maî-tresses, soit qu'ils la traitassent bien ou mal, elle ne voyait en@ eux que la personne de Dieu, dont ils lui tenaient la place. Il est difficile d'exprimer jusqu'où elle porta l'amour des croix et des souffrances. Nous l'avons vue demeurer chez une maîtresse in-justement prévenue contre elle, parce qu'elle y était traitée sans humanité. Les autres do-mestiques, jaloux de la confiance qu'on avait en elle, ne cessaient de la contredire et lui rendaient la vie excessivement dure c'était pour elle une raison de les chérir davantage et quelquefois,par reconnaissance de@ ce bien-fait, je le dis d'après elle, elle baisait la terre par où ils avaient passé. Aux souffrances qui lui venaient du dehors, elle en ajoutait qui ne venaient que de son choix. Elle exerçait sur son corps une espèce de cruauté par des jeûnes rigoureux et des disciplines si violen-tes, que ses directeurs furent obligés de les modérer d'abord, et ensuite de les lui inter-dire entièrement. En un mot, toute sa conso-lation était d'être attachée à la croix avec 2.. | -33 -Jésus-Christ l'était aux siens, elle fut toujours leur joie, leur ressource, leur plus douce con-solation. Soumise à ses maîtres et à ses maî-tresses, soit qu'ils la traitassent bien ou mal, elle ne voyait en eux que la personne de Dieu, dont ils lui tenaient la place. Il est difficile d'exprimer jusqu'où elle porta l'amour des croix et des souffrances. Nous l'avons vue demeurer chez une maîtresse in-justement prévenue contre elle, parce qu'elle y était traitée sans humanité. Les autres do-mestiques, jaloux de la confiance qu'on avait en elle, ne cessaient de la contredire et lui rendaient la vie excessivement dure c'était pour elle une raison de les chérir davantage et quelquefois,par reconnaissance de ce bien-fait, je le dis d'après elle, elle baisait la terre par où ils avaient passé. Aux souffrances qui lui venaient du dehors, elle en ajoutait qui ne venaient que de son choix. Elle exerçait sur son corps une espèce de cruauté par des jeûnes rigoureux et des disciplines si violen-tes, que ses directeurs furent obligés de les modérer d'abord, et ensuite de les lui inter-dire entièrement. En un mot, toute sa conso-lation était d'être attachée à la croix avec 2.. | 5 | 0.004216 | 0.031818 |
872.txt | 1,858 | 182 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. ter le rabat et la toge avec impunité. Eh bien! mon garçon, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas là votre histoire ? Répondez. En achevant ces mots, Melchior avait repris sa pipe en homme satisfait de sa tirade et qui éprouve le besoin de se remettre de cet effort. Quant à Ludovic, ses impressions va-riaient à l'infini tantôt il semblait près de se fâcher tantôt il écoutait avec une attention sombre. Chaque mot du vétéran éveillait en lui un souvenir, un regret, une douleur quoi-qu'il n'eût pas le désir de se livrer, il n'avait plus la force de feindre. - Vous avez bien de l'imagination, répondit-il. - A en revendre, mon garçon, reprit Melchior, et de la bonne, celle qui trouve le joint. Mon imagination? mais je l'exerce sur vous depuis ce matin. Il n'est pas un de vos mouvements, un de vos gestes dont je n'aie trouvé le sens. Quand je vous ai composé une garde d'honneur et arrangé un triomphe, croyez-vous que vos sentiments secrets m'aient échappé ? Votre esprit n'était pas à ce que vous buviez, et c'est ce qui vous a mis la cervelle à l'envers. Lorsqu'on lève le coude, grand homme, il faut y procéder consciencieu-sement, être à ce qu'on fait autrement il en mésarrive. Vous aviez l'esprit ailleurs la boisson ne pardonne pas cela. Té-moin la brume où vous êtes. Vous songiez à votre Dulcinée, - qui attendait avec impatience les suites de l'événement vous vous reprochiez de lui dérober une heure, une minute, une seconde, même au profit de camarades empressés à vous fêter c'était un mauvais sentiment, et le ciel vous en a puni. Au troisième verre, vous étiez déjà touché au sixième vous étiez dans les espaces, sans compter ce que vous y avez ajouté en surplus. Maintenant qu'y faire ? Les choses sont ce qu'elles sont il faut prendre un parti, et c'est ce qui vous met martel en tête. - Quand cela serait ? dit Ludovic. - A la bonne heure ! voilà que vous y venez, gpcqre un pas ou deux, et nous finirons par nous entendre. Au fond, de quoi s'agit-il ? D'un simple avis à eonner à la dame en question rien que e Qu'elle sache seulement que votre affaire est enlevée, et que depuis César on n'a pas obtenu de triomphe plus complet que le vôtre. Un bulletin qui dirait, par exemple Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu, pouvez-vous | 182 CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. ter le rabat et la toge avec impunité. Eh bien@! mon garçon, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas là votre histoire ? Répondez. En achevant ces mots, Melchior avait repris sa pipe en homme satisfait de sa tirade et qui éprouve le besoin de se remettre de cet effort. Quant à Ludovic, ses impressions va-riaient à l'infini tantôt il semblait près de se fâcher tantôt il écoutait avec une attention sombre. Chaque mot du vétéran éveillait en lui un souvenir, un regret, une douleur quoi-qu'il n'eût pas le désir de se livrer, il n'avait plus la force de feindre. - Vous avez bien de l'imagination, répondit-il. - A en revendre, mon garçon, reprit Melchior, et de la bonne, celle qui trouve le joint. Mon imagination@? mais je l'exerce sur vous depuis ce matin. Il n'est pas un de vos mouvements, un de vos gestes dont je n'aie trouvé le sens. Quand je vous ai composé une garde d'honneur et arrangé un triomphe, croyez-vous que vos sentiments secrets m'aient échappé ? Votre esprit n'était pas à ce que vous buviez, et c'est ce qui vous a mis la cervelle à l'envers. Lorsqu'on lève le coude, grand homme, il faut y procéder consciencieu-sement, être à ce qu'on fait autrement il en mésarrive. Vous aviez l'esprit ailleurs la boisson ne pardonne pas cela. Té-moin la brume où vous êtes. Vous songiez à votre Dulcinée, - qui attendait avec impatience les suites de l'événement vous vous reprochiez de lui dérober une heure, une minute, une seconde, même au profit de camarades empressés à vous fêter c'était un mauvais sentiment, et le ciel vous en a puni. Au troisième verre, vous étiez déjà touché au sixième vous étiez dans les espaces, sans compter ce que vous y avez ajouté en surplus. Maintenant qu'y faire ? Les choses sont ce qu'elles sont il faut prendre un parti, et c'est ce qui vous met martel en tête. - Quand cela serait ? dit Ludovic. - A la bonne heure ! voilà que vous y venez, gpcqre un pas ou deux, et nous finirons par nous entendre. Au fond, de quoi s'agit-il ? D'un simple avis à eonner à la dame en question rien que @e@@@ Qu'elle sache seulement que votre affaire est enlevée, et que depuis César on n'a pas obtenu de triomphe plus complet que le vôtre. Un bulletin qui dirait, par exemple Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu, pouvez-vous | 182 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ter le rabat et la toge avec impunité. Eh bien ! mon garçon, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas là votre histoire ? Répondez. En achevant ces mots, Melchior avait repris sa pipe en homme satisfait de sa tirade et qui éprouve le besoin de se remettre de cet effort. Quand à Ludovic, ses impressions va-riaient à l'infini tantôt il semblait près de se fâcher tantôt il écoutait avec une attention sombre. Chaque mot du vétéran éveillait en lui un souvenir, un regret, une douleur quoi-qu'il n'eût pas le désir de se livrer, il n'avait plus la force de feindre. -@Vous avez bien de l'imagination, répondit-il. -@A en revendre, mon garçon, reprit Melchior, et de la bonne, celle qui trouve le joint. Mon imagination ? mais je l'exerce sur vous depuis ce matin. Il n'est pas un de vos mouvements, un de vos gestes dont je n'aie trouvé le sens. Quand je vous ai composé une garde d'honneur et arrangé un triomphe, croyez-vous que vos sentiments secrets m'aient échappé ? Votre esprit n'était pas à ce que vous buviez, et c'est ce qui vous a mis la cervelle à l'envers. Lorsqu'on lève le coude, grand homme, il faut y procéder consciencieu-sement, être à ce qu'on fait autrement il en mésarrive. Vous aviez l'esprit ailleurs la boisson ne pardonne pas cela. Té-moin la brume où vous êtes. Vous songiez à votre Dulcinée,@@ qui attendait avec impatience les suites de l'événement vous vous reprochiez de lui dérober une heure, une minute, une seconde, même au profit de camarades empressés à vous fêter c'était un mauvais sentiment, et le ciel vous en a puni. Au troisième verre, vous étiez déjà touché au sixième vous étiez dans les espaces, sans compter ce que vous y avez ajouté en surplus. Maintenant qu'y faire ? Les choses sont ce qu'elles sont il faut prendre un parti, et c'est ce qui vous met martel en tête. -@Quand cela serait ? dit Ludovic. -@A la bonne heure ! voilà que vous y venez. Encore un pas ou deux, et nous finirons par nous entendre. Au fond, de quoi s'agit-il ? D'un simple avis à donner à la dame en question rien que cela. Qu'elle sache seulement que votre affaire est enlevée, et que depuis César on n'a pas obtenu de triomphe plus complet que le vôtre. Un bulletin qui dirait, par exemple Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu, pouvez-vous | 182 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ter le rabat et la toge avec impunité. Eh bien ! mon garçon, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas là votre histoire ? Répondez. En achevant ces mots, Melchior avait repris sa pipe en homme satisfait de sa tirade et qui éprouve le besoin de se remettre de cet effort. Quand à Ludovic, ses impressions va-riaient à l'infini tantôt il semblait près de se fâcher tantôt il écoutait avec une attention sombre. Chaque mot du vétéran éveillait en lui un souvenir, un regret, une douleur quoi-qu'il n'eût pas le désir de se livrer, il n'avait plus la force de feindre. -@Vous avez bien de l'imagination, répondit-il. -@A en revendre, mon garçon, reprit Melchior, et de la bonne, celle qui trouve le joint. Mon imagination ? mais je l'exerce sur vous depuis ce matin. Il n'est pas un de vos mouvements, un de vos gestes dont je n'aie trouvé le sens. Quand je vous ai composé une garde d'honneur et arrangé un triomphe, croyez-vous que vos sentiments secrets m'aient échappé ? Votre esprit n'était pas à ce que vous buviez, et c'est ce qui vous a mis la cervelle à l'envers. Lorsqu'on lève le coude, grand homme, il faut y procéder consciencieu-sement, être à ce qu'on fait autrement il en mésarrive. Vous aviez l'esprit ailleurs la boisson ne pardonne pas cela. Té-moin la brume où vous êtes. Vous songiez à votre Dulcinée,@@ qui attendait avec impatience les suites de l'événement vous vous reprochiez de lui dérober une heure, une minute, une seconde, même au profit de camarades empressés à vous fêter c'était un mauvais sentiment, et le ciel vous en a puni. Au troisième verre, vous étiez déjà touché au sixième vous étiez dans les espaces, sans compter ce que vous y avez ajouté en surplus. Maintenant qu'y faire ? Les choses sont ce qu'elles sont il faut prendre un parti, et c'est ce qui vous met martel en tête. -@Quand cela serait ? dit Ludovic. -@A la bonne heure ! voilà que vous y venez. Encore un pas ou deux, et nous finirons par nous entendre. Au fond, de quoi s'agit-il ? D'un simple avis à donner à la dame en question rien que cela. Qu'elle sache seulement que votre affaire est enlevée, et que depuis César on n'a pas obtenu de triomphe plus complet que le vôtre. Un bulletin qui dirait, par exemple Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu, pouvez-vous | 182 CE QU'ON PEUT VOIR DANS UNE RUE. ter le rabat et la toge avec impunité. Eh bien ! mon garçon, qu'en dites-vous ? N'est-ce pas là votre histoire ? Répondez. En achevant ces mots, Melchior avait repris sa pipe en homme satisfait de sa tirade et qui éprouve le besoin de se remettre de cet effort. Quand à Ludovic, ses impressions va-riaient à l'infini tantôt il semblait près de se fâcher tantôt il écoutait avec une attention sombre. Chaque mot du vétéran éveillait en lui un souvenir, un regret, une douleur quoi-qu'il n'eût pas le désir de se livrer, il n'avait plus la force de feindre. -Vous avez bien de l'imagination, répondit-il. -A en revendre, mon garçon, reprit Melchior, et de la bonne, celle qui trouve le joint. Mon imagination ? mais je l'exerce sur vous depuis ce matin. Il n'est pas un de vos mouvements, un de vos gestes dont je n'aie trouvé le sens. Quand je vous ai composé une garde d'honneur et arrangé un triomphe, croyez-vous que vos sentiments secrets m'aient échappé ? Votre esprit n'était pas à ce que vous buviez, et c'est ce qui vous a mis la cervelle à l'envers. Lorsqu'on lève le coude, grand homme, il faut y procéder consciencieu-sement, être à ce qu'on fait autrement il en mésarrive. Vous aviez l'esprit ailleurs la boisson ne pardonne pas cela. Té-moin la brume où vous êtes. Vous songiez à votre Dulcinée, qui attendait avec impatience les suites de l'événement vous vous reprochiez de lui dérober une heure, une minute, une seconde, même au profit de camarades empressés à vous fêter c'était un mauvais sentiment, et le ciel vous en a puni. Au troisième verre, vous étiez déjà touché au sixième vous étiez dans les espaces, sans compter ce que vous y avez ajouté en surplus. Maintenant qu'y faire ? Les choses sont ce qu'elles sont il faut prendre un parti, et c'est ce qui vous met martel en tête. -Quand cela serait ? dit Ludovic. -A la bonne heure ! voilà que vous y venez. Encore un pas ou deux, et nous finirons par nous entendre. Au fond, de quoi s'agit-il ? D'un simple avis à donner à la dame en question rien que cela. Qu'elle sache seulement que votre affaire est enlevée, et que depuis César on n'a pas obtenu de triomphe plus complet que le vôtre. Un bulletin qui dirait, par exemple Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu, pouvez-vous | 22 | 0.009636 | 0.044968 |
682.txt | 1,852 | la ACTE II, SCÈNE 11. 11 LE CHEVALIER. Non, mille fois non. elle me l'a dit. elle me le prouve. ,4, LE MARQUIS, à part. Ah ! ça, il n'est donc pas question de la marquise ? LE CHEVALIER. Oui, oui, je suis aimé. il ne m'est plus possible d'en douter. LE MARQUIS, haut. Ah ! mon petit cousin, comme vous y allez! Une inconnue dans le passé, la maréchale dans le présent. A part. Et ma femme dans l'avenir. Haut. Pesle! que' commencement! LE CHEVALIER. Votre recette a opéré. Le rendez-vous qu'on refusait hier, on me l'accorde aujcur-d'hui. Suis-je assez malheureux ! LE MARQUIS. Vous l'avez donc revue ? T~ LE CHEVALIER. A-ü Non. Elle m'a écrit. LE MARQUIS. Il Voyons sa lettre. LE CHEVAIIER, embarrassé, à part. Oh! maladroit! Haut. Je vous la montre-rai. plus tarl r0 LE MARQUIS, à part. Décidément, ce n'est pas ma femme. Haut. Eh bien ! chevalier, au lieu de vous désespé-rer, réjouissez-vous. Deux intrigues en même temps ! Quelle chance ! LE CHEVALIER, inquièt. C'tst justement ce qui m'épouvante!. Mon rendez-vous a liau tout à l'heure ici, dans cette maison. b ■' LE MARQUIS. fi Alors il faut chois-ir. LE CHEVALIER. Choisir, c'est embarrassant. Elles sont toutes deux belleE, toutes deux aimantes, toutes deux aimées. LE MARQUIS. Eh bien! gardez les toutes deux. ,. ! , LE CHEVALIER. Non, non ! et plutôt que d'en venir là, j'ai-merais mieux les perdre. LE MARQUIS, se frappant le front. Ah! quelle idée!. si le hasard en déci-dait!. Ne nous fait-il pas riches ou pauvres, heureux ou malheureux, au gré de ses capri-ces? Adressez-vous à lui, chevalier, et qu'il vous dise celle qu'il faut garder. Allons, al-lons, jQuez-les. La nuit vient peu à peu. LE CHEVALIER, étonné. Les jouer! A 1 ï T LE MARQUIS. Je ne puis pas vous proposer d'être de moitié dans la partie. LE CHEVALIER. Quoi! sur un coup de dés risquer le bon-heur de toute ma vie ! LE MARQUIS. Là, là, ne nous faites pas de ces phrases sentimentales à propos de bagatelles de cette espèce- Moi qui connais l'enjtu, je brûle de savoir ce que le hasard décidera. Tenez, che-valier, comme la main vous tremble, je joue-rai pour vous. Quelle partie! la terre pour tapis vert, la lune pour flambeaux, un louis pour dés ! LE CHEVALIER, hésitant. Marquis. LE MARQUISE Allons, voilà qui est convenu si c'est pile, la maréchale si c'est face. la femme divine. Je jgage que le coeur vous bat. Il jette le louis . Pile! Chevalier, vous avez gagné la maréchale. Diable ! à présent je suis fâché de n'être pour rien dans la partie. LE CHEVALIER, résolument. Eh bien! puisque le hasard le veut, que, mon coeur tout entier soit à la maréchale ! LE MARQUIS. A la bonne heure ! v LE CHEVALIER, embarrassé. Oui. mais l'autre qui va venir. LE MARQUIS. Il faut la recevoir bravement et lui dire que' vo,us aimez ailleurs. t M LE CHEVALIER. Pauvre femme 1 Elle sera désespérée ! LE MARQUIS. Ce soir, mais dem in, elle se laissera con-soler. LE CHEVALIER. 4. Par moi ? LE MARQUIS. Non. par un autre. A part. Il ne doute de rien. J LE CHEVALIER. Ah! marquis! je n'aurai jamais le courage d'affronter sa présence. f,ltH l. LE MARQUIS. Rassurez-vous, chevalier, je la recevrai, Je me charge de tout j'ai l'habitude de ces sortes de rencontres. !!'of LE CHEVALIER, troublé, à part. Il ne manquerait plus que ça. Haut. La recevoir, vous? c'est impossible ! , LE MARQUIS. Bah! laissez donc! L'aventure n'en sera que plus piquante.-L h 1 l f M î i toi Le Chevalier, le Marquis- | la ACTE II, SCÈNE 11. 11 LE CHEVALIER. Non, mille fois non.@@ elle me l'a dit.@@ elle me le prouve. ,4, LE MARQUIS, à part. Ah ! ça, il n'est donc pas question de la marquise ? LE CHEVALIER. Oui, oui, je suis aimé@@. il ne m'est plus possible d'en douter. LE MARQUIS, haut. Ah ! mon petit cousin, comme vous y allez! Une inconnue dans le passé, la maréchale dans le présent.@@ A part. Et ma femme dans l'avenir. Haut. Pesle! que' commencement! LE CHEVALIER. Votre recette a opéré.@@ Le rendez-vous qu'on refusait hier, on me l'accorde aujcur-d'hui. Suis-je assez malheureux ! LE MARQUIS. Vous l'avez donc revue ? T~ LE CHEVALIER. A-ü Non. Elle m'a écrit. LE MARQUIS. Il Voyons sa lettre. LE CHEVAIIER, embarrassé, à part. Oh! maladroit! Haut. Je vous la montre-rai@.@ plus tarl r0 LE MARQUIS, à part. Décidément, ce n'est pas ma femme. Haut. Eh bien ! chevalier, au lieu de vous désespé-rer, réjouissez-vous. Deux intrigues en même temps ! Quelle chance ! LE CHEVALIER, inquièt. C'tst justement ce qui m'épouvante!.@@ Mon rendez-vous a liau tout à l'heure ici, dans cette maison. b ■' LE MARQUIS. fi Alors il faut chois-ir. LE CHEVALIER. Choisir, c'est embarrassant. Elles sont toutes deux belleE, toutes deux aimantes, toutes deux aimées@@. LE MARQUIS. Eh bien! gardez les toutes deux. ,. ! , LE CHEVALIER. Non, non ! et plutôt que d'en venir là, j'ai-merais mieux les perdre. LE MARQUIS, se frappant le front. Ah! quelle idée!.