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mlsum-fr-801
Fiat Chrysler Automobiles PSA discute d’un rapprochement avec PSA. HAROLD CUNNINGHAM, DANIEL ROLAND / AFP C’était un projet de longue date de Sergio Marchionne, le charismatique administrateur délégué de Fiat Chrysler automobiles (FCA), disparu brusquement en juillet 2018. Pour l’homme qui avait sauvé, au début des années 2000, ce monument en péril de l’industrie italienne, le groupe FCA n’avait, à terme, d’autre solution que de trouver un allié pour se renforcer. Pour s’ouvrir de nouveaux marchés, bien sûr, notamment en Asie, mais aussi parce que l’effort de redressement des comptes de Fiat avait eu pour conséquences un certain sous-investissement en recherche et développement, qui pourrait s’avérer fatal à l’heure des révolutions technologiques et écologiques vécues par l’industrie automobile. Lire aussi Le conseil d’administration de PSA valide le mariage avec Fiat Chrysler Pour cela, PSA était le partenaire idéal. D’abord, en raison des fortes complémentarités opérationnelles existant entre les deux groupes – déjà en 1988 les constructeurs ont implanté une usine commune de véhicules utilitaires à Hordain (Nord) –, mais aussi pour une raison plus diffuse, liée au poids de la famille Peugeot dans la gouvernance du groupe français. Entreprise fondée en 1899 à Turin par Giovanni Agnelli et restée sous le contrôle exclusif des héritiers du fondateur, l’ancien groupe Fiat a connu ces dernières années de nombreuses mutations, notamment avec le rachat de Chrysler, en 2009, au plus fort de la crise mondiale. Mais il n’a pas cessé d’être avant tout un groupe familial, aujourd’hui présidé par John Elkann, chef de la cinquième génération des héritiers Agnelli, qui à travers la holding Exor, dont la famille est l’actionnaire majoritaire, contrôle 29 % du capital. Changement de cap John Elkann ne rate pas une occasion de rappeler son attachement au modèle familial, et consacre une grande partie de son temps à cultiver de bons rapports entre les Agnelli et les autres grandes dynasties industrielles. Dans cette logique, au printemps 2019, à la veille d’annoncer un accord de rapprochement avec l’alliance Renault-Nissan, John Elkann avait tenu à rencontrer le chef de la famille Peugeot, Robert Peugeot, pour l’informer personnellement de cette décision, qui mettait un terme définitif, pensait-on alors, à des années d’un patient travail d’approche entre les deux familles. Cette rencontre a-t-elle joué un rôle dans le changement de cap du président de FCA, qui a soudainement annoncé, le 5 juin, le retrait de son offre de fusion avec Renault, officiellement en raison des réticences de Nissan et de l’attitude, jugée trop interventionniste, du gouvernement français, actionnaire de référence de Renault ? Rien ne permet de l’affirmer. Mais sans doute cette démarche a-t-elle permis de ne pas hypothéquer l’avenir, et contribué à maintenir de bons rapports entre les deux familles.
Le projet de rapprochement entre les deux constructeurs, confirmé mercredi, a déjà été évoqué par le passé, sans aboutir.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/10/30/entre-les-deux-constructeurs-une-relation-de-plus-de-trente-ans_6017430_3234.html
mlsum-fr-802
Le site General Electric de Belfort (Territoire de Belfort), en 2014. THIBAULT CAMUS / AP Le parquet de Paris a ouvert, vendredi 6 septembre, une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêts » visant Hugh Bailey, le directeur général de General Electric France, a révélé L’Obs, mardi 10 septembre. Cette décision, confirmée au Monde de source judiciaire, intervient au moment où le conglomérat américain s’oppose aux syndicats après l’annonce, fin mai, de la suppression de 1 050 postes, dont près de 800 sur son site de Belfort (Territoire de Belfort). L’enquête est menée par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). En juin, Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, avait saisi le procureur de la République en invoquant une « possible prise illégale d’intérêts » de M. Bailey, qui fut conseiller technique d’Arnaud Montebourg, puis d’Emmanuel Macron au ministère de l’économie entre 2012 et 2016, avant de rejoindre GE France en 2017 et d’en prendre la direction générale en avril 2019. Dans sa lettre au procureur, la députée et présidente de Génération écologie indiquait « qu’une aide de 70,3 millions d’euros a été accordée à General Electric Energy Product (…) pour l’achat de quatre turbo-alternateurs pour une centrale à cycle combinée à Bazian, en Irak, au premier semestre 2016 ». L’élue ajoutait que M. Bailey n’avait « probablement pas pris cette décision seul », mais qu’il avait été embauché chez GE l’année suivante. Ces 70 millions n’étaient pas des aides directes à GE, mais correspondaient à des crédits de la Coface, l’établissement d’assurance-crédit français garantissant les exportations des produits fabriqués dans l’Hexagone. A cette époque, le géant américain cherchait les pays – dont la France – prêts à l’aider à exporter, puisque l’activité de l’Export-Import Bank, la « Coface américaine », était suspendue. Feu vert de la commission de déontologie de la fonction publique Pour Mme Batho, ministre de l’écologie en 2012-2013, l’affaire est « grave » et « illustre les stratégies de débauchage de hauts fonctionnaires, hauts conseillers de ministre, sur lesquels on peut considérer qu’ils n’ont pas respecté l’éthique de l’Etat », a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse. Les accusations contre Hugh Bailey sont « totalement infondées », a répliqué GE, rappelant que la commission de déontologie de la fonction publique avait donné son feu vert à sa nomination. Elle lui avait juste demandé de rompre tout contact professionnel avec ses anciens collègues de Bercy ayant eu à traiter avec GE. De son côté, l’avocat de M. Bailey, Benjamin Van Gaver, se félicite que l’ouverture de l’enquête lui offre « la possibilité d’apporter tous les éléments nécessaires aux autorités afin de réfuter fermement les allégations portées à son encontre ». Cet épisode judiciaire intervient alors que la direction de GE France n’est pas parvenue à convaincre l’intersyndicale (CGT, CFE-CGC, SUD) du site de Belfort de négocier le plan social annoncé en mai. Une politique de la chaise vide appuyée par de nombreux élus locaux, de gauche et de droite, qui exigent le maintien d’une activité industrielle à Belfort. Sur les 4 300 salariés du site, près de 3 500 conserveront leur emploi, notamment dans le secteur des turbines pour centrales électriques (gaz, charbon, nucléaire…). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chez General Electric à Belfort, l’ambiance est « étouffante et délétère » Pour les autres, le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a réaffirmé, mi-août, dans une lettre aux syndicats, son objectif « d’obtenir le maintien et le développement d’un maximum d’emplois industriels pérennes sur le site ». Deux pistes sont particulièrement étudiées et « le dossier avance bien », indiquent plusieurs sources gouvernementales : renforcer les effectifs de l’usine d’Alstom produisant des motrices de TGV à Belfort, qui permettrait « la création ou le maintien de 120 emplois », selon M. Le Maire ; une diversification dans les pièces de moteurs d’avion, une activité-phare de GE. En attendant, un comité de suivi des engagements pris par GE en 2014, lors du rachat de la branche énergie d’Alstom, devait se réunir, mercredi 11 septembre, sous la présidence de M. Le Maire. Ces engagements – non tenus, selon les syndicats – portent sur le maintien de centres de décision à Belfort et la fabrication de grosses turbines à gaz. Un marché qui s’est effondré ces dernières années, expliquant les difficultés de GE, mais aussi de ses concurrents Siemens et Mitsubishi. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le plan social de General Electric à Belfort embarrasse l’exécutif
Delphine Batho, qui a dénoncé la nomination de M. Bailey, souligne qu’il a été conseiller en financement des exportations au cabinet de Macron lorsqu’une aide de 70 millions d’euros a été accordée à GE.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/09/10/hugh-bailey-patron-de-general-electric-france-vise-par-une-enquete-pour-prise-illegale-d-interets_5508676_3234.html
mlsum-fr-803
Manifestation contre le refus de certaines candidatures aux élections locales, à Moscou, le 27 juillet 2019. Maxim Shemetov / REUTERS Editorial du « Monde ». En 2008, à l’issue de ses deux premiers mandats à la tête de la Russie, Vladimir Poutine s’était effacé pour laisser la place à son premier ministre, Dmitri Medvedev. Peu importe que celui-ci se soit rapidement révélé en personnage falot, désigné uniquement pour assurer l’intérim. La lettre de la Constitution, qui limite le nombre de mandats successifs à deux, était respectée. Cette façade de respect de la loi, déjà bien fragile, est aujourd’hui en train de s’écrouler. L’interdiction des candidats de l’opposition libérale aux élections locales de septembre relève d’un abus de pouvoir évident. A travers toute la Russie, des centaines de candidats se voient refuser le droit de participer à de simples scrutins locaux. Seuls sont autorisés les représentants d’une opposition jugée « convenable » – communistes et ultranationalistes, loyaux au Kremlin sur l’essentiel. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Nouvelles « purges » politiques dans les hautes sphères de la Russie A Moscou, ce déni de démocratie provoque une contestation importante, des manifestations pour des « élections libres ». Ce n’est pas une première : des sujets comme la baisse du niveau de vie, continue depuis cinq ans, l’écologie ou les libertés publiques ont entraîné ces dernières années des mobilisations importantes. Les autorités ont même montré, en cessant les poursuites pour un trafic de drogue imaginaire contre le journaliste Ivan Golounov, qu’elles savaient écouter l’opinion. Le scénario « Bolotnaïa » Cette fois, la réponse choisie est celle de la force. Les candidats déchus, transformés en meneurs de facto de la contestation, sont en prison ; 1 400 manifestants pacifiques ont été arrêtés lors de la manifestation du 27 juillet. Là encore, dans les tribunaux, le droit est bafoué. La crainte est désormais de voir le Kremlin rééditer le scénario dit « Bolotnaïa », du nom de l’affaire pénale qui avait conclu, en 2012, les manifestations monstres contre le retour de Vladimir Poutine au pouvoir. A l’époque, une trentaine de personnes avaient été condamnées à des peines allant jusqu’à quatre ans et demi de prison. Moscou serait bien inspiré de ne pas suivre cette voie. D’une part, rien ne dit que l’intimidation fonctionne sur le moyen terme. D’autre part, en insistant pour être réintégré au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, ce qui a été fait notamment avec le soutien de Paris, le pouvoir russe a montré qu’il entendait encore être considéré comme un membre de la famille européenne. Celle-ci requiert des règles, et en premier lieu le respect de l’Etat de droit. Un rappel qui pourrait être opportunément mis à l’ordre du jour de la rencontre entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, le 19 août, au fort de Brégançon. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Inviter Vladimir Poutine en France, c’est le conforter dans ses positions agressives » La troisième raison est pragmatique. Elle touche aux intérêts de l’élite russe elle-même. La perspective d’une transition chaotique en 2024 génère une forte tension en son sein. En l’absence de règles du jeu claires, les luttes de clans et de pouvoir se poursuivront, de plus en plus violentes. Cette nouvelle nomenklatura, bien qu’habituée aux remous, préfère la prévisibilité et la stabilité. Et, si le président russe essayait de tordre la Constitution pour rester au pouvoir d’une manière ou d’une autre, il y a fort à parier que les manifestations actuelles ne constituent qu’un pâle avant-goût de ce qui pourrait alors arriver. Aucune aventure militaire, aucun ennemi extérieur fantasmé ne suffira à faire illusion. Il n’existe qu’une seule voie pour sortir de l’impasse : le respect de la Constitution. Cela est valable pour les élections locales du 8 septembre comme pour le scrutin présidentiel de 2024. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « En Russie, je deviens une ennemie » Le Monde
Editorial. Refus de candidatures aux élections locales, arrestations de manifestants pacifistes, « purges » au sommet de l’Etat… Le Kremlin multiplie les signaux inquiétants.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/02/russie-l-impasse-de-la-radicalisation-du-pouvoir_5495885_3232.html
mlsum-fr-804
Rudolf Hess (1894-1987). Olivier Balez « Rudolf Hess. La dernière énigme du IIIe Reich », de Pierre Servent, Perrin, 496 p., 25 €. Pourquoi Rudolf Hess (1894-1987), adjoint et dévot absolu d’Hitler, s’est-il envolé pour l’Ecosse en pleine guerre, le 10 mai 1941 ? Pour résoudre cette énigme, l’officier et journaliste Pierre Servent s’appuie surtout sur les archives britanniques, ­notamment les plus récentes, ouvertes en 2017 et 2019. Plus ­surprenant, il recourt à l’expertise de deux graphologues, qui concluent à partir de l’écriture d’Hess à sa « sombre dualité », entre rébellion et servilité. Lire aussi La tombe du nazi Rudolf Hess a été détruite A l’aune de ce profilage, l’auteur étudie la nature de la relation entre Hess et Hitler. Meurtri par la défaite de 1918, l’ancien pilote de chasse Hess attend le « sans-nom » qui viendra redresser l’Allemagne. Fils de riches commerçants né à Alexandrie, parlant français et anglais, il se met au service du petit caporal autodidacte, aux origines modestes. L’auteur mesure l’emprise psychologique de l’« Autrichien » sur l’« Egyptien », de leur rencontre en 1920 à leur incarcération à la prison de Landsberg en 1924. Très vite, Hess n’a plus qu’un objectif : être près de son héros. Un amour déçu pour le Führer Suivant l’intuition des dirigeants britanniques, Pierre ­Servent ­privilégie la thèse d’un amour déçu pour le Führer. La distance que celui-ci lui impose après sa prise du pouvoir en 1933 lui est à ce point insupportable qu’Hess finira par opter pour la prise de risque maximale – le raid aérien solitaire, qui lui vaudra d’être détenu par les Britanniques jusqu’à la fin de la guerre, avant d’être condamné à la prison à perpétuité à Nuremberg – afin de regagner avec panache l’affection d’Hitler. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Quand Kohl et Mitterrand s’inquiétaient du sort de l’ancien nazi Rudolf Hess Ecartant l’hypothèse d’une ­défection par hostilité au régime, l’auteur montre de façon ­convaincante que Rudolf Hess, dépendant du maître, a voulu au contraire le sauver en négociant une paix séparée avec la Grande-Bretagne, geste raisonné mais ô combien naïf.
Pierre Servent s’appuie surtout sur les archives britanniques pour comprendre ce nazi (1894-1987), à travers la nature de sa relation avec Hitler.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2019/09/19/biographie-rudolf-hess-l-econduit_5512243_3260.html
mlsum-fr-805
Patrick Watson au Québec, en août 2019. Ilenia Tesoro Si une « vague » d’événements a submergé la vie de Patrick Watson avant l’enregistrement de Wave, les frémissantes chansons de ce sixième album évoquent moins la puissance dévastatrice d’une tempête que l’étrange calme qui la suit. « Si tu essaies de lutter contre la vague qui te prend, tu te noies », analyse le frêle pianiste et chanteur québécois, passant facilement de l’anglais à un français à l’accent de la Belle Province. « Mieux vaut se laisser porter par le courant avant de recommencer à nager, quitte à renoncer à une partie de soi et de ce qu’était ton monde, pour mieux se reconstruire. » Départ des batteur (Robbie Kuster) et guitariste (Simon Angell) qui, depuis leur rencontre à l’école de jazz, avaient construit avec lui une complicité instrumentale unique ; séparation avec la mère de ses enfants ; mort de sa mère… Ce tsunami émotionnel l’a d’abord plongé dans un état d’hébétude dépressive décrit dans Dream For Dreaming, morceau d’ouverture de l’album. « En rentrant d’une tournée, je me suis retrouvé seul chez moi, se souvient le chanteur. Dans cette maison vide, dépouillé de toutes mes certitudes, j’avais l’impression de rêver une vie qui n’était pas la mienne. » Art hanté de la mélancolie Quelle plus belle voix que celle de Patrick Watson pour évoquer ce flottement existentiel et transcender l’onde de ces chagrins ? Depuis ses débuts discographiques, au tournant des années 2000, ce cousin de Thom Yorke et Jeff Buckley envoûte en cernant ses émotions par la grâce d’un falsetto – le registre le plus aigu de la voix masculine – en apesanteur, tutoyant autant les fantômes que les anges. On retrouve dans Wave cet art hanté et sacré de la mélancolie, guidé par un piano et des arrangements, mêlant jeu impressionniste et entêtantes trouvailles mélodiques. « Chanter pour communier avec les gens dans des moments aussi importants de leur vie m’a fait comprendre à quel point la musique était un outil puissant. » Son rapport au spectral ne date pas d’hier. « Vers l’âge de 7-8 ans, je jouais du piano chaque nuit, de minuit à 4 heures du matin », se souvient le tout juste quadra, né en Californie, avant que ses parents déménagent à Hudson, petite ville perdue dans la forêt, à l’ouest de Montréal. L’hystérie des relations familiales le poussait, dit-il, à côtoyer d’autres mondes. « Au bout d’un moment, j’avais l’impression que ce n’était plus moi qui jouais, comme si j’étais possédé. Plus tard, j’ai enregistré une de ces sessions nocturnes. En les réécoutant, quelques années après, je me suis aperçu que je disais m’appeler Gordon. » Sa mère lui apprend ensuite que le piano sur lequel il jouait avait appartenu au frère de son grand-père, mort très jeune de la polio. « Son nom : Gordon… » s’étonne encore le pianiste, qui reconnaît aussi avoir écrit ses premiers textes pour mettre en musique les hallucinations dont il souffrait à la fin de son adolescence.
