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D´autres manifestations communes au paludisme et à la COVID-19 existaient: céphalées, douleurs articulaires, diarrhée. En effet, les premières descriptions cliniques de l´infection à SARS-CoV-2 désignaient la fièvre, la toux, la perte de l´odorat et du goût, les céphalées, les myalgies, les douleurs articulaires et la diarrhée . Certains de ces symptômes peuvent être observés au cours du paludisme en cas de co-infection avec un virus ou une bactérie. C´est notamment le cas de la toux et des manifestations oto-rhini-laryngés. La similitude des tableaux cliniques entre les deux affections n´a pas permis d´emblée de les distinguer. Si le paludisme a souvent été évoqué, une autre infection qui lui était associée a été soupçonnée, et dans le cas présent de pandémie, il s´agissait en premier de la COVID-19. La quasi-totalité des patients a présenté une forme modérée de la maladie alors que le pire était attendu. En effet, la physiopathologie des deux affections fait état d´une réaction inflammatoire majeur : activation du système immunitaire et avec lui les cytokines pro-inflammatoires, le TNFα, l´interferon-gamma et les interleukines pour le paludisme et un « orage cytokinique » pour la COVID-19 . Cette relative modération des formes cliniques pourrait venir du jeune âge des patients compris entre 23 et 53 ans qui les excluaient d´emblée des formes graves du paludisme et l´effet immuno-modulateur et protecteur du plasmodium face à certains virus respiratoires . Le recours aux examens complémentaires a été indispensable pour faire la preuve de l´une ou l´autre affection. Les patients ont ainsi été testés à la fois pour le paludisme et le SARS-CoV-2. Le diagnostic de paludisme ne faisait aucun doute grâce à l´utilisation de méthodes qui ont fait la preuve de leur efficacité (TDR et goutte épaisse) et dont la pratique est bien répandu tant à Libreville que dans les zones rurales .
L´analyse de l´hémogramme retrouvait aussi bien des anomalies fréquentes au cours du paludisme (anémie et thrombopénie) que celles dont l´interprétation aide au diagnostic de sévérité de l´infection à SARS-CoV-2. C´est ainsi qu´une leucocytose a été observée chez un patient qui présentait la forme clinique la plus sévère de la maladie. Le nombre de leucocytes et de neutrophiles sont de bons indicateurs de la gravité de la COVID et de l´existence d´une surinfection bactérienne . Dans le cas précis de ce patient la surinfection bactérienne ne pourrait être formellement exclue, car ni le paludisme ni le SARS-CoV-2 ne pouvait expliquer l´hyperleucocytose. Le traitement du SARS-CoV-2 est un sujet à controverse. Au début de la pandémie de nombreux pays ont fait le choix de l´utilisation de la chloroquine ou de l´hydroxychloroquine en raison de leur action antivirale [19, 20]. Au Gabon, les patients pris en charge dans les différents SICOV à travers le pays ont été traités selon le protocole associant chloroquine ou hydroxychloroquine-azithromycine-zinc et vitamine C. L´existence d´une co-infection au paludisme chez certains patients a conduit à une reconsidération du traitement. En effet l´apparition de résistances à la chloroquine a entrainé il y a plusieurs années l´arrêt de son utilisation au cours des infections palustres au profit des dérivés de l´artésunate et la quinine . L´évolution de la co-infection a été simple pour l´ensemble des patients qui présentaient une forme modérée du SARS-CoV-2. Elle n´a pas donné lieu à des complications. Le caractère modéré des présentations cliniques a conduit à des hospitalisations d´une durée d´environ 10 jours. Pour un patient, l´hospitalisation a été raccourcie par l´existence d´une insuffisance rénale rapidement fatale. L´imputabilité de cette complication au SARS-CoV-2 ou au paludisme reste difficile à déterminer, car chacune des infections peut en être responsable. Elle entre dans la définition des formes sévères dans les deux cas .
Les similitudes cliniques entre le paludisme et la COVID-19 peuvent prêter à confusion en zone d´endémie palustre. La réalisation systématique d´un TDR ou d´une goutte épaisse doit demeurer en pratique courante devant toute fièvre même en période d´épidémie. La co-infection paludisme - COVID-19 n´a pas donné lieu à des formes graves. Le rôle répresseur du paludisme lors de son association avec une infection virale pourrait être une des hypothèses.
Alors que l´infection à SARS-CoV-2 ne cesse de faire des morts à travers le monde et que les connaissances sur le mode d´action du virus ont évolué, très peu de travaux se sont intéressés à son association avec certains parasites dont le plus mortel est le paludisme.
Alors que l´infection à SARS-CoV-2 ne cesse de faire des morts à travers le monde et que les connaissances sur le mode d´action du virus ont évolué, très peu de travaux se sont intéressés à son association avec certains parasites dont le plus mortel est le paludisme.
Dans les pays à forte prévalence du paludisme la morbi-mortalité liée au parasite n´a pas disparue durant la pandémie mondiale due au SARS-CoV-2;La connaissance du profil clinique et biologique de la co-infection des deux germes devrait amener de nombreux pays à maintenir sinon à renforcer leurs stratégies diagnostiques.
La sexualité est un aspect central de la personne humaine tout au long de sa vie . Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) , la santé sexuelle fait partie intégrante de la santé, du bien-être et de la qualité de vie dans leur ensemble. Les personnes demandant des conseils ou des soins pour leurs problèmes sexuels vont fréquemment se tourner vers une source qu'elles considèrent compétente, bien informée et digne de respect, leur médecin . Ainsi, un futur médecin devrait acquérir des connaissances basiques en sexologie qui lui permettraient d’être plus à l’aise dans les consultations et d’évaluer les pratiques sexuelles des patients sans jugement moral . Toutefois, plusieurs études ont montré que, pendant l'enseignement universitaire ou postuniversitaire en médecine, la formation est variable, non standardisée, ou encore inadéquate en matière de sexualité humaine et de ses troubles. Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer les connaissances, les attitudes et les pratiques des étudiants en médecine en termes de sexualité et d’identifier les principaux déterminants du manque de connaissances basiques concernant la sexualité.
Population: sur 220 étudiants en médecine sollicités pour l’étude, 100 (soit 45,5%) ont refusé d’y participer. L’étude a donc porté sur 120 étudiants de différents niveaux (de la première à la cinquième année ainsi que des internes en première et en deuxième année).
Questionnaire: un questionnaire auto-administré a été rédigé en français et soumis aux étudiants. Les informations recueillies étaient réparties en quatre rubriques. La première concernait des données sociodémographiques. La deuxième s’intéressait aux connaissances en matière de sexualité, ainsi que leurs sources. Les items évaluant les connaissances étaient inspirés d’un cours de sexologie enseigné dans le cadre du mastère professionnel en sexologie, à la faculté de médecine de Sfax, au cours de l’année universitaire 2010-2011. Ces items, au nombre de 20, étaient sous forme de questions à réponses binaires (vrai ou faux). Leur contenu correspondait soit à des données scientifiquement valides, soit à des erreurs cognitives répandues dans le milieu socioculturel de l’étude. Chaque réponse correcte étant cotée 1, l’étudiant avait une note allant de 0 à 20. Les thèmes évalués étaient ceux concernant la masturbation (3 items: 1 à 3), la sexualité à l´adolescence (2 items: 4 et 5), l´acte sexuel (9 items: 6 à 14), la sexualité et la grossesse (4 items: 15 à 18) et la sexualité des aînés (2 items: 19 et 20). La troisième rubrique était consacrée aux attitudes adoptées par les étudiants vis-à-vis de la sexualité: l´abord de la sexualité dans leurs discussions, l´importance accordée à la sexualité, le modèle sociétal préféré et les raisons d´une activité sexuelle réduite. Finalement, la quatrième rubrique décrivait les pratiques sexuelles: la masturbation, les rapports sexuels (superficiels ou pénétrants).
Procédure: il s’agissait d’une évaluation transversale, descriptive et analytique, qui s’est déroulée à la faculté de médecine de Sfax, au cours du mois de décembre 2012. Chaque participant recruté a obtenu des informations sur le contenu de l’évaluation, sur la confidentialité du recueil et du traitement des données, et sur la liberté de sa participation à l'étude.
Méthodes statistiques: l’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel SPSS (Statistical Package for Sciences) dans sa 20ème version. L'étude des associations entre les variables a été faite par les tests d´hypothèses. La comparaison des proportions a été réalisée par le test « Chi2 » de Pearson ou par le test exact de Fisher. Le test de Student a été utilisé pour la comparaison de deux moyennes de deux échantillons indépendants. Le seuil de significativité retenu était de 5%.
Caractéristiques sociodémographiques: sur les 120 étudiants interrogés, 115 (soit 95,8%) étaient célibataires et 75 (soit 62,5%) étaient des filles. L´âge des participants variait de 18 à 30 ans avec une moyenne de 22,33 ans. Ils étaient des étudiants du premier cycle (1ère et 2ème année) dans 26,7% des cas (N=32), et du deuxième cycle (3ème, 4ème, 5ème année et internes) dans 73,3% des cas (N=88). Les caractéristiques sociodémographiques des participants étaient résumées dans le Tableau 1.
Sources d´informations: les sources d'informations sur la sexualité chez nos étudiants étaient essentiellement les amis (69,2%; N=83), Internet (58,3%; N=70) et la télévision (47,5%; N=57). Les autres sources étaient les enseignants (35%; N=42), les livres (24,2%; N=29), les parents (14,2%; N=17) et la fratrie (10,8%; N=13).
