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mlsum-fr-1901
Cabane perchée à louer sur le site Coucoo Grands Chênes, à Raray (Oise). RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR « LE MONDE » Une nuit de noces dans le feuillage d’un hêtre… Offrant ce cadeau de mariage surprise à sa sœur, Arnaud de La Chesnais a, bien involontairement, inventé un mode d’hébergement touristique qui séduit toujours plus, en France : la cabane en l’air hôtelière. A l’époque, fin 2003, il gère avec ses deux cadettes le domaine familial des Ormes, à Dol-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), tout près de Saint-Malo. Sur d’anciennes terres épiscopales devenues exploitation agricole puis camping-golf-hôtel, il a passé une enfance de liberté, parents bien trop débordés pour le surveiller de près. « Ma première cabane était creusée dans le foin et éclairée à la bougie, s’effraie a posteriori le quasi-quinquagénaire. Vers 10 ans, j’en ai construit d’autres dans les cèdres parce que le camping dévorait mon territoire. » Sa sœur Sonia, qui faisait les quatre cents coups avec lui, aura donc droit pour ses épousailles à ce clin d’œil au passé : une chambre suspendue dans l’arbre, face au manoir de la ­famille. « J’avais même accroché à une corde le panier du petit déjeuner que le couple a hissé au matin, comme quand on jouait à Tarzan et Daktari ! » Escalier, échelle ou tyrolienne Rien de tout cela n’aurait dépassé l’anecdote familiale si, à la Saint-Valentin 2004, des Parisiens n’avaient appelé le domaine en quête d’un hébergement original, et si Arnaud de La Chesnais n’avait osé les propulser à 12 mètres de hauteur dans la cabane conjugale. La première ouverte au public, en France. Une trentaine d’autres se nichent désormais dans les arbres des 200 hectares du parc, accessibles par escalier, échelle ou tyrolienne. La même année, un ancien publicitaire, Alain Laurens, se prend au jeu d’installer les cabanes perchées qu’il dessine dans les jardins particuliers ou hôteliers. Lui aussi s’est bâti, gamin, des abris de fortune, et s’est pris pour Le Baron perché d’Italo Calvino (1957). Ses cabanes haut de gamme, œuvres d’art forestier – pour leurs sublimes escaliers tournant autour du tronc, notamment –, figurent vite dans les magazines du monde entier. Et les nids sous ramure se répandent comme champignons en sous-bois. Pas de décompte officiel mais on avoisinerait les 800, selon la centrale de réservation Internet La Cabane en l’air qui, en 2018, a doublé son chiffre d’affaires et récolté 3 millions d’euros de réservations pour une flopée d’hébergeurs : des hôteliers diversifiant leur offre avec trois ou quatre cabanes dans les arbres centenaires jouxtant le château, aux ­Center Parcs et autres parcs animaliers, comme Sainte-Croix, en Moselle, pour qui aime « s’endormir avec les hurlements de la meute de loups gris » – heureusement à plusieurs mètres sous l’oreiller.
Complètement perchés (1/5). Qui n’a pas rêvé d’une chambre suspendue dans les bois avec vue sur le ciel étoilé ? Pour l’été, « L’Epoque » a testé la vie en cabane. Premier volet de notre série.
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/07/19/des-nuitees-perchees-dans-les-arbres_5491219_4497916.html
mlsum-fr-1902
Le projet du Water Park hôtel d’EuropaCity à Gonesse, dans le Val-d’Oise. EuropaCity/Chabanne architecte Artificialisation des terres, biodiversité, offre commerciale… EuropaCity a annoncé vendredi 4 octobre un sérieux verdissement de sa palette, au moment où le projet, plus contesté que jamais, est passé au crible par le gouvernement. Au prix de plus de 3 milliards d’euros d’investissement, le mégacomplexe prévoit d’implanter sur 80 hectares, à Gonesse (Val-d’Oise), un cocktail de parcs de loisirs, d’équipements culturels, d’hôtels et de boutiques, avec l’ambition d’attirer plus de 30 millions de visiteurs par an et de « réinventer ce qu’est un lieu de destination à l’heure d’Internet ». En 2018, les promoteurs, la branche d’immobilier commercial du groupe Auchan, Ceetrus, et le conglomérat chinois Wanda, réunis au sein de la société Alliages & Territoires, avaient été priés par l’Etat, aménageur de l’ensemble de la zone de 280 hectares de terres agricoles où EuropaCity doit prendre corps au milieu d’un futur parc d’affaires, d’améliorer leur copie. « Nous avons beaucoup travaillé pour construire un projet exemplaire de la transition écologique et solidaire », revendique Benoît Chang, le directeur général d’Alliages & Territoires. Le projet visait déjà une alimentation par 100 % d’énergies renouvelables produites sur place. Les promoteurs d’EuropaCity s’engagent désormais à ce que le complexe atteigne le « zéro carbone » dès l’ouverture, en 2027 – « avec vingt-cinq ans d’avance sur les accords de Paris », souligne Benoît Chang. Une performance qui passe par l’emploi de matériaux de construction bas carbone – bois, terre issue du chantier – et un effort particulier pendant toute la période d’exploitation. Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Etat demande à EuropaCity de corriger son projet Rassurer les petits commerçants Deuxième annonce : un objectif de « zéro artificialisation nette » des sols, conforme au cap fixé par le gouvernement. Alliages & Territoires s’engage à « compenser l’intégralité des 80 hectares du site en finançant la renaturation de sites artificialisés ou pollués ». Une décision qui s’ajoute à celle des élus de la communauté d’agglomération Roissy Pays de France, à laquelle appartient Gonesse, de compenser les 300 hectares aménageables du Triangle en enlevant 600 hectares des zones jusque-là classées comme constructibles dans l’ensemble des villes du territoire. Troisième point : la biodiversité. Quatre mille arbres seront plantés et une vingtaine d’espèces animales réintroduites dans le site, qui comprendra un parc paysager et une ferme urbaine. « Aujourd’hui, dans ces champs d’agriculture intensive, la biodiversité est très faible », fait valoir Benoît Chang.
Les promoteurs s’engagent à atteindre le zéro carbone, zéro artificialisation nette de terres et à diviser par trois sa surface de commerces.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/04/europacity-verdit-sa-copie-pour-sauver-son-projet_6014190_3234.html
mlsum-fr-1903
« Plaisir et nécessité », de Françoise Nyssen, Stock, 250 pages, 20,50 euros Le livre. Françoise Nyssen a appris la vie politique à 67 ans, et ce fut violent. De son passage éclair au ministère de la culture (du 18 mai 2017 au 16 octobre 2018), cette femme de gauche, « inscrite à aucun parti, sans expérience des codes et des institutions », est arrivée Rue de Valois avec comme seuls bagages son expérience de codirectrice de la maison d’édition Actes Sud et son « énergie ». Nicolas Hulot, son ami, avait dit oui à Emmanuel Macron pour le ministère de l’écologie, elle ne se sentait pas le droit de refuser ce portefeuille ministériel. Dans un récit autobiographique, Françoise Nyssen ne cache pas qu’elle a été sur le moment « terrifiée » de se retrouver à la tête de ce ministère chronophage : « Je suis arrivé en ne sachant rien de la vie politique. C’était abyssal. Le noir absolu. » Avec seulement dix conseillers et des directions « peu fluides », elle va s’atteler à la tâche en s’imposant, pour tenir, une rigoureuse hygiène de vie : pas d’alcool, une nourriture saine, yoga et méditation chaque matin. Novice en politique Françoise Nyssen est une novice en politique mais a des convictions : combattre la ségrégation culturelle dans un pays « qui souffre de la centralisation » et de « l’entre soi » parisien. Son mantra : « trop de Français se sentent exclus de la culture ». Son obsession : généraliser la pratique artistique et culturelle à l’école parce qu’elle est convaincue que la fracture se met en place dès la scolarité. « La culture à l’école relève d’une exigence d’égalité républicaine ». Si c’était à refaire, Françoise Nyssen aurait aimé avoir « un stage accéléré » sur les rouages de la politique, un secrétaire d’Etat chargé de l’audiovisuel à ses côtés, mais aussi mieux mesurer que la communication était essentielle. Seul moment d’autocritique, elle reconnaît avoir été une piètre oratrice. Pendant ces dix-sept mois Rue de Valois, Françoise Nyssen s’est sentie « soutenue » par Emmanuel Macron mais ignorée par Edouard Philippe. Si l’ex-ministre de la culture épargne le président de la République (« un homme qui s’intéresse vraiment à la culture »), elle égratigne le premier ministre, pour qui la culture ne serait « ni une urgence, ni une priorité », et surtout les conseillers de l’Elysée et de Matignon, ces « énarques » coupés du terrain qui ne l’ont jamais épaulée.
Dans un récit autobiographique, l’ex-ministre de la culture revient sur son expérience au gouvernement et ses dix-sept mois Rue de Valois.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/03/plaisir-et-necessite-francoise-nyssen-a-l-epreuve-du-pouvoir_5484597_3232.html
mlsum-fr-1904
A Kassel (Hesse), le 13 juin, lors des funérailles de Walter Lübcke, préfet de l’arrondissement, tué d’une balle dans la tête par un néonazi. SWEN PFORTNER / AFP Editorial du « Monde ». L’Allemagne avait été stupéfaite en apprenant la mort, le 2 juin, de Walter Lübcke, préfet de l’arrondissement de Kassel (Hesse), tué d’une balle dans la tête sur sa terrasse. Sur les réseaux sociaux, plusieurs comptes proches de l’extrême droite s’étaient réjouis de la disparition de ce chrétien-démocrate de 65 ans qui, en 2015, avait résolument soutenu la politique d’accueil des réfugiés décidée par Angela Merkel. Un suspect est aujourd’hui en détention provisoire : il s’agit d’un néonazi de 45 ans déjà emprisonné dans les années 1990 pour avoir fait exploser une bombe devant un foyer d’étrangers. Deux mois après ce drame, il apparaît clairement que ce n’était pas un simple fait divers. Selon un décompte provisoire du ministère allemand de l’intérieur, dévoilé mardi 13 août par le quotidien Der Tagesspiegel, 8 605 crimes et délits attribués à l’extrême droite, dont 363 actes violents, ont été enregistrés au premier semestre de 2019 (soit 10 % d’augmentation par rapport à 2018). Depuis la mort de Walter Lübcke, plusieurs élus locaux connus pour leur soutien aux réfugiés ont fait savoir qu’ils avaient reçu des menaces de mort. Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Allemagne face à la violence d’extrême droite Les violences d’extrême droite n’ont rien de nouveau outre-Rhin. L’attentat le plus meurtrier commis depuis la guerre a été perpétré par un néonazi lors de la Fête de la bière de Munich, le 26 octobre 1980 (13 morts, 211 blessés). Avant l’accueil des réfugiés en 2015, le nombre de crimes et délits politiques s’établissait déjà à plus de 5 000 par an, ce qui démontre que le phénomène a des racines plus profondes qu’une réaction à la politique d’Angela Merkel. Mais l’augmentation continue des violences prend inévitablement une dimension particulière en Allemagne, compte tenu de l’histoire du pays et de la « responsabilité » dont se réclament volontiers ses dirigeants. Sentiment d’impunité Beaucoup de temps a été perdu ces dernières années. Les services de renseignement ont, à l’évidence, sous-estimé le phénomène. Quant à la justice, sa lenteur à condamner les coupables a contribué, à n’en pas douter, à donner aux bras armés de la terreur brune un dangereux sentiment d’impunité. Par rapport à nombre de ses voisins, l’Allemagne a longtemps semblé protégée contre le retour de ses vieux démons. Cette époque est révolue. Depuis 2017, le Bundestag compte près de 100 députés d’extrême droite et, le 1er septembre, celle-ci pourrait arriver en tête lors des élections régionales en Saxe et dans le Brandebourg, deux anciens Länder de l’Est où perdure, depuis la réunification de 1990, une scène néonazie décomplexée, comme le démontre cette flambée de passages à l’acte. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Allemagne, des élus CDU tentés par une alliance avec le parti d’extrême droite AfD Angela Merkel restera sans aucun doute comme celle qui, dans une Europe frileuse et craintive, a fait le choix de l’ouverture en laissant entrer en Allemagne près d’un million de réfugiés fuyant les guerres du Moyen-Orient. Juste au regard de l’histoire, cette décision n’en a pas moins profondément bousculé une partie de ses concitoyens, qui n’y étaient pas préparés. « Wir schaffen das » (« nous y arriverons »), avait lancé la chancelière, le 31 août 2015, pour dire son optimisme dans la capacité de l’Allemagne à relever le défi de l’intégration. Deux ans avant la fin programmée de son quatrième et dernier mandat, il est encore temps pour elle d’aller au bout de cette ambition. Et de redire une seconde fois « Wir schaffen das », mais cette fois pour triompher d’une extrême droite dont le retour, en Allemagne, a autant voire plus qu’ailleurs des raisons d’inquiéter. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Angela Merkel a du mal à faire oublier son « Wir schaffen das » Le Monde
Editorial. Face à l’inquiétante hausse des violences liées à l’extrême droite, qui ciblent les élus et les étrangers, Angela Merkel se doit d’agir.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/15/l-allemagne-face-au-risque-d-une-terreur-brune_5499665_3232.html
mlsum-fr-1905
SERGIO AQUINDO Maheen en a un tiroir plein. Un jaune, un rose, un blanc, un avec des perles, un à paillettes… Elle a 25 ans, des escarpins noirs à talons hauts aux pieds et un voile sur la tête. Elle ne l’enlève que pour aller travailler. La jeune femme est institutrice dans une école publique, à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), où elle est née et habite toujours. Ces derniers temps, elle n’a qu’une peur : que des parents d’élèves la croisent en dehors de l’école avec son foulard. « Vu le climat, ils pourraient ne pas apprécier et faire en sorte que je sois écartée de l’enseignement. » Depuis plusieurs semaines, le voile est une nouvelle fois au cœur des débats : entre l’appel d’Emmanuel Macron pour une « société de vigilance », l’injonction d’un élu Rassemblement national (RN) à une mère accompagnatrice de retirer son voile jusqu’aux paroles du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, estimant que le voile n’était « souhaitable dans la société ». La preuve d’une intégration ratée Qu’il s’agisse du fruit d’un cheminement spirituel, d’un acte militant, d’un geste hérité de la tradition, d’une affirmation identitaire et/ou d’une pression sociale, le port du voile est, en France, un sujet polémique récurrent et un signe visible de religiosité que nombre de Français sans lien avec la culture musulmane ont du mal à comprendre. Et à accepter. Puisqu’il est un instrument d’oppression de la femme dans certains pays, certains y voient l’importation d’un symbole de l’inégalité de l’homme et de la femme, la marque d’une vision rétrograde, conservatrice, voire dangereuse de la société. Et, surtout, la preuve d’une intégration jugée ratée. Elles s’appellent Maheen, Latifa, Fati, Nawel, Mina, Asma ou encore Ouatania. Elles ont entre 23 ans et 64 ans, elles sont issues de la bourgeoisie, de la classe moyenne ou d’un quartier populaire. Toutes sont françaises. Aucune n’est militante provoile. Qu’elles le portent en turban, en drapé, à la mode égyptienne ou indienne, qu’il soit noir ou coloré, elles ont, un jour, décidé de se couvrir la tête. Par choix, disent-elles. Sans contrainte, assurent-elles. En complément du jeûne et des cinq prières quotidiennes que la plupart disent observer. « On nous prend pour (…) des analphabètes, des ignorantes, sans éducation, sans cerveau, forcément instrumentalisées » Latifa Maheen fait partie de ces femmes à qui « on ne parle jamais ». Nombreuses sont celles qui craignent de s’exprimer aussi. La plupart ont peur pour leur emploi, ou pour leurs enfants, et demandent à ce que seuls leurs prénoms soient publiés.
Cheminement spirituel, acte militant, geste hérité de la tradition, affirmation identitaire ou pression sociale, le port du foulard islamique reste en France un sujet récurent de polémique. Qu’en disent celles qui le portent ?
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/28/histoires-de-voiles-des-femmes-temoignent_6017136_3224.html
mlsum-fr-1906
Le président d’Angers Saïd Chabane, le 28 avril 2019. Lois Venance / AFP C’est une photo qui rappelle à Saïd Chabane, président du SCO Angers, que ce métier vous ouvre les portes mais finit par avoir votre peau. A l’Elysée, en 2012, cinq présidents de club de football encadrent Nicolas Sarkozy et Frédéric Thiriez, alors président la Ligue (LFP). Deux seulement sont encore en poste : Jean-Michel Aulas et lui. Le cadre est posé dans son bureau de patron de Prestige de la Sarthe, une entreprise de charcuterie de gros. Vue sur le parking, tableaux marins, représentations de bijoux kabyles ; et cette photo. « Je me dis : j’ai pas mal réussi dans l’industrie et j’ai jamais mis les pieds à l’Elysée. Quinze jours dans le football, j’y suis. Ça donne du baume au cœur. » Pour cela, Saïd Chabane peut aussi regarder le classement de la Ligue 1. Le SCO est 4e (ex aequo) au quart du championnat. Le « roi de la rillette » − c’est le président stéphanois, Bernard Caïazzo, qui l’appelle ainsi − est, pour ses pairs, une idole : depuis qu’il a racheté le club, en 2011, Angers est monté en Ligue 1, s’y maintient et a même atteint la finale de la Coupe de France, il y a deux ans. « La passion a des limites. Si elle prend le dessus sur l’économique, vous êtes mort » Saïd Chabane, président du SCO d’Angers Surtout, le club noir et blanc s’en met chaque année plein les poches : son directeur sportif, Olivier Pickeu, sort de la Ligue 2 des joueurs que Stéphane Moulin, l’entraîneur, met en valeur. Saïd Chabane, qui tient la caisse, fait une belle vente chaque année. Huit ans que ça tourne, avec toujours le même coach : un record dans les cinq grands championnats européens. Ce modèle fait des envieux : quelques gros budgets de Ligue 1 lorgnent Olivier Pickeu. Son départ en fin de saison serait, pour le club, une perte plus importante que celle d’un joueur majeur. Mais pour l’heure, tout va ; ou presque. Saïd Chabane se sent sur un fil. « La passion a des limites. Si elle prend le dessus sur l’économique, vous êtes mort. Aujourd’hui, vous ne mourez pas par le sportif, vous mourez par l’argent. » Cela n’arrivera pas à Saïd Chabane, qui passe dans ses entreprises du lundi au jeudi pour « garder les pieds sur terre » et se souvenir de ne pas dépenser l’argent qu’il n’a pas. « Ici, il y en a qui se lèvent à 5 heures du matin pour venir à l’usine et gagner 1 600 balles brut. Parfois, je le rappelle au club, pour remettre les choses un peu à l’endroit. »
L’Algérois, qui a fait fortune dans les rillettes, gère son club de football, qui rencontre Montpellier samedi 26 octobre, comme ses entreprises. A l’euro près
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/10/26/ligue-1-ballon-et-raison-la-recette-said-chabane-au-sco-d-angers_6017026_3242.html
mlsum-fr-1907
L’entrée du terrain de football du village de Tizert, dans le sud du Maroc, après la violente crue qui a emporté le 28 août au moins sept personnes. AFP D’importants moyens de secours ont été déployés dans le sud du Maroc jeudi 29 août, au lendemain de la crue violente d’un oued qui a fait sept morts sur un terrain de football situé en zone inondable. Jeudi matin, les habitants du village de Tizert ont enterré leurs morts, tandis qu’un hélicoptère survolait cette localité située dans la région de Taroudant, selon des informations concordantes. La crue soudaine déclenchée par un orage violent a emporté un jeune de 17 ans et six hommes âgés, selon le dernier bilan des autorités locales. Toutes originaires de la région, les victimes assistaient à un tournoi de football. Les secours ont commencé à déblayer les décombres et des patrouilles ont sillonné la zone pour chercher d’éventuelles autres victimes, dont un homme toujours porté disparu, a constaté un correspondant de l’AFP. Lire aussi Au Maroc, une inondation fait au moins sept morts Les autorités ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du drame afin d’établir les responsabilités. De son côté, le premier ministre Saad Eddine El Othmani a assuré que le gouvernement allait se pencher sur « les mesures à prendre pour éviter que ce genre d’incident tragique se reproduise ailleurs ». La catastrophe, qui endeuille une nouvelle fois le Maroc, pays aride régulièrement touché par des pluies torrentielles, a suscité des réactions indignées sur les réseaux sociaux. L’émotion dans le village de Tizert est d’autant grande que, malgré des alertes envoyées par des villageois en amont, « personne ne s’attendait à un déluge aussi dévastateur », selon les témoignages recueillis par l’AFP. Au lieu de se mettre à l’abri, plusieurs habitants ont tardé pour filmer avec leur téléphone, selon plusieurs témoins sur place. Des images impressionnantes Le terrain situé en bordure de l’oued avait été récemment doté de nouveaux équipements, selon deux habitants joints par téléphone par l’AFP. Les images de son inauguration joyeuse tournent sur les réseaux sociaux, tout comme celles, impressionnantes, des flots boueux qui ont balayé le terrain en quelques minutes et pulvérisé la terrasse des vestiaires où s’étaient réfugiées plusieurs personnes. Dans la région de Tizert, comme dans d’autres régions montagneuses du Maroc, les terrains de football sont fréquemment construits dans le lit des oueds asséchés, souvent le seul endroit plat, d’après les témoignages recueillis par l’AFP. « Le terrain existe depuis trente ans, les gens ont toujours joué là, mon père m’a raconté que l’oued avait déjà débordé mais, de mémoire d’homme, on n’a jamais vu ça », a déclaré par téléphone Abdelkrim Bourrich, 41 ans, président d’une association locale. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le mystère Mohammed VI, techno-monarque à la tête d’un Maroc plus inégalitaire que jamais Avant les nouveaux aménagements – construction des gradins et du vestiaire –, « certains se sont posé la question sur les éventuels risques d’inondations, mais on n’en a pas tenu compte car cela fait plusieurs années qu’il n’y avait pas eu pareille catastrophe », a déploré Lotfi Khaled, membre d’une association de développement local. Plusieurs médias ont pointé que le bulletin spécial de la Direction de la météorologie (DMN) alertant de risques orageux de « niveau orange » avait été publié plusieurs heures après le début des intempéries annoncées. Des intempéries devenues « structurelles » Des inondations frappent régulièrement les régions isolées du Maroc, avec des crues subites capables de transformer les lits secs des oueds en torrents destructeurs. En 2014, des inondations liées à de pluies torrentielles avaient fait une cinquantaine de morts et des dégâts considérables dans le sud. L’inondation est « le premier risque en termes de personnes tuées au niveau national », selon un rapport consacré aux risques climatiques publié en 2016 par l’Institut royal des études stratégiques (IRES). Avec les risques induits de glissement de terrain, « les inondations affecteront près de 21 000 personnes par année à l’horizon 2030 » dans ce pays du nord de l’Afrique, selon cette étude. Alors que le changement climatique accentue les phénomènes météorologiques extrêmes partout dans le monde, les intempéries sont devenues « structurelles » au Maroc, selon ce rapport qui préconisait différentes mesures de gestion des risques. Le problème, « c’est l’appropriation des zones aqueuses et les constructions aléatoires », a déploré sur sa page Facebook Charafat Afailal, ancienne secrétaire d’Etat chargée de l’eau qui a vu son portefeuille supprimé lors d’un précédent remaniement. Un plan national de protection contre les inondations avait été lancé en 2003, identifiant plus de 400 « sites vulnérables » à traiter d’ici à 2020 pour une enveloppe de 25 milliards de dirhams (environ 2,3 milliards d’euros). Il n’a pas été possible jeudi d’obtenir de bilan détaillé des actions menées depuis.
Au sud du pays, au moins sept personnes ont trouvé la mort sur un terrain de football situé dans le lit d’un oued, après un violent orage.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/30/au-maroc-le-village-de-tizert-est-sous-le-choc-au-lendemain-d-une-crue-meurtriere_5504421_3212.html
mlsum-fr-1908
Les abonnés de Free seront-ils bientôt privés de BFM-TV ? Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a rendu, jeudi 1er août, les conclusions de son arbitrage dans le bras de fer qui oppose depuis plusieurs mois l’opérateur Free aux chaînes de télévision du groupe Altice (BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story). Le gendarme de l’audiovisuel a finalement tranché en faveur de Free et rejeté les demandes de la maison mère de SFR d’enjoindre l’opérateur (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre individuel du Monde) à « accepter leur offre commerciale », estimant que ce dernier est en droit de « librement refuser de reprendre les chaînes BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story et leurs services associés ». Concrètement, Free n’a donc aucune obligation de donner suite aux exigences d’Altice et de diffuser ses chaînes si les conditions de l’offre présentée par le groupe de médias ne lui conviennent pas. Pour autant, le régulateur reconnaît aux trois chaînes de télévision le droit d’exiger une rémunération pour leur reprise sur les offres des box de l’opérateur. Deux camps à couteaux tirés Les deux camps sont à couteaux tirés depuis le 20 mars, date à laquelle l’accord de diffusion signé entre les deux groupes il y a plusieurs années est arrivé à son terme. Altice souhaitait profiter du renouvellement du contrat pour en revoir les termes et faire payer à Free un montant de cinq à six millions d’euros pour l’accès à ses chaînes et à leurs services ajoutés, tels que la télévision de rattrapage, se calquant sur le modèle des accords déjà conclus entre Free et les groupes TF1 et M6, ou entre Altice et les opérateurs Bouygues Telecom et SFR. Le groupe de Patrick Drahi s’est cependant heurté à une fin de non-recevoir de la part de l’opérateur, peu disposé à rémunérer des chaînes jusqu’à présent gratuites et jugeant les services ajoutés insuffisamment pertinents pour justifier une rétribution. Les négociations étant au point mort, Altice avait alors saisi le CSA, début avril, dans le cadre d’une procédure de réglement de différend, réclamant au régulateur de contraindre Free à conclure un contrat de distribution global. Altice a assigné Free en justice pour contrefaçon le 17 avril. La maison mère de SFR accusait l’opérateur de pirater son signal Si la décision du CSA est considérée comme une victoire par Free, ce n’est cependant pas le cas des conclusions rendues le 26 juillet par le tribunal de grande instance de Paris et que Le Monde a pu consulter. Altice a assigné Free en justice pour contrefaçon le 17 avril. La maison mère de SFR accusait l’opérateur de pirater son signal, ce dernier ayant rétabli par ses propres moyens la diffusion des chaînes du groupe de médias après que celui-ci lui en ait coupé l’accès faute d’accord. Le juge des référés a donné gain de cause à Altice et sommé Free de cesser la poursuite de la diffusion de BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story sans leur autorisation, sous peine d’une amende de « 100 000 euros par jour de retard et par chaîne » à compter du 27 août. Une médiation en cours Si ces différentes décisions clarifient, en partie, les contours du contentieux entre les deux camps, elles laissent toutefois en suspens une question : les trois chaînes d’Altice seront-elles finalement encore disponibles à la fin du mois sur les box de Free ? Selon nos informations, le CSA a récemment proposé une nouvelle médiation à Free et Altice, acceptée par les deux parties, afin qu’elles concluent un accord en ce sens. La porte est donc ouverte pour un hypothétique accord d’ici le 27 août, sous réserve que les protagonistes trouvent un terrain d’entente, notamment sur le prix. Dans le cas contraire, BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story disparaîtront bel et bien des offres de Free. L’ex-trublion des télécoms, qui totalise 6,4 millions de clients dans le fixe, profite d’une conjoncture qui joue en sa faveur. Altice doit également prochainement renégocier les termes de son accord de diffusion avec Orange. Ce dernier devait initialement prendre fin en juillet, mais la maison mère de SFR a décidé d’en repousser l’échéance à septembre. Or, l’opérateur historique, qui compte 11,5 millions d’abonnés dans le fixe, a déjà fait valoir à plusieurs reprises au printemps qu’il n’était pas disposé à payer Altice pour les services associés à ses chaînes, rejoignant, une fois n’est pas coutume, l’argumentaire de Free. Une position sur laquelle campe encore aujourd’hui l’ex-France Télécom. De quoi donner du fil à retordre au groupe de médias dans ses négociations lors des prochaines semaines.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a tranché, jeudi, en faveur du groupe de Xavier Niel en lui reconnaissant le droit de ne pas diffuser BFM-TV, RMC Découverte et RMC Story à ses abonnés. Mais celle-ci peuvent aussi en interdire la diffusion faute d’accord financier.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/02/decision-en-demi-teinte-du-csa-dans-le-bras-de-fer-entre-free-et-les-chaines-du-groupe-altice_5495806_3234.html
mlsum-fr-1909
La grève des sapeurs-pompiers entamée le 26 juin devait s’achever samedi 31 août, elle se poursuivra jusqu’au 31 octobre. Les sept syndicats (sur neuf) à l’origine du mouvement ont fait savoir, par un courrier adressé le 20 août au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et publié mercredi 28 août, qu’il était reconduit pour au moins deux mois, regrettant un « déni de dialogue » de la part du ministre de l’intérieur. Une manifestation nationale pourrait avoir lieu à l’automne, mais aucune date n’a encore été fixée. Les pompiers étant tenus d’assurer un service minimum, la contestation s’est jusqu’à présent matérialisée par des inscriptions sur les casernes et les véhicules ou le port de brassards lors des interventions, et n’a pas affecté les opérations de secours. Le mouvement a été suivi par 90 services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) sur 100, selon les syndicats. Christophe Castaner, lui, a évoqué le chiffre de « 5 % » de grévistes parmi les 40 500 pompiers professionnels de France. 120 faits de violence Les revendications n’ont pas changé au cours de l’été : elles concernent essentiellement le plan opérationnel – la lutte contre la « sursollicitation » –, le plan salarial – une revalorisation de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risques (28 %, contre 19 % aujourd’hui) – et le plan sécuritaire, alors que 120 faits de violences contre les pompiers sont recensés chaque mois, selon Beauvau. Sur ce dernier point, Christophe Castaner a annoncé, le 23 juillet, devant l’Assemblée nationale, que les pompiers pourraient, dès le mois de septembre, être équipés de caméras-piétons, comme c’est déjà parfois le cas au sein de la police. L’initiative divise : « Ça vaut le coup de faire un test », selon Olivier Richefou, président de la Conférence nationale des SDIS, et représentant de l’Assemblée des départements de France (ADF), lesquels paient les salaires des pompiers. « Cette histoire de caméras, c’est un leurre, s’agace pour sa part André Goretti, président de la Fédération autonome des sapeurs-pompiers professionnels (FA/SPP), premier syndicat du métier. On n’est pas là pour fliquer. Dans certains endroits, la caméra risque d’être plus contraignante qu’autre chose et d’énerver les citoyens. » Pour Sébastien Delavoux (CGT), « c’est un vrai thème, mais ce n’est pas le thème central ». « Ne plus sortir pour n’importe quoi » Sur les autres points, Christophe Castaner renvoie les pompiers vers les départements et les communes, au motif que ce sont eux qui les financent. « S’il n’y avait que la question salariale, c’est effectivement nous qui serions à la manœuvre, mais il ne s’agit pas que de ça, rappelle Olivier Richefou. L’une des clés pour sortir de la situation, c’est de faire en sorte que les pompiers interviennent pour de justes motifs, et non pour des motifs étrangers à ce pour quoi ils se sont engagés. La demande principale, c’est de ne plus sortir pour n’importe quoi. » « On a perdu en effectifs et on a gagné en nombre d’interventions, résume Sébastien Delavoux. On manque de bras. » Les pompiers plaident pour une meilleure articulation avec le SAMU, les ambulanciers, les policiers et les gendarmes, afin de réduire le nombre d’interventions. « La désorganisation actuelle est préjudiciable au bon fonctionnement des secours en France », regrette Olivier Richefou, qui appelle les ministères de l’intérieur et de la santé à travailler sur la mise en place d’un numéro unique, le 112 : « Nous sommes l’un des seuls pays d’Europe à ne pas l’avoir. Il est temps que ces décisions soient prises. » En attendant, « les sapeurs-pompiers sont très remontés par l’absence de dialogue avec le ministère de l’intérieur, déplore André Goretti. Il n’y a eu aucune rencontre malgré nos demandes. » Même sentiment chez Sébastien Delavoux : « Castaner traite cette grève comme un non-événement. » Le ministre sera très attendu lors du congrès annuel des sapeurs-pompiers de France, à Vannes, du 18 au 21 septembre.
Prime de feu, lutte contre la « sursollicitation » et les violences, les revendications des pompiers n’ont pas changé depuis le début du mouvement le 26 juin.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/08/29/les-pompiers-reconduisent-leur-mouvement-de-greve-jusqu-a-fin-octobre_5504152_3224.html
mlsum-fr-1910
Des ouvriers de maintenance de la voirie réparent un trou dans la route près de Ridgecrest, en Californie, à environ 241 km au nord de Los Angeles, à la suite du séisme survenu le 5 juillet 2019. ROBYN BECK / AFP L’état d’urgence a été décrété, samedi 6 juillet, dans deux comtés du sud de la Californie, à l’épicentre des deux séismes qui ont frappé la région jeudi et vendredi, dont le second est, avec 7,1 de magnitude, le plus important depuis vingt ans. Si les secousses ont été ressenties jusqu’à Los Angeles et Las Vegas, leur épicentre était heureusement situé dans une zone peu peuplée et elles n’avaient fait, aux dernières nouvelles, que quelques blessés légers. Elles ont, en revanche, fait des dégâts dans les petites villes situées autour de l’épicentre, à environ 240 km au nord-est de Los Angeles. Avec ses 7,1 de magnitude, le séisme de vendredi est environ dix fois plus puissant que celui de jeudi, qui était de 6,4. Et les habitants de la région ont subi depuis jeudi matin une vingtaine de séismes de magnitude 4 et au moins 1 200 répliques d’intensités variées. Il y a environ 10 % de probabilité d’un nouveau séisme atteignant une magnitude 7 ou plus dans la semaine à venir, a estimé la sismologue Lucy Jones, de l’Institut californien de technologie (Caltech). Dans la nuit de vendredi à samedi, les autorités ont déclaré l’état d’urgence à la fois dans le comté de Kern – là où « l’intensité de la secousse a atteint son plus haut niveau », selon Mark Ghilarducci, directeur des services d’urgence pour l’Etat de Californie – et dans celui, voisin, de San Bernardino. « Nous avons des rapports concernant des incendies de bâtiments, essentiellement provoqués par des fuites de gaz », ainsi que des ruptures de canalisations d’eau, a résumé M. Ghilarducci. Spectre du « Big One » Des bouteilles brisées recouvrent le sol d’un magasin à Ridgecrest (Californie), le 6 juillet 2019. ROBYN BECK / AFP « Il n’y a que des blessés légers, des coupures et contusions », a déclaré, lors d’une conférence de presse, David Witt, le chef des pompiers du comté de Kern. « Des maisons qui ont bougé, des fondations fissurées, des murs porteurs à terre. Un blessé (léger) et les pompiers le soignent », ont également indiqué sur Twitter les secours du comté de San Bernardino. « Les premiers rapports font état de dégâts plus importants » que la veille, ont-ils ajouté. A Los Angeles, les dégâts étaient minimes, avec quelques lignes électriques tombées et des coupures d’électricité par endroits. Selon l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS), le séisme de jeudi était vraisemblablement précurseur de celui qui s’est produit vendredi soir. Il avait fait quelques « blessés légers », principalement liés à des fenêtres brisées par la secousse ou des chutes d’objets ou d’étagères dans des magasins, mais pas de dégâts majeurs. Les secours avaient bénéficié, dès jeudi après-midi, de l’arrivée d’importants renforts dans la zone de Ridgecrest, précisément pour parer à une nouvelle secousse potentiellement destructrice. Ressentis dans un vaste périmètre, ces deux tremblements de terre ont ranimé le spectre du « Big One », un méga-séisme potentiellement dévastateur tant redouté dans l’Ouest américain. La sismologue Lucy Jones, du Caltech, a toutefois assuré que les deux séismes s’étaient produits « sur la même faille », qui n’est pas celle de San Andreas, susceptible de provoquer ce redouté « Big One ». Le séisme de vendredi est le plus important en Californie depuis celui, également de 7,1, qui avait touché la base de marines de TwentyNine Palms, à 250 km à l’est de Los Angeles, en 1999.
Ce séisme fait suite au tremblement de terre de magnitude 6,4 survenu la veille dans cet Etat du sud des Etat-Unis. Les deux tremblements de terre ont été suivis de répliques.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/06/un-seisme-de-magnitude-7-1-ebranle-la-californie_5486083_3244.html
mlsum-fr-1911
Corinne Buttet, 56 ans, obtient la médaille d’or à la Fête des vignerons, à Vevey (Suisse), le 18 juillet 2019. Cyril Zingaro/Keystone Cette année, la discrète Vevey (Suisse) s’est hissée parmi les 52 destinations à ne pas manquer du New York Times. Depuis l’époque où Julie ou la Nouvelle Héloïse, de Rousseau, best-seller de 1761, attirait d’illustres touristes – Shelley, Dickens – sur les traces de Julie et de Saint-Preux dans la ville de 18 000 habitants, celle-ci n’avait pas été le centre de tant d’attentions. L’affiche principale paradait depuis un an sur les carlingues des avions Swiss Air : « Fête des Vignerons, Vevey, 18 juillet-11 août 2019 ». Pour le petit pays viticole qu’est la Suisse, productrice entre autres crus de gamay et de pinot noir, l’événement est historique. Car la Fête des vignerons n’a lieu qu’une fois par génération depuis 1797 : soit cinq fois au XIXe siècle, cinq fois au XXe siècle. Dès le XVIIe siècle, le travail des vignerons-tâcherons, ouvriers indépendants de la vigne, était évalué par les propriétaires, regroupés en confréries. Aujourd’hui encore, la fête est l’occasion d’une compétition qui sacre un roi et distribue aux meilleurs des médailles d’or. Une arène de 20 000 places Si l’intervalle entre les fêtes a été tantôt attribué aux guerres napoléoniennes, tantôt à des raisons poétiques – un dialogue entre générations –, certains en donnent une explication plus prosaïque : le spectacle de 1797 avait laissé un déficit de 10 000 francs suisses dans les caisses. Les fêtes sont devenues bénéficiaires, mais le calendrier est resté le même. Et chaque édition est plus ambitieuse que la précédente. 6 000 figurants, 8 000 costumes sur mesure, une arène de 20 000 places et 100 millions de francs suisses de budget : on est loin du modeste cortège d’il y a deux siècles qui traversait la ville à pieds. La répétition génerale du spectacle de la Fête des vignerons, à Vevey (Suisse), le 16 juillet 2019. Fabrice Coffrini/AFP Sans l’annoncer clairement, l’édition 2019 est placée sous le signe de la féminisation. Cette année, pour la première fois, trois femmes concouraient. Et autre première, c’est une compositrice, Maria Bonzanigo, originaire du Tessin, qui signe la musique du spectacle du festival, mis en scène par Daniele Finzi Pasca. Ensemble, ils ont déjà travaillé sur de grands projets comme les Jeux olympiques d’hiver de Turin et de Sotchi : « Il y a une mécanique qui risque de t’emmener comme un cheval sauvage là où tu ne veux pas aller. Mais la particularité de cette fête, souligne-t-elle, c’est le fait que les figurants bénévoles sont si puissamment ancrés dans le terroir. » « Il faut éviter de tomber dans la vaudoiserie, mais aussi de faire un produit international. » Blaise Hofmann, coauteur du livret du spectacle Chaque soir, pendant toute la durée des festivités, une vingtaine de tableaux se succèdent, racontant l’histoire de la vigne. « Il faut éviter de tomber dans la vaudoiserie, mais aussi de faire un produit international », note Blaise Hofmann, coauteur avec Stéphane Blok du livret de la fête. L’écrivain-voyageur, lui-même fils de vigneron, a travaillé pendant deux ans sur les textes, destinés à être mis en musique. Julie Hamelin Finzi, la femme de Daniele, aujourd’hui décédée, avait eu l’idée de créer les « Cent-Suissesses » en réponse au corps des Cent-Suisses, sorte d’émanation virile des mercenaires suisses, qui était jusque-là un moment rituel du spectacle. En 2008, pour la première fois de sa longue histoire, la Confrérie des vignerons de Vevey, une association qui compte 1 700 membres et œuvre au perfectionnement de la vigne dans la région, a ouvert son conseil aux femmes. « Ça a été le point de départ de notre réflexion », se souvient Daniele Finzi Pasca, qui s’est battu pied à pied pour imposer une compositrice, puis une directrice des chœurs. Mise en garde Le palmarès, lui aussi, s’est féminisé. Au moment du couronnement, qui récompense les meilleurs vignerons, Corinne Buttet, 56 ans, a pris une bouffée de Rescue pour supporter l’émotion. « Quelqu’un m’a dit : “Ça y est ! Tu as la médaille d’or !” Je ne sais pas comment j’ai fait pour monter calmement les escaliers », se souvient la vigneronne, qui porte encore le costume – veste verte, longue jupe blanche – confectionné pour elle. « Dans l’arène, ça a été l’ovation la plus grande, rapporte Daniele Finzi Pasca. Un moment libératoire. Enfin, une femme ! En régie, on était très fiers. » La carrière de Corinne Buttet dans la vigne a pourtant commencé sur le tard. Fille de vignerons, elle ne souhaitait pas embrasser la profession : « Trop chaud, trop pénible », résume-t-elle. Mais quand elle voit ses parents partir à la retraite, elle refuse de laisser disparaître le travail d’une vie. A 35 ans, elle entre à l’école de viticulture, malgré la mise en garde de son père : « Il n’y a pas de femme, tu ne vas jamais y arriver. » Mais le métier a changé : « Si c’était encore des treuils et des charrues comme il y a trente ans, je ne serais pas là », commente la vigneronne qui, comme toutes les pionnières, s’est dit qu’elle n’avait « pas intérêt à se louper ». Cette année, c’est au tour de son fils, en apprentissage, de reprendre le métier. Après le couronnement, il lui a glissé : « Maman, tu me mets la pression. »
Pour la première fois, trois vigneronnes étaient en compétition et c’est une femme qui a composé la musique du grand spectacle qui accompagne cet événement suisse.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/08/02/la-fete-des-vignerons-de-vevey-s-ouvre-aux-femmes_5495995_4500055.html
mlsum-fr-1912
Sarah Thyse, sœur Roberta, Jonathan, Alexine Theoda, catholiques de Madagascar. Cécile Chambraud Certains sont venus de très loin, partis de chez eux depuis plusieurs jours. A quatre heures du matin, samedi 7 septembre, cet mille catholiques de Madagascar ont été autorisées à pénétrer sur le vaste terrain diocésain de Soamandrakizay, à Antananarivo. Venus assister à une veillée avec le pape François, en fin d’après-midi du premier jour du séjour du chef de l’Eglise catholique dans le pays. La plupart passeront la nuit sur place pour participer dimanche matin à la messe célébrée par le pontife argentin. Installés sur des nattes avec quelques provisions et de quoi passer la nuit sans trop grelotter. Mais rien que le strict minimum dans ce pays où les neuf dixièmes de la population virent au-dessous du seuil de pauvreté. Pendant des heures, dans la fraîcheur de ce début septembre, dans une ambiance de fête, ils ont répété des mots d’ordre pour accueillir le chef de l’Église catholique, chanté et dansé. Tous attendent beaucoup de ces moments de prière et de proximité directe avec François. Sœur Roberta, 47 ans, religieuse attend que Dieu lui parle par la voix du pape Cette religieuse guadeloupéenne de La Salle, travaille dans une école de cette congrégation à Antananarivo, dans des conditions pas toujours faciles. « J’attends du pape François des encouragements, que Dieu nous parle à travers lui. Nous espérons un mot du Seigneur ! C’est la première fois de ma vie que le pape va me parler directement. Nous en avons besoin car la vie est difficile. Et lui comprend notre situation. Nous espérons qu’il apporte la paix et la foi. » Alexine Théoda, 38 ans, mariée, trois enfants, espère se sentir guidée Venue de Tamatave, cette mère de famille compte bien repartir différente. « Nous sommes arrivés hier. Nous sommes tout un groupe de prière de Tamatave. Personnellement, j’attends de cette rencontre avec le pape François un changement sur le plan de ma foi, mais aussi sur ma vie intellectuelle, spirituelle. Il peut nous apporter un soutien moral et des conseils pour ma vie. Je suis encore jeune, et j’espère pouvoir encore conduire des projets. Il peut me guider », estime-t-elle. Mais de cette rencontre la mère de famille escompte aussi beaucoup pour le pays. « Il faut qu’il aide Madagascar à protéger l’environnement, à avoir un développement social, intellectuel, pour tous. La préoccupation pour l’environnement se développe, on essaie d’éduquer nos enfants en ce sens. On leur dit de ne pas gâcher, de ne pas jeter les choses n’importe où. » Des points importants à ses yeux. une direction à prendre. Lire aussi Madagascar lentement grignotée par les sectes évangéliques Jonathan, 17 ans, étudiant en aéronautique, et scout attend un message sur l’environnement Le jeune homme, étudiant, est venu là pour aider, certes, mais il estime nécessaire un message fort du pape François. « Je suis scout et on nous a demandé d’aider à l’organisation de cet événement. Nous attendons du pape son enseignement pour que notre pays soit plus développé et que le peuple malgache vive en paix. Il y a des tensions politiques ici. Madagascar est dans un état critique, car tout le monde a fait énormément de dégâts sur l’environnement. Aujourd’hui, la population entière devrait protéger la nature. La population a peur de sa destruction et des conséquences de cette catastrophe. Le pape comprend bien cette situation, et c’est même pour cela qu’il est venu. Nous espérons un développement social et économique », estime le jeune homme. Sarah Thyse, 2 enfants, attend de vrais petits « miracles » Venue de l’île Sainte-Marie, cette mère de deux enfants, attend que cette rencontre avec le pape change sa vie et le cours de l’existence de son pays, des attentes très fortes de la part de cette organisatrice de mariages, baptêmes et concerts qui confie être « venue ici pour la bénédiction. J’aimerais avoir un mari, car je n’en ai pas. J’aimerais avoir une vie heureuse. J’aimerais que les Malgaches qui sont pauvres puissent avoir une vie normale. Pour le pays, j’aimerais que nos vies changent, qu’il y ait davantage de sécurité et d’égalité. Que tout le monde soit à égalité et qu’il y ait moins de pauvres. » Des vœux qu’elle redira durant la longue soirée de prière.
Après le Mozambique, le pape François se prépare pour une veillée avec les croyants de l’île venus en nombre
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/07/le-reve-malgache-qu-une-veillee-avec-le-pape-peut-changer-le-cours-d-une-vie_5507756_3212.html
mlsum-fr-1913
Un artiste talentueux inconnu dans son pays, devenu star sans le savoir de l’autre côté du globe, et qui l’apprend quarante ans après, constatant la spoliation de ses droits d’auteur. Cela rappelle quelque chose ? En 2012, le Suédois Malik Bendjelloul avait fait un carton en racontant, dans l’émouvant Sugar Man, l’épopée de Sixto Rodriguez, un musicien folk de Chicago qui ignorait être vénéré comme un Bob Dylan en Afrique du Sud… La même histoire vient d’arriver en Inde à Rupa Sen, née Biswas, une chanteuse de Calcutta dont l’unique album, Disco Jazz, enregistré en 1982 au Canada, connaît depuis deux ans un succès fou sur Internet, à son insu. L’interprète, aujourd’hui âgée de 64 ans, est sidérée de sa « résurrection », comme elle l’a écrit cet hiver sur le compte Twitter qu’elle s’est empressée d’ouvrir. Une « réminiscence boogie » Derrière un nom qui sonne comme un oxymore se cache une musique interprétée « avec les tripes » et « juste ce qu’il faut de douceur gourmande et d’indianitude », selon D-Mac, DJ à Washington DC. C’est en 2017 que Disco Jazz a fait sa réapparition, grâce au flair de Boomkat, un disquaire indépendant de Manchester. Les critiques l’ont rapidement couvert d’éloges, déclenchant le buzz sur la Toile. Or, voilà que le fils de Rupa Biswas Sen, Debayan, entreprenait au même moment de retrouver la trace de l’album disparu auquel sa mère faisait allusion de temps à autre. Le jeune homme n’a pas été déçu. Des millions d’internautes se repaissent sur YouTube de cette « réminiscence boogie » des musiques de film du Bollywood des années 1980, tandis que des copies originales se monnaient plus de 500 livres sterling pièce (558 euros). Mieux, Disco Jazz a été réédité en mars par Numero Group, un label de Chicago ! Rupa Biswas Sen dit se sentir « comme un fossile mort », tellement l’eau a coulé dans le Gange depuis l’époque où sa mère, Sabita, lui enseignait le chant et la poussait à passer des auditions sur les ondes d’All India Radio. L’étudiante qu’elle était ne croit pas au destin artistique fantasmé par sa génitrice et se consacre à la biologie. Et puis, un jour de l’été 1981, elle part en vacances à Calgary, dans l’Ouest canadien, pour rendre visite à son frère Tilak, lequel la supplie de donner un petit concert à son arrivée. Les amis de la diaspora indienne présents ce jour-là sont subjugués par sa voix et réservent pour elle une salle sur le campus de l’université. Rupa Biswas Sen fera salle comble. Pas la moindre roupie Dans le public se trouve Aashish Khan, fils du célébrissime joueur de sarod Ali Akbar Khan (1922-2009). Celui-ci, séduit, attend sa compatriote à la sortie et l’invite à enregistrer en studio. C’est de ce concours de circonstances que naîtra Disco Jazz, qui fera un flop en Inde et passera aux oubliettes. « C’est tout, sauf le disco habituel des années 1980. Le disque parvient à utiliser les formes, les sons et les structures de la musique de boîte de nuit pour atteindre un autre niveau qui, même s’il ne s’agit pas vraiment de jazz, est quelque chose de tout à fait approchant », indique l’écrivain australien d’origine indienne Nate Rabe, le premier à s’être demandé où était passée Rupa Biswas Sen et à l’avoir retrouvée, comme il l’a raconté sur le site indien Scroll. L’interprète de Disco Jazz lui a précisé que « personne » ne lui avait demandé la permission de rééditer ses chansons et de republier son visage juvénile figurant sur la pochette d’origine. Bien entendu, elle n’a pas reçu « la moindre roupie » de ceux qui prospèrent sur sa célébrité tardive. Quelqu’un pourrait-il la mettre en contact avec Sixto Rodriguez pour qu’il lui explique comment récupérer ses droits d’auteur ?
Rupa Sen Biswas, une chanteuse de Calcutta, avait enregistré un unique album en 1982 au Canada. Exhumé par un petit malin, il cartonnait à son insu.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/07/09/en-inde-un-tresor-disco-oublie_5487137_4500055.html
mlsum-fr-1914
Le premier ministre indien, Narendra Modi, à New Delhi, le 5 octobre. MANISH SWARUP / AP L’anecdote n’a pas échappé aux médias indiens : Narendra Modi a attendu « quatre heures », lundi 14 octobre, pour féliciter Abhijit Banerjee, l’un des trois colauréats du prix Nobel d’économie 2019. Le premier ministre indien s’est contenté du service minimum, saluant sur Twitter l’économiste natif de Bombay, formé dans les universités de Calcutta et New Delhi, pour ses « éminentes contributions dans le domaine de la réduction de la pauvreté ». Rien de plus. Et pour cause : Abhijit Banerjee, enseignant au Massachusetts Institute of Technology (MIT), critique régulièrement la politique du dirigeant nationaliste hindou. Sa dernière intervention remonte au 9 octobre, lors d’une conférence au Watson Institute de l’université Brown, dans l’Etat de Rhode Island, où il s’était inquiété de la baisse « extrêmement grave », en Inde, de la consommation des ménages (sans équivalent depuis les années 1970, dit-il), de « l’écroulement » de l’investissement (– 75 % en rythme annuel) et de la « stagnation » des exportations. « On peut, si l’on veut, ne pas parler de crise. On peut dire que cela pourrait être une crise. Mais moi, je pense que le pays est en crise », avait-il déclaré. Chaque jour livre un bulletin de santé préoccupant. Mardi 15 octobre, le Fonds monétaire international (FMI) a ramené sa prévision de croissance du sous-continent pour l’année fiscale en cours (2019-2020) à 6,1 %, contre 7 % tablé en juillet. « La croissance ralentit en raison des incertitudes réglementaires autour des entreprises et des questions environnementales, mais également des inquiétudes concernant la santé du secteur financier non bancaire, qui pèse sur la demande », estime le FMI. Deux jours plus tôt, la Banque mondiale avait, elle aussi, tiré la sonnette d’alarme, en abaissant sa prévision à 6 %, contre 7,5 % en avril, du fait d’un « ralentissement cyclique violent » dû essentiellement à « la décélération de la demande intérieure ». « Collusion » « Dans un contexte économique aussi faible, des problèmes structurels font surface et la faiblesse du secteur financier agit comme un frein », estime l’institution basée à Washington. Un avis que partagent les agences de notation Moody’s et Standard & Poor’s, qui viennent de corriger drastiquement leur prévision. Même la banque centrale (Reserve Bank of India, RBI), qui a abaissé son taux directeur une cinquième fois d’affilée pour tenter de relancer la machine, le 4 octobre, est prise d’un accès de pessimisme. Elle voit désormais le produit intérieur brut (PIB) progresser de 6,1 % sur l’année en cours, au lieu de 6,9 %, tandis que l’inflation, jusqu’ici assez bien maîtrisée, est relancée par une flambée des prix de certaines denrées alimentaires. Il est loin le temps où M. Modi et son ancien ministre des finances, Arun Jaitley (décédé en août), promettaient à leurs concitoyens une croissance « à deux chiffres » dans un avenir proche.