@@ si le hasard en déci-dait!@@. Ne nous fait-il pas riches ou pauvres, heureux ou malheureux, au gré de ses capri-ces? Adressez-vous à lui, chevalier, et qu'il vous dise celle qu'il faut garder. Allons, al-lons, jQuez-les. La nuit vient peu à peu. LE CHEVALIER, étonné. Les jouer! A 1 ï T LE MARQUIS. Je ne puis pas vous proposer d'être de moitié dans la partie. LE CHEVALIER. Quoi! sur un coup de dés risquer le bon-heur de toute ma vie ! LE MARQUIS. Là, là, ne nous faites pas de ces phrases sentimentales à propos de bagatelles de cette espèce- Moi qui connais l'enjtu, je brûle de savoir ce que le hasard décidera. Tenez, che-valier, comme la main vous tremble, je joue-rai pour vous. Quelle partie! la terre pour tapis vert, la lune pour flambeaux, un louis pour dés ! LE CHEVALIER, hésitant. Marquis.@@ LE MARQUISE Allons, voilà qui est convenu si c'est pile, la maréchale si c'est face@@. la femme divine. Je jgage que le coeur vous bat. Il jette le louis . Pile! Chevalier, vous avez gagné la maréchale. Diable ! à présent je suis fâché de n'être pour rien dans la partie. LE CHEVALIER, résolument. Eh bien! puisque le hasard le veut, que, mon coeur tout entier soit à la maréchale ! LE MARQUIS. A la bonne heure ! v LE CHEVALIER, embarrassé. Oui@@. mais l'autre qui va venir@@. LE MARQUIS. Il faut la recevoir bravement et lui dire que' vo,us aimez ailleurs. t M LE CHEVALIER. Pauvre femme 1 Elle sera désespérée ! LE MARQUIS. Ce soir, mais dem in, elle se laissera con-soler@@. LE CHEVALIER. 4. Par moi ? LE MARQUIS. Non.@@ par un autre. A part. Il ne doute de rien. J LE CHEVALIER. Ah! marquis! je n'aurai jamais le courage d'affronter sa présence. f,ltH l. LE MARQUIS. Rassurez-vous, chevalier, je la recevrai, Je me charge de tout j'ai l'habitude de ces sortes de rencontres. !!'of LE CHEVALIER, troublé, à part. Il ne manquerait plus que ça. Haut. La recevoir, vous? c'est impossible ! , LE MARQUIS. Bah! laissez donc! L'aventure n'en sera que plus piquante.-L h 1 l f M î i toi Le Chevalier, le Marquis- | ####### II, SCÈNE II. 11 LE CHEVALIER. Non, mille fois non... elle me l'a dit... elle me le prouve.@@.. LE MARQUIS, à part. Ah@! ça, il n'est donc pas question de la marquise@? LE CHEVALIER. Oui, oui, je suis aimé... il ne m'est plus possible d'en douter. LE MARQUIS, haut. Ah@! mon petit cousin, comme vous y allez! Une inconnue dans le passé, la maréchale dans le présent... A part. Et ma femme dans l'avenir. Haut. Peste! que@ commencement! LE CHEVALIER. Votre recette a opéré... Le rendez-vous qu'on refusait hier, on me l'accorde aujour-d'hui. Suis-je assez malheureux@! LE MARQUIS. Vous l'avez donc revue@?@@@ LE CHEVALIER.@@@@ Non. Elle m'a écrit. LE MARQUIS. @@@Voyons sa lettre. LE CHEVALIER, embarrassé, à part. Oh! maladroit! Haut. Je vous la montre-rai... plus tar@d.. LE MARQUIS, à part. Décidément, ce n'est pas ma femme. Haut. Eh bien@! chevalier, au lieu de vous désespé-rer, réjouissez-vous. Deux intrigues en même temps@! Quelle chance@! LE CHEVALIER, inquiet. C'est justement ce qui m'épouvante!... Mon rendez-vous a lieu tout à l'heure ici, dans cette maison.@@@.. LE MARQUIS. @@@Alors il faut chois@ir. LE CHEVALIER. Choisir, c'est embarrassant. Elles sont toutes deux belles, toutes deux aimantes, toutes deux aimées... LE MARQUIS. Eh bien! gardez les toutes deux@@@. @@@@LE CHEVALIER. Non, non@! et plutôt que d'en venir là, j'ai-merais mieux les perdre. LE MARQUIS, se frappant le front. Ah! quelle idée!... si le hasard en déci-dait!... Ne nous fait-il pas riches ou pauvres, heureux ou malheureux, au gré de ses capri-ces? Adressez-vous à lui, chevalier, et qu'il vous dise celle qu'il faut garder. Allons, al-lons, jouez-les. La nuit vient peu à peu. LE CHEVALIER, étonné. Les jouer!@@ @@@@@@LE MARQUIS. Je ne puis pas vous proposer d'être de moitié dans la partie. LE CHEVALIER. Quoi! sur un coup de dés risquer le bon-heur de toute ma vie@! LE MARQUIS. Là, là, ne nous faites pas de ces phrases sentimentales à propos de bagatelles de cette espèce. Moi qui connais l'enjeu, je brûle de savoir ce que le hasard décidera. Tenez, che-valier, comme la main vous tremble, je joue-rai pour vous. Quelle partie! la terre pour tapis vert, la lune pour flambeaux, un louis pour dés@! LE CHEVALIER, hésitant. Marquis... LE MARQUIS. Allons, voilà qui est convenu si c'est pile, la maréchale si c'est face... la femme divine. Je @gage que le coeur vous bat. Il jette le louis . Pile! Chevalier, vous avez gagné la maréchale. Diable@! à présent je suis fâché de n'être pour rien dans la partie. LE CHEVALIER, résolument. Eh bien! puisque le hasard le veut, que@ mon coeur tout entier soit à la maréchale@! LE MARQUIS. A la bonne heure@! @@LE CHEVALIER, embarrassé. Oui... mais l'autre qui va venir... LE MARQUIS. Il faut la recevoir bravement et lui dire que@ vo@us aimez ailleurs.@@@@ LE CHEVALIER. Pauvre femme@! Elle sera désespérée@! LE MARQUIS. Ce soir, mais demain, elle se laissera con-soler... LE CHEVALIER@@@. Par moi@? LE MARQUIS. Non... par un autre. A part. Il ne doute de rien.@@ LE CHEVALIER. Ah! marquis! je n'aurai jamais le courage d'affronter sa présence.présence. LE MARQUIS. Rassurez-vous, chevalier, je la recevrai, Je me charge de tout j'ai l'habitude de ces sortes de rencontres.@@@@@@ LE CHEVALIER, troublé, à part. Il ne manquerait plus que ça. Haut. La recevoir, vous? c'est impossible@!@@ LE MARQUIS. Bah! laissez donc! L'aventure n'en sera que plus ################################ Chevalier, le ######## | la ACTE II, SCÈNE II. 11 LE CHEVALIER. Non, mille fois non... elle me l'a dit... elle me le prouve.@@.. LE MARQUIS, à part. Ah@! ça, il n'est donc pas question de la marquise@? LE CHEVALIER. Oui, oui, je suis aimé... il ne m'est plus possible d'en douter. LE MARQUIS, haut. Ah@! mon petit cousin, comme vous y allez! Une inconnue dans le passé, la maréchale dans le présent... A part. Et ma femme dans l'avenir. Haut. Peste! que@ commencement! LE CHEVALIER. Votre recette a opéré... Le rendez-vous qu'on refusait hier, on me l'accorde aujour-d'hui. Suis-je assez malheureux@! LE MARQUIS. Vous l'avez donc revue@?@@@ LE CHEVALIER.@@@@ Non. Elle m'a écrit. LE MARQUIS. @@@Voyons sa lettre. LE CHEVALIER, embarrassé, à part. Oh! maladroit! Haut. Je vous la montre-rai... plus tar@d.. LE MARQUIS, à part. Décidément, ce n'est pas ma femme. Haut. Eh bien@! chevalier, au lieu de vous désespé-rer, réjouissez-vous. Deux intrigues en même temps@! Quelle chance@! LE CHEVALIER, inquiet. C'est justement ce qui m'épouvante!... Mon rendez-vous a lieu tout à l'heure ici, dans cette maison.@@@.. LE MARQUIS. @@@Alors il faut chois@ir. LE CHEVALIER. Choisir, c'est embarrassant. Elles sont toutes deux belles, toutes deux aimantes, toutes deux aimées... LE MARQUIS. Eh bien! gardez les toutes deux@@@. @@@@LE CHEVALIER. Non, non@! et plutôt que d'en venir là, j'ai-merais mieux les perdre. LE MARQUIS, se frappant le front. Ah! quelle idée!... si le hasard en déci-dait!... Ne nous fait-il pas riches ou pauvres, heureux ou malheureux, au gré de ses capri-ces? Adressez-vous à lui, chevalier, et qu'il vous dise celle qu'il faut garder. Allons, al-lons, jouez-les. La nuit vient peu à peu. LE CHEVALIER, étonné. Les jouer!@@ @@@@@@LE MARQUIS. Je ne puis pas vous proposer d'être de moitié dans la partie. LE CHEVALIER. Quoi! sur un coup de dés risquer le bon-heur de toute ma vie@! LE MARQUIS. Là, là, ne nous faites pas de ces phrases sentimentales à propos de bagatelles de cette espèce. Moi qui connais l'enjeu, je brûle de savoir ce que le hasard décidera. Tenez, che-valier, comme la main vous tremble, je joue-rai pour vous. Quelle partie! la terre pour tapis vert, la lune pour flambeaux, un louis pour dés@! LE CHEVALIER, hésitant. Marquis... LE MARQUIS. Allons, voilà qui est convenu si c'est pile, la maréchale si c'est face... la femme divine. Je @gage que le coeur vous bat. Il jette le louis . Pile! Chevalier, vous avez gagné la maréchale. Diable@! à présent je suis fâché de n'être pour rien dans la partie. LE CHEVALIER, résolument. Eh bien! puisque le hasard le veut, que@ mon coeur tout entier soit à la maréchale@! LE MARQUIS. A la bonne heure@! @@LE CHEVALIER, embarrassé. Oui... mais l'autre qui va venir... LE MARQUIS. Il faut la recevoir bravement et lui dire que@ vo@us aimez ailleurs.@@@@ LE CHEVALIER. Pauvre femme@! Elle sera désespérée@! LE MARQUIS. Ce soir, mais demain, elle se laissera con-soler... LE CHEVALIER@@@. Par moi@? LE MARQUIS. Non... par un autre. A part. Il ne doute de rien.@@ LE CHEVALIER. Ah! marquis! je n'aurai jamais le courage d'affronter sa présence.présence. LE MARQUIS. Rassurez-vous, chevalier, je la recevrai, Je me charge de tout j'ai l'habitude de ces sortes de rencontres.@@@@@@ LE CHEVALIER, troublé, à part. Il ne manquerait plus que ça. Haut. La recevoir, vous? c'est impossible@!@@ LE MARQUIS. Bah! laissez donc! L'aventure n'en sera que plus piquante.-L h 1 l f M î i toi Le Chevalier, le Marquis- | la ACTE II, SCÈNE II. 11 LE CHEVALIER. Non, mille fois non... elle me l'a dit... elle me le prouve... LE MARQUIS, à part. Ah! ça, il n'est donc pas question de la marquise? LE CHEVALIER. Oui, oui, je suis aimé... il ne m'est plus possible d'en douter. LE MARQUIS, haut. Ah! mon petit cousin, comme vous y allez! Une inconnue dans le passé, la maréchale dans le présent... A part. Et ma femme dans l'avenir. Haut. Peste! que commencement! LE CHEVALIER. Votre recette a opéré... Le rendez-vous qu'on refusait hier, on me l'accorde aujour-d'hui. Suis-je assez malheureux! LE MARQUIS. Vous l'avez donc revue? LE CHEVALIER. Non. Elle m'a écrit. LE MARQUIS. Voyons sa lettre. LE CHEVALIER, embarrassé, à part. Oh! maladroit! Haut. Je vous la montre-rai... plus tard.. LE MARQUIS, à part. Décidément, ce n'est pas ma femme. Haut. Eh bien! chevalier, au lieu de vous désespé-rer, réjouissez-vous. Deux intrigues en même temps! Quelle chance! LE CHEVALIER, inquiet. C'est justement ce qui m'épouvante!... Mon rendez-vous a lieu tout à l'heure ici, dans cette maison... LE MARQUIS. Alors il faut choisir. LE CHEVALIER. Choisir, c'est embarrassant. Elles sont toutes deux belles, toutes deux aimantes, toutes deux aimées... LE MARQUIS. Eh bien! gardez les toutes deux. LE CHEVALIER. Non, non! et plutôt que d'en venir là, j'ai-merais mieux les perdre. LE MARQUIS, se frappant le front. Ah! quelle idée!... si le hasard en déci-dait!... Ne nous fait-il pas riches ou pauvres, heureux ou malheureux, au gré de ses capri-ces? Adressez-vous à lui, chevalier, et qu'il vous dise celle qu'il faut garder. Allons, al-lons, jouez-les. La nuit vient peu à peu. LE CHEVALIER, étonné. Les jouer! LE MARQUIS. Je ne puis pas vous proposer d'être de moitié dans la partie. LE CHEVALIER. Quoi! sur un coup de dés risquer le bon-heur de toute ma vie! LE MARQUIS. Là, là, ne nous faites pas de ces phrases sentimentales à propos de bagatelles de cette espèce. Moi qui connais l'enjeu, je brûle de savoir ce que le hasard décidera. Tenez, che-valier, comme la main vous tremble, je joue-rai pour vous. Quelle partie! la terre pour tapis vert, la lune pour flambeaux, un louis pour dés! LE CHEVALIER, hésitant. Marquis... LE MARQUIS. Allons, voilà qui est convenu si c'est pile, la maréchale si c'est face... la femme divine. Je gage que le coeur vous bat. Il jette le louis . Pile! Chevalier, vous avez gagné la maréchale. Diable! à présent je suis fâché de n'être pour rien dans la partie. LE CHEVALIER, résolument. Eh bien! puisque le hasard le veut, que mon coeur tout entier soit à la maréchale! LE MARQUIS. A la bonne heure! LE CHEVALIER, embarrassé. Oui... mais l'autre qui va venir... LE MARQUIS. Il faut la recevoir bravement et lui dire que vous aimez ailleurs. LE CHEVALIER. Pauvre femme! Elle sera désespérée! LE MARQUIS. Ce soir, mais demain, elle se laissera con-soler... LE CHEVALIER. Par moi? LE MARQUIS. Non... par un autre. A part. Il ne doute de rien. LE CHEVALIER. Ah! marquis! je n'aurai jamais le courage d'affronter sa présence.présence. LE MARQUIS. Rassurez-vous, chevalier, je la recevrai, Je me charge de tout j'ai l'habitude de ces sortes de rencontres. LE CHEVALIER, troublé, à part. Il ne manquerait plus que ça. Haut. La recevoir, vous? c'est impossible! LE MARQUIS. Bah! laissez donc! L'aventure n'en sera que plus piquante.-L h 1 l f M î i toi Le Chevalier, le Marquis- | 139 | 0.041234 | 0.180132 |
669.txt | 1,820 | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti tutionnel, mais sous l'i nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons-@titution. Eh bien, l'auteur a cru , à tort ou à raison , à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité , et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse , il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus , une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion , entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin , l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable , mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que là où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | ## trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti@tutionnel, mais sous l'i@nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons- titution. Eh bien, l'auteur a cru@, à tort ou à raison@, à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité@, et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse@, il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus@, une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion@, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin@, l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable@, mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment consti@tutionnel, mais sous l'i@nfluence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons- titution. Eh bien, l'auteur a cru@, à tort ou à raison@, à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité@, et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse@, il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus@, une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion@, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin@, l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable@, mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | 3i trument à ses desseins. L'existence d'un tel pouvoir annonce que nous ne vivons plus sous un gouverne-ment constitutionnel, mais sous l'influence provisoire d'une conspiration contre l'autorité royale et la cons- titution. Eh bien, l'auteur a cru, à tort ou à raison, à l'existence de cette conspiration dénoncée il a cru que, suivant les expressions de la circulaire, de grands services étaient rendus par le ministère aux conspirateurs il a été épouvanté de cette connivence ou de cette faiblesse. Il a attaqué les ministres et les agens de l'autorité, et les agens de la liste civile, et il a pensé qu'en signalant cette prévarication vraie ou fausse, il remplissait le devoir d'un bon citoyen il a pensé que c'était un acte de fidé-lité, je dirai plus, une haute marque de respect envers le monarque, que de l'avertir des dangers où des mi-nistres inhabiles pourraient entraîner l'Etat. Ce sont les ministres et les agens de l'autorité que l'auteur attaque, et qu'il attaque constamment. Ses ex-pressions le montrent clairement. Page 38 Il tombe, et le pacte est signé entre ses successeurs et les chefs de la fac-tion, entre le pouvoir visible et le pouvoir invisible. Plus loin, l'auteur rapporte les discours des ministres à la séance du 25 avril il rapporte séparément leurs paroles il les critique. C'est bien leur personne qu'il pourrait of-fenser si elle était inviolable, mais ce n'est pas la per-sonne de S. M. A la page 40, l'auteur s'attache encore aux mêmes ministres et à certains dépositaires de l'auto-rité il les désigne spécialement. Il est impossible de faire remonter à la personne auguste de S. M. ces désignations individuelles elles ne peuvent pas frapper ailleurs que la où l'auteur a voulu frapper. Et il est tellement con-vaincu de l'idée que les ministres seuls peuvent se plain- | 12 | 0.006623 | 0.018237 |
899.txt | 1,858 | CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. xvn On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-- truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'une intelligence singulières le visage, que la mala- | CE qu'on PEUT VOIR DANS une RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. xv@n On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-- truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'une intelligence singulières le visage, que la mala- | CE ##### PEUT VOIR DANS UNE RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. XVII On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-@@truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'un@ intelligence singulières le visage, que la mala- | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. XVII On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-@@truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'un@ intelligence singulières le visage, que la mala- | CE qu'on PEUT VOIR DANS UNE RUE. 213 trainte. Elle paraissait absorbée dans des soins d'intérieur et dominée plus que de coutume par les inquiétudes que lui causait l'état de son aïeule personne, plus que Ludovic, n'était propre à apprécier et à respecter ce sentiment. Il se retira donc de bonne heure et traversa la rue pour regagner son hôtel. Était-ce une illusion? Mais il lui sembla qu'au moment où il quittait la maison de Marguerite, une ombre se détacha d'un mur voisin et se glissa dans le corridor quelques mo-ments après qu'il en fut sorti. Cette circonstance ne le frappa point alors elle ne lui revint à l'esprit que plus tard et avec le plus douloureux commentaire. XVII On eût dit que les événements se mettaient du côté de Ludovic pour faire justice des obstacles qu'il rencontrait sur son chemin. Peu de jours après cet entretien, madame Morin essuya une crise qui devait être la dernière la paralysie s'étendit aux organes essentiels, et acheva l'oeuvre de des-truction depuis longtemps commencée. Après une semaine d'agonie paisible, l'aïeule s'éteignit dans les bras de Margue-rite et en présence de Ludovic, dont les soins ne lui man-quèrent pas durant ces pénibles moments. Il se passa alors une scène dont l'effet dut être bien vif sur les personnes intéressées. Une heure avant de mourir, la vieille femme eut un de ces retours que le ciel envoie à ceux qui s'en vont. Sa raison, obscurcie depuis plusieurs mois, se ré-veilla tout à coup, son esprit recouvra sa lucidité. Elle parut, au moins pour quelques minutes, avoir ressaisi le sens de ce qui s'était passé sous ses yeux, de ce qu'elle avait vu et entendu d'une façon purement machinale, pendant l'engour-dissement de ses facultés. Une sorte de miracle s'opéra pour elle et sur elle. L'oeil, naguères sans expression, s'anima d'une vie et d'un intelligence singulières le visage, que la mala- | 10 | 0.005339 | 0.0317 |