Connaissances: la note globale attribuée au questionnaire de sexologie variait de 0 à 19 sur 20, avec une moyenne de 11,05 (±4,24). Les facteurs corrélés à une note moyenne élevée étaient le sexe masculin (12,53 vs 10,14; p = 0,003), le statut de marié (13,8 vs 10,93 ; p = 0,012), le niveau socioéconomique élevé (13,11 vs 10,64; p = 0,02) et les livres comme source d'informations (12,54 vs 10,61 ; p = 0,041). Plus de la moitié des participants ont fourni des réponses incorrectes pour huit items (Tableau 2). Le taux moyen de réponses correctes au questionnaire était de 52%.
Attitudes: la discussion à propos de sexualité a déjà été abordée par 93,3% des participants (N=112). Cette discussion était appréciée par 45,8% d´entre eux (N=55). Elle était considérée comme « gênante » dans 12,5% des cas (N= 15). Les participants accordaient une importance « particulière » à la sexualité dans 30,8% des cas (N=37); cette importance était « normale » dans 59,2% (N= 71), « minime » dans 6,7% des cas (N= 8) et « nulle » dans 3,3% des cas (N= 4). L'intérêt pour la sexualité s´est manifesté à un âge moyen de 15,47 ans (ET=2,94 ans). Plus de la moitié des enquêtés (59,2%; N=71) préféraient une société qui interdisait les relations sexuelles hors mariage. Ils avaient une sexualité réduite « par principe » dans 28,3% des cas (N=34).
Pratiques sexuelles: la masturbation était la pratique sexuelle la plus répandue chez nos étudiants (N=53; 44,2%). Parmi les étudiants célibataires (N=115), 26,1% (N=30; 22 garçons et 8 filles) ont eu des rapports sexuels superficiels et 12,2% (N=14; tous des garçons) ont eu des rapports sexuels pénétrants. L´âge moyen au premier rapport pénétrant était de 16,86 ans (ET = 2,93 ans). Toutes les pratiques sexuelles étaient significativement corrélées au sexe masculin (p < 0,001 pour chaque pratique).
Relation entre connaissances, attitudes et pratiques sexuelles: les étudiants ayant pratiqué la masturbation ou ayant eu des rapports sexuels superficiels ou pénétrants avaient des notes globales significativement plus élevées. La même constatation était faite avec la note spécifique des items concernant la « masturbation » (Tableau 3). Les étudiants qui préféraient un modèle sociétal interdisant les rapports sexuels hors du cadre du mariage avaient des pratiques sexuelles significativement moins fréquentes (p < 0,001 pour la masturbation, les rapports sexuels superficiels et les rapports sexuels pénétrants). La discussion à propos de la sexualité était plus appréciée par les participants ayant pratiqué une masturbation (p = 0,028) ou un rapport sexuel superficiel (p = 0,045).
Taux de participation: le taux de réponse des étudiants sollicités pour l´étude (45,4%) était légèrement inférieur à celui trouvé par Turner et al. dans leur étude portant sur les connaissances des étudiants en médecine en Allemagne à propos de la sexualité humaine (52,9%). Notre résultat était, par ailleurs, comparable à celui rapporté par Masmoudi-Soussi et al. dans leur étude portant sur la vie sexuelle de 352 étudiants tunisiens de la région de Sfax (44%). En effet, le tabou entourant le thème de la sexualité serait bien universel, mais il est particulièrement prépondérant dans les sociétés musulmanes, où pudeur et chasteté conservent toujours une place importante .
Connaissances et sources d´informations sur la sexualité: le taux moyen de réponses correctes au questionnaire était de 52%. Ce résultat se rapproche de celui trouvé dans l'étude menée par Turner et al. en 2012 , avec 50,3% de réponses correctes. Des études antérieures pointent dans la même direction, avec des étudiants en médecine donnant entre 60% et 80% de réponses correctes dans les questionnaires de connaissance sur la sexualité. Il serait difficile de comparer ces taux de réponses puisque le contenu des questionnaires était très variable d'une étude à une autre. Dans notre travail, les items ayant reçu le moins de réponses correctes étaient ceux relatifs à la masturbation, à l´acte sexuel et à la sexualité au cours de la grossesse. En effet, 45,8% de nos étudiants considéraient la masturbation comme un phénomène pathologique et 63,3% d´entre eux jugeaient cette conduite comme étant nuisible pour la santé et pouvant faire perdre la virginité. Ces données, qui s´accordent avec celles relevées chez les étudiants en médecine en Malaisie , seraient attendues dans notre contexte arabo-musulman puisque le jeune qui parvient à satisfaire ses besoins sexuels par la masturbation croit, très souvent, qu´il a tort sur le plan physique, moral, et surtout religieux, ce qui accroît son sentiment de honte et de culpabilité .
Concernant les items relatifs à l´acte sexuel, les questions se rapportant au rôle de la femme lors des rapports sexuels ont reçu le moins de réponses correctes. En effet, l´attitude active de la femme lors d´un rapport sexuel était jugée comme un signe de relâchement moral par 59,2% des étudiants. Dans l´étude de Ben Thabet et al. portant sur la sexualité de la femme tunisienne, 43,6% des participants considéraient que la femme devrait rester passive lors des rapports sexuels. Cette idée que les hommes doivent être actifs et les femmes passives et soumises découle généralement des valeurs inculquées par les ascendants et les mythes . Exhiber la passion est honteux pour une fille . Par ailleurs, une femme mariée qui exprime son désir sexuel peut être stigmatisée et considérée comme non respectable dans certains pays arabes . Pour les items relatifs à la sexualité et la grossesse, la question qui se rapporte à la reprise de l´activité sexuelle au post-partum a eu le taux le plus faible de réponses correctes (20%). Selon la majorité des enquêtés, les rapports sexuels ne peuvent être repris que 40 jours après l´accouchement. Une telle réflexion est en rapport avec les pesanteurs socioculturelles et religieuses qui considèrent que les femmes sont impures pendant toute la période des pertes sanguines du post-partum. Or, scientifiquement parlant, la durée de cette période est très variable d´une femme à l´autre. Selon la religion islamique, une femme peut reprendre son activité sexuelle au post-partum dès la disparition totale du saignement. Le délai minimal de 40 jours, souvent rapporté dans notre contexte, n´est que le fruit d´un héritage socioculturel. D’après de Pierrepont et al. , la durée de l´abstinence sexuelle postnatale est très variable, de l´ordre de quelques jours à quelques semaines et peut atteindre plusieurs années dans certaines cultures.
Les mauvaises notes obtenues dans la présente étude nous amènent inéluctablement à réfléchir sur les sources d´informations de nos étudiants concernant la sexualité humaine. Nous rappelons que 65% de nos étudiants ne considéraient pas les enseignants comme source d´informations sur la sexualité, encore moins les livres (75,8%). Des résultats similaires ont été signalés dans l´étude de Turner et al. . C´est pourquoi, nous suggérons que les réponses données par nos participants n´étaient pas basées sur des données scientifiques acquises lors des cours magistraux, ni sur une source scientifique fiable. Elles étaient plutôt des réponses inspirées des idées reçues transmises par les amis et les médias (Internet et télévision), principales sources d´informations dans notre étude, et dans d´autres études tunisiennes et internationales . Quoique peu nombreux, les étudiants qui consultaient des livres pour améliorer leurs connaissances sur la sexualité (24,2%) avaient une note globale meilleure (p= 0,041). Ceci dit, les livres, notamment scientifiques, sont une source fiable pour les étudiants en médecine. Ce n´est pas le cas d'Internet, la seconde source de connaissances dans notre étude. D´ailleurs, Zdanowicz et Reynert ont rapporté que l´usage d´Internet à des fins sexuelles n´avait pas d´influence sur le score au questionnaire de sexologie et ont conclu que l´idée populaire qu´Internet transforme les jeunes en « experts » du sexe était sans fondement. Quant aux parents, ils ont été quasi-exclus en tant que source d'informations dans notre étude (14,2%). Ceci a été également noté dans l´enquête menée par Ayedi , portant sur la sexualité de 100 lycéens de la région de Sfax, où 94,5% des lycéens enquêtés écartaient les parents en tant que source d´informations au sujet de la sexualité. Ce phénomène paraît courant dans notre contexte socioculturel puisque la sexualité est encore considérée comme un sujet tabou, surtout dans le dialogue entre générations . En plus de ces sources d´informations déjà rapportées par nos étudiants, il semblerait que leur propre expérience sexuelle leur a permis d'améliorer leurs connaissances sur la sexualité, comme en témoigne la corrélation entre la note globale et toutes les pratiques sexuelles. En se basant sur cette hypothèse, nous pouvons également expliquer la relation entre la note globale et le sexe masculin et le statut de marié. Ces deux facteurs étaient corrélés à une note globale élevée, puisqu´il s´agit de personnes qui avaient eu plus de rapports sexuels.