Comme la Banque mondiale avant lui, le FMI vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour le pays à 6,1 %. Les mauvais indicateurs s’accumulent et le gouvernement Modi est accusé de naviguer à vue.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/18/l-inde-face-au-ralentissement-brutal-de-son-economie_6015993_3234.html
mlsum-fr-1915
L’attaquant Islam Slimani lors d’un match à Strasbourg, le 1er septembre 2019. FREDERICK FLORIN / AFP Déjà cinq buts et sept passes décisives… L’AS Monaco a trouvé avec Islam Slimani, 31 ans, un tel motif de satisfaction que le club français pourrait lever l’option d’achat, estimée à 10 millions d’euros, de cet enfant d’Alger décidément au top de sa forme. Déjà cet été, il s’était illustré lors de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) en Egypte, où, bien que remplaçant, il avait contribué à la conquête du trophée par l’Algérie. « Djamel Belmadi [l’entraîneur des Fennecs] a eu raison de le sélectionner, malgré les critiques : il savait très bien ce que Slimani pouvait apporter », commente Rabah Madjer, ancien international et ex-sélectionneur de l’Algérie. Rien n’était pourtant gagné pour ce joueur qui sort de trois saisons difficiles à Leicester City, Newcastle United et Fenerbahce Istanbul, avec un temps de jeu limité et des statistiques décevantes (18 buts toutes compétitions confondues). Même dans son pays, Slimani n’a jamais fait l’unanimité. « Les gens lui reconnaissent ses talents de buteur, sa générosité sur le terrain, son état d’esprit. Mais il lui arrive aussi d’être critiqué, car il ne correspond pas au prototype du footballeur algérien, très technique. Slimani n’est pas forcément beau à voir jouer, mais il est efficace », observe Nordine Kourichi, qui a porté le maillot des Fennecs à 52 reprises avant d’être l’adjoint de Vahid Halilhodzic, sélectionneur de l’Algérie de 2011 à 2014. Originaire du quartier d’Aïn Benian, à l’ouest d’Alger, l’attaquant a d’abord joué pour un club situé tout près de chez lui. Plutôt bon élève, il interrompt ses études pour se consacrer pleinement à sa passion. Un choix qui ne convainc pas immédiatement ses parents, même si le joueur verse son premier salaire (230 euros) à sa mère quand il signe à la JSM Cheraga (troisième division), une autre formation de la capitale. C’est le début de son ascension. « Il était performant, capable de gravir les échelons, et on a tenté le pari », se souvient Mustapha Kouici, ancien international et ex-manager général du CR Belouizdad (Alger), qui a offert à Islam Slimani son premier contrat professionnel en 2009. « On ne lui a pas fait confiance » A Belouizdad, Slimani s’acclimate doucement et parvient à se hisser au niveau de la Ligue 1, faisant taire les supporteurs qui se gaussent de son style si particulier. « Il est devenu international algérien en 2012, alors qu’il évoluait toujours au pays. Vahid Halilhodzic voyait en lui un joueur capable de s’adapter à son système de jeu, avec une grosse marge de progression », explique Nordine Kourichi. En 66 sélections, il aura marqué 29 buts. Son exil au Portugal, où son premier coach au Sporting CP (Lisbonne) fut Leonardo Jardim, l’actuel entraîneur de Monaco, est une réussite, avec 55 buts inscrits. L’été suivant, Leicester débourse 35 millions d’euros pour le faire venir en Angleterre – c’est alors le plus gros transfert pour un joueur maghrébin – et lui offre un salaire annuel de 4,8 millions d’euros. « Mais que ce soit à Leicester, Newcastle ou Fenerbahce, on ne lui a pas fait confiance », intervient Rabah Madjer, qui a dirigé Slimani lors de son passage sur le banc de touche des Fennecs, de 2017 à 2018 : « Même quand il jouait peu en club, je le sélectionnais car je savais que c’était un joueur important pour la sélection. » Un joueur important sur lequel l’AS Monaco ne pourra hélas pas compter lors de son prochain match de Coupe de France, mercredi 30 octobre, face à l’Olympique de Marseille. Blessé vendredi lors du match de Ligue 1 face à Nantes, Islam Slimani ne participera pas à la rencontre.
Après trois saisons compliquées en Angleterre et en Turquie, l’Algérien, remplaçant lors de la Coupe d’Afrique des nations, multiplie les buts et les passes décisives en Ligue 1.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/28/football-la-revanche-monegasque-d-islam-slimani_6017251_3212.html
mlsum-fr-1916
Rémy Batteault consacre un documentaire à la designer Matali Crasset. COCOTTES MINUTE PRODUCTIONS/FRANCE 5 FRANCE 5 - SAMEDI 9 NOVEMBRE À 22 H 25 - DOCUMENTAIRE Avec ses lunettes futuristes, sa coupe au bol et ses portraits photographiques souvent austères, on prenait Matali Crasset pour une moniale radicale de l’avant-garde. Mais, à l’issue du beau documentaire que lui consacre Rémy Batteault, Matali Crasset, le design ludique et politique, la créatrice se révèle être chaleureuse et même rigolote. Lire le portrait : Rémy Batteault, l’œil en coin Les lunettes et la coupe au bol, éléments logotypiques par lesquels Batteault commence d’ailleurs son propos, sont sa signature, comme le catogan et l’éventail étaient ceux de Karl Lagerfeld. Mais la coiffure répond avant tout au désir d’« une bonne ventilation de la tête », selon les termes de Matali – qui se prénomme en fait Nathalie, mais c’est une autre histoire que l’on découvrira dans le film. Car celle qui passa par les Ateliers de la rue Saint-Sabin puis par les équipes de Philippe Stark (où elle réalisa, il y a vingt-cinq ans, d’emblématiques et très élégants postes de radio pour Thomson, marque pour laquelle elle travaille toujours) pense et lit. On apprendra sa passion pour la sociologue et activiste américaine Jane Adams (1860-1935) et pour l’industriel Jean-Baptiste Godin (1817-1888), qui s’est révélé être une sorte de généreux designer du réel dans le cadre de son Familistère de Guise, dans l’Aisne. Origines paysannes Elle-même entre utopie et pragmatisme, Matali Crasset se dit faire partie des designers « dans l’action, qui créent des structures, des outils », comme en témoignent ses objets et structures : classes, bibliothèques, manèges pour enfants, camion-musée, kiosque à journaux, combo de couchage, etc. Et lorsqu’elle travaille en Tunisie, par exemple, c’est « sans imposer notre système productiviste ». Ce genre de formules pourrait paraître désincarné, mais Matali Crasset, aux origines paysannes et terriennes, met ses idées en pratique en associant des travailleurs locaux et en respectant leurs usages et techniques. En ce sens, son design est en effet aussi ludique que politique. Questionnée par des enfants (que Rémy Batteault aime décidément filmer, comme en témoignait son documentaire De cendre et d’or, une odyssée musicale, en 2017), la designer définit par une jolie et forte formule l’essence de son travail : « Rendre la terre, ou plutôt le petit monde autour de nous, un peu plus habitable. » Lire la critique (en décembre 2017) : « De cendre et d’or, une odyssée musicale » Matali Crasset, le design ludique et politique, documentaire de Rémy Batteault (Fr., 2019, 52 min.) www.cocottesminute.fr/documentaire/matali-crasset et www.francetvpro.fr/france-5/communiques-de-presse/32785664
Rémy Batteault signe un portrait instructif et chaleureux de l’artiste française aux créations ludiques mais aussi ancrées dans le réel et le pratique.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/09/sur-france-5-l-utopie-pragmatique-de-la-designer-matali-crasset_6018641_3246.html
mlsum-fr-1917
LES CHOIX DE LA MATINALE Edouard Balladur et Jacques Chirac lors d’un conseil national du RPR, à Paris, le 13 avril 1994. PIERRE VERDY / AFP Rediffusions, éditions spéciales, documentaires… Voici une sélection de programmes télévisés et audio disponibles en replay, consacrés à l’ancien président de la République, mort jeudi 26 septembre, à Paris, à l’âge de 86 ans. Les documentaires et biographies consacrés à la longue carrière politique de Jacques Chirac ne manquent pas. La Chaîne parlementaire propose à ce titre de revoir Mon Chirac, portrait très hagiographique du président par son ami Jean-Louis Debré. France 2 repasse de son côté Jeune Loup puis Vieux Lion, documentaire en deux parties - probablement le plus complet - de Patrick Rotman (2006), disponible à la demande jusqu’au 3 octobre. France 3 propose également de revoir Chirac, la bio, le documentaire, assez lisse, que Franz-Olivier Giesbert et Laurent Portes lui ont consacré en 2015. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chirac sans surprises Plus original, Public Sénat met à disposition des téléspectateurs une intéressante analyse du discours « chiraquien » par ses proches, des chercheurs et des journalistes qui l’ont côtoyé. On y retrouve ses phrases cultes (dont sa sortie malheureuse sur « le bruit et l’odeur » des immigrés), remises dans leur contexte et dont les conséquences sont finement analysées. La chaîne met également à disposition le documentaire Balladur-Chirac, mensonges et trahisons, du journaliste Jean-Charles Deniau, sur sa chaîne Dailymotion. Pour un ton plus léger, qui parlera aux plus jeunes d’entre nous, « Quotidien », sur TMC, a consacré une émission spéciale à l’ancien président, visible en replay, bourrée d’humour, d’anecdotes, mais aussi d’analyses intéressantes grâce aux nombreux invités en plateau. « Quelle place pour Jacques Chirac dans l’histoire ? » C’est la question qu’a posée Emmanuel Laurentin, jeudi soir dans « Le Temps du débat », sur France Culture. L’émission, qui revient notamment sur la portée de la reconnaissance, par Jacques Chirac, de la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs de France, est disponible en podcast. Invités des « Matins » de France Culture, on a pu entendre vendredi l’écrivaine Catherine Clément, l’historien Jean Garrigues et celui qui fut son ministre de la culture, Jean-Jacques Aillagon, s’interroger sur « la fin d’une époque » que représente la mort de l’ancien président. L’émission est disponible en replay sur le site de la radio. France Inter, comme souvent, a fait le plein d’invités vendredi matin. Et c’est avec plaisir qu’on réécoutera Stéphane Martin, le président du Musée du quai Branly (souhaité par Jacques Chirac et qui porte, depuis 2016, le nom de l’ancien président), au micro de Mathilde Munos. Dans le « 7/9 », Léa Salamé et Nicolas Demorand ont d’abord laissé celui qui fut sa plume (il a travaillé à la rédaction de ses mémoires), Jean-Luc Barré, rappeler ses faits d’armes les plus marquants. Emaillé d’archives, d’anecdotes, d’un reportage dans une Corrèze groggy, ce « 7/9 » a ensuite laissé Dominique de Villepin puis Alain Juppé évoquer « leur » Jacques Chirac. Photo prise le 24 avril 2007, annonçant la fin du programme satirique « Les Guignols ». JOEL SAGET / AFP Dans son « Boomerang » de vendredi, Augustin Trapenard a eu la belle idée d’inviter celle qui fut la photographe officielle de Jacques Chirac : Bettina Rheims. Avec un talent de narratrice hors du commun, elle raconte les dessous d’une photo, rappelle que Jacques Chirac (et comme souvent, note-t-elle, les hommes) n’aimait pas tellement être photographié, et évoque, avec autant d’élégance que d’humour, l’homme « généreux » qu’il fut. Par ailleurs, rappelons que plusieurs épisodes de l’excellente émission « Affaires sensibles », toujours sur France Inter, ont été consacrés à Jacques Chirac : « Chirac-Assad » revient sur une décennie de diplomatie avec la Syrie, de 1996 à 2006, pendant laquelle le président français avait placé ce pays au centre de sa politique au Proche-Orient. L’épisode « Chirac-Balladur : la bataille de l’Elysée » relate la première élection présidentielle qu’il remporte, en 1995. Enfin, un numéro de la série « Trahisons politiques » est consacré à sa relation avec Nicolas Sarkozy. Notons également un numéro de « L’Œil de la République », l’émission du journaliste politique Alain Duhamel sur RTL, qui a pour sujet la démission fracassante de Jacques Chirac en 1976 et son duel avec le président d’alors, Valéry Giscard d’Estaing. « Last but not least », Canal+ a diffusé vendredi soir une rétrospective des sketchs mettant en scène la plus célèbre des marionnettes des « Guignols de l’info ». L’occasion de revoir des scènes cultes, de savourer une forme d’humour aujourd’hui disparue et de, peut-être, répondre à cette question qui a taraudé tous les Français au mitan des années 1990 : Jacques Chirac doit-il – ne serait-ce qu’un tout petit peu… – son accession à la présidence à son double en celluloïd ? Lire aussi Jacques Chirac, le Guignol
Chaque samedi, « La Matinale » vous propose une sélection de contenus à revoir ou réécouter en différé.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/09/28/des-guignols-aux-scandales-revoir-et-reecouter-jacques-chirac_6013392_3246.html
mlsum-fr-1918
Neymar, le 7 octobre 2018. FRANCK FIFE / AFP La superstar brésilienne Neymar, dont l’avenir au PSG est incertain, n’a pas été convoquée pour la reprise de la Ligue 1 contre Nîmes dimanche, a annoncé samedi le directeur sportif Leonardo, évoquant des discussions « plus avancées qu’avant » concernant un éventuel transfert. Le dirigeant a confirmé aux journalistes la poursuite de discussions pour un départ de l’attaquant âgé de 27 ans, « mais le PSG n’est pas encore prêt à donner son accord », a-t-il précisé, alors que Barcelone et le Real Madrid sont les deux destinations évoquées pour Ney, le joueur le plus cher de la planète (222 millions d’euros). « On va gérer ces moments-là. c’est important de définir un futur pour tout le monde. S’il reste, il joue. S’il part, il part. Le plus vite [on le saura], le mieux [ce sera] », a poursuivi Leonardo en préambule de la conférence de presse de l’entraîneur Thomas Tuchel, à la veille de l’accueil au Parc des Princes de Nîmes (21 heures). Tuchel évoque une petite blessure L’entraîneur allemand, interrogé sur le sujet, a évacué la question du mercato, insistant sur celle de l’état physique du joueur pour expliquer cette absence. « Neymar n’a pas fini l’entraînement [samedi] et ce n’est pas possible qu’il joue demain », a-t-il simplement dit, affirmant qu’Edinson Cavani et Kylian Mbappé formeront l’attaque titulaire dimanche au Parc. « Il est dans une phase d’entraînement individuel, il est un peu blessé. Il a pris un coup avant-hier [jeudi], un coup aujourd’hui [samedi], il n’a pas fait une semaine complète avec l’équipe, donc il n’est pas en capacité de jouer pour nous. » Le Brésilien, blessé à une cheville en fin de saison dernière, et absent pour cette raison de la Copa América au Brésil, n’était pas réapparu depuis avec le PSG pour les traditionnels matchs de la préparation estivale. Il était suspendu lors du Trophée des champions remporté à Shenzhen contre Rennes (2-1) mais devait théoriquement être en mesure de tenir sa place dimanche pour la reprise. « L’Equipe » autorisé à assister de nouveau aux conférences d’avant-match Des journalistes de L’Equipe, interdits de conférences de presse d’avant-match par le PSG depuis décembre, ont pu suivre samedi au Camp des loges celle de l’entraîneur Thomas Tuchel à la veille de la reprise de la Ligue 1. Le club champion de France, qui a vécu des changements en interne durant l’intersaison, a réautorisé l’accès à son centre d’entraînement, à Saint-Germain-en-Laye, à des reporters du quotidien sportif après sept mois de relations tendues. La décision de la direction parisienne de leur fermer les portes avait été dénoncée par une vingtaine de sociétés de journalistes. Le PSG entendait exprimer son désaccord après la parution d’un article, en décembre, évoquant le départ cet été de Kylian Mbappé ou de Neymar en cas de sanctions liées au fair-play financier, des « allégations totalement erronées, ridicules et uniquement de nature à recréer un climat de grandes tensions entre le club et ce média », selon lui.
Le directeur sportif du PSG Leonardo a annoncé que le Brésilien serait absent du groupe pour le match face à Nîmes en raison de discussions concernant un éventuel transfert.
https://www.lemonde.fr/football/article/2019/08/10/ligue-1-neymar-absent-pour-la-reprise-son-depart-se-precise_5498395_1616938.html
mlsum-fr-1919
Boeing a confirmé, lundi 17 juin, qu’il « travaille avec l’Agence américaine de l’aviation et les autres autorités dans le monde ». Mais une remise en service du 737 Max ne pourra être que progressive. ERIC PIERMONT/AFP Le Boeing 737 Max devrait être à nouveau autorisé à voler au début d’août, font savoir avionneurs et équipementiers présents au Salon international de l’aéronautique et de l’espace du Bourget (jusqu’au 23 juin). Interrogé, l’avionneur de Seattle « se refuse à tout commentaire », précisant qu’il n’a pas encore soumis à l’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA) les modifications du logiciel de stabilisation MCAS, impliqué dans les deux accidents qui ont causé la mort de 346 passagers et membres d’équipages. Lire aussi Les Boeing 737 MAX interdits de vol pour une durée indéterminée Le 737 Max, immobilisé depuis le 13 mars, devrait recevoir prochainement la certification de l’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA), puis celle de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). En revanche, la Chine, qui fut l’une des premières à clouer le Max au sol, pourrait tarder à accorder son autorisation à l’appareil. Boeing redoute notamment que Pékin se serve des procédures de certification de son 737 Max pour opérer un transfert de technologies forcé. Selon l’avionneur américain, après « son retour en service, le 737 Max sera l’un des avions les plus sûrs au monde ». Boeing a confirmé, lundi 17 juin, qu’il « travaille avec l’Agence américaine de l’aviation et les autres autorités dans le monde ». L’avion « a été passé au peigne fin, dans tous les sens », confirme un équipementier, façon de signifier, cette fois, le sérieux avec lequel l’avionneur et l’autorité de régulation ont testé le nouveau dispositif mis au point par Boeing. Une production fortement réduite Le retour en vol du 737 Max sera un véritable soulagement pour Boeing comme pour toute la chaîne de fournisseurs qui équipe l’appareil. Ces derniers mois, l’avionneur avait dû réduire ses cadences de production. Depuis avril, il ne sort plus que quarante-deux Max par mois des chaînes d’assemblage de Seattle, contre cinquante-deux auparavant. Dans la foulée, les fournisseurs avaient, eux aussi, ralenti leur tempo pour s’adapter au rythme fixé par Boeing. Safran, fournisseur exclusif des moteurs du Max, en partenariat avec l’américain General Electric, ne produit plus que vingt-cinq moteurs par semaine, contre une trentaine auparavant. Mais cette remise en service ne pourra être que progressive. Les pilotes du moyen-courrier de Boeing devront être formés sur simulateur avant de prendre les commandes de l’avion. Or, les simulateurs intégrant le logiciel MCAS seraient une denrée rare. Selon certaines sources, il n’en existerait, par exemple, que quatre en Europe.
Avionneurs et équipementiers présents au Salon du Bourget estiment que le moyen-courrier pourra revoler dès cet été, calendrier que l’entreprise américaine refuse de commenter.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/18/le-possible-retour-du-boeing-737-max-debut-aout_5477814_3234.html
mlsum-fr-1920
« O agora que demora. Le Présent qui déborde - Notre Odyssée II », d’après Homère, mise en scène par Christiane Jatahy. Christophe Raynaud de Lage / Christophe Raynaud de Lage On a vu des gens danser dans les gradins, avec un plaisir fou, puis imiter le bruit de la pluie, en tapant d’un doigt dans la paume de la main, puis se lever, comme un seul homme, pour applaudir à tout rompre, quand tout fut fini. C’était à une représentation de O agora que demora (Le Présent qui déborde, Notre Odyssée II), le spectacle de Christiane Jatahy qui triomphe au Festival. Non sans raison : il a tout pour plaire dans le contexte d’aujourd’hui. D’abord, et c’est essentiel de le préciser, ce n’est pas du théâtre, ou alors une forme nouvelle, liée à l’évolution des arts de la scène et aux attentes renouvelées d’une partie du public. Depuis qu’elle a commencé à faire des spectacles, au début des années 2000, la Brésilienne née en 1968, a toujours cherché à « découvrir de nouveaux territoires », comme elle nous l’expliquait en 2016. Soit à « travailler sur les frontières entre l’acteur et le personnage, l’acteur et le spectateur, le cinéma et le théâtre, la réalité et la fiction ». Avec Le Présent qui déborde, Christiane Jatahy arrive au bout de la démarche. Elle abolit les frontières de la scène, pour parler des frontières du globe. Ce que les spectateurs voient, au gymnase du lycée Aubanel, ce n’est pas une pièce, mais un film, projeté sur un grand écran. Ce à quoi ils assistent, c’est une expérience, de nature à les confronter à une vision du monde, et à leur place dans ce monde. Ce qu’on leur demande, et qu’ils acceptent, c’est de participer. « Une odyssée réelle » Vous direz que la participation est une vieille lune, et qu’elle revient régulièrement sur les scènes, avec plus ou moins de force. C’est un fait. Un autre est de constater la forme qu’elle prend aujourd’hui, à l’heure de l’interactivité, des réseaux sociaux, du flux ininterrompu d’informations et du chahut intime et solitaire qu’ils génèrent. Les gens ont envie de se retrouver ensemble, et de partager, voire de communier, comme ils le font avec Christiane Jatahy. Il n’y a aucune critique à opposer à cette démarche. Le constat suffit. Ceux qui aiment le théâtre de texte incarné ne prendront pas le train de Notre Odyssée II. Les autres vivront un moment dont ils se souviendront sûrement. Ils n’oublieront pas Christiane Jatahy, dans sa longue robe noire, venue leur annoncer le mode d’emploi de la soirée, dans un joli français hésitant : « Bonjour. Ce travail a été créé à partir de l’Odyssée d’Homère. Nous avons pensé à quelques endroits où des gens vivent une odyssée réelle… »
Christiane Jatahy triomphe en proposant une expérience inspirée par Homère, tandis que Blandine Savetier offre un feuilleton avec des amateurs et des professionnels.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/07/08/le-voyage-d-ulysse-d-hier-a-aujourd-hui_5486809_3246.html
mlsum-fr-1921
Carlos Ghosn, le 3 avril à Tokyo. Takuya Inaba / AP Une perquisition a été menée jeudi 13 juin au domicile de l’ancien patron de Renault, Carlos Ghosn, dans le cadre de l’enquête qui concerne notamment le financement de son mariage en 2016 au château de Versailles, a indiqué le parquet de Nanterre, confirmant une information de RMC. Les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) se sont rendus à L’Etang-la-Ville, dans les Yvelines, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 11 mars, après un signalement de Renault début février. Lire aussi S’y retrouver dans les affaires judiciaires de Carlos Ghosn Une contrepartie de 50 000 euros Le groupe automobile a expliqué avoir découvert qu’« une contrepartie de 50 000 euros, dans le cadre d’une convention de mécénat signée avec le château de Versailles, [avait] été affectée au bénéfice personnel de M. Ghosn ». Concrètement, l’ancien patron est donc soupçonné d’avoir obtenu la location du château de Versailles et du Grand Trianon pour l’organisation de son mariage le 8 octobre 2016 – une prestation évaluée à 50 000 euros – en contrepartie d’une convention de mécénat signée entre l’établissement public et la marque au losange. M. Ghosn s’est dit prêt à rembourser les 50 000 euros dont il a bénéficié. Le gala organisé par Carlos Ghosn à Versailles le 9 mars 2014 pour – officiellement – les quinze ans de l’alliance Renault-Nissan (mais dont la date correspondait à l’anniversaire de son PDG) n’est, en revanche, pas contesté en justice jusqu’à présent. Le dîner, dont beaucoup d’invités comptaient parmi les amis de M. Ghosn, avait coûté 634 000 euros à l’entreprise. « Une telle perquisition, qu’elle soit faite à la demande des Japonais ou dans le cadre d’une enquête préliminaire, s’inscrit dans un contexte procédural secret et non contradictoire. Tel est le seul commentaire que je peux faire à ce stade », a réagi auprès de l’AFP l’avocat du magnat déchu de l’automobile, Jean-Yves Le Borgne. Arrêté en novembre à Tokyo à l’issue d’une enquête interne de Nissan, Carlos Ghosn fait l’objet de quatre inculpations par la justice japonaise : deux pour des dissimulations de revenus dans des documents boursiers et deux pour des cas différents d’abus de confiance aggravé, dont des détournements de fonds du constructeur nippon. Flux financiers suspects Privé de l’ensemble de ses titres – chez Renault, Nissan et Mitsubishi Motors –, M. Ghosn est actuellement assigné à résidence dans la capitale japonaise dans l’attente de son procès. L’enquête de l’OCLCIFF concerne aussi d’autres signalements de Renault, concernant cette fois plusieurs millions d’euros de paiements suspects réglés par la présidence du constructeur français sous M. Ghosn. Ces montants suspects ont été versés à la société qui distribue les véhicules du groupe Renault à Oman et ont été révélés par l’enquête interne lancée par le constructeur après l’arrestation de son ancien PDG. Des flux financiers similaires avaient déjà été détectés chez Nissan, le partenaire japonais de Renault dont M. Ghosn était président. Ils sont soupçonnés d’avoir été utilisés pour des dépenses personnelles n’ayant aucun lien avec l’activité de l’entreprise. A l’époque, l’entourage de Carlos Ghosn avait indiqué « [démentir] formellement d’éventuelles malversations à Oman ». Mercredi, le nouveau président de Renault, Jean-Dominique Senard, qui a remplacé M. Ghosn en février, a été adoubé par les actionnaires du groupe. Ils ont ratifié à une écrasante majorité son entrée au conseil d’administration.
Elle a pour cadre l’enquête qui concerne notamment le financement de son mariage en 2016 au château de Versailles, avec lequel Renault avait signé une convention de mécénat en 2014.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/13/perquisition-au-domicile-francais-de-carlos-ghosn_5475940_3224.html
mlsum-fr-1922
Un homme fait face à la police antiémeute envoyée sur le lieu de la manifestation contre les mesures d’austérité, à Quito, le 13 octobre. HENRY ROMERO / REUTERS Pour protester contre une hausse sans précédent du prix de l’essence, Verónica Pastuna est venue de son village de Zumbagua, dans la région du Cotopaxi, à trois heures de route de Quito. « Le président Lenin Moreno parle de dialogue et il nous envoie l’armée, s’indigne cette Indienne de 47 ans. Mais on ne va pas lâcher. » Fidel Acero, 32 ans, qui vient, lui, de la communauté Kayambi se montre tout aussi catégorique. « Couvre-feu ou pas, dialogue ou pas, on reste », dit-il. Le bras de fer entre M. Moreno – qui gouverne désormais de la ville de Guayaquil – et les Indiens en colère qui paralysent le pays et occupent Quito dure depuis déjà douze jours. Samedi, un peu avant 15 heures, M. Moreno a annoncé à la télévision l’entrée en vigueur immédiate d’un couvre-feu dans la capitale et ses environs, ainsi que la militarisation de la région, afin de « faciliter l’action de la force publique face aux intolérables débordements de violence », a précisé le chef de l’Etat. Quelques heures plus tôt, les dirigeants de la Confédération des nationalités indigènes (Conaie) avaient pourtant accepté sa proposition d’un « dialogue direct » pour tenter de trouver une issue négociée à la crise. Les Indiens exigeaient l’abrogation du décret 883 qui a provoqué une envolée du prix du diesel de 123 %. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Equateur : le couvre-feu instauré autour des lieux de pouvoir à Quito En fin de journée samedi, les manifestants étaient encore plusieurs milliers dans le centre de Quito. Entre les gaz lacrymogènes qui flottaient dans l’air et les pneus qui flambaient, le parc El Arbolito a pris des allures de champ de bataille. L’immeuble de la Contraloria general de la nacion (qui supervise l’administration publique) brûlait au loin. Il avait été pris d’assaut quelques heures plus tôt par un groupe de manifestants encagoulés. Le siège de la chaîne Teleamazonas et du quotidien El Comercio a également été attaqué. Six personnes ont été tuées depuis le début des manifestations, plus de 2 000 ont été blessées, selon les autorités équatoriennes. La police antiémeute entoure le bâtiment du Contrôleur de l’Equateur, qui a été incendié lors de la manifestation à Quito, le 13 octobre. IVAN ALVARADO / REUTERS Des actes qui « discréditent le mouvement » Ces images de destructions et leur bilan humain suscitent une vive émotion dans un pays où les manifestations ont toujours été pacifiques. Entre 1995 et 2005, les Equatoriens ont renversé trois présidents sans un coup de feu. Les organisations de défense des droits de l’homme Amnesty International et Human Rights Watch (HCR) se sont publiquement inquiétées de la brutalité de la répression policière. Celle-ci a contribué à radicaliser le mouvement indien. La base exige désormais la démission du président Lenin Moreno.
Les dirigeants indigènes ont accepté de dialoguer avec le chef de l’Etat, Lenin Moreno, dès dimanche, mais le vaste mouvement de protestation qui paralyse le pays se poursuit contre les hausses des prix de l’essence et l’austérité.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/13/a-quito-epicentre-de-la-contestation-en-equateur-couvre-feu-ou-pas-dialogue-ou-pas-on-reste_6015356_3210.html
mlsum-fr-1923
Marche de la Manif pour Tous le 16 octobre 2016, à Paris, pour protester contre le mariage gay et l’ouverture de la PMA aux couples de femmes. MICHEL EULER / AP Tribune. Le projet de loi bioéthique est maintenant connu. Ouvrant la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, il propose un dispositif permettant aux couples de femmes d’établir la filiation à l’égard de leurs enfants conçus par don de gamètes par une « déclaration anticipée de volonté » signée par le couple dès le consentement au don. Celle-ci permettra de sécuriser la double filiation avant même la naissance de l’enfant. L’expérience douloureuse des « mères sociales » ayant eu recours à une PMA à l’étranger, dépossédées de leur droit d’établir une filiation en cas de séparation du couple, nous rappelle qu’il était indispensable de mettre en place un dispositif refusant toute hiérarchie entre la mère qui accouche et celle qui n’accouche pas. Article réservé à nos abonnés Lire aussi PMA pour toutes les femmes, filiation, accès aux origines : ce que contient le projet de loi de bioéthique Appelée de nos vœux, cette déclaration commune de volonté permettra de reconnaître l’engagement parental comme fondement commun de la filiation des deux mères. En portant la mention sur l’acte intégral de naissance de l’enfant, l’Etat signifie à celui-ci qu’aux yeux de notre droit ses deux mères sont parfaitement à égalité de statut et de droits. Alors pourquoi ne pas avoir étendu ce dispositif aux couples de sexe différent ? Pour ne pas « toucher au dispositif actuel pour les parents hétérosexuels », selon le gouvernement. Or on se souvient que, en cas de recours au don, la filiation a été instaurée en 1994 selon les modalités de la filiation dite « charnelle », dans le but avoué de permettre aux parents de se faire passer pour les géniteurs de l’enfant. Le recours au don de gamètes était alors marqué du sceau du secret médical, considéré comme relevant de la vie privée des parents. Mais, aujourd’hui, la société a évolué et chacun reconnaît que l’enfant a droit à la vérité de son histoire et de son identité personnelle. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Séparer des enfants de leur identité biologique, c’est les amputer de leur histoire » Certains poussent des cris d’orfraie en affirmant que les enfants conçus par don seraient « stigmatisés » si la mention de cette déclaration était portée sur l’acte intégral de naissance. Mais de nombreuses mentions existent déjà : filiation établie par un jugement d’adoption, par une possession d’état [au regard de la réalité affective d’une famille] ou encore par la reconnaissance du père non marié. Ces enfants n’ont jamais été stigmatisés par ces mentions qui donnent pourtant des indications indirectes sur leur conception. Les personnes conçues par don seront-elles stigmatisées par la mention de la « déclaration anticipée de volonté » ? Certainement pas, d’autant que les extraits de naissance, seuls communicables aux tiers, n’en feront pas état. Pour les familles homoparentales, cet argument pousse le ridicule encore plus loin : la mention des deux mères sur l’acte de naissance signifiera qu’il y a eu don, et ce quel que soit le mode d’établissement de la filiation choisi. Ces familles homoparentales seront-elles alors stigmatisées ?
Un collectif de responsables associatifs, dans une tribune au « Monde », juge injustifiable que la « déclaration anticipée de volonté », prévue par le projet de loi bioéthique, ne soit pas étendue à tous les enfants conçus par don.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/30/bioethique-et-filiation-ne-montrons-pas-du-doigt-les-meres-lesbiennes_5494905_3232.html
mlsum-fr-1924
Au premier étage, galerie et bar sont réservés aux salariés, pour une faire une pause ou se réunir. Sophie Green pour M Le magazine du Monde Dans l’est londonien, sur Clerkenwell Green, la Old Sessions House, ancien tribunal de la fin du XVIIIe siècle, est un immeuble classé, historique à bien des égards : dans le roman de Charles Dickens, c’est ici qu’est jugé Oliver Twist, injustement accusé de vol. On s’attendrait à ce que cette façade majestueuse, tout en colonnades et hauts vitraux, abrite un hôtel de ville ou un musée. Personne n’imaginerait y découvrir des bureaux. Pourtant, c’est bien là qu’il y a à peine un an, Sharan Pasricha, fondateur du groupe hôtelier Ennismore, propriétaire des établissements The Hoxton (rue du Sentier à Paris, Londres, Amsterdam, New York, Portland, Chicago et bientôt Los Angeles), a fait déménager 130 de ses 200 salariés. « Ces bureaux représentent parfaitement qui on est en tant qu’entreprise et en tant que marque. » Sharan Pasricha, fondateur du groupe L’entrepreneur a poussé la porte du bâtiment pour la première fois à l’occasion d’un défilé de la marque anglaise Burberry. L’édifice appartient à une famille suédoise, qui l’a restauré et le loue ponctuellement pour des événements. Sharan Pasricha a un coup de cœur. C’est le début de huit mois de négociations avant qu’Ennismore n’obtienne le bail et n’y installe son QG. Et c’est là que le vrai défi commence. Avec sa hauteur sous plafond démentielle, son acoustique compliquée et ses deux siècles d’histoire sur les murs, le lieu n’est absolument pas conçu pour abriter des bureaux : il faudra le rendre fonctionnel pour les salariés sans en trahir l’esprit… « C’est sûrement l’une des décisions les moins pratiques que j’ai prises » a l’habitude de plaisanter Sharan Pasricha. « Mais au final ces bureaux représentent parfaitement qui on est en tant qu’entreprise et en tant que marque. Je ne peux pas imaginer que l’endroit où nous travaillons ne soit pas en phase avec les espaces que nous concevons pour notre clientèle. » Dans le bureau de Sharan Pasricha, le fondateur du groupe, comme dans le reste du bâtiment, les murs ont été laissés bruts. Sophie Green pour M Le magazine du Monde Depuis l’ouverture de son premier établissement à Shoreditch en 2006, le groupe défend et incarne une vision de l’hôtellerie globale : au Hoxton, on ne fait pas que dormir, on vient voir une expo, on prend le pouls des dernières tendances gastronomiques ou design, on se montre, et on fait la fête. Une philosophie qui a depuis fait des petits. Shooting, brainstorming... Quand on pénètre dans la Old Sessions House, l’effervescence est bien la même que lorsqu’on débarque dans le lobby de l’un des hôtels du groupe. Ici se mêlent les salariés d’Ennismore, les freelances et les équipes des marques « amies », qui peuvent louer l’une des quatre pièces du rez-de-chaussée pour un shooting, un brainstorming, un product launching ou toute autre activité créative en « ing ». Par conséquent, il est difficile de savoir qui travaille vraiment ici (et qui travaille vraiment tout court, préciseront les rabat-joie de l’open space). Lire aussi A Montréal, un espace de travail qui prend tout son SSENSE A gauche dans l’entrée, sous l’immense coupole inspirée du Panthéon romain, plusieurs employés se sont isolés dans une série de fauteuils vintage, les yeux rivés sur leur ordinateur portable. Dans une pièce un peu plus loin, on attend un célèbre rocker anglais pour une séance photo, pendant qu’à l’étage se tient une réunion informelle… au bar, sur fond de musique pop. « Si l’équipe adore ce lieu, c’est bien sûr à cause de son histoire mais aussi parce qu’il nous permet à tous d’être incroyablement créatifs, de faire des rencontres, de nous mélanger et de collaborer avec les marques qui viennent travailler dans nos locaux », commente Sharan Pasricha. « Chacun des lieux que nous créons est différent. Nous voulons que leur décoration reflète l’histoire des bâtiments. » Charlie North, chef du studio de design Les plus grandes pièces du palais, aux murs laissés bruts et aux moulures restaurées, ont été transformées en open space où s’alignent les bureaux collés-serrés des équipes de la communication, de la stratégie ou du graphisme. C’est le camp de base, mais chacun est mobile et libre de s’installer où il le souhaite. Alors pour un peu d’intimité, mieux vaut réserver une salle de réunion fermée au troisième étage… ou s’isoler dans l’une des deux cabines téléphoniques du premier portant l’inscription « Good news » pour l’une, et « Bad news » pour l’autre. C’est l’équipe design (une vingtaine de décorateurs d’intérieurs en interne) qui a eu l’idée de ces isoloirs modernes, repérés sur un salon du meuble à Stockholm. Pour l’heure, trois d’entre eux sont dans la « salle des échantillons », finalisant le choix des assortiments de tissus pour le toit-terrasse du nouvel hôtel de Southwark, qui ouvrira cet été au sud du London Bridge. Dans les tiroirs : marbres, papiers peints, briquettes s’entassent par dizaines, rangés par motifs et couleurs. Jeu de contraste C’est ici que s’invente « la touche Hoxton », un mélange de pièces artisanales créées sur mesure et de meubles chinés dans toute l’Europe, un jeu sur le contraste entre les styles et les époques. Ici aussi que se testent parfois certaines pièces imaginées pour de nouveaux projets. Les bureaux qui servent aujourd’hui à une partie de l’équipe sont ainsi des prototypes, que l’on devrait retrouver dans les espaces de coworking bientôt lancés par le groupe. Les locaux sont meublés de pièces chinées sur plusieurs marchés aux puces d’Europe. Sophie Green pour M Le magazine du Monde « Chacun des lieux que nous créons est différent, explique Charlie North, à la tête du studio de design. Nous voulons que leur décoration reflète l’histoire des bâtiments, comme à Los Angeles où l’intérieur de l’hôtel est inspiré par le building Art déco qui l’abrite. Mais il y a un langage commun, bien sûr : un style résidentiel, cosy et chaleureux. » À Clerkenwell, la chaleur monte justement d’un cran le vendredi soir, à 17 heures, quand l’équipe se réunit au bar du 1er étage pour l’apéro. Miracle du design, la grande table de travail se transforme alors en table de ping-pong pour un tournoi amical. Le reste de la semaine aussi, tout est fait pour laisser penser qu’il n’y a pas plus cool échappatoire à la vie de bureau… que la vie de bureau. L’équipe peut ainsi s’inscrire à des cours de pancakes dans la cuisine professionnelle au sous-sol, suivre un atelier de prise de parole en public, une session de yoga dans les anciennes cellules du palais, ou s’initier au running avec Alice, de l’équipe communication… Une approche qui rappelle celle des géants américains de la tech – Google, Facebook… – où le bien-être au travail est un graal, censé nourrir l’innovation, et attirer de nouveaux talents. « Prenez notre directeur marketing. Il a passé quinze ans chez Nike, jamais il n’aurait imaginé poursuivre sa carrière dans l’hôtellerie. Je passe la moitié de mon temps à convaincre des gens incroyablement brillants de rejoindre notre aventure. Parce que nous sommes tellement plus qu’une série d’hôtels », veut croire Sharan Pasricha. Une profession de foi qui demande sans cesse à être réinventée… en commençant par ses propres locaux. La façade de l’ancien palais de justice. Sophie Green pour M Le magazine du Monde La coupole est inspirée de celle du Panthéon de Rome. Sophie Green pour M Le magazine du Monde Dans l’open space, parquets anciens, moulures restaurées et bureautique dernier cri. Sophie Green pour M Le magazine du Monde Les tiroirs en bois fabriqués sur mesure contiennent les échantillons de l’équipe du studio de design. Sophie Green pour M Le magazine du Monde Des cours de fitness ont lieu au sous-sol, dans les cellules où patientaient les prisonniers de cet ancien tribunal du XVIIIe siècle. Sophie Green pour M Le magazine du Monde
La chaîne d’hôtels réhabilite toutes sortes de bâtiments pour en faire des établissements mêlant design, culture et événements. C’est ainsi qu’elle a installé son siège dans un ancien palais de justice londonien.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/06/04/pour-the-hoxton-le-tribunal-est-devenu-bureau_5471450_4497319.html
mlsum-fr-1925
Vue aérienne de la forêt d’Omo, au Nigeria. MOISE GOMIS / AFP « Il y a de la place pour 0,9 milliard d’hectares de couvert arboré supplément aires » sur Terre. Un chiffre astronomique – 14 fois la surface de la France – qui confirme que « la restauration des arbres fait partie des stratégies les plus efficaces pour atténuer le changement climatique ». C’est le constat d’un article publié le 4 juillet dans la revue Science, qui s’est attaché à calculer le potentiel global d’une reforestation massive de la Terre pour lutter contre le changement climatique. Conduite par des chercheurs de l’Ecole polytechnique de Zurich, de l’ Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et du Centre international de recherche agronomique pour le développement ( Cirad ), l’étude se veut encourageante. A la louche, ce serait « un peu plus de mille milliards d’arbres supplémentaires » qui pourraient être plantés, estime Jean-François Bastin, l’auteur principal de l’étude contacté par Le Monde . Puits de carbone De quoi maintenir 205 milliards de tonnes de carbone dans les branches, troncs et racines des nouveaux venus et en retirer autant de l’atmosphère. Les forêts stockent du carbone. Lors de leur pousse surtout, mais aussi une fois à maturité. Ce qui en fait un atout précieux dans la lutte contre le réchauffement climatique, lui-même directement causé par la quantité de carbone présente dans l’atmosphère, principalement sous forme de CO 2 . Le mécanisme est d’ailleurs reconnu par l’accord de Paris de 2015, qui incite les Etats à se soucier des « puits de carbone » et notamment des forêts. Ces puits seront d’ailleurs nécessaires pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, si on en croit le rapport spécial du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) sur la question, paru fin 2018. Depuis, les initiatives de reboisement se multiplient, comme par exemple le « défi de Bonn », institué en 2011 et qui se donne pour objectif de planter 350 millions d’hectares d’ici à 2030. Lire aussi Les forêts du globe malades du réchauffement climatique Où seraient ces nouvelles zones vertes ? En cataloguant les espaces pouvant accueillir des arbres, l’étude répond à cette question et permet de conclure que « la restauration des écosystèmes qui peuvent supporter des arbres est notre meilleure arme actuelle de lutte contre le changement climatique », selon Jean-François Bastin. Canopée planétaire En examinant près de 80 000 photos satellite d’espaces protégés pour « simuler un environnement le plus naturel possible où l’impact de l’être humain est minimal », les scientifiques ont d’abord « essayé d’estimer, à chaque endroit du monde, combien d’arbres pouvaient être supportés » en fonction des climats et des sols, raconte le scientifique. « Nous avons ensuite extrapolé ce modèle au-delà des zones protégées », continue Jean-François Bastin. Une vision sans hommes « surréaliste », admet-il, mais permettant de servir de référence. L’étude ne cible d’ailleurs pas les hectares de forêts, mais la canopée planétaire, pour tenir compte des différences de densité entre forêts tropicales et zones arborées éparses. Au total, sans la présence de l’homme, les arbres pourraient recouvrir 4,4 milliards d’hectares sur Terre au lieu des 2,8 actuels. En retranchant les zones agricoles et urbaines de la planète, ce seraient 900 millions d’hectares de canopée qu’il serait possible d’atteindre. La moitié dans six pays : Russie, Etats-Unis, Canada, Australie, Brésil et Chine. Capter jusqu’à deux tiers du carbone émis par l’homme Rétablir des forêts dans ces espaces permettrait de capter 205 milliards de tonnes de carbone – quantité impressionnante quand on sait qu’aujourd’hui, l’atmosphère contient autour de 300 milliards de tonnes de carbone émises par l’homme. Ce chiffre pourrait encore augmenter en comptant les arbres implantés en ville ou dans les champs, affirme Jean-François Bastin. Il faudrait cependant agir vite, car le réchauffement climatique risque d’en réduire le potentiel, notamment entre les tropiques. En suivant les trajectoires actuelles, 223 millions d’hectares pourraient ne plus être boisés d’ici à 2050. Sans compter les hectares qui pourraient être détruits par l’homme d’ici là. Lire aussi La RDC, deuxième front de la déforestation mondiale Surtout, « ce qu’affirme le rapport du GIEC (…), c’est que les émissions doivent diminuer maintenant, alors que les arbres mettent du temps à pousser », tempère la chercheuse en modélisation des écosystèmes Aude Valade (Université de Barcelone). « La seule chose que [la restauration des zones forestières] fait, c’est de nous acheter du temps, dix-huit ans à peu près », abonde Jean-François Bastin, tout en notant que les arbres poussent plus vite au début de leur vie. Un délai court, mais qui selon lui « peut être nécessaire pour changer les manières dont on vit sur la planète ». Restaurer les forêts en fonction des contextes locaux « Toutes les forêts n’ont pas la même valeur, ni en termes de carbone, et encore moins si on prend en compte les autres services écosystémiques », explique aussi Aude Valade. Alors que l’étude réalise une analyse globale et centrée sur le climat, elle rappelle qu’au niveau local, des questions de protection de la biodiversité, de lutte contre l’érosion, ou de purification de l’eau peuvent entrer en conflit avec les objectifs climatiques, et que certains programmes de reforestation peuvent être contre-productifs. Cas typique : la plantation massive d’eucalyptus au Portugal, qui propagent les incendies. « Nous parlons de restauration des écosystèmes, il n’est absolument pas question de mettre des quantités incroyables d’eucalyptus en plein désert, indique Jean-François Bastin. Ce ne sont pas forcément des forêts mais des écosystèmes qui peuvent supporter des arbres, comme par exemple les savanes, qui en contiennent peu. » Il reconnaît que la question précise du type d’arbres à planter reste à déterminer localement, et que le choix devrait prendre en compte les changements climatiques futurs pour rester viable. D’autant que la question de l’impact des arbres sur le climat reste débattue, et devrait intégrer les émissions de méthane et de composés organiques volatiles ainsi que la manière dont la couverture végétale peut modifier la réflexion de la lumière du soleil par les sols, donc le climat. Des éléments qu’il faut « évidemment prendre en compte quand on réfléchit à la possibilité de reforester », selon Jean-François Bastin, qui ajoute qu’aujourd’hui « les forêts sont encore mises en avant pour leur impact positif au niveau de la quantité de carbone que l’on retrouve dans l’atmosphère ».
Reforester massivement la Terre serait l’une des solutions les plus efficaces pour atténuer le changement climatique, selon une étude parue dans « Science ».