641.txt | 1,886 | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 223 suisse, elle marcha, éveillée, la distance de soixante-six et ensuite de quatre-vingts pas en deux fois. Pendant cet exercice, afin d'éviter une secousse à l'épine dorsale si les jambes venaient à fléchir, je soutenais la ma-lade par-dessous les bras. Le 14 et le 15, nous sortîmes, et elle fit quatre à cinq cents pas. Les 16, 17, 18, il fit un temps affreux qui la fatigua beau-coup. Elle fut très faible et très abattue, quoique très ner-veuse. Je me décidai, le 19, à la soumettre à. l'influence de la musique pendant son somnambulisme, afin de donner une violente secousse au système nerveux. D'abord, quelques accords de piano l'ébranlèrent, l'oppres-sèrent des larmes coulèrent des sanglots l'étouffèrent puis, la musique continuant sur un thème lent et religieux et devenant plus mélodieuse, les yeux de la malade s'ouvri-rent, ses mains se joignirent tout à coup, puis le corps se pencha en avant, et elle se laissa glisser du fauteuil sur les genoux en ayant l'air de prier, les yeux tournés vers le ciel. Cette jeune fille, qui ne pouvait se lever seule et qu'il fal-lait soutenir pour qu'elle se tînt sur les pieds, fut debout d'un seul bond sur l'extrémité des orteils, la tête penchée en arrière, les bras tendus vers le ciel et les yeux fixés en haut. Elle resta ainsi quelques minutes dans un état d'extase con-templative puis elle tomba sur les genoux, la face vers la terre, en s'humiliant. Tout à coup, elle se releva, et de nou-veau son visage exprima le ravissement. Je fis cesser la musique,, aussitôt son corps s'affaissa, et elle tomba éva-nouie dans mes bras. Je la posai sur un lit de repos je la fis revenir à elle par une insufflation sur le cerveau. La musique provoqua une transpiration semblable à celle que la malade avait eue pendant les deux grandes crises, et dont les résultats avaient été excellents. Au réveil, elle fut calme et forte. Les premières crises avaient disparu mais le mal se montra sous une autre forme moins redoutable, il est vrai c'étaient de petites crises de catalepsie qui apparaissaient | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 223 suisse, elle marcha, éveillée, la distance de soixante-six et ensuite de quatre-vingts pas en deux fois. Pendant cet exercice, afin d'éviter une secousse à l'épine dorsale si les jambes venaient à fléchir, je soutenais la ma-lade par-dessous les bras. Le 14 et le 15, nous sortîmes, et elle fit quatre à cinq cents pas. Les 16, 17, 18, il fit un temps affreux qui la fatigua beau-coup. Elle fut très faible et très abattue, quoique très ner-veuse. Je me décidai, le 19, à la soumettre à. l'influence de la musique pendant son somnambulisme, afin de donner une violente secousse au système nerveux. D'abord, quelques accords de piano l'ébranlèrent, l'oppres-sèrent des larmes coulèrent des sanglots l'étouffèrent puis, la musique continuant sur un thème lent et religieux et devenant plus mélodieuse, les yeux de la malade s'ouvri-rent, ses mains se joignirent tout à coup, puis le corps se pencha en avant, et elle se laissa glisser du fauteuil sur les genoux en ayant l'air de prier, les yeux tournés vers le ciel. Cette jeune fille, qui ne pouvait se lever seule et qu'il fal-lait soutenir pour qu'elle se tînt sur les pieds, fut debout d'un seul bond sur l'extrémité des orteils, la tête penchée en arrière, les bras tendus vers le ciel et les yeux fixés en haut. Elle resta ainsi quelques minutes dans un état d'extase con-templative puis elle tomba sur les genoux, la face vers la terre, en s'humiliant. Tout à coup, elle se releva, et de nou-veau son visage exprima le ravissement. Je fis cesser la musique,, aussitôt son corps s'affaissa, et elle tomba éva-nouie dans mes bras. Je la posai sur un lit de repos je la fis revenir à elle par une insufflation sur le cerveau. La musique provoqua une transpiration semblable à celle que la malade avait eue pendant les deux grandes crises, et dont les résultats avaient été excellents. Au réveil, elle fut calme et forte. Les premières crises avaient disparu mais le mal se montra sous une autre forme moins redoutable, il est vrai c'étaient de petites crises de catalepsie qui apparaissaient | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 223 suisse, elle marcha, éveillée, la distance de soixante-six et ensuite de quatre-vingts pas en deux fois. Pendant cet exercice, afin d'éviter une secousse à l'épine dorsale si les jambes venaient à fléchir, je soutenais la ma-lade par-dessous les bras. Le 14 et le 15, nous sortîmes, et elle fit quatre à cinq cents pas. Les 16, 17, 18, il fit un temps affreux qui la fatigua beau-coup. Elle fut très faible et très abattue, quoique très ner-veuse. Je me décidai, le 19, à la soumettre à@ l'influence de la musique pendant son somnambulisme, afin de donner une violente secousse au système nerveux. D'abord, quelques accords de piano l'ébranlèrent, l'oppres-sèrent des larmes coulèrent des sanglots l'étouffèrent puis, la musique continuant sur un thème lent et religieux et devenant plus mélodieuse, les yeux de la malade s'ouvri-rent, ses mains se joignirent tout à coup, puis le corps se pencha en avant, et elle se laissa glisser du fauteuil sur les genoux en ayant l'air de prier, les yeux tournés vers le ciel. Cette jeune fille, qui ne pouvait se lever seule et qu'il fal-lait soutenir pour qu'elle se tînt sur les pieds, fut debout d'un seul bond sur l'extrémité des orteils, la tête penchée en arrière, les bras tendus vers le ciel et les yeux fixés en haut. Elle resta ainsi quelques minutes dans un état d'extase con-templative puis elle tomba sur les genoux, la face vers la terre, en s'humiliant. Tout à coup, elle se releva, et de nou-veau son visage exprima le ravissement. Je fis cesser la musiqueue aussitôt son corps s'affaissa, et elle tomba éva-nouie dans mes bras. Je la posai sur un lit de repos je la fis revenir à elle par une insufflation sur le cerveau. La musique provoqua une transpiration semblable à celle que la malade avait eue pendant les deux grandes crises, et dont les résultats avaient été excellents. Au réveil, elle fut calme et forte. Les premières crises avaient disparu mais le mal se montra sous une autre forme moins redoutable, il est vrai c'étaient de petites crises de catalepsie qui apparaissaient | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 223 suisse, elle marcha, éveillée, la distance de soixante-six et ensuite de quatre-vingts pas en deux fois. Pendant cet exercice, afin d'éviter une secousse à l'épine dorsale si les jambes venaient à fléchir, je soutenais la ma-lade par-dessous les bras. Le 14 et le 15, nous sortîmes, et elle fit quatre à cinq cents pas. Les 16, 17, 18, il fit un temps affreux qui la fatigua beau-coup. Elle fut très faible et très abattue, quoique très ner-veuse. Je me décidai, le 19, à la soumettre à@ l'influence de la musique pendant son somnambulisme, afin de donner une violente secousse au système nerveux. D'abord, quelques accords de piano l'ébranlèrent, l'oppres-sèrent des larmes coulèrent des sanglots l'étouffèrent puis, la musique continuant sur un thème lent et religieux et devenant plus mélodieuse, les yeux de la malade s'ouvri-rent, ses mains se joignirent tout à coup, puis le corps se pencha en avant, et elle se laissa glisser du fauteuil sur les genoux en ayant l'air de prier, les yeux tournés vers le ciel. Cette jeune fille, qui ne pouvait se lever seule et qu'il fal-lait soutenir pour qu'elle se tînt sur les pieds, fut debout d'un seul bond sur l'extrémité des orteils, la tête penchée en arrière, les bras tendus vers le ciel et les yeux fixés en haut. Elle resta ainsi quelques minutes dans un état d'extase con-templative puis elle tomba sur les genoux, la face vers la terre, en s'humiliant. Tout à coup, elle se releva, et de nou-veau son visage exprima le ravissement. Je fis cesser la musiqueue aussitôt son corps s'affaissa, et elle tomba éva-nouie dans mes bras. Je la posai sur un lit de repos je la fis revenir à elle par une insufflation sur le cerveau. La musique provoqua une transpiration semblable à celle que la malade avait eue pendant les deux grandes crises, et dont les résultats avaient été excellents. Au réveil, elle fut calme et forte. Les premières crises avaient disparu mais le mal se montra sous une autre forme moins redoutable, il est vrai c'étaient de petites crises de catalepsie qui apparaissaient | THÉRAPEUTIQUE ET PRATIQUE DU MAGNÉTISME 223 suisse, elle marcha, éveillée, la distance de soixante-six et ensuite de quatre-vingts pas en deux fois. Pendant cet exercice, afin d'éviter une secousse à l'épine dorsale si les jambes venaient à fléchir, je soutenais la ma-lade par-dessous les bras. Le 14 et le 15, nous sortîmes, et elle fit quatre à cinq cents pas. Les 16, 17, 18, il fit un temps affreux qui la fatigua beau-coup. Elle fut très faible et très abattue, quoique très ner-veuse. Je me décidai, le 19, à la soumettre à l'influence de la musique pendant son somnambulisme, afin de donner une violente secousse au système nerveux. D'abord, quelques accords de piano l'ébranlèrent, l'oppres-sèrent des larmes coulèrent des sanglots l'étouffèrent puis, la musique continuant sur un thème lent et religieux et devenant plus mélodieuse, les yeux de la malade s'ouvri-rent, ses mains se joignirent tout à coup, puis le corps se pencha en avant, et elle se laissa glisser du fauteuil sur les genoux en ayant l'air de prier, les yeux tournés vers le ciel. Cette jeune fille, qui ne pouvait se lever seule et qu'il fal-lait soutenir pour qu'elle se tînt sur les pieds, fut debout d'un seul bond sur l'extrémité des orteils, la tête penchée en arrière, les bras tendus vers le ciel et les yeux fixés en haut. Elle resta ainsi quelques minutes dans un état d'extase con-templative puis elle tomba sur les genoux, la face vers la terre, en s'humiliant. Tout à coup, elle se releva, et de nou-veau son visage exprima le ravissement. Je fis cesser la musiqueue aussitôt son corps s'affaissa, et elle tomba éva-nouie dans mes bras. Je la posai sur un lit de repos je la fis revenir à elle par une insufflation sur le cerveau. La musique provoqua une transpiration semblable à celle que la malade avait eue pendant les deux grandes crises, et dont les résultats avaient été excellents. Au réveil, elle fut calme et forte. Les premières crises avaient disparu mais le mal se montra sous une autre forme moins redoutable, il est vrai c'étaient de petites crises de catalepsie qui apparaissaient | 3 | 0.001437 | 0.012438 |
127.txt | 1,821 | 79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le litre du Bailleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et envers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY I est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le 1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOUBCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en i8i5, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur | 79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le litre du Bailleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et en@vers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY I est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le @@@1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOUBCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en i8i5, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur | ########## prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le titre du Railleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et en vers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY 1 est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le 79 1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOURCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en 1815, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur | 79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le titre du Railleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et en vers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY 1 est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le 79 1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOURCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en 1815, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur | 79 mémoire prodigieuse lui fournissait tous les termes de comparaison dont il pouvait avoir besoin. Les belles lettres étaient le seul délassement qu'il se pro-curât, la lecture de nos meilleurs écrivains et le culte des Muses fesaient ses délices. Son goût exquis embrassait tout ce qui est aimable, s'attachait à tout ce qui est beau. Une possédait pas seulement le grec et le latin, l'anglais et l'es-pagnol , mais il était familier avec la littérature de ces lan-gues. Il a laissé des plaidoyers qui auraient pu lui faire un nom au barreau. Il a fait plusieurs pièces de théâtre une entre autres , sous le titre du Railleur, qui ne serait pas indigne de la représentation c'est une comédie à ca-ractère, en cinq actes et en vers, où le sujet est traité d'une manière large et avec une parfaite entente des passions et du jeu de la scène. Son éloge de FOURCROY 1 est écrit d'abondance et l'expression d'une ame sensible ' en faisant celui de ROLLIN 2 ,il a voulu, me disait-il, payer une dette du coeur tous ceux qui jouissent des lumières de l'instruction, doivent un tribut à celui qui employa sa vie entière à poser des bases solides à la meilleure éducation de la jeunesse. On trouve encore de lui quelques articles de botanique et de physiologie végétale dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle 3 , dans le 79 1 Broch. in-4°. Paris, 1811. Ce discours devait être pro-noncé à l'Athénée des arts de Paris, dont FOURCROY fut un des fondateurs. 2 Je possède ce discours inédit, qu'il écrivit en 1815, alors qu'il fut nommé conseiller de l'Université. 3 Le plus remarquable de tous est celui sur les fruits , tom. XII, pag. 285-305, dans lequel il propose plusieurs questions importantes à résoudre sur l'époque précise de la récolte des fruits, sur les moyens de les conserver, sur | 10 | 0.005571 | 0.029155 |
133.txt | 1,864 | -32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger. | -32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de celte société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poètes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, @@2 @@@@OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger. | ####### siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de cette société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poëtes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, -32 - 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger. | -32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de cette société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poëtes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, -32 - 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger. | -32 -Le siècle était encore aux doux loisirs de la pa-resse enivrée chantée par La Fare, 1 et Chau-lieu 2 , à cette tendre philosophie inaugurée par Chapelle et Bachaumont qui célébrait l'amour, l'âme de l'univers, la rose dans le coeur du bouquet. Puissant et premier génie Par qui tout fut animé, Toi qui maintiens l'harmonie Du monde par toi formé ! Amour, d'un trait de ta flamme Pénètre aujourd'hui mon âme, Et fais couler dans mes sens Le feu dont brûla Catulle, Et qui du jeune Tibulle Forma les tendres accents. Cet hymne éternel à l'amour peint l'esprit de cette société pleine d'ivresses qu'avait préparée la Régence l'amour chanté par les poëtes n'est pas ce sentiment chevaleresque pur et chaste transmis par le moyen âge, mais la volupté des odes de Tibulle et d'Horace. Nectar qu'on avale à longs traits, Beaume que répand la nature Sur les maux qu'elle nous a faits, Maîtresse aimable d'Épicure, -32 - 2 OEuvres de La Farre. Le marquis de La Fare, d'une très-noble famille languedocienne, avait appartenu spéciale-ment à l'époque de la Régence il était capitaine des gardes de M. le duc d'Orléans. Voyez mon livre sur Madame de Para-bère. 1 L'abbé de Chaulieu était né en 1639, d'une famille fort attachée au cardinal Mazarin. Son père avait été négocia-teur considérable à l'étranger. | 8 | 0.006154 | 0.033058 |
655.txt | 1,886 | PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux là faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des' poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et' qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds etle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Sleeper, c'est ainsi qu'on me nommait. | PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux là faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des' poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et' qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds etle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Sleeper, c'est ainsi qu'on me nommait. | PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS ######################## on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux la faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des@ poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et@ qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds elle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Steeper, c'est ainsi qu'on me nommait. | PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux la faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des@ poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et@ qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds elle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Steeper, c'est ainsi qu'on me nommait. | PHÉNOMÈNES EXCEPTIONNELS 265 LAFONTAINE. 18 Ainsi on admet la fascination produite par certains oiseaux et certains reptiles tout le monde sait et croit que l'éper-vier, en planant au-dessus d'un autre oiseau, le tient paralysé à sa place, jusqu'au moment où il fond sur lui et s'en saisit. Personne n'ignore que la couleuvre, en regardant le crapaud fixement, l'attire à elle et qu'il vient, malgré lui, en sautant, jusque dans sa gueule elle exerce sur lui non seu-lement de la fascination, mais encore de l'attraction. On reconnaît à certains animaux la faculté de vivre plu-sieurs mois sans manger et sans qu'il y ait chez eux altéra-tion de la vie, telles sont les marmottes qui dorment six mois de l'année. On est convaincu qu'il existe des poissons qui possèdent une certaine quantité de fluide électrique, et qui ont la faculté de l'émettre au dehors, telles que la torpille et la gymnote. J'en ai vu une à Londres, et j'en ai moi-même éprouvé les effets. A la galerie Adélaïde se trouvait exposée une magnifique torpille de près de cinq pieds elle vivait dans un bassin qu'on lui avait construit et qui était entouré de grillage, afin que personne ne pût y toucher on la nourrissait de petits poissons. Je demandai la permission de la toucher le directeur s'empressa de satisfaire à ma demande, car il m'avait reconnu 1 . Je fus introduit dans l'espèce de cabinet où la torpille se trouvait exposée, et je la pris d'une main près de la tête et de l'autre près de la queue à l'instant j'éprouvai une com-motion tellement forte, que je fus presque renversé. Cette 1 A Londres et dans toute l'Angleterre, tout le monde me reconnaissait. J'étais le seul qui portât la barbe, comme je la porte encore. Le Times, en rendant compte de ma première séance, avait rempli une colonne de ma barbe et de mon chétif personnage, et cet article avait été repro-duit par tous les journaux de province. Aussi, dans les rues, bien des femmes se cachaient la figure en m'apercevant, d'autres se retournaient, et cela afin de ne pas être endormies par moi il y en avait quelques-unes qui me riaient franchement au nez celles-ci se moquaient de moi, et n'avaient pas peur du Steeper, c'est ainsi qu'on me nommait. | 5 | 0.002273 | 0.016706 |