Attitudes en matière de sexualité: dans notre étude, la quasi-totalité des étudiants (93,3%) ont déjà abordé le sujet de la sexualité dans leurs discussions. La discussion à propos de la sexualité a été jugée gênante dans 12,5% des cas. Nos résultats s´accordent avec ceux trouvés par Aggarwal et al. , dans leur enquête menée auprès des étudiants en médecine en Inde, révélant que 88,5% des participants avaient déjà discuté de sexualité, et que 20% d'entre eux éprouvaient des difficultés à parler de sexualité avec le sexe opposé. Ces étudiants en médecine, qui n´arrivent pas à surmonter leur gêne en parlant de sexualité, seraient probablement influencés par le tabou qui entoure ce sujet dans leurs sociétés. Concernant la relation sexuelle avant le mariage, les opinions de nos étudiants vont dans le même sens que ceux des enquêtés de l´étude de Masmoudi-Soussi et al. , où cette relation a été jugée inacceptable par 58% des participants, surtout de sexe féminin, pour des considérations religieuses et éthiques au premier plan. D'ailleurs, le modèle sociétal interdisant les rapports sexuels hors du cadre du mariage était le modèle préféré de 59,2% de nos étudiants. Les étudiants en médecine en Malaisie seraient du même avis puisque 80,8% parmi eux désapprouvaient les relations sexuelles avant le mariage . Cette attitude conservatrice est régie par la religion officielle, l´islam, qui comme toutes les religions monothéistes, n´autorise les relations sexuelles que dans le cadre strict du mariage.
Pratiques sexuelles: dans notre série, les pratiques de la masturbation et de rapport sexuel superficiel ou pénétrant se rapprochent des résultats issus d´autres études réalisées également dans la région de Sfax . Ainsi, les comportements sexuels des étudiants en médecine dans cette région n´ont pas changé au fil des années, entre 1999 et 2012; ils ne diffèrent pas non plus des autres étudiants des autres facultés . Toutefois, ces résultats sont largement à l´écart de ceux retrouvés dans les études occidentales. Alors que la pratique de la masturbation a été reconnue par 44,2% des participants à notre étude, Breyer et al. , dans leur étude réalisée auprès des étudiants en médecine en Amérique du Nord, ont rapporté des taux supérieurs à 80%. Un résultat similaire a été trouvé chez des étudiants en médecine de sexe masculin en Turquie . Concernant la pratique de rapports sexuels, 26,1% de nos étudiants célibataires ont reconnu avoir eu des rapports sexuels non pénétrants, rejoignant ainsi leurs homologues en Inde (23,3%) . Par ailleurs, 12,2% de nos participants célibataires ont déclaré avoir eu des rapports sexuels pénétrants. Un tel pourcentage se rapproche de celui trouvé chez les étudiants en 3ème année médecine au Sud de la Chine dont 19,6% étaient sexuellement actifs .
Cependant, une étude récente menée par Bulot et al. et portant sur la pornographie et les comportements sexuels en milieu universitaire, 88% des étudiants ont eu des relations sexuelles, en proportion quasi-égale chez les hommes et les femmes. Cette similitude des pratiques sexuelles entre les deux sexes n´a pas été retrouvée dans les études turques , ni tunisiennes y compris la nôtre, où toutes les pratiques sexuelles se sont avérées significativement plus élevées chez les étudiants de sexe masculin. Ce résultat serait lié aux normes sociales qui prévalent dans les pays arabes et/ou musulmans comme la Tunisie, où la sexualité féminine reste entravée par les interdits de la religion et de la culture. S´ajoute à cela la position des parents vis-à-vis de la sexualité de la fille, où la virginité, gage de chasteté, est considérée comme une « valeur » et une « règle sociale à conserver » . Cet héritage culturel transgénérationnel serait à l'origine, dans notre étude, d´un âge avancé du premier rapport sexuel superficiel ou pénétrant (17,23 ans et 16,86 ans, respectivement). Les étudiants en médecine en Inde avaient un âge moyen au premier rapport sexuel de 17,5 ans et ceux en Amérique du Nord avaient un âge similaire lors du premier rapport sexuel (aux alentours de 18 ans), et ce, quel que soit leur sexe et leur orientation sexuelle . Dans la littérature, l´âge au premier rapport sexuel peut varier de manière importante selon les pays et tend à baisser durant les dernières décennies, comme le montrent des études consécutives menées dans différents pays .
Limites de l’étude: notre étude présente certaines limites qui doivent être précisées. Notre échantillon était, non seulement de taille réduite, mais aussi hétérogène (des niveaux d'étude différents, une répartition inégale entre les deux sexes). Le choix des questions concernant les connaissances en matière de sexologie n´a évalué que certains aspects de la sexualité. Par ailleurs, le caractère binaire des réponses proposées (vrai ou faux) ne permettait pas de nuancer les réponses des participants.
A la lumière de notre étude, certains points méritent d´être soulignés. Des lacunes dans les connaissances en matière de sexualité existent chez les étudiants en médecine, du moins dans certains de ses aspects. Parmi les facteurs pouvant expliquer ce manque de connaissances, nous invoquons la carence d´une éducation sexuelle depuis le jeune âge, l´absence de programme d´information bien codifié en matière de sexualité et la ténacité des traditions et des tabous de notre civilisation, encore conservatrice quant à ce thème. Un programme complet et uniforme sur la sexualité humaine, ainsi que ses troubles, au niveau de la faculté de médecine de Sfax, peut sensiblement améliorer la capacité des futurs médecins de fournir des soins optimaux à leurs patients, chaque fois qu'ils sont interpelés pour des problèmes sexuels, et contribuer, ainsi, à la promotion de la santé sexuelle de notre société.
L´apparition d´un carcinome épidermoïde est une complication rare dans l´évolution d´une ostéomyélite chronique . Peu de cas ont été rapportés jusqu´à présent dans la littérature. Si le mécanisme physiopathologique reste pour le moment inconnu, le délai important entre les premiers symptômes de l´ostéomyélite et la dégénérescence est un point commun de tous les cas rapportés.
Nous rapportons le cas d´un patient de 47 ans, traité durant 7 ans pour une ostéomyélite chronique d´origine hématogène à l´âge de 7 ans. Le patient a bénéficié d´un traitement chirurgical type Papineau avec des résultats initiaux très satisfaisants. L´antibiothérapie a permis de contenir l´infection. Un seul épisode de réactivation a été noté à l´âge de 20 ans avec écoulement purulent. Une séquestrectomie avec excision du trajet fistuleux et des berges ont été réalisés. Une période de rémission de 27 ans a été notée. Le patient a été reçu dans notre département en mars 2018, le patient avait une grosse tumeur au niveau de la jambe au niveau du tiers supérieur volontiers saignante et malodorante. Le patient rapportait également une impotence fonctionnelle totale et un écoulement purulent. La tomodensitométrie (TDM) réalisée (Figure 1) a objectivé une lésion hétérogène associant des images lytiques extensives épiphyso-métaphyso-diaphysaires et hyperdenses avec effraction de la corticale. Le bilan sanguin a objectivé une anémie à 5g/dl. Une transfusion a été réalisée avant la biopsie. L´examen anatomopathologique a révélé des images d´une tumeur maligne en faveur d´un carcinome épidermoïde. Un bilan d´extension locorégionale fait d´une imagerie par résonance magnétique (IRM) (Figure 2) a révélé une tumeur d´allure agressive tissulaire avec envahissement osseux et vasculaire. Une scintigraphie (Figure 3) a montré une hyperfixation au niveau de la jambe gauche sans autre localisation. Une amputation trans-fémorale a été réalisée. Les résultats à ce jour sont bons.
La dégénérescence maligne au décours d´une ostéomyélite chronique est relativement rare. Sa fréquence varie de 0,2% à 1,7% selon les séries . On note une nette prédominance masculine et un âge moyen assez élevé de 50 à 60 ans . Ces carcinomes épidermoïdes ne représentent qu´une partie infime de tous les carcinomes épidermoïdes (0,05%) . Les lésions siègent électivement au niveau des membres inférieurs (89%) surtout les jambes. Les lésions au niveau des membres supérieurs restent rares. Le délai entre le diagnostic de l´ostéomyélite chronique et la dégénérescence est habituellement long (37 ans) . Dans notre cas, le délai est de 40 ans. Le retard du diagnostic de la transformation maligne est une constante. Les lésions apparaissant sur une peau déjà modifiée par l´infection chronique et la présence habituelle du pus n´attirent pas l´attention du patient et des médecins. Le diagnostic peut se faire des années après la transformation maligne. Un suivi régulier pourrait permettre d´évoquer le diagnostic. Rowland a décrit trois symptômes devant faire évoquer le diagnostic: l´accentuation de la douleur et de l´écoulement purulent et surtout des lésions volontiers hémorragiques. Cette triade n´est que très rarement complète. Notre patient ayant consulté tardivement a présenté ces trois signes.
Devant toute suspicion, des biopsies répétées, au niveau des tissus superficiels et profonds doivent être réalisées . Le traitement de ces lésions doit éradiquer à la fois la tumeur et l´infection: l´objectif étant d´éviter la récidive. Dans ce cas de figure, seule la chirurgie peut donner satisfaction. Si l´amputation permet l´éradication à la fois du foyer infectieux et tumoral; d´autres auteurs proposent un traitement conservateur moyennant une reconstruction osseuse et des parties molles . Les récidives locales sont possibles 15% . Les métastases le sont également avec un taux de 15 à 30% . Chez notre patient, l´amputation trans-fémorale a été réalisée pour éviter le risque de métastases et de récidive locale . A ce jour, aucune récidive ni métastases n´ont été diagnostiquées.
La dégénérescence carcinomateuse dans les suites à long terme de l´ostéomyélite chronique est rare. Un suivi régulier permet d´éviter tout retard du diagnostic qui peut être fatal pour le patient. Devant toute modification de la symptomatologie, des biopsies répétées des tissus superficiels et profonds doivent être réalisées. La confirmation d´une transformation maligne impose la réalisation d´un bilan d´extension loco-régionale. La chirurgie doit garantir l´éradication du foyer infectieux et tumoral pour éviter la récidive.