Le Québécois sort « Wave », sixième album conçu après une série d’épreuves dont il a émergé porteur d’une attention nouvelle pour le sens, et d’un désir de communion renouvelé.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/21/patrick-watson-chantre-de-la-melancolie-se-raconte-a-travers-des-melodies-mystiques_6016279_3246.html
mlsum-fr-806
Réunion hebdomadaire ordinaire au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) du Centre-Val de Loire, au CHU de Tours. Ce matin de mai, dans le bureau d’Annie-Pierre ­Jonville-Béra, sa responsable, il y a sept personnes autour de la table. Sept femmes, médecins ou pharmaciennes, titulaires ou en formation. « L’équipe est 100 % féminine en ce moment », s’amuse Annie-Pierre Jonville-Béra, elle-même médecin, pharmacologue. Comme dans tout service hospitalier, ce staff – terme consacré pour les réunions médicales – permet de présenter des cas et de les discuter collégialement. Mais ici, pas de malades hospitalisés, uniquement des dossiers. Ceux issus de la permanence téléphonique assurée les jours ouvrables de 8 h 30 à 18 heures par les pharmacovigilants pour répondre à toute question en lien avec des médicaments, posée par des professionnels de santé ou des patients des six départements de la région. Les membres de l’équipe recueillent aussi les déclarations d’effets indésirables. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des centres régionaux placent les addictions sous haute surveillance Tour à tour, chacune expose ses dossiers de la semaine. Frédérique Beau-Salinas, praticienne hospi­talière, est ainsi sollicitée par un neurologue, à propos d’un accident vasculaire cérébral par spas­me vasculaire chez une jeune fille de 18 ans, quelques heures après la prise d’un antibiotique. Un effet indésirable médicamenteux ? « Le délai de survenue est compatible et, a priori, le bilan étiologique négatif. Je n’ai pas trouvé de cas publié ni d’autre cas déclaré aux CRPV. Je n’ai pas encore exploré la base internationale », énumère Frédérique Beau-Salinas. « Dans ce contexte, le médecin a-t-il interrogé sur la prise de drogues, ou d’un vasoconstricteur pour le rhume en automédication ? », s’enquiert Annie-Pierre Jonville-Béra. « Les médecins ont souvent tendance à incriminer le médicament le plus connu pour avoir un certain effet et appellent parfois juste pour en faire la déclaration. » Marie-Sara Agier, une jeune praticienne hospitalière (PH) du CRPV Outre des appels téléphoniques, Marie-Sara Agier, une jeune praticienne hospitalière (PH) du CRPV, s’est, elle, occupée cette semaine-là d’une déclaration effectuée sur le portail du ministère de la santé par une patiente. Depuis mars 2017, le site Signalement-sante.gouv.fr facilite la déclaration « en quelques clics » par les patients de tout événement sanitaire. Les informations sont ensuite traitées par le CRPV correspondant, trente et un au total sur le territoire français. D’un dossier à l’autre, la nature et la sévérité des pathologies iatrogènes (occasionnées par un traitement médical) sont éminemment variables, tout comme la complexité de l’histoire et le degré ­d’urgence de la réponse à apporter.
Les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) sont la pierre angulaire de la sécurité du médicament. Reportage au CRPV de la région Centre Val de Loire, l’un des 31 centres français.
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/06/11/au-chu-de-tours-avec-les-pharmacovigilants_5474546_1650684.html
mlsum-fr-807
e jamais. Ce n’est pas de gaieté de cœur que Rafael Levi décida, un vendredi soir après la cérémonie et le dîner du sabbat, de défier son dieu pour faire le tour des cafés de Sarajevo. Les discussions avec le cruel et inflexible Ruzdi-pacha ayant échoué, il ne voyait pas d’autre solution. Ni le nom de Rafael Levi ni celui d’Ahmet Bjelavski, les héros de cette histoire méconnue des Sarajéviens, ne sont entrés dans les mémoires. L’unique récit de ces terribles et sublimes journées de 1819 a été rédigé quelques décennies plus tard par Mose Rafael Attias (de son nom de naissance), dit Mose Rafaelovic (pour l’administration), dit Zeki Effendi (par les théologiens musulmans), un savant juif expert en études islamiques et en littérature perse médiévale. Un homme qui fut une passerelle entre les communautés, comme seule Sarajevo peut en inventer. La tombe de Mose Rafael Attias (de son nom de naissance), dit Mose Rafaelovic (pour l’administration), dit Zeki Effendi (par les théologiens musulmans), un savant juif expert en études islamiques et en littérature perse médiévale, en haut de la colline où s’étend le cimetière juif de Sarajevo, le 28 juin. DAMIR SAGOLJ POUR « LE MONDE » En témoigne sa tombe, oubliée en haut de la colline où s’étend le cimetière juif de Sarajevo : elle est, sans doute, la seule tombe juive au monde comportant des inscriptions en trois langues et trois alphabets : en hébreu, langue de sa religion ; en serbo-croate, celle de son pays ; et, plus étrangement, en turc écrit en alphabet arabe, en hommage à son érudition et à l’ouverture vers le monde ottoman et musulman qu’il incarnait. Bicentenaire du Pourim de Sarajevo Le récit de Zeki Effendi, Megila De Sarajevo, écrit en ladino (la langue des sépharades expulsés d’Espagne en 1492), a été exhumé et traduit en serbo-croate en 1926 par Isak Samokovlija, l’écrivain juif sarajévien le plus connu du XXe siècle. Le texte de Samokovlija, retrouvé ce printemps dans la bibliothèque de la synagogue de Sarajevo, a été traduit en anglais pour Le Monde. Cette nouvelle traduction va être utilisée à l’automne par la communauté juive de la ville pour ses invités étrangers, lors d’une conférence internationale célébrant le bicentenaire du Pourim de Sarajevo – le Pourim est une fête juive commémorant des événements relatés dans le Livre d’Esther ; le « Pourim de Sarajevo » est devenu l’histoire relatée par Zeki Effendi. L’écrivain décrit l’arrivée à Travnik, puis à Sarajevo d’un nouveau gouverneur, Ruzdi-pacha, envoyé par le sultan Mahmoud II. Profitant d’une dispute de village ayant entraîné l’exécution d’un juif converti à l’islam et manipulé par les influents derviches de Travnik, alors siège du pouvoir en Bosnie, le gouverneur ordonne qu’on amène à son palais de Sarajevo les douze juifs les plus riches et influents de la ville, ainsi que le plus respecté des rabbins, Mose Danon. Il les emprisonne et décrète que, si une rançon colossale ne lui est pas versée, ils seront pendus au matin du prochain sabbat.
Sarajevo-Jérusalem (6/6). Contrairement à Sarajevo, qui a résisté avec l’énergie du désespoir à la division ethnique de la ville, les habitants de Jérusalem vivent aujourd’hui séparés et la ville sainte est plus fracturée que jamais.
https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/08/16/sarajevo-jerusalem-deux-villes-deux-destins_5500120_4415198.html
mlsum-fr-808
Des forces de sécurité bloquent les accès à la place Tiananmen, à Pékin, le 4 juin 2019. MATHEW KNIGHT / AFP Un anniversaire sous silence. Ce mardi 4 juin marque les trente ans de la répression sanglante des manifestations de la place Tiananmen, à Pékin, mais le régime fait son possible pour effacer l’événement des mémoires. Et comme chaque année en prévision de l’anniversaire du 4 juin, Pékin a arrêté ou éloigné des militants des droits de l’homme ainsi que des proches des victimes. L’Union européenne a déploré mardi ce silence des autorités chinoises et réclamé la « libération immédiate des défenseurs des droits de l’homme et des avocats détenus et condamnés pour ces événements ou pour leurs activités en faveur de l’Etat de droit et de la démocratie ». La cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini, a cité notamment « Huang Qi, Gao Zhisheng, Ge Jueping, le pasteur Wang Yi, Xu Lin et Chen Jiahong ». « Ils ont tiré sur tout ce qui bougeait » : Le récit du massacre de Tiananmen dans « Le Monde » du 6 juin 1989 « Le nombre exact de personnes décédées et détenues le 4 juin et lors de la répression qui a suivi n’a jamais été confirmé et pourrait ne jamais être connu », a souligné Mme Mogherini dans un communiqué. « Il est important pour les générations futures et pour la mémoire collective de reconnaître ces événements, ainsi que les personnes tuées, détenues ou portées disparues à l’occasion des manifestations de la place Tiananmen. » Passe d’armes avec les Etats-Unis Toujours sur le plan diplomatique, Pékin a réagi avec fureur à des commentaires du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, qui a rendu hommage « aux héros du peuple chinois » tombés dans la nuit du 3 au 4 juin 1989. « Ces vociférations démentes et ce bafouillage ridicule ne pourront que terminer dans les poubelles de l’histoire », a lancé devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang. Ces propos, réservés à la presse étrangère, n’avaient pas filtré mardi en fin de journée dans les médias chinois, qui continuaient à respecter scupuleusement le « tabou » de Tiananmen. La télévision publique CCTV a ouvert son journal de la mi-journée par la présentation du logo officiel marquant un autre anniversaire : les soixante-dix ans de la fondation de la République populaire, qui sera célébré en grande pompe le 1er octobre. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Trente ans après Tiananmen, la bataille de la mémoire fait rage Veillée aux chandelles à Hongkong Veillée aux chandelles à Hongkong, le 4 juin 2019. Vincent Yu / AP Sur place, les accès à l’immense esplanade du cœur de Pékin, étaient très étroitement surveillés mardi. Une immense foule était cependant attendue mardi soir pour la traditionnelle veillée aux chandelles organisée annuellement à Hongkong, le territoire autonome étant le seul endroit de Chine où une telle commémoration peut avoir lieu. Malgré une baisse de la participation ces dernières années, des dizaines de milliers de personnes devraient être présentes à cette manifestation, qui demande la justice pour les victimes et une démocratisation du pays. Lire aussi Trente ans après Tiananmen, une place sous étroite surveillance De mi-avril à début juin 1989, des millions d’étudiants, rejoints par des ouvriers et des intellectuels, s’étaient mobilisés pour demander des changements démocratiques et dénoncer la corruption et l’inflation. Des soldats et des blindés avaient repris le contrôle de Pékin en faisant feu sur les manifestants et les simples civils présents le long des avenues et aux abords de la place Tiananmen. Trente ans plus tard, le régime ne semble pas prêt à modifier son verdict sur les manifestations du « Printemps de Pékin ». Le ministre de la défense, Wei Fenghe, a estimé dimanche que l’intervention de l’armée avait été une décision « correcte », permettant d’assurer « la stabilité et le développement » de la Chine.
Mardi, l’UE a appelé à la libération immédiate des détenus de Tiananmen, tandis que la Chine a réagi avec fureur à des commentaires du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/04/tiananmen-trente-ans-apres-tensions-diplomatiques-et-silence-mediatique_5471376_3210.html
mlsum-fr-809
Deliveroo a été condamné, mardi 23 juillet, par la justice espagnole pour ne pas avoir déclaré quelque 500 livreurs travaillant pour lui à Madrid, évitant ainsi de payer 1,2 million d’euros de cotisations à la Sécurité sociale (Seguridad social). Le tribunal « condamne » la société car les travailleurs présentés comme indépendants étaient en fait « soumis à une relation de travail » avec Deliveroo, peut-on lire dans le jugement. Deliveroo a toujours affirmé que ces livreurs à vélo travaillaient en indépendants, avec la possibilité de choisir librement leurs horaires et le nombre d’heures qu’ils souhaitaient effectuer. Lire notre article de novembre 2018 : Pour la première fois en Europe, un livreur Deliveroo voit son contrat requalifié en contrat de travail salarié Mais pour le juge, « l’essentiel est que, une fois la commande acceptée, [le livreur] devait l’honorer en suivant les instructions détaillées déterminées par l’entreprise, sans marge appréciable d’autonomie du travailleur ». Deliveroo envoyait, par exemple, des livreurs plus expérimentés pour accompagner les novices dans leur première tournée afin de leur « enseigner la mécanique du service », souligne le magistrat. D’autres procès à venir La plainte avait été déposée par la trésorerie de la Sécurité sociale, qui réclame 1,2 million d’euros de cotisations non payées par Deliveroo. Elle se basait sur un rapport de l’inspection du travail qui estimait que les 500 livreurs de Deliveroo opérant à Madrid entre octobre 2015 et juin 2017 étaient des salariés qui auraient dû être déclarés. La société peut encore faire appel de ce jugement. Fin juin, Deliveroo avait déjà été condamné dans un procès similaire concernant 97 livreurs, à Valence, dans le sud-est de l’Espagne. Deux autres procès du même type, impulsés par des plaintes de la Sécurité sociale, doivent avoir lieu en 2019 à Barcelone et à Saragosse. L’activité des sociétés de livraison comme Deliveroo ou son homologue local Glovo (basé à Barcelone) suscite régulièrement la polémique en Espagne, où de nombreux litiges ont été portés devant la justice. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Uber, Deliveroo… Cet arrêt de la Cour de cassation qui inquiète les plates-formes numériques
La justice espagnole estime que quelque 500 livreurs opérant pour Deliveroo à Madrid étaient soumis à une relation de travail avec la société.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/23/espagne-deliveroo-condamne-pour-fraude-a-la-securite-sociale_5492527_3234.html
mlsum-fr-810
INFOGRAPHIE « LE MONDE » Est-ce, comme le dit le directeur du Tour, Christian Prudhomme, à l’AFP, « l’ombre tutélaire d’Eddy Merckx qui [le] protège » ? Les circonstances semblent réunies pour que la Grande Boucle, qui s’élance samedi 6 juillet sur les terres de l’illustre Bruxellois, retrouve son éclat après une succession d’éditions aussitôt oubliées. Chloroformé, depuis quatre ans, par l’infaillible équipe Sky, le Tour a aussi été rejeté dans l’ombre de l’actualité par l’attentat de Nice, les campagnes de l’équipe de France de football, ou l’affaire Benalla. Il s’est souvent également élancé, ces dernières années, dans les effluves de soupçons, liées à la présence présumée de moteur dans les vélos – l’Union cycliste internationale, sous la présidence du Britannique Brian Cookson, était accusée de traiter la question avec légèreté – ou à la résolution in extremis, en 2018, du contrôle anormal au salbutamol du Britannique Christopher Froome, qui lui avait valu les sifflets du public. A Bruxelles, le temps est clair. Aucune affaire de dopage en souffrance. L’équipe de France féminine de football a eu la courtoisie de ne pas prolonger son parcours jusqu’au mois de juillet. Et la configuration sportive invite même certains à prononcer un mot disparu du vocabulaire du Tour : « suspense ». Aucune garantie de résistance Il semble que, cette année, l’essentiel résidera autant dans le nom du vainqueur que dans la manière avec laquelle celui-ci l’emportera. Si le Tour de France célèbre son passé jusqu’à l’overdose, en matraquant les 100 ans du maillot jaune et le cinquantenaire de la première victoire du jeune Eddy Merckx, c’est qu’il ne trouve plus d’incarnation à sa mesure. Il se cherche une figure rassembleuse et enthousiasmante, si possible crédible et qui ne semble pas le fruit d’un algorithme. Le forfait sur blessure du quadruple vainqueur de l’épreuve, Christopher Froome, leader de l’équipe Ineos (ex-Sky), qui, malgré ses efforts, n’a jamais vraiment conquis les cœurs, ouvre cette possibilité. La France rêve déjà de Thibaut Pinot et Romain Bardet. L’équipe Astana, effrayante de supériorité depuis le début de saison, pousse le Danois Jakob Fuglsang. La Grande-Bretagne pense pouvoir prolonger son règne, après la victoire de Geraint Thomas en 2018, avec une quatrième tête, un des jumeaux Yates, Adam ou Simon. Et la Movistar propose le trident Nairo Quintana-Alejandro Valverde-Mikel Landa. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Tour de France 2019 : pour le favori, Egan Bernal, « la route mettra chacun à sa place » Les Tours, qui suivent la fin d’une dynastie (1976, 1987, 1997 ou 2006), sont souvent plus ouverts, au moins dans les têtes. L’emprise psychologique que les monarques ont su imposer n’existe plus. Les prétendants ne donnent aucune garantie de résistance sur la durée d’un Tour de France, encore moins sur leur capacité à digérer la pression liée au maillot jaune. Bien sûr, Geraint Thomas (Ineos) a déjà donné des gages. Mais il manque de repères après une saison vierge de résultats, et on l’imagine déjà dans le rôle d’un Bjarne Riis en 1997, guidant un jeune coéquipier (Jan Ullrich) vers sa succession. Car Ineos, dans son maillot couleur flammes de l’enfer, est l’Hydre de Lerne : une tête tranchée, deux autres ont poussé, celle du Colombien Egan Bernal et – moins effrayante à première vue – celle du Néerlandais Wout Poels. Le Tour de France a trois semaines pour trouver son Héraclès. Lire aussi Le parcours du Tour de France 2019, étape par étape
Vingt ans après l’édition « du renouveau », remportée par Lance Armstrong, la Grande Boucle qui débute samedi 6 juillet espère, sans Christopher Froome ni affaires de dopage en cours, renouer avec le suspense et la sérénité.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/07/05/le-tour-de-france-en-quete-de-son-eclat-passe_5485651_3242.html
mlsum-fr-811
dres. On roule à gauche, on boit du thé, on s’appelle Biggs, Jones, Sulivan ; on partage des bières au pub, des fish and chips au restaurant, et on assiste avec un peu d’angoisse aux tractations avec Bruxelles sur la sortie de l’Union européenne. Aucun doute, c’est bien le Royaume-Uni, mais à 12 600 km à vol d’oiseau de Londres, en plein Atlantique sud, à 400 km au nord-est de l’extrémité de la Terre de feu. Si loin de tout. Pourtant, ici aussi, le Brexit aura des conséquences. L’archipel des Malouines (Falkland Islands en anglais, Malvinas en espagnol), composé de 780 îles d’une surface équivalente à celle de l’Irlande du Nord, mais peuplé de presque 600 fois moins d’habitants, est revendiqué depuis 1820 par l’Argentine qui, à cette époque, y avait envoyé quelques dizaines de gauchos, des gardiens de troupeaux. De son côté, Londres assure avoir planté son drapeau sur ces terres arides balayées par des vents impitoyables dès 1765. Les Britanniques les ont ensuite colonisées et administrées à partir de 1833, boutant dehors la petite garnison argentine débarquée l’année précédente, conférant à l’archipel un statut de territoire d’outre-mer (TOM), autonome certes, doté de pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire propres, mais pas indépendant. Son gouverneur est toujours nommé par Londres, mais ses prérogatives ont été largement réduites dans la Constitution malouine de 2008. Les habitants actuels des îles – qui se disent Islanders (mais qu’en français on nomme « Malouins » depuis que des navigateurs de Saint-Malo s’y sont aventurés au XVIIe siècle) – sont, en partie, les descendants de ces premiers colons. « Mes enfants forment la septième génération des Biggs, une des premières familles à s’être installée ici ! », s’enorgueillit Leona Roberts, 47 ans, l’une des huit membres que compte l’Assemblée législative locale. Pour les Islanders, le droit à l’autodétermination des peuples est inaliénable, et en 2013 ils ont voté à 99,8 % pour conserver le statut de territoire d’outre-mer britannique ; trois personnes ont voté contre. Buenos Aires, en revanche, s’appuie sur le droit à l’intégralité territoriale : les Malouines n’appartiennent-elles pas au même plateau continental que l’Argentine ? Un dialogue de sourds s’est installé, avec des enjeux a priori difficiles à comprendre, tant ces terres sont isolées. Le contentieux ferait presque sourire si près d’un millier de soldats (649 Argentins, 255 Britanniques) n’étaient pas morts dans la guerre de 1982. Et s’il ne s’agissait pas, aussi, d’une histoire de gros sous.