480.txt | 1,871 | 14 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. parlant des esclaves. Dans son chap. 6 de la République, il méconnaît contre eux le droit naturel, et exalte cruellement la loi du plus fort mais enfin il suppose la même nature aux esclaves et aux libres. Dans son chap. 7 sur les animaux, il signale bien quelques similitudes du singe avec l'homme, mais en même temps il n'oublie pas sa supériorité, même physique. Déjà au chap. 1er il avait fait sa déclaration de philosophe et de naturaliste, en disant que l'homme domine tout par la faculté de penser, par la connais-sance du bien et du mal, de la justice et du droit, par son aptitude à créer des règles de discipline pour vivre en société D. Pline, à son tour, relève les quelques ressemblances du sipge avec l'homme, mais c'est après avoir mis l'homme, dans son fameux livre VII, à une hauteur où il domine le monde par la supériorité de ses facultés. Il montre l'homme resplendissant par le génie de Socrate, de Platon, de César, de Cicéron, etc.., Il a fallu descendre jusqu'à Lamark, Voltaire, Bory de Saint-Vincent, pour rencontrer des contradicteurs à cette légitime possession d'heureuses et utiles croyances. L'unité de l'espèce humaine est attaquée aujourd'hui avec plus de vio-lence que de sincérité et on comprend l'attitude d'un grand nombre de savants qui refusent de prendre au sérieux cette boutade matérialiste. Mais il est de la destinée de notre siècle d'avoir à y compter avec les erreurs les plus imprévues et les plus osées contre le sens commun, dans le champ de la science comme dans celui de la politique. Les titres de noblesse de l'humanité ne sont pas seulement suspectés, ils sont foulés aux pieds. Entrons donc dans un débat auquel il est douloureux de prendre part, et voyons ce que désirent la nature, la science et le sens commun. Définition de l'espèce. L'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus de parents communs par une succession ininterrompue de familles. Au sein de l'espèce se forme la variété. Quand la variété devient héréditaire, elle constitue la race. La race est donc l'ensemble des individus semblables appartenant à une même espèce, ayant reçu et transmettant par voie de génération les carac-tères d'une variété primitive. Les idées fondamentales de cette définition de l'espèce et de la race se trouvent confirmées par les plus grands noms de la science de l'histoire naturelle. La nature, dit Buffon, a imprimé à l'espèce certains caractères inalté-rables. L'espèce est une succession constante d'individus semblables et qui se reproduisent. L'empreinte de chaque espèce est un type dont les princi-paux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents, quoique les touches accessoires varient ou puissent varier. La transformation des espèces est impossible 1 . Cuvier définit l'espèce La collection de tous les corps organisés, nés les uns des autres ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent, autant qu'ils se ressemblent entre eux s . 1 Cité dans le Monde primitif, p. 184. a Philotophia botan., p. 99. 1770. | 14 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. parlant des esclaves. Dans son chap. 6 de la République, il méconnaît contre eux le droit naturel, et exalte cruellement la loi du plus fort mais enfin il suppose la même nature aux esclaves et aux libres. Dans son chap. 7 sur les animaux, il signale bien quelques similitudes du singe avec l'homme, mais en même temps il n'oublie pas sa supériorité, même physique. Déjà au chap. 1er il avait fait sa déclaration de philosophe et de naturaliste, en disant que l'homme domine tout par la faculté de penser, par la connais-sance du bien et du mal, de la justice et du droit, par son aptitude à créer des règles de discipline pour vivre en société D. Pline, à son tour, relève les quelques ressemblances du sipge avec l'homme, mais c'est après avoir mis l'homme, dans son fameux livre VII, à une hauteur où il domine le monde par la supériorité de ses facultés. Il montre l'homme resplendissant par le génie de Socrate, de Platon, de César, de Cicéron, etc.., Il a fallu descendre jusqu'à Lamark, Voltaire, Bory de Saint-Vincent, pour rencontrer des contradicteurs à cette légitime possession d'heureuses et utiles croyances. L'unité de l'espèce humaine est attaquée aujourd'hui avec plus de vio-lence que de sincérité et on comprend l'attitude d'un grand nombre de savants qui refusent de prendre au sérieux cette boutade matérialiste. Mais il est de la destinée de notre siècle d'avoir à y compter avec les erreurs les plus imprévues et les plus osées contre le sens commun, dans le champ de la science comme dans celui de la politique. Les titres de noblesse de l'humanité ne sont pas seulement suspectés, ils sont foulés aux pieds. Entrons donc dans un débat auquel il est douloureux de prendre part, et voyons ce que désirent la nature, la science et le sens commun. Définition de l'espèce. @L'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus de parents communs par une succession ininterrompue de familles. Au sein de l'espèce se forme la variété. Quand la variété devient héréditaire, elle constitue la race. La race est donc l'ensemble des individus semblables appartenant à une même espèce, ayant reçu et transmettant par voie de génération les carac-tères d'une variété primitive. Les idées fondamentales de cette définition de l'espèce et de la race se trouvent confirmées par les plus grands noms de la science de l'histoire naturelle. La nature, dit Buffon, a imprimé à l'espèce certains caractères inalté-rables. L'espèce est une succession constante d'individus semblables et qui se reproduisent. L'empreinte de chaque espèce est un type dont les princi-paux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents, quoique les touches accessoires varient ou puissent varier. La transformation des espèces est impossible 1 . Cuvier définit l'espèce La collection de tous les corps organisés, nés les uns des autres ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent, autant qu'ils se ressemblent entre eux s . 1 Cité dans le Monde primitif, p. 184. a Philotophia botan., p. 99. 1770. | 14 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. parlant des esclaves. Dans son chap. 6 de la République, il méconnaît contre eux le droit naturel, et exalte cruellement la loi du plus fort mais enfin il suppose la même nature aux esclaves et aux libres. Dans son chap. 7 sur les animaux, il signale bien quelques similitudes du singe avec l'homme, mais en même temps il n'oublie pas sa supériorité, même physique. Déjà au chap. 1er il avait fait sa déclaration de philosophe et de naturaliste, en disant que l'homme domine tout par la faculté de penser, par la connais-sance du bien et du mal, de la justice et du droit, par son aptitude à créer des règles de discipline pour vivre en société @. Pline, à son tour, relève les quelques ressemblances du singe avec l'homme, mais c'est après avoir mis l'homme, dans son fameux livre VII, à une hauteur où il domine le monde par la supériorité de ses facultés. Il montre l'homme resplendissant par le génie de Socrate, de Platon, de César, de Cicéron, etc... Il a fallu descendre jusqu'à Lamark, Voltaire, Bory de Saint-Vincent, pour rencontrer des contradicteurs à cette légitime possession d'heureuses et utiles croyances. L'unité de l'espèce humaine est attaquée aujourd'hui avec plus de vio-lence que de sincérité et on comprend l'attitude d'un grand nombre de savants qui refusent de prendre au sérieux cette boutade matérialiste. Mais il est de la destinée de notre siècle d'avoir à y compter avec les erreurs les plus imprévues et les plus osées contre le sens commun, dans le champ de la science comme dans celui de la politique. Les titres de noblesse de l'humanité ne sont pas seulement suspectés, ils sont foulés aux pieds. Entrons donc dans un débat auquel il est douloureux de prendre part, et voyons ce que désirent la nature, la science et le sens commun. Définition de l'espèce. -L'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus de parents communs par une succession ininterrompue de familles. Au sein de l'espèce se forme la variété. Quand la variété devient héréditaire, elle constitue la race. La race est donc l'ensemble des individus semblables appartenant à une même espèce, ayant reçu et transmettant par voie de génération les carac-tères d'une variété primitive. Les idées fondamentales de cette définition de l'espèce et de la race se trouvent confirmées par les plus grands noms de la science de l'histoire naturelle. La nature, dit Buffon, a imprimé à l'espèce certains caractères inalté-rables. L'espèce est une succession constante d'individus semblables et qui se reproduisent. L'empreinte de chaque espèce est un type dont les princi-paux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents, quoique les touches accessoires varient ou puissent varier. La transformation des espèces est impossible 1 . Cuvier définit l'espèce La collection de tous les corps organisés, nés les uns des autres ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent, autant qu'ils se ressemblent entre eux 2 . 1 Cité dans le Monde primitif, p. 184. 2 Philosophia botan., p. 99. 1770. | 14 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. parlant des esclaves. Dans son chap. 6 de la République, il méconnaît contre eux le droit naturel, et exalte cruellement la loi du plus fort mais enfin il suppose la même nature aux esclaves et aux libres. Dans son chap. 7 sur les animaux, il signale bien quelques similitudes du singe avec l'homme, mais en même temps il n'oublie pas sa supériorité, même physique. Déjà au chap. 1er il avait fait sa déclaration de philosophe et de naturaliste, en disant que l'homme domine tout par la faculté de penser, par la connais-sance du bien et du mal, de la justice et du droit, par son aptitude à créer des règles de discipline pour vivre en société @. Pline, à son tour, relève les quelques ressemblances du singe avec l'homme, mais c'est après avoir mis l'homme, dans son fameux livre VII, à une hauteur où il domine le monde par la supériorité de ses facultés. Il montre l'homme resplendissant par le génie de Socrate, de Platon, de César, de Cicéron, etc... Il a fallu descendre jusqu'à Lamark, Voltaire, Bory de Saint-Vincent, pour rencontrer des contradicteurs à cette légitime possession d'heureuses et utiles croyances. L'unité de l'espèce humaine est attaquée aujourd'hui avec plus de vio-lence que de sincérité et on comprend l'attitude d'un grand nombre de savants qui refusent de prendre au sérieux cette boutade matérialiste. Mais il est de la destinée de notre siècle d'avoir à y compter avec les erreurs les plus imprévues et les plus osées contre le sens commun, dans le champ de la science comme dans celui de la politique. Les titres de noblesse de l'humanité ne sont pas seulement suspectés, ils sont foulés aux pieds. Entrons donc dans un débat auquel il est douloureux de prendre part, et voyons ce que désirent la nature, la science et le sens commun. Définition de l'espèce. -L'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus de parents communs par une succession ininterrompue de familles. Au sein de l'espèce se forme la variété. Quand la variété devient héréditaire, elle constitue la race. La race est donc l'ensemble des individus semblables appartenant à une même espèce, ayant reçu et transmettant par voie de génération les carac-tères d'une variété primitive. Les idées fondamentales de cette définition de l'espèce et de la race se trouvent confirmées par les plus grands noms de la science de l'histoire naturelle. La nature, dit Buffon, a imprimé à l'espèce certains caractères inalté-rables. L'espèce est une succession constante d'individus semblables et qui se reproduisent. L'empreinte de chaque espèce est un type dont les princi-paux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents, quoique les touches accessoires varient ou puissent varier. La transformation des espèces est impossible 1 . Cuvier définit l'espèce La collection de tous les corps organisés, nés les uns des autres ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent, autant qu'ils se ressemblent entre eux 2 . 1 Cité dans le Monde primitif, p. 184. 2 Philosophia botan., p. 99. 1770. | 14 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. parlant des esclaves. Dans son chap. 6 de la République, il méconnaît contre eux le droit naturel, et exalte cruellement la loi du plus fort mais enfin il suppose la même nature aux esclaves et aux libres. Dans son chap. 7 sur les animaux, il signale bien quelques similitudes du singe avec l'homme, mais en même temps il n'oublie pas sa supériorité, même physique. Déjà au chap. 1er il avait fait sa déclaration de philosophe et de naturaliste, en disant que l'homme domine tout par la faculté de penser, par la connais-sance du bien et du mal, de la justice et du droit, par son aptitude à créer des règles de discipline pour vivre en société . Pline, à son tour, relève les quelques ressemblances du singe avec l'homme, mais c'est après avoir mis l'homme, dans son fameux livre VII, à une hauteur où il domine le monde par la supériorité de ses facultés. Il montre l'homme resplendissant par le génie de Socrate, de Platon, de César, de Cicéron, etc... Il a fallu descendre jusqu'à Lamark, Voltaire, Bory de Saint-Vincent, pour rencontrer des contradicteurs à cette légitime possession d'heureuses et utiles croyances. L'unité de l'espèce humaine est attaquée aujourd'hui avec plus de vio-lence que de sincérité et on comprend l'attitude d'un grand nombre de savants qui refusent de prendre au sérieux cette boutade matérialiste. Mais il est de la destinée de notre siècle d'avoir à y compter avec les erreurs les plus imprévues et les plus osées contre le sens commun, dans le champ de la science comme dans celui de la politique. Les titres de noblesse de l'humanité ne sont pas seulement suspectés, ils sont foulés aux pieds. Entrons donc dans un débat auquel il est douloureux de prendre part, et voyons ce que désirent la nature, la science et le sens commun. Définition de l'espèce. -L'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus de parents communs par une succession ininterrompue de familles. Au sein de l'espèce se forme la variété. Quand la variété devient héréditaire, elle constitue la race. La race est donc l'ensemble des individus semblables appartenant à une même espèce, ayant reçu et transmettant par voie de génération les carac-tères d'une variété primitive. Les idées fondamentales de cette définition de l'espèce et de la race se trouvent confirmées par les plus grands noms de la science de l'histoire naturelle. La nature, dit Buffon, a imprimé à l'espèce certains caractères inalté-rables. L'espèce est une succession constante d'individus semblables et qui se reproduisent. L'empreinte de chaque espèce est un type dont les princi-paux traits sont gravés en caractères ineffaçables et permanents, quoique les touches accessoires varient ou puissent varier. La transformation des espèces est impossible 1 . Cuvier définit l'espèce La collection de tous les corps organisés, nés les uns des autres ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent, autant qu'ils se ressemblent entre eux 2 . 1 Cité dans le Monde primitif, p. 184. 2 Philosophia botan., p. 99. 1770. | 7 | 0.002277 | 0.015762 |
319.txt | 1,820 | SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens. | SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux , donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité@ son savoir , sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met-@tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui m n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor-@ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur , je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire i . a Ce fut elle qui traça , d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon-ument très-@i Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre , c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudisscmens. | SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens. | SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux@, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir@, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui@@ n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur@, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 .@@ Ce fut elle qui traça@, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais mon@ument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre@, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens. | SUR MADAME ROLAND. XXVII celui d'un ministre factieux. Sa femme, qui par ses talens donna plus d'éclat à ses travaux, donnait aussi, non pas plus de fermeté, mais plus de chaleur à ses résolutions. Roland, sans moi, dit-elle dans ses Mémoires, n'eût point été moins bon administrateur son activité, son savoir, sont bien à lui comme sa probité mais avec moi il a produit plus de sensation, parce que je met- tais dans ses écrits ce mélange de force et de douceur, d'autorité de la raison et de charme du sentiment qui n'appartiennent peut-être qu'à une femme sensible, douée d'une tête saine. Je faisais avec délice ces mor- ceaux que je jugeais devoir être utiles, et j'y trouvais plus de plaisir que si j'en eusse été connue pour l'auteur. Je suis avide de bonheur, je l'attache au bien que je fais, et n'ai pas même besoin de gloire 1 . Ce fut elle qui traça, d'un seul trait, la lettre fameuse que Roland fit remettre à Louis XVI avis sévère, mais éclairé, suivant les uns audacieuse remontrance, triste et funeste prophétie suivant les autres mais monument très- 1 Madame Roland n'ambitionna jamais la célébrité attachée aux lettres. Elle a écrit dans les derniers temps de sa vie, pour servir sa cause, bien plus que pour faire briller ses talens. Dès l'âge de dix-sept ans, elle avait composé plusieurs morceaux on en trouvera des frag-mens cités en note dans cette édition. Ce sont, pour la plupart, des essais de morale ou de philosophie. Une circonstance qu'il ne faut pas omettre, c'est qu'elle avait écrit un sermon sur l'amour du prochain, et un discours sur cette question Comment l'éducation des femmes pourrait contribuer à rendre les hommes meilleurs. En parlant de ces essais, dans ses Mémoires, elle n'y attache pas plus d'importance qu'ils ne lui avaient coûté de peine, et son style doit peut-être à l'ab-sence de toute prétention littéraire, cette marche vive, naturelle et libre, qu'aurait gênée la contrainte de l'imitation ou le désir d'obtenir des applaudissemens. | 17 | 0.008543 | 0.033679 |