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/05/les-arbres-une-arme-contre-le-rechauffement-climatique_5485791_3244.html
mlsum-fr-1926
Ne nous mentons pas : le classique comparatif entre les deux simulations de football de référence, « PES vs FIFA », est un marronnier de la presse. Cette année toutefois, le mois de septembre a été marqué par une avalanche inhabituelle de jeux. Résultat : il n’y a jamais eu autant de jeux de sport entre lesquels choisir. Pixels les a confrontés de la manière la plus scientifique possible : en organisant entre eux un tournoi fictif. La France est meilleure au football que la Belgique. C’est scientifique, c’est « Super Soccer » sur Switch qui le dit. (capture d'écran) Les prétendants : Big Time Sports (athlétisme, iPhone-iPad) Cricket Through the Ages (cricket, iPhone-iPad) eFootball PES 2020 (football, PC-PS4-Xbox One) FIFA 20 (football, tous supports) Golazo ! (football, Switch) Madden 20 (football américain, PS4-Xbox One) Mario Kart Tour (course de karts, iPhone-Android) NBA 2K20 (basket, PS4-Xbox One) NHL 20 (hockey sur glace, PS4-Xbox One) Super Dodge Beats (balle au prisonnier, Switch) Super Soccer (football, Switch) Super Tennis (tennis, Switch) Tour de France 2019 (cyclisme, PS4-Xbox One) Track & Field (athlétisme, Switch) What the Golf ? (golf, iPhone-iPad-PC) Huitièmes de finale Golazo ! (football) – Super Dodge Beats (balle au prisonnier) Nul n’est sans savoir que la balle au prisonnier (dodgeball en anglais) est un sport, dont la Coupe du monde s’est déroulée en 2018 à New York, sacrant l’Australie et l’Angleterre chez les hommes et les femmes. Gros potentiel coup de cœur pour Super Dodge Ball, donc, sauf qu’il s’agit sous ses apparats sportifs d’un jeu de rythme à la Guitar Hero. Golazo !, jeu de football de troisième division, l’emporte par 1 respect du genre à 0. « Golazo ! », rencontre entre « Olive & Tom » et « International Superstar Soccer », écarte aisément un vrai-faux jeu de balle au prisonnier. (capture d'écran) NBA 2K20 (basket) – Track & Field (athlétisme) Terrible grand écart que cette affiche opposant ce qui est sans doute la simulation la plus avant-gardiste visuellement, le jeu de basket de 2K, à un vieux classique de 1986 réédité avec pixels et béquilles d’époque sur Switch. Et, surtout, avec les cloques au pouce qui vont avec son maniement d’un autre temps. NBA 2K20 s’impose de manière autoritaire grâce à un saut de 6,09 m dans le futur. NHL 20 (hockey sur glace) – eFootball PES 2020 (football) Deux marques vénérées dans leur registre, le hockey sur glace, d’un côté, le football, de l’autre. Deux épisodes, par ailleurs, riches et de haut niveau, malgré des menus austères. Ce qui les différencie, c’est le plaisir de construire dans la simulation de football de Konami. eFootball PES 2020 l’emporte par trois touches de balles à une. Super Tennis (tennis) – Rugby 20 Beta (rugby) Initialement prévue pour septembre, la simulation de rugby devant accompagner la Coupe du monde a été reportée à janvier 2020. Mince consolation : un prototype jouable pour quelques chanceux. Super Tennis, réédition Switch d’un classique de la Super Nintendo, gagne sur tapis vert. « Super Tennis » est plus au point que « Rugby 20 ». En même temps, ça fait dix-huit ans qu’il est au point. (capture d'écran) Super Soccer (football) – FIFA 20 (football) Après avoir mangé le grisonnant Soccer l’an passé, voilà FIFA 20 confronté à un autre senior, un jeu de football de 1991 sorti sur Super Nintendo et réédité sur Switch. Le plaisir succinct de quelques parties effrénées, et pour tout dire bordélique, ne rivalise pas avec la richesse et l’immersion de la superproduction d’Electronic Arts, a fortiori depuis qu’il s’est enrichi d’un mode foot de rue. FIFA 20 écarte son adversaire par 5 gamelles à 1. Mario Kart Tour (kart) – Cricket Through the Ages (cricket) Circuits recyclés, conduite quasi automatique, sorties de route impossible… Le célèbre jeu de kart aligne ici une équipe B. Et se fait sortir dès le premier tour par cette parodie de rétrospective de cricket certes un peu approximative, mais à l’humour british tellement délicieux. Cricket Through the Ages l’emporte grâce à une carapace bleue contre son camp. « Crickets through the Ages » est le seul, et néanmoins le meilleur jeu d’histoire du cricket, quoique pas forcément le plus fidèle à l’histoire. (capture d'écran) Big Time Sports (multisports) – Tour de France 2019 (cyclisme) Match de national, entre, d’un côté, un jeu omnisports mobile à l’esthétique décalée mais au maniement prise de tête et, de l’autre, une simulation de cyclisme plan-plan et buggée. Après 90 minutes sans but, deux prolongations tout aussi stériles, une série record de 45 tirs d’affilée non cadrés des deux côtés durant les tirs au but, les organisateurs, épuisés, ont décidé de choisir un vainqueur à pile ou face. Mais plus tard, il fait sommeil, là. Madden 20 (football US) – What the Golf ? (golf) C’est le pointdinterrogationico. D’un côté, la simulation de football américain de référence, sport dont, soyons honnêtes, personne en France ne connaît vraiment les règles. De l’autre, un jeu de golf qui, comme son nom l’indique, passe son temps à se demander : « [C’est] quoi le golf ? » Bien plus didactique et accessible, What the Golf ? l’emporte par trois aspirines à deux. Dans « What the Golf ? », pourquoi envoyer une balle dans un trou quand on peut s’envoyer soi-même ? (capture d'écran) Quarts de finale Golazo ! – NBA 2K20 Golazo ! est le Red Star du jeu vidéo sportif : celui qui est vintage, avec ses équipes et ses maillots des années 1990 ; qui a une allure cool, avec ses gris-gris et ses bonus en plein match. Pas de chance, face à lui, c’est le Manchester City : une superproduction au niveau de finition hallucinant, qui dunke Golazo ! dans le sol. NBA 2K20 l’emporte par huit cartes Panini à deux. eFootball PES 2020 – Super Tennis Il y a un délicieux parfum d’arcade, dans ce choc 100 % japonais. Et des deux côtés, on retrouve un plaisir simple, parfois oublié, celui du coup qui part tout seul, qui va où on veut, et c’est agréable. Super Tennis ne boxe évidemment plus dans la même catégorie, il n’a pas la richesse de son adversaire, mais c’est quand même sympa à lui d’être passé. PES 2020 franchit les quarts par quatre coups francs en lulu contre deux aces. « Pronaldo Evolution Soccer ». (capture d'écran) FIFA 20 – Cricket Through the Ages Il faut pas mal de souplesse d’esprit pour passer de la reconstitution en 3D méticuleuse, quasi obsessionnelle, du moindre stade sous licence dans FIFA 20 aux joutes 2D grossières et comiques opposant un homme de Néandertal à un dino joueur de cricket. Soyons sérieux un instant : FIFA 20 l’emporte évidemment, quoique sur le score relativement serré d’un Camp Nou et demi contre un tyrannosaure. [adversaire à déterminer] – What the Golf ? Les juges roupillaient tranquillement devant le match Big Time Sports contre Tour de France 2019, quand ils ont soudain sursauté, réveillés par le cacardement d’une oie. C’est l’héroïne ailée d’Untitled Goose Game, le jeu d’infiltration palmipède, venue faire valoir que dans le second niveau, elle pouvait taper avec ses pattes orange dans un ballon, ce qui, techniquement, pouvait l’apparenter à un jeu de foot. Sans laisser le temps aux juges de répondre, What the Golf ? rétorqua aussitôt que, dans certains stages, la balle de golf était remplacée par un ballon de foot, voire par un but. Réponds donc à ça, l’oie. Deux buts à zéro pour la parodie de Tiger Woods. Revoyons au ralenti l’action où « Untitled Goose Game » a failli passer en demi-finales du meilleur jeu vidéo de sport. (capture d'écran) Demi-finales NBA 2K20 – eFootball PES 2020 Dans le jargon du journalisme sportif, on appelle ça une leçon. Tout grisant qu’il soit pour quiconque aime le joga bonito, PES 2020 semble jouer dans une ligue amatrice dès lors qu’on le compare à l’inattaquable NBA 2K20. Sorti de quelques paniers un peu capricieux, il a poussé l’art de la simulation à un niveau sans pareil. La simulation de basket l’emporte par 93 à 56. Iron Man s’apprêtant à décoller. (capture d'écran) FIFA 20 – What the Golf ? D’un côté, la simulation sportive la plus célèbre, dernière cuvée en date du jeu vidéo le plus vendu en France depuis plusieurs années. De l’autre, un jeu-gag à l’humour dévastateur, s’amusant non pas à proposer du golf, mais à tourner en dérision les règles du sport. Dans son nouveau mode-phare, FIFA 20 propose de participer à des matchs de football de rue ? Dans What the Golf ?, un mini-niveau consiste à dribbler des voitures sur un green pour aller marquer dans un but de foot ! Contre toute attente, le petit jeu de golf s’empare du maillot jaune du jeu de football le plus créatif. Ligue des champions, football féminin et football de rue, « FIFA 20 » joue la carte de la variété. Mais ô ironie, les meilleurs phases de foot sont dans « What the Golf ? ». (capture d'écran) Match de classement eFootball PES 2020 – FIFA 20 Le classico du jeu vidéo accouche d’une confrontation plus serrée que les années précédentes. PES 2020 s’est amélioré ; FIFA stagne. Et c’est par son délicieux jeu de passe, déclaration d’amour au tiki-taka des plus belles années barcelonaises, que PES l’emporte contre un adversaire étonnamment statique et passif cette année. Le score est sans appel : Pep Guardiola contre Sylvinho. Finale NBA 2K20 – What the Golf ? Ok, sex is cool, mais passer des trois points avec James Harden, c’est pas mal non plus. Mais avez-vous essayé de diriger un trou de golf ? D’être une armée de drapeaux ? De faire du golf dans l’espace en visant un drapeau perché sur un cachalot volant ? What the Golf ? est meilleur que NBA 2K20, que eFootball PES 2020, et tous les autres aussi, parce qu’il n’est pas simplement une simulation sportive. Il est le sport et sa dérision, la réalité et son absurdité ; il est la totalité des possibles, y compris l’impossible ; il est ce vers quoi tout vrai sport devrait tendre, s’il cherchait la perfection : un jeu vidéo.
« NBA 2K 20 », « FIFA 20 », « Cricket Through the Ages », etc., ils sont seize prétendants à vouloir sortir vainqueur de ce comparatif hautement scientifique.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/10/01/tournoi-quel-est-le-meilleur-jeu-video-de-sport-de-la-rentree-2019_6013738_4408996.html
mlsum-fr-1927
Laurent Wauquiez, près du mont Mézenc (Haute-Loire), le 26 août 2018. PHILIPPE DESMAZES / AFP « Détendu », « serein », voire barbu à l’occasion, le Laurent Wauquiez nouveau est arrivé dans le Rhône. Passé les guerres intestines de l’état-major du parti Les Républicains (LR), les défections et les critiques, le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes s’annonce comme un port d’attache plus tranquille pour l’ex-chef de parti, voire un tremplin pour de futures ambitions, lui souhaitent ses soutiens. Les voix qui s’élevaient en interne pour dénoncer le rétrécissement du parti sont désormais de lointains échos et le président de région fait l’objet de la mansuétude de son entourage régional. « La défaite des européennes n’est pas la défaite de Laurent Wauquiez, c’est une défaite collective, on a tous perdu, assure son conseiller spécial au conseil régional, le député Dino Cinieri. On a perdu aussi par les trahisons (…) C’est difficile de faire campagne avec des gens qui n’ont qu’une envie, saborder le parti. J’en veux à ceux qui l’ont miné de l’intérieur pour le quitter au lendemain de la démission de Laurent Wauquiez. » A Paris, les moins wauquiézistes continuent de méditer, amers, la défaite du parti au scrutin du 26 mai, « la stratégie du socle qu’il défendait, si les fondations sont totalement vérolées, le premier étage ne peut que s’effondrer », lâche un député. D’autres reprochent au président d’Auvergne-Rhône-Alpes d’avoir oublié de rendre les clés de LR. « Le système s’est refermé sur lui-même, Laurent Wauquiez a fermé la porte et a jeté la clé », estime ainsi un proche de Valérie Pécresse, qui a quitté le parti en juin, dans le sillage de la démission du président, en dénonçant le « verrouillage » de la formation. Rituels de rentrée En région, Laurent Wauquiez s’attache donc à faire redescendre la pression. Après des vacances françaises et familiales, il a prévu des rituels de rentrée presque inchangés : les invitations pour le mont Mézenc, qu’il gravit chaque année entouré de ses soutiens et sympathisants de Haute-Loire, ont été lancées, confirment plusieurs élus du conseil régional et parlementaires. Mais, dimanche 1er septembre, il n’y aura ni ascension ni médias conviés, juste un simple repas qui sera l’occasion de donner la feuille de route pour 2019-2020 à la majorité régionale et aux parlementaires d’Auvergne-Rhône-Alpes.
Après sa démission de la présidence de LR en juin, l’ex-chef du parti, qui doit gravir le mont Mézenc dimanche, assure se concentrer sur son agenda régional.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/31/la-rentree-discrete-et-locale-de-laurent-wauquiez_5504878_823448.html
mlsum-fr-1928
Carton jaune pour le défenseur marseillais Caleta, le 20 octobre 2019, contre Strasbourg. Boris Horvat / AFP C’est peut-être parce que le sifflet des arbitres de rugby roucoule, quand celui des arbitres de football – strident – perce les oreilles. La Coupe du monde au Japon a en tout cas confirmé que jamais en ovalie on n’assiste aux scènes de contestations hystériques en vigueur dans le ballon rond. On peut bien arguer que les règles sont plus sévères ici que là, avec notamment l’interdiction pour les rugbymen, hormis le capitaine, de discuter avec l’arbitre et la sanction des dix mètres en cas d’infraction. Mais le problème semble plus profond, et les contestations relever du rituel. Se replier sur l’adage éculé selon lequel « le football est un sport de gentlemen pratiqué par des voyous », et le rugby son inverse, n’est pas très utile. Avancer que les règles de ce dernier sont si complexes qu’elles ne sont connues que des officiels ne nous avance pas beaucoup plus… D’autant que les décisions arbitrales en rugby sont elles aussi – mais pas sur le terrain – l’objet de controverses virulentes. On peut d’ailleurs laisser là la comparaison : le football est le seul sport dans lequel on tolère de telles scènes. On y reproche aux arbitres de manquer de « psychologie », quand c’est un diplôme de psychiatrie qu’il leur faudrait. Du folklore au procès En réalité, la détestation du corps arbitral, inévitable folklore de nombreuses disciplines, a pris une tournure véritablement pathologique dans le football à la faveur d’une vaste entreprise de dénigrement, principalement orchestrée par les télévisions. A coup de ralentis imposés par les réalisateurs, les retransmissions ont été contaminées par le réarbitrage maladif de la moindre décision, transformées en une traque des « erreurs » pour alimenter le procès des arbitres – devenu par démagogie et paresse intellectuelle un contenu éditorial majeur. Ce tribunal permanent est allé de pair avec une campagne tout aussi univoque en faveur de l’arbitrage vidéo. Las, sa mise en œuvre a vite liquidé quelques-unes de ses principales promesses : « Ce sera la fin des contestations », « Il n’y aura plus de polémiques », « C’est pour aider les arbitres ». Là réside justement une spécificité de l’arbitrage du football, tragiquement ignorée. Dans un nombre très significatif de situations (couleur du carton, penalty, main, etc.), les règles simples du football révèlent leur ambiguïté : il faut interpréter pour trancher. Une décision parfaitement légitime reste alors contestable. La « discutabilité » de l’arbitrage est dans la nature du football, et elle explique en partie que, plus que dans d’autres sports, tant de décisions prêtent à contestation, de la pelouse jusqu’aux gradins. Il faut se demander pourquoi la discussion dégénère en un si détestable procès à charge. L’arbitrage, une école de la vie. #unaf Tout le Sport : Feuilleton de la semaine : Immersion chez les apprentis arb… https://t.co/tDEuAZ4u0s — UnafArbitres (@UNAF Arbitres) De traditionnel bouc émissaire, l’arbitre est en effet devenu une figure expiatoire auquel on peut imputer le score et tous les maux du match. Les entraîneurs s’exonèrent de leurs responsabilités sur son dos et les dirigeants peuvent même se lancer en toute impunité dans de malsaines stratégies d’influence. Culture de la mauvaise excuse Car du président aux joueurs, il s’agit ni plus ni moins, en plaçant l’arbitre sous une pression constante, que de le mettre dans les pires conditions, de le pousser à commettre des erreurs en leur faveur. Au prix d’une atmosphère détestable et d’une démarche fondamentalement antisportive. La contestation des décisions arbitrales entretient une culture de la mauvaise excuse. De rares entraîneurs s’y refusent, aussi rares que Marcelo Bielsa. Tout le monde peut se cacher derrière l’arbitre : cela présente l’avantage de faire diversion et de rallier les supporters. Les joueurs prennent donc leur part à cette vaste opération de mise sous pression des arbitres. Peu importe que leur faute soit aussi grossière qu’évidente, certains protestent avec de formidables accents de sincérité. Peut-être même sont-ils toujours sincères, puisque tout cela est de l’ordre du réflexe. Un langage corporel si expressif peut bien sûr troubler l’arbitre ou influencer ses décisions suivantes. Certains joueurs y trouvent de l’influx ou une motivation supplémentaire. Cependant, on peut s’interroger sur l’utilité de se révolter avec tant de véhémence contre des décisions irrévocables, en le payant d’avertissements et d’expulsions. A une époque où les data analysts se multiplient dans le football, on a hâte qu’ils parviennent à chiffrer l’énergie et la concentration dilapidées dans ces contestations. Certains entraîneurs ne tarderaient pas à mettre avec succès l’accent sur la maîtrise des nerfs et l’exploitation des énervements de l’adversaire. Pour une fois, le fair-play serait payant. Lire aussi Les femmes arbitres dans les sports collectifs, un combat pas encore gagné
Rituelles dans le football mais impensables dans les autres sports, les contestations des décisions arbitrales s’inscrivent dans un système qui ne profite à personne.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/10/28/football-la-detestation-du-corps-arbitral-a-pris-une-tournure-pathologique_6017222_3242.html
mlsum-fr-1929
Les manifestants brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire « Ça suffit », le 13 octobre, sur la place Bebelplatz, au centre de Berlin. AXEL SCHMIDT / AFP Tribune. Le 9 octobre, dans la ville allemande de Halle (Saxe-Anhalt), un homme s’est attaqué à une synagogue dans le but d’assassiner des membres de la communauté juive. Ne parvenant à pénétrer dans celle-ci, il a tué deux personnes, l’une d’entre elles dans un restaurant de kebab. Dans un manifeste, le terroriste explique vouloir s’en prendre aux juifs en priorité mais aussi aux musulmans et aux militants de gauche. Le terrorisme d’extrême droite n’est pas un phénomène récent en Allemagne : en 1980, une attaque à la bombe perpétrée par un néonazi fait douze victimes et des centaines de blessés durant l’Oktoberfest. Le Mouvement clandestin national-socialiste (NSU), qui a assassiné dix personnes dont neuf issues de l’immigration depuis 1999, est démantelé en 2011. En juin 2019, le chrétien-démocrate, Walter Lübcke, favorable à l’accueil des réfugiés, a également été assassiné par un néonazi. L’attentat de Halle, dont le caractère antisémite et la motivation entretenue par une idéologie d’extrême droite ont rapidement été retenus par le procureur fédéral chargé de l’affaire, témoigne à nouveau du caractère violent de l’extrême droite allemande. Contrairement à la France, l’Allemagne a longtemps été marquée par l’absence d’un fort parti d’extrême droite et la présence d’une importante sous-culture d’extrême droite (25 000 personnes en 2019 dont certaines évoluent dans l’illégalité – 500 extrémistes de droite sont activement recherchés par la police). Un paradoxe allemand ? Le cas allemand peut sembler singulier et paradoxal : alors que ce pays est doté d’une des politiques publiques les plus développées contre l’extrémisme de droite, il continue d’être touché par des attentats motivés par cette idéologie. Or ce que la séquence actuelle laisse peu apercevoir est l’évolution de la lutte contre l’extrémisme politique outre-Rhin. Dès les années 1990, les orientations de cette politique caractérisée par une approche répressive, principalement orientée contre l’extrémisme de gauche, ont été remises en cause. Durant cette décennie, des initiatives de prévention ont émergé au sein de la société civile pour lutter contre l’extrémisme de droite en priorité. Progressivement, celles-ci ont pu profiter de fonds publics pour bâtir des projets durables tout en se professionnalisant. Désormais de nombreux acteurs associatifs disposent d’une réelle expertise et d’un fort potentiel de mobilisation devant la résurgence de violences d’extrême droite.
L’attaque contre une synagogue à Halle, le 9 octobre, a rouvert les débats outre-Rhin sur les carences de la politique de lutte contre l’extrême droite, plus préventive que répressive. Des débats nourris et constructifs dont la France pourrait s’inspirer, estime la politiste Bénédicte Laumond dans une tribune au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/15/en-allemagne-la-politique-de-lutte-contre-l-extreme-droite-est-largement-debattue_6015517_3232.html
mlsum-fr-1930
Nous allons savoir pourquoi, entre vos trois prénoms, Laure, Sylvie et Barbara, plutôt que de pétrarquiser ou nervaliser (solaire, n’auriez-vous pas fait une fille du feu très acceptable ?), vous préférez Barbara. Les Grecs, encore, appelaient barbares ceux qui ne parlaient pas grec : ils les accusaient de barbrizein, de « barbariser ». Barbarise non seulement celui qui fait des barbarismes (use de mots dépourvus de sens grec), mais surtout celui qui balbutie un baragouin, un babil ou un bla-bla de bègue (balbus). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Barbara Cassin, une académicienne pour repenser la langue française Vous, au nom de Gorgias et du Dictionnaire des intraduisibles (Seuil, 2004), vous revendiquez le droit de barbariser. Et vous en faites votre nom : vous vous laissez nommer, prénommer d’abord Barbara, qui sonne comme barbariser, mais qui signifie, pour vous, babéliser, remplir la tour de Babel de toutes nos langues – pour mieux nous entendre. « Vous avez entendu la voix des sirènes » Car, vous le remarquez, le miracle de la Pentecôte ne fut pas de rétablir une langue unique, mais que tous aient compris, chacun dans sa langue propre, l’annonce des apôtres. Vous barbarisez en traduisant autant que faire se peut et ne se peut pas. Vous avez étudié et pratiqué le grec pour y apprendre et entendre les langues d’ailleurs. Vous ne vous êtes pas enchaînée au mât comme Ulysse, et vous avez entendu les voix des sirènes. Mais ce sont ces voix et ces paroles qui vous ont reconduite à votre vraie demeure, car, vous l’avez bien dit, il est « des maisons que nous faisons comme nous faisons nos amours, en faisant nos amours » (à la page 104 de Avec le plus petit et le plus inapparent des corps (Fayard, 2007). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le discours de Barbara Cassin à l’Académie française : « Ni globish, ni nationalisme » Madame, ou Barbara Cassin, puisque désormais vous vous nommez ainsi, vous fûtes, je l’ai dit en exorde, d’emblée une étoile, mais une étoile filante. Désormais, vous prenez votre place sur la sphère des fixes. Madame, nous vous attendions et avions besoin de vous, tant vous actualisez exactement notre tâche, le dictionnaire, et notre vocation, la langue française. C’est pourquoi vous êtes, parmi nous, la bienvenue. Jean-Luc Marion (philosophe et académicien)
Dans la conclusion de son discours de réception de la philosophe et philologue à l’Académie française, le jeudi 17 octobre, le philosophe et académicien Jean-Luc Marion réfléchit à la signification du prénom « Barbara ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/17/barbara-cassin-vous-revendiquez-le-droit-de-barbariser_6015916_3232.html
mlsum-fr-1931
En souscrivant à un fonds de partage, l’épargnant reverse, sous forme de don, une partie des gains de son placement, à un ou plusieurs organismes bénéficiaires. Reinhard Wendlinger/Westend61 / GraphicObsession Même si les fonds de partage sont peu connus des épargnants, leur existence ne date pas d’hier. En effet, c’est en 1983 que le groupe Crédit coopératif, par l’intermédiaire de sa société de gestion Ecofi Investissements, a lancé le fonds commun de placement (FCP) Faim et Développement, le premier produit de ce type dans l’Hexagone. Depuis plus de trente-cinq ans maintenant, ce fonds a ainsi permis de collecter près de vingt-cinq millions d’euros de dons, au bénéfice notamment de l’association Solidarité internationale pour le développement et l’investissement (SIDI), filiale du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire), qui vient en aide aux populations exclues des circuits financiers et bancaires traditionnels. En souscrivant à un tel véhicule financier, l’épargnant reverse, sous forme de don, une partie des gains de son placement, à un ou plusieurs organismes bénéficiaires, préalablement définis par la société de gestion. Par exemple, en investissant dans le FCP Faim et Développement, il lui est possible d’aider l’une des huit associations sélectionnées par Ecofi Investissements. Parmi elles, on compte l’association Terre des hommes, le Comité français pour la solidarité internationale (CFSI) ou encore CCFD-Terre solidaire. Ainsi, « investir sur les marchés boursiers devient œuvre utile », comme le rappelle Maxime Vermesse, directeur de la gestion privée chez Meeschaert. En effet, au-delà de la seule performance financière, le porteur de parts d’un fonds de partage « sélectionne le produit adapté à ses projets et à sa situation patrimoniale, tout en donnant un sens à ses placements », ajoute-t-il. Cerise sur le gâteau, ce type de fonds permet aux particuliers de bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 66 % du montant du don versé dans la limite de 20 % de leur revenu imposable, à condition que ce montant soit versé à des organismes d’intérêt général ou reconnus d’utilité publique. Soutenir une cause solidaire Malgré cet avantage fiscal, ce type d’épargne solidaire représente une très faible part des placements financiers des Français, à en croire le rapport publié le 19 avril par l’association Finansol. Pourtant, même si les en-cours sous gestion des fonds de partage restent encore confidentiels dans l’Hexagone, il n’en reste pas moins que l’offre tend actuellement à se développer, compte tenu notamment de l’intérêt croissant porté par certains clients privés pour la philanthropie. D’après les spécialistes, ces derniers se montrent en effet de plus en plus soucieux de soutenir des causes qui leur sont chères, allant de la solidarité à l’environnement, en passant par l’éducation ou encore la recherche médicale. D’ailleurs, quelques sociétés de gestion, à l’image de Meeschaert Asset Management ou Ecofi Investissements, se sont spécialisées sur ce créneau, en proposant dans leur gamme un ou plusieurs fonds de partage, qu’il s’agisse de produits diversifiés ou bien investis uniquement en actions ou en obligations. Lire aussi Philanthropie : comment et à qui donner Bien évidemment, quelle que soit la classe d’actifs considérée, la composition de leur portefeuille se veut en cohérence avec la cause soutenue. Ainsi, si l’organisme bénéficiaire d’un fonds de partage a pour objectif de protéger l’environnement, il va sans dire que l’équipe de gestion se doit d’exclure de son portefeuille les secteurs d’activité très polluants, tout en favorisant dans le même temps des sociétés recherchant des solutions réduisant leur bilan carbone. Toutefois, avant d’investir son argent dans un fonds de partage, il convient également de s’assurer que la société de gestion dispose d’un back-office expérimenté qui maîtrise l’ensemble de la chaîne du don. Et ce, depuis la souscription de l’investisseur jusqu’au partage de ses revenus ou de sa performance avec l’organisme bénéficiaire final. Cette précaution permet ainsi de s’assurer qu’avec un fonds de partage il est véritablement possible « de donner du sens à son placement en aidant au financement d’entreprises solidaires qui agissent au quotidien », comme le précise Miguel Rodrigues, gérant éthique et solidaire chez Ecofi Investissements. INFOGRAPHIE « LE MONDE » Romain Thomas
A l’heure, où la gestion socialement responsable se développe à vitesse grand V, il est possible d’allier finance et philanthropie en investissant dans un produit financier.
https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/06/17/des-fonds-de-partage-pour-soutenir-les-bonnes-causes_5477145_1657007.html
mlsum-fr-1932
Devendra Banhart, en 2019. LAUREN DUKOFF La série « YouTubothèque » invite des artistes à choisir leurs œuvres favorites sur la plateforme de vidéos en ligne YouTube. Une carte blanche permettant de s’ouvrir à leurs différentes influences, qu’elles soient musicales, cinématographiques, littéraires, voire au-delà de la sphère culturelle. Lire aussi La YouTubothèque de Gruff Rhys Lire aussi La YouTubothèque de Jonathan Wilson Lire aussi La YouTubothèque de Idles Agé de 38 ans, le musicien Devendra Banhart a gardé son regard candide et malicieux de petit garçon. Même si le bout de sa barbe commence à grisonner, cette barbe qui lui a valu le surnom, chez certains critiques, de « gourou psyché folk ». Apparu au milieu des années 2000 en pleine vague néo folk aux côtés d’autres formations telles que Fleet Foxes, Grizzly Bear ou Sufjan Stevens, le songwriter, peintre (ses toiles illustrent son nouvel album) et poète, s’est vite démarqué par son style propre et détendu, mâtiné d’influences folk britannique et latine. Son vibrato particulier – il est né d’un père américain et d’une mère vénézuélienne – l’ont fait comparer avec le tropicaliste en chef Caetano Veloso. Son dixième album, Ma, instille une plénitude contagieuse. Treize titres d’une sobriété remarquable, qui nous installe dans une atmosphère confinée et chaleureuse. Tel ce splendide Memorial, lente élégie que n’aurait pas reniée Leonard Cohen, ou encore Carolina, où il chante en espagnol l’instinct maternel. L’entêtant My Boyfriend’s in the band pourrait évoquer un Plastic Ono Band latino. Celui qui a notamment contribué à la réhabilitation de la chanteuse folk Vashti Bunyan, mais aussi ouvert son auditoire aux musiques sud-américaines, fait encore une fois office de passeur, à travers sa généreuse sélection de vidéos, qu’il commente avec érudition et enthousiasme. 1. Alex Cameron, « Far From Born Again » Devendra Banhart : Quand j’ai entendu pour la première fois la musique d’Alex Cameron, j’ai tout de suite pensé « c’est un sacrément bon compositeur ». Ce titre, tiré de son dernier album, ne déçoit pas : une mélodie incroyable, des paroles surprenantes, habillées d’un style particulier qui s’installe subversivement dans le cerveau des gens. C’est tout simplement génial ! Ce que je préfère, c’est à la fin de la vidéo le témoignage de cette femme sur les travailleurs du sexe. Ce qu’elle dit résume tellement bien le sujet et pourrait aider à éviter tant de conflits : « occupe-toi de tes affaires ». Amen. 2. Ssion - Inherit Un vrai génie, l’un des plus grands artistes de ma génération… J’admire son travail depuis Opportunity Bless My Soul (2003). Et à chaque sortie, il grandit et grandit, créant véritablement un univers interdisciplinaire qui lui est propre… C’est tellement amusant, impossible à décrire de manière précise – la quantité d’« œufs de Pâques » dans ses vidéos est stupéfiante – les messages politiques qu’il transmet à travers une myriade de gestes, tenues, décors, etc. est extrêmement efficace. Et la musique est aussi très accrocheuse ! 3. Mary Oliver lit Wild Geese Je lis la poétesse Mary Oliver tous les jours, son travail est tellement empli de sagesse, il m’inspire beaucoup. Ses textes sont clairs, présents, délicats mais nets, purifiants… je pourrais continuer ainsi, mais faites-vous plaisir, lisez Mary Oliver ! 4. Loren Mazzacane Connors et Darin Gray Loren Mazzacane Connors est mon guitariste préféré. Lorsqu’il joue, c’est presque comme s’il n’y avait pas de guitare, c’est juste lui. Je pense que mes mots auront plus de sens si vous vous penchez sur sa discographie. J’écoute ce morceau – où il est accompagné de l’incroyable Darin Grey – lorsque je me prépare à peindre, je pose les bocaux, je verse de l’huile et de l’essence de térébenthine, je ramasse les chiffons, je lave les pinceaux. Cela plante le décor et m’aide à entrer dans cette zone… Super musique de studio ! 5. Simon Diaz, « Tonada dek Cabestro » Le grand maître de la musique vénézuélienne, de la poésie, de l’art, un super-héros culturel. J’aimerais tellement qu’il soit encore là, peut-être que la situation au Venezuela évoluerait dans le sens d’une transition plus pacifique et diplomatique… qui sait… Tu nous manques, Tio Simon ! Voici un clip de lui chantant Tonada del Cabestrero. Peut-être la plus belle performance vocale que j’ai jamais entendue, sans compter que les paroles sont plus que parfaites. Je pourrais en dire beaucoup plus à ce sujet mais écoutez, et vous comprendrez…. 6. Paul McCarthy, « Peintre » J’adore cette vidéo. Il s’agit d’un petit extrait tiré d’une performance qui dure plus d’une heure, c’est vraiment une pièce unique. Elle génère toujours une expérience singulière en moi. J’éclate de rire, et en même temps, elle me fait me sentir terriblement mal à l’aise et anxieux dès qu’il commence à répéter : « I’m fucking painting I’m fucking painting I’m fucking painting”. Je commence à craquer et je réalise alors que – sacré dieu ! – c’est ce que je vis quand je travaille aussi. Horrible et hilarant… 7. Secos e Molhados, « Sangue Latino » L’un des plus grands groupes brésiliens de tous les temps, dirigé par l’un des plus grands chanteurs de tous les temps, qui mériterait un vrai documentaire (hello Netflix ?), surtout maintenant qu’un fou homophobe comme Jair Bolsonaro est au pouvoir. Il s’agit d’un clip classique, ça ne vieillira jamais et j’espère qu’il vous inspirera pour fonder un groupe, acheter du maquillage, et dire la vérité quel qu’en soit le prix. 8. Brian and Charles Un des courts-métrages les plus doux et drôles que j’aie vus depuis longtemps, magnifiquement tourné et incroyablement joué. Hautement recommandé. 9/Kim Beom, « Yellow scream » Le Sud-Coréen Kim Bom est un personnage brillant. C’est un des rares artistes conceptuels qui sait comment faire un commentaire hautement politique et à la fois extrêmement personnel et hilarant. Je vous en prie, profitez de cette merveille, voici quelques extraits plus courts de ce dernier en train d’exécuter un tableau, je recommande de l’écouter en boucle ! Devendra Banhart, Ma 1 CD Warner/Nonesuch
Le chanteur folk américano-vénézuélien présente ses vidéos favorites, à l’occasion de la sortie son nouvel album, « Ma ».
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/01/la-youtubotheque-de-devendra-banhart_6013800_3246.html
mlsum-fr-1933
Zoologie. Dans la vraie vie, chiens et chats font souvent meilleur ménage que le voudrait la légende. Leurs propriétaires, en revanche, entretiennent souvent le mythe. On aime les chats ou les chiens, rarement les deux. Depuis une correspondance publiée, lundi 23 septembre, dans la revue Current Biology, la vieille opposition s’est invitée sur le terrain de la recherche scientifique. Dans cette brève publication, une équipe de l’université d’Etat de l’Oregon (Etats-Unis) annonce que, contrairement aux idées reçues, les chats tissent avec les êtres humains des liens d’attachements du même type que ceux bâtis par les chiens ou par les enfants envers leurs parents. La présence d’un humain de référence leur apporterait ainsi sécurité, assurance et calme. A l’appui de cette affirmation, les chercheurs américains décrivent une expérience conduite sur 70 félins, adultes ou juvéniles, et leurs maîtres. Pendant deux minutes, le chat et l’humain découvrent ensemble un nouvel environnement, ici une pièce vide. Puis l’humain sort deux minutes, laissant l’animal seul, avant de revenir. Face à une situation de ce type, bébés et chiens réagissent selon les mêmes typologies. Les « sécures », après avoir manifesté leur inquiétude devant l’isolement, reprennent leur exploration des lieux une fois leur maître réapparu. Les « anxieux » se réfugient dans ses bras. Les « évitants » restent éloignés de lui. « Les chats présentent la même flexibilité dans leur attachement aux humains et ils reproduisent les catégories presque à l’identique », affirme Kristyn Vitale, du département des sciences animales, la première signataire de l’article. Alors que 65 % des enfants et 58 % des chiens adoptent un comportement « sécure », les chats sont 64,3 % à trouver dans la présence de leur maître apaisement et liberté. 30 % des jeunes félins apparaissent au contraire anxieux, et environ 5 % évitent leur maître. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Aux Etats-Unis, les « chiens doudous » font enrager les compagnies aériennes Phase de séparation Les scientifiques se sont également intéressés à la phase de séparation. Chez les enfants et les chiens, l’inquiétude y apparaît la plus forte parmi les « sécures » et les « anxieux ». En comptant les miaulements, les chercheurs ont retrouvé ce résultat chez les chats. Ils ont également constaté que les comportements des chatons étaient conservés à l’âge adulte, et qu’un programme de socialisation de six semaines n’y changeait pas grand-chose. Leur conclusion est sans appel : « Les chats présentent la même capacité à former des liens d’attachement sécures ou insécures avec les humains que les chiens ou les enfants. »
Des scientifiques ont étudié les réactions des animaux une fois laissés seuls, et leurs conclusions réfutent certaines idées reçues.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/20/chiens-et-chats-s-affrontent-au-labo_6016243_1650684.html
mlsum-fr-1934
Vue de l’une des salles du palais de Liria désormais ouvertes au public, à Madrid, le 16 septembre 2019. OSCAR GONZALEZ/NURPHOTO/AFP Surnommé le « petit frère du Palais royal », il pourrait aussi bien être qualifié de « mini cousin du Musée du Prado ». Tableaux de Velazquez ou de Goya, de Rubens, du Greco ou du Titien, tapisseries flamandes des XVe ou XVIIIe siècles, sans parler des armures portées par divers rois, des meubles d’époque, des lettres signées de la main de Christophe Colomb… : en plein cœur de Madrid, le palais de Liria renferme un patrimoine historique d’une valeur incalculable. Depuis le 19 septembre, cette propriété privée de 3 500 m2 et 200 pièces, résidence principale de l’actuel dix-neuvième duc d’Albe, Carlos Fitz-James Stuart, est enfin ouverte au public, tous les jours, sur réservation. Et ce havre de paix entouré d’immenses jardins, caché derrière de hautes grilles à deux pas de la place d’Espagne, affiche déjà complet jusqu’à la fin du mois de novembre. Pour les Espagnols, ce palais construit en 1773 n’est pas seulement l’écrin d’une collection privée exceptionnelle, celle de la plus puissante famille de la noblesse espagnole, les ducs d’Albe, propriétaires de 34 000 hectares de terres réparties dans tout le royaume et d’un patrimoine estimé à trois milliards d’euros, selon la revue Forbes. Haut lieu mondain C’est aussi un haut lieu mondain, sur lequel a longtemps régné Cayetana Fitz-James Stuart, la fascinante duchesse d’Albe, trois fois mariée et deux fois veuve, amoureuse du flamenco et de la vie de bohème, décédée en 2014. Dans ses salons sont passées des personnalités en tout genre, d’Unamuno à Churchill, d’Ortega y Gasset à Roosevelt, de Charlie Chaplin à Bruce Springsteen. C’est aussi ici qu’est morte l’impératrice Eugénie, veuve de Napléon III et belle-sœur du douzième duc d’Albe. Muni d’un audioguide et escorté de deux accompagnateurs, chaque groupe commence la visite par la projection d’une vidéo. De quoi résumer, en quelques minutes, l’histoire de l’imposant palais au style néoclassique de l’architecte Ventura Rodriguez, ravagé par un incendie durant la guerre civile, en novembre 1936, et reconstruit presque à l’identique dans les années 1950. Et de retracer l’histoire de la famille des ducs d’Albe, politiques et militaires « au service de la Couronne et de la foi catholique », dont l’arbre généalogique remonte au XIIe siècle avec les Alvarez de Toledo et se mêle à celui des grandes familles de la noblesse espagnole et européenne. Avant que le titre n’échoie en 1802 aux grands cousins, les ducs de Berwick, descendants du dernier roi catholique d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse, James Stuart. Ces multiples mariages entre « sang bleu » permettent à l’actuel duc d’Albe d’être titulaire de trente-sept titres de noblesse, dont neuf de « Grand d’Espagne ».
La riche propriété renferme de très nombreux trésors dont des toiles de Rubens, du Titien ou de Goya.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/07/patrimoine-a-madrid-les-ducs-d-albe-ouvrent-leur-palais-au-public_6014491_3246.html
mlsum-fr-1935
« Jardins ouverts en Ile-de-France » déclinera pendant le week-end des 5 et 6 octobre toute une gamme d’événements dans quelques-uns des plus beaux jardins patrimoniaux de la région, mais aussi dans des potagers historiques, urbains – et récents –, poétiques ou associatifs. Sélection illustrée. Le château d’Auvers-sur-Oise et la maison du docteur Gachet Le château d’Auvers-sur-Oise. L. JEDWAB/« LE MONDE » Entièrement remanié au XVIIIe siècle, le château d’Auvers-sur-Oise est aujourd’hui la propriété du conseil général du Val-d’Oise. Il est agrémenté de jardins en terrasses, avec ifs taillés et parterres de broderies. On peut admirer dans l’ancienne orangerie un extraordinaire nymphée XVIIe entièrement recouvert de coquillages. Les 5 et 6 octobre : installations de land art de la plasticienne Emmanuelle Briat. Château d’Auvers-sur-Oise, chemin des Berthelées, Auvers-sur-oise (Val-d’Oise). Renseignements pratiques : chateau-auvers.fr/ Dans le jardin de la Maison du docteur Gachet, à Auvers-sur-Oise. L. JEDWAB/« LE MONDE » Peinte par Cézanne, la maison du docteur Gachet, lui-même ami de nombreux peintres et qui assista Van Gogh dans ses derniers instants, est entourée d’un délicieux jardin tout en recoins. Une exposition du photographe Olivier Verley s’y tient jusqu’au 3 novembre : « L’Inaccessible de la maison Gachet ». Maison du docteur Gachet, 78, rue du Docteur-Gachet, Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise). Renseignements pratiques : valdoise.fr/ Le domaine de Chamarande Le château de Chamarande. L. JEDWAB/« LE MONDE » Situé au cœur d’un domaine de près de 100 hectares, le château de Chamarande, propriété du département de l’Esssonne, accueille des expositions d’art contemporain. Le domaine se partage en parc d’agrément, espaces forestiers et zones humides. Des paysagistes et des artistes y interviennent régulièrement. Le 6 octobre : « Les plantes sauvages comestibles » (de 10 h 30 à 12 h 30, sur inscription). Activités créatives et jardinage dans la forêt-jardin. Domaine départemental de Chamarande, 38, rue du Commandant-Arnoux, Chamarande (Essonne). Informations pratiques : chamarande.essonne.fr/ Le Musée d’art et d’histoire de Meudon Les vignes dans les jardins de la « maison de campagne » d’Armande Béjart, aujourd’hui Musée d’art et d’histoire de Meudon. L. JEDWAB/« LE MONDE » L’ancienne maison du chirurgien Ambroise Paré, agrandie au XVIIe siècle, deviendra la « maison de campagne » d’Armande Béjart, la veuve de Molière. Propriété de la ville, le bâtiment abrite aujourd’hui un musée de la sculptures de la seconde moitié du XXe siècle, qui se prolonge dans le jardin. Les 5 et 6 octobre : visite libre du jardin de sculptures et du musée. Le 6 : peinture végétale en famille (de 14 heures à 18 heures).
Des jardins patrimoniaux, mais aussi des potagers, historiques, urbains et quelquefois alternatifs, seront au cœur de la troisième édition de l’événement francilien.
https://www.lemonde.fr/cotecourscotesjardins/article/2019/10/02/pour-jardins-ouverts-en-ile-de-france-les-5-et-6-octobre-des-artistes-descendent-au-potager_6013836_5004225.html
mlsum-fr-1936
Le premier ministre britannique Boris Johnson, lors d’une réunion au 10 Downing Street, le 5 novembre. Tolga Akmen / AP Chronique. « Qu’on en finisse ! » Jamais les protagonistes du Brexit n’ont été aussi unanimes pour réclamer un clap de fin sur ce feuilleton tragicomique long de bientôt quatre ans. Les Britanniques, quel que soit leur bord, n’en peuvent plus. Les 27 Etats de l’Union européenne ont depuis longtemps dépassé le cap de l’exaspération. L’ennui est que les véritables enjeux du divorce, longtemps brouillés par les responsables politiques, n’apparaissent clairement qu’aujourd’hui à l’opinion publique britannique. L’autre léger problème est que le « deal » présenté par Boris Johnson comme décisif et final n’est en réalité que le point de départ d’années de négociations commerciales et sécuritaires à l’issue hautement imprévisible. Même s’ils finissent par s’entendre sur la date de la rupture de la vie commune, Européens et Britanniques sont loin d’avoir décidé du « sort des enfants ». Condamnés par l’histoire et la géographie à vivre côte à côte, ils ne peuvent couper subitement les mille liens qui les unissent sans échafauder de nouvelles relations. Ainsi, le dernier quart d’heure du Brexit pourrait se révéler comme le plus long. « Thatchérisme sous stéroïdes » Bizarrement, l’arrivée au pouvoir du brouillon Boris Johnson a rendu les enjeux plus clairs : le Brexit est destiné à transformer le Royaume-Uni en une puissance concurrente de l’UE, déliée des règles fiscales, sociales et environnementales européennes. Alors que Theresa May tentait de noyer le poisson, Boris Johnson revendique cette nouvelle révolution thatchérienne. L’avenir radieux du « Royaume-Uni global » qu’il a promis aux électeurs pro-Brexit passe par un retour à la grande aventure libre-échangiste de l’empire britannique. « Libéré » de Bruxelles, Londres pourrait négocier de fructueux accords commerciaux avec les pays du Commonwealth, et en premier lieu avec les Etats-Unis. Trump vient de faire un accroc de taille dans l’argumentaire du premier ministre. Or Donald Trump vient de faire un accroc de taille dans l’argumentaire du premier ministre. Supporteur de Nigel Farage, le leader du Brexit Party (extrême droite britannique), le président américain enjoint à M. Johnson de faire alliance avec lui – ce que ce dernier exclut – et conditionne l’octroi d’un accord de libre-échange à une rupture plus radicale encore avec l’UE que ne le prévoit le nouveau « deal » négocié avec les 27. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Les conservateurs britanniques face au danger du Brexit Party L’intervention de M. Trump valide en revanche la rhétorique antiaméricaine du leader de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn, qui présente Boris Johnson comme un valet de Washington et son Brexit comme un acte de soumission à Trump dont la première conséquence serait de lui « vendre le NHS ». Une formule pointant le risque d’une mainmise des géants américains de la pharmacie et de la médecine, en cas d’accord de libre-échange, sur ce système de santé gratuit vénéré des Britanniques.
Les nuages s’amoncellent sur les promesses faites par Boris Johnson d’une sortie définitive du Royaume-Uni de l’UE. Et les législatives à venir sont imprévisibles.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/11/06/personne-ne-peut-exclure-le-scenario-vertigineux-d-un-brexit-sans-fin_6018229_3232.html
mlsum-fr-1937
Extrait de la couverture du tome II de « Blue Flag ». Ao no flag © 2017 Kaito - Shueisha Inc. Les triangles et les carrés amoureux sont des figures imposées dans les mangas sentimentaux, des ressorts narratifs éculés dans des scénarios qui présentent souvent et malheureusement de nombreux rebondissements factices. Dans Blue Flag, le mangaka Kaito en exploite au contraire tout le potentiel pour raconter l’amitié naissante et incongrue de quatre lycéens. Cette série, dont les trois premiers tomes sont sortis cette année en France, ouvre sur la rentrée en terminale de Taichi, qui retrouve dans sa classe Tôma, un ami d’enfance dont il s’est éloigné. Il faut dire que, contrairement au héros, Tôma est un sportif sympathique et populaire auprès de ses camarades. Un concours de circonstances précipite sur leur chemin la timide Futaba, et par ricochet son amie, la sévère Masumi. En coulisse de ce quatuor improvisé se nouent des flirts et des malentendus : chacun dissimulant ses sentiments pour l’un ou l’une de ses trois camarades va se confier auprès d’un des autres. Finissant ainsi de cimenter leur amitié au grand étonnement des autres lycéens qui n’acoquineraient pas des élèves d’abords aussi différents. Une planche du tome I de « Blue Flag ». Ao no flag © 2017 Kaito - Shueisha Inc. Au fil des confidences égrenées dans ce manga « tranche de vie » s’esquisse un portrait d’adolescents spirituel et profond où il est question d’intégration, d’estime de soi et d’avenir dicté par sa condition sociale. Une subtilité d’autant plus étonnante — et intéressante — que Kaito travaille des personnages stéréotypés : le sportif, le geek, la jeune fille effacée et la créature mystérieuse. Les personnages ne sont pas lisses, ils font preuve de force de caractère, se laissent aller parfois à la colère et aux larmes. Sans manquer d’un certain humour, finissant d’attendrir le lecteur. Le mangaka s’attache également à donner corps à quelques personnages de deuxième et troisième plans, par quelques bribes de dialogue, pour renforcer les émotions et l’envergure de ses héros assez classiques. La popularité de Tôma et ses performances sportives ne serviront à rien lorsqu’il devra arrêter les cours juste après la terminale. Ce dernier est pris en étau entre ses obligations sociales et ses envies. En dépit de sa générosité, Kaito qui ne sait pas vraiment s’y prendre avec ceux qui n’appartiennent pas à sa bande de nerds s’emporte vite et mal. A première vue énervante de docilité, Futaba s’avère être une amie loyale et une jeune fille persévérante. Sous son air fermé et hautain, Masumi se révèle à l’écoute d’autrui et perspicace. Difficile de deviner quelle tournure va prendre la série, tant chaque final de tome offre un rebond aussi puissant qu’inenvisagé. Et permet d’ouvrir, à l’opus suivant, un spectre de sentiments et de possibilités. Et si, au fil de ces pages qui se dévorent, on aimerait que chaque personnage trouve un peu de sérénité à défaut d’une âme sœur, on sent d’ores et déjà que l’auteur préférera leur faire traverser un parcours du combattant sentimental plutôt que de les sacrifier sur l’autel du « happy ending ». Initialement publiée dans Shonen Jump +, une plate-forme de mangas à destination des jeunes garçons (shonen manga) détenue par la major japonaise Shueisha, l’histoire est d’autant plus notable qu’elle n’est pas hétéronormée. Une planche du tome 1 de « Blue Flag ». Ao no flag © 2017 Kaito - Shueisha Inc. Blue Flag, de Kaito, traduction de Nesrine Mezouane, éditions Kurokawa, 224 p., 7,65 euros.
Plus qu’une bluette, ce manga « tranche de vie » réussi aborde avec profondeur les tourments de lycéens.
https://www.lemonde.fr/les-enfants-akira/article/2019/09/17/blue-flag-un-manga-qui-met-le-sentiment-amoureux-a-l-epreuve-de-l-amitie_5511355_5191101.html
mlsum-fr-1938
LA LISTE DE LA MATINALE Vue de la réserve étoilée des Cévennes. LES ESPERELLES Cette semaine, on dégaine le télescope et la lunette pour observer les constellations. Et l’on dort à la belle étoile, sous un dôme en verre niché sur les hauteurs en Corrèze, ou dans des bulles oniriques sur une colline boisée dans l’Hérault. Depuis la réserve étoilée des Cévennes Le ciel des Cévennes est classé « réserve étoilée », la deuxième plus grande d’Europe. LES ESPERELLES Bienvenue dans la deuxième plus grande réserve de ciel étoilé d’Europe, au cœur du parc national des Cévennes. Un endroit où la noirceur du ciel est telle qu’on peut y observer les bras des galaxies spirales et autres objets lointains peu lumineux. Sur une crête, loin de tout, Hervé Roche, passionné d’astronomie, a rénové une ancienne grange, le Paillet, et un ancien séchoir à châtaignes. La Clède et Le Paillet sont désormais deux gîtes pour deux personnes, très agréables – la fraîcheur des vieilles pierres en fait un lieu idéal pour les siestes. Car la nuit, il faut veiller pour observer, juste devant les gîtes, avec votre propre matériel ou grâce au télescope du propriétaire, un ciel exceptionnel. Et découvrir la galaxie de Bode ou du Cigare, le Sombrero et le Fantôme de Jupiter… Les Espérelles, Ventalon-en-Cévennes (Lozère). Location à la semaine, de 590 € à 790 € selon la saison. Tél. : 06-84-03-16-10. Dans une bulle de luxe, dans l’Hérault Dans l’Hérault, l’Astronarium propose des bulles oniriques pour profiter de la nuit étoilée. ASTRONARIUM Des bulles comme sorties tout droit d’un conte de fées céleste… L’observatoire astronomique d’Aniane, perché sur une colline au milieu des bois, dans l’arrière-pays montpelliérain, propose cinq hébergements insolites, pour dormir (presque) à la belle étoile. Des bulles de luxe transparentes et tout confort, équipées d’un chauffage d’appoint, et dotées d’un spa privatif, avec jacuzzi, sous une jolie tonnelle. Chacune est équipée d’une carte du ciel Stelvision de la saison, et d’un télescope facile à utiliser, même pour les novices. En été, les astronomes de l’observatoire sont là pour vous guider. Après une nuit étoilée, le petit-déjeuner, copieux, est livré au pied de la bulle. Astronarium, observatoire astronomique, chemin du Tunnel, Aniane (Hérault). Nuit pour deux personnes à partir de 99 €. Tél. : 06-98-20-04-21. Sous un dôme en verre, en Corrèze En Corrèze, la Maison des étoiles propose un dôme perché au-dessus de la vallée de la Dordogne pour admirer les astres. LA MAISON DES ETOILES Dormir à la belle étoile… mais protégé par un dôme de verre. C’est ce que propose La Maison des étoiles, nichée sur les hauteurs de la Corrèze, près de Collonges-la-Rouge. La Domostella est en effet une drôle de petite maison en bois, entièrement vitrée, qui permet d’observer le ciel, avec l’impression d’être immergé en pleine nature. Le lit est douillet, mais la nuit risque d’être courte : après avoir lutté contre le sommeil pour voir passer les étoiles filantes, vous serez réveillé dès les premières lueurs du soleil par une douce lumière et par le chant des oiseaux. On prendra alors un petit-déjeuner copieux sur la terrasse face au dôme, avec vue sur la vallée de la Dordogne et le château de Turenne. La Maison des étoiles, sur Abracadaroom.com. A partir de 120 € la nuit pour deux avec petit-déjeuner inclus, ouvert de mai à septembre. Tél. : 06-02-28-85-12. Dans les bras de Jupiter, dans le Tarn-et-Garonne Dans le Tarn-et-Garonne, vous pouvez partir pour « une plongée aux étoiles », accompagné d’un animateur astronomique. LE REFUGE DES ETOILES Ici, loin des lumières de la ville, la Voie lactée est sublime. Nous sommes dans le Tarn-et-Garonne, sur un plateau niché au-dessus du très beau village médiéval de Saint-Antonin-Noble-Val. Dans ce cadre nature, Le Refuge aux étoiles propose un charmant gîte en pierre pour cinq personnes et trois chambres d’hôtes, avec accès à un observatoire. La nuit tombée, un animateur astronomique professionnel (et passionné) propose plusieurs formules : une soirée initiation pour se familiariser avec le télescope et la lunette, découvrir en détail les cratères de la Lune, les satellites de Jupiter ou les anneaux de Saturne ; une « plongée dans les étoiles » telle une balade céleste de trois heures, à la découverte des constellations et nébuleuses ; ou encore une observation du Soleil. Le jour, on profite du joli jardin et de son hamac, de la grande piscine, des chemins de randonnée qui partent devant le gîte et des balades en canoë dans les gorges de l’Aveyron. Le Refuge aux étoiles, Foyt, Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne). Chambre d’hôtes à partir de 69 € la nuit, gîte cinq personnes, 889 € la semaine en haute saison. Tél. : 06-01-80-39-26 et 05-63-65-64-36. A la belle étoile, dans le parc des Ecrins Le chalet du Pas du Loup a son propre observatoire, au cœur du parc des Écrins, dans les Hautes-Alpes. LE PAS DU LOUP Dans le parc des Ecrins, à 1 530 mètres d’altitude, Bernard et Laurence ont décidé de faire de leur gîte-refuge, Le Pas du loup, un lieu consacré à l’observation astronomique. Depuis leur chalet bioclimatique, tout en bois massif, niché sur les contreforts du Montbrison, la vue sur la vallée de la Durance est splendide. Après un repas délicieux, fait de produits locaux et bio, Bernard vous invite à monter sur la terrasse du chalet, où trône un télescope ultra-performant. On se laisse bercer par les histoires de Bernard, qui raconte « son ciel ». Pour ceux qui veulent retenir la nuit, il est aussi possible de dormir sous les étoiles, sur un lit rond que Bernard et Laurence installeront en quelques minutes. Romantique à souhait. Le Pas du loup, Bouchier, Saint-Martin-de-Queyrières (Hautes-Alpes). Nuit en dortoir 19 €, 45 € en demi-pension, nuit en chambre privative 63 € par personne en demi-pension, nuit à la belle étoile 71 € par personne en demi-pension. Tél. : 06-11-41-52-73 et 06-08-40-03-62. Profitez des codes de réduction Booking pour réserver vos vacances.