La guerre entre l’Argentine et le Royaume-Uni, en 1982, avait sorti l’archipel de l’oubli. Soucieux de prolonger leur essor économique, les Malouins sont aujourd’hui suspendus aux décisions de Londres.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/26/iles-malouines-en-attendant-le-brexit_5493735_3210.html
mlsum-fr-812
Le président du petit parti de centre gauche Dialogue pour la Hongrie, Gergely Karacsony a remporté la mairie de Budapest, le 13 octobre. BERNADETT SZABO / REUTERS Viktor Orban n’avait pas connu de tel revers électoral depuis 2010. Dimanche 13 octobre, le Fidesz, le parti du premier ministre hongrois ultraconservateur, a perdu le contrôle de plusieurs municipalités, à commencer par la plus importante du pays, la mairie de Budapest. Dans la capitale, Istvan Tarlos, 71 ans, maire depuis 2010, essuie une lourde défaite face à Gergely Karacsony, 44 ans. Cet analyste politique sérieux et réservé obtient 50,9 % des suffrages, contre 44,1 % pour son adversaire, selon des résultats quasi définitifs. S’exprimant devant les militants du Fidesz, Viktor Orban a reconnu la défaite de son candidat, en affirmant être « prêt à coopérer » avec le nouveau maire. « Nous allons nous réveiller demain matin dans une nouvelle Hongrie, cette victoire va permettre de ramener Budapest en Europe », a célébré le vainqueur, sous les acclamations de ses partisans. Ce résultat marque le succès de la stratégie de l’opposition, qui, pour la première fois de son histoire, avait présenté des candidats uniques dans la plupart des communes. Allant de la gauche à l’extrême droite, en passant par le centre et les écologistes, cette alliance a permis à de nombreux opposants de devancer le Fidesz dans ce scrutin à un seul tour où il suffit d’arriver en tête pour l’emporter. Gergely Karacsony, président du petit parti de centre gauche Dialogue pour la Hongrie, avait été désigné comme candidat unique à l’issue d’une primaire ayant réuni 67 000 Budapestois. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A Budapest, la gauche et l’extrême droite s’unissent contre le parti de Viktor Orban Le sulfureux parti d’extrême droite Jobbik, au passé antisémite, s’était abstenu de présenter un candidat et son logo ne figurait pas sur les affiches, mais il soutenait clairement M. Karacsony. « Ce parti n’est plus d’extrême droite, les éléments les plus radicaux sont partis », avait défendu le futur maire de Budapest auprès du Monde, quelques jours avant le scrutin, pour écarter les critiques. S’il a fait campagne pour améliorer les transports en commun et faire de Budapest « une ville verte », le candidat ne cachait pas que son premier objectif était de « briser le mythe selon lequel que Viktor Orban est invincible », sur le modèle de la victoire de l’opposition turque à la mairie d’Istanbul en juin. « Il faut continuer cette alliance pour changer la Hongrie », a d’ailleurs proclamé dimanche soir celui qui fut candidat malheureux de la gauche aux dernières législatives de 2018. Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, Viktor Orban a en effet enchaîné les victoires électorales en maniant un discours nationaliste et en profitant des divisions de l’opposition. Après avoir multiplié les réformes fragilisant l’indépendance de la justice et mis la plupart des médias hongrois à sa botte, son parti avait encore remporté 52,3 % des voix aux élections européennes du 26 mai.
La formation Fidesz a perdu dans la capitale face à une coalition rassemblant la gauche et l’extrême droite. Le parti du premier ministre ultraconservateur ne conserve que 13 des 23 plus grandes villes du pays.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/14/municipales-en-hongrie-la-strategie-d-unite-de-l-opposition-lui-permet-de-ravir-budapest-a-orban_6015363_3210.html
mlsum-fr-813
Dominic Thiem, Rafael Nadal, Roger Federer, Rod Laver et John McEnroe, lors de la présentation des équipes, à Genève, le 18 septembre. DENIS BALIBOUSE / REUTERS Depuis une semaine sur les rives du lac Léman, la bromance est habilement mise en scène. « Je suis heureux quand il gagne, et c’est pareil pour lui quand c’est mon cas », disait Roger Federer à la presse suisse ces jours-ci. Rafael Nadal lui a retourné la politesse lors du gala officiel, jeudi 19 septembre : « Mon rival, probablement mon plus grand rival, il est unique… » Qu’importe si l’amitié est réelle ou feinte, le public en redemande. Et se pâme dès que les deux hommes apparaissent côte à côte, que ce soit à l’entraînement du même côté du filet ou en costumes cravates sur le tapis rouge. Le Suisse et l’Espagnol sont les têtes de gondole de la Laver Cup, qui se tient du 20 au 22 septembre au Palais des congrès de Genève. Une brochette de joueurs et ex-joueurs décontractés, un conclave pompeux, et, en maître de cérémonie, Roger Federer. L’idée vient de Tony Godsick, l’agent du Suisse, qui l’a conçue comme un hommage aux légendes du passé, Rod Laver le premier, d’où son nom. En amateur de golf, Godsick assume son « plagiat » : une compétition par équipes sur le modèle de la Ryder Cup. Les meilleurs joueurs européens défient non pas les seuls Américains mais « le reste du monde ». You know what to do Geneva!🙌👏👊 #bringiton @RafaelNadal #LaverCup @rogerfederer @fabiofogna https://t.co/Ne2kKz30GU — LaverCup (@Laver Cup) Cette année, « tiers-monde » aurait sans doute été plus approprié tant sur le papier, le déséquilibre n’échappe à personne. D’un côté, Rafael Nadal (n° 2 mondial), Roger Federer (n° 3), Dominic Thiem (n° 5), Alexander Zverev (n° 6), Stefanos Tsitsipas (n° 7) et Fabio Fognini (n° 11). Et un remplaçant, Roberto Bautista Agut (n° 10), mieux classé que le numéro un de l’équipe Monde, en l’occurrence John Isner, 20e. A ses côtés, Milos Raonic (n° 24), Nick Kyrgios (n° 27), Taylor Fritz (n° 30), Denis Shapovalov (n° 33) et Jack Sock (n° 210). Leur 7e homme ? Jordan Thompson, 53e. Kyrgios en chef de meute Trente-neuf Grands Chelems d’un côté, zéro de l’autre… L’enjeu sportif est a priori quasi nul. A côté de la très chic et très sobre équipe Europe, Team World fait figure de bande d’ados un brin immatures, emmenés par l’Australien Nick Kyrgios. « J’espère que je pourrai surprendre tout le monde et remporter un simple », disait jeudi Jack Sock, taulier du double de l’équipe. Poilade générale sur l’estrade. Kyrgios semble le seul à croire en leurs chances. « Les classements, c’est le truc le plus surfait qui soit. Personnellement je n’ai aucune trouille. En face, je les ai déjà tous battus. » Chez l’enfant terrible du tennis australien, l’enthousiasme n’est pas feint : la Laver Cup l’emballe plus que Roland-Garros. Grâce au soutien de reluisants sponsors, et des fédérations américaine et australienne, le décor est léché voire labellisé. De vastes canapés au lieu des traditionnels bancs dévolus aux capitaines. Des lignes immaculées. Un court en ciment anthracite sur fond noir, une salle plongée dans l’obscurité. Noir c’est noir mais il y a de l’espoir, à en croire les spectateurs venus jeudi assister aux entraînements des stars. « J’étais déjà venu ici pour voir des rencontres de Fed Cup et de Coupe Davis, mais c’était moins cossu, là c’est grandiose », juge Alain Berthiaud, Genevois de 65 ans. A ses côtés, son ami Bernard Roche opine. « Ils ont mis les moyens. Le futur du tennis, c’est ça, décrète le retraité, invité par le sponsor horloger du Suisse. Réunir un tel plateau… C’est la mort de la Coupe Davis. » Des lignes immaculées, un court en ciment anthracite sur fond noir, une salle plongée dans l’obscurité : le décor de la Laver Cup est labellisé. Martial Trezzini / AP Les deux premières éditions, à Prague en 2017 et à Chicago l’an passé, ont affiché complet (83 000 spectateurs à Prague, 90 000 à Chicago). C’est aussi le cas à Genève. Surtout, l’épreuve peut se targuer d’attirer les meilleurs quand la Coupe Davis était snobée depuis des années par le gratin du circuit. Et pas sûr que le lifting à la mode Piqué (la société Kosmos du joueur espagnol organise désormais la Coupe Davis) pour rajeunir l’épreuve centenaire y change grand-chose. Lire aussi Coupe Davis : requiem pour un saladier La nouvelle formule sortie du chapeau par le défenseur du Barça ? « Elle n’a aucun intérêt », juge Alexis Berthiaud, 26 ans, venu en voisin du Tennis Club de Genève. Au contraire selon lui de la Laver Cup. « C’est un tout. Le format [lire ci-dessous] est beaucoup plus intéressant et plus attractif, la présence des anciens joueurs joue aussi. Et surtout, on peut voir des associations atypiques, comme le double Federer-Zverev [ce vendredi] qu’on n’aurait jamais pu voir en temps normal sur le circuit. » Certains n’y voient encore qu’une cour de récré pour milliardaires. Les primes d’engagement sont tenues secrètes depuis le début, et le chèque promis à chaque joueur de l’équipe vainqueure aussi (il se murmure qu’il avoisine les 250 000 dollars par joueur). Surtout, ses contempteurs accusent le Suisse et son équipe de concurrence déloyale : la compétition se déroule la même semaine que les tournois de Metz et de Saint-Pétersbourg. Les sceptiques, « voilà ce que je leur réponds », rétorque Alexis Berthiaud, en désignant un tweener (coup entre les jambes) de Federer capté sous ses yeux à l’entraînement. Quête de légitimité Le Suisse rêve de voir son événement devenir pérenne pour acquérir une légitimité historique. « J’aimerais que dans cinquante ans, tous les plus grands joueurs soient passés par la Laver Cup », espérait-il à sa création, en 2017. La Laver Cup a désormais intégré le calendrier ATP, même si elle ne distribue pas (encore ?) de points. L’épreuve refuse depuis le début d’être réduite à une exhibition. Et peut compter sur ses deux capitaines, Björn Borg, et John McEnroe, pour recycler les éléments de langage. « Ça n’a jamais été une exhibition. Il y a tant de prestige, c’est sérieux, personne ne veut perdre. Certains joueurs étaient abattus après des défaites, en veut pour preuve le Suédois. Rassembler les meilleurs sur un même plateau, c’est la meilleure chose qui pouvait arriver au tennis. C’est ça, c’est l’avenir du tennis. » Même le d’ordinaire taiseux McEnroe se prête au jeu. « Je ne sais pas si c’est l’avenir mais ça devrait en faire partie oui. C’est le genre d’événements qui est salutaire pour le jeu. Les joueurs prennent conscience d’un sens de la camaraderie qu’on ne retrouve pas sur le circuit. Ça ne veut pas dire que ces ingrédients sont absents dans d’autres événements comme la Coupe Davis mais c’est une donnée que le tennis de demain devrait mieux prendre en compte. » Qu’en sera-t-il une fois Federer et Nadal à la retraite ? Tous les spectateurs interrogés se veulent optimistes sur la pérennité de l’épreuve. « Il y aura toujours des bons joueurs et du bon spectacle. Et puis Federer continuera à chapeauter », présume Teddy Rizzo, 26 ans, venu d’Annecy. Et il y a fort à parier que dans quelques années, si l’épreuve leur a survécu, les deux compères ne se feront pas prier pour investir le canapé molletonné. La Laver Cup, mode d’emploi Organisée sur dur pendant trois jours, cette compétition par équipes oppose six joueurs du gratin européen à six autres représentant le « reste du monde ». Le format est le suivant : trois simples et un double par jour, des matchs en deux sets gagnants et un super tie-break en dix points en guise de 3e set. Une victoire rapporte un point le premier jour, deux points le deuxième jour et trois points le dernier jour. La première équipe qui remporte 13 points, sur les 24 possibles, est déclarée vainqueur. L’équipe Europe a remporté les deux premières éditions.
La compétition-exhibition organisée à l’initiative du tennisman Suisse, qui se tient ce week-end à Genève, est bien partie pour marginaliser un peu plus la Coupe Davis.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/09/20/la-laver-cup-de-federer-c-est-le-futur-du-tennis_6012427_3242.html
mlsum-fr-814
onomies. La Maison de la radio est ronde comme une boîte de camembert, mais on peut s’y perdre assez facilement. En règle générale, une hôtesse vous accompagne dans les étages auprès de la personne avec qui vous avez rendez-vous. Mais vous devez affronter seul la descente. Une fois, on a atterri au sous-sol sans savoir pourquoi. Aussi étions-nous bien content, ce jour-là, de disposer du meilleur guide en la personne de la patronne de France Inter, la station la plus écoutée du pays selon la dernière vague de Médiamétrie (6 348 000 auditeurs par jour, 11,7 % de part de marché)… et au moins jusqu’à la prochaine, attendue pour mi-juillet. Laurence Bloch nous avait proposé de nous reconduire au terme d’un entretien dans son bureau. Quatre-vingt-dix minutes avaient filé comme un souffle. Tous les métiers Tout paraissait normal au 116, avenue du Président-Kennedy ce matin-là, malgré le dépôt, quelques jours plus tôt, d’un préavis de grève prévu pour le mardi 18 juin. Le champagne de la victoire sur RTL, qui dominait les ondes depuis des lustres, était à peine éventé que l’annonce d’un plan d’économie doublé de suppression d’emplois avait fissa dégrisé tout le monde. Petite, fluette, cheveux frisés, Laurence Bloch symbolisait tout à la fois le triomphe du service public et la récompense d’un travail patient, loin des paillettes : le sien, commencé ici même il y a plus de quatre décennies. Personne, ni les réceptionnistes ni les agents de sécurité, ne semblait s’étonner de la trouver là. Laurence Bloch dans son bureau à France Inter, le 12 juin. JAMES TOLICH POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE » Elle nous a indiqué la station de taxis la plus proche, « sur la gauche, juste à l’angle de la rue de Boulainvilliers et de l’avenue de Versailles ». « Je connais tous les métiers de Radio France, nous avait-elle prévenu. J’ai été stagiaire, journaliste, reporteuse, coordinatrice, productrice, sous-directrice et directrice ». Et raccompagnatrice de journaliste, ça compte ? Charismatique et humaine Évidemment, avant de la rencontrer, nous avions fait le tour des popotes. Deux questions nous turlupinaient. La première : pourquoi avait-il fallu tant d’années avant qu’un président de Radio France confie la responsabilité d’une station à celle qui avait été, à France Culture puis sur France Inter, la dévouée et vaillante adjointe de numéros un qui parfois ne la valaient pas ? La seconde : comment avait-elle fait pour développer auprès de toute une génération de jeunes journalistes et chroniqueurs qui ont fait le succès de la station, et notamment de sa matinale, carrefour stratégique et moteur d’audience, une relation empreinte, d’un côté, d’admiration professionnelle et, de l’autre, de quelque chose qui pouvait s’apparenter à un sentiment maternel ?
Arrivée il y a quarante ans à Radio France comme stagiaire, elle est en devenue la numéro un. Depuis juin, elle est confrontée à un nouveau défi : le plan d’économies.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/06/28/a-france-inter-laurence-bloch-radio-star_5482629_4500055.html
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Johnny Clegg en habit traditionnel zoulou le jour de son mariage avec Jennifer Bartlett à Keate’s Drift dans la province sud-africaine d’Othulini, le 27 mars 1989. TREVOR SAMSON / AFP Il était pour le grand public probablement le musicien sud-africain le plus connu. Notamment pour ses chansons Asimbonanga et Scatterlings of Africa, et pour son approche musicale joyeuse, tout en énergie, véhicule idéal pour son combat contre l’apartheid, le système ségrégationniste de l’Afrique du Sud. Pour Johnny Clegg, mort mardi 16 juillet à Johannesbourg des suites d’un cancer du pancréas, chanter fut d’abord un acte de militance contre le régime raciste de Pretoria. Il avait été surnommé le « Zoulou blanc » en France, l’un des pays où il aura été le plus populaire à la fin des années 1980. Fils d’un militaire et d’une chanteuse, Johnny Clegg est né le 7 juin 1953 à Bacup, dans le nord-ouest de l’Angleterre. Ses parents divorcent quelques mois après sa naissance. Sa mère retourne alors vivre au Zimbabwe (alors la Rhodésie du Sud), où elle a été élevée, avant de s’installer en Afrique du Sud. Elle y rencontre son second mari, journaliste et militant antiapartheid. Adolescent, Johnny Clegg se lie d’amitié avec un musicien amateur zoulou qui lui apprend des rudiments de guitare et l’emmène dans les clubs des quartiers pauvres où vivent les travailleurs noirs, et où il se familiarise avec la langue zoulou, les danses, les musiques. En 1969, Johnny Clegg rencontre Sipho Mchunu, de deux ans son aîné, fermier venu chercher du travail à la ville, chanteur, guitariste, percussionniste et danseur. Tous deux commencent à jouer ensemble au début des années 1970, tandis que Johnny Clegg poursuit ses études d’anthropologie à l’université de Witwatersrand, à Johannesburg. Il y enseignera régulièrement jusqu’en 1982. En 1976, Mchunu et Clegg forment le groupe Juluka, qui comprend des musiciens blancs et noirs, ce qui leur vaudra de réguliers problèmes avec les autorités sud-africaines. Juluka mêle des éléments de musiques traditionnelles au rock, mélange l’anglais et le zoulou. Faute d’autorisation, les concerts ont lieu chez des particuliers, dans des églises, des salles discrètes, des lieux clandestins. Un groupe mixte Le groupe enregistrera sept albums, publiés entre 1979 et 1984 dont Universal Men (1979), Ubuhle Bemvelo (1980) entièrement chanté en zoulou, African Litany (1981) avec un premier succès, Impi et première reconnaissance dans le pays, et Scatterlings (1982), qui comprend la première version de Scatterlings of Africa. En 1985, Sipho Mchunu quitte le groupe. Il veut s’occuper de sa ferme, de sa famille. Les deux amis se retrouveront sur un album commun, resté sans suite, Crocodile Love (1997).