443.txt | 1,829 | XYlij INSTRUCTIONS même n'exprime qu'une idée, étant divisé, en exprime deux. Comme, par exemple, le mot platane, qui, en parlant, peut signifier plat-âne , le mot merveille, qui pent signifier mer-veilie et le mot malheureux, qui peut signifier mal-heureux, etc. Ces combinaisons cap-tieuses de la langue induiront quelquefois en erreur les eufans mais par la même raison elles pourront leur ap-prendre à mieux. distinguer les mots par les idées. Ainsi, lorsque les enfans trouvtnt un calembourg, laissez-les libres d'en faire un mot ou deux à leur fantaisie pourvu que ces mots, ensemble ou séparément, soient réellement des mots, c'est-à-dire qu'ils expriment quelque idée mais vous aurez toujours sei!J de leur faire apercevoir le contre sens de la phrase , s'il y en avait un. Par exemple, si, en parlant d'une jambe cassée , on disait Il est malheu-reux que cela soit arrivé, et que l'enfant en épelant cette phrase voulût trouver deux mots dans le seul mot malheureux, on lui ferait sentir combien ces deux idées, c'est-à-dire mal et heureux, sont déplacées à propos d'une jambe cassée. 4° Loisque les eufans comme il arrive dans plusieurs éducations particulières connaissent, quoique par rou-tine, quelque langue étrangère , on pourrait en tirer parti pour leur faciliter l'exercice d'épeler les mots daus leur propre langue, et pour les corriger des fatales qu'ils pour-raient faire en les épelant. On les obligera, lorsqu ils se trnmpepl, de rendre la phrase de leur langue par une traduction littérale de la langue étrangère. Par exemple, si vous leur demandez combien de mots se trouvent dans cette phrase Il s'en charge, et que l'enfant vous réponde qu'il y en a trois au lieu de quatre , faites-lui voir qu'il s'est trompé, d'abord par l'analyse des gestes dont nous avons assez démontré l'utililé, et qui lui peindra aux yeux les quatre idées ensuite faites-lui traduire littérale-meut la phrase en italien, s'il connaît cette langue et par ce moyen il ne manquera pas de distinguer les quatre mots et les quatre idées quLia composent. En traduisant Il s'en çfrargii par ces m- u , ligli, se, ne, incaricaj | XYlij INSTRUCTIONS même n'exprime qu'une idée, étant divisé, en exprime deux. Comme, par exemple, le mot platane, qui, en parlant, peut signifier plat-âne , le mot merveille, qui pent signifier mer-veilie et le mot malheureux, qui peut signifier mal-heureux, etc. Ces combinaisons cap-tieuses de la langue induiront quelquefois en erreur les eufans mais par la même raison elles pourront leur ap-prendre à mieux. distinguer les mots par les idées. Ainsi, lorsque les enfans trouvtnt un calembourg, laissez-les libres d'en faire un mot ou deux à leur fantaisie pourvu que ces mots, ensemble ou séparément, soient réellement des mots, c'est-à-dire qu'ils expriment quelque idée mais vous aurez toujours sei!J de leur faire apercevoir le contre sens de la phrase , s'il y en avait un. Par exemple, si, en parlant d'une jambe cassée , on disait Il est malheu-reux que cela soit arrivé, et que l'enfant en épelant cette phrase voulût trouver deux mots dans le seul mot malheureux, on lui ferait sentir combien ces deux idées, c'est-à-dire mal et heureux, sont déplacées à propos d'une jambe cassée. 4° Loisque les eufans comme il arrive dans plusieurs éducations particulières connaissent, quoique par rou-tine, quelque langue étrangère , on pourrait en tirer parti pour leur faciliter l'exercice d'épeler les mots daus leur propre langue, et pour les corriger des fatales qu'ils pour-raient faire en les épelant. On les obligera, lorsqu ils se trnmpepl, de rendre la phrase de leur langue par une traduction littérale de la langue étrangère. Par exemple, si vous leur demandez combien de mots se trouvent dans cette phrase Il s'en charge, et que l'enfant vous réponde qu'il y en a trois au lieu de quatre , faites-lui voir qu'il s'est trompé, d'abord par l'analyse des gestes dont nous avons assez démontré l'utililé, et qui lui peindra aux yeux les quatre idées ensuite faites-lui traduire littérale-meut la phrase en italien, s'il connaît cette langue et par ce moyen il ne manquera pas de distinguer les quatre mots et les quatre idées qu@Lia composent. En traduisant Il s'en çfrargii par ces m- u , ligli, se, ne, incaricaj | ##### INSTRUCTIONS même n'exprime qu'une idée, étant divisé, en exprime deux. Comme, par exemple, le mot platane, qui, en parlant, peut signifier plat-âne@, le mot merveille, qui peut signifier mer-veille et le mot malheureux, qui peut signifier mal-heureux, etc. Ces combinaisons cap-tieuses de la langue induiront quelquefois en erreur les enfans mais par la même raison elles pourront leur ap-prendre à mieux@ distinguer les mots par les idées. Ainsi, lorsque les enfans trouvent un calembourg, laissez-les libres d'en faire un mot ou deux à leur fantaisie pourvu que ces mots, ensemble ou séparément, soient réellement des mots, c'est-à-dire qu'ils expriment quelque idée mais vous aurez toujours sei@n de leur faire apercevoir le contre sens de la phrase@, s'il y en avait un. Par exemple, si, en parlant d'une jambe cassée@, on disait Il est malheu-reux que cela soit arrivé, et que l'enfant en épelant cette phrase voulût trouver deux mots dans le seul mot malheureux, on lui ferait sentir combien ces deux idées, c'est-à-dire mal et heureux, sont déplacées à propos d'une jambe cassée. 4° Lorsque les enfans comme il arrive dans plusieurs éducations particulières connaissent, quoique par rou-tine, quelque langue étrangère@, on pourrait en tirer parti pour leur faciliter l'exercice d'épeler les mots dans leur propre langue, et pour les corriger des fa@utes qu'ils pour-raient faire en les épelant. On les obligera, lorsqu'ils se trompent, de rendre la phrase de leur langue par une traduction littérale de la langue étrangère. Par exemple, si vous leur demandez combien de mots se trouvent dans cette phrase Il s'en charge, et que l'enfant vous réponde qu'il y en a trois au lieu de quatre@, faites-lui voir qu'il s'est trompé, d'abord par l'analyse des gestes dont nous avons assez démontré l'utilité, et qui lui peindra aux yeux les quatre idées ensuite faites-lui traduire littérale-ment la phrase en italien, s'il connaît cette langue et par ce moyen il ne manquera pas de distinguer les quatre mots et les quatre idées qui la composent. En traduisant Il s'en @charg@e par ces m@ @@, @Egli, se, ne, ######### | XYlij INSTRUCTIONS même n'exprime qu'une idée, étant divisé, en exprime deux. Comme, par exemple, le mot platane, qui, en parlant, peut signifier plat-âne@, le mot merveille, qui peut signifier mer-veille et le mot malheureux, qui peut signifier mal-heureux, etc. Ces combinaisons cap-tieuses de la langue induiront quelquefois en erreur les enfans mais par la même raison elles pourront leur ap-prendre à mieux@ distinguer les mots par les idées. Ainsi, lorsque les enfans trouvent un calembourg, laissez-les libres d'en faire un mot ou deux à leur fantaisie pourvu que ces mots, ensemble ou séparément, soient réellement des mots, c'est-à-dire qu'ils expriment quelque idée mais vous aurez toujours sei@n de leur faire apercevoir le contre sens de la phrase@, s'il y en avait un. Par exemple, si, en parlant d'une jambe cassée@, on disait Il est malheu-reux que cela soit arrivé, et que l'enfant en épelant cette phrase voulût trouver deux mots dans le seul mot malheureux, on lui ferait sentir combien ces deux idées, c'est-à-dire mal et heureux, sont déplacées à propos d'une jambe cassée. 4° Lorsque les enfans comme il arrive dans plusieurs éducations particulières connaissent, quoique par rou-tine, quelque langue étrangère@, on pourrait en tirer parti pour leur faciliter l'exercice d'épeler les mots dans leur propre langue, et pour les corriger des fa@utes qu'ils pour-raient faire en les épelant. On les obligera, lorsqu'ils se trompent, de rendre la phrase de leur langue par une traduction littérale de la langue étrangère. Par exemple, si vous leur demandez combien de mots se trouvent dans cette phrase Il s'en charge, et que l'enfant vous réponde qu'il y en a trois au lieu de quatre@, faites-lui voir qu'il s'est trompé, d'abord par l'analyse des gestes dont nous avons assez démontré l'utilité, et qui lui peindra aux yeux les quatre idées ensuite faites-lui traduire littérale-ment la phrase en italien, s'il connaît cette langue et par ce moyen il ne manquera pas de distinguer les quatre mots et les quatre idées qui la composent. En traduisant Il s'en @charg@e par ces m@ @@, @Egli, se, ne, incaricaj | XYlij INSTRUCTIONS même n'exprime qu'une idée, étant divisé, en exprime deux. Comme, par exemple, le mot platane, qui, en parlant, peut signifier plat-âne, le mot merveille, qui peut signifier mer-veille et le mot malheureux, qui peut signifier mal-heureux, etc. Ces combinaisons cap-tieuses de la langue induiront quelquefois en erreur les enfans mais par la même raison elles pourront leur ap-prendre à mieux distinguer les mots par les idées. Ainsi, lorsque les enfans trouvent un calembourg, laissez-les libres d'en faire un mot ou deux à leur fantaisie pourvu que ces mots, ensemble ou séparément, soient réellement des mots, c'est-à-dire qu'ils expriment quelque idée mais vous aurez toujours sein de leur faire apercevoir le contre sens de la phrase, s'il y en avait un. Par exemple, si, en parlant d'une jambe cassée, on disait Il est malheu-reux que cela soit arrivé, et que l'enfant en épelant cette phrase voulût trouver deux mots dans le seul mot malheureux, on lui ferait sentir combien ces deux idées, c'est-à-dire mal et heureux, sont déplacées à propos d'une jambe cassée. 4° Lorsque les enfans comme il arrive dans plusieurs éducations particulières connaissent, quoique par rou-tine, quelque langue étrangère, on pourrait en tirer parti pour leur faciliter l'exercice d'épeler les mots dans leur propre langue, et pour les corriger des fautes qu'ils pour-raient faire en les épelant. On les obligera, lorsqu'ils se trompent, de rendre la phrase de leur langue par une traduction littérale de la langue étrangère. Par exemple, si vous leur demandez combien de mots se trouvent dans cette phrase Il s'en charge, et que l'enfant vous réponde qu'il y en a trois au lieu de quatre, faites-lui voir qu'il s'est trompé, d'abord par l'analyse des gestes dont nous avons assez démontré l'utilité, et qui lui peindra aux yeux les quatre idées ensuite faites-lui traduire littérale-ment la phrase en italien, s'il connaît cette langue et par ce moyen il ne manquera pas de distinguer les quatre mots et les quatre idées qui la composent. En traduisant Il s'en charge par ces m , Egli, se, ne, incaricaj | 37 | 0.017544 | 0.089974 |
331.txt | 1,820 | ET PIÈCES OFFICIELLES. 401 1. 26 Cette nouvelle parvient dans Paris , et elle y parvient dans toute sa vérité. L'Assemblée nationale ouvre sa séance , et le président dit Il nous vient d'être assuré que deux citoyens Il venaient d'être victimes de leur zele au Champ-de, pour avoirdit à une troupe ameutée qu'il fallaitse conformer àlaloi ils ontété pendussur-le-champ. M. R ,gna ii St.-Jean-d'Angély enchérit encore, et dit q,-.e ce sont Ietl es nationaux qui ont réclamé l'exécution de la loi aussitôt on décrète que M. le président et M. le maire s'assureront de la vérité des faits pour prendre des mesurer rigoureuses , si elle est constatée tel!e. Deux réflexions la première, qu'il est bien singulier que M. Duport, qui présidait l'Assemblée na-tionale, et M. Regnaud, aient été les seuls dans l'erreur sur ce fait extraordinaire laseconde, que l' Assemblée nationale, qui vient d'envoyer des commissaires dans toutes les parties de l'empire, n'ait pas pris la peine d'en envoyer deux au Champ de la Fédération. Vers midi, les citoyens commencent à arriver en foule à l'autel de la patrie on attend avec impatience !es commis-saires de la société des amis de la constitution,. pOl!r entpn-dre de nouveau lecture de la pétition et la signer chacun brûlait du désir d'y apposer son nom. Il élait entré vers onze heures de forts détachemens, avec du canon mais comme ils n'y étaient venus que par rapport à l'assassinat du matin, ils se retirèrent vers une heure. C'est alors que parut un en-voyé des Jacobins, qui vint annoncer que la pétition qui avait été lue la veille ne pouvait plus servir le dimanche que cette pétition supposait que l'Assemblée n'avait pat pro-noncé sur le sort de Louis, mais que l' Assemblé ayant im-plicitement décrété son innocence ou son inviolabilité rla s la séance de samedi soir, la société allait s'occuper d'une nouvelle rédaction, qu'elle présenterait incessamment à la signature. Un particulier propose d'envoyer sur-le-cbamp une députation aux amis de la constitution , pour les prier de rédiger de suite son adresse , et de la renvoyer aussitot, | ET PIÈCES OFFICIELLES. 401 1. 26 Cette nouvelle parvient dans Paris , et elle y parvient dans toute sa vérité. L'Assemblée nationale ouvre sa séance , et le président dit Il nous vient d'être assuré que deux citoyens Il venaient d'être victimes de leur zele au Champ-de@@@@@, pour avoir@dit à une troupe ameutée qu'il fallait@se conformer à@la@loi ils ont@été pendus@sur-le-champ. M. R ,gna@@ ii St.-Jean-d'Angély enchérit encore, et dit q,-.e ce sont Ietl @@@@es nationaux qui ont réclamé l'exécution de la loi aussitôt on décrète que M. le président et M. le maire s'assureront de la vérité des faits pour prendre des mesurer rigoureuses , si elle est constatée tel!e. Deux réflexions la première, qu'il est bien singulier que M. Duport, qui présidait l'Assemblée na-tionale, et M. Regnaud, aient été les seuls dans l'erreur sur ce fait extraordinaire la@seconde, que l' Assemblée nationale, qui vient d'envoyer des commissaires dans toutes les parties de l'empire, n'ait pas pris la peine d'en envoyer deux au Champ de la Fédération. Vers midi, les citoyens commencent à arriver en foule à l'autel de la patrie on attend avec impatience !es commis-saires de la société des amis de la constitution,. pOl!r entpn-dre de nouveau lecture de la pétition et la signer chacun brûlait du désir d'y apposer son nom. Il élait entré vers onze heures de forts détachemens, avec du canon mais comme ils n'y étaient venus que par rapport à l'assassinat du matin, ils se retirèrent vers une heure. C'est alors que parut un en-voyé des Jacobins, qui vint annoncer que la pétition qui avait été lue la veille ne pouvait plus servir le dimanche que cette pétition supposait que l'Assemblée n'avait pat pro-noncé sur le sort de Louis, mais que l' Assemblé ayant im-plicitement décrété son innocence ou son inviolabilité rla s la séance de samedi soir, la société allait s'occuper d'une nouvelle rédaction, qu'elle présenterait incessamment à la signature. Un particulier propose d'envoyer sur-le-cbamp une députation aux amis de la constitution , pour les prier de rédiger de suite son adresse , et de la renvoyer aussitot, | ET PIÈCES OFFICIELLES. 40@@1@@@@ Cette nouvelle parvient dans Paris , et elle y parvient dans toute sa vérité. L'Assemblée nationale ouvre sa séance@, et le président dit Il nous vient d'être assuré que deux citoyens@@@ venaient d'être victimes de leur zèle au Champ-de Mers, pour avoir dit à une troupe ameutée qu'il fallait se conformer à la loi ils ont été pendus sur-le-champ. M. R@egnaud de St.-Jean-d'Angély enchérit encore, et dit q@@ue ce sont deux gardes nationaux qui ont réclamé l'exécution de la loi aussitôt ou décrète que M. le président et M. le maire s'assureront de la vérité des faits pour prendre des mesures vigoureuses@, si elle est constatée telle. Deux réflexions la première, qu'il est bien singulier que M. Duport, qui président l'Assemblée na-tionale, et M. Regnaud, aient été les seuls dans l'erreur sur ce fait extraordinaire la seconde, que l'@Assemblée nationale, qui vient d'envoyer des commissaires dans toutes les parties de l'empire, n'ait pas pris la peine d'en envoyer deux au Champ de la Fédération. Vers midi, les citoyens commencent à arriver en foule à l'autel de la patrie on attend avec impatience les commis-saires de la société des amis de la constitution,@ po@ur enten-dre de nouveau lecture de la pétition et la signer chacun brûlait du désir d'y apposer son nom. Il était entré vers onze heures de forts détachemens, avec du canon mais comme ils n'y étaient venus que par rapport à l'assassinat du matin, ils se retirèrent vers une heure. C'est alors que parut un en-voyé des Jacobins, qui vint annoncer que la pétition qui avait été lue la veille ne pouvait plus servir le dimanche que cette pétition supposait que l'Assemblée n'avait pas pro-noncé sur le sort de Louis, mais que l'@Assemblé ayant im-plicitement décrété son innocence ou son inviolabilité @dans la séance de samedi soir, la société allait s'occuper d'une nouvelle rédaction, qu'elle présenterait incessamment à la signature. Un particulier propose d'envoyer sur-le-champ une députation aux amis de la constitution@, pour les prier de rédiger de suite son adresse@, et de la renvoyer aussitôt, | ET PIÈCES OFFICIELLES. 40@@1@@@@ Cette nouvelle parvient dans Paris , et elle y parvient dans toute sa vérité. L'Assemblée nationale ouvre sa séance@, et le président dit Il nous vient d'être assuré que deux citoyens@@@ venaient d'être victimes de leur zèle au Champ-de Mers, pour avoir dit à une troupe ameutée qu'il fallait se conformer à la loi ils ont été pendus sur-le-champ. M. R@egnaud de St.