« La Matinale » vous invite au voyage. Pour observer les étoiles, on s’éloigne des lumières de la ville, direction le Tarn-et-Garonne, les Cévennes ou la Corrèze.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/07/13/demandez-la-lune-cinq-hebergements-pour-observer-le-ciel_5489178_4497319.html
mlsum-fr-1939
La scène de l’accident, samedi 10 août. Stringer / AP Le bilan s’alourdit de jour en jour. Mercredi 14 août, il s’établissait à 85 morts après l’explosion d’un camion-citerne samedi matin en Tanzanie. La catastrophe s’est produite à Msamvu, une localité dans l’immédiate périphérie de la ville de Morogoro, située à quelque 200 km à l’ouest de la capitale économique, Dar es Salaam, sur l’un des principaux axes routiers du pays. Lundi soir, dix autres personnes ont succombé à leurs blessures et un porte-parole de l’hôpital national de Dar es Salaam, Aminiel Aligaesha, a annoncé mercredi que sept autres blessés étaient décédés. Plus tard dans la journée, le gouverneur de Morogoro, Stephen Kebwe, a fait état de « trois décès supplémentaires ». Le bilan pourrait encore s’alourdir puisque une trentaine de personnes sont encore hospitalisées, dont seize en soins intensifs. Une batterie à l’origine du drame « Nous continuons de lutter de notre mieux pour sauver les vies de ces blessés », a promis Aminiel Aligaesha. Les victimes sont des conducteurs de motos-taxis et des badauds venus siphonner le carburant qui s’écoulait d’un poids lourd accidenté alors qu’il tentait d’éviter une moto, selon des témoins. Un homme qui tentait d’arracher la batterie est à l’origine de l’embrasement du carburant répandu au sol, selon le gouverneur de Morogoro et un témoin. Le premier ministre, Kassim Majaliwa, a annoncé dimanche la mise en place d’une commission d’enquête pour établir si une ou des institutions ont manqué à leurs responsabilités dans la gestion de cette catastrophe. Elle devrait rendre ses premières conclusions vendredi. Ce type de tragédie n’est pas rare sur le continent africain. Début juillet, dans le centre du Nigeria, au moins 45 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées lors du pillage d’un camion-citerne accidenté qui avait explosé. La citerne avait pris feu lorsqu’un autocar chargé de passagers avait tenté de passer : son pot d’échappement, en raclant le sol, avait provoqué des étincelles qui avaient enflammé le carburant.
Une trentaine de personnes sont encore hospitalisées, dont 16 en soins intensifs, après que des badauds ont essayé de siphonner le carburant d’un poids lourd accidenté.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/14/le-bilan-de-l-explosion-d-un-camion-citerne-passe-a-85-morts-en-tanzanie_5499499_3212.html
mlsum-fr-1940
Echantillons urinaires au laboratoire de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), en 2015. FRANCK FIFE / AFP Vingt ans après avoir élaboré le premier test de détection de l’érythropoïétine (EPO), la molécule qui a bouleversé le sport des années 1990, le laboratoire de Châtenay-Malabry pense avoir trouvé un moyen de mieux détecter les « microdoses » d’EPO. Le directeur du laboratoire, Michel Audran, en a fait l’annonce jeudi 13 juin lors d’une conférence de presse au siège de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) : « Nous pouvons détecter des microdoses d’EPO un minimum de quarante-huit heures après la prise, tandis qu’on arrive aujourd’hui difficilement à vingt-quatre heures. » Les microdoses, qui doivent être répétées tous les deux jours pour être efficaces, sont réputées être utilisées depuis la mise au point du premier test de détection de l’EPO, pour passer en dessous des radars. Il y a une dizaine d’années, la prise après 23 heures – heure limite des contrôles antidopage – permettait de ne plus laisser de trace après six heures du matin. La chasse à l’EPO est donc de plus en plus efficace. Lire notre enquête : Vingt ans après l’affaire Festina, le dopage se fait tout petit sur le Tour de France Effectif en 2020 ? Une nuance, de taille : la méthode n’a pas encore été validée par l’Agence mondiale antidopage (AMA), qui supervise les 31 laboratoires accrédités dans le monde. Elle ne pourra donc pas être utilisée cet été, notamment sur le Tour de France. La nouvelle technique de détection a fait l’objet d’une étude clinique menée par le laboratoire de Châtenay-Malabry, permettant de constater que des microdoses d’EPO – moins de 10 unités internationales par kilo, soit 600 UI pour un sportif de 60 kg – pouvaient être décelées quarante-huit heures après la prise. Elle doit maintenant être testée par d’autres laboratoires avant d’être présenté au « groupe d’experts laboratoire » de l’AMA, qui devra ensuite éditer un « document technique » afin que chaque laboratoire puisse l’utiliser. Un long cheminement qui devrait mener jusqu’au début de l’année 2020. Les adeptes des microdoses devront toutefois rester prudents d’ici à l’adoption de cette nouvelle méthode : l’AFLD rappelle qu’une partie des échantillons prélevés sont conservés et peuvent faire l’objet de réanalyses une fois qu’elle aura été autorisée. L’EPO n’est plus le dopant principal Les experts de l’antidopage estiment que les microdoses d’EPO font partie de l’arsenal encore utilisé par les tricheurs, notamment pour maintenir des valeurs sanguines élevées que l’on a préalablement fait monter artificiellement. « La pratique peut être de se faire des transfusions sanguines pendant quinze jours, de revenir en course avec une hémoglobine élevée et de maintenir les niveaux avec des microdoses d’EPO », nous disait l’an dernier Michel Audran. Il confirme aujourd’hui : « Il est important de passer de vingt-quatre à quarante-huit heures de détection, car dans ces protocoles, on estime que les tricheurs font des microdoses tous les deux jours. » L’ampleur des conséquences de cette avancée scientifique doit toutefois être relativisée. Les chercheurs soupçonnent qu’il sera bientôt possible de faire sécréter naturellement davantage d’érythropoïétine. Et la récente opération de police « Aderlass », partie d’Allemagne et d’Autriche, a montré la permanence des transfusions sanguines dans le sport de haut niveau. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Aderlass », un réseau de dopage sanguin à l’échelle européenne Enfin, le dopage hormonal reste très prisé, y compris la testostérone, vieille comme le « doping ». La multitude d’hormones disponibles sur le marché multiplie de fait les trous dans la passoire.
Le laboratoire français antidopage dit être en mesure de détecter les « microdoses » d’EPO jusqu’à quarante-huit heures après la prise, contre vingt-quatre aujourd’hui. Mais la méthode doit encore être validée par l’AMA.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/06/14/dopage-vers-une-meilleure-detection-de-l-epo_5476103_3242.html
mlsum-fr-1941
UN SAC SUR LE DOS LA LISTE DE LA MATINALE Envie de voir des animaux ? Direction la plus grande réserve naturelle d’Europe, qui se cache en Biélorussie. Ou l’Allemagne et le parc de Berchtesgaden, l’un des plus beaux joyaux naturels de Bavière et réserve de biosphère. Les tortues de Torre Salsa La plage sauvage de Torre Salsa. Bobby Brain Sur la côte sud de la Sicile, entre Agrigente et Eraclea Minoa, la grande réserve naturelle de Torre Salsa réunit le meilleur de la plus grande île de Méditerrannée : des paysages entre mer et montagne qu’on découvre au fil des sentiers bien balisés, une faune préservée qui se laisse observer assez facilement et un bord de mer aussi sauvage que splendide, surtout en fin de journée quand le soleil se couche dans la grande bleue. Gérée par le WWF italien, Torre Salsa a notamment mis en place un programme de sauvegarde des tortues marines dites « caouanne », qui pondent leurs œufs dans les dunes de sable blond de la réserve. L’immense plage naturelle, accessible à pied après un peu de marche, n’a ni paillote ni loueur de lettini da spiaggia. En partie naturiste, elle n’est jamais bondée, même en plein été. Ne pas oublier eau et parasol pour résister au soleil ! En dehors de la réserve, deux merveilles font la réputation de cette partie de la Sicile : plus au nord, le site archéologique de Sélinonte, une ancienne cité grecque dont les vestiges, au bord de la mer, sont sublimes ; plus au sud, la Scala dei Turchi, dont les falaises de calcaire blanc ont fait la célébrité auprès de (trop) nombreux touristes. Une raison de plus pour aller découvrir la richesse de la Torre Salsa avant ou après l’été. La réserve n’a pas de site web destiné au public. Elle est gratuite. Sur place, des guides proposent des balades thématiques. Non loin de la réserve, les appartements Solaris proposent une nuit en chambre double pour 60 € en été. Réservation : +39 0925 575381 ou Bbsolaris.com. Découvrez nos réductions sur Booking.com L’ours brun de Berezinsky La faune de la réserve de Berezinsky est particulièrement riche. Berezinsky Biosphere Reserve Qui peut imaginer que la plus grande réserve naturelle d’Europe se cache en Biélorussie ? Au nord-est de Minsk, la capitale de ce petit pays de moins de 10 millions d’habitants coincé entre la Pologne et la Russie, la réserve de Berezinsky s’étend sur un territoire de 1 100 km2. Forêts, lacs, marais, tourbières, la diversité des paysages n’a d’égale que celle de la faune : le chien viverrin (le seul canidé qui hiberne), le loup gris, l’ours brun ou le lynx boréal cohabitent avec les bisons d’Europe, les élans et des centaines d’espèces d’oiseaux. La Berezina, ce fleuve qui est devenu en français synonyme de déroute malgré la victoire des armées napoléoniennes en 1812, borde l’ouest de la réserve sur plus de 100 km. A Domzheritsy, un centre touristique équipé d’un musée d’histoire naturelle sert de point de départ à la découverte. Plus joli, l’hôtel installé au bord du lac Plavno propose des chambres très abordables aux randonneurs. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la réserve conserve des fermes gérées en kolkhoze même si une véritable déprise agricole rend depuis presque vingt ans des terres à la forêt. Berezinsky.by (en anglais) propose une liste d’hébergements dont des gîtes pour 4 personnes à 11 € la nuit. Renseignements (toujours en anglais) : + 375 (2132) 26 344 ou info@berezinsky.by ou tourism@berezinsky.by. Les Merveilles du Mercantour Le mont Bégo au dessus d’un des lacs jumeaux, à Fontanalba. Parc national du Mercantour Le parc du Mercantour, la plus grande réserve naturelle de France, couvre tout le nord-est du département des Alpes-Maritimes. On y accède par Nice, d’abord en voiture mais surtout, ensuite, à pied. Des pics vertigineux, des gorges parfois profondes, des lacs magnifiques, les paysages changent sans cesse. A l’est du parc, les glaciers du quaternaire ont formé les vallées des Merveilles et de Fontanalba. Dominée par les 2 872 mètres du mont Bégo et classée Monument historique, la vallée des Merveilles doit son nom aux nombreuses gravures préhistoriques qui ornent des dalles de pierres colorées qu’on découvre au fil de la balade. Ce paysage minéral, très austère par opposition aux forêts luxuriantes qui l’entourent, est plein de mystère : vieilles de plus de 30 000 ans pour les plus anciennes, les gravures rupestres (il y en aurait plus de 40 000 sur ce petit territoire) n’ont toujours pas livré tous leurs secrets. Pour découvrir ce coin unique en prenant son temps, on peut dormir une nuit au refuge des Merveilles, à 2 130 mètres d’altitude, mais il faut impérativement réserver en ligne une des 60 places des 4 dortoirs. Depuis un an, dans le même ordre d’idée, le parc national du Mercantour et les guides de montagne locaux ont mis en place un système de réservation en ligne obligatoire pour les visites guidées du vaste site archéologique du mont Bégo, pour la vallée des Merveilles mais aussi pour la vallée de Fontanalba, au départ des lacs Jumeaux. Le labyrinthe de l’Algarve La Ria Formosa, à proximité d’Olhao. Office du tourisme d'Algarve Plus étendue que les plateaux du Vercors ou que le parc régional de la Camargue, la réserve naturelle de la Ria Formosa en Algarve, au Portugal, avec une superficie de 18 000 hectares, est sûrement l’une des plus belles et plus spectaculaires réserves d’Europe. Cette région d’Algarve, baptisée Sotavento (sous le vent), qui s’étend de Faro jusqu’à la frontière espagnole est non seulement épargnée des vents mais surtout de l’important bétonnage qu’a connu l’ouest de la capitale de l’Algarve. Ce grand marais, qui s’étend sur plus de 60 kilomètres le long de la côte, est un véritable labyrinthe de canaux et de langues de sable, abritant des marécages et des petits îlots. Et c’est surtout un abri pour des milliers d’oiseaux… Avec en prime, une espèce très rare, la fameuse poule sultane que l’on ne voit que dans ce parc. Moins rares, les pêcheurs, ramasseurs de moules et le fameux chien d’eau portugais, noir, à poil long, encore plus célèbre depuis qu’en 2009 le couple Obama en accueillit un à la Maison Blanche. Le Centro de Educaçao Ambiental de Marim, le centre d’éducation environnementale de Marim pourra vous conseiller en randonnées et vous organiser des promenades en barque traditionnelle anciennement utilisée pour la pêche au thon. Les marmottes de Berchtesgaden Le lac Hintersee à Ramsau. Un sac sur le dos Le parc de Berchtesgaden est l’un des plus beaux joyaux naturels de la Bavière, classé réserve de biosphère par l’Unesco. Situé tout au bout de la route allemande des Alpes bavaroises, à la frontière avec l’Autriche, à proximité de la charmante ville de Salzbourg, ce parc est un concentré de nature : des lacs, des alpages, des cimes enneigées, une faune riche (lièvres, marmottes, bouquetins, aigles royaux…) et une flore préservées. La profusion de panoramas grandioses qui rendent vraiment superflu une visite au « nid d’aigle » d’Hitler. La région compte 260 km de chemins de randonnée et de sentiers alpins de tous niveaux : de la balade facile avec peu de dénivelé d’une à deux heures à des randonnées de six à huit heures réservées à des marcheurs plus expérimentés. Les spots incontournables ? Les tumultueuses gorges de Wimbach ou du lac Königsee, que l’on domine, à 1 800 mètres d’altitude, depuis le terminus du téléphérique du Jenner. Une nature préservée et enchanteresse, hiver comme été.
« La Matinale » vous invite au voyage. Cette semaine, rendez-vous entre gorges profondes et lacs magnifiques dans le parc du Mercantour, ou dans la réserve de la Ria Formosa au Portugal, entre labyrinthe de canaux et langues de sables.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/06/22/envie-d-air-et-de-vert-cinq-reserves-naturelles-en-europe_5480224_4497319.html
mlsum-fr-1942
us l’impulsion des principaux sites marchands français, désirant eux aussi avoir leur évènement dédié. Cdiscount, Darty, Fnac, Rue du Commerce, La Redoute, Boulanger… Ils ont répondu présent pour cette campagne qui s’étendra jusqu’au 1er octobre. Voici une sélection des meilleures affaires de ce week-end: Pour commencer sur Cdiscount, un code de -25€ dès 249€ sur la totalité du site. Attention, la quantité limitée à 4000 unités ! Pour vos achats orientés high-tech, et surtout intéressant sur les gros électroménager, ordinateurs ou TV : dirigez vous vers Rue du Commerce avec une offre de -10€ par tranche de 100€ d’achats durant tout le week-end. Si vous êtes en recherche d’une nouvelle télévision, un autre prix imbattable chez Cdiscount avec cette TV LED 4K UHD 55” à seulement 274,99€ avec le code FRDAYS25. On a rarement vu un prix si attractif sur un téléviseur proposant une si grande diagonale d’écran (140cm tout de même !). Du côté des smartphones, les promotions répondent également présent. Le téléphone au meilleur rapport qualité-prix du moment, le Xiaomi Mi 9T, est à 252€ avec le code FRDAYS25 (au lieu de 450€). Cette marque encore peu connue est pourtant le 4ème constructeur mondial derrière Apple, Samsung et Huawei. Autre téléphone phare de type Android, le Galaxy S10 est à 449€ soit quasiment 40% de réduction, encore chez Cdiscount. On ne présente plus cette marque ou cet appareil, qui ont fait leurs preuves. Si vous êtes un(e) aficionado de la marque à la pomme, Cdiscount propose également une belle réduction sur l’iPhone XR 64Go, affiché à 649,99€ au lieu des 850€ à sa sortie. Pour les gameurs et gameuses, on retrouve des packs consoles intéressants : chez Sony, le pack Console PS4 Slim 1 To + Fifa 20 + PS Plus 14 jours est à 299,99€ au lieu de 349,99€. Ca se passe cette fois-ci chez Amazon. Encore plus avantageux chez Microsoft : le pack Xbox One S 1 To + Fifa 20 + 2eme manette + 3 jeux à 199,99€ sur Cdiscount. Du côté musique, on découvre l’enceinte portable Ultimate Ears Boom 2 à 79,99€ (20% de réduction) chez Rue du Commerce. Un véritable best-seller, waterproof, qui vous accompagnera en toutes circonstances. Pour la maison, on opte pour une imprimante HP 4 en 1 à 29,99€ seulement (via ODR) sur Cdiscount. Et si vous désirez mieux dormir, nous vous recommandons d’aller voir Emma Matelas : les matelas nouvelle génération recommandés par l’UFC Que Choisir. Un code promo de -40% absolument inédit sur ce produit ! Essai et retour gratuits, pas d’erreur possibles. Enfin côté mode, rendez-vous chez ASOS où vous bénéficiez de -20€ dès 100€ d’achats, ou -50€ dès 200€. Retrouvez les meilleurs codes et bons plans tout le week-end sur https://codespromo.lemonde.fr/
Moins médiatisée que son grand frère Black Friday, l’opération « French Days » a été lancée l’année dernière sous l’impulsion des principaux sites marchands français, désirant eux aussi avoir leur évènement dédié.
https://www.lemonde.fr/bons-plans/article/2019/09/27/french-days-2019-on-recapitule-les-meilleures-offres-qui-valent-le-coup-d-oeil_6013358_150.html
mlsum-fr-1943
Le président guinéen Alpha Condé à New York, au siège des Nations unies, le 25 septembre 2019. Lucas Jackson / REUTERS Les opposants à un troisième mandat du président guinéen Alpha Condé doivent se mobiliser ce lundi 14 octobre dans un climat très tendu, alors que certains d’entre eux, accusés par la justice de nuire à la « sécurité publique », ont été interpellés dimanche pour la deuxième journée consécutive à Conakry. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), une coalition rassemblant des partis d’opposition, des syndicats et des membres de la société civile, a appelé les Guinéens à « sortir dans la rue » ce lundi. Constituée en avril, cette coalition milite avec virulence contre un projet de révision de la Constitution, évoqué par le pouvoir, qui permettrait à Alpha Condé, 81 ans, de se présenter fin 2020 pour un troisième mandat, alors que leur nombre est limité à deux dans cette ancienne colonie française d’Afrique de l’Ouest. Des habitants de Conakry ont fait dimanche des provisions de nourriture, tandis que la police et la gendarmerie patrouillaient dans les rues de la capitale, a constaté un correspondant de l’AFP. La police a procédé depuis samedi aux interpellations d’une vingtaine de membres de la société civile et de l’opposition, selon le FNDC. Six responsables du Front ont d’abord été interpellés sans violence au domicile de leur coordinateur national, l’ancien ministre et dirigeant de la Plate-forme nationale des citoyens unis pour le développement (PCUD), Abdourahmane Sanoh, selon le FNDC. Ils ont été longuement entendus à la police judiciaire, selon leurs proches. Craintes de débordements violents Un responsable de l’Union des forces républicaines (UFR), l’un des principaux partis d’opposition, a indiqué à l’AFP qu’une « dizaine » de ses cadres et militants ont à leur tour été interpellés, sans ménagement, dimanche après-midi, dont Badra Koné, vice-maire de la commune de Matam, dans la banlieue de Conakry. Le directeur central de la police judiciaire, Abdoul Malik Koné, a indiqué à l’AFP avoir été « suspendu pour faute lourde » en début de journée, sans plus de détails. Selon une source proche du dossier, « il ne s’était pas montré très coopératif » pour interpeller son parent Badra Koné. Lire aussi Législatives en Guinée : le chef de la Commission électorale propose le 28 décembre Alors que le pouvoir est resté silencieux tout le week-end, le procureur du tribunal de première instance de Dixinn, une commune de Conakry, Sidy Souleymane Ndiaye, a justifié ces opérations dimanche soir dans un communiqué. Le procureur explique avoir été averti de « propos d’une gravité certaine contre la sécurité publique » tenus par les membres du FNDC et avoir dès lors ordonné à la police judiciaire de « procéder à l’interpellation de toutes les personnes ayant entrepris des manœuvres ou des actes de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles graves à l’ordre public ». Cette procédure « a déjà permis l’interpellation de plusieurs personnes qui seront, prochainement, déférées à mon parquet », a ajouté M. Ndiaye, sans préciser leur nombre. Malgré les craintes de débordements violents de la part des forces de l’ordre, courants en Guinée, le FNDC a réitéré dimanche son « appel à une mobilisation sans précédent » contre « ceux qui s’acharnent à promouvoir une présidence à vie ». Le gouvernement a prévenu qu’il ne céderait « pas le moindre centimètre carré au règne de l’anarchie ».
Les interpellations se multiplient parmi les membres de l’opposition, qui appelle ce lundi à une journée de mobilisation.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/14/la-pression-s-accroit-en-guinee-sur-les-opposants-au-president-alpha-conde_6015406_3212.html
mlsum-fr-1944
Funérailles des personnes tuées après les dernières manifestations de rue à Conakry, le 4 novembre 2019. CELLOU BINANI / AFP Deux jeunes hommes sont morts lundi 4 novembre à Conakry, selon les autorités, quand une marche organisée par l’opposition derrière les cercueils de Guinéens tués lors de récentes manifestations a dégénéré en nouveaux affrontements violents avec les forces de l’ordre. Six autres participants à cette procession ont été blessés par les balles des forces de l’ordre, a annoncé l’opposition. La Guinée, petit pays de 13 millions d’habitants, pauvre malgré d’importantes ressources minières, est en proie depuis le 14 octobre à une intense contestation contre l’éventualité d’un troisième mandat du président Alpha Condé. Une quinzaine de manifestants ont été tués depuis cette date selon l’opposition, des dizaines d’autres ont été blessés, des dizaines arrêtés et jugés. Un gendarme a également trouvé la mort. Dans un pays coutumier des protestations et des répressions brutales, les funérailles de onze manifestants morts depuis trois semaines mais dont les autorités avaient retenu les dépouilles jusqu’alors s’annonçaient comme un rendez-vous à risques. Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui mène le mouvement, entendait transformer ces obsèques en « marche funèbre », pour les disparus et contre le président Alpha Condé. Des centaines de Guinéens, parmi lesquels les proches et des personnalités de l’opposition, ont défilé à pied ou à moto dans le quartier de Bambeto derrière les cercueils drapés dans le drapeau national (rouge, jaune et vert) et portés à l’épaule. Du cortège s’élevaient les slogans « Justice pour les morts » et « Alpha assassin ». Les affrontements ont éclaté sur le trajet, jalonné de pick-up de la police, entre l’hôpital, où les familles et l’opposition avaient récupéré les corps, et la mosquée, où était prévue la prière avant l’inhumation. Dérive « dictatoriale » Dans une épaisse fumée de pneus incendiés, des groupes denses de jeunes revêtus pour beaucoup des couleurs rouges de l’opposition ont affronté à coups de pierres les engins des forces de l’ordre, les policiers et les gendarmes à pied. Ces derniers ont riposté à l’aide de gaz lacrymogène et de projectiles anti-émeutes, mais aussi à balles réelles, selon plusieurs témoignages. Abdourahim Diallo, 17 ans, a été touché au ventre et a succombé à ses blessures à l’hôpital alors qu’il était venu « assister aux obsèques de son ami tué il y a deux semaines », a dit à l’AFP sa sœur Diariana. Selon cette dernière, il a été tué par une arme à feu « à bout portant ». Le ministère de la sécurité a ensuite fait état dans un communiqué lu devant la presse d’un deuxième décès, celui d’un élève. Les autorités avaient fait en sorte, selon l’opposition, que le cortège reste à l’écart du centre de Conakry. Elles avaient remis les corps lundi matin seulement à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne, non loin du cimetière où ils devaient être enterrés. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Guinée, dans la banlieue de Conakry, la fabrique de martyrs Le FNDC, coalition de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile, avait initialement prévu cette marche mercredi dernier. Mais les autorités avaient annoncé au dernier moment qu’elles ne restitueraient pas les corps dans l’immédiat car des autopsies, selon elles, étaient en cours. On en ignore le résultat. Il s’agit « d’élucider les causes exactes des décès » et d’identifier les responsabilités, a précisé le ministère de la santé. Le président Condé lui-même a affirmé que ce sont les manifestants eux-mêmes qui tirent pour mettre les morts « sur le dos » du gouvernement. Il dénonce une opposition « putschiste ». Les autorités disent ne faire que défendre la sécurité publique. Les défenseurs des droits humains dénoncent, eux, un usage excessif de la force par le gouvernement, des arrestations arbitraires et une répression visant à réduire l’opposition au silence. Lire aussi En Guinée, les principaux initiateurs des manifestations condamnés à des peines de prison L’opposition accuse de dérive « dictatoriale » l’ancien opposant historique qui fut le premier président démocratiquement élu en 2010, réélu en 2015, après des décennies de régimes autoritaires et militaires. Il ne fait aucun doute pour elle que M. Condé entend réviser la Constitution pour concourir à un troisième mandat présidentiel en 2020 alors que le texte actuel en limite le nombre à deux. A 81 ans, M. Condé ne confirme ni n’infirme les intentions qui lui sont attribuées.
Depuis le 14 octobre, un intense mouvement de contestation contre l’éventualité d’un troisième mandat du chef de l’Etat agite le pays.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/05/en-guinee-nouvelle-manifestation-sanglante-contre-le-president-alpha-conde_6018063_3212.html
mlsum-fr-1945
Le premier ministre britannique, Boris Johnson, le 5 septembre. POOL / REUTERS Le bras de fer entre l’opposition et Boris Johnson va se poursuivre la semaine prochaine. La Chambre des lords a adopté, vendredi 6 septembre, une loi contraignant le premier ministre britannique, Boris Johnson, à demander à Bruxelles un nouveau report du Brexit, prévu le 31 octobre, en cas d’échec à obtenir un accord de sortie avant le 19 octobre. Ce texte bloque ainsi de fait la possibilité d’un « no-deal ». Il s’agit d’une nouvelle défaite au terme d’une semaine infernale pour le premier ministre britannique, qui a affirmé jeudi qu’il préférait « être mort dans un fossé » plutôt que de formuler une telle demande à l’Union européenne. Cette législation doit entrer en vigueur dès lundi, après approbation de la reine Elizabeth II. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brexit : le chemin de croix politique et familial de Boris Johnson Le pari déjà manqué des élections Pour se sortir d’une crise qui paraît toujours plus inextricable, Boris Johnson table désormais sur des élections anticipées. Après un premier échec mercredi, le gouvernement devrait de nouveau soumettre lundi soir au vote des députés une motion pour obtenir la tenue d’un scrutin le 15 octobre, afin de se donner une majorité pour sortir de l’UE le 31 octobre « do or die », comme il le répète. Boris Jonhson faisait déjà campagne vendredi, rencontrant en Ecosse des agriculteurs et des pêcheurs qui avaient soutenu le départ de l’UE lors du référendum de juin 2016, qui avait vu la victoire à 52 % du camp « Leave ». Mais l’initiative pour des élections à cette date semble encore une fois vouée à l’échec : plusieurs partis d’opposition ont fait savoir vendredi qu’ils ne voteraient pas cette motion, qui a besoin de réunir les deux tiers des voix des députés (soit 434 voix) pour être adoptée. Le Labour représente à lui seul 247 des 650 élus ; sans les voix de ses députés, le seuil de 434 est hors de portée pour le premier ministre britannique. Les 35 élus du Parti national écossais (SNP) feront de même, a annoncé leur leadeur à Westminster, Ian Blackford, au micro de la BBC. A l’instar des autres formations de l’opposition, le SNP est favorable à un scrutin anticipé, mais pas aux conditions fixées par Johnson. « Nous aurons ces élections quand le moment sera opportun, mais je vais vous faire cette promesse : nous n’aurons pas à attendre longtemps », a-t-il dit. Les oppositions, qui se sont concertées vendredi, redoutent que des élections à la mi-octobre puissent permettre à Boris Johnson de réussir à faire sortir le Royaume-Uni de l’UE sans accord. « Nous voulons nous assurer que l’on passe la date du 31 octobre et que l’on obtienne une extension de l’article 50 [c’est-à-dire un report] », affirme une élue galloise présente aux concertations au Guardian. Répit Un nouveau report du Brexit, initialement prévu le 29 mars et repoussé deux fois, devra toutefois être approuvé à l’unanimité des 27 autres Etats membres de l’UE, qui semblent s’y montrer ouverts. Boris Johnson a toutefois obtenu un répit de la justice britannique : vendredi, la Haute Cour de justice à Londres a rejeté une demande d’annuler la suspension du Parlement, décidée par le chef du gouvernement. L’action en justice avait été intentée par Gina Miller, femme d’affaires et militante anti-Brexit, et soutenue par l’ancien premier ministre conservateur John Major. Un juge écossais avait déjà opposé cette semaine un refus similaire. Dans les deux affaires, les plaignants ont annoncé leur intention de faire appel. « Mon équipe et moi n’abandonnerons pas le combat pour la démocratie », a déclaré à la presse, à l’issue de l’audience, Mme Miller, qui avait déjà remporté une victoire judiciaire à propos du Brexit en 2017. « Abandonner maintenant serait manquer à notre devoir », a-t-elle poursuivi, estimant se battre pour « les futures générations ». Décriée comme une manœuvre pour précipiter le pays vers un Brexit sans accord, cette suspension du Parlement pour cinq semaines jusqu’au 14 octobre a provoqué la fureur de l’opposition, mais aussi de députés conservateurs. Lire notre éditorial : Danger populiste au Royaume-Uni
Après le vote des députés mercredi, la Chambre des lords a adopté le texte qui oblige le premier ministre à demander un report du Brexit en cas de « no-deal » le 31 octobre.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/06/brexit-la-justice-accorde-un-repit-a-boris-johnson_5507272_3210.html
mlsum-fr-1946
Un travailleur cueille du raisin muscat lors des vendanges à Fitou (Aude), le 7 août 2018. RAYMOND ROIG / AFP Au Champ des Sœurs, dans la commune de Fitou (Aude), Marie et Laurent Maynadier ont donné le coup d’envoi des vendanges, vendredi 9 août. Mais les premiers coups de sécateur ne concernent qu’une parcelle de raisin muscat à petits grains. Même si l’appellation Fitou, dans la région des Corbières, apparaît aux avant-postes de la récolte 2019, la précocité de certaines grappes n’illustre pas la tendance générale. « Cette année sera moins précoce que 2018. Les fortes chaleurs de fin juin ont retardé la maturité du vignoble. Le gros des vendanges démarrera dans le Languedoc après le 15 août pour les blancs et début septembre pour les rouges », affirme Jérôme Villaret, délégué général du Conseil interprofessionnel des vins AOC du Languedoc et IGP Sud de France. « Nous avons un retard de dix jours sur nos autres parcelles. Nous récolterons les grenache blanc entre le 20 et le 25 août, et les grenache noir vers le 10 septembre », précise M. Maynadier. En Champagne, le son de cloche est le même. « Les vendanges devraient débuter entre le 10 et le 18 septembre », estime Maxime Toubart, vigneron au Breuil, dans le département de la Marne, et président du Syndicat général des vignerons (SGV) de la Champagne. « Nous avons démarré trois fois au mois d’août en dix ans », souligne M. Toubart, qui se refuse donc à évoquer le terme d’« anormalité » pour 2019. L’an passé, les premiers raisins avaient été cueillis fin août en Champagne. De même dans le Beaujolais, qui s’attend cette année à faire jouer du sécateur durant la première quinzaine de septembre, soit une dizaine de jours plus tard qu’il y a un an. Lire aussi Les Français consomment de moins en moins de vin Le ministère prévoit une production en baisse Le bordelais, quant à lui, devrait quelque peu se distinguer, avec un déroulé des opérations presque similaire à celui de 2018, « à deux ou trois jours près », selon Bernard Farges, le président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB). Les crémants devraient entrer dans les cuves fin août, les premiers blancs, la première semaine de septembre, et les premiers rouges, vers le 20 septembre. « C’est précoce si l’on compare ces dates aux années 1980-1990, mais dans la moyenne depuis 2000 », constate M. Farges. Beaucoup d’événements peuvent encore se produire dans les rangs de ceps avant la récolte. Le 20 juillet, la publication des prévisions du ministère de l’agriculture – exercice délicat s’il en est – n’a pas manqué de susciter, comme chaque année, des remarques acerbes.
Les fortes chaleurs ont retardé la maturité du vignoble. La production devrait être moindre que lors de la dernière récolte.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/12/les-vendanges-seront-moins-precoces-qu-en-2018_5498595_3234.html
mlsum-fr-1947
fficiles. Il suffit qu’il fasse beau. Quand Dominique Delignou sonne à la porte, Jeannine Racine, 84 ans, lâche ses aiguilles à tricoter, enfile ses chaussures, attrape sa canne. Bras dessus, bras dessous, elles sortent faire le tour du foyer pour personnes âgées où vit Mme Racine, à Vimoutiers (Orne). Ce vendredi d’octobre, la balade dure une petite demi-heure. Comme toujours, Dominique n’a pas pu s’attarder. Jean Bonnet, 78 ans, la guette par la fenêtre. Chez lui, le rituel est toujours le même. Une bassine d’eau tiède à côté d’elle, Dominique y plonge un gant et le frictionne énergiquement. Il s’assoit, se redresse, s’allonge dans son lit, l’aide tant qu’il peut pour que la toilette soit complète en un rien de temps. « Enfiler des bas de contention sur des jambes encore mouillées, ça c’est pas facile ! », fait-elle mine de râler. Elle prend de ses nouvelles, lui en donne. Le vieux monsieur, rhabillé, pousse son déambulateur dans le couloir, et la voilà repartie. Dominique Delignou en visite chez Jean Bonnet, à Vimoutiers (Orne), le 28 octobre. FLORENCE BROCHOIRE POUR "LE MONDE" Chez Jean Bonnet, à Vimoutiers (Orne), le 28 octobre. FLORENCE BROCHOIRE POUR "LE MONDE" En ville, certains disent qu’elle est « aide ménagère », d’autres la croient « femme de ménage ». « Tant qu’on nous appelle pas boniche ! », s’esclaffe-t-elle. Assistante de vie depuis dix-sept ans, Dominique a longtemps parcouru 150 kilomètres chaque jour pour enchaîner les visites aux quatre coins du Calvados : « J’avais l’impression de passer ma vie dans ma voiture. » Elle ne roule aujourd’hui plus que 20 kilomètres par jour, dans un territoire qui couvre la moitié de la commune de Vimoutiers. Le planning de ses visites est calculé pour lui éviter les longs trajets. Moins fatiguée, elle est plus disponible pour cultiver le lien avec ses collègues avec lesquelles, au sein de son équipe, elle se relaie chez les personnes âgées. Un « métier de cœur » La vie de Dominique a changé depuis qu’elle travaille à l’UNA-Pays d’Ouche, d’Auge et d’Argentan. Directeur général de cette structure associative qui emploie 290 aides à domicile, Sébastien Chevalier a été un des premiers dans le secteur à chercher d’autres modes d’organisation du travail et fait donc figure de pionnier dans le milieu. En créant des équipes par secteur, M. Chevalier a pu faire des économies sur le paiement des temps de trajets, qu’il a converties en primes pour ses employées. Mais il n’a pu augmenter les salaires faute de financements supplémentaires du département. Dominique gagne toujours 1 030 euros net par mois… à temps plein. Une misère. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Fin du concours d’aide-soignant, baisse de la pénibilité... Les propositions d’El Khomri sur les métiers du grand âge Sa collègue, Marie Tassus, auxiliaire de vie – échelon supérieur à celui d’assistante de vie – aimerait, elle aussi, gagner plus que 1 320 euros par mois, avec vingt-sept ans d’ancienneté. « On fait un métier de cœur, il faut l’aimer non pour ce qu’on gagne, mais pour ce que les gens nous apportent », se console-t-elle.
Sur le terrain, les acteurs de l’aide à domicile essaient de trouver des solutions pour améliorer leurs conditions de travail, souvent difficiles.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/29/auxiliaire-de-vie-une-vocation-et-un-metier-de-c-ur_6017303_3224.html
mlsum-fr-1948
Des habitants boivent l’eau d’un puit, le 29 mai, près de Chennai, l’ancienne Madras. ARUN SANKAR / AFP Deux bidons de 35 litres, pas plus. Voilà la quantité d’eau à laquelle a droit Nasreen Sayyed ces jours-ci, à Bombay, pour assurer les besoins domestiques quotidiens de son foyer – pas de mari, mais deux parents et trois enfants. En attendant les pluies de la mousson, annoncées au mieux pour la mi-juin, cette mère de famille subit avec colère la pénurie d’eau qui frappe la capitale commerciale de l’Inde. Femme de ménage, elle vit à la pointe sud de la mégapole péninsulaire, à Geeta Nagar, un bidonville de 2 000 habitants qui borde les jardins très chics du lotissement militaire de la Navy. « La municipalité envoie de l’eau au robinet collectif au milieu de la nuit, et tous les soirs je fais la queue dans la rue, avec mes voisines », raconte-t-elle, épuisée par ses allées et venues. Depuis la fin mai, ce n’est que vers 2 heures du matin que Mme Sayyed arrive à remplir ses bidons. « Je n’ai pas intérêt à rater le créneau horaire, car on passe par groupes de dix et on se fait dégager au bout de trente minutes », précise-t-elle, rageuse. En temps normal, le créneau dure une heure et elle est autorisée à remplir trois bidons, pas deux. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Une grave sécheresse touche le centre de l’Inde Bombay, comme tout le centre du sous-continent, est frappée par une sécheresse d’une rare intensité. Exception faite de 2012, c’est « la pire depuis les années 1950 », indique le service météorologique indien, qui avance deux explications : le bilan pluviométrique désastreux de la mousson de l’été 2018, et la recrudescence du phénomène El Niño dans l’océan Pacifique, qui se traduit traditionnellement, en Inde, par un déficit de pluie au printemps, durant les mois qui précèdent la mousson. Dans les sept lacs artificiels qui alimentent la ville, le niveau est préoccupant, au point que la municipalité dit ignorer ce qu’il adviendra s’il ne pleut pas assez d’ici à la mi-juillet. Le 28 mai, le gouvernement régional du Maharashtra, à court d’idées, a pris la décision de provoquer des pluies artificielles. Cet été, des avions pulvériseront, dans les airs, de la glace susceptible de se transformer en nuages et en précipitations. Quotas par castes pour accéder à l’eau A l’autre bout de l’agglomération, dans le faubourg nord de Dombivali, Maggy Rodrigues se dit elle aussi très inquiète. « On n’avait pas vu ça depuis très longtemps », jure cette nourrice qui vient de fêter ses 50 ans. Veuve depuis 2017, elle vit avec ses trois enfants dans un immeuble en béton abritant une trentaine de familles. Elle a la chance de louer un appartement équipé de deux réservoirs de 250 litres, un pour la cuisine, un pour la salle de bains. Mais le remplissage est de plus en plus aléatoire. « Le mercredi, on n’a pas une goutte, et les autres jours, il faut se battre », dit-elle.
Au Rajasthan, le mercure a dépassé les 50 degrés le 2 juin. Au Maharashtra, des dizaines de milliers de villages n’ont plus d’eau, et des restrictions sont en cours à Bombay.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/05/l-inde-frappee-par-une-secheresse-historique-bat-des-records-de-chaleur_5471519_3244.html
mlsum-fr-1949
Pour les conteuses et conteurs, l’heure de la rentrée a sonné. AFP Pour inaugurer comme il se doit, en cette fin des vacances d’été, la nouvelle version de ce blog, je vous propose un rendez-vous mensuel que j’essaierais de mettre en ligne à chaque début de mois : une sélection (non exhaustive) des principaux rendez-vous, spectacles et festivals, dans le domaine des arts du récit, pour Paris et sa région. Mais avant de commencer, une petite remarque préalable : comme vous avez pu le constater, l’ancienne adresse, contes.blog.lemonde.fr, renvoie désormais vers la sous-rubrique du site du Monde, www.lemonde.fr/contes, et, bonne nouvelle, tout le contenu de L’Arbre aux contes, depuis sa création en octobre 2013 a été transféré automatiquement sur ce site, uniquement les textes, hélas, sans les images et les vidéos correspondantes, mais c’est toujours mieux que rien. Place maintenant aux rendez-vous de septembre. Pour lancer le bal de la rentrée, le collectif de conteuses et conteurs Histoires & Cie propose dès le lundi 9 septembre, à partir de 20 heures, son traditionnel Cabaret contes, une scène ouverte à tous et à toutes. Toujours au sous-sol de son habituel QG, le café-restaurant Au Soleil de la butte (Paris 18e). L’occasion pour les fidèles d’entendre un florilège d’histoires contées avec passion et sincérité, et pour les nouveaux venus, de découvrir, le temps d’une soirée, l’univers si captivant des amoureux et amoureuses des mots et de la parole contée. Il est suivi de près par un autre collectif Conteurs en compagnie qui inaugure sa saison 2019-2020 par une alléchante Soirée italienne avec Antonietta Pizzorno (récit) et Joséphine Lazzarino, membre du groupe Passio (chant et percussion). Avec, au programme, des histoires de « femmes décidées à réaliser leurs rêves d’amour et de liberté avec quelques astuces et un peu de magie », le tout sur fond de musiques et chants traditionnels d’Italie. Ce sera, comme l’année dernière, au café-restaurant Le Rigoletto (Paris 19e) à partir de 19 heures pour la scène ouverte et à partir de 20 h 30-45 pour le spectacle. Viendra ensuite, le lundi 23 septembre, le second rendez-vous du mois proposé par Histoires & Cie avec le spectacle d’un des membres de l’association et habitué des lieux, Patrick Garcia, qui, dans Les 5 saisons, tentera de relever le défi de « faire entrer des contes occidentaux dans l’univers symbolique de la Chine traditionnelle », comme toujours accompagné par ses instruments de musique. L’association Calliope, quant à elle, a également choisi le lundi 23 septembre pour faire sa rentrée en proposant non pas un spectacle mais une soirée-conférence sur le thème « Collectage et transmission » autour de Josiane Bru, ingénieure d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), spécialiste de la littérature orale à l’université de Toulouse, avec la participation de Nicole Belmont. A partir de 19 h 30, dans les locaux du centre de ressources de l’association, le Litt’Oral (Paris 17e), Josiane Bru présentera les Contes d’Aubrac réunis par Marie-Louise Tenèze, un recueil paru en juillet aux éditions Letras d’Oc. Une occasion de découvrir la méthode mise en œuvre par Marie-Louise Tenèze pour collecter des récits en occitan lors de son enquête sur la transmission orale dans l’Aubrac. Et pour finir en beauté ce mois de septembre, pourquoi ne pas aller faire un tour en dehors de Paris dans le Gard, plus précisément à Alès, pour assister, du mercredi 25 au dimanche 29, aux 15es rencontres organisées par le Centre méditerranéen de littérature orale (CMLO), fondé en 1994 par Marc Aubaret. Sur le thème « Patrimoine vivant ? Patrimoine, transmission et création en littérature orale. Réflexions en passant autour de la Méditerranée… », le CMLO souhaite s’interroger cette année sur « l’importance de la parole dans le monde contemporain » à travers une programmation très riche mêlant à la fois conférences, ateliers, tables rondes, spectacles et scènes ouvertes ainsi qu’une journée professionnelle. De nombreux conteurs et conteuses participeront à ces rencontres, notamment Teddie Allin, Catherine Caillaud, Claire Chevalier, Layla Darwiche, Eric Derrien, Kamel Guennoun, Solène Rasera, Robin Recours, Clélia Tavoillot, entre autres. Sans oublier la traditionnelle Nuit des contes organisée chaque année par le Cafézoïde, le café des enfants (Paris 19e), qui se tiendra le samedi 28 septembre à partir de 19 heures. Avec au programme : des histoires pour petits et grands ; un buffet partagé où chacun(e) apporte un ou des plats à faire goûter aux autres ; une participation libre en récits, euros ou nourriture ; la nuit complète réservée aux adhérent(e)s du Cafézoïde. L’occasion d’écouter plusieurs conteurs et conteuses habitué(e)s des différentes scènes ouvertes de la capitale pour bien terminer cette rentrée. Mais aussi la possibilité pour les plus jeunes de se lancer et de raconter des histoires devant un auditoire. Pour compléter cette liste qui est loin d’être exhaustive, n’hésitez pas à consulter les différents sites permettant de suivre l’actualité des arts du récit à Paris ou ailleurs, notamment pour tout ce qui concerne la capitale, l’excellent agenda mis à jour régulièrement par Patrick Crespel (Histoires & Cie). Mais aussi des sites comme celui de la revue La Grande Oreille, spécialisée dans les arts de la parole et du récit, ou les groupes publics sur Facebook sur lesquels conteurs et conteuses peuvent poster des informations sur des spectacles ou festivals à venir, comme le groupe Conteu..r.se.s libres spectacles ou le groupe Contes en chemins, pour n’en citer que deux particulièrement actifs. Sans oublier le bouche-à-oreille qui fonctionne aussi très bien parmi les habitué(e)s des lieux où l’on conte des histoires.
Voici une sélection non exhaustive des spectacles à venir pour le mois de septembre pour les arts du récit, principalement à Paris et en région parisienne.
https://www.lemonde.fr/contes/article/2019/09/01/en-route-pour-une-nouvelle-saison-de-contes_5505224_5470962.html
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roissant. Publié le 07 septembre 2019 à 11h38 - Mis à jour le 07 septembre 2019 à 15h19 Parmi le vaste catalogue proposé par les différentes enseignes, nos journalistes ont identifié des valeurs sûres et déniché quelques pépites, à prix doux ou plus élevés. Sommaire : Grandes, moyennes et petites surfaces Cavistes Ventes en ligne Grandes, moyennes et petites surfaces CARREFOUR (Du 10 au 23 septembre) LOIC VENANCE / AFP Martin Zahn, alsace riesling, blanc 2018 On devrait boire plus souvent des vins d’Alsace, surtout quand ils se présentent aussi salivants et nets que celui-ci. Avec son joli nez de romarin frais et sa texture bien dessinée, il séduit par un côté salin gourmand. Une très bonne affaire. 5,95 € Château Montfollet, Blaye côtes-de-bordeaux, « Cuvée intense », rouge 2018 Méconnue, cette appellation se présente ici sous un très beau jour, dans une grande générosité. Avec des saveurs poivrées et denses, ce vin est solide, voire ­réconfortant, pour un accord classique, comme avec un rôti de bœuf aux champignons. Finale franche. 5,95 € Domaine Jambon, beaujolais-villages, rouge 2018 « Jamais sans mon gamay », est-il indiqué sur l’étiquette de ce vin coquin, vif, fruité et sain. On peut même ajouter : franc, net et honnête, tant ce beaujolais claque bien sur la langue, surtout s’il est accompagné, comme il se doit, d’un plat de charcuterie. On est canaille ou on ne l’est pas ! A ce prix, rien ne l’empêche. 5,95 € Domaine Centenaire, ­morgon, « Vieilles Vignes », rouge 2018 Au nez, comment résister à ses élégantes notes de rose ? Un très beau vin, de haute tenue, magnifiquement travaillé à partir d’une belle matière. Superbe ! 6,50 € Jean-Marc Brocard, bourgogne chardonnay, blanc 2018 Ce producteur chablisien reste une valeur sûre, quelle que soit l’appellation qu’il travaille. Ce chardonnay tient la route, file droit, grâce à une minéralité bien maîtrisée. Voilà qui a du peps et de la longueur. Légère amertume en finale qui donne de l’élégance à l’ensemble. Bon potentiel de garde. 6,80 € Château La Sauvageonne, terrasses-du-larzac, « Cuvée Les Oliviers », rouge 2017 Cette propriété de Gérard ­Bertrand fait partie des mieux tenues de cette appellation qui a le vent en poupe. Les vignes en altitude, cultivées en biodynamie, donnent de la fraîcheur à ce vin remarquable. Précis, énergique et profond, il mériterait de vieillir un peu. Sinon, ne négligez pas un passage en carafe. 8,95 €
Laure Gasparotto et Ophélie Neiman ont goûté les offres que supermarchés, cavistes et sites de vente en ligne s’apprêtent à présenter pour leur foire d’automne. Voici leurs choix, classés, pour chaque enseigne, par ordre de prix croissant.
https://www.lemonde.fr/gastronomie/article/2019/09/07/foires-aux-vins-la-selection-du-monde_5507647_1383316.html
mlsum-fr-1951
La rencontre de Ligue 1 de football entre Metz et le Paris-Saint-Germain a été interrompue pendant trois minutes après le déploiement par les Ultras messins d’une banderole jugée homophobe, en plein débat sur les injures lancées des tribunes. « LFP, PSG, laisse-moi te chanter, d’aller te faire en…, je passerai pas à la TV, parce que mes mots sont pas très gais », ont écrit les supporteurs mosellans, en faisant référence à la chanson d’Angèle Balance ton quoi. Ce message a suivi des chants insultants adressés à la Ligue nationale (« La Ligue, on t’enc… ») avant le coup d’envoi, cette fois parti du virage est. Engrenage de provocation C’est la première fois qu’un match du PSG est interrompu pour des chants ou propos homophobes, deux jours après l’interruption du match Nice-Marseille. La rencontre avait été arrêtée douze minutes mercredi après le lancement dans les tribunes du refrain, à caractère homophobe, « Les Marseillais, c’est des pé… ». Dans la foulée, la Brigade Sud de Nice avait multiplié les banderoles provocatrices et jouant sur les mots, d’abord avec le message : « Bienvenue au groupe Ineos, à Nice aussi on aime la pédale », ce dernier mot écrit en lettres couleur arc-en-ciel, comme le drapeau de la communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, trans). Puis en dépliant une autre banderole sur laquelle on pouvait lire : « LFP/Instance : des parcages pleins pour des stades plus gay », « gay » également écrit en lettres arc-en-ciel. Une enquête judiciaire a été ouverte par le parquet de Nice. Depuis la première interruption d’un match en France pour des chants homophobes, à Nancy le 16 août, qui a valu au club lorrain une suspension de sa tribune Piantoni mercredi, les tribunes françaises paraissent prises dans un engrenage de surenchère et de provocation.