Le musicien sud-africain a connu le succès avec ses chansons engagées comme « Asimbonanga », écrite en soutien à Nelson Mandela, alors emprisonné.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/07/17/la-mort-de-johnny-clegg-le-zoulou-blanc_5490281_3382.html
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Latifa Ibn Ziaten lors d’une intervention contre le racisme et l’antisémitisme dans l’école élémentaire Jean Dargassies, à Eaunes, en mars 2015. PASCAL PAVANI / AFP « Vive Merah », « Juif bientôt mort », « C’est bientôt à toi »… Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah, a eu la très mauvaise surprise de découvrir des tags haineux sur les façades de sa maison près de Rouen, lundi 10 juin au matin. En me réveillant ce matin, c’est sous le choc que j’ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle f… https://t.co/uGCuJOpPF7 — LatifaIbnZ (@Latifa Ibn Ziaten) « Une nouvelle fois, je suis prise pour cible, a déploré Mme Ibn Ziaten sur Twitter. J’ai déposé plainte. J’espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux. » La police, qui a confirmé l’information, s’est rendue sur place dans la matinée pour constater les faits. « C’est le retour de la haine en France » « Ma cliente ne se sent pas en sécurité, elle est choquée et bouleversée, c’est le retour de la haine en France », a déclaré son avocate, Samia Maktouf, qui va déposer plainte pour « apologie du terrorisme, menaces de mort et violation de domicile » auprès de la section antiterroriste du parquet de Paris. « Je saisis le ministère de l’intérieur en raison de cette menace grave pour demander que sa garde soit étendue à l’intérieur de son domicile et pas seulement quand elle se déplace », a ajouté l’avocate. Très présente dans les médias, Latifa Ibn Ziaten milite pour la laïcité depuis l’assassinat de son fils, Imad Ibn Ziaten, par le djihadiste Mohammed Merah en mars 2012. Elle est devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation. En 2016, elle avait été menacée dans les rues de Carcassonne par le djihadiste Radouane Lakdim qui, en mars 2018, a tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, à Trèbes. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au procès Merah, deux mères que tout oppose
Le domicile de Latifa Ibn Ziaten a été tagué dans la nuit de dimanche à lundi près de Rouen avec des menaces de mort et des inscriptions à la gloire du tueur djihadiste.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/06/10/nouvelles-menaces-de-mort-contre-latifa-ibn-ziaten-mere-de-la-premiere-victime-de-merah_5474177_3224.html
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Ce guide a été rédigé par la rédaction de Wirecutter (groupe New York Times) et traduit par Le Monde. Les produits sont sélectionnés de manière indépendante. Le Monde et Wirecutter perçoivent une rémunération lorsqu’un de nos lecteurs procède à leur achat en ligne. En savoir plus Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale. Si vous possédez un appareil équipé d’un port USB-C, par exemple un MacBook, un smartphone Android ou un iPad Pro récent, vous aurez probablement besoin de câbles de connexion. Malheureusement, les câbles USB-C ont beau se ressembler, ils proposent des performances extrêmement différentes. Les extrémités du câble d’alimentation d’un MacBook, par exemple, ont exactement les mêmes prises que celles d’un câble Thunderbolt 3 ultrarapide, mais l’intérieur est très différent : le signal vidéo n’y circule pas et les données y voyagent à un train de sénateur. Pour vous assurer de posséder les connecteurs adaptés à vos besoins, nous avons testé 36 câbles et 16 adaptateurs. Voici les meilleurs produits en termes d’alimentation, de transfert de données, de vidéo, etc. Tableau des câbles recommandés. * D’après leurs constructeurs et les résultats de nos tests, ces câbles et adaptateurs acceptent 60 W. Cependant, la plupart des équipements USB-A plafonnent à environ 15 W (bien que certains chargeurs rapides propriétaires puissent aller au-delà). Le guide complet Câble USB-C vers USB-C : chargement et transfert rapide SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi nous l’adorons : le câble Anker PowerLine II USB-C vers USB-C 3.1 Gen 2 peut tout faire. Il est conforme aux spécifications de l’USB-C, comme tous ceux que nous avons sélectionnés dans cette catégorie (ceux qui n’y correspondent pas peuvent parfois griller les périphériques). Si vous utilisez un chargeur adapté, il accepte une alimentation en 5 ampères/100 watts et rechargera donc n’importe quel périphérique USB-C, même un MacBook Pro 15 pouces, au débit maximal. Par ailleurs, son taux de transfert de 10 Gbps, conforme à l’USB 3.1 Gen 2, permet d’échanger des données aussi rapidement que ce standard l’autorise (seul le Thunderbolt 3 permet d’aller plus vite). Il suffit d’environ trois secondes pour copier le fichier complet d’un long-métrage en HD. Il paraît robuste et bien construit, est fourni avec une attache Velcro et est garanti à vie par un constructeur en qui nous avons confiance. De plus, il est certifié USB-IF, c’est-à-dire qu’il répond à un ensemble de critères conçus par l’USB Implementers Forum, une organisation à but non lucratif gérée par Apple, Intel, Microsoft et d’autres géants des nouvelles technologies. Des défauts non rédhibitoires : il est plus cher que la plupart des câbles USB-C, mais notez que les moins coûteux sont généralement incapables de transférer des données au débit maximal, n’acceptent pas l’alimentation à 100 W ou ont une garantie plus brève. Par ailleurs, il ne fait que 90 cm de longueur mais comme il servira sans doute à relier un ordinateur portable à un support de stockage, un dock ou un écran, il n’est pas essentiel de pouvoir l’étirer d’une prise murale jusqu’au milieu de votre lit. Nous ne pensons donc pas que sa longueur limitée soit un gros problème. Principales caractéristiques : Transfert USB 3.1 Gen 2 (jusqu’à 10 Gbps) Alimentation 5 A et 100 W Longueur : 90 cm Pour recharger téléphones, tablettes et ordinateurs portables SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : le câble Anker PowerLine II USB-C vers USB-C 2.0 gère les transferts de données au débit USB 2.0 et accepte une alimentation jusqu’à 60 W (ce que nous avons vérifié), ce qui suffit amplement à charger un smartphone ou une tablette USB-C (dont le nouvel iPad Pro), ainsi que la plupart des ordinateurs portables. L’exception notable est le MacBook Pro 15 pouces, qui atteint 87 W. Certifié USB-IF, ce câble est couvert par la garantie à vie d’Anker. Long de 1,80 m, il est pratique lorsque vous êtes installé sur un canapé ou dans un lit. Des défauts non rédhibitoires : comme nous l’avons dit, le débit est limité à l’USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps). S’il vous faut un câble plus rapide, vous devrez renoncer à la longueur : les débits maximaux ne sont proposés que par des modèles de moins d’un mètre. Mais pour alimenter un appareil, un câble peu coûteux proposant une bonne capacité d’alimentation suffit : celui-ci répond à ce besoin. Cela étant, il ne permet pas de charger à la vitesse maximale un ordinateur puissant comme le MacBook Pro 15 pouces. Notre second choix le permet, et il est souvent moins cher que l’Anker, mais il est plus gros et sa garantie est plus limitée : notre favori est donc plus adapté à la plupart des utilisateurs qui n’ont pas un ordinateur de 15 pouces alimenté en USB-C. Principales caractéristiques : Transfert USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Alimentation 3 A et 60 W Longueur : 1,80 m (existe également en 90 cm) SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : le câble de chargement USB-C vers USB-C de Cable Matters accepte une alimentation de 100 W, ce qui permet de profiter au mieux de la rapidité du chargeur de 87 W du MacBook Pro 15 pouces. Avec ses deux mètres, il est aussi long que les autres câbles de cette catégorie. Il est certifié USB-IF et est garanti un an par une entreprise digne de confiance. Il fonctionne tout aussi bien que les câbles d’alimentation pour MacBook Pro de 2 m et de 1 m vendus par Apple, qui ne sont pas certifiés USB-IF, mais il coûte moitié moins cher. Il est même souvent moins cher que le câble Anker de 60 W que nous recommandons ci-dessus. Des défauts non rédhibitoires : le transfert de données est limité au débit USB 2.0. Il est plus épais et plus rigide que le câble de 60 W d’Anker, et sa garantie est plus courte. Principales caractéristiques : Transfert USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Alimentation 5 A et 100 W Longueur : 2 m Câble Thunderbolt 3 SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : le câble Anker USB-C Thunderbolt accepte une alimentation de 100 W, ce qui lui permet de charger le MacBook Pro 15 pouces ou d’autres ordinateurs portables puissants. Compatible Thunderbolt 3, il peut transférer des données entre deux périphériques jusqu’à 40 Gbps, bien qu’il ressemble à n’importe quel câble USB-C (mis à part le logo Thunderbolt 3 sur les prises). Lors de nos tests de débit, nous avons confirmé qu’il permettait la vitesse maximale : en branchant notre SSD de test sur un port Thunderbolt 3 ultrarapide, nous avons pu lire en moyenne 2 172 Mo/s et écrire 937 Mo/s, soit respectivement 17,4 et 7,5 Gbps. Nous n’avons pas testé d’équipement plus rapide ! Utilisé avec des équipements non compatibles Thunderbolt 3, il fonctionne comme n’importe quel câble USB-C, avec une capacité électrique de 100 W et des débits de données USB 3.1 Gen 2. Des défauts non rédhibitoires : le câble Anker USB-C Thunderbolt est trop court à notre goût. Pour le dire simplement, tout câble de moins de 90 cm est une épine dans le pied. Mais ici au moins, il y a une raison pratique : selon des sources telles qu’AppleInsider, les câbles Thunderbolt 3 de plus de 50 cm ne permettent pas d’atteindre le débit maximal. Pour comparer, nous avons testé le câble de 80 cm d’Apple. Ses performances n’ont pas été inférieures à celles des autres câbles Thunderbolt 3. Cependant, au cas où, nous pensons qu’il vaut mieux acheter ce câble de 50 cm. Principales caractéristiques : Transfert Thunderbolt 3 (jusqu’à 40 Gbps) Alimentation 5 A et 100 W Longueur : 50 cm Câbles et adaptateurs USB-C vers USB-A SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : c’est le modèle que nous choisirions pour brancher un équipement USB-C (tel qu’un smartphone Android récent ou une batterie de secours USB-C) à un port de chargement USB-A, que ce soit celui d’un ordinateur portable comme le MacBook Air, un chargeur secteur ou une prise USB murale, un port de voiture ou une batterie plus âgée dotée d’un port USB-A. Le câble Belkin USB-C vers USB-A est certifié USB-IF, garanti à vie, et il semble robuste. Nous apprécions sa relative finesse, qui permet de l’enrouler en un bloc compact malgré sa longueur de 1,80 m. Lors de nos tests, il a délivré la totalité des 60 W prévus, même si cela est un peu excessif : les chargeurs USB-A standards plafonnent à 15 W et même les standards propriétaires comme le QuickCharge ne dépassent pas une vingtaine de watts en USB-A. Des défauts non rédhibitoires : étant limité aux débits USB 2.0 (480 Mbps), le câble de chargement Belkin USB-C vers USB-A n’est pas idéal pour transférer des données volumineuses d’un support à un autre. Cela dit, nous n’avons pas trouvé de câble plus rapide qui soit à la fois certifié USB-IF et plus long. Il n’est pas théoriquement impossible d’en fabriquer un : d’après l’USB-IF, un câble USB-C peut être certifié quelle que soit sa longueur, à condition qu’il passe tous les tests de performances. Mais un tel câble serait peut-être trop gros pour séduire les utilisateurs : selon un représentant d’Anker que nous avons contacté, les ingénieurs de la marque sont arrivés à la conclusion qu’un câble de 1,80 m supportant le débit USB 3.1 Gen 2 serait tout simplement trop épais. En attendant de trouver un modèle compatible USB 3.1 Gen 2 de plus de 1,80 m certifié USB-IF, nous considérons que le Belkin est le meilleur choix pour le rechargement : il répond aux deux derniers critères. Principales caractéristiques : Transferts USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Alimentation 3 A et 60 W Longueur : 1,80 m (existe aussi en 1,50 m ) ) Couleur : noir, bleu, rose ou blanc SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : le câble AmazonBasics USB Type-C vers USB-A convient au transfert de données d’un téléphone ou d’un support de stockage en USB-C (tel qu’un SSD portable) vers un ordinateur équipé d’un port USB-A car il supporte un débit maximal de 10 Gbps. Certifié USB-IF, il paraît solidement construit et profite de la garantie d’Amazon durant un an. Des défauts non rédhibitoires : nous aurions adoré trouver un câble USB-A vers USB-C certifié USB-IF, dépassant 1,80 m et capable de transférer des données à 10 Gbps (le débit maximal de l’USB 3.1 Gen 2). Notre quête de cette mystérieuse licorne est toujours en cours ; en attendant, le câble AmazonBasics est un choix adapté pour un transfert rapide entre équipement USB-A et USB-C. Si vous avez besoin d’un câble plus long, destiné exclusivement à la la recharge, considérez plutôt notre choix alternatif, celui du Belkin ci-dessus. Principales caractéristiques : Transfert USB 3.1 Gen 2 (jusqu’à 10 Mbps) Alimentation 3 A et 60 W (bien que la plupart des ports USB-A soient limités à 18 W) Longueur : 90 cm Couleur : noir ou blanc SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : l’adaptateur Aukey USB-C vers USB 3.1 est un outil simple et abordable pour brancher un câble USB-A sur un port USB-C. Voilà qui est pratique si vous avez acheté un ordinateur dépourvu de port USB-A, tel que les récents MacBook Pro, et ne voulez pas remplacer immédiatement tous vos câbles et toutes vos clés USB. Après avoir testé une poignée de ces adaptateurs miniatures, notre conclusion est que celui d’Aukey est le meilleur. Il profite d’une forme et d’une taille qui permettent de l’attraper facilement pour le brancher et le débrancher. Des défauts non rédhibitoires : il n’est pas certifié USB-IF, mais aucun des modèles testés ne l’est. Par ailleurs, il a parfaitement répondu à nos attentes. Principales caractéristiques : Transfert USB 3.1 Gen 1 (jusqu’à 5 Mbps) Alimentation 3 A et 60 W Épaisseur : 8 mm Couleur : noir, blanc, argent, gris SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : si vous préférez un câble court à un adaptateur miniature, prenez l’Adaptateur femelle USB Type-C vers USB 3.1 1e génération AmazonBasics. L’avantage d’un câble est qu’il éloigne un peu la prise USB-A (où vous branchez le câble ou la clé USB) de l’ordinateur : dans le cas présent, vous gagnez une quinzaine de centimètres. La longueur et la souplesse ainsi obtenues simplifient l’utilisation de certains accessoires, en particulier ceux dotés de prises plates. L’adaptateur est certifié USB-IF et il a parfaitement fonctionné lors de nos tests. Il supporte les transferts de données au débit USB 3.1 Gen 1 (nouvelle façon de dire « USB 3.0 ») et c’est le modèle le moins cher que nous ayons testé. Principales caractéristiques : Transferts USB 3.1 Gen 1 (jusqu’à 5 Mbps) Alimentation 3 A et 15 W Longueur : 15 cm Câble Micro-USB vers USB-C SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : le câble USB-C vers Micro-B 2.0 AmazonBasics offre une longueur adaptée (90 cm) pour un modèle qui sera généralement utilisé pour charger une batterie USB, un ancien smartphone Android, une souris ou un clavier sans fil, ou encore un casque audio sans fil depuis un ordinateur. Il est également disponible en 15 cm et en 1,80 m, mais nous n’avons pas testé ces variantes. Il a transmis la puissance et les débits maximaux offerts par le standard USB 2.0 lors de nos tests, et il est fin et bien construit. Certifié USB-IF et garanti un an par Amazon, il coûte environ la moitié du prix de câbles comparables. Des défauts non rédhibitoires : ce n’est pas le plus joli câble que nous ayons vu. Principales caractéristiques : Transferts USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Alimentation 3 A et 15 W Longueur : 90 cm (existe également en 15 cm et en 1,80 m ) et en ) Couleur : noir ou blanc Adaptateur Micro-USB vers USB-C SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : l’adaptateur USB-C vers Micro-USB Aukey n’est guère plus gros qu’un ongle, mais il vous permet de charger un smartphone USB-C à l’aide des câbles Micro-USB que vous possédez déjà. Légèrement plus gros que les autres modèles testés, celui-ci s’est révélé plus facile à brancher et à débrancher. Les performances se sont avérées très légèrement meilleures que le second choix (la version d’Anker). Des défauts non rédhibitoires : nous aurions aimé que cet adaptateur porte la certification de l’USB-IF mais, à notre connaissance, aucun fabricant n’a pris la peine de faire certifier ce type d’accessoire. Principales caractéristiques : Transferts USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Épaisseur : 1 cm Câble USB vers Lightning SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : connectés à un chargeur rapide USB-C, les câbles USB-C vers Lightning permettent d’alimenter des iPhone et la plupart des iPad Pro (sauf le dernier modèle, doté d’un port USB-C), et ce bien plus rapidement qu’avec le chargeur d’origine. Bien que notre équipement ne nous permette actuellement pas de tester les capacités internes d’un câble USB-C vers Lightning, nous