-Jean-d'Angély enchérit encore, et dit q@@ue ce sont deux gardes nationaux qui ont réclamé l'exécution de la loi aussitôt ou décrète que M. le président et M. le maire s'assureront de la vérité des faits pour prendre des mesures vigoureuses@, si elle est constatée telle. Deux réflexions la première, qu'il est bien singulier que M. Duport, qui président l'Assemblée na-tionale, et M. Regnaud, aient été les seuls dans l'erreur sur ce fait extraordinaire la seconde, que l'@Assemblée nationale, qui vient d'envoyer des commissaires dans toutes les parties de l'empire, n'ait pas pris la peine d'en envoyer deux au Champ de la Fédération. Vers midi, les citoyens commencent à arriver en foule à l'autel de la patrie on attend avec impatience les commis-saires de la société des amis de la constitution,@ po@ur enten-dre de nouveau lecture de la pétition et la signer chacun brûlait du désir d'y apposer son nom. Il était entré vers onze heures de forts détachemens, avec du canon mais comme ils n'y étaient venus que par rapport à l'assassinat du matin, ils se retirèrent vers une heure. C'est alors que parut un en-voyé des Jacobins, qui vint annoncer que la pétition qui avait été lue la veille ne pouvait plus servir le dimanche que cette pétition supposait que l'Assemblée n'avait pas pro-noncé sur le sort de Louis, mais que l'@Assemblé ayant im-plicitement décrété son innocence ou son inviolabilité @dans la séance de samedi soir, la société allait s'occuper d'une nouvelle rédaction, qu'elle présenterait incessamment à la signature. Un particulier propose d'envoyer sur-le-champ une députation aux amis de la constitution@, pour les prier de rédiger de suite son adresse@, et de la renvoyer aussitôt, | ET PIÈCES OFFICIELLES. 401 Cette nouvelle parvient dans Paris , et elle y parvient dans toute sa vérité. L'Assemblée nationale ouvre sa séance, et le président dit Il nous vient d'être assuré que deux citoyens venaient d'être victimes de leur zèle au Champ-de Mers, pour avoir dit à une troupe ameutée qu'il fallait se conformer à la loi ils ont été pendus sur-le-champ. M. Regnaud de St.-Jean-d'Angély enchérit encore, et dit que ce sont deux gardes nationaux qui ont réclamé l'exécution de la loi aussitôt ou décrète que M. le président et M. le maire s'assureront de la vérité des faits pour prendre des mesures vigoureuses, si elle est constatée telle. Deux réflexions la première, qu'il est bien singulier que M. Duport, qui président l'Assemblée na-tionale, et M. Regnaud, aient été les seuls dans l'erreur sur ce fait extraordinaire la seconde, que l'Assemblée nationale, qui vient d'envoyer des commissaires dans toutes les parties de l'empire, n'ait pas pris la peine d'en envoyer deux au Champ de la Fédération. Vers midi, les citoyens commencent à arriver en foule à l'autel de la patrie on attend avec impatience les commis-saires de la société des amis de la constitution, pour enten-dre de nouveau lecture de la pétition et la signer chacun brûlait du désir d'y apposer son nom. Il était entré vers onze heures de forts détachemens, avec du canon mais comme ils n'y étaient venus que par rapport à l'assassinat du matin, ils se retirèrent vers une heure. C'est alors que parut un en-voyé des Jacobins, qui vint annoncer que la pétition qui avait été lue la veille ne pouvait plus servir le dimanche que cette pétition supposait que l'Assemblée n'avait pas pro-noncé sur le sort de Louis, mais que l'Assemblé ayant im-plicitement décrété son innocence ou son inviolabilité dans la séance de samedi soir, la société allait s'occuper d'une nouvelle rédaction, qu'elle présenterait incessamment à la signature. Un particulier propose d'envoyer sur-le-champ une députation aux amis de la constitution, pour les prier de rédiger de suite son adresse, et de la renvoyer aussitôt, | 63 | 0.030201 | 0.18883 |
330.txt | 1,820 | 400 ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES pas sonnées que déjà l'autel de la patrie était couvert d'une foule d'inconnus. Deux hommes, dont l'un invalide, avec une jambe de bois, s'étaient glissés sous les planches de l'autel de la patrie l'un d'eux faisait des trous avec une vrille une femme sent l'instrument sous son pied , fait un cri on accourt, on arrache une planche, on pénètre dans la cavité, et l'on en lire ces deux hommes. Que fai-saient-ils? quel était leur dessein ? Voilà ce qu'on se de-mande, voilà ce qu'on veut connaître. Le peuple les con-duit chez le commissaire de la section du Gros-Caillou interrogés pourquoi ils s'étaient introduits furtivement sous l'autel de la patrie , quelles étaient leurs intentions , et pourquoi ils s'étaient munis de vivres pour plus de vingt? quatre heures, ils ont répondu de manière à faire croire qu'une curiosité lubrique était le seul motif qui les eùt fait agir. Sur ce dire, le commissaire, au lieu de s'assurer d'eux prudemment, les remet en liberté. On allait les con-duire vers un magistrat plus judicieux mais des scéléraa les arrachent à ceux qui les tenaient les deux malheu-reux sont renversés déjà un d'eux est poignardé de plu-sieurs coups de couteau l'autre est attaché au réverbère la corde casse, il retombe encore vivant, et sa tête, plutôt sciée que coupée, est mise au bout d'une pique par un jeune homme de quatorze ans. Le coeur se soulève au récitde pa reil 1 es atrocités. Ah! sans doute les acteurs de cette scène horrible sont des brigands infâmes, des monstres dignes du dernier Supplice. Mais qu'on se garde bien de les confondre avec le peuple. Le vrai peuple n'est point féroce, il est avare du 6ang, et ne verse que celui des tyrans le vrai peuple , c'était ceux qui voulaient remettre les présumés coupables sous le glaive de la loi les brigands seuls les ont assassinés. Toujours est-il que cette barbare exécution ne se fit point au Champ-de-Mars qu'elle se fit au Gros-Caillou qu'elle se ..fit par autres que ceux qui avaient été les témoins du fla-grant délit. | 400 ÉCLAIRCISSEMEN@S HISTORIQUES pas sonnées que déjà l'autel de la patrie était couvert d'une foule d'inconnus. Deux hommes, dont l'un invalide, avec une jambe de bois, s'étaient glissés sous les planches de l'autel de la patrie l'un d'eux faisait des trous avec une vrille une femme sent l'instrument sous son pied , fait un cri on accourt, on arrache une planche, on pénètre dans la cavité, et l'on en lire ces deux hommes. Que fai-saient-ils? quel était leur dessein ? Voilà ce qu'on se de-mande, voilà ce qu'on veut connaître. Le peuple les con-duit chez le commissaire de la section du Gros-Caillou interrogés pourquoi ils s'étaient introduits furtivement sous l'autel de la patrie , quelles étaient leurs intentions , et pourquoi ils s'étaient munis de vivres pour plus de vingt? quatre heures, ils ont répondu de manière à faire croire qu'une curiosité lubrique était le seul motif qui les eùt fait agir. Sur ce dire, le commissaire, au lieu de s'assurer d'eux prudemment, les remet en liberté. On allait les con-duire vers un magistrat plus judicieux mais des scéléra@a les arrachent à ceux qui les tenaient les deux malheu-reux sont renversés déjà un d'eux est poignardé de plu-sieurs coups de couteau l'autre est attaché au réverbère la corde casse, il retombe encore vivant, et sa tête, plutôt sciée que coupée, est mise au bout d'une pique par un jeune homme de quatorze ans. Le coeur se soulève au récit@de pa reil 1 es atrocités. Ah! sans doute les acteurs de cette scène horrible sont des brigands infâmes, des monstres dignes du dernier Supplice. Mais qu'on se garde bien de les confondre avec le peuple. Le vrai peuple n'est point féroce, il est avare du 6ang, et ne verse que celui des tyrans le vrai peuple , c'était ceux qui voulaient remettre les présumés coupables sous le glaive de la loi les brigands seuls les ont assassinés. Toujours est-il que cette barbare exécution ne se fit point au Champ-de-Mars qu'elle se fit au Gros-Caillou qu'elle se ..fit par autres que ceux qui avaient été les témoins du fla-grant délit. | 400 ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES pas sonnées que déjà l'autel de la patrie était couvert d'une foule d'inconnus. Deux hommes, dont l'un invalide, avec une jambe de bois, s'étaient glissés sous les planches de l'autel de la patrie l'un d'eux faisait des trous avec une vrille une femme sent l'instrument sous son pied@, fait un cri on accourt, on arrache une planche, on pénètre dans la cavité, et l'on en tire ces deux hommes. Que fai-saient-ils? quel était leur dessein@? Voilà ce qu'on se de-mande, voilà ce qu'on veut connaître. Le peuple les con-duit chez le commissaire de la section du Gros-Caillou interrogés pourquoi ils s'étaient introduits furtivement sous l'autel de la patrie@, quelles étaient leurs intentions@, et pourquoi ils s'étaient munis de vivres pour plus de vingt@-quatre heures, ils ont répondu de manière à faire croire qu'une curiosité lubrique était le seul motif qui les eût fait agir. Sur ce dire, le commissaire, au lieu de s'assurer d'eux prudemment, les remet en liberté. On allait les con-duire vers un magistrat plus judicieux mais des scélérats les arrachent à ceux qui les tenaient les deux malheu-reux sont renversés déjà un d'eux est poignardé de plu-sieurs coups de couteau l'autre est attaché au réverbère la corde casse, il retombe encore vivant, et sa tête, plutôt sciée que coupée, est mise au bout d'une pique par un jeune homme de quatorze ans. Le coeur se soulève au récit de pa@reil@@les atrocités. Ah! sans doute les acteurs de cette scène horrible sont des brigands infâmes, des monstres dignes du dernier supplice. Mais qu'on se garde bien de les confondre avec le peuple. Le vrai peuple n'est point féroce, il est avare du sang, et ne verse que celui des tyrans le vrai peuple@, c'était ceux qui voulaient remettre les présumés coupables sous le glaive de la loi les brigands seuls les ont assassinés. Toujours est-il que cette barbare exécution ne se fit point au Champ-de-Mars qu'elle se fit au Gros-Caillou qu'elle se @@fit par autres que ceux qui avaient été les témoins du fla-grant délit. | 400 ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES pas sonnées que déjà l'autel de la patrie était couvert d'une foule d'inconnus. Deux hommes, dont l'un invalide, avec une jambe de bois, s'étaient glissés sous les planches de l'autel de la patrie l'un d'eux faisait des trous avec une vrille une femme sent l'instrument sous son pied@, fait un cri on accourt, on arrache une planche, on pénètre dans la cavité, et l'on en tire ces deux hommes. Que fai-saient-ils? quel était leur dessein@? Voilà ce qu'on se de-mande, voilà ce qu'on veut connaître. Le peuple les con-duit chez le commissaire de la section du Gros-Caillou interrogés pourquoi ils s'étaient introduits furtivement sous l'autel de la patrie@, quelles étaient leurs intentions@, et pourquoi ils s'étaient munis de vivres pour plus de vingt@-quatre heures, ils ont répondu de manière à faire croire qu'une curiosité lubrique était le seul motif qui les eût fait agir. Sur ce dire, le commissaire, au lieu de s'assurer d'eux prudemment, les remet en liberté. On allait les con-duire vers un magistrat plus judicieux mais des scélérats les arrachent à ceux qui les tenaient les deux malheu-reux sont renversés déjà un d'eux est poignardé de plu-sieurs coups de couteau l'autre est attaché au réverbère la corde casse, il retombe encore vivant, et sa tête, plutôt sciée que coupée, est mise au bout d'une pique par un jeune homme de quatorze ans. Le coeur se soulève au récit de pa@reil@@les atrocités. Ah! sans doute les acteurs de cette scène horrible sont des brigands infâmes, des monstres dignes du dernier supplice. Mais qu'on se garde bien de les confondre avec le peuple. Le vrai peuple n'est point féroce, il est avare du sang, et ne verse que celui des tyrans le vrai peuple@, c'était ceux qui voulaient remettre les présumés coupables sous le glaive de la loi les brigands seuls les ont assassinés. Toujours est-il que cette barbare exécution ne se fit point au Champ-de-Mars qu'elle se fit au Gros-Caillou qu'elle se @@fit par autres que ceux qui avaient été les témoins du fla-grant délit. | 400 ÉCLAIRCISSEMENTS HISTORIQUES pas sonnées que déjà l'autel de la patrie était couvert d'une foule d'inconnus. Deux hommes, dont l'un invalide, avec une jambe de bois, s'étaient glissés sous les planches de l'autel de la patrie l'un d'eux faisait des trous avec une vrille une femme sent l'instrument sous son pied, fait un cri on accourt, on arrache une planche, on pénètre dans la cavité, et l'on en tire ces deux hommes. Que fai-saient-ils? quel était leur dessein? Voilà ce qu'on se de-mande, voilà ce qu'on veut connaître. Le peuple les con-duit chez le commissaire de la section du Gros-Caillou interrogés pourquoi ils s'étaient introduits furtivement sous l'autel de la patrie, quelles étaient leurs intentions, et pourquoi ils s'étaient munis de vivres pour plus de vingt-quatre heures, ils ont répondu de manière à faire croire qu'une curiosité lubrique était le seul motif qui les eût fait agir. Sur ce dire, le commissaire, au lieu de s'assurer d'eux prudemment, les remet en liberté. On allait les con-duire vers un magistrat plus judicieux mais des scélérats les arrachent à ceux qui les tenaient les deux malheu-reux sont renversés déjà un d'eux est poignardé de plu-sieurs coups de couteau l'autre est attaché au réverbère la corde casse, il retombe encore vivant, et sa tête, plutôt sciée que coupée, est mise au bout d'une pique par un jeune homme de quatorze ans. Le coeur se soulève au récit de pareilles atrocités. Ah! sans doute les acteurs de cette scène horrible sont des brigands infâmes, des monstres dignes du dernier supplice. Mais qu'on se garde bien de les confondre avec le peuple. Le vrai peuple n'est point féroce, il est avare du sang, et ne verse que celui des tyrans le vrai peuple, c'était ceux qui voulaient remettre les présumés coupables sous le glaive de la loi les brigands seuls les ont assassinés. Toujours est-il que cette barbare exécution ne se fit point au Champ-de-Mars qu'elle se fit au Gros-Caillou qu'elle se fit par autres que ceux qui avaient été les témoins du fla-grant délit. | 21 | 0.01033 | 0.047872 |
324.txt | 1,820 | SUR MADAME ROLAND. XXXV c Ce fut là , dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie j quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore dès massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami , elle entreprit d'écrire ses Mémoires là , que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie , elle embellit des plus doux souvenirs , elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce , appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là , que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique , elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là , enfin , que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers , elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit , fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher , au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui | SUR MADAME ROLAND. XXXV c Ce fut là , dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie j quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore dès massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami , elle entreprit d'écrire ses Mémoires là , que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie , elle embellit des plus doux souvenirs , elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce , appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là , que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique , elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là , enfin , que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers , elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit , fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher , au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui | SUR MADAME ROLAND. XXXV@@ Ce fut là@, dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie @@quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore des massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami@, elle entreprit d'écrire ses Mémoires là@, que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie@, elle embellit des plus doux souvenirs@, elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce@, appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là@, que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique@, elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là@, enfin@, que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers@, elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit@, fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher@, au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui | SUR MADAME ROLAND. XXXV@@ Ce fut là@, dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie @@quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore des massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami@, elle entreprit d'écrire ses Mémoires là@, que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie@, elle embellit des plus doux souvenirs@, elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce@, appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là@, que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique@, elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là@, enfin@, que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers@, elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit@, fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher@, au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui | SUR MADAME ROLAND. XXXV Ce fut là, dans les prisons de l'Abbaye et de Sainte-Pélagie quand, par respect pour l'égalité, on l'enfermait dans le même bâtiment que des femmes devenues la honte de leur sexe dans ces murs tout sanglans encore des massacres de septembre quand le pouvoir des mêmes hommes faisait appréhender le retour des mêmes scènes, que, cédant aux sollicitations d'un ami, elle entreprit d'écrire ses Mémoires là, que revenant avec sérénité sur les premières époques de sa vie, elle embellit des plus doux souvenirs, elle peignit des plus fraîches couleurs les riantes années de sa jeunesse là, qu'elle recueillit dans ses Anecdotes plusieurs de ces particularités qui, par ce qu'elles ont de ridicule, d'intéressant, ou d'atroce, appartiennent à l'histoire d'une époque et la caractérisent là, que des traits d'un esprit vif, brillant, malicieux et quelquefois satirique, elle esquissa les portraits d'une foule d'hommes qui figuraient alors sur la scène du monde là, enfin, que dans ses Notices, exhalant l'indignation et les regrets d'une ame qui avait cherché la liberté et trouvé des fers, elle présenta ses amis aux éloges, et dévoua leurs oppres-seurs à la haine de ses contemporains et de l'avenir. Deux amis fidèles étaient les confidens de ses secrets, et les dépositaires de ses écrits. On arrêta l'un, et pendant sa captivité, malgré ses ordres, à son insu, les manuscrits qu'il possédait furent livrés aux flammes. L'autre, pros-crit, fugitif, sauva cependant son précieux dépôt. M. Bosc, car c'est à son amitié courageuse qu'on en doit la conservation, ne crut jamais les manuscrits qu'il avait assez en sûreté. Pour les soustraire à la surprise des vi-sites domiciliaires, à la vigilance des délateurs, il les laissa cachés huit mois dans le creux d'un rocher, au mi-lieu de la forêt de Montmorency. Madame Roland, qui | 18 | 0.00974 | 0.014663 |