Les incidents se multiplient depuis le début de la saison de Ligue 1 alors que le monde du football s’organise pour bannir les slogans discriminatoires des stades.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/08/30/nouvelles-banderoles-homophobes-en-l1-le-match-metz-psg-interrompu_5504755_3242.html
mlsum-fr-1952
Rassemblement dans le district de Yuen Long pour dénoncer la violence des mafias et l’inaction de la police, à Hongkong, le 27 juillet. PHILIP FONG / AFP Ils sont cinq hommes adossés à une barrière : entre 35 ans et 50 ans ; l’air méfiant, ils scrutent les manifestants qui s’agglomèrent doucement sur le terrain de sport d’où partira la manifestation du jour à Hongkong. Derrière eux, il y a leur « village » : quelques grappes de maisons de trois étages au milieu des immeubles de Yuen Long, un district résidentiel du nord de la mégalopole, dans les Nouveaux Territoires, qui marquent la frontière avec la Chine continentale. « On est pacifiques, mais on est prêts à protéger notre village, prévient un quinquagénaire en short et débardeur blanc. Regardez-les [les manifestants], ils s’habillent en noir, ils se masquent le visage, ils ont des casques, des parapluies ou des bâtons. Ils ont l’air agressifs. Il faut bien se défendre », justifie ce résident qui ne donne que son nom de famille, Huang, « comme tous les habitants du village ». Sa famille y est présente depuis « des siècles », assure-t-il. Une semaine plus tôt, le 21 juillet au soir, des centaines d’hommes vêtus de tee-shirts blancs et armés de cannes de bambou et de tuyaux métalliques ont attaqué les usagers du métro qui sortaient de la station de Yuen Long. Ils visaient ceux qui revenaient de la manifestation du jour, sur l’île de Hongkong, à une heure de métro plus au sud. Mais les passagers ont été attaqués indistinctement, sans que la police n’intervienne. L’attaque a fait 45 blessés et fait couler beaucoup de sang. Elle a choqué les Hongkongais, habitués à vivre en sécurité sur leur territoire. Viviers du crime organisé Rapidement, les triades – des gangs violents – ont été pointées du doigt. Les jours suivant, la police a arrêté six personnes ayant « des liens avec les triades ». Samedi 27, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblées à Yuen Long pour dénoncer la violence des mafias et l’inaction de la police, dans le sillage des manifestations contre le projet de loi d’extradition vers la Chine continentale. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Hongkong sous le choc après les attaques des triades La manifestation n’avait pas été autorisée, de peur d’échauffourées avec les habitants des villages, considérés comme des viviers du crime organisé à Hongkong. Finalement, les manifestants les plus radicaux ont visé la police, tandis que les villageois ont regardé passer la foule avec méfiance. Même s’il se dit pacifique, M. Huang, qui fait des affaires avec la Chine, ne condamne pas l’attaque du 21 juillet : « Les triades, je n’en fais pas partie, mais il faut voir que derrières les gangs, il y a des hommes qui ont peur pour leurs biens et leur famille, défend l’homme au teint hâlé par le soleil tropical. Je trouve plutôt qu’ils ont fait preuve de retenue : ils ont utilisé des cannes flexibles, comme pour corriger les enfants ! ils ne voulaient tuer personne ! »
Une semaine après l’attaque de manifestants et d’usagers du métro par des membres des triades, des dizaines de milliers de personnes ont défilé pour dénoncer la violence des gangs.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/29/a-hongkong-le-gouvernement-a-permis-aux-gangsters-d-attaquer-les-civils_5494511_3210.html
mlsum-fr-1953
Le trophée de la Coupe d’Afrique des nations. ISSOUF SANOGO / AFP Chronique. Ce vendredi 21 juin, s’ouvrira en Egypte la 32e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN). Initialement, la compétition devait se dérouler au Cameroun, retoquée en novembre 2018 par la Confédération africaine de football (CAF). L’instance suprême a en effet estimé que les Camerounais n’ont pas rassuré la commission d’inspection venue juger sur pièces les infrastructures nécessaires au bon déroulement de l’événement. A six mois de l’échéance, la décision a semblé précipitée aux yeux de beaucoup d’observateurs, et Ahmad Ahmad, élu contre toute attente quelques mois auparavant à la présidence de la CAF, succédant au Camerounais Issa Hayatou, fut tout de suite l’objet de tirs nourris. Le Malgache, ancien ministre de la pêche de son pays, a traîné d’entrée une image brouillée en décidant sans véritable concertation que, pour cette édition, vingt-quatre nations seront qualifiées au lieu des seize habituelles et qu’elle se tiendra pour la première fois en juin – période de grande chaleur et de fortes pluies – et non plus en décembre ou mars. Madagascar, Mauritanie, Burundi Du reste, deux affaires récentes empoisonnent le quotidien de M. Ahmad. Tout d’abord, la finale de la Ligue des champions africaine entre le Wydad Athletic Club de Casablanca et l’Espérance sportive de Tunis devra être rejouée sur terrain neutre après la CAN, alors que les Marocains avaient été déclarés battus pour avoir quitté le terrain, et le trophée remis aux Tunisiens. Le comité exécutif de la CAF – une simple chambre d’enregistrement ? – en a décidé autrement. L’autre affaire dérangeante pour le dirigeant malgache, c’est son interpellation il y a peu à Paris pour une accusation de corruption par un équipementier. Cela dit, l’accroissement du nombre de qualifiés a profité à certaines sélections dont ce sera la toute première participation. Il s’agit de Madagascar – n’y voir qu’une coïncidence –, de la Mauritanie et du Burundi. A signaler les absences de la Zambie, pourtant déjà vainqueur du tournoi, et du Burkina Faso. Pour cette 32e édition, la faveur des pronostics va évidemment à l’Egypte, pays organisateur et qui compte sept victoires. Certes, le pays hôte s’appuyait habituellement sur une ossature de joueurs évoluant à domicile. Mais, cette fois, à l’image de Mohamed Salah, attaquant du Liverpool Football Club, les meilleurs éléments égyptiens jouent dans des clubs européens ou dans des pays du Golfe. Une conséquence de la crise sociopolitique qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak en 2011. Par ailleurs, les supporteurs des deux grands clubs cairotes, Al Ahly et son rival Zamalek, sont interdits de stades, leurs ultras étant soupçonnés d’être de mèche avec la frange des islamistes les plus radicaux. Cameroun, Maroc, Sénégal Le Cameroun, vainqueur surprise de la dernière édition et cinq victoires à son actif, le Maroc, dont la reconstruction semble bien menée par le Français Hervé Renard, et le Sénégal comptent parmi les autres favoris. Ce dernier, numéro 1 africain au dernier classement FIFA, présente le meilleur bilan du continent en 2018 lors de la Coupe du monde en Russie. Pourtant, le pays est un football sans trophée, ni en club, ni en sélection. Cela malgré de nombreux et talentueux joueurs – dont Sadio Mané – disséminés en Europe. En 41 matchs sous Aliou Cissé, l’entraîneur et ancien joueur du PSG, les Lions de la Teranga ont gagné 25 fois, fait 12 fois match nul, ne concédant que 4 défaites. Avec « Le Monde Afrique », suivez la CAN 2019 sur WhatsApp Ce qui manque le plus au Sénégal, c’est un dirigeant comme l’a été El Hadji Malick Sy, qui avait conduit l’équipe nationale en finale de la CAN 2002 au Mali, puis en quart de finale au Mondial en Corée du Sud et au Japon aussi en 2002. En somme, des dirigeants d’envergure. A se méfier de cinq nations qui ont aussi des arguments : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, l’Algérie et la Tunisie. Pape Diouf a été président de l’Olympique de Marseille de 2005 à 2009. Pape Diouf (chroniqueur Le Monde Afrique)
Pour l’ancien président de l’Olympique de Marseille, la Coupe d’Afrique des nations, qui se joue pour la première fois à vingt-quatre nations, compte un grand favori : l’Egypte, pays hôte.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/21/pape-diouf-la-can-2019-est-celle-des-premieres_5479448_3212.html
mlsum-fr-1954
Panneaux acoustiques modulaires en feutre, imaginés par Ikea. IKEA Architectes et designers, qui ont planché après guerre sur la reconstruction et imaginé des logements fonctionnels pour de jeunes couples, s’emparent des problématiques non moins ardues d’aujourd’hui. Densification urbaine, réchauffement climatique, pollutions… : on frôle la dystopie. En attendant de soigner la planète, des solutions concrètes arrivent sur le marché qui transforment la maison en cocon. Version bunker autosuffisant. Dans cette course d’un nouveau genre, Ikea, numéro un mondial de l’ameublement, mène la course en tête. Durant la Paris Design Week, événement en marge du salon Maison & Objet, il invite à tester sa maison du futur, avec une installation sur 300 m2 baptisée Futur intérieur. On peut y voir des panneaux acoustiques modulaires pour atténuer, chez soi, les nuisances sonores. En forme de ronds de feutre, ils sont faciles à clipser les uns aux autres pour faire écran aux bruits, et préserver la qualité du sommeil dans une chambre, par exemple. Ou ces sachets de congélation à base de bioplastiques (de la canne à sucre, dans ce cas), en attendant le lancement dans quelques semaines d’une collection d’objets à base de paille de riz, un sous-produit de la riziculture qui est brûlé actuellement, ce qui occasionne une pollution de l’air. Lampe solaire de l’artiste Olafur Eliasson et de l’ingénieur Frederik Ottesen, Ikea. IKEA D’autres innovations sont dans les starting-blocks. Imaginer de bloquer les particules polluantes en tirant simplement ses rideaux, notamment l’été, quand on dort fenêtres ouvertes sur rue ? Telle est la promesse de Gunrid, commercialisé en 2020 : il est constitué d’un matériau innovant qui, conjugué à la lumière extérieure ou intérieure, détruit les particules piégées. Imaginez encore d’être éclairé grâce à l’énergie solaire même la nuit venue, au fin fond du salon ? Ikea prévoit la sortie, en 2021, d’une suspension de ce type en collaboration avec l’artiste islandais danois Olafur Eliasson : des panneaux solaires fixés aux fenêtres et connectés permettront de faire fonctionner en permanence l’installation. Enfin, avec le designer britannique Tom Dixon, seront commercialisés, la même année, des contenants modulaires, conçus pour faire pousser un minipotager dans sa cuisine. Potager d’intérieur, en hydroponie, Modulo, designé par le studio Elium. PRET A POUSSER On en trouve déjà dans d’autres marques. Ainsi, le studio de design parisien Elium donne à voir, dans ses bureaux de Belleville qu’il ouvre à tous durant la Paris Design Week, le concept Modulo, qu’il a dessiné pour la start-up Prêt à Pousser : cette structure à poser au mur, à empiler au sol ou sur un comptoir, permet de faire pousser des aromates et des légumes en hydroponie, et ce dans des conditions idéales grâce à une LED qui reproduit le cycle du soleil. « Nous sommes sur le point de passer d’une production alimentaire locale à une production alimentaire à la maison », confirme le Finlandais Markus Nilsson, président fondateur de Tregren. Cet entrepreneur présente, au salon international d’électronique grand public IFA, qui s’est tenu du 6 au 11 septembre à Berlin, de quoi, selon lui, éviter le gaspillage des fruits et légumes, lié pour une grande part au transport. Il s’agit d’un kit de pousse (le « Kitchen Garden ») et d’une application « Smart Gardener » qui contrôle l’apport en eau et lumière des végétaux (une quarantaine de variétés est proposée), permettant « à tous et pas seulement à ceux ayant la main verte » de faire bonne récolte. Sport et air pur Transformer son chez soi en bulle d’oxygène ? C’est une nécessité, selon le britannique Dyson, qui note que « l’air intérieur que nous respirons peut être jusqu’à cinq fois plus pollué que l’air extérieur ». A dessein, le fabricant d’électroménager a lancé, en juin, les ventilateurs Dyson Pure, qui rafraîchissent l’atmosphère tout en capturant – promet-il – 99,95 % des particules ultrafines jusqu’à 0,1 micron, ainsi que les émanations domestiques. Un voyant lumineux, une fois au vert, permet de s’assurer que l’on peut arrêter de vivre en apnée. Le 17 septembre, la veille de la Journée nationale de la qualité de l’air, Dyson va d’ailleurs inaugurer au pied de l’Opéra, à Paris, son plus grand magasin au monde, de 310 m2 sur deux étages. Le ventilateur purifiant Dyson Pure Cool. DYSON Le japonais Sharp lance, lui, de nouveaux purificateurs par filtration et ionisation, dotés d’une fonction humidification. Ils sont censés assainir l’air intérieur, tout en traitant les problèmes d’allergie et d’asthme, qui affectent « près de 30 % de la population adulte et 20 % des enfants », martèle le fabricant. Avec l’urbanisation galopante, les logements sont de plus en plus exigus. Ikea (encore lui) a planché sur du mobilier escamotable nouvelle génération. Le mobilier monté sur rail Rognan, imaginé avec le spécialiste américain de la robotique Ori, va permettre comme au théâtre de passer d’un décor à l’autre, de faire glisser la chambre contre le mur pour ne montrer que le salon, ou au contraire de dégager le salon pour accéder au dressing. Cette combinaison d’une plate-forme avec canapé, rangements, lit et table qui permet de gagner près de 8 m2 sera commercialisée en 2020, d’abord à Hongkong et au Japon, où le manque d’espace habitable se fait cruellement sentir. Stool-D, tabouret-vélo d’appartement de CDE-Unist. SANJIN PARK / EUNJUN JO / YOUNG WOO PARK / UNIST Les étudiants en design du monde entier fourmillent aussi d’idées. Seray Ozdemir, diplômée du Royal College de Londres, a dessiné une table et un banc qui s’inscrivent dans une encoignure, pour recevoir même dans un couloir (d’où le nom de son jeune studio : Corridor Society). Et, pour faire du sport à la maison, CDE-Unist conduit par Young-Woo Park de l’Université nationale de science et de technologie d’Ulsan, en Corée du Sud, a conçu l’élégant tabouret-vélo d’appartement, Stool-D. De quoi pédaler en regardant la télévision ou en travaillant sur son ordinateur, tout en diffusant à chaque coup de pédale de la lumière. Lire aussi Rossana Orlandi ne veut plus de gâchis
Un panneau solaire fixé à la fenêtre et un minipotager dans la cuisine pour l’autosuffisance, ou presque ; un rideau antipollution et une cloison antibruit pour se préserver de l’extérieur : les habitations se transforment en bulle isolante.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/09/11/ma-maison-mon-cocon_5508840_4497319.html
mlsum-fr-1955
Un véhicule de l’ONU patrouille à Bamako, le 27 juillet 2018. Luc Gnago / REUTERS A l’unanimité, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé pour un an, jeudi 29 août, son régime général de sanctions qui peuvent être imposées aux individus contrevenant à l’accord de paix de 2015 au Mali. « Ceux qui continuent d’entraver la mise en œuvre de l’accord de paix feront face à des sanctions », a averti l’ambassadrice adjointe de la France à l’ONU, Anne Gueguen, dont le pays a rédigé la résolution. En juillet, le Conseil de sécurité de l’ONU avait ajouté cinq noms à sa liste de Maliens sanctionnés par des interdictions de voyage, dont un parlementaire local et un homme d’affaires. Trois Maliens avaient été sanctionnés par la même mesure en décembre. « Ces sanctions ont permis de faire évoluer le comportement de certains au Mali. Elles ont également favorisé des progrès dans la mise en œuvre de l’accord de paix », a ajouté Anne Gueguen. Lire aussi Au Mali, le centre Kanuya recueille les enfants soldats Le régime de sanctions de l’ONU pour le Mali a été instauré en 2017. Depuis, le Conseil de sécurité a manifesté à plusieurs reprises son impatience devant l’absence de progrès dans la pacification du pays. Six ans après le début d’une intervention militaire française contre les groupes djihadistes qui avaient mis sous leur coupe le nord du Mali en 2012, les attaques de groupes liés à Al-Qaïda ou à l’organisation Etat islamique (EI) se poursuivent, auxquelles se mêlent des conflits intercommunautaires, en particulier dans le centre du pays.
Les individus contrevenant à l’accord de paix de 2015 peuvent être visés par différentes mesures, dont des interdictions de voyage.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/30/l-onu-prolonge-d-un-an-son-regime-de-sanctions-au-mali_5504458_3212.html
mlsum-fr-1956
Page de garde du kit pédagogique timbré offert par l’Adphile. DR/Adphile En cette période de rentrée scolaire, l’Association pour le développement de la philatélie (Adphile), qui « encourage la collection de timbres et objets postaux assimilés par le plus large public possible : grand public et philatéliste », diffuse auprès des enseignants un « kit pédagogique » sur le thème « Connaître, comprendre, agir pour la biodiversité ». Cette thématique succède aux ateliers timbrés sur les sciences et l’histoire », sur l’éducation artistique et la citoyenneté » et « Tous pour la Terre » proposés les années précédentes. Ce kit s’adresse aux classes élémentaires et aux collèges, du CP à la 6e surtout, du public ou du privé. Malheureusement, pas la peine de vous affoler : près de 2 700 précommandes ont été enregistrées par l’Adphile, pour 2 000 kits disponibles qui seront livrés d’ici début octobre. Les déçus pourront se rabattre sur la version en ligne à télécharger sur le site de l’association, précise Florence Fraboulet, la directrice de l’Adphile. « La biodiversité est partout », chapitre « Qu’est-de que la biodiversité? » DR/Adphile Ce « kit », gratuit, présenté dans un boîtier cartonné, livré avec une pochette de timbres (paradoxalement, si de nombreux timbres français participent heureusement à l’abondante iconographie, ils sont absents de la pochette !), a été conçu en partenariat avec des acteurs de la biodiversité qui « ont apporté leur expertise scientifique sur les contenus et communiqueront » : le Conservatoire du littoral a, par exemple, bénéficié de 100 kits à destination de gardes du littoral qui accueillent des scolaires ; le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ; SupAgroMontpellier ; Corail Artefact ; La Poste, qui a mis en contact l’Adphile avec l’association Terra Urbana qui installe des ruches sur les toits ; et l’association Orée. Timbre dessiné et gravé par Jacques Jubert paru en 1979. Le thème des abeilles est traité dans le kit pédagogique de l’Adphile, parmi les espèces menacées, en compagnie des coraux. DR/La Poste/Jubert Le site de l’association explique que « chaque activité pédagogique de ce kit permet d’engager des échanges et des débats. L’objectif est de conduire les élèves à s’interroger sur la complexité des relations entre l’être humain et son environnement, d’appréhender les interrelations entre les questions environnementales, économiques et culturelles, et d’identifier les actions citoyennes à mettre en œuvre ». Pour Florence Fraboulet, il s’agit d’amener « des savoirs de manière plus ludique pour compléter les outils pédagogiques existants en mettant le timbre au centre ». Un livre de Stéphane Bern l’Adphile a prévu d’offrir à chaque enfant un livre de Stéphane Bern, Voyage au pays des jardins (Le cherche midi), à paraître le 1er octobre (qui contient une pochette de timbres), ainsi qu’un planisphère censée illustrer la biodiversité en timbres. Chapitre « Ce qui menace... », sur les abeilles, dans le kit pédagogique édité par l’Adphile. DR/Adphile Ce complément de cours astucieux ne manque pas de faire écho à l’actualité - voir les événements tragiques en Amazonie, comme ces pages sur les populations autochtones traitées dans le chapitre sur « Quel lien entretiennent les hommes avec la nature ? ». L’Adphile propose enfin un « Escape game » timbré, en forme de jeu de société : cinq boîtes de jeu seront prêtées (pour une durée de quinze jours maximum) aux collèges qui en feront la demande. Le principe étant de résoudre des énigmes (biodiversité, environnement, etc.) pour lesquelles le timbre sert de support. Exemple avec une question portant sur la faune : « Qui est le prédateur de qui ? »… Les réponses proposées sont illustrées sous la forme de timbres parmi lesquels s’est glissé un intrus qu’il faut trouver. Pour 2020, Florence Fraboulet annonce le renouvellement du partenariat avec l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs dans le cadre d’un module sur la recherche et la création sur le timbre et ses usages, ainsi que le concours presse junior.
L’Association pour le développement de la philatélie fait feu de tout bois pour sensibiliser les plus jeunes aux timbres-poste.
https://www.lemonde.fr/mondephilatelique/article/2019/09/05/des-kits-pedagogiques-et-un-escape-game-timbres-pour-les-ecoles-et-colleges_5506759_5470897.html
mlsum-fr-1957
Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, salue le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, le 17 septembre 2019. CLEMENT MAHOUDEAU / AFP Gérald Darmanin lâche du lest. Dans un entretien accordé à La Gazette des communes, mardi 17 septembre, le ministre de l’action et des comptes publics fait deux gestes d’apaisement en direction des collectivités locales. Le premier concerne l’épineux dossier de la réorganisation des trésoreries dans le pays. Alors que la concertation devait initialement s’achever en octobre avec le tracé de la nouvelle carte d’implantation, le ministre rallonge une nouvelle fois la durée de consultation des élus locaux. Dans un entretien accordé à Var-Matin, le 13 septembre, il évoquait déjà la possibilité d’accorder « deux-trois mois de plus ». Dans La Gazette des communes, il fait un nouveau pas et annonce « proroger la concertation de trois à huit mois pour ceux qui ne se sentent pas prêts ». Ce vaste plan, présenté au printemps, prévoit de réorganiser de fond en comble la manière dont l’administration fiscale est implantée dans le pays, et particulièrement dans les campagnes. L’idée de Gérald Darmanin est de regrouper dans des centres des impôts moins nombreux certains fonctionnaires pour les tâches administratives et, dans le même temps, d’envoyer davantage d’agents au contact des citoyens, pour des rendez-vous en mairie, dans une maison des services publics ou dans une camionnette prévue à cet effet, par exemple. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « On est en train de nous abandonner complètement » : les élus en colère contre la réorganisation des trésoreries Mais les élus locaux y voient surtout de nouveaux lieux de services publics en moins. Le ministre assure qu’« une vingtaine » de départements soutiennent la réforme, mais beaucoup de conseils municipaux ont voté des motions, ces dernières semaines, pour s’y opposer. M. Darmanin, qui attribue cette levée de boucliers à la diffusion de « fausses informations », se donne donc du temps pour convaincre. Et il s’engage « à ce qu’il n’y ait aucune fermeture de trésorerie en 2020 sans accord avec les élus ». L’objectif demeure, cependant : « On prendra le temps de mettre en place cette carte, qui sera effective en 2022. » « Coût financier pour les collectivités » M. Darmanin fait un autre geste. Il renonce à mettre en place des « agences comptables » dans les collectivités locales. Créée par la loi de finances pour 2019, cette disposition revient à intégrer des comptables d’Etat au sein des collectivités. En mars, l’Association des maires de France (AMF) avait indiqué que, « même si le dispositif reste facultatif, il représente un coût financier pour les collectivités avec la prise en charge de personnels comptables de l’Etat ». Surtout, l’AMF rappelait que cette réforme s’accompagnerait de la suppression de la séparation entre l’ordonnateur (celui qui décide de la dépense) et le comptable (celui qui la paye). Or, celle-ci est « une garantie d’efficacité et de protection pour les élus et les finances des collectivités ».
Aucune fermeture de centre des impôts n’aura lieu en 2020 sans accord avec les élus, a assuré le ministre de l’action et des comptes publics.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/09/20/gerald-darmanin-donne-du-repit-aux-elus-sur-la-refonte-de-la-carte-des-tresoreries_6012388_823448.html
mlsum-fr-1958
Le patron de Credit Suisse, Tidjane Thiam, à Zurich, le 14 février. Arnd Wiegmann / REUTERS Pertes et profits. Si vous voulez faire une belle carrière dans votre entreprise, abandonnez l’idée d’acheter une maison à côté de celle de votre patron. Pour avoir ignoré ce ­conseil de bon sens, Iqbal Khan a définitivement compromis son ascension au sein de la banque Credit Suisse. Quant à son patron, il est aujourd’hui sur la sellette, menacé à son tour de devoir quitter la célèbre institution helvétique. Il a fait espionner son employé, ce qui a provoqué un scandale en plein centre de Zurich, M. Khan en venant aux mains avec ses poursuivants. Une enquête interne est ouverte. Elle déterminera le sort du directeur général franco-ivoirien de Credit Suisse, Tidjane Thiam. Arrivé en 2015 pour redresser la banque, il commençait à peine à recueillir les fruits de son travail de restructuration. Mais voilà, installé dans une maison cossue de la délicieuse et exclusive cité de Herrliberg, en bordure du lac de Zurich, il a eu la surprise de voir un matin le directeur de son activité gestion de fortune emménager à côté de chez lui. Un petit génie de la finance, d’origine pakistanaise, adulé par ses troupes et dont le caractère ambitieux ne lui avait pas échappé. Les relations se sont dégradées quand le nouveau voisin a lancé de bruyants travaux dans sa maison, y compris le week-end. La tension est encore montée d’un cran en janvier 2019, lors d’une fête organisée chez M. Thiam. Les témoignages divergent, mais il semblerait qu’une altercation ait eu lieu entre la compagne du DG et Iqbal Khan à propos d’arbres qui cacheraient la vue sur le lac. Banals désagréments de voisinage. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Credit suisse dévoile son traitement de choc Une belle prise Est-ce pour cela que le patron de Credit Suisse a « oublié », un mois plus tard, de donner la promotion qu’attendait son directeur ? Toujours est-il que l’ambitieux éconduit a rapidement fait circuler son CV sur la Paradeplatz, cette place rectangulaire du cœur de Zurich qui héberge toutes les grandes banques. D’abord recruté par Julius Baer, il est finalement récupéré par UBS, le numéro un du secteur. Il doit prendre ses fonctions mardi 1er octobre. Une belle prise qui met en fureur Tidjane Thiam. Celui-ci soupçonne l’ambitieux de vouloir partir avec ses hommes et ses clients. Il diligente une agence de détective pour suivre l’homme de près. De trop près visiblement. D’où le scandale. Le DG, soutenu par les grands actionnaires, devrait se maintenir, mais il est fragilisé, et son proche lieutenant, chargé de la sécurité, pourrait service de fusible.
Le patron de la banque helvétique est désormais sur la sellette pour avoir fait espionner l’un de ses directeurs, qui se trouve être également son voisin. Il est difficile de laisser ses émotions au vestiaire, même quand on brasse des milliards, observe Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/30/credit-suisse-desagrements-de-voisinage-au-pays-de-l-argent-roi_6013597_3234.html
mlsum-fr-1959
Le président chinois, Xi Jinping (centre), lors de la parade militaire fêtant le 70e anniversaire de la République populaire de Chine, le 1er octobre à Pékin. GREG BAKER / AFP Elément essentiel de la propagande communiste, le cinéma est à nouveau mis à contribution pour faire des 70 ans de l’arrivée des communistes au pouvoir une fête populaire. Alors qu’en réalité les Chinois, à l’exception d’une poignée d’entre eux triés sur le volet, n’ont pas accès aux festivités organisées à Pékin. Outre la retransmission, en direct, des défilés militaire et civil du 1er octobre dans soixante-dix cinémas du pays, une brochette de films « patriotiques » sont sortis sur les écrans, lundi 30 septembre. Leur succès au box-office est quasiment assuré, ne serait-ce que parce que les employés des entreprises publiques, les fonctionnaires et les membres du Parti communiste sont sommés d’assister aux projections. Le plus attendu, une épopée de la Chine communiste intitulée Moi et mon pays, rassemble sept courts-métrages qui se passent chacun lors d’une journée glorieuse de la République populaire de Chine : les Jeux olympiques en 2008, la rétrocession de Hongkong en 1997, ou encore… la parade militaire du 3 septembre 2015 pour commémorer les 70 ans de la victoire sur le Japon. Le meilleur du cinéma commercial chinois a mis la main à la pâte : outre Chen Kaige parmi les réalisateurs de courts-métrages, on compte une cinquantaine de stars chinoises à l’affiche. Ce film partagera les écrans avec Le Capitaine, d’Andrew Lau, dans lequel un commandant de bord héroïque sauve son avion du désastre, et Les Alpinistes, de Daniel Lee, sur la première équipe chinoise à avoir gravi l’Everest en 1960. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Aucune force ne peut entraver le progrès du peuple chinois et de la nation chinoise » Quelques libertés avec la vérité historique Par ailleurs, les Pékinois et les touristes peuvent visiter, depuis quelques jours, une immense exposition consacrée aux 70 ans de la République populaire de Chine, organisée dans le vénérable Centre des expositions de Pékin, un grand bâtiment d’inspiration « sino-soviétique » datant de 1954. Les responsables de l’exposition ont découpé les soixante-dix ans en trois parties. La première période : 1948-1977 couvre les années Mao. La deuxième, consacrée à Deng Xiaoping mais aussi à ses successeurs, ne s’arrête qu’en 2012. La raison ? Donner toute la place qui sied à la « nouvelle ère » du président Xi Jinping. Pas question donc de mettre celui-ci au même niveau que ses prédécesseurs. Conséquence : dans la première partie, les visiteurs se pressent entre deux rangées de multiples photos et documents. Dans un deuxième temps, ils jettent un regard attendri sur les « années Deng » où le pays a posé les bases de la modernité. Enfin, ils ont tout le loisir d’admirer les multiples réalisations de Xi Jinping, magnifiquement mises en valeur, entre les portraits du dirigeant suprême chinois : on en a compté quatre-vingt-huit, sans les vidéos. Il va sans dire que, tout au long de l’exposition, la propagande prend quelques libertés avec la vérité historique. Rien sur les dizaines de millions de personnes mortes de faim à la fin des années 1950 à la suite de l’échec du Grand Bond en avant ou sur les violences et les humiliations de la Révolution culturelle. On n’apprend évidemment pas non plus qu’à la mort de Mao, en 1976, le niveau de vie des Chinois était inférieur à celui qu’il était en 1949. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chine : soixante-dix ans de règne de l’Etat-parti Explication laconique Quant au massacre du 4 juin 1989 autour de la place Tiananmen, il n’est évoqué que par une photo de Deng Xiaoping rendant hommage à des militaires cinq jours plus tard, avec cette explication pour le moins laconique : « Entre le printemps et l’été 1989, le Parti et le gouvernement s’appuient sur le peuple pour apaiser la rébellion antirévolutionnaire à Pékin et défendre le pouvoir de l’Etat socialiste au profit du peuple. Le 9 juin, Deng a reçu les hauts dirigeants militaires et a mis l’accent sur la ligne établie par le 3e plénum du 11e comité central qu’il faut poursuivre de façon inébranlable. » A voir certaines personnes âgées s’arrêter longuement devant les maigres explications sur la Révolution culturelle, on ne jurerait pas que tous les visiteurs sont convaincus par ce qui leur est présenté. Mais chacun garde ses éventuels doutes pour soi avant de se faire prendre en photo devant les maquettes de train à grande vitesse, de fusées ou d’avions militaires qui symbolisent les années Xi puis de ressortir et d’affronter une pollution bien supérieure à toutes les normes de santé internationales. Un autre aspect du bilan, passé, lui aussi, sous silence. Lire aussi De Mao aux ambitions planétaires de Xi Jinping : 70 ans de République populaire de Chine
Le cinéma est mis à contribution pour les 70 ans de la République populaire de Chine. Il escamote les périodes noires du maoïsme et fait la part belle à la « nouvelle ère » de Xi Jinping.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/01/en-chine-la-propagande-a-plein-regime_6013755_3210.html
mlsum-fr-1960
Près de 30 000 foyers étaient encore privés d’électricité dans la région Auvergne-Rhône-Alpes mardi 2 juillet dans l’après-midi, après un épisode orageux accompagné de vents violents et de grêle lundi soir. Les intempéries n’ont pas fait de victimes, mais la menace météorologique n’est pas levée puisque de nouveaux orages pourraient balayer, mardi dans la soirée, onze départements classés en vigilance orange pour orages violents jusqu’à minuit. L’alerte concerne l’Ain, les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, l’Isère, les deux Savoie, le Cantal, la Haute-Loire, la Lozère, l’Ardèche et le Gard. De fortes bourrasques et la grêle ont frappé, lundi soir, six départements placés en alerte orages par Météo France et touché particulièrement les Alpes. Jusqu’à 100 000 foyers ont été privés d’électricité, particulièrement en Isère, Savoie et Haute-Savoie. A 15 heures mardi, plus de 70 % des foyers étaient rétablis, mais 28 000 foyers restaient sans électricité, 22 000 dans les Alpes et 6 000 dans le Rhône et la Loire, selon Enedis, le gestionnaire du réseau d’électricité en France. Plus de 350 personnes étaient mobilisées sur le terrain. Blessures sans gravité De précédents orages, aussi violents que brefs, accompagnés de grêle et de fortes bourrasques, avaient déjà touché la région le 15 juin, tuant une touriste allemande et faisant d’importants dégâts dans les exploitations agricoles, pour une facture qui devrait se chiffrer en dizaines de millions d’euros. Cette fois, les pompiers ont surtout été appelés pour des arbres tombés, des toitures arrachées et des débuts d’inondation. Ils sont ainsi intervenus 450 fois en Savoie, 359 fois en Haute-Savoie et 372 fois en Isère. Hormis une personne sérieusement blessée par la chute d’un arbre sur son camping-car en Haute-Savoie, les orages n’ont occasionné que des blessures sans grande gravité. A Doussard cependant, en Haute-Savoie, le toit de la salle des fêtes est tombé partiellement au milieu du bâtiment pendant un concert de rock auquel assistaient 200 personnes. Les spectateurs sont indemnes, le toit s’étant détaché progressivement. Par ailleurs, 43 personnes présentes sur un bateau de croisière du lac d’Annecy ont été récupérées par d’autres embarcations vers minuit, leur bateau étant immobilisé à 100 mètres de la rive après un choc avec le fond provoqué par les vagues. En Isère, le concert de Ben Harper dans le cadre du festival Jazz à Vienne a été annulé. Trains bloqués Dans le même département, deux TGV ont été bloqués longuement avec plusieurs centaines de passagers à bord dans les gares de Saint-André-le-Gaz et Bourgoin-Jallieu, avant de repartir. Mais vers minuit, deux TER avec 25 et 40 passagers à bord étaient toujours bloqués à Saint-André-le-Gaz et Saint-Hilaire-du-Rosier. La SNCF a envoyé des autocars pour les récupérer. Le reste de la région Auvergne - Rhône-Alpes n’a pas été épargné par les intempéries. Dans la Loire, 124 personnes ont été évacuées d’un camping sur des berges du Rhône à Saint-Pierre-de-Bœuf, ont rapporté les pompiers, qui ont dû effectuer près de 300 interventions à la suite des inondations, chutes d’arbres et dégradations causées par la grêle. A Villars, les pompiers ont aussi dû intervenir pour extraire d’un véhicule deux passagers légèrement blessés lorsqu’un arbre s’est effondré sur le toit de leur voiture. Dans le Rhône, un impact de foudre a provoqué l’incendie d’une maison en frappant son dispositif photovoltaïque, mais sans faire de blessé, ont précisé les pompiers. A Lyon, quelque 5 000 usagers ont subi des coupures électriques, selon Le Progrès, mais le service a pu être rétabli en fin de soirée. Dans le Puy-de-Dôme, les orages de grêle ont obligé les sapeurs-pompiers à mener de nombreuses interventions de bâchage de toits endommagés, selon la préfecture.
Des arbres tombés et des toitures arrachées ont mobilisé les pompiers. Plusieurs accidents se sont produits et des trains sont restés bloqués.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/02/orages-entre-76-000-et-100-000-foyers-sans-electricite-dans-les-alpes_5484009_3244.html
mlsum-fr-1961
Même pendant le moratoire, les Japonais ont continué de pêcher 5 000 tonnes de baleines par an. DON EMMERT / AFP Rompant avec ses positions officielles sur la biodiversité et bravant les critiques internationales, le Japon reprend la chasse baleinière à des fins commerciales. Après une cérémonie pour une pêche fructueuse et en toute sécurité, cinq baleiniers ont appareillé, lundi 1er juillet, de Kushiro, dans le département d’Hokkaido (Nord). Trois autres depuis Shimonoseki, dans le département de Yamaguchi (Sud-Ouest). Les deux villes sont des ports de vieille tradition baleinière. Pour empêcher la surpêche, l’agence gouvernementale des pêches a fixé un quota de prises à 227 baleines, dont 52 baleines de Minke, 150 rorquals de Bryde et 25 rorquals de Rudolphi. La relance de cette activité après trente-trois ans d’interruption suit le retrait du Japon, il y a six mois, de la Commission baleinière internationale (CBI). L’organisme créé en 1948 et chargé de protéger les populations de cétacés avait auparavant retoqué une énième demande nippone d’autoriser la chasse commerciale, soumise à moratoire depuis 1986. Le Japon en était membre depuis 1951. 17 000 baleines pêchées en trente et un an Malgré ce moratoire, des dérogations ont permis au Japon de s’y livrer sous couvert d’études scientifiques. Le pays a pêché près de 17 000 baleines en trente et un ans, principalement dans l’océan Antarctique et le Pacifique Nord. Le retrait de la CBI cantonne la chasse aux eaux territoriales nippones. Une baleine est soulevée par une grue pendant le programme de recherche sur la chasse à la baleine dans le Pacifique Nord, à Kushiro, en 2017. JIJI PRESS / AFP La reprise de l’activité à des fins mercantiles bénéficie du soutien du premier ministre, Shinzo Abe, et de plusieurs élus, tel Toshihiro Nikai, secrétaire général du Parti libéral démocrate (PLD) au pouvoir. M. Abe est élu du département de Yamaguchi et M. Nikai de celui de Wakayama, où se trouve Taiji, dont la pratique de la pêche aux dauphins fit l’objet d’un documentaire critique de Louie Psihoyos, The Cove (2009), récompensé d’un Oscar. La dernière initiative nippone a été qualifiée de « rétrograde et obtuse » par Kitty Block, présidente de l’organisation Humane Society International, ajoutant qu’elle « affectait la réputation internationale du Japon, au nom d’une industrie dont les jours sont clairement comptés ». Jeff Hansen, de l’association Sea Shepherd, rappelle « le rôle essentiel » des baleines « pour l’état des océans et des écosystèmes marins ». « Il y a clairement une intention provocatrice, quasi nationaliste dans la relance de la chasse commerciale », regrette Patrick Ramage, chargé de la vie marine au Fonds international du bien-être animal. Une nouvelle fois, la chasse baleinière expose le Japon à la critique internationale. En 2014, il avait été condamné par la Cour pénale internationale, après une plainte déposée en 2010 par l’Australie, qui ne voulait plus que « les baleines soient tuées au nom de la science dans l’océan Austral », expliquait alors son ministre de l’environnement, Peter Garrett. Faibles ventes Cela n’avait pas empêché l’Archipel de poursuivre la chasse « scientifique », ce qui a surpris de la part d’un pays dont le chef de gouvernement prône le respect du droit international. Avec la chasse commerciale, M. Abe place aussi le Japon face à une apparente contradiction puisque l’activité reprend deux jours après la signature en grande pompe de la déclaration finale du G20 d’Osaka. Les participants y reconnaissent l’urgence de « traiter des problèmes et des défis globaux complexes » concernant l’environnement, notamment la « perte de biodiversité ». L’annonce des quotas auraient été faite après le G20 pour éviter les critiques pendant la rencontre. Quant à la viabilité économique de l’activité, elle interroge. Les ventes de viande de baleine issues de la chasse scientifique restent faibles, malgré des campagnes pour les relancer. Dans le Japon des années d’après-guerre, le cétacé constituait un apport nutritionnel important et était abondamment servie dans les cantines scolaires. Aujourd’hui, les Japonais n’en consomment pas plus de 50 grammes par personne et par an, contre 4,3 kg avant le moratoire de 1986. « Au cours des trente dernières années, des aliments variés ont fait leur apparition au Japon. Il y a tant de choses à manger, explique à Reuters Kazuo Yamamura, président de l’association japonaise de pêche à la baleine. Nous ne sommes plus au temps où prendre beaucoup de baleines rendait riche. » Les stocks d’invendus atteindraient plusieurs milliers de tonnes. La chasse est toutefois portée par de généreuses subventions, budgétées en 2019 à hauteur de 5,1 milliards de yens (41,5 millions d’euros). Décryptage des Décodeurs : Malgré des mesures strictes et une demande faible, la chasse à la baleine perdure
Tokyo avait annoncé en décembre 2018 se retirer de la Commission baleinière internationale et que le moratoire international imposé en 1986 ne s’appliquerait plus.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/30/le-japon-s-apprete-a-reprendre-la-chasse-commerciale-a-la-baleine_5483393_3244.html
mlsum-fr-1962
Sam Rainsy, chef de l’opposition cambodgienne en exil, en avril 2018 à Tokyo. Koji Sasahara / AP Osera-t-il ? Le Cambodge tout entier, à commencer par le gouvernement, est tenu en haleine avec l’annonce du retour, prévue le 9 novembre, du chef de l’opposition en exil Sam Rainsy. Ce Franco-Cambodgien, qui fut ministre des finances au milieu des années 1990, a connu bien des vicissitudes au cours de sa longue vie politique : il vit à Paris depuis 2016, après avoir dû quitter son pays où il est poursuivi par le pouvoir pour de multiples chefs d’accusation – diffamation, « incitation au chaos » –, qui pourraient lui valoir jusqu’à dix-neuf ans de prison à son retour. A 70 ans, l’homme qui personnifie le combat démocratique face à l’indéboulonnable premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis trente-quatre ans, semble jouer son va-tout : s’il ne parvient pas à fouler le sol du Cambodge, où il avait effectué un triomphal retour en 2013 après un précédent exil, cet échec risquerait de sanctionner la fin de sa carrière politique. Mais s’il parvient à gagner Phnom Penh, il devrait être aussitôt arrêté. L’opposant ne propose, certes, plus une transition en douceur : il appelle désormais le peuple cambodgien à se « soulever » contre le « dictateur », comme l’avaient fait les Philippins en 1986 contre Ferdinand Marcos. L’annonce de ce retour encore hypothétique occupe désormais toutes les conversations dans la capitale cambodgienne. Même Hun Sen, l’« homme fort », semble être un peu sur les dents : la police est mobilisée, on murmure que les permissions des soldats ont été suspendues. Une quarantaine d’opposants ont été arrêtés. La population s’inquiète. Quoi de plus normal dans un pays qui a connu son lot de violences et d’horreurs ? Et pas seulement durant le génocide khmer rouge, entre 1975 et 1979 – qui a probablement fait 1,7 million de morts. « Peur des dérapages » Une source proche du gouvernement admet au Monde, sous le sceau de l’anonymat, que « le pouvoir a peur qu’il y ait des dérapages et prend toutes les mesures pour empêcher que le possible retour de Sam Rainsy ne dégénère en manifestations violentes ». Une proportion sans doute significative, quoique difficile à évaluer, de la population s’est lassée du long règne de ce satrape de 65 ans qui dirige un régime qualifié d’« illibéral » par la plupart des observateurs politiques indépendants : en 2018, lors des dernières législatives, le Parti du peuple cambodgien (PPC), la formation du premier ministre, a remporté tous les sièges de l’Assemblée nationale, sans exception. Cela après que le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), auparavant présidé par Sam Rainsy, eut été dissous par une justice aux ordres…
Le Franco-Cambodgien Sam Rainsy, en exil à Paris depuis trois ans, appelle au « soulèvement » contre le « dictateur » Hun Sen.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/04/suspense-au-cambodge-avant-le-retour-annonce-du-chef-de-l-opposition-en-exil_6017971_3210.html
mlsum-fr-1963
La dépouille de Robert Mugabe à son arrivée de Singapour à l’aéroport de Harare, le 11 septembre 2019. ZINYANGE AUNTONY / AFP La dépouille de l’ex-président Robert Mugabe a été rapatriée au Zimbabwe pour des obsèques nationales, qui se dérouleront entre jeudi 12 et dimanche 15 septembre et doivent réunir nombre de dirigeants d’Afrique et d’ailleurs, malgré l’héritage très controversé de ses trente-sept ans de règne absolu. Le « héros » de l’indépendance de l’ancienne colonie britannique devenu tyran s’est éteint vendredi à l’âge de 95 ans dans un hôpital de luxe de Singapour où il venait se faire soigner depuis des années. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Robert Mugabe, une mort solitaire loin du Zimbabwe A la tête du Zimbabwe depuis 1980, le « camarade Bob », ainsi que le désignaient les membres de son parti, a été écarté du pouvoir fin 2017 par un coup de force de l’armée, qui a installé son ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, dans son fauteuil. « Père fondateur » Robert Mugabe a laissé derrière lui un pays meurtri par la répression et ruiné par une interminable crise économique et financière. En provenance de Singapour, l’avion spécial transportant le corps du défunt chef de l’Etat s’est posé mercredi après-midi à l’aéroport de la capitale, Harare, qui porte son nom. Recouvert du drapeau zimbabwéen, le cercueil a été extrait de l’appareil et porté par des soldats jusqu’à une tribune où siégeaient son successeur, Emmerson Mnangagwa, et sa veuve Grace Mugabe, toute de noir vêtue. Devant la famille et les proches du disparu, le gouvernement et quelques milliers de personnes regroupées sur le tarmac, le chef de l’Etat a pris la parole pour rendre hommage au « père fondateur de la nation, une icône du panafricanisme ». « La lumière qui nous a conduits à l’indépendance n’est plus mais son œuvre, ses idées, continueront à guider cette nation », a-t-il ajouté. Le cercueil de l’ancien chef de l’Etat, a ensuite été transporté jusqu’à sa fameuse résidence du Toit bleu, pour un premier hommage public. Jeudi, sa dépouille doit être exposée au stade Rufaro, dans la banlieue de Harare, « pour permettre à la population de tout le pays de rendre hommage à l’illustre héros de la guerre de libération », selon la ministre de l’Information, Monica Mutsvangwa. C’est dans ce stade que Robert Mugabe avait, le 18 avril 1980, pris les rênes de l’ancienne Rhodésie sous domination britannique des mains de son ancien dirigeant blanc, Ian Smith. Ce jour-là, il avait dévoilé le nouveau drapeau du Zimbabwe et allumé symboliquement une « flamme de l’indépendance ». Gratin des chefs d’Etat africains Jeudi après-midi, le corps doit être conduit dans le village de Zvimba, à une centaine de kilomètres de la capitale, où l’ex-président possédait une maison. « Nous sommes très tristes, nous avons perdu notre plus grand soutien, a confié mercredi un des habitants du village, Mike Khutama, 72 ans. Il a passé sa vie à s’assurer que, nous, les villageois et le reste du pays, ayons une vie confortable. » Les funérailles officielles de celui qui, dès sa mort, a été proclamé « héros national » par M. Mnangagwa auront lieu samedi matin dans l’immense stade national des sports de Harare, qui peut accueillir 60 000 personnes. Le gratin des chefs d’Etat africains, en fonction ou à la retraite, devrait se presser à cette cérémonie, ainsi que les dirigeants de grands pays « amis » tels que la Chine ou Cuba. Lire aussi Zimbabwe : la tragédie Mugabe En tête, des personnalités attendues figurent le président chinois Xi Jinping, l’ex-président cubain Raul Castro, les présidents sud-africain Cyril Ramaphosa, nigérian Mohammadu Buhari ou de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi. L’enterrement est prévu dimanche, à un endroit qui fait toujours l’objet d’intenses tractations entre les autorités et la famille. Par son statut de « héros national », Robert Mugabe devrait être inhumé au cœur du Champ des héros de la nation, un monument construit en lisière de la capitale pour accueillir les « combattants de la guerre de libération » les plus illustres. Dernière volonté Mais l’entourage de Robert Mugabe et les chefs traditionnels s’y opposent, qui plaident que le défunt avait exprimé le vœu d’être inhumé dans le village de Zvimba. « La décision revient à la famille et aux chefs traditionnels, a répété mercredi à l’AFP un de ses neveux, Leo Mugabe. Les chefs traditionnels ont probablement décidé, mais ils ne m’ont encore rien dit. » Depuis la chute de Robert Mugabe, les relations de l’ex-président et de sa famille avec son successeur, Emmerson Mnangagwa, qui avait été qualifié de « traître », sont notoirement mauvaises. En novembre 2017, l’armée avait poussé vers la sortie Robert Mugabe après sa décision de limoger M. Mnangagwa sur l’insistance de son épouse, Grace, qui convoitait alors de plus en plus ouvertement la succession de son mari, nonagénaire.
Le président, déchu en 2017 du pouvoir qu’il tenait d’une main de fer depuis trente-sept ans, est mort à Singapour où il était régulièrement soigné.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/12/la-depouille-de-mugabe-rapatriee-au-zimbabwe-pour-des-funerailles-nationales_5509545_3212.html
mlsum-fr-1964
Nabil Karoui, le 2 août 2019. HASNA / AFP « Bienfaiteur » pour les uns, « voyou » pour les autres. Le magnat de la télévision Nabil Karoui, 56 ans, cheveux gris gominés et allure d’homme pressé, déchire la Tunisie au point que son irruption dans le duo de tête du premier tour du scrutin présidentiel, dimanche 15 septembre, est grosse d’orages politiques. Avec un score de 15,7 %, contre 12,9 % pour le candidat du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, Abdelfattah Mourou, selon les résultats officiels qui portent sur trois quarts des suffrages, Nabil Karoui serait en passe de réussir son pari : celui de se qualifier pour le second tour sans avoir mené campagne. Il pourrait y affronter Kaïs Saïed, un universitaire de 61 ans sans parti ni structure, entré en toute discrétion sur la scène politique et qui recueille 18,8 % des voix. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Salwa Smaoui, la Tunisienne qui bat la campagne à la place de son mari Incarcéré dans une prison proche de Tunis, il a dû laisser ses proches, et notamment son épouse Salwa Smaoui, battre les estrades à sa place. Arrêté le 23 août à un péage d’autoroute dans le cadre d’une affaire d’« évasion fiscale » et de « blanchiment d’argent », un dossier révélé en 2016, mais réexhumé des tiroirs à la veille de la campagne, Nabil Karoui va-t-il à nouveau être empêché de concourir pour le second tour ? Ou une opportune libération mettra-t-elle fin à une situation pour le moins baroque, inédite dans les annales de la jeune démocratie tunisienne ? Quel que soit son avenir politique et judiciaire, M. Karoui est déjà le symptôme d’une transition tunisienne déboussolée. Le poison de la désaffection de l’électorat vis-à-vis d’une classe politique ayant déçu les attentes socio-économiques de la révolution de 2011 aura été plus dévastateur qu’anticipé. Lutte contre la pauvreté Drapé dans l’étendard de la « lutte contre la pauvreté », M. Karoui, qui s’est lancé depuis 2016 dans des activités caritatives soigneusement mises en scène sur les écrans de sa chaîne Nessma TV, aura su séduire une « Tunisie d’en bas » survivant dans la précarité sociale. Mais en face de lui se dresse une autre frange de l’opinion publique, alarmée par son parcours d’affairiste aux pratiques sulfureuses et controversées. « Mafieuses », fustigent même ses détracteurs qui y voient un « danger mortel pour l’Etat ». Né en 1963 à Bizerte, au nord-ouest de Tunis, M. Karoui a grandi dans une famille modeste sans être pauvre. Son père était cadre dans une entreprise privée de marbre et sa mère, d’origine algérienne, femme au foyer. Elève peu brillant – il ratera son bac à plusieurs reprises –, Nabil Karoui part entamer des études de commerce à Marseille. En 1992, après la création de la filiale Afrique-Moyen orient de Canal+, il rejoint à Tunis la chaîne Canal+Horizon au poste de directeur commercial et lance quatre ans plus tard sa propre société de communication au côté de son frère Ghazi. Karoui & Karoui, c’est son nom, perce les marchés algérien et marocain en plus du marché tunisien. Les campagnes publicitaires sur une téléphonie mobile en plein essor s’y avèrent très lucratives. Fort de ses succès, Nabil Karoui décide de se lancer dans la télévision, secteur monopolisé par l’Etat. En 2007, il crée la chaîne de télévision Nessma TV avec l’assentiment du dictateur d’alors, Zine El-Abidine Ben Ali, auquel Nabil Karoui doit faire allégeance – condition du feu vert présidentiel – en le gratifiant publiquement d’un « Ben Ali est notre père » resté dans les mémoires. « Soif de reconnaissance » La révolution de 2011 ouvre de nouveaux horizons à ce Rastignac tunisien habité par une farouche « soif de reconnaissance », selon le mot d’une de ses connaissances. Nabil Karoui a conservé d’amères blessures narcissiques quand des fils de famille l’avaient toisé au début de sa carrière, lui qui n’héritait d’aucun réseau. Le 3 septembre, lors d’une audience qui a traité de la libération de Nabil Karoui, ses partisans ont investi en nombre le tribunal de Tunis (Photo by MOHAMED KHALIL / AFP) MOHAMED KHALIL / AFP Au lendemain de la chute de Ben Ali, Nabil Karoui comprend que la révolution démocratique se conjugue avec la révolution cathodique et Nessma devient dès lors l’instrument tapageur et sans complexe de ses ambitions. A-t-il « fabriqué » Beji Caïd Essebsi, le futur chef de l’Etat, comme son entourage le laisse entendre ? Le fait est que M. Essebsi, ex-commis des régimes de Ben Ali et Bourguiba, oublié du public, est brusquement exhumé de sa retraite par la grâce d’un entretien sollicité par Nessma, qui le met sur orbite pour le poste de premier ministre d’un gouvernement transitoire. La nouvelle vie politique de M. Essebsi, improbable « revenant », date de cette onction télévisuelle de Nessma. En octobre 2011, Nabil Karoui devient le héros d’un épisode à la fois pénible et fondateur pour sa légende – soigneusement mise en scène – d’icône de la liberté d’expression. Après la diffusion sur ses antennes du film de Marjane Satrapi Persepolis, où Dieu est figuré sous les traits d’un vieillard à barbe blanche – une représentation de la divinité proscrite dans l’islam –, des salafistes en colère défilent dans les rues de Tunis aux cris de « A mort Karoui ! », avant de s’attaquer à son domicile et à ses bureaux. A quelques jours du scrutin législatif du 23 octobre, que le parti islamiste Ennahda gagnera, le fond de l’air est donc électrique en Tunisie et M. Nabil Karoui, ainsi que deux autres personnes impliquées dans la diffusion de Persepolis, sont poursuivis pour « atteinte aux valeurs du sacré ». Ils ne sont finalement condamnés qu’à une modique pénalité financière. Mais ce « procès Persépolis » du printemps 2012 aura accéléré la cristallisation d’une opposition farouche au sein de la société tunisienne entre deux courants d’opinion : « islamistes » contre « modernistes ». M. Karoui en sort grandi aux yeux d’une frange des « modernistes ». D’autres sont plus sceptiques, rappelant qu’il s’était quand même platement « excusé » devant le procureur. « Visiteur du soir » Après avoir jeté son dévolu sur M. Essebsi, Nabil Karoui aide ce dernier à monter son parti politique. Nidaa Tounès (« l’appel de la Tunisie ») est ainsi créé en avril 2012 lors de réunions tenues dans les locaux mêmes de Nessma TV. Officiellement, le plan est de fédérer le camp « moderniste » dans une résistance à l’essor de l’islamisme. En réalité, des tractations avec Ennahda pour un futur partage du pouvoir s’esquissent discrètement. M. Karoui est l’un des artisans du rapprochement entre M. Essebsi et Rached Ghannouchi, le patron d’Ennahda. Une rencontre entre les deux hommes à Paris, l’été 2013, jettera les bases de l’élection de M. Essebsi à la présidence de la République fin 2014 et de la coalition gouvernementale entre Nidaa Tounès et Ennahda scellée début 2015. Le rôle de Karoui dans un tel rapprochement est logique. Il n’a jamais partagé l’anti-islamisme irréductible de certaines franges du camp « moderniste ». Il sait composer, sensible aux rapports de forces et à ses intérêts en affaires, en Tunisie comme dans la Libye voisine, où il n’hésite pas à prendre langue avec des figures de l’islamisme en Tripolitaine. En 2016, la controverse s’aiguise autour des pratiques d’affaires de M. Karoui quand un rapport d’I Watch, la branche tunisienne de Transparency International, le met en cause pour « évasion fiscale » et « blanchiment d’argent ». Le chef du gouvernement Youssef Chahed, qui déclenche en 2017 une campagne anti-corruption, se garde pourtant bien de s’en prendre à Karoui. Celui-ci est protégé par M. Essebsi du cœur du palais de Carthage, dont il est un « visiteur du soir » régulier, selon un connaisseur des allées du pouvoir. De plus, depuis le décès de son fils Khalil, tué dans un accident de voiture à l’été 2016, Nabil Karoui semble emprunter d’autres voies, celles de l’action caritative auprès des villages pauvres de la Tunisie intérieure. « Aider les pauvres lui a permis d’apaiser la douleur de la disparition de notre fils », raconte Salwa Smaoui, l’épouse de Nabil Karoui. Comme un « brise-glace » Mais M. Karoui ne se réduit pas à un Abbé Pierre à la mode tunisienne. Il nourrit vite d’autres ambitions, confortées par la popularité croissante que lui valent ses campagnes de distribution de dons outrageusement mises en scène. « La Tunisie aujourd’hui, c’est le Titanic, dira-t-il plus tard à Jeune Afrique. Les ponts inférieurs ont été touchés et, en haut, on danse encore. » En ce début 2019, les choses deviennent claires. Karoui lance un défi frontal au « système » en sortant des clous. Le flair de Karoui, encore. Il puise dans le gisement de désespérance alimenté par les attentes socio-économiques trahies de la révolution et joue subtilement sur les émotions religieuses de ses auditoires à force de références au « Dieu miséricordieux ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi Présidentielle en Tunisie : dans un quartier populaire de Tunis, la tentation du vote « outsider » A la tête du gouvernement, M. Chahed qui, lui aussi, nourrit les plus hautes ambitions, comprend le danger. Le dossier d’I-Watch sur l’« évasion fiscale », en souffrance depuis 2016, est opportunément exhumé pour motiver une incarcération fin août. « Traité comme Pablo Escobar ! », fulmine son épouse Salwa Samoui. Son arrestation ne semble pourtant pas briser sa popularité, bien au contraire. Scénario catastrophe pour ses adversaires [de Karoui] dans le camp de Chahed : quoi qu’ils fassent – laisser-faire ou obstruction –, Nabil Karoui est lancé comme « un brise-glace », selon le mot d’un analyste, écartant tous les obstacles sur son passage. Mais les questions éthiques que pose son parcours sont encore loin d’être soldées.