avons comparé face à face deux modèles certifiés MFi — le PowerLine II d’Anker et celui d’Apple — et nous préférons le premier. Sa gaine caoutchoutée est plus épaisse que celle d’Apple, tout en restant suffisamment souple et compacte pour le ranger facilement dans une pochette ou une poche. Il se distingue également par le plastique de ses prises, qui paraît robuste et prêt à supporter les torsions et tractions d’une utilisation quotidienne. La certification MFi signifie qu’il répond aux standards d’Apple pour garantir des performances optimales avec ses appareils, des iPhone aux Magic Trackpad, qu’il s’agisse d’alimentation ou de transfert de données. Bien que vous puissiez trouver des modèles non certifiés d’autres constructeurs, nous avons choisi de les ignorer. En effet, ils peuvent ne pas être parfaitement compatibles avec les produits Apple, et ils présentent un risque de mauvaise fixation, de surchauffe et d’endommagement du câble, de l’appareil ou des deux. Maintenant que d’autres constructeurs qu’Apple proposent des câbles badgés MFi, il ne reste guère de raison d’acheter un produit non certifié. Des défauts non rédhibitoires : le câble officiel d’Apple fait 1 mètre ou 2 mètres ; avec 90 cm et 1,80 m, les modèles Anker sont un peu plus courts. Principales caractéristiques : Transferts USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Charge rapide en USB-PD (USB Power Delivery) Longueur : 90 cm (existe également en 1,80 m) Câble 3-en-1 : Micro-USB, USB-C et Lightning SARAH KOBOS / WIRECUTTER Pourquoi le choisir : un câble 3-en-1 est, pour l’essentiel, un câble USB-A vers Micro-USB, auquel de courtes attaches relient des adaptateurs Lightning et USB-C. Nous ne recommandons pas d’utiliser un tel modèle au quotidien : il est limité à des débits très faibles et l’utilisation des adaptateurs peut s’avérer délicate. Cependant, un tel modèle peut être pratique en voyage et constitue une bonne solution de repli que vous pouvez garder dans un tiroir du bureau au cas où vous abîmeriez ou perdriez un autre câble. Parmi ceux que nous avons testés, le PowerLine II 3-en-1 Anker l’emporte sans discussion. Certifié MFi, il a obtenu les meilleurs scores lors de nos tests de transfert et d’alimentation (mais, comme tous les 3-en-1 testés, il se contente des débits USB 2.0), et il semble bien construit. Son câble fin est facile à enrouler et à glisser dans un sac, et ses adaptateurs sont plus faciles à brancher et débrancher que ceux des concurrents, qui se sont révélés peu pratiques et difficiles à utiliser. C’est le seul modèle qui, lors de nos tests avec l’Advanced Cable Tester de Total Phase, n’a révélé aucun problème de continuité, de résistance électrique ou d’intégrité du signal. De plus, il est couvert par la garantie à vie d’Anker. Des défauts non rédhibitoires : en théorie, un câble 3-en-1 est une alternative pratique et compacte au transport de trois câbles séparés. Cependant, en pratique, nous les avons tous trouvés pénibles à utiliser : c’est une solution peu élégante au problème de la multiplication des standards et des prises. Si toutefois vous utilisez régulièrement les trois connecteurs Micro-USB, USB-C et Lightning et détestez transporter trois câbles différents, ce modèle est fonctionnel. Nous aurions aimé que les fixations en caoutchouc soient plus faciles à utiliser et plus solidement construites car nous craignons qu’elles cassent après quelques utilisations. Hélas, aucun des modèles testés ne nous a convaincus sur ce point. La finesse et la compacité du câble et ses performances générales en font le moins mauvais choix. Principales caractéristiques : Transferts USB 2.0 (jusqu’à 480 Mbps) Alimentation 3 A et 15 W Longueur : 90 cm Couleur : noir ou blanc Les principaux concurrents Câbles USB-C vers USB-C pour alimenter smartphones, tablettes et ordinateurs jusqu’à 60 W Câble USB Type-C vers USB Type-C 3.1 1e génération AmazonBasics Ce modèle a correctement fonctionné dans nos tests, mais lors de notre dernière vérification, il avait la plus mauvaise note possible (F) sur Fakespot et certains acheteurs ont signalé qu’il ne marchait plus après un mois et demi. Câble USB Type-C vers USB Type-C 2.0 AmazonBasics En matière d’alimentation et de transfert de données, ce câble a fonctionné comme notre premier choix (le PowerLine II USB-C vers USB-C 2.0 d’Anker), mais le plastique de ses prises paraît plus fragile et sa garantie est plus courte — deux ans contre une garantie à vie. Câble Powerline USB C vers USB C 2.0 Anker (1,80 m) C’était notre favori dans cette rubrique mais, contrairement à l’actuel (également d’Anker), il n’est pas certifié USB-IF. Câble USB-C MIXIT DuraTek Belkin Ce câble a fonctionné sensiblement comme notre Anker favori lors des tests d’alimentation et de transfert de données. Sa garantie de cinq ans est plutôt généreuse, et nous aimons la gaine tressée qui le protège. Cependant, nous n’apprécions pas les inélégantes bordures entre la partie lisse et la partie mate des prises, et il est plus de deux fois plus cher que les autres câbles testés. USB Type-C vers USB Type-C Google C’est le câble standard qui accompagne le Google Pixel 2. Il est correct, mais son prix exagéré nous a dissuadés de le tester. Câbles USB-C vers USB-C pour alimenter un MacBook Pro ou un autre ordinateur portable puissant Câble de rechargement USB-C Apple (2 m) Précédent favori de cette rubrique, il n’est pas certifié USB-IF. De plus, notre nouveau modèle préféré, celui de Cable Matters, est sensiblement moins cher et fonctionne tout aussi bien. Câble de rechargement USB-C (1 m) Apple Lancé en octobre 2018, ce modèle est moitié moins long et deux fois plus cher que le Cable Matters que nous recommandons, et il n’est pas certifié USB-IF. Son design plus fin le rend plus compact et transportable que notre favori, mais il paraît sensiblement moins bien construit que la concurrence : aussi fin que le câble Lightning standard d’Apple, il est moins renforcé à la base des prises, et il semble tout aussi sujet aux ruptures. Câble de rechargement Moshi Integra USB-C et Câble de rechargement Moshi Integra USB-C avec LED intelligente Ces modèles ont fonctionné aussi bien que le Cable Matters lors de nos tests d’alimentation et de transfert de données, et nous aimons leur esthétique et leur finition luxueuses. Ils ne sont toutefois pas certifiés USB-IF et coûtent respectivement deux et trois fois le prix du modèle Cable Matters. Câbles USB-C vers USB-C avec alimentation 100 W et transfert USB 3.1 Gen 2 Câble USB-C vers USB-C 3.1 Gen 2 (10 Gbps/100 W) Nekteck Ce câble a obtenu les meilleurs scores possible lors de nos tests et, avec son 1 m, il est plus long que l’Anker que nous avons retenu. Nous n’aimons toutefois pas la texture mal dégrossie de ses prises en plastique, que nous avons trouvées encombrantes de manière générale. Par ailleurs, sa garantie d’un an ne peut rivaliser avec la garantie à vie d’Anker. Câble USB-C 3.1 vers USB-C J5Create Légèrement plus court que notre favori (70 cm, contre 90 cm), ce câble n’est garanti qu’un an (contre une garantie à vie chez Anker). Câbles Thunderbolt 3 Câble Thunderbolt 3 60 W Belkin et Câble Thunderbolt 3 100 W Belkin Lors de nos tests, ces câbles ont offert les mêmes performances que celui d’Anker, et ils sont garantis deux ans (contre 18 mois). Le câble d’Anker est cependant vendu plus largement et nous trouvons la finition mate de ses prises plus flatteuse que celle des Belkin. Câble Thunderbolt 3 (USB-C) Apple Ce câble a aussi bien fonctionné que celui d’Anker dans nos tests, mais sa garantie est plus courte (1 an) et il coûte plus cher. De plus, selon des sources telles qu’AppleInsider, un câble Thunderbolt 3 de plus de 50 cm (celui-ci fait 80 cm) ne peut pas fournir le débit maximal du standard. Câbles USB-A vers USB-C Câble USB Type-C vers USB-A 2.0 AmazonBasics Ce câble ressemble au Belkin que nous avons choisi : il offre une belle longueur (1,80 m), est certifié USB-IF, s’est bien comporté lors de nos tests d’alimentation et est limité aux débits USB 2.0. Cependant, le plastique de ses prises paraît moins robuste que celui des prises du Belkin. Câble Powerline USB-C vers USB 3.0 (90 cm) Anker Ce modèle, notre précédent favori dans cette rubrique, a été éliminé lors des dernières sélections parce qu’il n’est pas certifié USB-IF. Nos nouveaux premiers choix, ceux d’AmazonBasics et de Belkin, possèdent cette certification et ont au moins aussi bien réussi nos tests. Câble Powerline USB-C vers USB 3.0 (1,80 m) Anker Ce modèle profite d’une longueur appréciable, son allure et ses finitions sont agréables, et il a permis des transferts à pleine vitesse au standard USB 3.1 Gen 2 (10 Gbps) lors de nos tests. Mais, outre l’absence de certification USB-IF, le testeur Total Phase Advanced Cable Tester a révélé une résistance électrique et des problèmes d’intégrité du signal lors de nos tests. Powerline USB-C vers USB 3.0 (3 m) Anker Avec ses trois mètres, ce câble est le plus long que nous ayons testé pour ce guide. Malheureusement, il n’est pas certifié USB-IF, il n’a permis de transférer des données qu’à 5 Gbps lors de nos tests (soit un débit USB 3.0, alias USB 3.1 Gen 1) et le Total Phase Advanced Cable Tester a constaté une résistance électrique et des défauts d’intégrité du signal. En outre, du fait notamment de sa longueur impressionnante, il est très encombrant. Câble Powerline + USB-C vers USB 3.0 Anker Ce modèle s’est bien comporté lors de nos tests et son câble tressé le rend un peu plus robuste que nos produits préférés. Il n’est cependant pas certifié USB-IF et, comme l’ingénieur électricien Lee Johnson l’explique dans notre guide des câbles Lightning, nous ne pensons pas que ce type de structure renforcée soit utile l’utilisateur lambda. Câble USB C à USB 3.0 Aukey Ce câble a réussi nos tests d’alimentation électrique et il a fourni le débit maximal du standard USB 3.1 Gen 2. Il n’est toutefois pas certifié USB-IF, ne fait qu’un mètre de longueur et le Total Phase Advanced Cable Tester a signalé une corruption des données. Câble de Charge et Synchronisation USB-C vers USB-A Belkin Similaire à notre Belkin favori de cette catégorie, ce modèle n’est cependant pas certifié USB-IF et coûte deux à trois fois plus cher. Câble USB Type-C vers USB Type-A Google La qualité de construction de ce câble est très appréciable : exceptionnellement fin, il intègre un petit collier limitant les contraintes afin de réduire le risque de cassure avec le temps, et son clip plastique intégré maintient le câble enroulé lorsque vous ne l’utilisez pas. Il n’est toutefois pas certifié USB-IF, limite le débit de données au très lent USB 2.0 et fait moins d’un mètre de longueur. Nous n’avons pas trouvé de modèle qui combine les trois critères, mais nos choix AmazonBasics et Belkin sont excellents sur deux de ces mêmes critères. USB Type C to USB-A 3.1 Gen 2 Monoprice Essentials Certifié USB-IF, ce câble a passé nos tests sans encombre, offrant les débits maximaux de l’USB 3.1 Gen 2 et une garantie à vie pour un prix inférieur à certains autres câbles USB 3.1 Gen 2 que nous avons testés. Cependant, il n’est ni particulièrement robuste, ni spécialement fin, et il n’est disponible que sur le site de Monoprice, avec des frais de port. Si ces inconvénients ne vous gênent pas, c’est tout de même une bonne alternative à notre AmazonBasics favori. Câble de charge USB-C vers USB-A Integra Moshi Ce câble offre des possibilités d’alimentation correctes, une bonne longueur (1,50 m) et il est gainé d’une élégante tresse de tissu. Cependant, il n’offre que les débits de l’USB 2.0 et il n’est pas certifié USB-IF, tout en coûtant le double de nos premiers choix. Câble 2.0 USB-A vers USB-C Startech De tous ceux que nous avons testés, ce modèle est probablement celui qui ressemble le plus au Belkin que nous avons retenu : il fait 1,80 m, est certifié USB-IF, a obtenu de bons scores à nos tests d’alimentation et plafonne aux débits de l’USB 2.0. Bien que son prix soit similaire à celui du Belkin, il n’est pas aussi élégant ni aussi bien fini. Adaptateurs USB-A vers USB-C (prises) L’adaptateur USB Type C-to-USB Kanex, le convertisseur USB-C vers USB 3.0 iXCC et le USB-C/USB Mini-Adaptateur Nonda sont tous performants, mais ils sont trop larges et encombrants ; il est généralement impossible d’en installer deux dans des ports côte à côte. La conception de l’adaptateur USB-C vers USB-A 3.0 Rankie nous a paru faible par rapport aux autres modèles testés. Adaptateurs USB-A vers USB-C (mini-câbles) Aucun de ces adaptateurs n’est certifié USB-IF, ni l’adaptateur USB-C vers USB 3.1 Anker, ni l’adaptateur de câble USB-C vers USB 3.0 Aukey, ni l’adaptateur USB Type C vers USB 3.0 Type A iXCC, ni encore l’adaptateur USB-C vers USB-A Moshi. Adaptateur USB Type C vers USB-A Femelle 3.1 Gen 1 Monoprice Essentials Cet adaptateur s’est positionné comme l’un des meilleurs de cette catégorie. À l’image de notre premier choix, il supporte le transfert de données USB 3.0 et il est certifié USB-IF. Ses prises sont toutefois un peu plus encombrantes que celles de notre favori et vous devez passer par le site de Monoprice pour l’acheter ; les frais de port sont payants et moins pratiques pour la plupart des utilisateurs. Câbles Micro-USB vers USB-C Câble de Charge et Synchronisation USB-C 2.0 vers Micro-USB Belkin Durant nos tests, ce modèle a fonctionné tout aussi bien que le modèle AmazonBasics que nous avons retenu et est, comme lui, certifié USB-IF. Avec son 1,80 m, il est aussi deux fois plus long et sa garantie de deux ans est également doublée. Lorsque nous l’avons branché sur le Total Phase Advanced Cable Tester, celui-ci a toutefois signalé une résistance électrique. Par ailleurs, il est aussi environ deux fois plus cher que le modèle Amazon Basics, tout en étant plus épais et encombrant. Adaptateurs Micro-USB vers USB-C Adaptateur USB C vers Micro USB Anker Ce modèle offre les mêmes performances pour le même prix que notre premier choix, celui d’Aukey, mais nous le trouvons plus facile à perdre à cause de son design plus compact. En outre, sa garantie est plus courte (18 mois contre 24 chez Aukey). Adaptateur USB de type C vers Micro USB JSAUX Les performances de cet adaptateur lors du test d’alimentation ont été catastrophiques : 2,3 watts, contre 7,4 watts pour les Anker et Aukey. Nous trouvons également les petites attaches de plastique et les chaînettes argentées, conçues pour le fixer sur un porte-clés, peu pratiques et quelque peu tape-à-l’œil. Câbles 3-en-1 Micro-USB, USB-C et Lightning USB-A to Micro-USB, USB-C, Lightning Monoprice Ce modèle a fini second, très près de l’Anker que nous avons retenu. Comme lui, il est certifié MFi, fait 90 cm et est garanti à vie. Son design agréable et fin le rend compact et transportable, ce qui est essentiel ; il n’y a vraiment qu’en voyage ou comme plan B que nous recommandons les câbles 3-en-1. De tous les modèles testés, c’est aussi celui qui avait les adaptateurs les plus faciles à brancher et à débrancher. Une série d’erreurs de continuité et d’intégrité des données, lors des tests avec le Total Phase, a toutefois précipité sa chute. Câble universel Micro-USB, USB-C, Lightning Nomad Comme notre premier choix, ce câble est certifié MFi et a réussi tous les tests de transfert de données et d’alimentation. Avec 1,5 m, il fait 60 cm de plus que notre favori tout en restant malgré tout assez compact. Sa gaine de tissu tressé et ses protections caoutchoutées sont autant de petites touches appréciables. Ses prises en plastique sont toutefois les pires que nous ayons testées : les brancher et les débrancher donne l’impression d’affronter un implacable adversaire. De plus, le Total Phase Advanced Cable Tester a rapporté une erreur de résistance électrique. Notre méthode de sélection et de tests Avant de commencer nos premiers tests, en 2015, nous avons consulté Nathan K., un volontaire du programme Top Contributor de Google. Testeur indépendant, il a travaillé avec Benson Leung, ingénieur de Google célèbre dans ce milieu qui a été le premier à révéler certains petits problèmes potentiels d’accessoires USB-C qui ne répondaient pas aux spécifications du standard. Lors de notre dernière série de tests, nous avons utilisé un Advanced Cable Tester (« testeur de câbles avancé ») de Total Phase, un sympathique appareil à 1 500 dollars, afin d’examiner, pour chaque modèle testé, le câblage et l’intégrité du signal, la résistance électrique et la conformité aux spécifications de l’USB-C. Nous l’avons également utilisé pour revérifier nos autres mesures sur l’alimentation et le transfert de données. Le Total Phase Advanced Cable Tester nous permet de savoir quels câbles sont correctement construits et ce qu’ils peuvent encaisser. NICK GUY / WIRECUTTER Pour tester les capacités de transfert de données des câbles USB-C pour téléphones, tablettes et ordinateurs portables jusqu’à 60 W, nous les avons connectés d’un côté à un SSD portable Samsung T3 (ce n’est pas notre favori actuel, mais il reste un des lecteurs les plus rapides disposant d’un port USB-C), et de l’autre côté à un MacBook Pro 13 pouces de 2016, équipé de quatre ports Thunderbolt 3. Puis, nous avons lancé un outil gratuit de mesure des performances d’un système, AJA System Test Lite, sur l’ordinateur afin de mesurer les vitesses en lecture et en écriture (en Mo/s). Pour tester l’alimentation, nous avons utilisé l’ordinateur 13 pouces, un ampèremètre