La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) est un problème de santé publique et l´une des principales causes de décès cardiovasculaire dans le monde . C´est l´une des complications les plus fréquentes chez les patients hospitalisés. Les données épidémiologiques sur la MTEV sont rares, en Afrique subsaharienne . Les estimations d´incidence et de mortalité de la MTEV sous ses deux aspects -à savoir la thrombose veineuse profonde et l´embolie pulmonaire- sont très variables.
L´incidence annuelle de la thrombose veineuse profonde serait de 120 pour 100,000 personnes en France et de 60 à 100 pour 100000 personnes à travers le monde . L´incidence annuelle de l´embolie pulmonaire se situerait entre 60 et 111 pour 100,000 en France et entre 23 et 107 pour 100,000 dans le monde . La MTEV serait responsable d´une mortalité déclarée en France de 7,2 pour 100,000 habitants mais, selon les estimations issues des séries autopsiques internationales, entre 0,8 et 1% des patients hospitalisés seraient concernés par une EP . Divers facteurs sont reconnus comme susceptibles de favoriser la survenue d´une MTEV. Il s´agit notamment de certaines maladies cardiovasculaires, de l´immobilisation prolongée, de la grossesse, de la chirurgie du petit bassin et des cancers .
L´embolie graisseuse, quant à elle, est causée dans 90% des cas par des fractures osseuses. C´est une maladie dont le diagnostic est loin d´être aisé. C´est ainsi qu´un bon nombre de cas sont identifiés à l´autopsie. Dans notre milieu, diagnostiquer formellement une embolie graisseuse est encore plus difficile. C´est alors que l´élévation rapportée de l´activité lipasique au cours de l´embolie graisseuse nous conduit à la question de savoir si une hyperlipasémie pourrait, chez un patient victime d´une fracture osseuse, constituer un marqueur indirect de l´embolie graisseuse, même infraclinique. Une majoration de la production de la lipase pulmonaire a, en effet, été décrite au cours de l´embolie graisseuse . Elle est un mécanisme naturel tentant de lyser l´embole en vue de maintenir la perméabilité de la circulation artérielle pulmonaire.
Il s´agit d´une étude transversale qui a été menée dans le service de chirurgie de l´HGMRK, situé au camp Kokolo, dans la période de juillet 2013 à septembre 2014. Etaient éligibles, tous les patients hospitalisés au service de chirurgie de l´HGMRK pour fracture osseuse. L´échantillonnage était de convenance. Les patients ont été inclus de façon consécutive. Des donneurs bénévoles de sang, appariés suivant l´âge et le sexe, ont servi de groupe contrôle.
Les données ont été recueillies sur une fiche d´enquête préétablie. Les paramètres d´intérêt étaient: les caractéristiques sociodémographiques des patients (âge et sexe), la date de survenue de la fracture, le siège de la fracture, le nombre de fractures, l´état de stabilité du foyer fracturaire, l´importance du déplacement, le caractère fermé ou ouvert de la fracture, la présence d´un choc hypovolémique et des lésions viscérales, la présence éventuelle des manifestations cardio-pulmonaires.
Le laboratoire du service de biologie clinique des CUK a servi pour la réalisation des analyses biochimiques autres que la lipasémie. Cette dernière ainsi que l´amylasémie ont été réalisées au laboratoire de la faculté de sciences pharmaceutiques de l´Université de Kinshasa. Un prélèvement de 5ml de sang veineux a été réalisé, dont 3ml dans un tube sec pour la biochimie et 2ml dans un tube avec EDTA, chez tous les patients retenus dans l´étude. Le prélèvement a été effectué entre 7h et 10h du matin, chez des patients en position assise et à jeun depuis 12 heures. Les échantillons ont préalablement été centrifugés à l´aide d´une centrifugeuse de marque KOKUSAN H-36 à la vitesse de 3000 tours par minute pendant cinq minutes. Après décantage, les sérums ont été aliquotés dans des cryotubes.
Ceux-ci ont été disposés dans des cryobox, puis conservés dans un congélateur de marque SANYO, à la température de -80°C. Ces sérums ont servi à la détermination quantitative de la lipasémie, de l´amylasémie, des triglycérides, du cholestérol et des lipides. La détermination de l´activité lipasique a été réalisée par la méthode enzymatique colorimétrique au moyen d´un spectrophotomètre semi-automatique de marque Humalyser Primus 2000, avec le réactif du laboratoire Cypress diagnostics, code HBE09. Les valeurs normales sont ≤ 38 UI/l. La lipasémie des sujets contrôles a servi à valider la valeur du kit.
Le dosage de l´amylase a été réalisé par la méthode colorimétrique enzymatique, au moyen d´un spectrophotomètre semi-automatique de marque Humalyzer Primus 2000, à l´aide du réactif de la firme Cypress diagnostics. Les valeurs normales sont <90UI/l. Le dosage du cholestérol a été réalisé par la méthode enzymatique colorimétrique avec le réactif du laboratoire human. Les données de la présente étude ont été saisies grâce aux logiciels Microsoft Word et Excel 2010. Après vérification de leur cohérence elles ont été transposées sur SPSS pour les analyses statistiques. Les données quantitatives ont été présentées sous forme de moyenne ±écart-type pour les variables à distribution normale; et sous forme de médiane pour les variables à distribution asymétrique. Les variables qualitatives ont été exprimées sous forme de fréquences (%).
Le test t de student a été utilisé pour comparer les moyennes et le test de Chi-carré de Pearson pour comparer les proportions. La corrélation entre la concentration sérique des lipides et la lipasémie a été recherchée à l´aide du coefficient R de Pearson. Le test de régression logistique a été utilisé pour rechercher les déterminants de l´augmentation de la lipasémie. Le seuil de signification statistique était de 0,05. Les principaux résultats ont été présentés sous forme de tableaux et de figures. La présente étude a été approuvée par le comité éthique de l´Université de Kinshasa. Tous les patients inclus avaient donné leur consentement éclairé.
Quatre-vingts trois traumatisés ont été inclus dans l´étude. L´âge moyen de patients traumatisés était de 35,8±12,8 ans. Tous les patients étaient des hommes. Quatre-vingt-un patients (97,6%) étaient des militaires. Le Tableau 1 montre que 74% des patients avaient entre 20 et 50 ans.
Les fractures osseuses avaient diverses localisations. La fracture du fémur était la lésion la plus fréquente (36%), suivie de celle de l´avant-bras (20%), comme on le voit dans le Tableau 2. La principale cause de fracture osseuse était le traumatisme par arme à feu (Tableau 3). Au moment de l´inclusion, près de 90% des patients étaient immobilisés depuis plus de 6 semaines (Tableau 4).
Sur le plan biologique, on note que 43 patients (55%) avaient une lipasémie élevée (≥38UI/L). En revanche, l´amylasémie était normale chez tous. Le Tableau 5 montre que, par rapport aux sujets contrôles, le cholestérol sérique des traumatisés était significativement plus élevé (p=0,010). Par contre, concernant les triglycérides, aucune différence n´a été noté (p=0,266).
Il existait une corrélation positive significative entre, d´une part, les triglycérides (p=0,0076) et le cholestérol (0,045) sériques et, d´autre part, la lipasémie comme le montre le Tableau 6. Le niveau de corrélation était faible avec les triglycérides et plus fort avec le cholestérol sérique.
Le Tableau 7 rapporte le profil de la lipasémie en fonction du siège de la fracture. Il en ressort que pour ce qui concerne la fracture du fémur, la majorité des patients présentait une lipasémie normale. Pour tous les autres sièges les cas d´hyperlipasémie étaient plus nombreux. Mais la différence n´était pas statistiquement significative (p=0,097).
L´objectif de la présente étude était d´étudier le profil de la lipasémie chez les patients à risque d´embolie graisseuse pour cause de fracture osseuse. Quatre-vingt-trois fracturés avaient été recrutés. Tous les patients étaient des hommes. Cette exclusivité masculine est due au fait que l´étude a été menée dans un hôpital militaire et que la plupart des patients étaient justement des militaires blessés par balle. Dans tous les cas les hommes sont plus susceptibles aux fractures osseuses que les femmes de par leur plus grande mobilité et l´exercice des métiers ou activités à risque .
Plus de la moitié des patients concernés étaient victimes d´une fracture du fémur. Mimoz et al. ont avancé des chiffres de 90% . On notera qu´il n´y a pas eu dans notre série, des cas de fracture multiples ni de fractures avec lésions viscérales. Ce sont là des situations qui, avec les fractures instables et choc hypovolémique, favorisent la survenue d´une embolie graisseuse . Aucun des 83 patients fracturés n´avaient présenté un syndrome clinique suggestif d´une embolie graisseuse, du moins pendant la période de notre étude.
Il reste que 55,4% des patients avaient présenté une hyperlipasémie. Une majoration de la production de la lipase pulmonaire a, en effet, été décrite au cours de l´embolie graisseuse . La grande question reste de savoir si cette hyperlipasémie observée témoigne réellement de la présence chez nos patients d´une embolie graisseuse, fut-elle asymptomatique. Le démontrer reste difficile. Néanmoins une étude sur un large échantillon des patients et des sujets contrôles pourrait permettre de confirmer ou non la tendance à l´élévation des lipases sériques chez les personnes victimes des fractures osseuses.