Le magnat de l’audiovisuel, donné deuxième du premier tour de scrutin par les résultats préliminaires officiels, a glissé du petit écran à la sphère politique.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/16/nabil-karoui-le-rastignac-tunisien_5511034_3212.html
mlsum-fr-1965
« Pop & psy. Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques », de Jean-Victor Blanc (Plon, 246 pages, 18 euros). Le livre. Et si les troubles psychiques des héros de fiction et des personnalités étaient un formidable outil pour mieux comprendre et déstigmatiser les maladies mentales ? C’est le credo d’un jeune psychiatre, Jean-Victor Blanc, qui en fait une démonstration convaincante dans son livre Pop & psy. Pour qui « psy » au cinéma rimerait encore principalement avec Vol au-dessus d’un nid de coucou (film culte de Milos Forman, avec Jack Nicholson, sorti en 1975), ce manuel constitue une salutaire mise à jour. Et son intérêt va bien au-delà. Les révélations de stars du cinéma ou de la chanson sur leurs souffrances psychiques peuvent aider à changer le regard des patients et de la société Passionné et bon connaisseur de la pop culture autant que de la psychiatrie, le docteur Blanc passe en revue les principales pathologies (dépressions, troubles obsessionnels compulsifs, addictions, schizophrénie…), mêlant adroitement références scientifiques et artistiques, mais aussi récits issus de son expérience professionnelle, notamment auprès de la génération Y (les millennials). A l’aide de nombreux exemples, il passe au crible les représentations plus ou moins réussies des maladies mentales et de leurs thérapies à l’écran, une façon concrète et efficace de lutter contre les idées reçues. Parallèlement, il explique comment les révélations de stars du cinéma ou de la chanson sur leurs souffrances psychiques peuvent aider à changer le regard des patients et de la société en général sur ces maux encore souvent tabous, tout comme l’actrice Angelina Jolie l’a fait pour les cancers familiaux du sein et de l’ovaire. Autant d’acuité qu’un article médical Pour illustrer les symptômes de la dépression, Jean-Victor Blanc se réfère ainsi aux critères du DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux), mais aussi au personnage de Justine dans le film Melancholia de Lars von Trier (2011), incarné par Kirsten Dunst, ainsi qu’aux propos de Michelle Williams, ex-chanteuse du groupe Destiny’s Child : « Même si tu ne parviens qu’à sortir du lit, à te laver les dents et à prendre une douche… FAIS-LE. Pour les personnes atteintes de dépression, c’est déjà un pas ENORME ! », avait-elle déclaré en 2018, éclairant avec autant d’acuité qu’un article médical la torpeur dans laquelle la dépression peut plonger une personne.
Pour expliquer des troubles psychiques et changer leur image, le psychiatre Jean-Victor Blanc décortique des séries et des films, ainsi que des expériences vécues par des stars du cinéma ou de la chanson.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/10/29/la-psy-au-prisme-de-la-pop_6017282_1650684.html
mlsum-fr-1966
Jeremy Renner dans une scène du film « Avengers : Endgame ». AP Nouvel exploit pour les superhéros d’Avengers : Endgame : ils ont ravi dimanche 22 juillet le titre du film ayant rapporté les plus importantes recettes de l’histoire du cinéma aux créatures fantastiques de James Cameron dans Avatar. Le 22e long-métrage de l’univers cinématographique Marvel a ainsi engrangé plus de 2,79 milliards de dollars (2,49 milliards d’euros) mondialement depuis sa sortie en avril, a annoncé le groupe Disney. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Avec “Avengers”, Hollywood confirme la domination mondiale de l’Amérique » Le blockbuster, qui a coûté environ 500 millions de dollars (446 millions d’euros) – production et marketing compris –, pourrait rapporter encore davantage, puisqu’il reste projeté sur des centaines d’écrans aux Etats-Unis. Ses réalisateurs, les frères Joe et Anthony Russo, avaient confié vendredi que ravir le record détenu depuis dix ans par James Cameron (2,789 milliards de dollars de recettes depuis sa sortie en 2009) serait « palpitant ». « James Cameron a toujours été une idole pour nous, il a nourri notre passion pour faire du cinéma depuis le début et être aussi proches d’un de ses grands films est vraiment spécial », avait déclaré Anthony Russo lors du festival Comic-Con à San Diego (Californie), grand rendez-vous de la pop culture. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Netflix, un premier revers de mauvais augure « Si vous corrigez l’inflation, James Cameron détient encore le titre et il pourra en obtenir d’autres dès qu’il sortira un nouveau film », avait pour sa part souligné le président des studios Marvel, Kevin Feige, avant de fanfaronner : « En attendant, “Avengers : Endgame” est le plus grand film de tous les temps ! » Les deux films sont désormais au catalogue du groupe Disney, qui a racheté la Century Fox en mars. La nouvelle version du « Roi Lion » déjà rentable Le quatrième et dernier volet des aventures d’Iron Man, Hulk, Thor et compagnie, truffé de combats spectaculaires, d’effets spéciaux, d’humour et de larmes, avait fait un démarrage en trombe dans le monde entier et notamment en Chine, où son succès ne s’est pas démenti. Les Avengers, incarnés par Robert Downey Jr., Chris Evans, Mark Ruffalo, Chris Hemsworth, Scarlett Johansson ou encore Bradley Cooper, avaient enregistré un premier record en devenant le premier film de l’histoire à dépasser le cap symbolique du milliard de dollars en l’espace de cinq jours. Autre bonne nouvelle pour Disney, sa nouvelle version du Roi Lion, en 3D, a rapporté 433 millions de dollars de recettes dans le monde pour son premier week-end d’exploitation. Ce résultat, qui surpasse son budget de 250 millions de dollars, le place en « neuvième position des films ayant effectué les meilleurs débuts de l’histoire du cinéma », souligne la compagnie.
Le blockbuster de Marvel a engrangé plus de 2,79 milliards de dollars depuis sa sortie mondiale en avril.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/07/22/cinema-avengers-endgame-bat-le-record-de-recettes-d-avatar_5491906_3246.html
mlsum-fr-1967
Le premier ministre britannique, Boris Johnson, le 26 août pendant le G7 à Biarritz. DYLAN MARTINEZ / REUTERS Le gouvernement britannique va suspendre le Parlement la deuxième semaine de septembre et jusqu’au 14 octobre, soit deux semaines avant la date prévue du Brexit, a annoncé, mercredi 28 août, le premier ministre, Boris Johnson, rendant difficile pour les députés de s’opposer à une sortie sans accord de l’Union européenne (UE). La livre sterling a chuté de – 0,6 % face à l’euro et au dollar à la suite de cette information, qui renforce l’hypothèse d’un Brexit dur. C’est un « scandale constitutionnel », a jugé le président de la chambre basse du Parlement, John Bercow, pour qui il est « absolument évident que l’objectif de la suspension est maintenant d’empêcher le Parlement de débattre du Brexit et de faire son devoir de définir une trajectoire pour le pays ». La rentrée parlementaire, qui s’annonce houleuse, est prévue mardi. Le premier ministre a annoncé avoir écrit à la reine Elizabeth II pour lui demander de suspendre le Parlement la semaine suivante, après les débats du 9 septembre et jusqu’au 14 octobre, ce qu’elle a approuvé. La session parlementaire reprendrait alors avec le traditionnel discours de la reine, dans lequel elle expose le programme du gouvernement. Boris Johnson’s letter to MPs conforming prorogation of Parliament https://t.co/OvtZ7cIwOA — jessicaelgot (@Jessica Elgot) « Je pense qu’il est essentiel que le Parlement siège avant le Conseil européen [prévu le 17 et 18 octobre prochain], et si, comme je l’espère, un accord avec l’UE est imminent, le Parlement aura la possibilité d’adopter la loi sur l’accord de retrait nécessaire pour la ratification avant le 31 octobre », a expliqué le chef du gouvernement dans un communiqué. « Les semaines précédant le Conseil européen sont vitales pour mes négociations avec l’UE », a-t-il souligné, ajoutant : « En montrant unité et détermination, nous avons une chance de décrocher un nouvel accord qui puisse être adopté par le Parlement. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brexit : Boris Johnson prépare l’UE et le Royaume-Uni à un « no deal » Réactions outragées Le précédent accord de sortie de l’UE conclu avec le gouvernement de Theresa May après plus de deux ans de négociations acharnées avait été rejeté à trois reprises par les députés. Ces derniers n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la forme que doit prendre le Brexit, voté en juin 2016 par 52 % des Britanniques. Si le Parlement britannique est traditionnellement suspendu plusieurs semaines en septembre en raison des conférences annuelles des partis politiques, l’extension de cette suspension jusqu’au 14 octobre – douze jours après la fin de la dernière conférence, celle du Parti conservateur –, a provoqué des réactions outragées de l’opposition, qui a dénoncé une manœuvre « antidémocratique ». « C’est un scandale et une menace à notre démocratie », a réagi Jeremy Corbyn, le chef du Labour, le principal parti d’opposition. « A moins que les députés ne s’unissent pour l’en empêcher la semaine prochaine, aujourd’hui entrera dans l’histoire comme une sombre journée pour la démocratie britannique », a aussi réagi sur Twitter la première ministre écossaise et chef des indépendantistes écossais, Nicola Sturgeon. Cette annonce a été critiquée jusque dans les rangs conservateurs, l’ancien ministre des finances Philip Hammond, opposé au scénario d’une sortie sans accord de l’UE, dénonçant un « scandale constitutionnel ». Mardi soir, plusieurs centaines de personnes ont manifesté contre la suspension, devant le Parlement, puis Downing Street, où est installé le premier ministre. En quelques heures, une pétition contre la décision de Boris Johnson, déposée sur le site du Parlement, a recueilli plus d’un million de signatures. Des manifestants se sont réunis devant le 10 Downing Street à Londres, le 28 août 2019, pour dénoncer la décision de Boris Johnson de suspendre le Parlement cinq semaines. Matt Dunham / AP Le Royaume-Uni divisé Boris Johnson a défendu sa décision en affirmant sur la chaîne de télévision Sky News que le calendrier fixé « laissera amplement le temps aux députés de débattre de l’UE et du Brexit ». Mais pour la chef du parti libéral démocrate, Jo Swinson, Boris Johnson a fait preuve de « lâcheté ». « Il sait que les gens ne choisiraient pas le no deal et que les représentants élus ne le permettraient pas. Il tente d’étouffer leurs voix », a-t-elle déclaré dans un communiqué. Mardi, les chefs de file des partis d’opposition s’étaient réunis pour convenir d’une stratégie commune afin d’éviter un no deal en votant une loi dans ce sens. Jeremy Corbyn envisage même une motion de défiance contre le gouvernement. Une proposition à laquelle Donald Trump a réagi sur les réseaux sociaux : « Ça va être très compliqué pour Jeremy Corbyn (…) d’obtenir un vote de défiance (…) d’autant plus que Boris est exactement ce que le Royaume-Uni cherchait. » « Je pense que ce que le président américain veut dire, c’est que Boris Johnson est exactement ce que lui recherchait, un premier ministre docile qui remettra les services publics britanniques aux mains des entreprises américaines », a rétorqué Jeremy Corbyn. Boris Johnson veut à tout prix quitter l’UE, avec ou sans accord de divorce, une position qui divise profondément le Royaume-Uni, jusque dans son camp conservateur, dont une partie souhaite le maintien de liens étroits avec l’UE. Une césure brutale fait craindre des pénuries alimentaires, de carburant et de médicaments, ainsi que le rétablissement de droits de douane. Londres et l’UE s’opposent sur le sort de la future frontière irlandaise, qui séparera le Royaume-Uni du marché unique européen, tout en se disant prêts à en discuter. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brexit : à Londres, la bataille du « no deal » a commencé
L’opposition britannique dénonce une manœuvre du premier ministre pour empêcher les députés de s’opposer à un Brexit sans accord, prévu le 31 octobre.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/28/brexit-boris-johnson-va-suspendre-le-parlement-a-la-rentree-limitant-les-debats-sur-une-sortie-sans-accord_5503753_3210.html
mlsum-fr-1968
On entend régulièrement parler de MaaS, pour Mobility as a Service. Que recouvre vraiment cette expression et en quoi rejoint-elle le principe de mobilité intelligente ? Anne de Bagneux – Quel que soit le jargon employé, une mobilité intelligente c’est avant tout une solution capable de répondre aux attentes des usagers. Cette promesse, on y répond aujourd’hui grâce au digital, en développant des services capables d’intégrer les différents modes de transport. Le MaaS, c’est donc pour nous une plateforme digitale qui va donner accès à une mobilité simplifiée et personnalisée pour tous les habitants d’un territoire donné. À Mulhouse, le Compte Mobilité permet par exemple d’utiliser au travers d’une seule application mobile l’ensemble des transports publics de la ville, les vélos en libre-service, l’autopartage et le stationnement. On retrouve bien sûr la possibilité de créer un itinéraire mêlant les différentes solutions disponibles, mais on accède surtout à une tarification intégrée, ce qui est une première. L’usager reçoit une facture mensuelle, qui récapitule l’ensemble des services consommés au cours du mois. L’ajout de cette partie paiement permet vraiment la simplification de la mobilité au quotidien. Le digital ne fait cependant pas tout. Pour que le MaaS tienne ses promesses et soit un facteur de changement, le prérequis est d’avoir des solutions de transport qui fonctionnent, avec une intégration intelligente des différents usages, dont la marche à pied. Quand les conditions sont réunies, on constate une augmentation très nette du recours aux mobilités douces et aux transports en commun. Vous évoquez le développement de solutions de mobilité personnalisées ? A. de B. – Nous construisons notre stratégie autour de la vision d’une mobilité personnalisée, autonome, connectée et électrique, ce qui nous amène à développer des solutions de transport à la demande. On passe ainsi du paradigme du bus qu’on attend au bus que l’on appelle quand on en a besoin. Le Havre a par exemple lancé fin 2018 un dispositif de ce type pour améliorer la desserte dans la zone portuaire, extrêmement étendue. Les quatre lignes fixes de bus ont été remplacées par des navettes flexibles, qui sont programmées en fonction de la destination et de l’heure de passage demandées par les usagers. La donnée joue donc un rôle crucial dans le développement et la gestion des nouvelles solutions de mobilité ? A. de B. – La donnée est un sujet central, qui fait d’ailleurs l’objet de discussions au niveau de la loi d’orientation des mobilités. L’idée est d’ouvrir l’accès aux données de tous ceux qui proposent des services de mobilité pour que les collectivités puissent en tirer parti, mais cette ouverture exige une gouvernance précise. En attendant, la mise en place de plateformes de MaaS nous offre une opportunité de mieux connaître nos clients, tout en respectant bien sûr l’ensemble des règlements liés à la protection de la vie privée. L’analyse scientifique des données liées à la billettique ou à la fréquentation permet de mieux comprendre comment les usagers se déplacent. Ces éléments servent ensuite à adapter les réseaux pour renforcer le recours aux transports en commun, réduire la congestion du trafic ou favoriser la mise en œuvre de solutions décarbonées. Le MaaS constitue à ce niveau un formidable levier de développement à la fois économique, environnemental et social pour les collectivités... pour peu que les données soient bien mises au service du territoire. En tant qu’opérateur de MaaS au service des collectivités, nous militons donc pour qu’elles gardent la main sur le pilotage de la gouvernance associée. Dans quelle mesure les solutions de mobilité intégrées ont-elles vocation à s’ouvrir à d’autres aspects de la vie quotidienne ? A. de B. – On se déplace en général pour faire quelque chose de précis. Nous rencontrons donc des collectivités qui réfléchissent au MaaS et à la façon d’y intégrer les services qu’elles proposent sur leur territoire. Il peut s’agir de services publics, bien sûr, mais pas seulement. Demain, on pourrait par exemple tout à fait avoir un compte qui permettrait de payer son entrée au cinéma ou à la piscine, avec un itinéraire et une facturation qui combinent à la fois l’activité et les transports utilisés pour s’y rendre. C’est encore très prospectif à ce stade, mais en tant qu’intégrateur de services, c’est une porte que nous devons bien sûr laisser ouverte. Ce prolongement du MaaS rejoint les enjeux auxquels sont confrontés tous les élus sur leur ville ou leur territoire. Qu’il s’agisse de revitaliser les centres-villes, favoriser le développement économique ou mieux inclure les populations isolées, la mobilité doit permettre de mieux connecter les usagers aux territoires. Quelle place accorder au véhicule autonome dans cette dynamique ? A. de B. – Le sujet génère beaucoup de discussion et d’interrogations, mais il est certain que le véhicule autonome aura son rôle à jouer. Ma conviction, c’est que son développement se fera d’abord par le biais de services partagés gérés par les territoires, bien avant l’arrivée des voitures individuelles autonomes. Ces véhicules partagés pourront circuler sur voie ouverte, mais dans un premier temps je les vois surtout se développer sur des voies dédiées, à l’image des tests déjà menés à Rouen et depuis peu à Saclay. Nous travaillons sur ces sujets dans une logique de partenariat avec des acteurs comme Renault, le constructeur de navettes autonomes électriques Lohr, ou Torc, qui conçoit des logiciels de conduite. De notre côté, nous développons notamment les systèmes dédiés au pilotage des flottes, ainsi que les interfaces avec les utilisateurs.
L’avènement de la mobilité intelligente passe notamment par l’agrégation progressive des différentes solutions accessibles sur un territoire donné pour offrir à l’utilisateur une expérience simplifiée et unifiée. C’est le concept de Mobility as a Service (MaaS), porté notamment par les grands opérateurs de transport public. Anne de Bagneux, directrice de la Stratégie et de la Transformation du Groupe Transdev, revient sur ses enjeux et ses perspectives.
https://www.lemonde.fr/les-cles-de-demain/article/2019/06/21/la-mobilite-doit-permettre-de-mieux-connecter-les-usagers-aux-territoires_5479649_4758288.html
mlsum-fr-1969
Une semaine et demie après la découverte du corps de Sophie Le Tan dans une forêt entre Rosheim et Grendelbruch (Bas-Rhin), la famille de la jeune femme a pris pour la première fois la parole, samedi 2 novembre. « Malgré le soulagement que cette découverte nous apporte, nous restons sous le choc, a déclaré Laura, la cousine de la victime. Penser à ce qu’elle a vécu nous déchire le cœur. » Elle a évoqué le principal suspect, Jean-Luc Reiser, qui assure être innocent depuis le début de l’enquête : « Nous voudrions que le coupable assume ses actes et paie pour son crime. Qu’il arrête de nier les faits malgré toutes les preuves accablantes. Ce monstre doit être enfermé à vie pour qu’il n’y ait plus jamais de victime innocente. » La famille a également exprimé son incompréhension vis-à-vis du processus judiciaire. « Pendant que des familles souffrent, lui est nourri et logé. Où est la justice ? », s’est ainsi interrogée Laura. Dimanche matin, une cérémonie bouddhiste sera organisée à la pagode vietnamienne Phô Hiên, à Strasbourg, avec la famille de la victime. Quelque 400 personnes, proches ou anonymes, sont attendues ensuite pour rendre hommage à Sophie Le Tan. Le matin de sa disparition, le 7 septembre 2018, le jour de ses 20 ans, Sophie Le Tan s’était rendue à Schiltigheim (Bas-Rhin), commune voisine de Strasbourg, pour visiter un appartement à louer. Elle s’apprêtait alors à faire sa rentrée universitaire en troisième année de licence d’économie-gestion et devait fêter son anniversaire en famille le soir. Un suspect déjà condamné pour viols en 2001 L’unique suspect, qui avait posté l’annonce immobilière avant la visite de l’étudiante, a été arrêté quelques jours plus tard. Il s’agit de Jean-Marc Reiser, un homme de 59 ans, mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration dix jours après la disparition de la jeune fille. Cet homme, condamné pour deux viols en 2001 et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition d’une femme dans les années 1980, est suspecté d’avoir assassiné Sophie Le Tan, notamment sur la base de traces de sang de l’étudiante retrouvées à son domicile. Le suspect, qui assure être innocent, a affirmé qu’il aurait soigné la jeune femme, blessée à la main, avant qu’elle ne quitte son domicile. Quelques jours après la disparition de l’étudiante, le téléphone de Jean-Marc Reiser avait borné dans la forêt où le corps a été retrouvé. Fils de forestier, le suspect connaissait bien ce massif pour s’y être promené régulièrement depuis son enfance. Dans les premiers mois de l’enquête, les enquêteurs avaient ratissé sans succès trois secteurs de cette forêt avec le concours de militaires.
L’étudiante de 20 ans avait disparu il y a plus d’un an, alors qu’elle s’était rendue à Schiltigheim (Bas-Rhin) pour visiter l’appartement que le principal suspect avait mis en location.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/02/ou-est-la-justice-demande-la-famille-de-sophie-le-tan_6017822_3224.html
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La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au Parlement de Strasbourg, le 19 septembre. JEAN-FRANÇOIS BADIAS / AP Tribune. Entre les frasques tragicomiques du président américain et les échos d’une saga du Brexit aussi burlesque qu’inquiétante, nous est parvenu l’organigramme de la nouvelle Commission européenne établie sous votre égide de présidente. On nous dit, Madame von der Leyen, que vous avez pris soin de choisir précieusement les dénominations de chaque commissariat, en faisant preuve parfois d’audace, ainsi pour l’« économie au service des gens ». Vous connaissez donc le poids des mots. Nous sommes dès lors d’autant plus indignés de voir l’ancien nom de commissaire pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté devenir celui « pour la protection de notre mode de vie européen ». Dans cet intitulé, chaque mot ou presque dit quelque chose que nous, lauréats du Prix du livre européen, remis au Parlement européen depuis sa création, en 2007, romanciers et essayistes attachés aussi profondément que lucidement à l’idée européenne, ne pouvons que réprouver. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Il y a une façon évidente d’évoquer un mode de vie européen, sans éluder la question migratoire, c’est de mettre en avant la culture » Parler de « protection » appelle dès l’abord à la défensive, comme s’il fallait, dans une Europe transformée en forteresse, nous défendre contre une invasion extérieure. Vous ne faites là, Madame, que la courte échelle aux individus qui font commerce de ce fantasme et aux mouvements qui prospèrent sur la peur des peuples. Peur de qui ? Pour protéger quoi ? Un esprit ? Une âme, pour autant qu’on puisse en définir les contours européens ? Non, même pas : vous entendez garantir « notre mode de vie européen ». Nous voulons, Mme la Présidente, parler, nous, de culture On est troublé en pensant au terme « notre », qui s’érige face à un « leur » indistinct et étranger. On frémit en lisant celui de « vie », quand, chaque jour et chaque nuit, en Méditerranée et aux frontières de l’Europe, meurent des femmes et des hommes abandonnés à leur sort et à notre incurie. Et on est heurté en voyant s’afficher, comme en étendard ou sur un placard publicitaire, les mots « mode de vie » ou « way of life » ! Pourquoi pas « notre confort de vie » ? Nous voulons, Madame la Présidente, parler, nous, de culture, la culture qui fait partie des attributions du même commissaire Margaritis Schinas, aux côtés du sport, de la sécurité et de la migration. Nous voulons parler, nous, d’ouverture, de dialogue et d’échange. D’humanisme, cet humanisme qui, en dépit des horreurs dont l’Europe a été coupable à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières, a imprégné sa pensée au cours des siècles. Nous voulons nous projeter vers l’extérieur et l’avenir et non nous replier, frileux, à l’intérieur de nos frontières et sur un passé que l’on mythifie à force de craindre sa disparition.
Un collectif d’écrivains et d’essayistes, parmi lesquels Erri De Luca, Philippe Sands ou Roberto Saviano, s’indigne dans une tribune au « Monde » de la dénomination d’un commissariat « pour la protection de notre mode vie européen » qui distille, selon eux, l’image d’une « Europe forteresse » et, avec elle, l’idée de peur.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/30/madame-la-presidente-von-der-leyen-les-mots-font-l-histoire_6013543_3232.html
mlsum-fr-1971
La vulnérabilité des hommes afro-américains face à la police est désormais chiffrée. Selon une étude de l’Académie nationale des sciences des Etats-Unis publiée vendredi 16 août analysant les décès impliquant des agents de la force publique, environ un Noir sur mille peut s’attendre à mourir aux mains de la police aux Etats-Unis. Cela rend ce groupe 2,5 fois plus susceptible que les hommes et les garçons blancs de mourir lors d’une rencontre avec des policiers. L’étude démontre également que les hommes et les garçons latinos, les femmes et les filles noires et les hommes, les femmes et les enfants amérindiens sont également tués par la police à des taux plus élevés que leurs pairs blancs. Mais la vulnérabilité des hommes noirs est particulièrement frappante. Dans le Los Angeles Times, qui rapporte l’étude, un sociologue de l’université de Rutgers précise que ce chiffre rend les Noirs « plus susceptibles d’être tués par la police que de gagner à un jeu à gratter ». Article réservé à nos abonnés Lire aussi Un an après Ferguson, l’Amérique noire sur le qui-vive Le risque 20 fois moins élevé pour les femmes Pour tous les jeunes hommes, quelle que soit leur couleur, la violence policière était aussi l’une des principales causes de décès entre 2013 et 2018. Pour les hommes et les garçons latinos, le risque est jusqu’à 1,4 fois plus élevé que pour les Blancs. Pour les hommes amérindiens, le risque est de 1,2 à 1,7 fois plus élevé. Dans l’ensemble, le risque que les femmes soient tuées par la police est environ 20 fois moins élevé que celui des hommes. Malgré tout, il existe des différences selon l’origine ethnique et la race de ces femmes. Les chercheurs ont découvert que les femmes noires ont environ 1,4 fois plus de chances d’être tuées par la police que les femmes blanches. Les Amérindiennes ont entre 1,1 et 2,1 fois plus de chances d’être tuées que leurs homologues blanches. A l’inverse, parmi les Asiatiques et les personnes originaires du Pacifique, les femmes (et les hommes) sont deux fois moins susceptibles que leurs homologues blancs d’être tués par la police. Et les femmes latinos sont entre 12 % et 23 % moins susceptibles que les femmes blanches d’y être confrontées. Lire aussi Ferguson ou le malaise des Noirs américains La santé mentale en jeu Une autre étude publiée l’année dernière par la revue médicale The Lancet avait révélé que les assassinats par la police d’hommes noirs non armés étaient associés à une augmentation des problèmes de santé mentale tels que la dépression et les désordres émotionnels des Noirs vivant dans l’Etat où les meurtres avaient eu lieu. Le début de la vingtaine est une période particulièrement dangereuse pour les jeunes hommes. Au cours de la période à l’étude, le recours à la force par la police a été à l’origine de 1,6 % de tous les décès d’hommes noirs âgés de 20 à 24 ans.
Les Afro-américains ont plus de chances de mourir lors d’un contact avec les forces de l’ordre que de gagner aux jeux à gratter, selon l’un des auteurs de l’étude.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/18/etats-unis-un-noir-sur-mille-peut-s-attendre-a-etre-tue-par-un-policier_5500386_3210.html
mlsum-fr-1972
Les vitrines saccagées de l’agence de presse chinoise Xinhua, le 2 novembre à Hongkong. KIN CHEUNG / AP Les parapluies s’ouvrent pour faire paravent, des formes noires s’accroupissent et attaquent les trottoirs au burin. Pendant que des milliers de manifestants défilent, les frontliners, ceux du front, casqués, une cagoule enfoncée jusqu’aux yeux et un masque à gaz en bandoulière, les tibias et avant-bras couverts de protections, poussent une brouette de briques de l’autre côté du carrefour et en déversent le contenu sur le bitume. Le but ? Entraver la progression des camions de police quand ceux-ci décideront de « charger ». Dans les manifestations à Hongkong, comme lors d’un récent week-end d’octobre sur la péninsule de Kowloon, les « logisticiens » préparent les évacuations, les habits de rechange ou montent des barricades. Les « éteigneurs » neutralisent les grenades lacrymogènes. Des combattants attaquent à distance les forces de l’ordre avec des projectiles et des lance-pierres, tandis que les « braves » occupent le terrain jusqu’au dernier moment. Et, enfin, les « magiciens du feu » lancent des cocktails Molotov pour protéger la fuite des autres. « Oui, on viole les lois. Mais regardez comment la police se comporte » Ils fonctionnent en petits groupes, communiquent par Telegram ou talkie-walkie – et se voient en justiciers des abus de la police, d’un gouvernement vu comme inféodé à la Chine, et de ceux qui agiraient au nom de celle-ci, comme les triades, accusées de plusieurs attaques contre des manifestants ou des figures du mouvement. « Oui, on viole les lois. Mais regardez comment la police se comporte. Quand ils arrêtent quelqu’un, ils le frappent. Leur violence est à un autre niveau », explique « Rain », un jeune d’une vingtaine d’années, qui surveille le démontage de barrières devant le nouvel opéra chinois, construit dans l’ouest de Kowloon. Des protestataires érigent des barricades pour bloquer la route, près de la station de Kowloon, le 20 octobre. MARK SCHIEFELBEIN / AP Ils sont la fraction la plus médiatisée d’un mouvement de protestation qui continue de prendre toutes sortes de formes : des rassemblements pacifiques se tiennent plusieurs fois par semaine dans Hongkong, parallèlement à des affrontements dans la rue, alors que les autorisations de manifester sont désormais le plus souvent rejetées et qu’une loi d’urgence, proclamée le 4 octobre, interdit le port de masque. Malgré les gaz lacrymogènes, les Hongkongais montrent qu’ils sont prêts à « résister » dès qu’ils en ont l’occasion : lors d’Halloween, le 31 octobre, puis à travers les multiples rassemblements du week-end, dont plusieurs massifs et pacifiques, avec pour mot d’ordre « Hongkongers resist ! » (Hongkongais, résistez !).
Alors que les anti-Pékin restent soudés, les fractures entre les deux camps atteignent les entreprises et déchirent les familles.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/04/a-hongkong-le-mouvement-de-protestation-s-installe-dans-la-duree_6017991_3210.html
mlsum-fr-1973
La compositrice Augusta Holmès en 1908. Project Gutenberg ebook of Woman's Work in Music by Arthur Elson Lorsque, en 1903, Augusta Holmès meurt subitement à l’âge de 56 ans, Claude Debussy salue la compositrice dans un édifiant raccourci. Voici une femme qui, ayant « tout ce qu’il faut pour être heureuse », préféra faire de la musique « malgré ce que cela représente de sûrs déboires et d’indicibles tristesses ». Avec, au bout du compte, « d’innombrables mélodies qui témoignent d’une belle sensualité et d’une musicalité intense ». Ces mélodies sont si peu données de nos jours que la soprano Aurélie Loilier ignorait jusqu’au nom de leur auteure quand, en 2015, elle fut invitée à en interpréter deux lors d’un concert. La première, Barcarolle, lui plut tellement que la jeune femme décida de se documenter. Plusieurs séances de recherche à la Bibliothèque nationale de France suffirent à la rallier à la cause d’Augusta Holmès. « Non pas parce qu’il s’agit d’une femme, tient à préciser aujourd’hui la chanteuse, mais parce que sa musique est originale. » Elle en a tiré la matière d’un spectacle, créé en février, puis d’un CD constitué d’inédits, qui vient de paraître sous le label Maguelone. A l’âge de 20 ans, elle publie sous le pseudonyme masculin d’Hermann Zenta ses premières mélodies Intitulé L’Indomptable, l’album rend aussi bien compte de la production non conventionnelle de la créatrice que de sa place particulière dans une époque dominée par les hommes. Une spécificité soulignée en 1876 par Octave Mirbeau. « On sait que vous possédez, à un âge où les femmes d’ordinaire s’occupent exclusivement de rubans, de chiffons et de fanfioles de toutes sortes, une science musicale que plus d’un musicien contemporain pourrait vous envier », avait lancé l’écrivain à la compositrice comme un compliment à double tranchant. Augusta Holmès va alors sur ses 30 ans. Née à Paris, le 16 décembre 1847, dans une famille anglaise, elle vient de prendre la nationalité française et a francisé son nom d’« Holmes » en « Holmès ». Son enfance s’est déroulée à Versailles où elle a fait très vite impression dans les salons, tant par sa voix de contralto que par sa beauté. Eduquée par son père, un ancien officier de cavalerie féru de poésie (Alfred de Vigny fut le parrain d’Augusta), la jeune fille a aussi pris des cours de piano, de chant, d’harmonie et d’instrumentation pour laisser libre cours à sa vocation : composer. A l’âge de 20 ans, elle publie sous le pseudonyme masculin d’Hermann Zenta ses premières mélodies, dont Invocation qui clôt le programme enregistré par Aurélie Loilier. Elle en chante quelques-unes à Richard Wagner, en 1869, et fait, en 1876, le voyage pour Bayreuth afin d’assister à l’inauguration du théâtre conçu par le compositeur qu’elle admire sans le copier.
Un enregistrement de ses mélodies, interprétées par la soprano Aurélie Loilier, invite à redécouvrir la musicienne, en son temps admirée par ses pairs.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/25/musique-classique-le-retour-en-grace-d-augusta-holmes-injustement-oubliee_6016946_3246.html
mlsum-fr-1974
L'église de Metekhi et la forteresse de Narikala. JULIEN PEBREL / MYOP De vieilles rues pavées, d’anciennes fabriques devenues hôtels branchés ou concept stores, des bâtiments soviétiques qui voisinent avec une architecture futuriste : telle est Tbilissi, la capitale de la Géorgie, ville idéale pour une escapade aussi contrastée qu’inattendue entre Occident, Orient et Russie. Jour 1 9 h 30 Belle citadelle Le téléphérique pour rejoindre la forteresse de Narikala. VANO SHLAMOV / AFP Tbilissi se découvre d’abord vue du ciel. Depuis la vieille ville, pour rejoindre la forteresse de Narikala, on grimpe à bord d’un téléphérique. Située sur une falaise du mont Sololaki, la citadelle date du IVe siècle. Chaque invasion – arabe, mongole, perse, ottomane ou russe – lui a apporté ou ôté un élément, c’est selon. De là-haut, le panorama est splendide, qui s’étend sur les deux rives de la Koura, le plus grand fleuve transcaucasien. De la forteresse, on prend un sentier d’environ 500 mètres, qui mène au sommet de Sololaki à la statue de Kartlis Deda, la mère du peuple géorgien. En aluminium, haute de 20 mètres, elle fut érigée en 1958 pour fêter les 1 500 ans de Tbilissi. D’inspiration toute soviétique, elle tient dans une main un bol de vin pour les amis, et dans l’autre un glaive pour les ennemis. 11 heures Bains sulfureux Redescendons à pied jusqu’à la vieille ville, à travers les figuiers, les poiriers, en passant devant le très beau jardin botanique (1,30 euro l’entrée) et la mosquée Jumah, la dernière de Tbilissi. Elle a une histoire peu commune : construite vers 1720 par les Ottomans (sunnites), elle est détruite par les Iraniens (chiites) en 1740. Sa reconstruction est due à un architecte italien, au XIXe siècle. elle sera ensuite à nouveau détruite et rebâtie. La descente se poursuit, à travers des ruelles pentues bordées de vieilles maisons de bois aux balcons ouvragés, vers Abanotubani, le quartier des bains. Impossible de le manquer : des dômes de pierre claire émergent du sol, comme des coupoles astronomiques ! Il y aurait eu jusqu’à soixante-cinq bains sulfureux à Tbilissi, il en subsiste une petite douzaine. Le regard est attiré par la façade bleue des bains Orbeliani, aux airs de mosquée perse. En entrant, l’odeur d’œuf pourri propre au soufre nous saisit. Pour profiter de ses bienfaits, la réservation est fortement conseillée. On en profitera pour déjeuner juste à côté, au Marani ; depuis une superbe terrasse avec vue sur la vieille ville, les bains et la citadelle, on déguste des spécialités géorgiennes comme les khinkalis, de gros raviolis fourrés à la viande, aux champignons ou au fromage, ou le khatchapouri, sorte de pizza au fromage. 14 h 30 Brique rouge et fresques bleues La ville, dans un pays à majorité orthodoxe, reste un carrefour des religions. A quelques pas du Marani, on tombe sur la cathédrale arménienne Saint-Georges, aux fresques magnifiques. Le bâtiment de brique rouge côtoie presque la grande synagogue. Située à l’angle de la rue de Jérusalem, le haut bâtiment surmonté d’un chandelier à sept branches est imposant. L’intérieur est décoré de belles fresques or et bleu. Il n’y aurait plus qu’une communauté d’environ dix mille juifs en Géorgie qui en a compté vingt fois plus. Notre chemin se poursuit jusqu’à la cathédrale orthodoxe de Sion. Moins visitée que celle de la Trinité (la Saméba), elle abrite les reliques de la croix de sainte Nino, un des trésors les plus précieux de la chrétienté géorgienne. 16 h 30 A plein tube Le pont de la Paix. CALLE MONTES / PHOTONONSTOP Quittons la rive droite en traversant le pont de la Paix pour changer d’époque. L’ancien président géorgien, jusqu’en 2013, Mikheïl Saakachvili, voulait sa ville nouvelle. Dans un accès de fièvre architecturale, il fit appel à l’architecte italien Massimiliano Fuksas, à qui il confia le Hall des services publics, sorte de bouquet de feuilles recouvrant des immeubles, mais aussi le Rhike Park, un immense complexe théâtral, salle de concerts et d’expositions : une structure tubulaire futuriste faite de verre et d’acier, comme un périscope donnant sur la Koura. 19 heures Clubber à la Fabrika La Fabrika, installée dans une ancienne usine textile, rassemble hôtel, espace de coworking, restaurant et boutiques. GIORGI MAMASAKHLISI Le soir, Tbilissi s’anime. Jeune et créative, la ville a vu se développer tables branchées, magasins de mode et clubbing. La Fabrika en est une parfaite illustration, et l’endroit idéal pour passer la soirée. Dans cette ancienne usine textile de l’ère soviétique, toute de brique rouge, se mêlent hôtel, espace de coworking et restaurants. On flâne dans les boutiques, on passe chez le barbier, avant d’écouter un concert de musique live. Dans la Fabrika. Giorgi Mamasakhlisi Jour 2 9 h 30 Entre la faucille et le marteau Trente ans après la chute du communisme, et un peu plus de dix ans après la dernière guerre qui l’a opposée à Moscou, Tbilissi conserve un intéressant patrimoine soviétique. Après la Fabrika, il suffit de remonter l’avenue Roustaveli pour finir de s’en convaincre : si ce n’étaient les boutiques de luxe qui jalonnent maintenant l’avenue, on pourrait presque se croire à l’époque stalinienne, comme en témoigne l’Opéra ou le Musée national qui mérite une visite pour son très beau trésor de Vani et pour la salle du dernier étage qui retrace la domination russe. Au Dry Bridge Market se côtoient antiquaires, peintres et autres vendeurs de souvenirs de l’ère communiste. Dans ce marché aux puces, les collectionneurs trouveront leur bonheur, entre les médailles, casquettes et ceinturons, portant tous la faucille et le marteau. 13 heures A l’ombre des pins S’il est une autre institution à ne pas manquer, c’est la Maison des écrivains, un fastueux palais Art nouveau. Juste derrière, dans un jardin romantique, on s’installe au charmant Café Littera. A l’ombre de pins centenaires, on déguste les classiques géorgiens revisités par Tekuna Gachechiladze. 15 heures Ainsi font font font Au 13, de la rue Ioane-Chavteli, l’une des plus agréables zones piétonnes de la ville, notre œil s’arrête sur un bâtiment bizarre et coloré, flanqué d’une horloge brinquebalante, comme sortie tout droit d’une œuvre de Lewis Carroll. Voici le théâtre de marionnettes de Rezo Gabriadze, créé en 1981 par le célèbre artiste géorgien, qui s’est déjà produit au Festival d’Avignon et sur de nombreuses scènes européennes. Passez la porte pour découvrir cet univers poétique et mélancolique. 18 h 30 De caves en brocantes Cette escapade s’achève dans un autre endroit « branché », Ghvinis Karkhana, ancienne fabrique de vins qui accueille désormais d’excellents restaurants, une pizzeria, des tacos, une école de cuisine et des boutiques originales comme Ieri, un concept store de créateurs géorgiens, au-dessus de la vinothèque, incontournable. Les caves, quant à elles, ont été transformées en brocante, à l’exception d’une seule encore remplie de bouteilles intactes comme si le temps s’était figé. A l’inverse de Tbilissi, qui, elle, bouillonne au présent. Carnet de route Notre journaliste a organisé son voyage avec le voyagiste Asia. Y aller Au départ de Paris, Asia organise un grand week-end à Tbilissi de 4 nuits, à partir de 807 euros par personne, avec vol direct Air France AR. Guide francophone sur demande. Asia.fr et 01-56-88-66-75. Air France assure depuis le 1er avril un vol direct entre Paris et Tbilissi (4 h 30). Deux vols Air France les mercredis et dimanches et trois vols par Georgian Airways. A partir de 340 euros AR par personne. Airfrance.fr Se loger Le Rooms Hotel et le Stamba Hotel, deux hôtels partageant un même jardin et un même propriétaire, sont idéalement situés : le premier au 7, rue Tamar-Chovelidze, le second au 14, rue Merab-Kostava. Environ 200 euros la nuit. Roomshotels.com et Stambahotel.com Le Sole Palace est un quatre-étoiles abordable, avec une très belle terrasse, bien situé, à dix minutes à pied d’Abanoturi. Environ 100 euros à deux avec le petit déjeuner. 2, rue Iakob-Tsurtaveli. Facebook.com/solepalacetbilisi Déjeuner, dîner Le café Littera, dans le jardin de la Maison des écrivains. Compter environ 20 euros. 13, rue Machabeli. Facebook.com/pg/cafelittera.cheftekuna/menu Le Marani, pour sa terrasse et sa cuisine locale dans le quartier d’Abanotubani, 11, rue Grishashavili. Environ 15 euros par personne. Tél. : +995 322 22 88 77. La Fabrika, ancienne usine textile soviétique devenue auberge de jeunesse, mais aussi restaurant, café, pop-up de designers. 8, rue Ninoshvili. Fabrikatbilisi.com Le Ghvinis Karkhana offre l’embarras du choix entre restaurants, boutiques, bar et club. 1, rue Melikishvili. Ghviniskarkhana.ge/about Se renseigner Office du tourisme de Géorgie : Georgia. travel Le Petit Futé Géorgie, format poche, édition juin 2019, 144 pages. 4,95 euros. Lire aussi 48 heures à Palma Lire aussi 48 heures à Lausanne, la ville aux trois collines
La capitale de la Géorgie qui balance entre souvenirs de l’ère communiste et boutiques de luxe attire de plus en plus de touristes. Echappée déroutante de la forteresse de Narikala jusqu’au futuriste Rhike Park.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/09/06/48-heures-a-tbilissi_5507002_4497319.html
mlsum-fr-1975
Un beau feuillet en vente en avant-première au Salon: Madeleine Renaud (1900-1994) et Jean-Louis Barrault (1910-1994), Simone Valère (1921-2010) et Jean Desailly (1920-2008). Mise en page Sylvie Patte et Tanguy Besset. Tirage : 230000 exemplaires DR/La Poste Le 73e Salon philatélique d’automne ouvre ses portes le jeudi 7 novembre, à l’Espace Champerret, à Paris, pour trois jours. Plus importante Bourse aux timbres de l’année organisée par la Chambre syndicale française des négociants et experts en philatélie (CNEP), avec la présence d’une cinquantaine de négociants français et étrangers et huit postes étrangères (Espagne, Finlande, Kirghizistan, Monaco, Nations unies, Suisse, Ukraine), elle est aussi l’occasion pour La Poste de proposer un programme fourni d’émission de nouveaux timbres. Pas facile de s’y retrouver pour faire le bon achat qui valorisera une collection. C’est ainsi que paraîtront durant ce Salon : – Un bloc-feuillet à 5,20 euros, sur les « Grandes heures de l’histoire de France » dédié à « la paix des dames », signée en 1529, négociée par Louise de Savoie, mère de François 1er, et Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint (dessin et gravure de Louis Boursier. Tirage : 230 000 exemplaires), ainsi qu’un souvenir philatélique inspiré par ce sujet, vendu 8 euros, pour un tirage de 30 000 exemplaires. A noter qu’un produit similaire, paru en 2016, mais pour un tirage de 42 000 exemplaires, pointe à 28 euros dans l’édition 2020 du catalogue de cotation des timbres de France Yvert et Tellier. – Un souvenir philatélique sur le plus beau bloc de l’année 2018, désigné par les internautes, sur le centenaire de l’armistice du 11 novembre 1918, dessiné par Damien Cuvillier (8 euros, 30 000 exemplaires). – Un bloc de quatre timbres à 1,05 euro, illustré par des photos de deux couples phares du théâtre français du XXe siècle : Madeleine Renaud (1900-1994) et Jean-Louis Barrault (1910-1994) ainsi que Simone Valère (1921-2010) et Jean Desailly (1920-2008) (mise en page Sylvie Patte et Tanguy Besset. Tirage : 230 000 exemplaires). – Un timbre à 1,30 euro sur l’île Tromelin, situé dans les îles Eparses, dans l’océan Indien (dessin de Patrick Derible, gravure de Claude Jumelet. Tirage : 500 000 exemplaires). – Pour la réouverture au public le 23 novembre du Musée de La Poste de Paris rénové, après quatre ans de travaux : un timbre à 0,88 euro (800 010 exemplaires), une feuille à 26,40 euros avec marges illustrées, composée de trente timbres (4 000 feuilles numérotées), un souvenir à 4 euros (30 000 exemplaires), un carnet de timbres d’usage courant avec une couverture spéciale (12,60 euros, 100 000 exemplaires) et une vignette de distributeur (5 000 packs de quatre valeurs, au prix de 4,09 euros). Le faible tirage de la feuille à 4 000 exemplaires a le potentiel pour retenir l’attention des « parieurs ». A comparer avec la feuille de 24 timbres à 0,73 euro (avec surcharge commémorative) sur les Jeux olympiques de Paris parue en 2017, pour un tirage de 10 000 feuilles indivisibles, le timbre seul étant coté aujourd’hui 10 euros. Autre comparaison possible avec la « Marianne » verte avec surcharge rouge « 2013-2018 », tirée à 250 000 exemplaires, mais vendue en feuilles indivisibles de 100, soit 2 500 feuilles, dont le timbre à l’unité cote 9 euros. – Un timbre de distributeur dessiné par Claude Perchat, représentant un paysage de Jersey (le château de Mont-Orgueil), pays invité du Salon (tirage 20 000 exemplaires). Enfin, quatre « collectors » bénéficieront d’une vente en avant-première au Salon philatélique : Dix timbres de Street art réunis dans un collector. DR/Musée de La Poste – Katre, Kashink, Guaté Mao, Tarek Benaoum, SP38, Jace, Lenz, Sonac, Ardif et Wenc : le Musée de La Poste reproduit sur dix timbres des détails des fresques de street artistes qui ont œuvré sur la palissade mise en place durant la période des travaux du musée de 2016 à 2019 (11,50 euros, 8 000 exemplaires, peu compte tenu de la popularité du thème) ; « Fruits d’automne » et « Légumes d’automne » (quatre timbres pour chacun, 5 euros x 2, et 15 000 exemplaires x 2) ; et « Ballon d’or », dont La Poste est partenaire officiel (3 euros, 200 000 exemplaires). Mais surtout, La Poste mettra en vente des produits spéciaux pour le 170e du premier timbre-poste français, le 20 centimes noir à l’effigie de « Cérès » : – Un carnet « composé », associant la « Marianne » d’usage courant actuelle et la « Cérès » de 1849, composé de quatorze timbres (16,80 euros, 70 000 exemplaires). Timbre de distributeur en vente durant le Salon philatélique d’automne, du 7 au 9 novembre. Création : Sarah Lazarevic d’après la Marianne créée par Yseult YZDigan, gravure Elsa Catelin et timbre Cérès : création Jacques-Jean Barre, gravureElsa Catelin. Tirage: 20 000 exemplaires. DR/La Poste – Un timbre de distributeur illustré de la « Marianne » dessiné par Yseult Digan et de la « Cérès » de 1849 (20 000 exemplaires). Bloc-feuillet vendu 20 euros, dessiné et gravé par Louis Boursier, d’après Jacques-Jean Barre (tirage 40 000 exemplaires). DR/La Poste – Un bloc-feuillet vendu 20 euros, composé de quatre timbres « Cérès » à 5 euros, dessiné et gravé par Louis Boursier, qui s’est inspiré de l’œuvre de Jacques-Jean Barre, pour un tirage de 40 000 exemplaires. Les philatélistes se souviennent du bloc de 20 exemplaires du 1 franc vermillon paru en 2014, vendu 20 euros à l’époque, tiré à 35 000 exemplaires, que l’on trouve sur eBay à 60 euros environ. « La Cérès. Histoire du premier timbre-poste français » (prix de vente : 29 euros, tirage 6 000 exemplaires). DR/La Poste – Un livre de 60 pages, La Cérès. Histoire du premier timbre-poste français, retraçant l’histoire du premier timbre français dans lequel est inséré un bloc de timbres exclusif, composé de 25 « Cérès » (0,20 euro x 3, 0,40 euro x 6 et 1 euro x 16) pour une valeur faciale totale de 19 euros, daté, numéroté (prix de vente : 29 euros, impression typographique, tirage 6 000 exemplaires). C’est incontestablement cette dernière production qui devrait retenir l’attention des collectionneurs, toujours un peu spéculateurs ! Les amateurs d’autographes pourront valoriser leurs acquisitions en les faisant signer par les artistes présents pour des séances de dédicaces… Un mot enfin sur les émissions de Monaco et des collectivités territoriales françaises présentes au Salon. On retiendra surtout que la poste des TAAF émettra un feuillet souvenir, composé de deux timbres, intitulé « Postes du bout du monde 2 », reprenant les logos des Eparses et de la Terre Adélie, tiré à 13 500 exemplaires, accompagné d’une carte, le tout vendu au prix de 5 euros. Un des deux codes-barres imprimée sur la carte qui accompagne le bloc« Postes du bout du monde » à vérifier avant achat. DR/La Poste/TAAF D’autant plus que 1 000 exemplaires vendus sur place bénéficieront d’une petite variante, un code-barres sur la carte (pas sur le bloc) différent des 12 500 autres exemplaires diffusés ensuite par correspondance par le service philatélique de La Poste. Deux petits tirages qui mobiliseront les collectionneurs… 73e Salon philatélique d’automne, du jeudi 7 au samedi 9 novembre, de 10 heures à 18 heures (17 heures le 9 novembre). Espace Champerret Hall A, 6, rue Jean Ostreicher 75017 Paris (métro : Porte de Champerret). Entrée gratuite. Pierre Jullien
Le Salon philatélique d’automne, organisé à Paris du 7 au 9 novembre, célèbre le 170e anniversaire de la « Cérès », et permet aux amateurs réaliser de bonnes affaires.
https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/11/06/le-negoce-philatelique-tient-son-salon-annuel_6018252_1657007.html
mlsum-fr-1976
« Histoire des peuples d’Amérique », de Carmen Bernand, Fayard, « Histoire », 650 p., 34 €. Lire un extrait sur le site des éditions Fayard. Le canyon de Chelly, dans l’Arizona. @Edward Curtis/Christopher Cardozo Fine Art 2019 Ethnologue et anthropologue, ancienne élève de Claude ­Lévi-Strauss, qui a dirigé sa thèse de doctorat, Carmen Bernand a enseigné à l’université Paris X-Nanterre jusqu’en 2005. Ses travaux portent sur l’histoire des peuples autochtones d’Amérique et mêlent les recherches d’archives aux investigations de terrain. Elle publie aujourd’hui une fascinante Histoire des peuples d’Amérique. Peut-on vraiment écrire une histoire des peuples premiers d’Amérique ? Le projet n’est-il pas excessivement ambitieux ? J’ai bien conscience que ce projet est hardi, c’est pour cela que je présente ce ­livre comme un essai. Je ne prétends pas à l’exhaustivité. Et puis, il est évident que, si j’avais été plus jeune, je ne me serais pas lancée dans une telle entreprise. Mais après avoir conduit des recherches en tant qu’ethnologue, puis comme historienne de la période coloniale et du XIXe siècle, il m’a semblé qu’il fallait clore ce panorama par quelque chose de plus englobant. Mon projet visait avant tout à abolir les frontières nationales, car elles ont un effet absolument néfaste sur l’étude de ces peuples. Je vous en donne un exemple : le Mexique a récemment consacré une grande exposition aux Mayas, mais sans rendre compte de leur présence dans le Guatemala actuel. Entreprendre l’écriture d’un tel livre m’a semblé d’autant plus important qu’aujourd’hui le savoir est terriblement fragmenté. Les jeunes chercheurs ne peuvent pas se faire une vision d’ensemble de ces peuples. Un tel regard existe pourtant pour l’histoire de France. Il me semblait que cela pouvait être utile pour l’Amérique. J’ai donc voulu proposer des grandes lignes. C’est en effet extrêmement ambitieux, mais tout aussi ­modeste, car il ne s’agit pas de clore cette histoire, mais de l’ouvrir. Quel souvenir gardez-vous de Claude Lévi-Strauss et que lui doit ce livre ? Son travail n’a jamais cessé de m’inspirer. Sur le plan personnel, je n’oublierai pas le geste qu’il a eu pour moi. J’ai grandi en Argentine et, étudiante, alors que je commençais à m’intéresser aux peuples premiers, je lui ai écrit pour lui dire que j’aurais aimé assister à son séminaire. Il m’a répondu. A mon arrivée à ­Paris, je suis allée le voir et je lui ai fait part de mon embarras : il était évident que mes économies ne tiendraient pas longtemps. Il a décroché son téléphone et appelé Alain Touraine, car il se souvenait qu’il cherchait quelqu’un pour faire des vacations dans un centre de recherche sur l’Amérique latine. Cet emploi a été très précieux pour moi. A cette époque, Claude Lévi-Strauss travaillait sur son analyse en quatre volumes des ­mythes d’Amérique rassemblée sous le titre Mythologiques. On peut y lire qu’un mythe du centre du Brésil existe également au nord de la côte Pacifique de l’Amérique. Plusieurs exemples de ce genre sont répertoriés. L’idée qu’il y aurait des principes communs, en dépit des barrières et des différences entre les sociétés, me semble profondément ­féconde. Elle a orienté mes recherches lorsque je travaillais à ce livre.