Satechi et un Google Pixel de première génération, et nous avons noté les valeurs maximales atteintes par l’ampèremètre ainsi que la puissance indiquée dans le Rapport système de l’ordinateur portable. Pour tester les capacités des câbles USB-C gérant les débits USB 3.1 Gen 2 et l’alimentation 100 W, nous avons relié le Samsung T3 à un MacBook Pro 15 pouces de 2017 et utilisé Aja System Test Lite. Pour tester l’alimentation, nous avons utilisé l’ordinateur, l’ampèremètre et le chargeur Apple USB-C de 87 W, afin de noter l’intensité maximale donnée par l’ampèremètre ainsi que par le Rapport système de Mac OS. Pour tester les capacités de transfert de données des câbles Thunderbolt 3, nous les avons branchés dans un LaCie Bolt 3, un SSD de bureau doté de ports Thunderbolt 3, et dans le MacBook 13 pouces, avant de lancer Aja System Test Lite. Pour tester l’alimentation, nous avons utilisé l’ordinateur 13 pouces, l’ampèremètre et le chargeur Apple USB-C de 61 W, avant de noter la valeur maximale donnée par l’ampèremètre ainsi que par le Rapport système. Pour tester les câbles USB-C vers USB-C pour le MacBook Pro et d’autres ordinateurs portables puissants, nous avons utilisé le même protocole mais avec le Samsung T3 à la place du LaCie Bolt 3. Pour tester les capacités de transfert de données des câbles USB-C vers USB-A, nous avons branché l’USB-C dans l’ordinateur 13 pouces et l’USB-A dans un adaptateur USB-A vers USB-C d’Aukey. Puis nous avons branché celui-ci dans le Samsung T2 et lancé Aja System Test Lite. Pour l’alimentation, nous avons utilisé l’ampèremètre, le Pixel et notre transformateur USB préféré (le PowerPort 2 d’Anker), afin de noter la valeur de puissance maximale indiquée par l’ampèremètre. Pour tester les adaptateurs USB-C vers USB-A, nous avons connecté l’USB-C à l’ordinateur 13 pouces et nous avons branché une clé USB SanDisk Extreme CZ80 de 16 Go dans l’USB-A, avant de lancer Aja System Test Lite. Pour tester les adaptateurs USB-C vers Micro-USB, nous avons branché la prise Micro-USB dans notre câble USB-A vers Micro-USB préféré (le PowerLine Micro USB d’Anker), lui-même connecté au PowerPort 2 d’Anker. Puis nous avons branché la prise USB-C dans l’ampèremètre, celui-ci dans le Pixel, et nous avons noté les valeurs de puissance maximales données par l’ampèremètre. Pour tester les câbles 3-en-1, nous avons fait passer à chacune des prises (Lightning, Micro-USB et USB-C) les mêmes tests de transferts de données et d’alimentation que pour les câbles équivalents. Notre méthode traditionnelle de test des câbles Lightning est décrite dans notre guide complet des câbles Lightning. À l’époque de ce test, le modèle officiel d’Apple était forcément notre choix USB-C vers Lightning : Apple n’accordait pas de licence d’utilisation de la prise Lightning pour des accessoires USB d’autres fabricants, et nous avons choisi de ne pas tester de câble sans certification. Cependant, lors du CES 2019, Belkin a annoncé le premier câble non-Apple sous licence, que nous le testerons prochainement. D’autres modèles sont disponibles et certains prétendent même offrir de meilleurs débits que celui d’Apple, mais nous estimons qu’acheter une version non certifiée, qui pourrait mal se brancher, surchauffer ou endommager votre équipement (ou le câble lui-même), n’en vaut pas la peine. Pour chaque test effectué, chaque mesure a été prise trois fois par câble, en débranchant celui-ci entre deux mesures, afin de calculer une moyenne. Après la compilation des données de tous les concurrents, nous avons étudié d’autres facteurs afin d’établir nos choix définitifs : les certifications USB-IF et MFi, la longueur, le prix, la disponibilité, la réputation du fabricant, la garantie et le service client, la simplicité d’utilisation, la facilité de rangement et l’esthétique. Ceux que nous attendons Nous sommes en train de tester d’autres câbles USB-C vers Lightning certifiés MFi pour les comparer à notre modèle préféré, parmi lesquels le PowerLine + II d’Anker (version à gaine tressée de notre favori actuel), un câble de 90 cm de RAVPower, un modèle de 1,20 m de Kanex, un autre de Scosche et deux de Belkin, deux câbles de 90 cm (un à gaine plastique, l’autre en tissu) de Griffin, un modèle de 90 cm d’ESR et un dernier de UGreen. Nous intégrerons les nouveaux résultats à ce guide dès que possible. Nous continuerons également à tester d’autres câbles USB-C vers Lightning, certifiés MFi, dès qu’ils seront disponibles. Nous recevons régulièrement des demandes de conseil pour une rallonge USB-C, telle que celle-ci ou celle-là. Hélas, nous ne pouvons en recommander, les spécifications de l’USB-C ne le permettant pas. Pour qu’un câble comme celui-ci fonctionne correctement, il faudrait qu’il soit doté (ainsi que vos autres câbles et adaptateurs) de fils de fort diamètre, ce qui le rendrait épais, rigide et coûteux. Cependant, nous surveillerons ce sujet et nous mettrons ce guide à jour si la situation évolue. Nous ne conseillons pas non plus les adaptateurs qui prétendent ajouter un système de type MagSafe à des câbles de chargement USB-C. Comme beaucoup d’amateurs du MagSafe, nous avons été déçus, il y a quelques années, lorsque Apple a commencé à abandonner ce connecteur. Nous ne pensons pas que la poignée d’adaptateurs apparus depuis chez des fabricants tels que Griffin et Leonis aient réussi à prolonger l’âge d’or du MagSafe. Ceux que nous avons vus sont en effet inélégants, laissant une petite (ou plus grosse…) protubérance dépasser du bord de l’ordinateur lorsque le câble est débranché. Nous attendons la naissance de versions plus fines et plus fiables de ces adaptateurs avant d’envisager des tests. Si vous n’avez pas trouvé ici ce que vous cherchiez, consultez nos autres guides consacrés à des accessoires USB.
Comparatif « Wirecutter ». Tous les câbles USB-C sont loin d’offrir les mêmes performances. Des tests rigoureux s’imposent pour déterminer ceux qui peuvent encaisser des transferts d’informations à haut débit, alimenter un ordinateur portable, voire supporter une connexion Thunderbolt 3. Pour vous y retrouver, nous avons comparé une multitude de câbles et d’adaptateurs USB-C de marques Anker, Belkin, Aukey ou encore AmazonBasics.
https://www.lemonde.fr/guides-d-achat/article/2019/10/06/les-meilleurs-cables-et-adaptateurs-usb-c_6014406_5306571.html
mlsum-fr-818
« Une catastrophe sanitaire en devenir. » C’est ainsi qu’on peut trouver la 5G présentée par certains opposants. En cours d’expérimentation dans différentes villes françaises, la technologie 5G – pour « cinquième génération » – devrait supplanter la 4G dans les années à venir. Avec un débit des dizaines de fois plus élevé, une stabilité accrue et une latence réduite, elle doit ouvrir un large champ d’applications. De l’« Internet des objets » connectés (IoT) à la chirurgie à distance, ce nouveau réseau se veut révolutionnaire. Mais à mesure que l’on s’approche de son déploiement, des voix de plus en plus nombreuses de scientifiques et de militants se font entendre. Comme la 4G avant elle et les ondes téléphoniques en général, la 5G comporterait des risques pour la santé. Sauf que ces accusations reposent sur des argumentaires bien fragiles, voire fallacieux, et illustrent le phénomène du cherry picking. Cette vidéo est un nouvel épisode de notre rubrique vidéo avec Les Décodeurs, à retrouver sur notre site et notre chaîne YouTube, un jeudi sur deux à 18 heures. « Fake news », canulars… démêlons ensemble les informations qui circulent sur Internet. Sources et liens utiles : Rapport de l’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) consacré au rapport Bio Initiative : https://bit.ly/2H6yKwn Communiqué de presse du Centre international pour la recherche sur le cancer (CIRC) suite à la classification des ondes électromagnétiques des téléphones portables comme « peut-être cancérogènes » : https://bit.ly/2Yz4LYD Présentation de l’état actuel de la connaissance scientifique des ondes téléphoniques par la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), organisme reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et chargé de proposer un cadre réglementaire aux émissions d’ondes électromagnétiques : https://bit.ly/2Yz545J Science-Based Medecine - Cell phones and cancer : random chance in clinical trials https://bit.ly/2McUuuy « Distinguer la polémique du commentaire scientifique : quelques lignes de conduite illustrées par le cas de Sage et Burgio (2017) », Grimes, D. R. and Bishop, D. V. (2018), Child Dev, 89: 141-147. doi:10.1111/cedv.1301 : https://bit.ly/2ThVC0K
Le déploiement d’un réseau 5G national devrait débuter dès 2020. Mais militants et scientifiques s’y opposent pour des raisons sanitaires.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/video/2019/08/08/technologie-5g-des-risques-pour-la-sante_5497772_4355770.html
mlsum-fr-819
Echappé matinal et vainqueur récidiviste après Bagnères-de-Bigorre trois jours plus tôt, Simon Yates compense la faillite de son frère, Adam, avec une troisième victoire d’étape pour la Mitchelton-Scott. Il résiste aux favoris dans la dernière montée, dynamitée par Mikel Landa puis Thibaut Pinot. L’armure jaune de Julian Alaphilippe s’est fendillée, et les écarts se resserrent en haut du classement. Thibaut Pinot en train d’exploser de joie intérieurement, le 21 juillet au Prat d’Albis. JEFF PACHOUD / AFP Certes, deuxième dans la grisaille du Prat d’Albis (1 205 m), qui n’avait jamais été visité en 105 Tours de France, c’est moins grandiose que premier sous le soleil du Tourmalet (2 115 m), 83 apparitions au compteur dans l’histoire de la course. En revanche, ça rapporte plus. Contrairement à la veille, Thibaut Pinot n’a pas gagné dimanche, la faute à Simon Yates, mais il a gagné quand même, plus encore que la veille. Voyez donc : Pinot a gratté respectivement 55 et 24 secondes à Geraint Thomas et Egan Bernal dimanche, contre 46 et 18 samedi. Faites l’addition : il est permis de considérer que la minute quarante abandonnée dans la bordure sur la route d’Albi, lors de la 10e étape, relève bientôt du mauvais souvenir. Les jours sont peut-être comptés pour la complainte à la mode, qui dit : « Mais t’imagines, s’il n’avait pas été pris dans la bordure ? » Lire aussi Tour de France 2019 : le classement par étape A une semaine de Paris, le leader de la Groupama-FDJ se tient en embuscade, quinze secondes derrière Geraint Thomas, trois derrière Steven Kruisjwijk, et douze devant Bernal (et 1 min 50 s derrière Alaphilippe, dont on imagine quand même qu’il finira par rétrograder un jour). « J’ai repris du temps à tout le monde, c’est très bien, peut sourire Pinot, qui a profité d’une météo foireuse comme il aime et des bonnes jambes qui le soutiennent depuis Bruxelles pour accélérer là où la pente ariégeoise était la plus raide et susceptible de faire des dégâts. On était encore loin du sommet - 7 kilomètres - qui tenait lieu d’arrivée, mais c’était le plan. Thomas d’abord, Alaphilippe ensuite, Bernal enfin : les premiers rôles du général ont décroché les uns après les autres. « Aujourd’hui c’était assez montant, c’était ma météo, j’avais de bonnes sensations, il fallait que j’en profite. » Oubliée la déprime post-bordure lors de la première journée de repos à Albi. La seconde, lundi à Nîmes, avec vue sur les Alpes et les trois ultimes étapes où se jouera le Tour à partir de jeudi, promet d’être plus sereine. « Faut continuer, souhaite Pinot. De toute façon, maintenant, on est partis pour remonter au classement général. Les étapes les plus dures arrivent, si j’ai la bonne jambe, je continuerai à prendre du temps. Quand on a les bonnes jambes, faut toujours en profiter. » Tandis que les Alpes étaient désignées depuis Bruxelles comme si difficiles qu’elles bloqueraient la course dans les Pyrénées, Movistar et la Groupama-FDJ ont décidé qu’il fallait battre le fer tant qu’il était chaud et profiter de la faiblesse, aussi relative qu’inattendue, de l’équipe Ineos et son coleader Geraint Thomas. Ce comportement tient aussi à l’ADN profond du leader de l’équipe française, toujours porté vers l’attaque quand les jambes répondent. « Le plaisir passe par l’attaque, juge son directeur sportif Philippe Mauduit. Il faut surfer sur la vague, rester là et continuer à tenter. » Julian Alaphilippe en train d’exploser extérieurement. Christophe Ena / AP L’euphorie qui entoure Julian Alaphilippe depuis dix jours a des chances de changer d’épaules, en même temps que son maillot jaune. Alaphilippe, qui pourrait conserver la tunique au moins jusqu’au pied des Alpes, n’y verrait pas d’inconvénient : « Thibaut a vraiment montré qu’il était parmi les plus forts. La troisième semaine lui correspond bien, il a un bon état de fraîcheur. Si je perds le maillot d’ici peu de temps, j’aimerais qu’il soit le prochain à le revêtir. » « On ne discute pas trop de ça, on essaie de parler un peu d’autre chose, tempère David Gaudu, qui s’est fait la peau pour revenir sur le groupe maillot jaune dans la descente du mur de Péguère puis mettre son leader sur orbite, au mental, au pied de la montée de Prat d’Albis. Je lui ai juste demandé s’il savait à quelle place il était remonté, les écarts, etc. Mais on ne s’est pas dit “Aaaaah tu vas aller chercher le maillot !” ». Cette perspective grignotera fatalement le cerveau de la bande à Pinot à l’approche des Alpes. « Tout le monde a envie de donner encore plus que ce qu’il donne, je pense qu’on va être surmotivés jusqu’à la fin du Tour », imagine Gaudu. La motivation sera une chose, les jambes de Thibaut Pinot en seront deux autres. L’accompagneront-elles toujours dans les ascensions vertigineuses qui arrivent ? « Je pense, dit Julien, le frère et entraîneur de l’intéressé. Il n’y a pas de raisons. Il est frais, il est en confiance, la bonne santé du groupe tire vers le haut. S’il n’y a pas de pépin, ça devrait aller. C’est plus les autres qui ont du souci à se faire. » Le Tour du comptoir : Limoux Après chaque étape, Le Monde vous envoie une carte postale depuis le comptoir d’un établissement de la ville de départ. Où l’on a croisé un ami d’ami. « Il y a deux choses importantes à Limoux : la blanquette et le carnaval, et le rugby à XIII », ce qui fait donc trois choses importantes, et même quinze si l’on compte chacun des joueurs de l’équipe. Croisé au hasard de la terrasse du Commerce, café de la place de la République, l’homme qui s’adresse à nous possède lui-même un physique de rugbyman (de 71 ans, tout de même) qui aurait pu nous mettre la puce à l’oreille. Présentations faites, il s’agit de Louis Bonnery, que notre collègue Adrien Pécout, à qui nous passons un salut confraternel, qualifiait de « mémoire vivante du rugby à XIII » dans cet article consacré à la discipline. Désolé, on ne l’avait pas reconnu, mais notre science du rugby à XIII est assez limitée (malgré les efforts surhumains d’Adrien Pécout pour nous y convertir). Louis Bonnery revient de Paris, où il était allé commenter pour BeIn Sports des matchs de la Challenge Cup, plus vieille compétition de ce sport, remportée en 2018 par les Dragons Catalans (lisez donc à ce propos cet article d’Adrien Pécout, toujours lui). Dans l’avion du retour, il a lu Le Monde et une chronique consacrée aux gentilés mystérieux de notre pays (Bucco-Rhodaniens, Basco-Béarnais, Mussipontains, etc.). Quid des habitants de Limoux ? « Limouxins, Limouxines, avec le « x », et pas Limousins, Limousines, parce que ça, c’est les vaches », nous éclaire cet ancien international, et joueur emblématique du XIII limouxin (et pas limousin, donc). Sans faire offense à Louis Bonnery, ni à Adrien Pécout, le rugby à XIII n’est pas l’élément qui nous intéresse le plus parmi les trois choses importantes dans cette jolie ville. En route pour le comptoir, à la découverte de la blanquette de Limoux, et pas celle d’ailleurs, parce qu’ailleurs, la blanquette, c’est les vaches aussi. « Ne demandez pas “une blanquette” si vous ne voulez pas passer pour un touriste », prévient Louis. Pour la version brute, on commande « un brut ». Pour la version rosée, on commande « un rosé ». Et pour la version douce, évidemment, on commande « une ancestrale ». Bruno, le patron du Commerce qui nous sert, s’enorgueillit d’être l’un des derniers grands bistrots d’Occitanie à ne faire que bistrot, et pas restaurant : « Je ne parle pas des petits troquets de quartiers hein. Sur les grandes places, comme ici, c’est devenu très rare, les bars qui ne font pas restaurant, même à Paris. » Il s’enorgueillit aussi, même si c’est quand même moins grâce à lui, de ce que la blanquette est « le premier vin effervescent du monde, un texte date son existence de 1531. Et ça, ça n’a jamais été démenti par les Champenois », qui n’ont sans doute pas besoin de ça pour vivre correctement de leur raisin. La blanquette, ça se boit frais, « sinon, ça sert à rien », assure Louis. Et ça se boit avec quoi ? « De l’apéro au digeo, jusqu’à tard dans la nuit. Il n’y a pas d’heure pour en boire. » Pour information, à 11 heures du matin, avec rien dans le ventre, et après deux semaines de Tour de France, deux verres (un de brut, un d’ancestrale), suffisent à provoquer des troubles de l’équilibre. Heureusement qu’on ne prenait pas le volant tout de suite. (L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, n’est-ce pas)
Le grimpeur de Groupama-FDJ a profité des pentes de Prat d’Albis pour mettre en difficulté Julian Alaphilippe et Geraint Thomas, et revenir à moins de deux minutes.