Parmi les troubles lipidiques associés à l´embolie graisseuse seules l´hypocholestérolémie et l´hypertriglycéridémie ont été recherchées et elles n´ont pas été retrouvées chez les patients avec hyperlipasémie. Une étude sur un échantillon plus large est requise pour confirmer cette observation.
Une hyperlipasémie a été constatée chez des victimes de fractures osseuses, à une fréquence significativement plus élevée que chez les sujets contrôles. Cette hyperlipasémie n´était pas associée à la présence du syndrome clinico-biologique d´embolie graisseuse.
La présente étude a montré que plus de la moitié des personnes victimes de fractures osseuses présentaient une hyperlipasémie et que la valeur moyenne de la concentration sérique des lipases était significativement plus élevée chez les patients que chez les sujets contrôles;Une corrélation positive a été observée entre les lipases sériques et le titre des triglycérides et du cholestérol.
La présente étude a montré que plus de la moitié des personnes victimes de fractures osseuses présentaient une hyperlipasémie et que la valeur moyenne de la concentration sérique des lipases était significativement plus élevée chez les patients que chez les sujets contrôles;
Malgré une maîtrise des techniques chirurgicales, et les progrès réalisés dans les domaines de la réanimation, les sepsis intra-abdominaux diffus postopératoires (SIADPO) ont encore une fréquence alarmante. Elles restent un problème grave grevé d'une lourde mortalité [1, 2]. Ils mettent rapidement en cause l'intégrité des grandes fonctions et imposent, à coté de l'acte chirurgical judicieusement indiqué et réalisé, la mise en oeuvre intensive de mesures de réanimation. Ces sepsis comportent, en gros, deux entités représentées par les péritonites persistantes et les péritonites post-opératoires. La quasi-totalité des études concernant ce sujet ont été menées dans les pays industrialisés. Nos conditions d'exercice avec, le plateau technique chirurgical déficient, les services de réanimation sous-équipés, le niveau socio-économique bas des patients, sont autant de paramètres qui ont motivé une étude rétrospective portant sur 45 cas de sepsis intra-abdominaux diffus post-opératoires colligés au service de Chirurgie Générale de l'hôpital Aristide Le Dantec sur une période de 10 années. Le but de notre travail est de faire ressortir les particularités épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques dans nos conditions.
Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2009, soit une période de 10 ans. Cette étude s'est déroulée au sein du Service des Urgences Chirurgicales de l'Hôpital Le Dantec. Nous avons inclus, dans notre étude, tous les patients qui ont été pris en charge pour péritonites post-opératoires par lâchage de sutures viscérales ou persistantes durant cette période. Soixante-quatorze dossiers médicaux étaient concernés parmi lesquels 29 étaient inexploitables. Il s'agissait de 25 hommes (55, 6%) et de 20 femmes (44,4%). Le sex-ratio était de 1,25. L’âge moyen était de 34 ans avec des extrêmes de 20 et 70 ans. Nous avons étudié les paramètres épidémiologiques tels que le terrain, les antécédents et les données de l'intervention initiale. Les aspects diagnostiques ont été déterminés à partir du délai diagnostique, de la symptomatologie clinique, des données de la biologie et des examens radiologiques, et de l'existence de défaillances viscérales. Nous avons également évalué le traitement.
Vingt-et-un patients étaient porteurs d'une pathologie chronique comme le montre le Tableau 1. Trente-huit patients (84,4%) des patients ont été opérés en urgence et 7 (15,6%) en chirurgie réglée. Le degré de septicité de ces interventions a été objectivé en fonction de la classification d'Altemeier. Les interventions septiques (Classes III et IV) représentaient 68,8% des cas avec 44,4% pour la classe III et 24,4% pour la classe IV.
Des incidents opératoires ont été décrits à type de: brèches iléales accidentelles après adhésiolyse dans 3 cas soit 6,7% (1 péritonite appendiculaire et 2 péritonites par perforation iléale); plaie oesophagienne dans 1 cas (2,2%) lors d'une fundoplicature pour hernie hiatale. Le délai moyen entre la 1ère intervention et le diagnostic de SIADPO était de 10 jours avec des extrêmes d'1 et de 28 jours. Le diagnostic a été posé entre le 1er et le 5ème jour dans 37,8% des cas (n=17) et entre le 6ème et le 10ème jour post-opératoire dans 24,4% des cas (n=11).
L'examen de la numération et de la formule sanguines avait permis de retrouver: une hyperleucocytose supérieure à 12 000 éléments/mm 3 dans 60% des cas (n=27) avec une prédominance neutrophile; une anémie à un taux d'hémoglobine inférieur à 9g/dl dans 42,2% (n=19); une leucopénie avec 3900 éléments/mm3 dans 2,2% des cas (n=1); une hyperplaquettose supérieure à 500000/mm3 dans 6,6% des cas (n=3); une thrombopénie dans 4,4% des cas (n=2).
Une hypoglycémie mesurée à 0,45g/l a été notée chez 1 patient (2,2%). L'ionogramme sanguin était perturbé dans 4 cas (8,9%). Une insuffisance rénale fonctionnelle avec un taux de créatinine sanguine supérieure à 15 mg/l était notée dans 2 cas (4,4%). Une hypoprotidémie inférieure à 50g/l a été objectivée chez 16 patients (35,5%). Des troubles de la crase sanguine ont été retrouvés dans 4,4% des cas (n=2) avec un taux de prothrombine < 60%.
L'examen bactériologique des prélèvements intra-abdominaux étaient multibactériens chez 15 patients (33,3%). Le spectre microbien était polymophe et les associations de germes aérobies ont prédominé avec 73,3% des résultats. Les germes retrouvés sont évocateurs de la flore digestive avec une présence de bacilles gram négatif et anaérobies (Tableau 3). Un taux de résistance de 70,7% a été objectivé parmi ces germes tandis que 29,3% d'entre elles étaient multi-résistantes.
La radiographie de l'abdomen sans préparation (ASP) a été réalisée chez 20 patients soit 44,4% des cas. Elle a permis d'objectiver une grisaille diffuse dans 10 cas, des niveaux hydro-aériques dans 7 cas, un croissant interhépato-diaphragmatique dans 3 cas. L’échographie abdominale réalisée chez 3 patients soit 6,6% des cas a montré respectivement une distension intestinale, une collection pelvienne et une collection hétérogène du cul-de-sac de Douglas et des loges sous-phréniques. La radiographie pulmonaire avait montré, chez 1 patient, une opacité pulmonaire basale droite. Le scanner n'a été réalisé chez aucun de nos patients. Des défaillances viscérales ont été mises en évidence chez 20 patients (44,4%). Les défaillances hémodynamiques (42,2%), cardiaque (8,9%) et respiratoire (6,7%) prédominaient. Quinze patients ont présenté une association de 2 défaillances au moins.
Nos patients ont tous été pris en charge dans les 72 heures suivant le diagnostic. Durant les 24 heures après le diagnostic de SIADPO, 64,4% des patients ont été réopérés. Tous nos patients ont bénéficié d'une préparation pré-opératoire par un remplissage vasculaire à base de sérum physiologique dont la quantité variait en fonction du poids et de la diurèse; l'objectif étant d'obtenir une diurèse d'au moins 75ml/heure. Des flacons de macromolécules ont été perfusés aux patients présentant un état de choc, soit dans 22,2% des cas. Une transfusion de sang total a été effectuée chez 19 patients (42,2%). Du plasma frais congelé a été administré chez 2 patients (4,4%).
Nos patients ont tous bénéficié d'une laparotomie médiane sus et sous-ombilicale. Le liquide péritonéal était purulent dans 64,4% des cas (n=29), louche dans 22,2% des cas (n=10) et séro-hématique dans 13,4% des cas (n=6),. En classant les étiologies, nous avons mis en évidence 82,2% de péritonites post-opératoires (n=37) et 17,8% de péritonites persistantes (n=8). Parmi les péritonites post-opératoires, le lâchage de suture ou d'anastomose a représenté 66,7% (n=30) des étiologies (Tableau 4). Dans 2 cas de péritonite persistante, nous avons retrouvé une lésion méconnue lors de l'intervention initiale à savoir une perforation d'ulcère duodénal méconnue et une appendicite méconnue.
La stomie digestive a été le geste le plus fréquent soit 41% des traitements étiologiques (n=16). La toilette péritonéale, avec un volume moyen de sérum de 3,75 litres, suivie d'un drainage de la cavité abdominale était systématique pour tous les patients en plus du traitement de la cause du sepsis. Le drainage a été fait par une lame de Delbet dans 80% des cas (n=36) et par drain tubulé dans 20% des cas (n=9). La fermeture pariétale a été faite plan par plan dans 80% des cas (n=36), par des points totaux dans 20% des cas (n= 9).
Lors des interventions d'urgence digestive soit 66,7% des cas (n= 30), l'association Ampicilline - Gentamycine - Métronidazole a été instituée par voie parentérale en 1ère intention puis modifiée au profit du céfotaxime (1g×2/jour). En réalité, le céfotaxime a été institué comme traitement probabiliste dans 100% des cas des SIADPO dés le diagnostic posé. L'antibiothérapie a été adaptée aux résultats de l'antibiogramme dans 33,3% des cas (n=15).
La durée moyenne de séjour des patients a été de 33, 7 jours avec des extrêmes de 9 et 78 jours. Vingt-quatre patients, soit 53,3% des cas, ont été transférés au service de réanimation après l'intervention. Leur durée de séjour moyen était de 3 jours avec des extrêmes d'1 et 7 jours. Le rétablissement de la continuité digestive a été réalisé ultérieurement chez tous les patients porteurs de stomie. La guérison est survenue chez 34 des patients soit 75,5% des cas.