442.txt | 1,829 | xvj INSTRUCTIONS fautes grossières même par ceux qui ont étudié une partie de la grammaire selon la méthode ordinaire ils confon-dent très souvent un mot avec un autre, ou d'un seul nrot ils en font deux. De pareilles fautes sont la marque la plus sûre de la confusion des idéfs. l'me paraît essentiel de songera y nieLtre quelque ordre, avant de parler d'un art qui en suppose beaucoup, tel que celui de la gram-maire. C'est pourquoi je voudrais qu'on habituât de bonne heure les enfans, ce qu'on peut faire aisément, à distin-guer presque d'eux-mêmes, naturellement et par le sim-ple bon sens, un mot d'un autre mot dans le discours qu'on les mît à portée de faire l'énumération des différens mots d'une phrase quelconque par les différentes idées que ces mots désignent qu'on les exerçât enfin pendant quelque temps à épeler pour ainsi dire les mots d'une phrase comme ils ont appris à séparer les syllabes avant de savoir lire. Voici comment on pourrait s'y prendre, à mou avis. Vous direz à l'enfant Combien de mots croyez-vous qu'on emploie pour dire JE TE VOIS? Comptez les mots. Il vous dira peut-être trois. Eh bien, quels sont-ils? Obligez-le à vous les dire séparément. JE-TE-VOIS. Si vous voyez qu'il soit embarrassé, et qu'il vous compte plus ou moins de mots qu'il n'y eu a dans la phrase, aidez son in-telligence par les yeux faites-lui trois gestes qui expri-ment les trois idées de ces trois mots Par exemple, JI geste qui indique ma personne, JE 2° geste qui peint l'action de regarder, de voir, de jeler les yeux, VOIS 3u geste qui désigne la personne a qui l'on parle, TE De même vous lui ferez épeler et compter aisément les mots d'une infinité d'autres phrases pareilles, toujours suivant les idées désignées par chaque mot et, lorsque l'idée est cachée, en la faisant sortir pour ainsi dire, et en la readant palpable par le langage d'action. Cet exer-cice, qui amuse beaucoup les enfans, parce qu'il est ac-compagné de mouvemens, et d'impressions vives, dont ils ont besoin , ne manquera pas de mettre la plus grande | xvj INSTRUCTIONS fautes grossières même par ceux qui ont étudié une partie de la grammaire selon la méthode ordinaire ils confon-dent très souvent un mot avec un autre, ou d'un seul nrot ils en font deux. De pareilles fautes sont la marque la plus sûre de la confusion des idéfs. @l'me paraît essentiel de songer@a y nieLtre quelque ordre, avant de parler d'un art qui en suppose beaucoup, tel que celui de la gram-maire. C'est pourquoi je voudrais qu'on habituât de bonne heure les enfans, ce qu'on peut faire aisément, à distin-guer presque d'eux-mêmes, naturellement et par le sim-ple bon sens, un mot d'un autre mot dans le discours qu'on les mît à portée de faire l'énumération des différens mots d'une phrase quelconque par les différentes idées que ces mots désignent qu'on les exerçât enfin pendant quelque temps à épeler pour ainsi dire les mots d'une phrase comme ils ont appris à séparer les syllabes avant de savoir lire. Voici comment on pourrait s'y prendre, à mou avis. Vous direz à l'enfant Combien de mots croyez-vous qu'on emploie pour dire JE TE VOIS@? Comptez les mots. Il vous dira peut-être trois. Eh bien, quels sont-ils@? Obligez-le à vous les dire séparément. JE-TE-VOIS. Si vous voyez qu'il soit embarrassé, et qu'il vous compte plus ou moins de mots qu'il n'y eu a dans la phrase, aidez son in-telligence par les yeux faites-lui trois gestes qui expri-ment les trois idées de ces trois mots Par exemple, JI geste qui indique ma personne, JE 2° geste qui peint l'action de regarder, de voir, de jeler les yeux, VOIS 3u geste qui désigne la personne a qui l'on parle, TE@ De même vous lui ferez épeler et compter aisément les mots d'une infinité d'autres phrases pareilles, toujours suivant les idées désignées par chaque mot et, lorsque l'idée est cachée, en la faisant sortir pour ainsi dire, et en la readant palpable par le langage d'action. Cet exer-cice, qui amuse beaucoup les enfans, parce qu'il est ac-compagné de mouvemens, et d'impressions vives, dont ils ont besoin , ne manquera pas de mettre la plus grande | xvj INSTRUCTIONS fautes grossières même par ceux qui ont étudié une partie de la grammaire selon la méthode ordinaire ils confon-dent très souvent un mot avec un autre, ou d'un seul @mot ils en font deux. De pareilles fautes sont la marque la plus sûre de la confusion des idées. Il me paraît essentiel de songer à y @mettre quelque ordre, avant de parler d'un art qui en suppose beaucoup, tel que celui de la gram-maire. C'est pourquoi je voudrais qu'on habituât de bonne heure les enfans, ce qu'on peut faire aisément, à distin-guer presque d'eux-mêmes, naturellement et par le sim-ple bon sens, un mot d'un autre mot dans le discours qu'on les mît à portée de faire l'énumération des différens mots d'une phrase quelconque par les différentes idées que ces mots désignent qu'on les exerçât enfin pendant quelque temps à épeler pour ainsi dire les mots d'une phrase comme ils ont appris à séparer les syllabes avant de savoir lire. Voici comment on pourrait s'y prendre, à mon avis. Vous direz à l'enfant Combien de mots croyez-vous qu'on emploie pour dire JE TE VOIS ? Comptez les mots. Il vous dira peut-être trois. Eh bien, quels sont-ils ? Obligez-le à vous les dire séparément. JE-TE-VOIS. Si vous voyez qu'il soit embarrassé, et qu'il vous compte plus ou moins de mots qu'il n'y en a dans la phrase, aidez son in-telligence par les yeux faites-lui trois gestes qui expri-ment les trois idées de ces trois mots Par exemple, 1° geste qui indique ma personne, JE 2° geste qui peint l'action de regarder, de voir, de jeter les yeux, VOIS 3° geste qui désigne la personne à qui l'on parle, TE. De même vous lui ferez épeler et compter aisement les mots d'une infinité d'autres phrases pareilles, toujours suivant les idées désignées par chaque mot et, lorsque l'idée est cachée, en la faisant sortir pour ainsi dire, et en la rendant palpable par le langage d'action. Cet exer-cice, qui amuse beaucoup les enfans, parce qu'il est ac-compagné de mouvemens, et d'impressions vives, dont ils ont besoin@, ne manquera pas de mettre la plus grande | xvj INSTRUCTIONS fautes grossières même par ceux qui ont étudié une partie de la grammaire selon la méthode ordinaire ils confon-dent très souvent un mot avec un autre, ou d'un seul @mot ils en font deux. De pareilles fautes sont la marque la plus sûre de la confusion des idées. Il me paraît essentiel de songer à y @mettre quelque ordre, avant de parler d'un art qui en suppose beaucoup, tel que celui de la gram-maire. C'est pourquoi je voudrais qu'on habituât de bonne heure les enfans, ce qu'on peut faire aisément, à distin-guer presque d'eux-mêmes, naturellement et par le sim-ple bon sens, un mot d'un autre mot dans le discours qu'on les mît à portée de faire l'énumération des différens mots d'une phrase quelconque par les différentes idées que ces mots désignent qu'on les exerçât enfin pendant quelque temps à épeler pour ainsi dire les mots d'une phrase comme ils ont appris à séparer les syllabes avant de savoir lire. Voici comment on pourrait s'y prendre, à mon avis. Vous direz à l'enfant Combien de mots croyez-vous qu'on emploie pour dire JE TE VOIS ? Comptez les mots. Il vous dira peut-être trois. Eh bien, quels sont-ils ? Obligez-le à vous les dire séparément. JE-TE-VOIS. Si vous voyez qu'il soit embarrassé, et qu'il vous compte plus ou moins de mots qu'il n'y en a dans la phrase, aidez son in-telligence par les yeux faites-lui trois gestes qui expri-ment les trois idées de ces trois mots Par exemple, 1° geste qui indique ma personne, JE 2° geste qui peint l'action de regarder, de voir, de jeter les yeux, VOIS 3° geste qui désigne la personne à qui l'on parle, TE. De même vous lui ferez épeler et compter aisement les mots d'une infinité d'autres phrases pareilles, toujours suivant les idées désignées par chaque mot et, lorsque l'idée est cachée, en la faisant sortir pour ainsi dire, et en la rendant palpable par le langage d'action. Cet exer-cice, qui amuse beaucoup les enfans, parce qu'il est ac-compagné de mouvemens, et d'impressions vives, dont ils ont besoin@, ne manquera pas de mettre la plus grande | xvj INSTRUCTIONS fautes grossières même par ceux qui ont étudié une partie de la grammaire selon la méthode ordinaire ils confon-dent très souvent un mot avec un autre, ou d'un seul mot ils en font deux. De pareilles fautes sont la marque la plus sûre de la confusion des idées. Il me paraît essentiel de songer à y mettre quelque ordre, avant de parler d'un art qui en suppose beaucoup, tel que celui de la gram-maire. C'est pourquoi je voudrais qu'on habituât de bonne heure les enfans, ce qu'on peut faire aisément, à distin-guer presque d'eux-mêmes, naturellement et par le sim-ple bon sens, un mot d'un autre mot dans le discours qu'on les mît à portée de faire l'énumération des différens mots d'une phrase quelconque par les différentes idées que ces mots désignent qu'on les exerçât enfin pendant quelque temps à épeler pour ainsi dire les mots d'une phrase comme ils ont appris à séparer les syllabes avant de savoir lire. Voici comment on pourrait s'y prendre, à mon avis. Vous direz à l'enfant Combien de mots croyez-vous qu'on emploie pour dire JE TE VOIS ? Comptez les mots. Il vous dira peut-être trois. Eh bien, quels sont-ils ? Obligez-le à vous les dire séparément. JE-TE-VOIS. Si vous voyez qu'il soit embarrassé, et qu'il vous compte plus ou moins de mots qu'il n'y en a dans la phrase, aidez son in-telligence par les yeux faites-lui trois gestes qui expri-ment les trois idées de ces trois mots Par exemple, 1° geste qui indique ma personne, JE 2° geste qui peint l'action de regarder, de voir, de jeter les yeux, VOIS 3° geste qui désigne la personne à qui l'on parle, TE. De même vous lui ferez épeler et compter aisement les mots d'une infinité d'autres phrases pareilles, toujours suivant les idées désignées par chaque mot et, lorsque l'idée est cachée, en la faisant sortir pour ainsi dire, et en la rendant palpable par le langage d'action. Cet exer-cice, qui amuse beaucoup les enfans, parce qu'il est ac-compagné de mouvemens, et d'impressions vives, dont ils ont besoin, ne manquera pas de mettre la plus grande | 23 | 0.011263 | 0.053299 |
495.txt | 1,871 | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres Vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. St Ion la juste remarque du docleur Rousch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. @Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimilée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement Incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est-impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. S@elon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. S@elon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 32 UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. Darwin. Celui-ci veut que tous les êtres vivants ne fassent au fond qu'une seule espèce. Contrairement à cette monstruosité scientifique, ceux qui voient dans les races humaines de vraies espèces, font fausse route dans les distinc-tions classiques admises généralement. Selon la juste remarque du docteur Reusch, les transformistes ne peuvent être nos adversaires qu'en tombant dans une contradiction, eux qui veulent que même les singes entrent dans notre espèce. Voilà comment toujours la vérité, abandonnant les excentricités des extrêmes, se trouve dans les sages milieux. VII. -Preuves de l'unité de l'espèce dans la différence des races. PREMIÈRE PREUVE. Le signe le plus certain que des individus de race différente sont de la même espèce, c'est que les alliances de familles ont lieu et que les enfants sont féconds, et que cette fécondité est illimitée. Or, l'expérience est faite elle est faite avec toutes les races et cette expérience demeurera comme un argument sans réplique. Nous sommes en sécurité. La base actuelle de la science naturelle est assez solide pour n'être pas ébranlée et comme nous l'avons vu déjà, cette fécondité augmente entre races différentes. DEUXIÈME PREUVE. La seconde preuve ressort de l'impossibilité d'établir une ligne de dé-marcation entre les différentes races. Elles sont toutes reliées entre elles par des transitions insensibles. Aussi, il n'est pas étonnant que les naturalistes ne soient pas d'accord dans leur classification des races. Il n'y a pas de ligne précise, il n'y a pas même possibilité d'une ligne de démarcation fondée sur la nature, et qui soit incontestable pour séparer et distinguer les races. Qui peut dire dans les intervalles où finit le nègre et où commence l'éthiopien où finit l'éthiopien et où commence le cauca-sique car l'éthiopien est un terme moyen. Il n'y a dans chaque centre qu'un groupe restreint qui ait le type le plus développé de sa race, et encore dans ces groupes il y a des variétés qui ont des tendances vers les autres races. Toutes les races humaines sont un cercle complet de variétés se tenant sans interruption, par des transitions insensibles. Mais toutes ces variétés, ces nuances, ce plan légèrement incliné, qui relient toutes les races, s'arrêtent tout à coup pour laisser un vide, un intervalle marqué entre l'homme et les animaux les plus parfaits au-dessous de lui. Ce que nous disons ici est si vrai et si incontestable, qu'un des plus savants naturalistes, Joseph Muller, affirme qu'il est impossible d'établir une classification tout à fait exacte des races humaines. Les signes caractéristiques indiqués par les savants ne sont ni assez constants, ni assez précis on ne connaît point de principe scientifique pris dans la nature des choses, qui nous permette de distinguer les races, comme il en existe un pour les espèces. Blumenbach a établi cinq races, mais on ne doit les considérer que comme des termes extrêmes autrement on tombe dans l'arbitraire. Jamais on ne pourra dé-terminer si les Tatares et les Finnois appartiennent à la race mongole ou | 10 | 0.003238 | 0.018018 |
481.txt | 1,871 | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 15 Selon Linnée, voici l'espèce a Species sunt quot diversas formas ab initio produxit infinitum Ens quse formae secundum generationis inditas leges produxere plures res sibi semper similes . M. de Candolle dit que l'espèce est la collection de tous les individus qui se ressemblent entre eux plus qu'ils ne ressemblent à d'autres, qui peuvent, par une fécondation réciproque, produire des individus fertiles, et qui se reproduisent par la génération, de telle sorte qu'on peut, par ana-logie , les supposer tous sortis originairement d'un seul individu . Pour Blainville, l'espèce est l'individu répété dans le temps et l'espace D. Pour M. Quatrefages, l'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus ou peuvent descendre d'un couple primitif unique , par une succession ininterrompue de fa-milles . M. Chevreul ne s'exprime pas d'une autre manière. L'espèce, dit Jean Muller, est une forme vivante qui reparaît avec cer-tains caractères inaliénables dans la génération, et qui est constamment re-produite par la génération d'individus semblables . Selon Vogt, a appartiennent à une seule et même espèce, d'après l'état actuel de la science naturelle, tous les individus qui naissent de parents sem-blables, et qui eux-mêmes, ou dans leurs descendants, redeviennent sem-blables à leurs ancêtres 1 . On pourrait multiplier les définitions semblables, prises chez les natura-listes les plus en renom, et qui professent d'ailleurs les opinions les plus variées en matière de philosophie. Il suit de là que la marque la plus positive et la plus fondamentale, la plus exclusive de l'espèce, est la fécondité continue, et ce principe s'applique aux plantes, aux animaux, comme à l'homme. L'épreuve de cette marque n'a sans doute pu s'appliquer universellement, soit dans le règne végétal, soit dans le règne animal, car il faudrait un temps infini mais on juge plusieurs espèces à ce point de vue par analogie. Or, pour les différentes races humaines, l'expérience est sans réplique. Toutes les races humaines unies ensemble sont fécondes. Il y a plus la fécondité augmente, au lieu de diminuer, entre les races différentes. Les degrés prohibés dans la parenté établie par l'Eglise pour les unions conjugales reposent, on ne peut en douter, sur cette sorte de considération, comme sur celle de la fraternité humaine. Il est une autre loi de la nature qui confirme la précédente D'après Buffon, Cuvier et un grand nombre de savants distingués qui ont marché sur leurs traces, les croisements entre espèces différentes sont 1° difficiles 2° quand ils peuvent avoir lieu, ils sont presque toujours sté-riles 3° quand ils sont féconds, le produit est généralement infécond, et, en définitive, il n'arrive jamais à une génération éloignée et si quelquefois le produit reste fécond, comme entre le bouc et le mouton, il y a prompte-ment retour à une des deux espèces, et le musmon, qui est l'hybride de ces animaux, a complètement disparu. L'homme peut multiplier les races, V. La Bible et la nature, par le docteur fiensch, p. 433. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 15 Selon Linnée, voici l'espèce a Species sunt quot diversas formas ab initio produxit infinitum Ens quse formae secundum generationis inditas leges produxere plures res sibi semper similes . M. de Candolle dit que l'espèce est la collection de tous les individus qui se ressemblent entre eux plus qu'ils ne ressemblent à d'autres, qui peuvent, par une fécondation réciproque, produire des individus fertiles, et qui se reproduisent par la génération, de telle sorte qu'on peut, par ana-logie , les supposer tous sortis originairement d'un seul individu . Pour Blainville, l'espèce est l'individu répété dans le temps et l'espace D. Pour M. Quatrefages, l'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus ou peuvent descendre d'un couple primitif unique , par une succession ininterrompue de fa-milles . M. Chevreul ne s'exprime pas d'une autre manière. L'espèce, dit Jean Muller, est une forme vivante qui reparaît avec cer-tains caractères inaliénables dans la génération, et qui est constamment re-produite par la génération d'individus semblables . Selon Vogt, a appartiennent à une seule et même espèce, d'après l'état actuel de la science naturelle, tous les individus qui naissent de parents sem-blables, et qui eux-mêmes, ou dans leurs descendants, redeviennent sem-blables à leurs ancêtres 1 . On pourrait multiplier les définitions semblables, prises chez les natura-listes les plus en renom, et qui professent d'ailleurs les opinions les plus variées en matière de philosophie. Il suit de là que la marque la plus positive et la plus fondamentale, la plus exclusive de l'espèce, est la fécondité continue, et ce principe s'applique aux plantes, aux animaux, comme à l'homme. L'épreuve de cette marque n'a sans doute pu s'appliquer universellement, soit dans le règne végétal, soit dans le règne animal, car il faudrait un temps infini mais on juge plusieurs espèces à ce point de vue par analogie. Or, pour les différentes races humaines, l'expérience est sans réplique. Toutes les races humaines unies ensemble sont fécondes. Il y a plus la fécondité augmente, au lieu de diminuer, entre les races différentes. Les degrés prohibés dans la parenté établie par l'Eglise pour les unions conjugales reposent, on ne peut en douter, sur cette sorte de considération, comme sur celle de la fraternité humaine. Il est une autre loi de la nature qui confirme la précédente D'après Buffon, Cuvier et un grand nombre de savants distingués qui ont marché sur leurs traces, les croisements entre espèces différentes sont 1° difficiles 2° quand ils peuvent avoir lieu, ils sont presque toujours sté-riles 3° quand ils sont féconds, le produit est généralement infécond, et, en définitive, il n'arrive jamais à une génération éloignée et si quelquefois le produit reste fécond, comme entre le bouc et le mouton, il y a prompte-ment retour à une des deux espèces, et le musmon, qui est l'hybride de @@ces@ animaux, a complètement disparu. L'homme peut multiplier les races, @@V. La Bible et la nature, par le docteur fiensch, p. 433. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 15 Selon Linnée, voici l'espèce @@Species sunt quot diversas formas ab initio produxit infinitum Ens quae formae secundum generationis inditas leges produxere plures res sibi semper similes . M. de Candolle dit que l'espèce est la collection de tous les individus qui se ressemblent entre eux plus qu'ils ne ressemblent à d'autres, qui peuvent, par une fécondation réciproque, produire des individus fertiles, et qui se reproduisent par la génération, de telle sorte qu'on peut, par ana-logie@, les supposer tous sortis originairement d'un seul individu . Pour Blainville, l'espèce est l'individu répété dans le temps et l'espace @. Pour M. Quatrefages, l'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus ou peuvent descendre d'un couple primitif unique@, par une succession ininterrompue de fa-milles . M. Chevreul ne s'exprime pas d'une autre manière. L'espèce, dit Jean Muller, est une forme vivante qui reparaît avec cer-tains caractères inaliénables dans la génération, et qui est constamment re-produite par la génération d'individus semblables . Selon Vogt,@@ appartiennent à une seule et même espèce, d'après l'état actuel de la science naturelle, tous les individus qui naissent de parents sem-blables, et qui eux-mêmes, ou dans leurs descendants, redeviennent sem-blables à leurs ancêtres@1 . On pourrait multiplier les définitions semblables, prises chez les natura-listes les plus en renom, et qui professent d'ailleurs les opinions les plus variées en matière de philosophie. Il suit de là que la marque la plus positive et la plus fondamentale, la plus exclusive de l'espèce, est la fécondité continue, et ce principe s'applique aux plantes, aux animaux, comme à l'homme. L'épreuve de cette marque n'a sans doute pu s'appliquer universellement, soit dans le règne végétal, soit dans le règne animal, car il faudrait un temps infini mais on juge plusieurs espèces à ce point de vue par analogie. Or, pour les différentes races humaines, l'expérience est sans réplique. Toutes les races humaines unies ensemble sont fécondes. Il y a plus la fécondité augmente, au lieu de diminuer, entre les races différentes. Les degrés prohibés dans la parenté établie par l'Eglise pour les unions conjugales reposent, on ne peut en douter, sur cette sorte de considération, comme sur celle de la fraternité humaine. Il est une autre loi de la nature qui confirme la précédente D'après Buffon, Cuvier et un grand nombre de savants distingués qui ont marché sur leurs traces, les croisements entre espèces différentes sont 1° difficiles 2° quand ils peuvent avoir lieu, ils sont presque toujours sté-riles 3° quand ils sont féconds, le produit est généralement infécond, et, en définitive, il n'arrive jamais à une génération éloignée et si quelquefois le produit reste fécond, comme entre le bouc et le mouton, il y a prompte-ment retour à une des deux espèces, et le musmon, qui est l'hybride de races, animaux, a complètement disparu. L'homme peut multiplier les races, 1 V. La Bible et la nature, par le docteur @Reusch, p. 433. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 15 Selon Linnée, voici l'espèce @@Species sunt quot diversas formas ab initio produxit infinitum Ens quae formae secundum generationis inditas leges produxere plures res sibi semper similes . M. de Candolle dit que l'espèce est la collection de tous les individus qui se ressemblent entre eux plus qu'ils ne ressemblent à d'autres, qui peuvent, par une fécondation réciproque, produire des individus fertiles, et qui se reproduisent par la génération, de telle sorte qu'on peut, par ana-logie@, les supposer tous sortis originairement d'un seul individu . Pour Blainville, l'espèce est l'individu répété dans le temps et l'espace @. Pour M. Quatrefages, l'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus ou peuvent descendre d'un couple primitif unique@, par une succession ininterrompue de fa-milles . M. Chevreul ne s'exprime pas d'une autre manière. L'espèce, dit Jean Muller, est une forme vivante qui reparaît avec cer-tains caractères inaliénables dans la génération, et qui est constamment re-produite par la génération d'individus semblables . Selon Vogt,@@ appartiennent à une seule et même espèce, d'après l'état actuel de la science naturelle, tous les individus qui naissent de parents sem-blables, et qui eux-mêmes, ou dans leurs descendants, redeviennent sem-blables à leurs ancêtres@1 . On pourrait multiplier les définitions semblables, prises chez les natura-listes les plus en renom, et qui professent d'ailleurs les opinions les plus variées en matière de philosophie. Il suit de là que la marque la plus positive et la plus fondamentale, la plus exclusive de l'espèce, est la fécondité continue, et ce principe s'applique aux plantes, aux animaux, comme à l'homme. L'épreuve de cette marque n'a sans doute pu s'appliquer universellement, soit dans le règne végétal, soit dans le règne animal, car il faudrait un temps infini mais on juge plusieurs espèces à ce point de vue par analogie. Or, pour les différentes races humaines, l'expérience est sans réplique. Toutes les races humaines unies ensemble sont fécondes. Il y a plus la fécondité augmente, au lieu de diminuer, entre les races différentes. Les degrés prohibés dans la parenté établie par l'Eglise pour les unions conjugales reposent, on ne peut en douter, sur cette sorte de considération, comme sur celle de la fraternité humaine. Il est une autre loi de la nature qui confirme la précédente D'après Buffon, Cuvier et un grand nombre de savants distingués qui ont marché sur leurs traces, les croisements entre espèces différentes sont 1° difficiles 2° quand ils peuvent avoir lieu, ils sont presque toujours sté-riles 3° quand ils sont féconds, le produit est généralement infécond, et, en définitive, il n'arrive jamais à une génération éloignée et si quelquefois le produit reste fécond, comme entre le bouc et le mouton, il y a prompte-ment retour à une des deux espèces, et le musmon, qui est l'hybride de races, animaux, a complètement disparu. L'homme peut multiplier les races, 1 V. La Bible et la nature, par le docteur @Reusch, p. 433. | UNITÉ DE L'ESPÈCE HUMAINE. 15 Selon Linnée, voici l'espèce Species sunt quot diversas formas ab initio produxit infinitum Ens quae formae secundum generationis inditas leges produxere plures res sibi semper similes . M. de Candolle dit que l'espèce est la collection de tous les individus qui se ressemblent entre eux plus qu'ils ne ressemblent à d'autres, qui peuvent, par une fécondation réciproque, produire des individus fertiles, et qui se reproduisent par la génération, de telle sorte qu'on peut, par ana-logie, les supposer tous sortis originairement d'un seul individu . Pour Blainville, l'espèce est l'individu répété dans le temps et l'espace . Pour M. Quatrefages, l'espèce est l'ensemble des individus plus ou moins semblables entre eux, qui sont descendus ou peuvent descendre d'un couple primitif unique, par une succession ininterrompue de fa-milles . M. Chevreul ne s'exprime pas d'une autre manière. L'espèce, dit Jean Muller, est une forme vivante qui reparaît avec cer-tains caractères inaliénables dans la génération, et qui est constamment re-produite par la génération d'individus semblables . Selon Vogt, appartiennent à une seule et même espèce, d'après l'état actuel de la science naturelle, tous les individus qui naissent de parents sem-blables, et qui eux-mêmes, ou dans leurs descendants, redeviennent sem-blables à leurs ancêtres1 . On pourrait multiplier les définitions semblables, prises chez les natura-listes les plus en renom, et qui professent d'ailleurs les opinions les plus variées en matière de philosophie. Il suit de là que la marque la plus positive et la plus fondamentale, la plus exclusive de l'espèce, est la fécondité continue, et ce principe s'applique aux plantes, aux animaux, comme à l'homme. L'épreuve de cette marque n'a sans doute pu s'appliquer universellement, soit dans le règne végétal, soit dans le règne animal, car il faudrait un temps infini mais on juge plusieurs espèces à ce point de vue par analogie. Or, pour les différentes races humaines, l'expérience est sans réplique. Toutes les races humaines unies ensemble sont fécondes. Il y a plus la fécondité augmente, au lieu de diminuer, entre les races différentes. Les degrés prohibés dans la parenté établie par l'Eglise pour les unions conjugales reposent, on ne peut en douter, sur cette sorte de considération, comme sur celle de la fraternité humaine. Il est une autre loi de la nature qui confirme la précédente D'après Buffon, Cuvier et un grand nombre de savants distingués qui ont marché sur leurs traces, les croisements entre espèces différentes sont 1° difficiles 2° quand ils peuvent avoir lieu, ils sont presque toujours sté-riles 3° quand ils sont féconds, le produit est généralement infécond, et, en définitive, il n'arrive jamais à une génération éloignée et si quelquefois le produit reste fécond, comme entre le bouc et le mouton, il y a prompte-ment retour à une des deux espèces, et le musmon, qui est l'hybride de races, animaux, a complètement disparu. L'homme peut multiplier les races, 1 V. La Bible et la nature, par le docteur Reusch, p. 433. | 17 | 0.005503 | 0.030576 |
132.txt | 1,864 | -25 -Elle ne s'était attachée à M. de Bourbon que parce qu'il était homme d'affaires, prodigue pour tout ce qui tenait au luxe bâtiments, objets d'art. M. le Duc avait recueilli le plus beau cabinet de physique, et sa splendide collection d'histoire na-turelle à Chantilly, je le répète, fut confiée au savant Valmont de Bomare l'étude lui servit de distraction et avec l'étude la gestion de ses reve-nus 1 . Les Condés avaient une fortune royale aux environs de Paris ils possédaient les fiefs de Chantilly, Enghien, Mello 2 , entremêlés de beaux châteaux forêts immenses que la confiscation de Montmorency avait grandies encore. Durant son ministère, par l'influence de la marquise de Prie, M. le duc de Bourbon s'était rattaché tous les hommes de finance. Indépendamment des qua-tre frères Paris, il avait pour ami et commen-sal le vieux Samuel Bernard, le roi des banquiers et de ces fermiers généraux qui avaient dou-les chefs du parti elle appartenait à l'école de Ninon de Lenclos. Voltaire avait dédié à la marquise de Prie sa comédie de l'Indiscret. 1 La collection métallurgique des Condés, à Chantilly, était la plus riche de l'Europe. 2 Mello est aujourd'hui la propriété de M. le baron Achille Sellière, qui l'a restauré avec une distinction parfaite il y a réuni une belle collection de poteries précieuses. M. Sellière a publié un petit in-4° sur les origines du château de Mello. 2 | -25 -Elle ne s'était attachée à M. de Bourbon que parce qu'il était homme d'affaires, prodigue pour tout ce qui tenait au luxe bâtiments, objets d'art. M. le Duc avait recueilli le plus beau cabinet de physique, et sa splendide collection d'histoire na-turelle à Chantilly, je le répète, fut confiée au savant Valmont de Bomare l'étude lui servit de distraction et avec l'étude la gestion de ses reve-nus 1 . Les Condés avaient une fortune royale aux environs de Paris ils possédaient les fiefs de Chantilly, Enghien, Mello 2 , entremêlés de beaux châteaux forêts immenses que la confiscation de Montmorency avait grandies encore. Durant son ministère, par l'influence de la marquise de Prie, M. le duc de Bourbon s'était rattaché tous les hommes de finance. Indépendamment des qua-tre frères Paris, il avait pour ami et commen-sal le vieux Samuel Bernard, le roi des banquiers et de ces fermiers généraux qui avaient dou-@@@@les chefs du parti elle appartenait à l'école de Ninon de Lenclos. Voltaire avait dédié à la marquise de Prie sa comédie de l'Indiscret. 1 La collection métallurgique des Condés, à Chantilly, était la plus riche de l'Europe. 2 Mello est aujourd'hui la propriété de M. le baron Achille Sellière, qui l'a restauré avec une distinction parfaite il y a réuni une belle collection de poteries précieuses. M. Sellière a publié un petit in-4° sur les origines du château de Mello. 2 | ######### ne s'était attachée à M. de Bourbon que parce qu'il était homme d'affaires, prodigue pour tout ce qui tenait au luxe bâtiments, objets d'art. M. le Duc avait recueilli le plus beau cabinet de physique, et sa splendide collection d'histoire na-turelle à Chantilly, je le répète, fut confiée au savant Valmont de Bomare l'étude lui servit de distraction et avec l'étude la gestion de ses reve-nus 1 . Les Condés avaient une fortune royale aux environs de Paris ils possédaient les fiefs de Chantilly, Enghien, Mello 2 , entremêlés de beaux châteaux forêts immenses que la confiscation de Montmorency avait grandies encore. Durant son ministère, par l'influence de la marquise de Prie, M. le duc de Bourbon s'était rattaché tous les hommes de finance. Indépendamment des qua-tre frères Pâris, il avait pour ami et commen-sal le vieux Samuel Bernard, le roi des banquiers et de ces fermiers généraux qui avaient dou-25 -les chefs du parti elle appartenait à l'école de Ninon de Lenclos. Voltaire avait dédié à la marquise de Prie sa comédie de l'Indiscret. 1 La collection métallurgique des Condés, à Chantilly, était la plus riche de l'Europe. 2 Mello est aujourd'hui la propriété de M. le baron Achille Sellière, qui l'a restauré avec une distinction parfaite il y a réuni une belle collection de poteries précieuses. M. Sellière a publié un petit in-4° sur les origines du château de Mello. 2 | -25 -Elle ne s'était attachée à M. de Bourbon que parce qu'il était homme d'affaires, prodigue pour tout ce qui tenait au luxe bâtiments, objets d'art. M. le Duc avait recueilli le plus beau cabinet de physique, et sa splendide collection d'histoire na-turelle à Chantilly, je le répète, fut confiée au savant Valmont de Bomare l'étude lui servit de distraction et avec l'étude la gestion de ses reve-nus 1 . Les Condés avaient une fortune royale aux environs de Paris ils possédaient les fiefs de Chantilly, Enghien, Mello 2 , entremêlés de beaux châteaux forêts immenses que la confiscation de Montmorency avait grandies encore. Durant son ministère, par l'influence de la marquise de Prie, M. le duc de Bourbon s'était rattaché tous les hommes de finance. Indépendamment des qua-tre frères Pâris, il avait pour ami et commen-sal le vieux Samuel Bernard, le roi des banquiers et de ces fermiers généraux qui avaient dou-25 -les chefs du parti elle appartenait à l'école de Ninon de Lenclos. Voltaire avait dédié à la marquise de Prie sa comédie de l'Indiscret. 1 La collection métallurgique des Condés, à Chantilly, était la plus riche de l'Europe. 2 Mello est aujourd'hui la propriété de M. le baron Achille Sellière, qui l'a restauré avec une distinction parfaite il y a réuni une belle collection de poteries précieuses. M. Sellière a publié un petit in-4° sur les origines du château de Mello. 2 | -25 -Elle ne s'était attachée à M. de Bourbon que parce qu'il était homme d'affaires, prodigue pour tout ce qui tenait au luxe bâtiments, objets d'art. M. le Duc avait recueilli le plus beau cabinet de physique, et sa splendide collection d'histoire na-turelle à Chantilly, je le répète, fut confiée au savant Valmont de Bomare l'étude lui servit de distraction et avec l'étude la gestion de ses reve-nus 1 . Les Condés avaient une fortune royale aux environs de Paris ils possédaient les fiefs de Chantilly, Enghien, Mello 2 , entremêlés de beaux châteaux forêts immenses que la confiscation de Montmorency avait grandies encore. Durant son ministère, par l'influence de la marquise de Prie, M. le duc de Bourbon s'était rattaché tous les hommes de finance. Indépendamment des qua-tre frères Pâris, il avait pour ami et commen-sal le vieux Samuel Bernard, le roi des banquiers et de ces fermiers généraux qui avaient dou-25 -les chefs du parti elle appartenait à l'école de Ninon de Lenclos. Voltaire avait dédié à la marquise de Prie sa comédie de l'Indiscret. 1 La collection métallurgique des Condés, à Chantilly, était la plus riche de l'Europe. 2 Mello est aujourd'hui la propriété de M. le baron Achille Sellière, qui l'a restauré avec une distinction parfaite il y a réuni une belle collection de poteries précieuses. M. Sellière a publié un petit in-4° sur les origines du château de Mello. 2 | 5 | 0.003569 | 0.019305 |