Entretien avec l’anthropologue Carmen Bernand, ancienne élève de Claude Lévi-Strauss, qui tente de surmonter la fragmentation des savoirs dans sa passionnante « Histoire des peuples d’Amérique ».
https://www.lemonde.fr/livres/article/2019/06/15/l-etude-des-peuples-premiers-exige-d-abolir-les-frontieres-nationales_5476607_3260.html
mlsum-fr-1977
Port de Cotonou en mai 2019. PROSPER DAGNITCHE / AFP Une longue file de camions s’étire sur le boulevard le long du port de Cotonou, en plein cœur de la capitale économique du Bénin : un port en pleine mutation depuis plusieurs années et qui connaître une phase de travaux colossaux pour en faire une plateforme compétitive en Afrique de l’Ouest. Des semi-remorques, parfois hors d’âge, avançant avec peine et crachant une fumée noire, attendent leur tour pour entrer dans l’enceinte portuaire et charger des marchandises, pendant que d’autres sortent avec des conteneurs ou les citernes remplies de carburant. Ce port de transit de 300 hectares doit pouvoir rivaliser avec ses voisins dans un secteur très concurrentiel, en forte croissance, due à la progression globale des échanges en Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, le Togo a fortement investi dans ses installations portuaires (+18,3 % de chiffres d’affaires en 2018). Mais les géants ivoiriens et ghanéens gardent une place prépondérante dans le commerce maritime de la région. Abidjan, en Côte d’Ivoire, et Tema, au Ghana, peuvent accueillir des navires plus gros car les bassins sont plus profonds et plus étendus (le plan d’eau à Abidjan est de 1 000 ha contre 80 ha à Cotonou), le coût de passage est moins élevé et les délais plus rapides. Toutefois, le port de Cotonou a multiplié les efforts pour se débarrasser de sa mauvaise image et de ses délais d’attente interminables. « Compétitivité » Le Bénin veut tirer profit de sa position géographique et reste un point de transit, notamment vers les pays de l’hinterland (arrière-pays) et, surtout, vers le géant nigérian, qui représente un marché de 190 millions d’habitants totalement congestionné situé à quelques dizaines de kilomètres à peine de Cotonou. Les pays privés de littoral, comme le Niger, représentent à eux seuls 49 % du trafic d’importation. Le Niger, qui reste fidèle à son voisin et partenaire béninois avec 3,9 Mt importées en 2018 via le Bénin. « Cotonou est notre port naturel, explique Chaibou Attahy, représentant d’une association de transporteurs du Niger. Mais s’il a gagné en célérité, enlever un conteneur reste beaucoup plus cher, donc ça pose la question de la compétitivité. » Ainsi, pour redynamiser ce secteur essentiel au pays, le président Patrice Talon a décidé de reprendre les choses en main. Car le port de Cotonou, qui contribue à plus de 60 % au PIB, mobilise plus de 90 % des ressources intérieures. Le petit pays d’Afrique de l’Ouest ne peut donc pas se permettre de se laisser distancer. Lire aussi Le Bénin, nouvelle victime de la contagion djihadiste Début 2018, son gouvernement a confié la gestion du Port autonome de Cotonou, la structure administrative, au Port d’Anvers international (PAI), dans un souci de réorganisation et restructuration de l’administration : informatisation des services, diffusion d’un code de bonne conduite, formation du personnel, etc. L’annonce avait alors provoqué une levée de boucliers des syndicats, craignant une privatisation déguisée qui engendrerait des licenciements massifs. Une partie de la presse s’était également élevée contre ce qu’elle avait qualifié de « bradage du joyau du pays ». L’autorité portuaire a elle seule compte 500 agents et on estime que 10 000 personnes travaillent au port, si on compte les dockers et les employés des entreprises sous-traitantes. Treize agents ont finalement été licenciés, mais plusieurs techniciens ont été recrutés, se défend PAI, qui affirme vouloir surtout « changer les mentalités » dans un secteur réputé gangrené par le clientélisme. « On va à la recherche des clients, c’était inexistant avant », indique Nele Voorspoels, directrice commerciale et marketing. « Plateforme innovante » Après cette première phase de réajustement, des travaux colossaux devraient démarrer en 2020, le plan d’investissement de 300 milliards de francs CFA (450 millions d’euros) ayant été validé par le gouvernement. « On va faire du port autonome de Cotonou une plateforme logistique innovante, sécurisée et fiable au service des échanges internationaux », ambitionne Joris Thys, son directeur général. « On veut que les entreprises internationales de manutention et de logistique viennent investir. » De son côté, le ministre des infrastructures et des transports, Alassane Seidou, se réjouit d’un chiffre d’affaires en augmentation de 16,35 %, avec un résultat net de 1,4 milliard de francs CFA en 2018 (plus de 2 millions d’euros). C’est aussi le résultat d’une réforme en profondeur de la douane, dont les programmes de vérification des importations ont été confiés à Bénin Control dès 2011, une société dont l’actionnaire principal est aujourd’hui Olivier Boko, un proche du président Patrice Talon, que certains n’hésitent pas à qualifier de « deuxième homme » du pays. Un autre proche du président, Eustache Kotingan, dirige d’ailleurs Atral, importante société de logistique qui travaille dans le port. Le gouvernement a fait appel à l’expertise belge pour rendre son port plus compétitif et s’est désengagé, au moins pour un temps, de sa gestion, mais le pouvoir semble garder indirectement la main sur la porte d’entrée du pays.
La plateforme portuaire va connaître des travaux colossaux en 2020 pour pouvoir concurrencer ses voisins ghanéen et togolais.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/08/02/le-port-de-cotonou-poumon-economique-du-benin-est-en-pleine-mutation_5495858_3212.html
mlsum-fr-1978
Les Clermontois, le 9 juin à Bordeaux, après leur qualification pour la finale du Top 14. NICOLAS TUCAT / AFP Le diffuseur en avait sans doute rêvé. La finale du Top 14, samedi 15 juin au Stade de France, opposera les deux meilleures et plus séduisantes équipes de la saison régulière : Clermont a dominé Lyon en demi-finales à Bordeaux (33-13), dimanche 9 juin, rejoignant en finale Toulouse, victorieux de La Rochelle la veille au même endroit. Cette affiche sera en partie inédite. Car, si Auvergnats et Toulousains se sont déjà affrontés à quatre reprises en finale (1994, 1999, 2001, 2008), pour à chaque fois une victoire des Rouge et Noir, jamais les deux premiers de la saison régulière ne s’étaient retrouvés à ce stade de la compétition, depuis que six équipes participent à la phase finale et l’instauration des barrages en 2009-2010. Mais ni le poids du passé, ni Rochelais et Lyonnais, n’ont pu éviter que les deux meilleures attaques de la saison régulière ne règlent leurs comptes à Saint-Denis : 828 points inscrits pour Clermont, huit de moins pour Toulouse, qui peut se consoler avec le record du nombre d’essais (102, 93 pour l’ASM, 3e attaque). Nouvelle demi-finale perdue pour le LOU Au Stade de France, Clermont tentera de décrocher son troisième Bouclier de Brennus (après 2010 et 2017), le Stade Toulousain son vingtième. Les Auvergnats viseront aussi un deuxième titre cette saison, après le Challenge européen, face à La Rochelle le 10 mai (36-16). La finale débouchera-t-elle sur un feu d’artifice, comme la dernière rencontre entre les deux équipes, mi-avril (victoire de Toulouse 47-44) ? Possible, mais elle proposera à coup sûr un énorme combat entre les deux meilleurs paquets d’avants du rugby français. Comme les Rouge et Noir la veille contre La Rochelle (20-6), les Clermontois, devant un Matmut Atlantique acquis à la cause de leurs bruyants supporteurs, ont construit leur succès, qui s’est dessiné un peu avant l’heure de jeu, grâce à la force de leurs gros bras, emmenés par le capitaine Fritz Lee et le vice-capitaine Sébastien Vahaamahina. D’abord en gagnant la bataille des regroupements, secteur crucial en général et particulier face aux Lyonnais, qui ne connaîtront pas le bonheur d’une quatrième finale du championnat, après... 1931, 32, 33 (pour deux titres les deux dernières années). Après son échec en demi-finales face à Montpellier (40-14) en 2018, le LOU (pour Lyon olympique universitaire) s’est montré un peu moins court, mais devra tout de même poursuivre sa progression, entamée depuis sa remontée dans l’élite en 2016 avec Pierre Mignoni pour entraîneur.
Les deux clubs, qui avaient déjà fini en tête de la saison régulière, ont également tous les deux remporté leurs demi-finales ce week-end à Bordeaux.
https://www.lemonde.fr/rugby/article/2019/06/09/rugby-clermont-rejoint-toulouse-pour-une-finale-au-sommet_5473969_1616937.html
mlsum-fr-1979
Un parti est-il libre d’imposer à ses candidats de contracter, auprès d’un prestataire imposé, un prêt remboursé grâce aux dotations publiques, en échange d’un « kit » de campagne comprenant affiches, tracts, site Web et prestations de comptabilité ? C’est la question qui a dominé les premiers jours d’audience du procès Riwal, du nom de ce prestataire du Front national (devenu depuis Rassemblement national). Ils sont six hommes au premier rang, tous âgés de plus de 50 ans. Trois sont grands, larges d’épaules dans leurs blazers étriqués. Ce sont les « gudards », anciens du syndicat étudiant d’extrême droite Groupe union défense (GUD) : Frédéric Chatillon, patron de la société Riwal et responsable de facto, selon l’instruction, du microparti Jeanne créé en 2010 pour faciliter à l’époque l’accession de Marine Le Pen à la présidence du FN ; Axel Loustau, associé de Riwal et trésorier de Jeanne ; et Olivier Duguet, irascible comptable de Jeanne. Montage financier acrobatique Les trois autres, plus âgés et moins baraqués, sont les historiques du parti : Jean-François Jalkh, compagnon de route et spécialiste électoral du FN depuis des décennies ; Wallerand de Saint-Just, avocat et ancien trésorier du FN ; et Nicolas Crochet, le commissaire aux comptes du microparti Jeanne. Une absente : Sighild Blanc, la compagne de M. Chatillon et prestataire de Jeanne et de Riwal avec sa société, Unanime. Leur dizaine d’avocats se pressent sur un banc derrière eux. Comme les prévenus, ils défendent d’un bloc, échangent, plaisantent, jusqu’à agacer la cordiale présidente de la 11e chambre correctionnelle, Rose-Marie Hunault : « Nous sommes dans une salle d’audience », leur rappelle-t-elle. Un endroit que l’avocat Wallerand de Saint-Just, premier à la barre jeudi 7 novembre, connaît bien. Ses multiples casquettes de cadre du parti et de candidat à de nombreuses élections lui permettent de narrer l’histoire d’un Front national financièrement exsangue à la suite de ses revers électoraux de 2007, boudé par les banques et poignardé dans le dos par son imprimeur historique, Ferdinand Le Rachinel, qui lui réclame soudain le montant des nombreux prêts. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comprendre le procès du financement des campagnes du Front national, qui s’ouvre mercredi C’est à l’aune de ces difficultés qu’il faut, selon lui, comprendre tant la création du microparti Jeanne, qui n’a pas de dettes et a pu se faire prêter 900 000 euros, que le « kit » fourni aux candidats. Là encore, avant tout pour des raisons de pratique et d’économies, assure M. de Saint-Just, qui ne tarit pas d’éloge à son sujet : « très bien fait, professionnel, (…) absolument merveilleux. Vous n’avez plus qu’à faire campagne ». Tellement bien fait que ce kit comprenait un « forfait unique » en nombre de tracts ou d’affiches, quelle que soit la taille de la circonscription, et sans guère de possibilités de le moduler. « Une manière de motiver les candidats », en les poussant à distribuer, assure M. de Saint-Just. Quant au montage financier acrobatique, « peut-être avons-nous violé une règle », finit-il par lâcher, mais « nous sommes de bonne foi ».
Six responsables et proches du parti de Marine Le Pen comparaissent pour répondre du complexe montage mis en place autour du microparti « Jeanne » et de son prestataire, la société Riwal.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/09/au-proces-du-fn-les-justifications-alambiquees-des-prevenus_6018594_3224.html
mlsum-fr-1980
a mode. Au 32, rue du Ploussard, dans une des maisons paysannes qui, entre vignes et forêt, incarnent l’authenticité du village de Pupillin (Jura), un jeune Tokyoïte fait dédicacer un tee-shirt à un octogénaire. Sur le vêtement acheté sur un site britannique s’affiche sur fond kaki le nom et la bouille joviale du vieil homme. La scène peut paraître étonnante, mais le Japonais n’est pas le seul à attendre une dédicace. À 81 ans, Pierre Overnoy est une icône des vins naturels et du renouveau jurassien. En short et marcel, adaptés à la canicule de ce mois de juillet, il signe aussi les exemplaires du livre La Parole de Pierre. Entretiens avec Pierre Overnoy (Montaigu/Mêta Jura, 2011), que lui tendent un duo d’importateurs suédois et la jeune bande d’un bar à vins lyonnais. Le plus petit vignoble de France Tous viennent de déguster, des étoiles dans les yeux, quelques flacons de poulsard (ou ploussard), savagnin ou chardonnay, « produits sans désherbants chimiques » – comme le dit une vieille enseigne au-dessus de la maison – par Overnoy et ses enfants spirituels, Emmanuel et Anne Houillon. En même temps que ces raretés (plus aucune bouteille de ce domaine de 6 hectares n’est à vendre cette année), les visiteurs ont bu les mots du vieux sage qui a très tôt banni les intrants chimiques et a vinifié son premier millésime sans soufre dès 1984. « Je cherche des vins qui ont une typicité, une histoire à raconter et une belle “buvabilité”. Ceux du Jura sont parfaits pour cela ! » Tristan Renoux, sommelier des Arlots et du Billili, Paris 10e Un temps moqué, ostracisés, les vins naturels d’Overnoy sont devenus des références. Ils ont aussi servi de source d’inspiration à une génération de vignerons jurassiens qui ont dépoussiéré la patrie du vin jaune et revitalisé le plus petit vignoble de France (moins de 2 000 hectares). Le grand public les ignore encore, mais une nouvelle vague de connaisseurs plébiscite ces vins aux cépages souvent autochtones, marqués par la forte identité d’un terroir et par les personnalités de vignerons respectueux de l’environnement. En France comme à l’étranger, rares sont les bars à vins un peu branchés qui n’ont pas aujourd’hui du made in Jura à leur carte. La bistronomie en est folle. « Je cherche des vins qui ont une typicité, une histoire à raconter et une belle “buvabilité”. Ceux du Jura sont parfaits pour cela, d’autant que leur rapport qualité-prix est excellent », s’enthousiasme Tristan Renoux, le sommelier des Arlots et du Billili, dans le 10e arrondissement de Paris, bistrots gourmands du chef Thomas Brachet.
Sous l’impulsion de pionniers attachés à leur terroir, les crus du Jura, longtemps dédaignés, sont aujourd’hui à la carte des meilleurs restaurants et bistrots à la mode.
https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2019/09/13/la-belle-ascension-des-vins-du-jura_5510056_4497540.html
mlsum-fr-1981
Elle s’appelle « Mme Ping Pong ». Ce n’est qu’un surnom, mais elle y tient. « J’avais une bouille toute ronde quand je suis née, alors mes parents m’ont appelée comme ça », explique-t-elle. A Chiang Maï, deuxième ville de Thaïlande, cette femme de 46 ans au regard pétillant et au sourire espiègle est connue pour avoir deux occupations : le soir, elle est prostituée ; le jour elle dirige une ONG de défense des « filles » qui peuplent les tristes bordels de l’ancien royaume du Siam. Voilà des années qu’elle s’est donné une mission dans ce pays où le commerce de la chair est illégal mais omniprésent : faire que les travailleuses du sexe soient traitées comme n’importe quel autre employé. Ainsi est née, en 2006, l’idée du Can Do Bar (« le bar on peut le faire »), expérience inédite où les femmes profitent d’un statut hors norme dans ce milieu. A Chiang Maï (Thailande), le 12 avril. « Madame Ping Pong », prostituée la nuit, dirige le jour l’ONG Empower pour la défense des travailleuses du sexe. JITTRAPON KAICOME POUR "LE MONDE" Il est 17 h 30, le bar n’ouvre pas avant une heure. Pour l’instant, tout est calme devant le comptoir aux lumières tamisées, seule concession à l’atmosphère obligée de ce genre d’endroit. S’il n’y avait, apposées aux murs, des photos en noir et blanc de filles d’autrefois, on se croirait presque dans un établissement de nuit un peu chic. Pas de confusion possible pour le client. D’autant qu’en vitrine sont exposées des pages rédigées par les employées exaltant le discours politique et social en vigueur ici… Lire aussi Les femmes ne sont toujours pas maîtresses de leur corps en 2019 Vêtue d’un tee-shirt sur lequel il est écrit « No bad women, just bad laws » (« Il n’y a pas de mauvaises filles, juste de mauvaises lois »), Mme Ping Pong revient sur la genèse de l’histoire : « Avec des copines, on s’était demandé comment contribuer à mettre fin à l’exploitation des prostituées et améliorer notre sort. Rendez-vous compte : ici à Chiang Maï – et c’est pareil dans les lieux chauds de Bangkok –, les sex workers doivent forcer le client à consommer le maximum de verres. Au-dessous d’une certaine quantité, elles ne touchent rien ! Et pas question de grossir : les patrons des bars leur retirent 500 bahts [13 euros] par kilo pris ! Il était temps d’agir… » Pour elle, l’essentiel se résume à la question du statut. Et sur ce point, elle se flatte d’avoir obtenu gain de cause : des fiches de paie pour les filles, leur enregistrement officiel comme barmaids, ce qui leur assure la sécurité sociale, une pension de retraite… La douzaine de femmes qui travaillent régulièrement au Can Do Bar sont ainsi employées en toute légalité.
A Chiang Maï, deuxième ville du pays, des « filles de bar » se sont organisées pour obtenir des fiches de paie et bénéficier d’avantages sociaux.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/11/en-thailande-les-prostituees-se-rebiffent_5474394_3210.html
mlsum-fr-1982
STOCK 4B / PHOTONONSTOP LA LISTE DE LA MATINALE Vous n’entendez rien au sexe ? Voilà de quoi vous rattraper ! Si les discours consacrés à la bagatelle sont régulièrement accusés d’alimenter nos instincts voyeuristes, alors d’accord : enlevons l’image… et montons le son. Avec cette sélection de nos podcasts préférés, vous pourrez découvrir des pratiques, des histoires, des savoirs. Et réconcilier l’oreille et l’éros. Des trajectoires : « Les Chemins de désir » Les filles naissent dans les roses, d’accord. Mais leur désir pousse-t-il sous serre, rectiligne, bien arrimé à un tuteur ? Pas vraiment. Dans cette série de six épisodes (de 15 minutes chacun), nous accompagnons l’auteure Claire Richard de ses premiers émois à la pornographie audio-participative (si, si) en passant par la découverte des films X de Canal+ et le monde des fictions en ligne. Une trajectoire sexuelle redoutablement bien écrite (sa version papier a d’ailleurs été publiée simultanément au Seuil), portée par une réalisation impeccable d’Arte radio. Le charme vintage et le sens de l’humour ne gâtent rien. Une citation : « Non mais, comment tu peux être féministe et lire des histoires où les femmes sont traitées comme des chiennes ? » Six épisodes de 15 minutes environ. Disponible sur Arte Radio et iTunes. Du fantasme : « Voxxx » Quand la pornographie visuelle « grand public » semble oublier les femmes (ou carrément les dégoûter), mieux vaut s’adresser à une spécialiste. Ça tombe bien : Olympe de G. est justement réalisatrice de porno féministe. C’est elle qui se tient derrière « Voxxx » – comme son nom l’indique, du triple X à portée de voix. Avec ces mini-scénarios susurrés au micro, on n’est pas loin de la tendance des masturbations guidées (jerk-off instructions) qui cartonnent en France (aussi en vidéo, et aussi pour les hommes). Si la caméra a quitté la pièce, c’est pour laisser toute la place à l’imagination, à la projection de soi dans un univers sensuel suffisamment vaste (triolisme, bondage, cunnilingus) pour que chacun et chacune y trouve son petit plaisir coupable. Une citation : « Observe ton fantasme défiler sous tes paupières. Tu te mets dans la position qui te plaît, et tu commences à te frotter à l’objet que tu as choisi (...) tu sens la pression sur ton clitoris ? » Périodicité irrégulière, mais un bon stock d’émissions (environ 10 min) est disponible à l’écoute sur iTunes. De la testostérone : « On the Verge » Jacquie Boyd/Ikon Images/Photononstop Parlons peu, parlons bien, parlons pénis : sur l’opportunément nommé podcast « On the Verge », des hommes racontent leur sexe et leur sexualité, pendant une bonne heure. On y aborde l’entrée dans la sexualité, les fantasmes, la trajectoire sexuelle, la place que la libido tient dans la vie… mais aussi les soucis plus médicaux ou psychologiques (c’est dans le slip, mais c’est aussi dans la tête). Pourquoi on recommande ? Parce qu’au royaume des confidences, les hommes ont tendance à jouer les grands timides. Voici donc un espace où la vulnérabilité affleure, loin des clichés macho. Pas trop tôt ! Une citation : « Il est temps qu’on foute la paix aux femmes, d’ailleurs ça rendrait service aux hommes. » Un épisode d’une à deux heures tous les quinze jours. Disponible sur SoundCloud et sur iTunes De la littérature : « Ctrl-X / Le Verrou » Mary Evans Picture Library / Photononstop Il paraît qu’on ne fait pas de littérature avec des bons sentiments : en tout cas, on fait de l’excellente littérature avec des cochonneries. Deux podcasts occupent ce terrain chic et spécifique depuis 2017. A ma gauche, le collectif Ctrl-X propose des extraits de 6 à 20 minutes, avec entre autres Pierre Louÿs, Valentine Abé ou Guillaume Apollinaire. A ma droite, « Le Verrou », conçu par Betty et Lou, offre des vignettes de 2 à 7 minutes, au cœur desquelles on retrouvera Aragon, Colette ou Bataille. Entre les deux, nos corps balancent : mises en son impeccables, jolis designs, et juste ce qu’il faut de culture G pour justifier sa culture Q (« je te jure, maman, je révise le bac littéraire »). Périodicité irrégulière mais stock abondant disponible sur iTunes. De la politique : « Le Putain de podcast » Pour ou contre le travail sexuel ? Le débat est houleux, et souvent, les personnes concernées sont celles qu’on entend le moins. « Le Putain de podcast » répare cette injustice, puisque Loubna (une « ex-pute », comme elle se présente elle-même) fait parler des travailleuses ou ex-travailleuses sexuelles (prostituées, actrices, webcameuses). Pendant environ une heure, elles évoquent leurs conditions de vie, les traumatismes qu’elles ont subi ou pas, les clients, la réputation, etc. Pas de langue de bois, pas de fioritures microphoniques, le propos (pro-décriminalisation, forcément) se veut brut de décoffrage. Et c’est très bien comme ça. Une citation : « Il peut y avoir un aspect thérapeutique (dans le porno). Moi j’ai réussi à vaincre ma timidité. » Environ un épisode chaque mois de 45 min, disponible sur SoundCloud et iTunes. Du queer : « Gouinement lundi ! » Les lesbiennes sont dans l’actualité, elles mériteraient d’être aussi dans nos oreilles : avec « Gouinement lundi », on navigue entre le magazine, l’interview et la réflexion, on se promène entre cinéma, festivals et musique, on voyage de la Queer Week aux ateliers Œnologouine, bref, on apprend à connaître les références d’une communauté qui a tendance à passer sous le radar des médias non spécialisés. Et tant qu’à faire, on n’oubliera pas le reste de la communauté LGBT avec « HomoMicro » ou encore « Le Placard ». Une citation : « L’hétérosexualité c’est fatigant, c’est la fatigue perpétuelle. » Un épisode par mois d’une heure environ. Disponible sur iTunes. Et pour les anglophones... Pete McArthur/Flirt/Photononstop « Savage Lovecast » : Dan a dit Pour celles et ceux qui speakent English, impossible d’oublier LA star du conseil sexuel : l’Américain Dan Savage, chroniqueur aussi dévoué qu’infatigable (nous en sommes à l’épisode 674), qui dispense depuis 1991 un savoir gay et gai, inclusif et incisif, bourré d’empathie, de lucidité et de compétence. C’est comme si vous aviez un meilleur ami incollable sur le sexe et l’amour, infiniment disponible pour vos questions. Y compris les plus absurdes, y compris les plus intimes : entre le sexe sataniste et les vasectomies réversibles, par quoi commencerez-vous ? Une citation : « Toi et ta femme, vous êtes en train de saboter votre relation, vous êtes en train de vous saboter l’un l’autre. » Un épisode d’une heure environ chaque semaine. Disponible sur iTunes. « Sex with Strangers » : sexy planet Envie de parcourir le monde de la sexualité ? C’est exactement ce que fait Chris Sowa dans ce podcast très ambitieux, qui interroge des sociotypes spécifiques sur leur rapport au sexe : des artistes burlesques, des comédiens de stand-up, des amish, des sexologues… Dépaysement garanti. Avis aux amateurs : on adorerait le même format en VF. Un épisode par mois de durée variable (plus d’une heure généralement), disponible sur iTunes. Post-scriptum... « Sex And Sounds » : à votre service Jacquie Boyd/Ikon Images / Photononstop Cette liste resterait incomplète si je n’y mentionnais pas mon propre podcast, dédié aux sons du sexe (donc difficilement esquivable dans une telle sélection). De l’orgasme simulé aux voisins bruyants, de la playlist idéale à la voix des sextoys, ces 28 épisodes de 4 minutes devraient vous aider à briller en société… ou atomiser votre réputation à tout jamais, à coups de frout et de fap, de haha et de OoOoOH. Bonne écoute !
Une fois par mois, « La Matinale » vous propose une sélection de podcasts. Aujourd’hui, notre chroniqueuse sexe Maïa Mazaurette livre ses coups de cœur.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/04/erotiques-ou-didactiques-dix-podcasts-sexe-a-decouvrir_6014134_3246.html
mlsum-fr-1983
Ligue. Quand il se présente sous les ors du Palazzo Madama, mardi 10 septembre, le premier ministre italien, Giuseppe Conte, est plus impeccable que jamais. Costume bleu sombre et pochette à quatre pointes – ce détail un rien précieux sera abondamment commenté –, il donne l’impression que les quinze mois du gouvernement le plus décoiffant de l’histoire n’ont eu aucun effet sur lui. Depuis la veille, le centre de Rome est agité par des manifestations sporadiques de l’opposition. Peu importe : une fois à l’intérieur du Sénat, on n’entend plus les bruits du dehors. Vers 16 heures, Giuseppe Conte monte en tribune, et lit avec application un discours assez sobre – d’aucuns diront ennuyeux. Mais aurait-il pu faire autrement ? Quand on se lance dans des acrobaties inédites, il vaut mieux éviter les pas de côté. A 19 heures, il obtient une majorité un peu plus confortable que prévu (169 voix, huit de plus que le nombre requis). Le gouvernement Conte II, 66e de l’histoire de la République italienne, peut prendre son envol. Lire aussi Le gouvernement Conte obtient la confiance du Sénat italien Difficile à ce moment de ne pas ressentir une sorte de vertige d’incrédulité. Comment, en effet, un avocat plutôt terne, unanimement considéré comme la marionnette de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), a-t-il réussi à se parer des habits de l’homme d’Etat ? Comment celui qui se revendiquait « populiste » il y a quelques semaines encore peut-il être désormais plébiscité par Bruxelles et les marchés ? Par quel miracle, Matteo Salvini, ministre de l’intérieur et homme fort de la Ligue, a-t-il perdu pied, ouvrant la porte au retour de la gauche ? Comment expliquer, enfin, que Luigi Di Maio (M5S), qui, en février, venait saluer des représentants des « gilets jaunes » près de Paris, soit devenu ministre des affaires étrangères d’un gouvernement qui entend se réconcilier avec la France, et s’apprête à recevoir Emmanuel Macron, mercredi 18 septembre, à Rome ? Au Sénat, le 20 août, Matteo Salvini, alors vice-président du Conseil et ministre de l’intérieur, écoute le discours du président du Conseil Giuseppe Conte. ANDREAS SOLARO / AFP La démocratie italienne a beau être un monde où les certitudes ne durent pas, jamais l’art des fausses pistes et des retournements d’alliance n’a été poussé aussi loin qu’au cours de ces quelques semaines d’été. Au Papeete, l’été en pente douce Tout commence avec une vidéo d’une minute trente apparue sur les réseaux sociaux au soir du 3 août. L’image est tremblante, mais cela n’empêche pas les journalistes, sur les plateaux télévisés, de la commenter avec une sidération palpable : c’est donc ça, le futur de la démocratie italienne ?
Alors qu’Emmanuel Macron est attendu en visite à Rome mercredi, retour sur la crise traversée par l’Italie. Principale victime : Matteo Salvini, ex-ministre de l’intérieur et homme fort de la Ligue.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/17/l-ete-meurtrier-de-la-politique-italienne_5511287_3210.html
mlsum-fr-1984
Recep Tayyip Erdogan à Bursa (Turquie), le 4 août 2019. AP Tribune. Grâce à l’alliance avec la coalition occidentale dans la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, les Kurdes se sont forgé une notoriété et ont bâti un système gouvernance unique basé sur l’égalité et le partage. Le Rojava [Kurdistan syrien] est un modèle unique. La Turquie de Recep Tayyip Erdogan considère ce que j’appellerais une « jeune démocratie laïque » comme une menace pour sa sécurité nationale et pour sa politique expansionniste islamiste. Depuis l’invasion du canton d’Afrin en 2018, M. Erdogan n’a jamais caché ses ambitions d’envahir le Rojava. « Nous sommes entrés à Afrin, Djarabulus et Al-Bab et, maintenant, nous allons entrer à l’est de l’Euphrate. Tant que le harcèlement se poursuit, nous ne pouvons pas rester silencieux », a-t-il déclaré le 4 août. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Erdogan menace de lancer une nouvelle offensive dans le nord de la Syrie Les motivations du Parti de la justice et du développement (AKP), soutenu par l’extrême droite, n’ont pas vraiment changé depuis l’invasion d’Afrin en 2018. La haine antikurde et arabe, intensifiée par la crise économique à laquelle les Turcs tentent de survivre depuis quelques années, fait monter la grogne de la population qui n’arrive plus à subvenir à ses besoins. Cette grogne populaire qui devient plus qu’audible en Turquie met en danger l’existence même du système bâti par l’AKP de M. Erdogan. Pour Recep Tayyip Erdogan, il s’agit de sauver l’AKP de la disparition. En vingt ans de présence au pouvoir, les notables de l’AKP et les islamistes qui le soutiennent sont devenus des hommes affaires à la tête d’une économie parfois souterraine. La bataille menée durement pour regagner la mairie d’Istanbul à la suite de la claque électorale du mois de mai était d’ordre vital pour M. Erdogan. La perte de cette mairie signifie l’ouverture de la boîte de Pandore pour l’AKP. Faute d’un accord avec Ekrem Imamoglu, nouveau maire d’Istanbul, les jours de l’AKP seraient comptés. L’opposition turque dispose de tous les dossiers sur les activités de l’AKP lui permettant d’embarrasser le parti majoritaire dans le pays. Une aventure militaire, une nouvelle, permettra à M. Erdogan de se maintenir sur la scène politique turque jusqu’à la prochaine élection présidentielle. La Turquie, Etat prorusse La population turque ne tolère plus la présence des réfugiés arabes syriens qui « piquent les emplois des Turcs », comme il est dit dans les rues d’Ankara et d’Istanbul. En violation de toutes les conventions internationales relatives à la protection des réfugiés en temps de guerre, quelques milliers de réfugiés ont été renvoyés à Idlib, ville ravagée par la guerre, dans le Nord syrien. Le but de M. Erdogan est de renvoyer un million de réfugiés syriens dans le nord de la Syrie et notamment dans la zone autonome de l’administration kurde. M. Erdogan réalisera enfin « la ceinture arabe », le vieux rêve des années 1960 des partis nationalistes arabes Baas qui ont œuvré à séparer les Kurdes de la Syrie de leurs frères en Turquie. Cette « ceinture » permettra à Erdogan de tuer définitivement la jeune démocratie kurde naissante dans la région et de parfaire le changement démographique qu’il a mis en œuvre à Afrin en y installant les populations arabes de la Ghouta orientale et d’autres factions djihadistes turcomanes.
Hassan Hamdoche, président de l’association Espoir Afrin, craint, dans une tribune au « Monde », qu’une éventuelle attaque de la Turquie dans le nord de la Syrie fasse les affaires de l’organisation Etat islamique.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/07/une-aventure-militaire-une-nouvelle-permettra-a-erdogan-de-se-maintenir-sur-la-scene-politique_5497248_3232.html
mlsum-fr-1985
« Cœur minéral », une pièce de théâtre de Martin Bellemare sur les conséquences désastreuses de l’exploitation minière. Sixtine Leroy C’est devenu une pépinière de talents africains émergents. Presque un passage obligé pour les jeunes auteurs, metteurs en scène et comédiens. Au fil des ans, le festival des Francophonies, dont la 36e édition donne rendez-vous, du 25 septembre au 5 octobre, aux cultures francophones des quatre coins du monde, a mis l’accent sur le plus jeune continent de la planète. Même si à l’origine, cette manifestation créée à Limoges par le metteur en scène Pierre Debauche (mort en 2017) se voulait une simple fête de la francophonie à travers le spectacle vivant (théâtre, danse, musique…). L’événement a déjà révélé plusieurs artistes qui font aujourd’hui autorité en Afrique et ailleurs. Les hommes de théâtre Julien Mabiala Bissila et Dieudonné Niangouna (Congo-Brazzaville) en sont les exemples les plus récents. Mais il y en a bien d’autres, comme le Togolais Kossi Efoui, désormais exilé en France du fait de son opposition vigoureuse au régime de son pays. Et puis comment ne pas penser à la Camerounaise Were Were Liking, dont la carrière internationale a décollé à Limoges ? Elle y a fait ses premiers pas hors du continent à la fin des années 1980, avant de devenir une pionnière de la création contemporaine africaine avec son « théâtre-rituel » qui s’appuie sur les rites sacrés subsahariens. De même, si le Congolais Sony Labou Tansi et le Burkinabé Sotigui Kouyaté, acteur fétiche de Peter Brook (disparus respectivement en 1995 et en 2010), sont si connus en dehors de leurs frontières, c’est grâce au rôle joué par les « Francos ». Vaudou et hip-hop « Limoges est un lieu où l’on pense les questions francophones telles qu’elles se posent en Afrique », souligne le metteur en scène et comédien burkinabé Hassane Kassi Kouyaté, 55 ans, pour expliquer le rôle de « défricheur » de talents du festival, placé sous sa houlette depuis janvier. M. Kouyaté, premier Africain à la tête de cette manifestation, est l’un des rares professionnels issus du continent à diriger une institution culturelle française. Lui-même pur produit des « Francos », il était précédemment directeur de la scène nationale Tropiques Atrium de Fort-de-France (Martinique). « Ce festival a été déterminant pour mon choix professionnel. Il m’a ouvert à l’Afrique et au reste du monde. C’est ici, et non là-bas, que j’ai rencontré pour la première fois des Africains d’autres pays que le mien », se souvient celui qui venait à Limoges voir jouer son père, Sotigui Kouyaté, resté l’un des plus grands comédiens africains contemporains. La programmation de la 36e édition, qui s’est ouverte mercredi avec un concert de BIM, un orchestre béninois qui allie musiques vaudou et rythmes hip-hop, s’inscrit dans cette histoire construite depuis trois décennies entre le festival et l’Afrique francophone. Parmi la centaine d’artistes qui, durant onze jours, livreront 27 spectacles, une bonne partie vient du sud du Sahara. Très attendus, Errances, du Burkinabé Auguste Ouédraogo, qui interroge l’épineuse question des frontières, La Fin du monde évidemment, avec les Béninois Alougbine Dine et Rolly Godjo, ou encore Ode à l’amour, avec le Sénégalais Abdoulaye Cissokho. La pièce que présente ce pensionnaire du théâtre Daniel-Sorano de Dakar est imaginée comme un voyage à travers les littératures du continent. Les spectateurs pourront aussi découvrir Cœur minéral, avec les Guinéens Morciré Bangoura et Fatoumata Condé, sur les conséquences désastreuses de l’exploitation minière. Horizon « Africa 2020 » « Pour autant, il ne faut pas voir les Francophonies comme un festival africain », se défend Hassane Kassi Kouyaté, qui cherche à porter l’attention sur les créations venues d’Israël ou de Taïwan, du Canada, de Belgique ou de Suisse et, bien sûr, de France. Cependant, les petites précautions de langage du patron des « Francos » peuvent difficilement occulter le fait que l’importance du festival pour les jeunes professionnels africains du spectacle vivant va encore s’accentuer l’an prochain… D’abord parce qu’« une programmation spéciale est envisagée dans le cadre d’“Africa 2020”, l’année de l’Afrique en France, qui arrive à grands pas ». Mais sans doute aussi parce que, d’ici à 2050, le continent comptera plus de 700 millions de francophones potentiels.
Théâtre, danse, musique… Jusqu’au 5 octobre, le festival des Francophonies présente des créations venues des quatre coins du monde, avec un accent particulier sur l’Afrique.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/26/spectacle-vivant-limoges-la-ville-qui-revele-les-talents-africains_6013112_3212.html
mlsum-fr-1986
College Robert Doisneau, à Clichy-sous-bois, en février. NADEGE ABADIE POUR LE MONDE La plaque de métal fixée sur la porte a été changée depuis peu. La salle des professeurs, au rez-de-chaussée du collège Robert-Doisneau, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), a été rebaptisée « salle du personnel ». Façon de souligner qu’elle est ouverte à toute l’équipe de l’établissement, et pas qu’aux 50 adultes qui portent, officiellement, la casquette de l’enseignant. Il n’empêche : cette salle donnant sur un jardinet où l’on peut s’échapper pour un tête-à-tête ou avec sa vaporette, est d’abord celle où les professeurs se retrouvent chaque jour pour marquer une pause. Quelque 50 mètres carrés où sont installés un distributeur de boissons, une fontaine à eau, mais aussi « leur » machine à café, « leur » frigo, « leur » micro-onde… « La salle des profs, c’est d’abord un lieu où tu souffles, confie Isabelle Debyser, professeure de français. Tu as une heure compliquée, tu viens ici, tu en parles… Et tu peux repartir en cours ressourcée. » « C’est un lieu où tu peux relâcher la pression, souligne aussi Marine Bantignies, qui enseigne la même discipline. Dans un collège comme le nôtre, on est hyperinvesti émotionnellement. Un lieu où se confier, c’est capital, même si ce n’est pas toujours facile, quand on arrive jeune prof, de partager ses doutes… » Justement, « quand arrive le jeune prof », cette salle du rez-de-chaussée est le « passage obligé », raconte Yasmina Brunet, secrétaire de direction. « On accueille les nouveaux à l’administration avant de les amener directement ici pour leur attribuer leur casier. A partir de là, ils sont un peu chez eux. Ils peuvent s’installer. » Près des casiers, on trouve le traditionnel tableau de liège sur lequel sont punaisées les informations syndicales ; le tableau Velleda où sont retranscrits les priorités classe par classe, les sorties, les voyages scolaires, les réunions, les exclusions… Autant d’informations effacées, semaine après semaine, d’un coup de tampon pour être remplacées par d’autres. « Une excellente année » Ce mardi 2 juillet, une information un peu datée y figure encore : « Attention : fin de la cagnotte le 5 juin ! Seize départs !!! » Ce collège de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) fait mentir les statistiques de l’éducation prioritaire en conservant, en moyenne, ses enseignants huit ans. Mais en cette fin d’année, ils sont nombreux à bénéficier du « mouvement » (le système de mutation), à être affectés ailleurs quand ils sont contractuels... ou à tirer leur révérence. Parmi eux, Solange Fougère, à la tête de l’établissement depuis neuf ans.
« Le Monde » passe plusieurs mois au collège Robert-Doisneau, à Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), pour raconter le quotidien d’un établissement d’éducation prioritaire. Neuvième épisode.
https://www.lemonde.fr/derriere-les-portes-du-college-doisneau/article/2019/07/06/derriere-la-porte-de-la-salle-des-profs-c-est-tout-l-etablissement-resume-en-un-seul-lieu_5486264_5425285.html
mlsum-fr-1987
Agatha Christie, en mars 1946, chez elle, dans le Devonshire (Royaume-Unis). AFP Le 4 décembre 1926, Agatha Christie, fille de Frederick Miller, riche agent de change new-yorkais, épouse du colonel Archibald Christie, auteure déjà célèbre de romans policiers âgée de 36 ans, disparut pendant onze jours de son domicile à Sunningdale, dans le Berkshire, région située au sud-ouest de Londres. Quand elle réapparut, le 14 décembre, dans le Yorkshire, à plusieurs centaines de kilomètres de l’endroit où on avait retrouvé sa voiture, il fut question d’amnésie : la malheureuse ne se souvenait de rien, et ignorait en particulier pourquoi elle s’était enregistrée dans l’hôtel où elle était descendue sous le nom de Teresa Neele. L’interrogation demeure aujourd’hui : comment expliquer ces onze jours d’absence ? De nombreux ouvrages ont été consacrés à cette mystérieuse disparition, et plusieurs romans ont pris l’intrigue pour prétexte. Un épisode de la série de science-fiction britannique drolatique Dr. Who (2008) suggéra qu’Agatha Christie avait été enlevée par des extraterrestres. Le scénario du téléfilm Agatha and the Truth of Murder (2018)laisse entendre qu’elle avait enquêté secrètement aux côtés de Scotland Yard durant ces onze jours, mettant sa perspicacité au service de la police pour l’aider à élucider un meurtre. « Je me suis sentie affreusement malheureuse. Je n’en pouvais plus. J’ai quitté la maison dans un état d’extrême tension nerveuse, imaginant un acte désespéré » Agatha Christie au « Daily Mail », en février 1928 Le seul semblant d’explication, très incomplet, que la romancière offrit jamais, est contenu dans un entretien au Daily Mail en 1928. Elle y déclara qu’alors qu’elle roulait le long d’une carrière, l’après-midi du 3 décembre 1926, « la pensée [lui] vint de [s]’y précipiter ». Elle ajouta : « Ma fille étant à mes côtés dans la voiture, j’en ai écarté aussitôt la pensée. Mais pendant la nuit, je me suis sentie affreusement malheureuse. Je n’en pouvais plus. J’ai quitté la maison dans un état d’extrême tension nerveuse, imaginant un acte désespéré… Au moment où j’ai atteint l’endroit où il me semblait que se trouvait la carrière, j’ai fait quitter la route à la voiture, dévalant la colline en sa direction. J’ai lâché le volant et laissé le véhicule poursuivre sa course. La voiture a heurté quelque chose, il y a eu un soubresaut, puis elle s’est arrêtée. J’ai été projetée contre le volant et ma tête a heurté quelque chose. Jusqu’à cet instant j’étais Mme Christie. »
En décembre 1926, Agatha Christie, auteure déjà célèbre de romans policiers, disparaît pendant onze jours. L’anthropologue Paul Jorion revient sur ce mystère et propose son interprétation : un plan diabolique ourdi par la reine de l’intrigue
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/08/le-jour-ou-agatha-christie-diparut-et-attendit-qu-on-la-retrouve_5497598_3232.html
mlsum-fr-1988
Le délégué général de LRM, Stanislas Guerini (à gauche), et le député LRM Damien Pichereau, à l’Assemblée nationale à Paris, le 4 juin. LUCAS BARIOULET / AFP C’est l’acte II de son dispositif anti-Rassemblement national (RN). La mise en œuvre opérationnelle d’une volonté politique. En janvier, avant les élections européennes, le délégué général de La République en marche (LRM), Stanislas Guerini, avait exhorté ses troupes à mener « une campagne offensive » face à l’ex-Front national. Il avait alors annoncé la création d’une cellule interne chargée de mettre en place « une stratégie de lutte » contre la formation d’extrême droite. Neuf mois plus tard, la réflexion est bien avancée. Selon les informations du Monde, basées sur une note de travail interne, le parti présidentiel a d’ores et déjà bâti un plan de bataille pour endiguer la progression du parti de Marine Le Pen, lors des élections municipales. Cette doctrine doit être présentée officiellement par la direction de LRM en janvier 2020, lors d’une conférence de presse. Son objectif ? « Faire front contre le FN », selon ce document de travail, en empêchant le RN d’étendre son implantation municipale lors du scrutin de mars 2020, après qu’il a déjà conquis dix villes en 2014, dont Béziers (Hérault) et Fréjus (Var). Une menace considérée comme sérieuse par LRM, où l’on redoute, par exemple, que la communauté d’agglomération de Béziers, aujourd’hui aux mains de la droite, tombe dans l’escarcelle de l’extrême droite. « Les digues cèdent les unes après les autres, s’alarme le délégué général adjoint de LRM, Pierre Person. Dans ce contexte, nous voulons faire barrage à la volonté d’implantation du RN. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi La République en marche craint la déroute aux élections municipales Opérer de manière méthodique Pour y parvenir, le mouvement macroniste a décidé d’opérer de manière méthodique. Il a d’abord recensé une centaine de communes où le parti lepéniste risque de l’emporter, en identifiant trois bassins d’expansion principaux : l’Hérault, le Nord et la Moselle. Il a ensuite défini trois attitudes différentes à adopter, dans l’attribution de ses investitures et de ses soutiens pour les municipales. Le premier cas de figure, le plus simple, concerne « quelques villes à risque RN », où la majorité pense disposer d’une tête de liste suffisamment forte pour pouvoir l’emporter. Dans ces endroits, LRM a investi son propre candidat. Cette situation se présente notamment à Perpignan, où le « marcheur » Romain Grau tentera d’empêcher le député RN Louis Aliot de conquérir la mairie. A Beaucaire (Gard), les macronistes ont choisi Lionel Depetri, suppléant de la députée Françoise Dumas, pour ravir une ville dirigée par le parti lepéniste. Autre exemple : à Arles (Bouches-du-Rhône), ville actuellement dirigée par le PCF mais identifiée comme « prenable » par le RN, le parti présidentiel a choisi d’investir sa députée Monica Michel.