Une morbidité de 37,8% (n=17) a été observée avec 10 cas de suppuration pariétale (22,2%) ayant bien évolué sous une antibiothérapie adaptée et soins locaux; 4 cas de fistule entéro-cutanée (8,8%) ayant évolué vers une fermeture spontanée; 2 cas d’éviscération (4,4%) aux suites simples après réfection pariétale; et 1 cas d'escarre fessière superficielle (2,2%) ayant bien évolué grâce à des pansements à la biaffine.
Onze décès ont été notés soit 24,5% des cas. Parmi ces patients, 6 étaient âgés de plus de 50 ans. Parmi les patients ayant séjourné en réanimation, 25% (n=6) sont décédés. Le nombre de décès survenus rapporté au délai de diagnostic de SIADPO montre 100% de décès pour les cas diagnostiqués entre le 16ème et le 20ème jour; 50% de décès pour les cas diagnostiqués entre le 21ème et le 25ème jour; et 100% de décès pour les cas diagnostiqués entre le 25ème et le 30ème jour. Les patients présentant une association de défaillances ont prédominé. Deux défaillances ont été retrouvées chez 54,5% des patients décédés (n=6) et 3 défaillances chez 27,3% des patients décédés (n=3). La mortalité était de 100% chez les patients avec 3 défaillances viscérales et de 43% chez les patients présentant 2 défaillances.
Dans cette étude, l’âge moyen des patients était de 34 ans avec un taux de 42% pour la tranche de 20 à 30 ans. Cissé et coll. rapportent, dans leur étude, 60% de cas de péritonites post-opératoires avec un âge compris entre 17 et 36 ans et Mignonsin, une prédominance des SIADPO chez les patients ayant un âge entre 11 et 30 ans [3, 4]. Les mêmes auteurs ont observé une proportion masculine de 75-80% des cas [3, 4]. Les taux retrouvés par notre étude ne semblent pas superposables même si une légère prédominance masculine avec un taux de 55, 6% a été notée. L'inclusion des sepsis secondaires à une chirurgie obstétricale à ce travail peut expliquer cette légère discordance.
Les interventions qui prédisposent le plus à un sepsis post-opératoire sont celles effectuées dans un contexte initial septique. Il a été ainsi rapporté un accroissement des infections post-opératoires de 0,1% après chirurgie propre à 6,5% en cas d'une chirurgie septique [1, 5, 6]. Les interventions «contaminées» (classe 3 d'Altemeier), par exemple les traumatismes pénétrants, ont un taux d'infection de 20%. Enfin, les interventions «sales» (classe 4 d'Altemeier), sont associées à une forte contamination, avec des taux d'infection de 35% . Dans notre étude, 44,4% des actes initiaux ont été des actes de classe 3 d'Altemeier et 24,4% étaient des actes de classe 4.
Les conditions d'intervention (situation d'urgence) et le terrain du patient (corticothérapie, dénutrition, maladie inflammatoire du tube digestif …) sont également évoqués dans la littérature comme facteurs favorisants [1, 2]. 84,4% des interventions initiales ont été effectuées en urgence dans ce travail.
Cependant, les conditions locales (zone irradiée ou cancéreuse) et la difficulté du geste chirurgical paraissent les éléments les plus importants dans la survenue d'un sepsis post-opératoire [1, 2, 5]. Onze patients de cette étude présentaient un cancer digestif.
Une étude évaluant la fréquence des infections post-opératoires lors d'appendicectomies a rapporté une incidence de complications infectieuses plus élevée chez les opérateurs juniors que chez les chirurgiens séniors . Le niveau de l'opérateur n'a pas été étudié comme paramètre dans cette étude. Mais la majorité des interventions en urgence, dans notre contexte, est effectué par des chirurgiens en formation. Les péritonites persistantes retrouvées pourraient relever d'une faute technique du fait de leur manque d'expérience.
Les SIADPO sont tardivement reconnues, classiquement entre le 5ème et le 7ème jour post-opératoire. Un second pic correspond aux complications retardées constatées au-delà de la seconde semaine . Dans notre étude, le diagnostic de SIADPO a été posé dans les 10 premiers jours post-opératoires dans 62,2% des cas. Souvent, les signes extra- abdominaux donnent un tableau trompeur qui pourrait expliquer le retard diagnostique observé au-delà du 15ème jour chez 15,6% des patients de cette étude responsable d'un retard dans la prise en charge notamment en ce qui concerne la décision de reprise chirurgicale. Dans cette étude, la douleur abdominale et la fièvre ont été les signes dominants. Ces chiffres sont superposables à ceux rapportés par d'autres auteurs [3, 9]. La fièvre et la douleur sont des signes dominants constamment retrouvés dans les SIADPO . L'installation ou la persistance d'une fièvre ou plus rarement d'une hypothermie dans la période post-opératoire d'une chirurgie abdominale doit faire rechercher un foyer infectieux intra-abdominal . Il faut, au préalable, avoir éliminé les autres causes telles que le paludisme dans nos zones d'endémie . Les signes abdominaux sont difficiles à interpréter en raison de l'iléus post-opératoire et de la douleur abdominale habituelle chez l'opéré récent. Une diarrhée précoce est un bon signe de désunion anastomotique alors que l'hyper-sécrétion gastrique est une conséquence directe de l'infection péritonéale [1, 7, 12].
Les signes extra-abdominaux sont précoces, polymorphes et trompeurs. Ils sont constitués d’éléments pronostiques présageant d'une éventuelle défaillance viscérale [1, 3, 4, 9]. Parmi nos patients, 22,2% avaient présenté un état de choc et 20% avaient une oligurie. Ces signes ont le tort d'orienter vers des causes médicales retardant la prise en charge et grevant le pronostic vital.
Les examens biologiques usuels sont généralement décevants. Une hyperleucocytose a été retrouvée dans 60% des cas. Ce signe est banal dans la période post-opératoire mais il doit attirer l'attention lorsqu'il persiste au-delà du 3ème jour post-opératoire ou qu'il est de forte concentration (> 15-20000/mm3) . Les autres signes biologiques comme les troubles électrolytiques, les perturbations de la fonction rénale, les troubles de la crase sanguine et autres, ne permettent pas d'orienter le diagnostic avant le stade de défaillance viscérale.
Les prélèvements intra-abdominaux qui ont été effectués dans notre étude ont été polymicrobiens comme l'ont rapporté plusieurs auteurs [1, 3, 10, 11, 13]. Le caractère multi-microbien de ces bactériémies est très évocateur de SIADPO et les souches sont souvent multirésistantes [1, 10, 14]. Les germes aérobies représentent 70 à 90% des souches isolées . La majorité des prélèvements bactériologiques effectués dans notre contexte sont mal conservés ou ne sont pas déposés au laboratoire. Ceci pourrait expliquer le faible nombre de résultats bactériologiques retrouvés dans notre étude.
Même si aucun de nos patients n'a bénéficié d'un scanner, il est l'examen le plus performant avec une sensibilité de 95% et une spécificité de 90% même si elle présente l'inconvénient de devoir déplacer le patient . Le scanner injecté permet une différenciation entre les viscères et l’épanchement intra-péritonéal . Nous avons surtout utilisé l'ASP qui se révèle difficile d'interprétation en post-opératoire .
Les étiologies des SIADPO sont dominées par le lâchage de sutures digestives et génitales et celui d'anastomoses digestives dans 66,7% des cas dans cette série comme rapporté par Lévy . Dans cette série, le contexte d'urgence de l'intervention initiale dans lequel ces sutures ont été effectuées explique la fréquence de cette étiologie, en plus de la contamination relative de la cavité abdominale comme le suggère Montravers [1, 13]. D'autres éléments tels que les incidents opératoires peuvent être incriminés. Les péritonites persistantes sont en rapport avec un défaut de toilette péritonéale. En effet, nous sommes souvent confrontés à des difficultés d'ordre économique car la fourniture de la quasi-totalité du matériel incombe aux patients. Il arrive qu'en certaines occasions la quantité de solutés disponible soit insuffisante pour assurer une toilette péritonéale de qualité.
Le traitement des SIADPO est essentiellement chirurgical mais il est associé à un volet médical incontournable. Celui-ci comporte 4 axes: la rééquilibration hydro-électrolytique, la lutte contre l'hypoxie, l'infection et la dénutrition . Les principes de la prise en charge chirurgicale des SIADPO sont l’éradication de toutes les sources d'infection intra-abdominale impliquant une voie d'abord permettant l'exploration la plus complète possible afin d’être certain que l'on ne laisse aucune source d'infection persistante; le traitement de la source de l'infection par éradication du foyer infectieux ou en limitant le plus possible la récidive de l'infection; la réduction de l'inoculum bactérien avec toilette péritonéale et drainage, pour aider le péritoine à lutter contre l'infection. . Cependant, la réintervention n'est pas indiquée chez tous les patients présentant un SIADPO. Il existe des critères de temporisation ou de réintervention chirurgicale . La source de l'infection dans les péritonites post-opératoires doit être suturée, exclue ou réséquée. Une stomie a été réalisée dans 41% des cas de notre étude. Le lavage péritonéal au sérum physiologique est usuellement pratiqué en cas de péritonite avec au moins 6 litres de sérum chauffé. Mais aucune étude n'a prouvé l'efficacité de ce lavage péritonéal . Au moindre doute quant à l’éradication du sepsis, il est préconisé de drainer la cavité abdominale . Le drainage peut servir d’élément de surveillance par la quantité et l'aspect du liquide qui s'en extériorise . Il peut avoir un effet bénéfique en favorisant l’évacuation de liquide résiduel. Il a permis, dans quelques cas, de diagnostiquer une fistule digestive. En cas de suites opératoires simples, il est généralement enlevé au bout de 5 jours.