https://www.lemonde.fr/blog-du-tour-de-france/article/2019/07/21/tour-de-france-2019-thibaut-pinot-a-l-attaque-du-maillot-jaune_5491878_5326505.html
mlsum-fr-820
Tribune. Un collectif de médecins et de chercheurs s’associent pour dénoncer les effets de la pollution de l’air sur la santé et appuyer les mesures prises pour améliorer la qualité de l’air. Depuis les années 1980, les pics de pollution de l’air en rapport avec la densité croissante de population dans les mégapoles, le changement climatique et, surtout, le parc automobile sont identifiés comme responsables de crises d’asthme chez les enfants et les adultes. Plus récemment, les pics de pollution ont été impliqués aussi dans l’augmentation du recours aux soins pour causes cardio-vasculaires (accidents cardio-vasculaires, infarctus). « Au début des années 2000, les scientifiques du monde entier ont montré l’impact majeur sur la santé de la pollution de fond » Au début des années 2000, les scientifiques du monde entier ont montré l’impact majeur sur la santé de la pollution de fond. L’exposition chronique est significativement liée à l’apparition de nouveaux cas d’asthme infantile ; ce lien commence dès l’exposition in utero chez la femme enceinte. Selon des études scientifiques plus récentes, chez l’enfant la pollution de fond engendrerait des allergies (eczéma, allergie alimentaire), des maladies auto-immunes (maladies inflammatoires du tube digestif, diabète), des petits poids de naissance, des défauts de croissance pulmonaire. Chez l’adulte ont été rapportés des pathologies cardio-vasculaires, des infections respiratoires, des maladies auto-immunes (sarcoïdose, polyarthrite rhumatoïde, diabète…), des cancers, notamment du poumon, des maladies neurodégénératives, des accouchements prématurés. Dysfonctionnement immunitaire A ces données épidémiologiques s’ajoutent des données expérimentales, les polluants (particules fines et ultrafines, mais également le dioxyde d’azote et l’ozone) sont à l’origine de processus inflammatoires au niveau des organes et d’un défaut de diversité de notre microbiome (bactéries bienveillantes qui colonisent notre peau et nos muqueuses) avec, comme résultante, un dysfonctionnement immunitaire. Les polluants sont à l’origine d’une modification de l’expression des gènes, notamment chez la femme enceinte, avec un risque accru de voir apparaître chez l’enfant à naître des maladies comme l’asthme. Plus globalement, la pollution est à la fois responsable d’une augmentation de fréquence de maladies chroniques, mais aussi d’une mortalité dépassant 60 000 décès par an en France. Lorsque des mesures courageuses sur le parc automobile ont été prises au Japon, en Californie, en Suisse (interdiction du diesel, diminution des carburants polluants, augmentation des pistes cyclables, covoiturage, zones à faibles émissions…), la santé respiratoire et cardio-vasculaire des adultes s’est améliorée et les enfants ont retrouvé une croissance pulmonaire normale ! Nous appuyons donc toutes les mesures qui contribuent à diminuer la pollution automobile, à l’origine d’une grande partie de la pollution des aires urbaines, à l’image de la zone à faibles émissions de la métropole du Grand Paris, qui restreindra progressivement la circulation des véhicules les plus polluants, et des quinze métropoles françaises engagées dans ce processus.
Dans une tribune au « Monde », un collectif de médecins dénonce l’augmentation de la fréquence de certaines maladies chroniques et les 60 000 décès par an en France dus à la pollution.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/il-faut-diminuer-la-pollution-automobile_5481523_3232.html
mlsum-fr-821
Arik Levy et ses sculptures RockStone 40 aux jeux de lumière infinie en cristal Lalique (2018). Florian Kleinefenn Il y a, dans un coin du studio inondé de lumière, cette chaise impraticable à l’assise en fil de fer barbelé recouverte d’or, et une installation de girouettes tournant en tous sens, symbole de nos vies déboussolées. Dans un autre coin, des bijoux racés et une nouvelle lampe de bambou et céramique émaillée à la lumière chaleureuse (Anemos pour Forestier). Nous sommes à Ménilmontant dans le studio parisien d’Arik Levy, l’homme qui ne veut pas choisir entre art et design. « La création est un muscle incontrôlable, et le design est le moyen d’être mon propre mécène », souligne ce grand échalas au sourire franc. Cet artiste protéiforme est connu pour sculpter, photographier, peindre, scénographier des opéras ou des ballets de danse contemporaine, et… designer. Ces derniers mois, il a collaboré avec Lalique, Vista Alegre, Baccarat, Maison Dada, Dedon, Hennessy. « Aujourd’hui, quand je me lève dans le matin parisien et que je me vois vivant, je suis heureux. » Arik Levy Né en 1963 à Tel-Aviv et grand amateur de surf, Arik Levy a commencé à gagner sa vie en vendant des planches qu’il dessinait avec des graphismes sur mesure. Une histoire d’amour l’amène un jour jusqu’en Suisse, puis à Paris. Il devait y rester deux ans. Il n’a plus quitté la capitale française. Entre-temps, le voilà diplômé en 1991 en design industriel du Art Center Europe, à Vevey, en Suisse, puis fondateur à Paris, l’année suivante, de son propre studio. « Qui suis-je ? Il n’y a pas seulement deux personnes en moi, mais trois : l’homme au foyer, l’artiste et le designer, dans cet ordre d’arrivée, précise celui qui a fondé une famille avec la Montpelliéraine Zoé Ouvrier, dont les paravents, panneaux muraux et tableaux gravés sont exposés dans le monde entier. J’ai aujourd’hui trois enfants pour lesquels j’aime confectionner chaque dimanche des gâteaux, plutôt des cakes dont je varie chaque fois les ingrédients ! » Lampe Anemos (façon anémone) en bambou et céramique, éditée par Forestier (2019). FRANCIS AMIAND/Forestier Côté design, ses propositions font force. Car Arik Levy ne dessine pas des objets mais des solutions. Pour Baccarat, il imagine une nouvelle forme de cristal : des tuiles limpides à accrocher et superposer pour sublimer un bar, une lampe, mais aussi des portes d’armoires ou un meuble canapé… Pour l’espagnol Compac, spécialiste des revêtements, il met au point des plaques de pierres composites (collection Ice) qui résistent à la chaleur et dans lesquelles est incrusté un motif au choix, comme un lac gelé en Arctique avec des marbrures blanches, noires, « nude », orangées… qu’il a lui-même dessiné. Pour les robinets THG Paris, il conçoit la collection System, à base de bagues qui s’enfilent aux différents matériaux (marbre, laiton évidé, obsidienne…) et 26 finitions qui transforment le robinet en bijou de la salle de bains. Au dernier Salon du meuble à Milan, ce printemps, il a même présenté les luminaires Sticks comme des baguettes en rotation sur leur axe (marque Vibia), ce qui permet de diriger l’éclairage à sa guise, mais aussi de connecter un mur et un plafond par des lignes graphiques. La lumière devient ainsi un élément architectural. Arik Levy propose comme des boîtes à outils, fusion d’un brin de poésie et d’une technologie bien pensée. « Il arrive le matin avec son carnet de dessins, des croquis tellement bien faits et si bien proportionnés que l’on pourrait presque directement passer à la 3 D », souligne François Tellan, senior designer au sein du studio qui compte au total une dizaine de personnes, affectées pour certaines à l’art, pour d’autres aux objets utilitaires. Table basse Twister à illusion d’optique, en verre et acier, pour Desalto (2017). Arik Levy/Desalto Son « style techno-poétique », selon les mots d’Arik Levy, se nourrit d’art et de design, dans un aller-retour incessant entre les deux. Et les musées sont à l’affût. Ses luminaires imprimés en 3 D, datant de 2005, sont entrés dans les collections du Centre Pompidou. Le fauteuil confessionnal (2010), telle une alcôve capitonnée, trône à l’Art Institute of Chicago. Comment expliquer une telle force de création ? « Je suis né au milieu des guerres israélo-palestiniennes, j’étais en survie tous les jours et j’ai vécu d’espoir, rappelle Arik Levy. Aujourd’hui, quand je me lève dans le matin parisien et que je me vois vivant, je suis heureux. » Lire aussi La planche de surf d'Arik Levy Ses œuvres d’art inspirées par des formes primitives – le RockStone (la roche) est parmi les images les plus fameuses de son vocabulaire, en témoigne cette nouvelle sculpture totem pour Lalique – ornent des jardins privés ou l’espace public. A l’hiver prochain sera installée sur le parvis du futur Musée de l’Ermitage, à Moscou, la plus grande sculpture d’art contemporain dans l’espace urbain : une RockStone de 20 mètres sur 20 mètres et 140 tonnes en inox maritime, résistant aux écarts de température de – 45 à + 45 degrés. « L’inox, c’est aussi pour son joli reflet, légèrement rosé », concède le créateur. « Il était important que la sculpture soit monumentale comme l’ont été, en leur temps, la tour Eiffel ou le Grand Palais. Il faut que les gens puissent passer entre ses pattes, qu’elle puisse se refléter avec le bâtiment… Sous la neige, ce sera magique », promet Arik Levy qui souhaite « changer le rapport entre le musée, la ville, le public », comme il le fait déjà, subtilement, entre l’objet quotidien et l’utilisateur.
Sculpteur, photographe, scénographe, designer… l’artiste israélien est un créateur protéiforme et prolifique. De pièces uniques en objets usuels, il entremêle art et technique.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/06/13/arik-levy-le-design-en-poesie_5475717_4497319.html
mlsum-fr-822
Les forces de sécurité dans la ville d’Omdourman, le 9 juin. - / AFP Quatre personnes ont été tuées, dimanche 9 juin, au Soudan, où le mouvement de contestation a entamé un mouvement de désobéissance civile pour pousser le Conseil militaire à remettre le pouvoir aux civils. Deux des quatre personnes décédées dimanche ont été tuées par balles à Khartoum et dans la ville voisine d’Omdourman, tandis que les deux autres ont été « battues et poignardées » et sont mortes dans un hôpital d’Omdourman, selon des communiqués d’un comité des médecins proche de la contestation. Lire aussi : La capitale Khartoum livrée aux miliciens du Darfour Ces personnes ont été victimes « du Conseil militaire de transition » et de ses « milices », a accusé le comité. Plus généralement, les manifestants accusent les RSF (Forces de soutien rapide) d’être à l’origine de la violente dispersion, lundi 3 juin, du campement installé depuis le 6 avril devant le quartier général de l’armée à Khartoum, et de la répression qui a suivi. Le bilan de celle-ci s’élève désormais à 118 morts et plus de 500 blessés, selon le même comité. Demande de la remise du pouvoir aux civils Chef de ces groupes paramilitaires, le redouté général Mohammed Hamdan Daglo dit « Hemeidti », aussi n° 2 du Conseil militaire de transition, a affirmé qu’il « ne permettra pas le chaos », au lendemain de l’évacuation violente du sit-in. Le Conseil militaire de transition est au pouvoir depuis la destitution le 11 avril par l’armée du président Omar Al-Bachir, que réclamait le mouvement de contestation déclenché le 19 décembre par le triplement du prix du pain dans un climat de crise économique aiguë. Lire aussi Au Soudan, le Conseil militaire de transition écrase dans le sang le mouvement démocratique La contestation réclame, depuis le départ de d’Omar Al-Bachir, que les généraux remettent le pouvoir à un gouvernement civil. Mais les négociations entre les deux camps sont suspendues depuis le 20 mai en raison de divergences sur la transition. Prise en étau entre la violente répression et l’impasse des négociations, la contestation avait appelé à une « vraie désobéissance civile » à compter de dimanche et jusqu’à l’avènement d’un pouvoir civil. Avec des pneus, des briques ou même des troncs d’arbres, les protestataires s’étaient mis dès le matin à construire de nouveaux barrages routiers notamment au nord de la capitale. Banques, pharmacies, restaurants, coiffeurs ou encore magasins de vêtements, la plupart des commerces avaient laissé leur rideau baissé. A Omdourman, des habitants sont allés acheter des produits de première nécessité dans des épiceries, mais la ville est restée éteinte, tout comme à Al-Obeid ou Madani, dans le centre du pays. Le mouvement de contestation agite la menace de la désobéissance civile depuis plusieurs semaines. Fin mai, une grève générale de deux jours lancée pour faire plier les généraux, était parvenue à paralyser le pays. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Soudan, l’influence des parrains régionaux fait craindre une guerre civile
Les manifestants demandent depuis la destitution de l’ex-président Omar Al-Bachir le transfert du pouvoir, détenu par les militaires, aux civils.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/09/soudan-quatre-personnes-tuees-au-premier-jour-d-un-mouvement-de-desobeissance-civile_5473987_3212.html
mlsum-fr-823
De quoi ont peur les Français ? Comment pensent-ils qu’ils sont protégés de ce qui leur fait peur par le gouvernement ou les Agences publiques ? Ces craintes et méfiances sont-elles proportionnées aux risques réels ? Les réponses qu’apporte l’édition 2019 du Baromètre de l’IRSN méritent le détour (1). Cette enquête sociologique dont l’intérêt réside notamment dans sa profondeur temporelle – près de 20 ans chaque année pour certaines questions – éclaire l’état de l’opinion publique sur de nombreux sujets facteurs de craintes populaires. Elle montre également que la prévention des risques technologiques doit composer avec des méconnaissances massives et troublantes. S’arrêter aux premières questions de l’enquête pourrait convaincre que les Français portent un regard peu attentif aux risques technologiques. Leurs craintes principales : l’insécurité, le chômage, la pauvreté, la dégradation de l’environnement, le terrorisme. Dans l’ordre. Dans un commentaire publié par l’IRSN, le sociologue Daniel Boy note les évolutions récentes de la popularité des différentes craintes proposées par les sondeurs. Terrorisme et chômage sont à la baisse. Dégradation de l’environnement et insécurité à la hausse. Le sociologue relie ces mouvements soit à des données factuelles (les années 2015 et 2016, avec les attentats tragiques de Charlie Hebdo, du Bataclan et de Nice avaient logiquement fait grimper la crainte du terrorisme), soit à leur présence récemment accrues dans les médias (l’insécurité et la montée de la dégradation de l’environnement). Hiérarchie des risques La seule considération de ce tableau peut susciter un tantinet d’énervement. Parmi toutes les propositions faites par les sondeurs, la plus mortelle, de loin, ne provoque la crainte que de 1,1% des Français. Il s’agit des drogues, et surtout du tabagisme et de l’alcoolisme, les deux tueurs les plus efficaces de la liste, avec les accidents de la route. L’item de la dégradation de l’environnement – assez peu descriptif car l’atmosphère de nos villes est nettement moins nocive que dans les années 1950 – mobilise 15,7% des sondés. Il serait réjouissant qu’il s’agisse de la perception quantifiée des décès prématurés provoqués par la pollution de l’air, mais cela n’est pas certain. L’insécurité est hissée en haut du podium… alors que notre taux de morts et blessés par la violence due aux délinquants fait rêver l’écrasante majorité de la population mondiale. On peut également s’interroger sur ce chiffre 57% des Français estimant faire face à un « risque élevé », voire « très élevé » lié aux… OGM. On ne voit pas du tout à quel risque réel ils se sentent confrontés mais on peut y lire le résultat de campagnes très efficaces (voir ici la conclusion mal connue de l’affaire Séralini et des OGM « poisons » inventés par le Nouvel Observateur en 2012). L’alimentation, en général, suscite un niveau de crainte très élevé ou élevé pour 50% des sondés. Un résultat sans rapport avec le niveau…. très élevé de la sécurité sanitaire de l’alimentation dont les risques sont plutôt liés à l’excès de sucres et de graisse, en particulier dans les plats préparés industriels. Bref, cette enquête confirme un résultat déjà très ancien de la sociologie : la hiérarchie des risques perçus peut s’éloigner très loin de celle des risques mesurés par un indicateur objectif, comme le nombre des décès ou des blessés. Les Français et la « Science » L’enquête de l’IRSN effectue un zoom sur une catégorie de risques qui viennent assez bas dans la hiérarchie générale, ceux dus à l’usage de technologies (sauf si l’on considère que la dégradation de l’environnement en est une manifestation univoque). Le risque nucléaire n’est ainsi à la première place que pour 4,7% des sondés, juste derrière le risque climatique. Mais cette place modeste n’interdit pas d’aller voir de plus près ce qu’en pensent les Français. Tout d’abord, ce sondage permet de tordre le cou à une idée répandue par les technophiles et surtout par les représentants masqués (ou non) des intérêts économiques et des pouvoirs politiques souhaitant taxer d’irrationalisme toute mise en cause d’une technologie. Une idée selon laquelle les Français auraient un problème avec « la science ». Une Science qui devrait mieux dialoguer avec la société… pour mieux faire comprendre la mécanique quantique ? Non, pour mieux faire accepter toutes les technologies utilisées par l’industrie ou jugées nécessaires par des pouvoirs politiques. Or, si l’on est loin de la position triomphante (quoique toujours contestée ici ou là) des années 1950 ou 1960, les Français accordent toujours une place de choix à la science dans leurs sentiments favorables. Ainsi, les « autant de confiance » et les « plus de confiance » écrasent les « moins de confiance » en la science. Même une question faisant intervenir « la technologie » dans la réflexion des sondés ne modifie pas radicalement le résultat lorsqu’on leur demande si la balance bénéfices/risques est en faveur de la science et de la technologie : Seuls 20% des Français opinent qu’il vaudrait mieux moins de technologies que plus. Résultat curieux Ce niveau de confiance maintenu s’étend aux scientifiques. Un résultat assez curieux, qui se lit dans la partie de l’enquête sur la capacité à dire « la vérité sur le nucléaire ». Ainsi, les Français accordent une confiance assez élevée au CNRS et à l’Académie des sciences sur ce point. Or, ces deux institutions n’étant pas du tout en charge du sujet, et n’ayant jamais communiqué avec les citoyens sur le risque nucléaire, on se demande vraiment d’où les Français pourraient bien tirer cette opinion. Une seule explication semble possible : ils considèrent que le CNRS et l’Académie des sciences regroupent des scientifiques de la recherche publique, sans liens particuliers avec le pouvoir politique ou les industriels du secteur. Du coup, a priori et sans aucune autre raison, la confiance est là. Elle ne peut donc provenir que d’un perception favorable des scientifiques. Une interprétation qui peut s’appuyer sur un autre sondage, réalisé pour le ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur et rendu public hier qui montre un très haut niveau de confiance envers les chercheurs : mais aussi envers la capacité de la recherche scientifique à trouver des voies vers le « progrès » : Le baromètre de l’IRSN fourmille d’informations sur les relations souvent déroutantes que les Français entretiennent avec leurs élus, la presse, les entreprises… La proportion des Français ayant déjà lu un document de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques) ou visionné une de ses auditions sur internet ne doit pas atteindre 1% (Idem pour le HCTISN dont 99,99% des Français n’ont jamais entendu parler). Pourtant, seuls 23,9% d’entre eux n’ont pas d’avis sur sa crédibilité. Les élus locaux, le gouvernement et les femmes et hommes politiques sont très majoritairement vus comme des menteurs sur un sujet sur lequel la plupart d’entre eux n’ont jamais rien dit ou écrit. Défiance généralisée Mais ce qui frappe surtout, c’est la défiance généralisée à l’égard de tout ce qui est officiel, institutions techniques comprises, notamment les agences d’expertise des risques technologiques ou de leur contrôle. Pourtant, les « opposants professionnels » à l’énergie nucléaire, ces « experts » associatifs qui sont confrontés directement à l’activité de l’Autorité de sûreté nucléaire ou de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, sont pour la plupart contraints de reconnaître que ces institutions et leurs responsables disent la vérité. L’expérience qu’ils en ont eu lors de l’accident de Fukushima ou le traitement très sévère infligé à EDF les en ont convaincu. Mais cette expérience n’est le fait que de quelques uns… qui se gardent bien de la diffuser dans le milieu qu’ils représentent. Parmi les résultats très nombreux de cette enquête, on peut noter l’étonnante chute des craintes devant les centrales nucléaires (première crainte pour 19% contre 26% l’année précédente) ou les stockages de déchets radioactifs (15% contre 20%). Mais également le maintien à très haut niveau d’opinions totalement infondées (il y aurait plus de cancers autour des centrales nucléaires, les produits agricoles y seraient contaminés et dangereux… une opinion vite oubliée dès qu’il s’agit de boire une bouteille de Chinon ou de Tricastin). Ainsi que le refus généralisé d’habiter à côté d’une centrale nucléaire, d’un stockage de déchets radioactifs… mais avec des pourcentages similaires d’un parc éolien, d’une usine chimique, d’un incinérateur ou d’un aéroport. Toutefois, l’un des résultats montre une évolution inquiétante, soulignée par un responsable de l’ANSES : la formule «les experts doivent davantage tenir compte de l’opinion de la population avant de rendre un avis » est soutenue désormais par 76% des sondés. Une idée dangereuse qui voit l’expertise, censée se fonder sur la démarche scientifique, sommée de s’arranger avec une « opinion publique » qui peut… ignorer les bases mêmes de cette démarche et les connaissances mobilisées. Un autre résultat très curieux est l’augmentation du nombre de Français qui voient dans le secret commercial une raison de ne pas divulguer une expertise de risques. Une opinion pour le moins bizarre alors que les Monsanto papers ont montré à quel point il faut au contraire se méfier des puissances économiques et financières si l’on veut expertiser correctement les technologies. Sylvestre Huet (1) Aller ici pour visionner ou télécharger le pdf de l’enquête.