« Le Monde » a pu consulter la stratégie du parti. Objectif : empêcher l’extrême droite d’étendre son implantation municipale, quitte à s’effacer.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/10/25/contre-le-rn-lrm-rehabilite-le-front-republicain_6016829_823448.html
mlsum-fr-1989
Trente-trois personnes ont été blessées, dont quatre grièvement, lors de l’accident sur l’autoroute 1 (A1) d’un car Flixbus faisant la liaison Paris-Londres, a annoncé dimanche 3 novembre la préfecture de la Somme. A 11 h 50, le bus de la compagnie Flixbus a fait une sortie de route au niveau de la sortie 13 — Estrées-Deniécourt (entre Amiens et Saint-Quentin) — et s’est couché sur son flanc, a annoncé la préfecture dans un communiqué, sans préciser les circonstances de l’accident. Sur les 33 personnes à bord, dont des passagers de nationalité étrangère, 29 ont été légèrement blessées et quatre grièvement, selon la préfecture. Grosse mobilisation de la #gendarmerie et de l’ensemble des services de l'État pour prendre en charge les victimes… https://t.co/dSy0wOWZaA — Gendarmerie_80 (@Gendarmerie de la Somme) Parmi les passagers figuraient notamment 11 Britanniques, trois Américains, deux Espagnols, un Australien, un Neerlandais, un Roumain et un Russe. Les blessés ont été répartis dans différents centres hospitaliers de la région, notamment à Amiens et Péronne. Les pompiers de la Somme ont rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) dénombrer cinq blessés graves, sans préciser si leur état était grave. Flixbus met en place un numéro d’urgence L’accident a provoqué la fermeture de la sortie 13, mais la circulation se poursuit sur l’A1 malgré un ralentissement sur 400 mètres au niveau de l’accident, a précisé la préfecture à l’AFP. La Société des autoroutes du nord et de l’est de la France (Sanef) avec l’aide de la gendarmerie a ouvert un point de rassemblement des victimes. Dans un communiqué, Flixbus a expliqué être en « contact étroit avec les autorités locales afin de déterminer les causes exactes de l’accident, ainsi que pour assurer la prise en charge des passagers », notamment par un numéro d’urgence et la mise à disposition d’un car de substitution. Il y a un mois, un autre accident d’autocar Flixbus près de Lézignan (Aude) avait fait un mort.
Le bus, qui effectuait la liaison Paris-Londres pour Flixbus, a fait une sortie de route, blessant 33 personnes.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/03/33-blesses-dont-quatre-graves-dans-un-accident-de-car-le-long-de-l-autoroute-1_6017876_3224.html
mlsum-fr-1990
Les « millenials » n’hésitent pas à investir dans l’immobilier. Caiaimage/Paul Bradbury/Caia Images L’immobilier n’est pas réservé qu’aux quadragénaires en couple avec des enfants et bien installés dans la vie. Les notaires viennent d’en donner la preuve avec deux études récentes. La génération des personnes âgées de 25 à 39 ans, qu’on appelle souvent les « millennials », n’hésite pas à investir dans l’immobilier : 71 % des personnes interrogées ont ainsi acheté leur résidence principale entre 25 et 40 ans, et l’âge moyen du premier achat immobilier est de 32 ans. Le pic d’acquisition se situe entre 25 et 30 ans, avec 41 % des personnes qui achètent dans cette période. « Lors des ventes, nous recevons de plus en plus de jeunes qui achètent des logements même s’ils savent qu’ils n’y resteront pas toute leur vie. Mais, ils ont envie d’être chez eux et veulent se constituer un patrimoine », constate Rozenn Le Beller, notaire à Lanester (Morbihan). Dans un contexte de taux d’intérêts historiquement bas, c’est avant tout pour des raisons financières que les jeunes font le choix de devenir propriétaires. Le fait de réaliser un investissement pérenne plutôt que de dépenser son argent dans son loyer est l’élément déclencheur pour les deux tiers des jeunes acheteurs, le sentiment d’indépendance et la volonté d’aménager son logement comme on le souhaite viennent juste après pour un tiers des acheteurs. Autre enseignement de l’étude : l’image de l’accession à la propriété est très bonne. 87 % des personnes interrogées estiment que ce moment est enthousiasmant même s’il est aussi angoissant pour 57 % des acheteurs. En Ile-de-France, neuf Franciliens sur dix entre 20 et 45 ans ont une très bonne image de la propriété et 67 % des Franciliens de cette tranche d’âge ont d’ailleurs l’intention de réaliser une opération immobilière dans les cinq prochaines années. « Parmi tous les acquéreurs franciliens, la tranche d’âge qui achète le plus est celle âgée de 30 à 34 ans. Au total en 2018, les moins de 40 ans représentent près de la moitié de tous les acheteurs », explique-t-on à la Chambre des notaires de Paris. Un grand nombre de célibataires Autre élément surprenant : que ce soit en Ile-de-France ou en région, les acheteurs jeunes ne sont pas nécessairement en couple : 72 % des personnes qui investissent sont célibataires pour un budget médian de 259 100 euros. Cela implique d’avoir des revenus suffisants et 54 % des jeunes acheteurs perçoivent d’ailleurs des revenus supérieurs à 2 300 euros par mois. Ce sont donc plutôt les cadres et professions intermédiaires qui achètent notamment en Ile-de-France où les prix sont plus élevés. Ainsi, dans cette région, 73 % des acquéreurs sont des cadres et professions intermédiaires contre 19 % d’ouvriers. Et pour trouver des prix moins élevés, 60 % des moins de 25 ans se tournent vers la grande couronne alors que les 25/29 ans préfèrent la petite couronne. Mais quels logements les millennials achètent-ils ? « Ils investissent majoritairement dans l’ancien, moins cher que le neuf », explique Rozenn Le Beller. Les appartements ont plus de succès que les maisons : les biens achetés sont à 92 % des appartements et sont situés en zone urbaine à 95 %. C’est d’abord la taille du logement qui est le critère de choix principal pour 62 % des acheteurs mais 56 % mettent aussi en avant la sécurité réclamant des grilles, des codes d’accès, des équipements de vidéosurveillance. Dans certaines régions comme le Sud (Provence Alpes Côte d’Azur), la Bretagne et le Centre-Val de Loire, la proximité avec la nature est également importante : 48 % des acheteurs en font leur premier critère de choix lors de l’achat. L’accès à internet est également un élément très regardé par les acheteurs que ce soit pour leurs loisirs, le télétravail ou les solutions domotiques. Enfin, une fois le logement acheté, les millennials le conservent en moyenne huit ans pour les appartements et dix ans pour les maisons, avant de revendre pour acheter autre chose. Etude menée du 28 juin au 8 juillet 2018 par Harris Interactive pour le Conseil supérieur du notariat auprès de 1 505 répondants âgés de 18 ans et plus. Etude menée par l’Ifop pour la Chambre des notaires de Paris du 12 au 19 septembre 2019 auprès de 1 004 Franciliens de 20 à 45 ans.
L’âge moyen d’achat d’un logement est désormais de 32 ans. Les appartements anciens en zone urbaine sont particulièrement demandés par les jeunes acheteurs.
https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/10/21/l-immobilier-seduit-de-plus-en-plus-les-jeunes_6016285_1657007.html
mlsum-fr-1991
Montre connectée pour mesurer l’activité physique, bandeau porté la nuit afin de suivre les cycles de sommeil, programme d’intelligence artificielle pour détecter sur un électroencéphalogramme d’infimes arythmies cardiaques… De très nombreuses innovations de santé utilisent et traitent informatiquement les données personnelles des citoyens. Dans son avis 130, rendu mercredi 29 mai, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) tente un état des lieux sur l’utilisation de ces « données massives » dans la santé, un exercice complexe « tant le sujet est extrêmement évolutif », a averti en introduction Pierre Delmas-Goyon, coauteur du rapport. « Ces données peuvent être utilisées à des fins de recherche, pour prodiguer des soins, mais aussi à des fins commerciales par des nouveaux acteurs du numérique sur un marché d’exploitation du bien-être. (…) Il s’agit de trouver un point d’équilibre, a-t-il poursuivi. On surfe entre deux écueils, se priver des innovations technologiques ou risquer de sacrifier des principes éthiques. » Retour sur les principales conclusions de l’avis 130 et les zones d’ombre qui persistent avec Jean-François Delfraissy, président du CCNE. Votre rapport souligne l’extrême rapidité des évolutions numériques dans la santé. Quel message cherchez-vous à faire passer ? Nous vivons une période de rupture dont on ne perçoit encore que le début. Pratiques médicales, relation entre médecin et patient, recherche, organisation des soins… Tout va être profondément modifié. Il est souvent reproché à la réflexion éthique d’arriver après coup. Il s’agit, ici, de sensibiliser tout autant le législateur que les citoyens. Sensibiliser le législateur, c’est expliquer que cette période de rupture ne peut être niée et qu’il ne faut pas tout rejeter en bloc. Nos concitoyens doivent, eux, être au courant de ces changements pour continuer à être maître de leur destin. Votre avis évoque l’encadrement nécessaire de la notion de consentement. Les usagers peuvent-ils vraiment garder la main ? Cela sera compliqué, certes, mais pour garder la main, il faut en premier lieu être au courant. A partir du moment où un individu utilise un service lié à sa santé, pas seulement en tant que malade mais comme simple usager, il entre, sans totalement sans apercevoir, dans la constitution d’une base de données. Nous venons de vivre une phase d’expansion extraordinaire, une multitude de services numériques se sont développés, en particulier en provenance des GAFA [Google, Apple, Facebook et Amazon]. Mais eux-mêmes se rendent bien comptent qu’ils ne pourront poursuivre sur cette lancée que s’ils génèrent l’adhésion et la confiance des consommateurs. Notre message aux usagers est simple : vous êtes consommateurs, vous avez donc un droit.
Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique, réagit aux principales conclusions de l’organisme qu’il préside quant à l’utilisation des « données massives » dans la santé.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/06/04/jean-francois-delfraissy-les-usagers-ont-un-droit-sur-leurs-donnees-de-sante_5471356_1650684.html
mlsum-fr-1992
Une biométrie de la voix. Laboratoire d'innovation de la CNIL. A l’université d’Avignon, Jean-François Bonastre, professeur d’informatique, s’intéresse aux systèmes de reconnaissance automatique de la voix. « Avec des laboratoires de police et de gendarmerie, nous travaillons à certifier les systèmes utilisés dans des affaires criminelles. » Le chercheur pointe leurs biais possibles. Par exemple, les systèmes commerciaux conçus pour des opérations bancaires ne sont pas adaptés au monde de la justice. « Les particularités de la langue maternelle peuvent laisser des marques qui faussent l’expertise vocale », relève-t-il. Une fameuse affaire criminelle illustre ce type de failles. Jérôme Prieto, « le Basque condamné au son de sa voix », avait été accusé d’avoir jeté des cocktails Molotov sur des voitures de policiers, le 5 septembre 1996, à Hendaye. Sur la foi de deux expertises vocales (l’attentat avait été revendiqué par téléphone), ce jeune militant nationaliste a d’abord été condamné à trois ans de prison. Mais, en 1999, il fut relaxé en appel : les expertises vocales ont été jugées défaillantes. « Les Basques ont une façon particulière de prononcer certaines occlusives, ce qui a pu induire les experts en erreur », explique Jean-François Bonastre. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Déchiffrée, contrefaite, modifiée : les métamorphoses de la voix Boîtes noires Son laboratoire cherche à comprendre comment fonctionnent les systèmes de reconnaissance automatique de la voix, ces boîtes noires. « Ils se fondent surtout sur l’analyse des voyelles, plus stables que les consonnes. Parmi elles, les plus fiables sont les voyelles nasales (on, en, in). Les consonnes nasales (m, n) sont aussi très utiles. » Non sans logique : la fosse nasale est une cavité stable, contrairement aux articulateurs de la cavité buccale, très mobiles. Mais si le locuteur est enrhumé, la technique est évidemment beaucoup moins fiable. Et les systèmes de retranscription écrite de la parole ? « Depuis cinq ans, ils ont fait de grands progrès. Leur performance est aujourd’hui satisfaisante, même pour retranscrire la voix de différents locuteurs. » Reste qu’ils sont moins fiables pour les voix de femmes, pour les niveaux de langage familier, ou lorsque la voix est enregistrée dans des espaces bruyants.
En 1996, un Basque a été « condamné au son de sa voix », avant que les expertises ne soient remises en cause. Des chercheurs tentent aujourd’hui de mieux appréhender les systèmes de reconnaissance vocale.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/11/04/la-delicate-reconnaissance-de-la-voix-dans-les-affaires-criminelles_6017997_1650684.html
mlsum-fr-1993
« Il faut que tu respires. » CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP LE MATCH À NE PAS RATER. « A chaque fois que quelqu’un est en finale ici, c’est contre Rafa. » Dominic Thiem le sait, pour espérer brandir, dimanche 9 juin, sa première coupe des Mousquetaires, il lui faudra passer un cap. Mieux, un pic, voire un inaccessible sommet. De l’autre côté du filet, en finale de Roland-Garros, onze titres vous contemplent. Cette année, pas de « j’ai un plan ». S’il est convaincu de pouvoir l’emporter face à Rafael Nadal, l’Autrichien le claironne moins. Un an après avoir sèchement échoué face au boss final du grand jeu qu’est Roland-Garros, le voilà de retour. Avec de nouvelles cordes à son arc, et la force de l’expérience. « Je l’ai battu à Barcelone cette année [fin avril], donc je vais essayer de m’en inspirer, a-t-il soufflé après son marathon contre Novak Djokovic, sa première victoire en cinq sets porte d’Auteuil. J’aborde [cette finale] dans un état d’esprit positif. » Car depuis quatre ans, la petite musique se répète. Invariablement, une fois par an, « Dominator » fait mordre la poussière à « Rafa » sur sa surface fétiche. « Je le vois comme un candidat à la victoire finale à Roland-Garros dans les quatre ou cinq prochaines années », relatait à propos de l’Autrichien le « Taureau de Manacor » en 2016. Une maturité autour de 2020, donc. Mais rien n’empêche Thiem de devancer l’appel. A Roland-Garros, en quatorze participations avant cette édition, Nadal n’a cédé que trois fois. Deux défaites, contre Soderling en 2009 et Djokovic en 2015, et un forfait (2016). Dominic Thiem se verrait bien être la quatrième raison. Quatrième, c’est justement son rang dans la hiérarchie mondiale. Le premier de tous les autres, derrière les « inatteignables Roger-Rafa-Djoko ». Après avoir fait mordre la poussière au Serbe en demi-finales, il mettrait bien à terre – cette terre battue devenue son jardin – le Majorquin. « Le truc, c’est que nous, les jeunes joueurs, pour [gagner un Grand Chelem], on doit battre en chemin deux de ces monstres qui ont gagné au moins 15 Grands Chelems, a-t-il confié, plus tôt dans la quinzaine. Rien que pour ça le défi est immense… » Et s’il le relevait ? Rafael Nadal (Espagne)-Dominic Thiem (Autriche), court Philippe-Chatrier, 15 heures À VOIR AUSSI. Il y a encore une Française à Roland-Garros. Si la paire Chardy-Martin n’est pas parvenue à succéder à ses compatriotes Mahut-Herbert (voir ci-dessous), Kristina Mladenovic est encore en course pour espérer décrocher un deuxième titre porte d’Auteuil… en double. Après son sacre en 2016 aux côtés de Caroline Garcia, la Bleue affronte le duo chinois Yingying Duan-Saisai Zheng avec son amie Timea Babos comme partenaire. Déjà assurée de devenir n° 1 mondiale en double, Mladenovic aspire à soulever un second trophée. Yingying Duan-Saisai Zheng (Chine) contre Timea Babos (Hongrie)-Kristina Mladenovic (France), court Philippe-Chatrier, 11 h 30 La femme du jour : Ashleigh Barty Quand vous avez remporté Roland-Garros et initié dans votre Australie natale un hashtag #BartyParty histoire de célébrer votre titre, vous êtes à n’en pas douter la femme du jour. La phrase du jour « Il n’y a pas de règles. C’est ce qu’on m’a expliqué hier pendant le premier set. Tant qu’il n’y a pas d’objets volants qui arrivent sur le court, on est bons. J’ignorais qu’un parapluie, qui s’est envolé dans le premier jeu du match, n’était pas un objet volant. » Novak Djokovic était amer. Après sa défaite en deux jours et cinq sets face à Dominic Thiem, le « Djoker » a dit adieu à son rêve de « Novak slam », réitérer l’enchaînement des quatre titres du Grand Chelem – ce qu’il a fait entre 2015 et 2016. Incapable de développer son jeu dans les bourrasques, le joueur a demandé vendredi à reporter la rencontre, longtemps en vain. S’il a mécaniquement renvoyé vers l’organisation les questions concernant les conditions du report, Djokovic a raconté son match. « Quand vous jouez dans une sorte de tempête, c’est dur d’être à votre meilleur niveau. Dans de pareilles conditions, c’est de la survie. Essayer de tenir votre service, et de jouer une balle de plus que l’autre. » A son grand désarroi, à ce petit jeu-là, c’est lui qui s’est fait emporter par le vent. L’image du jour Krawietz/Mies (🎥@Eurosport_RU ) https://t.co/TyQ0AnsrpN — doublefault28 (@doublefault28) La paire allemande Kevin Krawietz-Andreas Mies a poussé le mimétisme jusqu’à s’effondrer sur le court de façon synchronisée après sa victoire face à Jérémy Chardy et Fabrice Martin (6-2, 7-6). Les Français, pour leur toute première finale de Grand Chelem, ne sont donc pas parvenus à succéder à un autre duo français, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert, vainqueur porte d’Auteuil l’année dernière. Le score et le record du jour ALERTE ! Pas la peine de rappeler Djokovic et Thiem, ni même Nadal demain : Wikipedia a déjà updaté le palmarès de… https://t.co/T3jFUjxKxE — LaurentVergne (@Laurent Vergne) Momentanément hier, Wikipédia avait déjà mis à jour le palmarès 2019 du simple messieurs de Roland-Garros en recensant une victoire en cinq sets d’un certain Belge, Robin Dupont, face à l’Autrichien Julien Köhler, tout aussi anonyme, sur le score plutôt décousu de 6-0, 6-0, 2-6, 1-6, 48-46. Gageons que Rafael Nadal et Dominic Thiem essaieront de clore les débats avant d’en arriver à un tel dénouement dans le dernier set ce dimanche. Le programme de dimanche 9 juin Ne manquez rien des tableaux masculin et féminin. Court Philippe-Chatrier Yingying Duan-Saisai Zheng (Chine) contre Timea Babos (Hongrie)-Kristina Mladenovic (France), à 11 h 30 Rafael Nadal (Espagne)-Dominic Thiem (Autriche), à 15 heures
Des ambitions de Dominic Thiem face à Nadal à la victoire d’Ashleigh Barty en finale, trois ans après s’être remise au tennis, en passant par la dernière chance française, ce qu’il ne faut pas rater à Roland-Garros.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/06/09/roland-garros-une-reedition-un-retour-gagnant-et-une-derniere-chance_5473848_3242.html
mlsum-fr-1994
Le chef de l’opposition cambodgienne en exil, Sam Rainsy, le 10 novembre à Kuala Lumpur. LIM HUEY TENG / REUTERS Sam Rainsy n’a pas réussi à revenir au Cambodge, samedi 9 novembre, comme il l’avait promis, mais il a d’ores et déjà gagné une bataille médiatique : les épisodes à rebondissement d’un retour perpétuellement différé dans son pays, où le chef de l’opposition en exil appelle à « un soulèvement populaire » pour renverser le premier ministre, Hun Sen, font depuis des jours l’objet d’une chronique permanente par les diplomates, les journalistes et les observateurs de la région. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Suspense au Cambodge avant le retour annoncé du chef de l’opposition en exil Jeudi 7 novembre, Sam Rainsy s’est vu refuser d’embarquer à l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle sur un vol de Thai Airways en partance pour Bangkok, après que le chef du gouvernement thaïlandais a annoncé que l’opposant n’était pas le bienvenu en Thaïlande. Ce dernier entendait traverser par la route le royaume, susciter le soutien de milliers de travailleurs migrants cambodgiens qui résident en Thaïlande, et ensuite atteindre le Cambodge après avoir franchi la frontière séparant les deux pays. Le même jour, l’opposante cambodgienne Mu Sochua avait elle aussi fait une nouvelle tentative pour regagner son pays en atterrissant à l’aéroport de Kuala Lumpur. Fin octobre, elle avait été refoulée à l’aéroport de Bangkok où elle comptait rejoindre plus tard Sam Rainsy, ex-chef du Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), dont cette ancienne ministre de la condition féminine était la vice-présidente. Tout au moins jusqu’à ce que le parti existe encore : en 2017, la Cour suprême du Cambodge avait annoncé la dissolution de ce qui était alors la plus grande formation d’opposition dans un pays placé depuis trente-quatre ans sous la houlette de Hun Sen, homme à poigne et ex-transfuge du régime khmer rouge. « Sur la bonne voie » Arrêtée par les services d’immigration durant dix-neuf heures à l’aéroport de Kuala Lumpur, Mme Mu avait ensuite été autorisée à entrer sur le territoire de la fédération malaisienne. Samedi, nouvelle surprise : Sam Rainsy, qui avait entre-temps pris un avion à Amsterdam après son infructueuse tentative à Paris, débarque lui aussi dans la capitale malaisienne. Il a été autorisé à y rester jusqu’à mardi. Et il continue de dire qu’« il garde l’espoir » de rentrer au Cambodge : « Nous sommes sur la bonne voie », a-t-il déclaré. Bonne ou mauvaise, personne ne sait plus trop quelle est la voie. Comment, en effet, la bête noire du premier ministre pourrait-elle bien arriver à ses fins ? Sam Rainsy n’est pas autorisé à traverser la Thaïlande ; la Malaisie, où il ne peut résider que très temporairement, n’a pas de frontière commune avec le Cambodge. Le seul moyen pour gagner la capitale cambodgienne serait, s’il trouve une compagnie aérienne désireuse de l’accepter à son bord, de prendre un avion à destination de Phnom Penh. Où il devrait cependant être aussitôt arrêté puisque différents chefs d’inculpation, prétextes divers du régime pour se débarrasser de ce trublion de 70 ans, risque de lui valoir dix-huit ans de prison…
Le Franco-Cambodgien Sam Rainsy, qui souhaite rentrer au Cambodge après quatre années d’exil à Paris, est arrivé à Kuala Lumpur samedi. Il appelle au « soulèvement populaire » pour renverser le premier ministre Hun Sen.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/11/11/la-saga-du-chef-de-l-opposition-cambodgienne-en-exil-continue_6018762_3210.html
mlsum-fr-1995
La Russie et l’Ukraine échangent 35 prisonniers chacun, dont le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov à son arrivée à l’aéroport principal de Kiev, samedi 7 septembre. Efrem Lukatsky / AP Tout s’est accéléré ces dernières heures. Le programme d’échange de prisonniers, négocié en coulisse depuis des mois entre la Russie et l’Ukraine, s’est concrétisé samedi 7 septembre. Deux avions transportant 35 prisonniers de chaque côté ont décollé simultanément de Kiev et de Moscou et ont atterri peu après midi, heure de Paris. Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, dont la libération était exigée par la communauté internationale, est le plus célèbre des prisonniers échangés. Parmi les prisonniers ukrainiens en Russie figurent également les vingt-quatre marins ukrainiens arrêtés par les gardes-côtes russes en novembre 2018 au large de la Crimée. Trump rompt les négociations de paix engagées en Afghanistan avec les talibans Le président américain Donald Trump quitte le bureau Ovale à Washington, le 5 septembre. JOSHUA ROBERTS / REUTERS Samedi soir, Donald Trump a brusquement annoncé l’annulation d’une rencontre restée secrète qui promettait d’être historique. Elle devait rassembler autour du président américain des responsables talibans et les autorités officielles afghanes. Cette rencontre sans précédent serait intervenue quelques jours seulement avant les commémorations des attentats du 11-Septembre, perpétrés par l’organisation Al-Qaida, qui bénéficiait de la protection des talibans alors au pouvoir à Kaboul. Le président des Etats-Unis a justifié son revirement par l’attaque meurtrière perpétrée trois jours plus tôt, dans laquelle un soldat américain est mort. Le quatrième en quinze jours. Lire aussi Trump rompt les négociations de paix engagées en Afghanistan avec les talibans Nucléaire : l’Iran met en route des centrifugeuses avancées, l’accord de Vienne fragilisé Le président iranien, Hassan Rohani, le 9 avril dernier. HO / AFP L’accord sur le nucléaire iranien de 2015 va-t-il finir par voler en éclats ? Téhéran, asphyxié par les sanctions américaines, se délie encore un peu plus de ses engagements. La République islamique vient de mettre en route des centrifugeuses avancées dont la production augmentera le stock d’uranium enrichi produit par le pays, a annoncé le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), samedi 7 septembre. Parmi les mesures constituant une réduction des engagements de l’Iran, l’OIEA a mis en route vingt centrifugeuses de type IR-4 et vingt autres de type IR-6, alors que l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne l’autorise à ce stade à produire de l’uranium enrichi qu’avec des centrifugeuses de première génération (IR-1). Les canicules de juin et juillet ont provoqué 1 500 morts en France Pendant la canicule à Carpentras, dans le Vaucluse, le 28 juin. PATRICK VALASSERIS / AFP Les deux épisodes de canicule qui ont touché la France en juin et en juillet ont entraîné 1 500 décès supplémentaires par rapport à la moyenne de ces deux mois pour les années précédentes, a annoncé la ministre des solidarités et de la santé, Agnès Buzyn, dimanche 8 septembre. « C’est dix fois moins de décès que la canicule de 2003 », a précisé la ministre. « Sur ces 1 500 décès en plus, la moitié à peu près sont des personnes de plus de 75 ans, mais il y a aussi des personnes adultes, même des plus jeunes, qui ont été impactées », a-t-elle détaillé, évoquant « une dizaine de décès dans le monde du travail ». Lire aussi Les canicules de juin et juillet ont provoqué 1 500 morts en France Dans l’actualité sportive : Bianca Andreescu remporte l’US Open à New York, le 7 septembre. Adam Hunger / AP Finale de l’US Open : à 19 ans, la sensation Andreescu fait plier Serena Williams L’Américaine a été sèchement battue (6-3, 7-5) par la tornade Bianca Andreescu, 15e mondiale, qui remporte ainsi son premier US Open. La jeune Canadienne d’origine roumaine a explosé sur le circuit cette année en décrochant trois titres (Indian Wells, Toronto et l’US Open). Elle grimpera au 5e rang mondial officiellement lundi. Coupe du monde de basket : la France se qualifie pour les quarts de finale Face à la Lituanie, samedi 7 septembre, les Bleus ont parfois manqué d’air et frôlé le précipice. Mais les basketteurs français s’adjugent in extremis une victoire capitale (78-75). Eliminant les Baltes, les Bleus se qualifient pour les quarts de finale. Prochaine étape, lundi face aux redoutables Australiens, invaincus comme eux. Lire aussi Coupe du monde de basket : la France se qualifie pour les quarts de finale Eliminatoires de l’Euro 2020 : contre l’Albanie, l’équipe de France a retrouvé du caractère L’équipe de France s’est tranquillement imposée 4 à 1 devant l’Albanie, samedi 7 septembre. Surtout, les Bleus ont maîtrisé à merveille cette rencontre, et les nombreux remplaçants ont su montrer que les absences de plusieurs cadres (Kylian Mbappé, Paul Pogba, N’Golo Kanté, Samuel Umtiti) n’étaient pas forcément préjudiciables.
Vous n’avez pas suivi l’actualité ce week-end ? Voici les principaux titres à retenir des samedi 7 et dimanche 8 septembre.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/08/echange-de-prisonniers-entre-la-russie-et-l-ukraine-iran-canicules-les-cinq-infos-a-retenir-du-week-end_5507966_4355770.html
mlsum-fr-1996
Miloslav Hamrik / Creative Commons Tribune. D’après l’Institut national de la statistique (INS), le taux de chômage en Tunisie était de 15,3 % au deuxième trimestre 2019. Près de 43 % des 628 000 sans-emploi sont des diplômés et le chômage est plus important chez les femmes (22,8 %) que chez les hommes (12,3 %). Parallèlement, l’économie informelle représente près de 30 % de l’activité. Contrebande, emplois non déclarés et fraude fiscale sont les manifestations d’un mal qui rend l’économie formelle de plus en plus vulnérable. La Tunisie souffre d’un manque de compétitivité. Selon le classement du Forum économique mondial 2019-2020, elle occupe le 87e rang sur 141 pays. Jouent contre elle les déséquilibres macroéconomiques, notamment en ce qui concerne la dynamique de la dette, les problèmes socio-économiques, le sentiment de marginalisation encore alimenté par le déficit d’inclusion économique, le niveau élevé du chômage chez les jeunes et les disparités régionales. Lire aussi La Tunisie au bord de la crise de nerfs sociale Mais ce qui est le plus à l’origine de cette stagnation, c’est le poids de l’économie de rente, basée sur l’exploitation de privilèges, faveurs ou opportunités d’affaires à l’abri de toute concurrence. Ces positions monopolistiques empêchent toute compétitivité. Fruit de la corruption, ce système entraîne inefficacité et distorsions. Selon le baromètre mondial de la corruption réalisé par Transparency International, 67 % des Tunisiens estiment que la corruption a augmenté au cours des douze derniers mois et 64 % d’entre eux pensent que le gouvernement n’agit guère contre ce fléau. D’où le profond désespoir qui frappe la jeunesse tunisienne. S’ensuit une véritable « fuite de cerveaux » qui voit des centaines de diplômés, des cadres de haut niveau et des travailleurs qualifiés quitter le pays pour tenter leur chance ailleurs. Le secteur bancaire, un oligopole rentier Contrairement à ce qu’on pense, l’économie de rente ne concerne pas seulement le secteur pétrolier. Les concessions automobiles sont par exemple contrôlées par un nombre restreint de familles détentrices de l’exclusivité de commercialisation des plus grandes marques automobiles. Le secteur bancaire se résume à un oligopole rentier constitué d’un grand nombre de banques (26, contre 27 banques physiques en France), avec un fort niveau de concurrence en apparence. Reste que les frais bancaires sont très élevés et peu en rapport avec le niveau des services offerts aux clients. Si, en tant que premier actionnaire dans ce secteur, le principal organisateur de ce cartel est bien l’Etat, des groupes familiaux actionnaires sont très présents dans plusieurs de ces banques. Ils s’en servent comme une réserve de liquidités privée, solvabilité et rentabilité de leurs activités obligent. Les banques qu’ils possèdent leur accordent en effet des prêts sans être trop regardantes sur les garanties. Ils peuvent alors se diversifier en investissant dans de nouveaux secteurs où les employés ont à souffrir de faibles salaires. Faute de concurrence, l’innovation ne rentre pas dans leurs priorités, d’où un manque de valeur ajoutée et une faible rétention de la main-d’œuvre hautement qualifiée. Faute de spécialisation, leur internationalisation trouve ses limites. Article réservé à nos abonnés Lire aussi La détresse sociale en Tunisie à l’origine d’une nouvelle vague d’émigration Or l’Etat emprunte aux banques commerciales, qui se refinancent auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT), avec pour conséquence une sorte de légalisation de cette corruption. Que faire alors, sinon s’emparer de technologies révolutionnaires, à l’image de la blockchain accolée au phénomène des cryptomonnaies ? La Tunisie ne gagnerait-elle pas à accueillir et à aider les entrepreneurs de cette technologie, ne serait-ce que pour tenter de lutter contre la situation « monopolistique » du pays ? Pourquoi les jeunes ne pourraient-ils pas créer des monnaies convertibles pour résoudre leurs défis à l’échelle internationale ? Changement de paradigme Notons d’abord que les institutions tunisiennes sont devenues un moteur dans l’utilisation de cette nouvelle technologie qu’est la blockchain. Depuis 2017, la BCT cherche ainsi des solutions innovantes de « decashing » afin d’enrayer la culture des transactions en liquide, qui nuit au développement bancaire et favorise les échanges illégaux. Et c’est bien à Tunis que se sont déroulés, en mai 2018, le premier Africa Blockchain Summit et le plus grand hackathon africain sur la blockchain. Co-organisé par la BCT, cet événement a réuni les gouverneurs des 54 banques centrales africaines, qui ont réfléchi sur les opportunités qu’offre cette nouvelle technologie. De fait, les coûts sont réduits, les délais sont raccourcis et les transactions financières simplifiées. De son côté, enfin, la Poste tunisienne travaille sur un projet de portefeuille virtuel permettant d’envoyer et de recevoir de l’argent, de payer des factures, etc. Ce service se fonde sur la DLT (Distributed Ledger Technology ou « technologie de registre distribué »), c’est-à-dire une chaîne de blocs pour une utilisation institutionnelle avec un modèle de gouvernance centralisée. Par ailleurs, le changement de paradigme en termes de business model que propose la blockchain à travers son principe de décentralisation est intéressant pour palier le système de rente. Les jeunes start-upeurs ont la possibilité de créer une cryptomonnaie pour leur projet innovant grâce à quelques lignes de code, suivant le standard ERC20 publié sur la blockchain Ethereum. La valeur de cette monnaie est tributaire de son utilité d’application. En d’autres termes, s’ils réussissent à créer de la valeur autour d’un membre de leur communauté, cela profite à toute la communauté. Telle est la magie de la blockchain ! Plus besoin de prendre des commissions sur des transactions établies entre les membres d’une communauté, à l’instar d’Airbnb et Uber. Plus le service proposé par la start-up sera utile, plus les gens achèteront cette cryptomonnaie. Elle prendra de la valeur, les porteurs de projet faisant alors fructifier leur capital initial en cryptomonnaie. Et cela est aussi valable dans l’autre sens. Soutenir l’inclusion financière Notons qu’en Tunisie, le taux de bancarisation ne dépasse pas les 40 %, selon la Banque mondiale, à cause des prérequis élevés pour l’ouverture d’un compte bancaire. Aujourd’hui, la blockchain permet en quelques clics de créer un portefeuille numérique à partir de son téléphone et de garantir un échange presque instantané de valeurs avec des frais très réduits (de l’ordre de 0,02 %). Le simple fait de réduire le coût des transactions financières permet de soutenir la croissance économique et l’inclusion financière. De plus, les monnaies maghrébines ne sont pas convertibles. Si bien que donner aux jeunes start-upeurs l’autorisation de créer leur propre monnaie cryptographique sur la blockchain leur ouvrirait une grande porte vers l’internationalisation de leurs activités. Cela résoudrait aussi le problème d’accès aux devises étrangères, car les cryptomonnaies sont convertibles par défaut, nonobstant l’avantage considérable que permettent les outils financiers de la blockchain. Cette technologie ne pourrait-elle pas permettre au Maghreb de rattraper son retard en matière d’échanges financiers et, surtout, de garantir une meilleure inclusion de sa population demeurée en marge des circuits économiques ? Pourquoi ne pas imaginer l’intégration économique entre les pays du Maghreb ? La Banque mondiale a décrit la région comme la moins intégrée économiquement dans le monde, alors que les échanges entre ces pays se font en euros ou dollars. Le manque à gagner, chaque année, est de 2 % pour leur PIB. Et pourtant, les voisins marocain et algérien ont interdit formellement les cryptomonnaies, quand la Tunisie ne s’est pas encore prononcée sur leur légalité. Pourquoi ne pas s’inspirer de pays proches, comme Malte, qui a su profiter de cette opportunité ? En 2018, ce petit pays a promulgué la fameuse loi VFA (Virtual Financial Assets Act), laquelle encourage l’implémentation de projets opérant sur fond de blockchain et de cryptomonnaies. Il s’est imposé comme « The Blockchain Island » avec son cadre juridique favorable aux investisseurs étrangers attirés par cette nouvelle technologie. En retour, la croissance économique décolle. L’un des exemples phares de la réussite de cette stratégie, c’est Binance. Installée sur l’île depuis un an, elle est la première plateforme au monde d’échange de cryptomonnaies et draine 3,3 milliards de dollars au quotidien. Un vecteur d’intégration de l’économie informelle D’autres pays, comme la Suisse, l’Estonie ou Singapour, ont fait ce choix en profitant de leur petite taille pour attirer d’énormes capitaux et le potentiel de croissance qui s’ensuit. La France, quant à elle, a aussi fait un grand pas avec la loi Pacte, qui légalise les ICO (Initial Coin Offering), une forme de levée de fonds participative basée sur les cryptomonnaies. Ne serait-il donc pas judicieux pour la Tunisie, après le succès du Start-up Act, de légiférer dans ce domaine et rejoindre le club select des pays « blockchain friendly » ? Cela ne créerait-il pas l’opportunité d’attirer des investissements directs étrangers et de libérer l’énorme potentiel de sa jeunesse frustrée ? N’est-ce pas un vecteur d’intégration de l’économie informelle ? Et la transparence qu’offre la blockchain n’est-elle pas un moyen de limiter la corruption ? Lire aussi Et si le bitcoin remplaçait le franc CFA ? On l’a compris : le défi pour la Tunisie, c’est de passer d’une économie de rente, suradministrée, clientéliste et corrompue, à une économie moderne et compétitive. Il s’agit donc de privilégier les innovations technologiques pour faire pièce aux situations de monopole qui étouffent les initiatives personnelles. Grâce aux protocoles blockchain, ses futurs utilisateurs auront la possibilité, sans l’intermédiation d’une plateforme, de créer et d’animer leurs propres réseaux de transfert de valeur pour commercer et échanger des services. C’est aussi un vœu pour l’ensemble des pays du Maghreb en proie à l’instabilité financière et aux récessions économiques. Mariem Brahim est enseignante-chercheuse à l’ESLSCA Business School Paris. Karim Maxime Salah est entrepreneur et expert en blockchain, cofondateur de Turnkey Ledger. Mariem Brahim et Karim Maxime Salah
Selon deux experts, ces technologies permettraient de « garantir une meilleure inclusion des populations demeurées en marge des circuits économiques ».
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/30/la-blockchain-et-les-cryptomonnaies-des-outils-pour-palier-le-systeme-de-rente-en-tunisie_6017485_3212.html
mlsum-fr-1997
Au moment où les grands cimentiers mondiaux se frottent les mains à l’occasion des travaux du Grand Paris Express qui doivent engloutir plusieurs millions de tonnes de béton pour édifier les 200 km de métro, de nouveaux acteurs se positionnent pour bénéficier de cette manne. Avec un argument choc : ils proposent un ciment qui va permettre de produire un béton fortement décarboné ! Pour préparer du ciment, il faut cuire à quelque 1 450 degrés un mélange d’argile et de calcaire, tous deux prélevés dans des carrières. Ce procédé est fortement émetteur de gaz à effets de serre. En moyenne, une tonne de ciment Portland, la recette standard de cette fine poudre liante, émet lors de sa cuisson un minimum de 765 kg de CO 2 . Avec 50 % de ciment par m3 de béton, ce matériau ultrarésistant fait partie des moins écologiques à sa fabrication. L’industrie du ciment est même responsable de près de 5 % des émissions de dioxyde de carbone de la planète. Afin de réduire ces émissions, les géants du secteur, les LafargeHolcim, Cemex, CRH et autres Heidelberg, se sont engagés à valoriser des déchets (en clair, les brûler), en lieu et place des sources d’énergie primaire, tout en optimisant la cuisson de leurs fours. Parallèlement, ils développent des bétons qui absorbent le CO 2. Mais pour l’instant, la baisse des gaz à effet de serre n’est pas significative. Verdir le béton D’autres produits sont donc aujourd’hui promus pour verdir le béton comme le « laitier », des résidus rejetés par les hauts fourneaux sidérurgiques lors de la fonte du minerai. Ces granules blanches, à l’aspect de lait, d’où leur nom, peuvent être moulues finement. Si les grands cimentiers y ont déjà en partie recours, la PME irlandaise Ecocem s’est spécialisée dans la production de ce seul matériau. La société a installé deux moulins à proximité des hauts fourneaux d’ArcelorMittal à Dunkerque (Nord) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). « Aujourd’hui, nous pouvons broyer jusqu’à un million et demi de tonnes de laitier en France dans nos broyeurs », explique Katia Nataf, directrice de la communication d’Ecocem. Après le broyage du laitier, la poudre blanche, dix fois plus fine que la farine, est séchée grâce aux gaz des hauts-fourneaux avant d’être livrée aux cimenteries. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Grand Paris : la carrière cimentière qui fâche Un ciment peu cher
De nouveaux acteurs comme la PME irlandaise Ecocem ou la française Hoffmann Green proposent un béton fortement décarboné.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/08/09/les-alternatives-ecologiques-au-ciment-traditionnel-se-multiplient_5498031_3234.html
mlsum-fr-1998
Jacques Brunel et le XV de France sous la menace du ciel, à Kumamoto. FRANCK FIFE / AFP A Kumamoto, les parapluies ont double usage. Les jours de cagnard, ils servent à s’abriter du soleil. Comme samedi matin, pendant l’entraînement des joueurs du XV de France. Les jours de pluie, l’objet retrouve alors sa fonction première. Comme le lendemain, ce dimanche 29 septembre, en début d’après-midi. Mais les gouttelettes sont peu de chose à côté du typhon à venir. « Vents puissants » et « pluies abondantes » s’annoncent déjà sur l’île méridionale de Kyushu. « Ce qui pourrait perturber » le prochain match des Bleus contre les Etats-Unis, prévu mercredi 2 octobre (9 h 45, heure française) dans la ville de Fukuoka. L’annonce dominicale vient de World Rugby, la fédération internationale, avec le concours de l’Agence météorologique japonaise. En attendant la publication, demain, d’un nouveau bulletin, le match est, pour l’instant, maintenu. A destination des supporteurs « venus de l’étranger », le communiqué se veut rassurant : « Si les typhons peuvent varier en termes de puissance et d’intensité, il s’agit d’un phénomène courant au Japon, et la plupart d’entre eux ont un impact minime sur la vie quotidienne. » Ce dimanche, les Bleus semblent philosophes. En short et en coupe-vent, dix d’entre eux ont fait leur apparition dans la « fan-zone » de Kumamoto. Passage d’une heure dans l’espace qui retransmet tous les matchs de la compétition sur écran géant ; en l’occurrence Géorgie-Uruguay, organisé à Kumagaya, un millier de kilomètres plus loin. En option, plusieurs petits ateliers : envoyer le ballon dans la cible (pas si simple…) ou encore hisser de jeunes enfants (ou des moins jeunes) dans les airs pour qu’ils réceptionnent une touche. Mauvais calcul en cas d’annulation Bien sûr, les Bleus ont « vu les deux-trois articles » sur « Mitag », le petit nom de ce futur typhon en provenance des Philippines. « Comme tout le monde, on en a discuté, vraiment vite fait », explique le troisième ligne Charles Ollivon, sous un parapluie transparent. Qui relativise : « On a vu depuis notre arrivée que la météo était très changeante. Donc, honnêtement, on ne s’inquiète pas trop. Il y a encore quatre jours avant le match. On verra déjà demain ce qu’il en est. » Le risque est lourd, pourtant. En cas d’annulation de match au premier tour, aucun report n’est prévu. Le règlement de la Coupe du monde prévoit d’accorder d’office deux points aux deux équipes concernées. Comme si elles avaient concédé un match nul (0-0). Un mauvais calcul pour le XV de France, forcément, face à un adversaire présumé plus faible. Autre point important : si les intempéries conduisent à interrompre le match après son coup d’envoi et si elles empêchent une reprise le jour même, « ledit match ne sera pas reprogrammé pour le lendemain et sera considéré abandonné ». En cas de match abandonné à la mi-temps ou pendant la seconde période, le score final sera celui du « moment où le match a été abandonné ». En cas de match arrêté avant la mi-temps, « le résultat sera déclaré nul pour le décompte des points de match, mais chaque équipe conservera le score qui était le sien au moment de l’abandon du match ». Dans l’idéal, les Bleus visent toujours les cinq points face aux Américains. Dit autrement, une victoire avec le bonus offensif, synonyme d’au moins quatre essais inscrits. Cinq points qui leur seraient fort pratiques pour maintenir à bonne distance l’Argentine, qu’ils avaient dominée (23-21) en match d’ouverture, avant d’affronter l’Angleterre dans deux semaines. S’ils veulent conserver l’une des deux places qualificatives du groupe C pour les quarts de finale, il leur faudra donc aussi s’en remettre aux cieux, avec ou sans parapluie. Cedate Gomes Sa remplace Demba Bamba A l’inverse de ce qu’a initialement annoncé la Fédération française de rugby (FFR), Uini Atonio ne rejoindra pas les Bleus pour remplacer Demba Bamba, blessé à l’ischio-jambier droit et donc forfait pour la suite de la Coupe du monde. Uini Atonio s’étant lui-même blessé aux cervicales en championnat de France, samedi 28 septembre, avec La Rochelle, son « bilan médical » ne lui permet pas de répondre à l’appel des Bleus. C’est finalement Cedate Gomes Sa, 26 ans, qui ralliera l’équipe de France pour le reste du Mondial, a annoncé ce dimanche la FFR. Le joueur du Racing devrait arriver à Kumamoto lundi 30 septembre en fin de journée. Si le prochain match contre les Etats-Unis, le 2 octobre, semble lui laisser trop peu de temps pour être opérationnel, le pilier aura a priori davantage de chance d’être mobilisable le 6 octobre, contre les Tonga.
« Vents puissants » et « pluies abondantes » pourraient « perturber le match France - Etats-Unis », prévu le 2 octobre. Sans que le règlement ne permette un report pour les matchs du premier tour.
https://www.lemonde.fr/rugby/article/2019/09/29/coupe-du-monde-2019-de-rugby-le-prochain-match-du-xv-de-france-sous-la-menace-d-un-typhon_6013508_1616937.html
mlsum-fr-1999
Le président bolivien, Evo Morales (au centre), le ministre brésilien des affaires étrangères, Ernesto Araujo (à gauche), et le président péruvien, Martin Vizcarra, le 6 septembre à Leticia, en Colombie. RAUL ARBOLEDA / AFP Alors que l’Amazonie brûle encore, sept pays de la région se sont retrouvés, vendredi 6 septembre, dans la ville colombienne de Leticia pour parler coopération régionale. « La bonne volonté ne suffit plus pour sauver la forêt », a rappelé le président péruvien, Martin Vizcarra, en évoquant la nécessité de « mesures drastiques ». Signé à l’issue de la rencontre, le pacte de Leticia pour l’Amazonie prévoit de renforcer la coopération en matière de surveillance par satellite, de lutte contre la déforestation, de prévention des incendies et les échanges de données sur le climat. Mais le texte contient peu de mesures concrètes et les défenseurs de l’environnement avaient du mal, vendredi soir, à cacher leur déception. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Amazonie, le bilan incertain de la lutte contre les incendies Annoncé le 26 août, le sommet a été organisé en moins de quinze jours par le gouvernement colombien. Ses promoteurs entendaient profiter de l’émotion suscitée par la vague d’incendies au Brésil. « Les pays de la région ont beaucoup trop tardé à se réunir, s’indigne la chercheuse brésilienne Beatriz Miranda. Le problème, c’est que les Etats membres, incapables de mettre en œuvre des politiques publiques efficaces, sont en partie responsables de la crise actuelle. » Et de rappeler que le premier traité de coopération amazonienne date de 1978. Outre le président colombien, Ivan Duque, et le Péruvien Martin Vizcarra, l’Equatorien Lenin Moreno et le Bolivien Evo Morales, étaient présents à Leticia. Le Surinam, le Guyana, le Brésil étaient représentés par des membres du gouvernement. Le Venezuela de Nicolas Maduro – qualifié de dictature par Bogota et Brasilia – n’avait pas été invité. La France non plus. Craintes que rien ne change « Le grand sommet pour l’Amazonie » a duré un peu moins de quatre heures. La rencontre s’est tenue sur le campus verdoyant et retiré de l’université nationale de Leticia. Pas de manifestants donc ni de badauds pour venir perturber les brefs débats. Les Indiens, venus accueillir les chefs d’Etat, étaient là pour le folklore et les photos, et n’ont pas été invités à s’exprimer. « C’est une bonne chose que les gouvernements s’inquiètent enfin de la protection de l’Amazonie, considère Nelly Kuiru, de la Commission nationale de communication indigène. Mais nous avons des raisons de craindre que rien ne va changer ». Le président brésilien, Jair Bolsonaro, qui avait décliné l’invitation pour raisons de santé, a fait acte de présence par vidéoconférence. Il a réaffirmé ses thèses souverainistes : l’Amazonie appartient aux seuls pays qui la possèdent et qui ont le droit de la défendre comme ils l’entendent. Pas question de laisser la communauté internationale s’en mêler. A l’autre extrémité de l’échiquier politique, Evo Morales a protesté contre l’exclusion du Venezuela. « La défense de la planète suppose de dépasser nos différends idéologiques », a déclaré le dernier allié de M. Maduro sur le continent. Pour le chef d’Etat bolivien, le système capitaliste et la consommation débridée sont responsables de la crise environnementale. Les gouvernements des pays amazoniens doivent se retrouver à l’occasion du prochain sommet des Nations unies.
Le texte, qui prévoit peu de mesures concrètes, a déçu les défenseurs de l’environnement et les représentants de la communauté indigène.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/09/07/sept-pays-amazoniens-signent-un-pacte-pour-proteger-la-foret_5507603_3244.html
mlsum-fr-2000
Trois casques bleus sénégalais de la force de l’ONU en Centrafrique sont morts, vendredi 27 septembre, dans le crash de leur hélicoptère, au moment de son atterrissage à Bouar, dans l’ouest du pays. Un quatrième soldat sénégalais est dans « un état jugé critique », selon la Minusma, la mission de l’ONU dans le pays. C’est avec une peine immense que j’ai appris le crash d’un hélicoptère de combat sénégalais avec 3 morts et un bles… https://t.co/yxK7v4tBa1 — ndiayemankeur (@Mankeur ndiaye) Le crash de cet hélicoptère russe, de type Mi-35, a été confirmé par l’armée sénégalaise dans un communiqué publié vendredi après-midi. « L’état-major général des armées est en contact permanent avec les autorités de l’ONU en vue de l’évacuation du blessé et du rapatriement des dépouilles », a fait savoir le ministère des forces armées. L’aéronef « revenait d’une mission opérationnelle » au profit de la Minusca, a-t-il ajouté. « Selon les premiers éléments, cet accident est dû à de mauvaises conditions atmosphériques ayant rendu impossible l’atterrissage », a précisé en fin d’après-midi la Minusma, ajoutant que le soldat sénégalais grièvement blessé était en cours d’évacuation à l’hôpital pour des soins intensifs. Un pays en conflit depuis 2013 La Minusca a mené jeudi une attaque contre le groupe armé centrafricain Retour réclamation réhabilitation (3R) à Koui, dans le nord-ouest du pays, ont confirmé à l’AFP plusieurs responsables de la Minusca sous couvert de l’anonymat. Jeudi soir, le mouvement rebelle avait affirmé qu’une de ses bases avait été bombardée par des casques bleus. Lire aussi A Khartoum, la Centrafrique se cherche un chemin vers la paix 3R fait partie des 14 groupes armés signataires le 6 février d’un accord de paix avec le gouvernement centrafricain, qui a pour ambition de mettre fin aux conflits qui déchirent le pays depuis 2013. Malgré une relative accalmie depuis la signature de cet accord de paix, les violences contre les civils et entre groupes armés se poursuivent en Centrafrique. Le 14 septembre, deux groupes armés signataires de l’accord se sont affrontés à Birao, dans l’extrême nord-est du pays. Quelque 13 000 personnes ont été déplacées par ces combats, qui ont causé la mort de 23 miliciens. Riche en ressources naturelles, la Centrafrique est déchirée depuis 2013 par une guerre qui a forcé près d’un quart de ses 4,7 millions d’habitants à fuir leur domicile.
Jeudi, la mission des Nations-Unis en République centrafricaine a mené une attaque contre un groupe armé dans le nord-ouest du pays.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/09/27/trois-morts-dans-le-crash-d-un-helicoptere-utilise-par-l-onu-en-centrafrique_6013371_3212.html