La guérison est survenue chez 75,5% de nos patients. Ce taux est relativement élevé en raison de la précocité de la reprise chirurgicale (64,4% dans les 24 heures) et de l’âge jeune de nos patients. Chichom a obtenu des résultats similaires . La durée moyenne d'hospitalisation de nos patients (33,7 jours) est en rapport avec la réalisation de stomies digestives et le rétablissement différé de la continuité. Une morbidité de 42,2%, se rapprochant de ceux antérieurement obtenus par Cissé et coll., a été observée dans notre série avec 10 cas de suppuration pariétale, 6 cas de fistule entéro-cutanée, 2 cas d’éviscération et 1 cas d'escarre fessière . Onze de nos patients sont décédés soient 24,4% des cas. Il s'agit le plus souvent de plusieurs facteurs qui agissent simultanément. En effet, il existerait aussi une relation entre le délai opératoire et la mortalité. Nous avons constaté une mortalité élevée chez les patients dont le diagnostic de SIADPO a été retardé avec près de 100% de mortalité au-delà du 15ème jour suivant l'intervention initiale. L'existence de défaillances viscérales est le facteur prédictif de mortalité le plus constant dans les différentes séries [3, 20]. Dans cette présente étude, 9 des 11 patients décédés présentaient au moins 2 défaillances viscérales.
Il convient, dès lors, de pêcher par excès, en préférant reprendre le patient atteint de SIADPO le plus tôt possible afin d'optimiser les chances de survie avant l'installation des défaillances multiviscérales. Les patients qui présentent des facteurs de risque de survenue de SIADPO doivent bénéficier d'une attention particulière. Des précautions seront prises aussi bien sur le plan chirurgical que celui de la réanimation pour guetter la survenue de complications en post-opératoire. Il faut surtout retenir que la prise en charge est médico-chirurgicale. Dans nos conditions d'exercice, chez un opéré récent qui ne va pas bien, il est préférable de le reprendre précocement après une réanimation optimale.
La cellulite orbitaire secondaire à une pansinusiteest une affection ophtalmique rare. Elle représente 80% des complications des sinusites . Elle est potentiellement grave mettant en jeu le pronostic fonctionnel voire vital . Une prise en charge précoce et adaptée permet d'améliorer le pronostic redoutable de cette affection et d’éviter les séquelles visuelles. Nous rapportons l'observation d'une femme de 70 ans qui a présenté une cellulite orbitaire droite compliquant une pansinusite antérieure.
Femme de 70 ans, immunodéprimée par un diabète de type I, a consulté pour un œdème palpébral droit et une rougeur périorbitaire évoluant dans un contexte fébrile depuis 06 jours. L'examen clinique trouvait une énorme tuméfaction orbitaire inflammatoire et douloureuse, une nécrose du cantus interne de l’œil, un ptosis, associée à une diplopie et trouble de l'oculomotricité etune fièvre à 3,5°C (Figure 1). L’évaluation de l'acuité visuelle était impossible vu l'intensité de la douleur. La patiente a été alors hospitalisée pour cellulite orbitaire. La Biologie a trouvé un syndrome inflammatoire: GB à 16 000 elt/mm3 - une CRP à 120 mg/l et une Glycémie à 3g/dl. La tomodensitométriecranio-orbitaire a montré une pansinusite avec épaississement des parties molles temporale gauche et du cantus interne de l'orbite droit avec respect des éléments intra-orbitaires (Figure 2,Figure 3). Sous anesthésie générale au bloc opératoire, la patiente a bénéficié d'une incision sous orbitaire droite, puis d'une necrosectomie au niveau du cantus interne de l’œil droit emportant le tendon palpébral médiane et une partie du muscle orbiculaire. La perte de substance consécutive est laissée sous cicatrisation dirigée (Figure 4). La patiente est mise sous tri antibiothérapie par voie intraveineuse pendant 5 jours puis relais par voie orale ceftriaxon 50mg/kg/j, gentamycine 3mg/kg, métronidazol 30mg/kg/j avec équilibration de son diabète. Après des soins et un examen ophtalmologique spécialisé quotidiens pendant sept jours, l’évolution était marquée par une nette amélioration de l'acuité visuelle et régression de la tuméfaction orbitaire.
Les cellulites orbitaires constituent les complications les plus fréquentes des sinusites aigues. Le point de départ est essentiellement ethmoïdal, plus rarement maxillaire et frontal. C'est une pathologie qui touche essentiellement les jeunes de moins de 15 ans et l'adulte entre 60-70 ans avec une prépondérance masculine. Les germes les plus fréquemment observés chez l'adulte sont Streptococcus pneumoniae et Staphylococcus aureus. Chez l'enfant, on retrouve plutôt de Haemophilius influenzae, mais la vaccination a permis de réduire considérablement cette fréquence. L'immunodépression, essentiellement le diabéte, constitue un classique facteur favorisant la diffusion de l'infection . Le tableau clinique associe une exophtalmie inflammatoire, un œdème palpébral, une diminution de la motilité oculaire.
L'imagerie est indispensable en cas de suspicion de cellulite orbitaire. Une tomodensitométrie orbitaire avec et sans injection de produit de contraste est l'examen clé du diagnostic positif et parfois étiologique . Elle permet de déterminer la localisation exacte, la taille de la lésion orbitaire et l’état des sinus de la face.
La cellulite orbitaire vraie est une urgence. Il est important qu'elle soit reconnue précocement et traitée de façon énergique. C'est toujours une cause possible de cécité, voire de mortalité en cas de complication(s). Sur une petite série de 23 patients, Hodges et al. rapportent 52% de cécité et 4% de mortalité par thrombose du sinus caverneux . Sur une série plus importante de 68 patients, Wane et al. rapportent 26% de cécité et là aussi, 4% de décès . La cécité est secondaire à une neuropathie optique mécanique par élévation de la pression intra-orbitaire et/ou à une origine vasculaire par ischémie, une occlusion de l'artère centrale de la rétine, une thrombophlébite ou une origine inflammatoire (neurite infectieuse). Des occlusions vasculaires rétiniennes et/ou choroïdiennes, sources d'une baisse d'acuité visuelle, ont aussi été décrites. Enfin, une baisse d'acuité visuelle peut être liée à une kératite d'exposition due à l'exophtalmie ou plus exceptionnellement à des hémorragies et/ou exsudats rétiniens .
La prise en charge thérapeutique des complications orbitaires des sinusites aigues est une urgence. Elle repose toujours sur une antibiothérapie à large spectre. La chirurgie se justifie dans les formes collectées . Les décongestionnants et les lavages nasaux par une solution isotonique ou hypertonique restent recommandés . Les protocoles d'antibiothérapie proposés dans la littérature sont variés. La céphalosporine de troisième génération ou l'amoxicilline-acide clavulanique restent les molécules les plus préconisées. L'adjonction d'un antistaphylocoque majeure se justifie d'emblée ou en absence d'amélioration clinique en cas de suspicion d'un staphylocoque. Les imidazoles pourraient être associés particuliérement chez l'adulte .
Les nouvelles quinolones gagnent actuellement de plus en plus d'intérêt du faite de leur bonne diffusion tissulaire et leur rapidité d'action . La durée de l'antibiothérapie intraveineuse est de 7 à 14 jours. Le relais per os est à envisager dés que l'apyrexie est durable, et aprés la disparition des signes inflammatoires locaux . Cette antibiothérapie per os est d'autant plus longue que les signes cliniques ont mis plus longtemps à s'amender sous traitement parentéral . La place de la corticothérapie dans le traitement des complications orbitaires d'origine sinusienne reste tou- jours débattue. Les corticoides en flash sont proposés en cas de suspicion d'atteinte du nerf optique . Le drainage orbitaire, avec examen bactériologique, est indiqué en cas de collection orbitaire identifiée à la TDM ou devant l'aggravation clinique sous traitement médical bien adapté. Il est classiquement réalisé par voie externe via une orbitotomie médiale.
La prise en charge de la cellulite orbitaire aiguë est une urgence. Son évolution est toujours grave en l'absence d'un traitement médical et chirurgical strict. Un scanner doit être immédiatement réalisé et une antibiothérapie parentérale débutée. En cas de résistance au traitement médical, une décompression par orbitotomie interne peut être nécessaire.
L'encéphalomyélite aigue disséminée (ADEM: acute disseminated encephalomyelitis), appelée également encéphalite post-infectieuse, encéphalite post vaccinale ou encéphalite péri-veineuse, est une affection inflammatoire démyélinisante multifocale du système nerveux central. Le mécanisme est auto-immun suite à une vaccination ou un épisode infectieux le plus souvent viral. Le tableau clinique associe des troubles de la conscience, différents signes de déficit neurologique et des anomalies de la substance blanche à l'IRM . Elle est plus fréquente chez l'enfant que chez l'adulte. La prise en charge est basée sur la corticothérapie intraveineuse par de méthyl-prednisolone à hautes doses.
Notre travail est une étude rétrospective de neuf cas d'ADEM colligés au sein du service de pédiatrie au CHU Hassan II de Fès sur une période de 4 ans allant du janvier 2010 au Décembre 2013. L’étude a porté sur tous les cas d'ADEM ayant été hospitalisés et pris en charge au service. Le but de travail est d'analyser les aspects cliniques, radiologiques, thérapeutiques et évolutifs de cette pathologie.
L´âge de nos patients est compris entre 24 mois et 13 ans, avec une moyenne d´âge de 4 ans et demi. La tranche d’âge la plus touchée est celle de 2 - 6 ans (78%) et le sex-ratio est de 1,25. Une infection virale prodromique a été notée chez quatre patients. Une varicelle précédant les symptômes neurologiques a été révélée dans deux cas, des oreillons dans un cas, une fièvre éruptive dans un cas. Le délai entre l'infection virale et le début de la symptomatologie varie entre six jours et 60 jours. Aucun de nos patients n'a reçu de vaccin dans le mois précédant l’épisode. Tous nos patients sont admis pour association de signes généraux: fièvre, vomissement, céphalées... et de manifestations neurologiques: trouble de conscience, signes neurologiques focaux hémisphériques ou médullaires.
Le délai entre le début de la symptomatologie et l'admission dans notre service est variable de un jour à vingt-cinq jours avec une moyenne de sept jours. La fièvre est constatée dans tous les cas et les convulsions dans cinq cas soit 55,5% des cas. Les crises sont de type tonico-cloniques généralisées dans trois cas et hémi-corporelles dans deux cas. Les troubles de conscience avec des GCS entre 8 et 13 sont observés dans cinq cas. Les troubles de la marche dans sept cas. Pour tous les cas, l'examen neurologique est anormal: un syndrome cérébelleux est objectivé dans six cas (66%). Une hémiparésie est retrouvée dans trois cas (33%), des signes d'irritation pyramidale dans deux cas (22%) et une paraplégie dans un cas soit 11% des cas. La ponction lombaire a révélé une réaction méningée chez huit patients avec des leucocytes entre 10 éléments à 87 éléments. Le bilan inflammatoire est négatif sauf pour un patient qui a présenté une infection respiratoire associée. La tomodensitométrie a montré des lésions hypo-denses dans trois cas, un œdème cérébral dans un cas. L'imagerie par résonnance magnétique cérébrale a été anomale chez tous les patients objectivant des lésions de la substance blanche en hypo-signal T1 et en hyper-signal T2 et T2 FLAIR, associées à une atteinte de la substance grise chez quatre patients. L'atteinte médullaire est constatée dans un cas (Figure 1, Figure 2, Figure 3).
Le traitement chez nos patients est basé sur des bolus de corticoïdes intraveineux administrés 3 jours de suite, relayés par une corticothérapie orale à dose de 2mg/kg/j pendant une durée variant de 4 à 6 semaines selon la sévérité de tableau clinique. Une kinésithérapie motrice est indiquée pour nos patients. L'antibiothérapie parentérale ou orale est administrée dans 55,5% des cas. L'acyclovir est administré chez 44,5% des patients à l'admission et il est arrêté après les résultats d'imagerie. Un traitement antiépileptique est utilisé pour 44,5% des malades. L’évolution globale de nos malades a été favorable chez 89%. Un patient a présenté une évolution bi-phasique avec une rechute après six mois. Un patient a gardé des séquelles à type d'ataxie et un est décédé.
L'encéphalomyélite aigue disséminée (ADEM: acute disseminated encephalomyelitis), appelée également encéphalite post-infectieuse, encéphalite post vaccinale ou encéphalite péri-veineuse, est une maladie inflammatoire démyélinisante du système nerveux central qui survient de façon aigue chez un enfant bien portant dans un contexte fébrile et associant des troubles de la conscience, des signes de déficit neurologique et des lésions de la substance blanche à l'IRM [1, 2]. L'incidence de l'ADEM est estimée chez l'enfant à 0,4/100 000 par an . L'ADEM est plus fréquente chez l'enfant comparé à l'adulte . Une prépondérance masculine est rapportée dans plusieurs cohortes pédiatriques avec un sexe ratio entre 1,25 et 1,66 [5, 6]. Dans notre étude, il est à 1,25. Cette tendance est moins nette chez l'adulte . Il semble exister une prédominance saisonnière, avec un pic en hiver et un au printemps [3, 6].
Il s'agit d'une maladie auto-immune dont le mécanisme est mal connu, liée très probablement à l'homologie de structure entre un facteur déclenchant (agent infectieux, vaccin) et des antigènes myéliniques de l'hôte [4, 7]. Une infection ou une vaccination sont les facteurs déclenchants les plus fréquents. L'antécédent infectieux est identifié dans la majorité des cas, similaire à ce qui est rapporté dans les séries pédiatriques. On retrouve ceux-ci dans environ 75% des cas de l'enfant [8, 9] et dans 45 à 50% des cas de l'adulte [4, 10] survenant en général après un intervalle libre de 2 à 30 jours . Dans notre série une infection virale prodromique est notée dans 44,5%. La symptomatologie clinique de l'ADEM associe des signes généraux: fièvre, nausées, vomissements, malaise, céphalées... et des manifestations neurologiques: d'encéphalopathie et des signes neurologiques focaux hémisphériques ou médullaires. Les troubles de conscience sont observés dans 19 à 69% des cas d'ADEM [5, 9] associés à des convulsions dans 13 à 35% des cas [9, 11]. La fièvre est observée dans 43 à 52% des cas [4, 5, 11]. Dans notre étude les troubles de conscience et les crises convulsives sont présents dans 55,5% des cas; par contre la fièvre est présente dans 100% des cas avec des fébricules ne dépassant pas 38°C dans 33% des cas. L'IRM cérébrale représente l’élément clé du diagnostic, en objectivant des lésions typiquement multiples et disséminées, prédominant au niveau de la substance blanche. L'atteinte de la substance grise profonde (thalamus, noyaux gris centraux) est peut être notée dans 15 à 60% des cas . Dans notre série l'atteinte de la substance blanche était présente dans 100% des cas, associée à des lésions de la substance grise dans 44,5% des cas.
L’étude du LCR permet d'exclure les diagnostics différentiels telle une méningo-encéphalite infectieuse justifiant un traitement urgent et spécifique. L’étude peut objectiver une anomalie non spécifique à type de pléïocytose lymphocytaire associée à une hyper-protéinorachie . Chez nos patients l'analyse de LCR a objectivé une réaction méningée sans syndrome inflammatoire dans huit cas et était normal dans un cas. Pour les modalités du traitement de l'ADEM, une corticothérapie sous forme de bolus de méthyl-prednisolone à dose de 30 mg/kg par jour à répéter 3 jours de suite avec relais per os par de la prednisolone 1 mg/kg par jour pendant 4 à 6 semaines avec une dégression progressive [7, 5, 9, 13]. Tous nos patients ont bénéficié de ce traitement.
L’évolution sans séquelles de l'ADEM dans plus de 50% . L'amélioration clinique est observée généralement dans l'immédiat dans les heures ou les jours suivant l'administration du traitement . Le risque de récidive de l'ADEM est de 15 à 20% dans plusieurs cohortes. La mortalité de l'ADEM est actuellement inférieure à 5% chez l'enfant et d'environ 8% chez l'adulte [3, 4]. Les séquelles neurologiques les plus fréquentes sont des déficits focaux des membres, une ataxie ou des troubles visuels. Les troubles cognitifs et du comportement sont identifies dans 6 à 50% des patients des séries pédiatriques . Dans notre étude l’évolution est favorable dans 89%; les séquelles neurologiques type ataxie dans un cas; la récidive dans un cas et on a déploré le décès d'une patiente vu le tableau clinique initialement fait de détresse respiratoire.
L'ADEM est une affection rare du système nerveux central chez l'enfant, caractérisée par une démyélinisation de la substance blanche. Le tableau clinique initial peut mimer un tableau sévère d'infection du SNC avec fièvre. Les signes cliniques associent les signes d'encéphalopathie, crises convulsives et des signes généraux nécessitant parfois l'admission en réanimation. Le diagnostic d'ADEM doit être systématiquement évoqué devant un tableau d'encéphalite aiguë inexpliquée. Les critères diagnostiques sont fondés sur les éléments cliniques et les examens radiologiques notamment l'IRM. Le traitement est basé sur la corticothérapie. L'amélioration clinique est parfois spectaculaire dès l'administration des corticoïdes. Cet élément souligne la nécessité de ne pas méconnaître ce diagnostic et de le poser plus précocement pour une bonne évolution.
Sur base des données des nations unies, 307630 bébés sont nés avec la drépanocytose en 2010 . En République Démocratique du Congo, l'OMS estime à 15‰ naissances l'incidence annuelle de la forme homozygote SS et au Katanga, la prévalence attendue d'homozygotes SS est de 25‰ . Une grande variabilité des données hématologiques est observée chez ces patients anémiques selon le génotype, l’âge et le sexe des patients, avec des différences selon que l'examen est réalisé au cours d'une phase stationnaire ou au cours d'une crise ou complication [3, 4]. L'absence d’études locales sur le statut hématologique et l’état nutritionnel chez ces patients drépanocytaires âgés de 6 à 59 mois en phase stationnaire constitue une difficulté pour une meilleure prise en charge. D'où, l'importance de notre étude qui nous permet d'analyser ces paramètres. L'objectif de la présente étude est d’évaluer l’état nutritionnel et les paramètres hématologiques des drépanocytaires homozygotes SS de 6 à 59 mois en stade stationnaire à Lubumbashi en RDC.