Une enquête récente de l’IRSN sur les principales peurs des Français montrent que leurs craintes ne sont pas forcément proportionnés aux risques réels du fait notamment d’une méconnaissance massive.
https://www.lemonde.fr/blog/huet/2019/10/07/les-francais-leurs-peurs-et-la-science/
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Florent Manaudou, le 2 octobre 2019, à Paris. Jean-Luc Bertini / Pasco and Co pour «Le Monde» Le défi est presque aussi démesuré que sa silhouette (1,99 m, 105 kg, 2,10 m d’envergure de bras) : décrocher l’or sur 50 m nage libre aux Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2020. Huit ans après son titre olympique à Londres et quatre ans après sa médaille d’argent à Rio. Mais surtout, après deux ans et dix mois d’arrêt passés à « s’aérer la tête » au handball avec l’équipe réserve d’Aix-en-Provence (quatrième division). Un nouveau circuit privé de natation très lucratif, baptisé l’« International Swimming League » (ISL), a incité Florent Manaudou à replonger, à bientôt 29 ans. Le coup d’envoi de l’ISL est donné samedi 5 octobre à Indianapolis (Indiana). En mars, vous annonciez votre retour. Un an plus tôt, vous disiez au « Parisien » : « Les Jeux de 2020, c’est sûr que je ne les ferai pas. Quand on a été une fois champion olympique, au niveau motivation, ce n’est plus pareil. » Comment expliquez-vous ce revirement ? Y a que les cons qui ne changent pas d’avis ! (sourires) Je suis quelqu’un qui vit au jour le jour. En 2017 et 2018, j’ai commenté les championnats d’Europe et du monde pour France Télévisions, j’étais bien en haut dans la cabine, mais il me manquait quand même un petit truc. J’étais en train de me comparer, de me dire : si je nageais encore, où je serais, etc. J’ai fait les interclubs l’année dernière où j’ai nagé assez vite sans m’entraîner et puis j’ai rencontré quelqu’un qui m’a donné envie de recommencer. En décembre, j’ai appelé James Gibson, le coach avec qui j’ai gagné en 2012, et je lui ai dit : « Est-ce que tu me reprends si jamais je reviens ? », il m’a dit oui. J’avais vraiment envie de recommencer avec lui parce que je pense qu’on n’était pas allés au bout, un peu comme dans une histoire d’amour. Vous avez remporté l’or sur 50 m aux JO, aux Mondiaux et aux championnats d’Europe en petit et grand bassins : n’avez-vous pas tout à perdre cette fois ? Non, c’est ce que les gens pensent. C’est un projet perso, j’ai le droit de nager pour prendre du plaisir et aller au bout de quelque chose que je n’avais pas terminé. En septembre 2018, j’ai failli signer un contrat pro au hand et je me suis cassé le doigt puis la main, ça a aussi un peu pesé dans la balance.
Après presque trois ans loin des bassins, le champion olympique à Londres et vice-champion olympique à Rio sur 50 mètres nage libre revient samedi pour une compétition de natation inédite, l’« International Swimming League », et livre ses ambitions.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/10/05/florent-manaudou-je-ne-veux-pas-etre-vu-comme-le-sauveur-de-l-equipe-de-france_6014313_3242.html
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Anatoly, cadet dans un lycée militaire, porte un manteau de vétéran de l’armée retrouvé dans le musée de l’établissement, 2017. Michal Chelbin Il ne faut pas s’y tromper : Michal Chelbin a certes posé ses valises dans un pays en guerre, l’Ukraine, pour y tirer le portrait d’adolescents en uniforme, mais ce n’est pas de guerre dont il est question ici. Avec cette série, « How to Dance the Waltz », exposée à Vichy à partir du 14 juin, fruit de quatre ans de pérégrinations, la photographe israélienne raconte plutôt un monde où le temps est arrêté. Un monde où, depuis plusieurs siècles, les âges de la vie et les heures de la journée se définissent par l’uniforme que l’on porte. La tradition des internats militaires remonte à l’époque tsariste, avec ses fameux cadets, et s’est perpétuée en Union soviétique. Longtemps associé à l’élite, ou en tout cas à l’espoir d’une ascension sociale, le système a périclité dans les années 1990. Il renaît aujourd’hui, que ce soit en Ukraine ou dans les anciennes républiques soviétiques, Russie en tête. Un enseignement de bonne qualité Internats ou écoles ouvertes, des dizaines d’institutions dépendant des différents corps d’armée proposent de suivre l’intégralité du cursus scolaire, depuis le primaire jusqu’au lycée. Les enfants y portent l’uniforme en permanence – militaire pour les garçons, civil pour les filles –, et les journées se partagent entre école « traditionnelle », sport, activités paramilitaires et cérémonials divers. A l’âge adulte, tous les anciens ne rejoignent pas l’armée, et les parents choisissent l’internat militaire plutôt pour la bonne qualité de l’enseignement ou le cadre de vie strict qu’il offre. A l’époque soviétique déjà, le système était devenu le refuge des enfants des couches les plus défavorisées de la société. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Ukraine : plongée dans la guerre sans fin du Donbass En Russie, l’ambiance est au retour triomphal du militarisme, et l’essor des internats militaires accompagne naturellement cette tendance. Les groupes, souvent politisés, qui proposent aux jeunes des formations militaires y sont légion. Le cas de l’Ukraine est plus surprenant s’agissant d’un pays qui glisse lentement hors de l’orbite russe et cherche à se défaire de son héritage soviétique. Mais le mouvement d’affirmation nationale qui y a cours, sur fond de guerre dans l’est du pays, rend à l’institution militaire sa place centrale. « On attend des garçons qu’ils remplissent leur rôle de guerriers, pendant que les filles sont cantonnées à celui de décors. » Michal Chelbin Ce n’est pas à ces sujets que s’intéresse la photographe israélienne, mais bien à ces adolescents au visage indéchiffrable dont elle fait le portrait et, à travers eux, « à des questions universelles, comme les difficultés de la jeunesse, la soif de gloire ou le rôle des adolescents dans la société », explique-t-elle. Difficile toutefois de ne pas voir combien certains des uniformes portés par les enfants ressemblent à ceux de leurs aînés déployés sur le front du Donbass, où les forces gouvernementales ukrainiennes font face aux séparatistes russophones. La similitude renforce encore l’impression étrange que crée le décalage entre le regard quasi absent des jeunes – soldats miniatures comme mini-épouses modèles – et la solennité de leur attirail. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au camp d’entraînement des petits soldats d’Ukraine Cette conception très genrée de l’éducation se trouve, elle aussi, au centre du travail de Michal Chelbin. « On attend des garçons qu’ils remplissent leur rôle de guerriers, pendant que les filles sont cantonnées à celui de décors », explique la photographe. Outre les différences d’habillement et d’activités existant entre les deux groupes, la photographe cite ces cours de danse où l’on prépare le grand bal de fin d’année, apogée selon elle de ce « jeu de rôle » issu du fond des âges. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses » « How to Dance the Waltz », Michal Chelbin, dans le cadre du festival Portrait(s), à Vichy, du 14 juin au 8 septembre. ville-vichy.fr/portraits Nikolay, dans une des classes de son lycée, 2017. Michal Chelbin Andrey, pendant la parade matinale de son internat militaire, 2015. Michal Chelbin Borden, dans la cour de son lycée, 2017. Michal Chelbin Ola et Diana, élèves dans un internat militaire, le jour du grand bal annuel, 2015. Michal Chelbin Aleira (au centre) entourée de deux élèves de son internat militaire, dans lequelles filles portent des tenues de servantes, 2015. Michal Chelbin Les jumeaux Losha et Kyril, élèves d’un lycée militaire, 2017. Michal Chelbin Maksim et Ola, le jour du bal annuel de leur internat, 2015. Michal Chelbin
La photographe israélienne Michal Chelbin, exposée à Vichy dès le 14 juin, a parcouru ces écoles où l’on inculque le respect de l’armée à travers une éducation très genrée.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/06/13/jeux-de-guerre-en-ukraine_5475591_4500055.html
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Des forces proturques lors des combats dans la ville de Ras Al-Aïn, dans le nord-est de la Syrie. NAZEER AL-KHATIB / AFP La Turquie a lancé une offensive dans le nord-est de la Syrie, mercredi 9 octobre, après le retrait américain et malgré de vives critiques internationales. Un premier bilan fait état, lundi 14 octobre, de 104 combattants kurdes et plus de 60 civils tués, selon les Nations unies. Plus de 130 000 personnes ont déjà été déplacées. Les Kurdes de Syrie, lâchés par les Etats-Unis, ont annoncé, dimanche 13 octobre, avoir conclu un accord avec le régime de Bachar Al-Assad pour le déploiement de l’armée syrienne dans le nord du pays, afin de s’opposer à l’avancée rapide des troupes turques et de leurs alliés. Notre journaliste Allan Kaval, qui a passé plusieurs jours dans le Nord-Est syrien, a répondu à vos questions lors d’un tchat. Yoann : Les forces kurdes annoncent que l’armée turque est renforcée par d’anciens soldats djihadistes. Quelles relations la Turquie entretient-elle avec Daech et les islamistes ? Allan Kaval : Ankara soutient, depuis le début de la guerre civile syrienne, plusieurs groupes d’opposition très divers mais qui sont tous marqués par une certaine coloration islamiste. Ces groupes ont pris les armes en vue de renverser Bachar Al-Assad. Avec le renforcement du régime et l’éloignement de l’horizon révolutionnaire, elles sont maintenant des milices supplétives servant l’obsession stratégique de la Turquie depuis au moins quatre ans : affaiblir, voire éliminer toute influence des forces à dominante kurde dans le nord-est du pays. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Moscou espère pouvoir tirer profit de l’offensive turque dans le Nord syrien KipeufRkoi ? : Suite à l’inaction américaine et du fait des incapacités européennes, quel pourrait être le rôle de la Russie ? La Russie n’a jamais totalement coupé les ponts avec les autorités kurdes syriennes, qui ont elles-mêmes toujours entretenu des lignes de communication et de négociation avec le régime de Damas, protégé par Moscou. On ne peut douter que la Russie joue un rôle central dans la construction de la relation à venir entre les autorités à dominante kurde et le régime de Bachar Al-Assad. Toutefois, la Russie ne peut se mettre totalement Ankara à dos. Conserver de bonnes relations avec la Turquie, ne pas la contraindre dans ses plans de manière trop forte, permet à Moscou d’enfoncer encore davantage un coin entre Ankara et ses partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Donald Trump retire du Nord-Est syrien la quasi-totalité des forces spéciales américaines GN : En combien de temps la Turquie peut-elle conquérir le nord de la Syrie ? Quelle serait ensuite l’administration de cette zone ? Le problème, c’est que les alliés occidentaux des YPG (Unités de protection du peuple), qui sont la composante kurde dominante des Forces démocratiques syriennes (FDS), ont renoncé à les défendre depuis le début de l’offensive. Au contraire, ils se retirent. L’opération turque en cours n’aurait pas pu avoir lieu sans le blanc-seing donné à M. Erdogan par M. Trump. « C’est une guerre asymétrique qui illustre un rapport de force très déséquilibré entre les belligérants et qui est favorable à la Turquie et à ses alliés » Malgré une frappe turque contre une implantation militaire de la coalition internationale où étaient présents des militaires français et américains – frappe qui n’a pas fait de victimes –, il n’est pas envisageable pour les principales nations membres de la coalition – qui font, comme la Turquie, partie de l’OTAN – d’avoir une posture agressive à l’égard d’Ankara. Contrairement aux milices islamistes déployées par la Turquie qui sèment la terreur dans le Nord-Est syrien avec l’appui de l’artillerie, de l’aviation et des moyens techniques des forces armées turques, les FDS sont parfaitement démunies. Une haute responsable kurde de Syrie me confiait encore, samedi, que les FDS avaient dû passer en « mode guérilla ». C’est une guerre asymétrique qui illustre un rapport de force très déséquilibré entre les belligérants et qui est favorable à la Turquie et à ses alliés. Reste maintenant à voir comment les forces du régime Assad, qui se déploient dans le nord du pays à l’appel des FDS, vont transformer les termes de l’équation… Article réservé à nos abonnés Lire aussi Des miliciens syriens pro-Turcs accusés d’exécutions de civils Travailleur acharné : Cette offensive ne sacre-t-elle pas la victoire totale de Bachar Al-Assad dans cette guerre civile ? Bachar Al-Assad boit du petit-lait. Si l’on observe la situation d’un œil cynique, on comprend qu’il a profité de l’intervention de la coalition contre l’Etat islamique avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) pour voir le territoire syrien débarrassé de toute emprise territoriale djihadiste. Et qu’il a ensuite profité des obsessions stratégiques turques et des flottements au sein du pouvoir à Washington pour qu’une opération lancée par Ankara se traduise, en définitive, par le retrait de cette même coalition. Avec son parrain russe, il devient alors le seul recours des FDS et investit des territoires dont il n’aurait pu reprendre le contrôle dans d’autres circonstances. L’objectif de Bachar Al-Assad est d’imposer de nouveau son autorité sur l’ensemble du territoire syrien. Prises dans leurs intérêts stratégiques irréconciliables et par l’impossibilité d’une confrontation directe entre elles, les grandes puissances qui gravitent autour de la crise syrienne font le travail pour lui. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Revirement américain sur les Kurdes syriens : « Un Munich des temps modernes » Qwinmore : Quels sont les différents moyens de pression dont la France peut faire usage contre la Turquie pour l’inciter à renoncer à cette opération militaire ? Paris se veut à l’avant-garde de l’opposition internationale à l’intervention turque. Face à Ankara, la France entend utiliser son influence au niveau de l’Union européenne pour pousser des prises de position fortes ou la mise en place de régimes de sanction. Elle œuvre aussi au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) pour accroître le niveau de pression internationale sur la Turquie, imposer un cessez-le-feu, une zone de non-survol… Mais ces efforts diplomatiques se déploient dans une temporalité qui n’est pas celle des évolutions sur le terrain qui, elles-mêmes, créent des situations de fait accompli sur lesquelles il sera impossible de revenir. Ankara pousse son avantage en profitant de l’incapacité des alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) à agir. Et ce, d’autant plus que c’est le premier dirigeant de ces alliés, le président américain, Donald Trump, qui, contre l’avis de son administration, a rendu possible cette opération… Quoi qu’il en soit, la forme que pourrait prendre une quelconque solution politique ou diplomatique portée par de tels efforts reste extrêmement floue. Il semble qu’il soit désormais trop tard et que l’urgence de la situation a poussé les FDS à cesser d’attendre quoi que ce soit de ses partenaires les plus proches pour se tourner vers la Russie et le régime syrien, quitte à perdre un large partie de leur autonomie A Kamechliyé, un homme gravement brûlé se fait soigner à l’hôpital, le 13 octobre. Il était dans le convoi de civils bombardé par l’armée turque. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE » Dr. Folamour : Quelle est l’intensité des combats en cours ? Au cours des dernières heures, et d’après des sources ouvertes, les tensions montent autour de la ville de Manbij, véritable nœud entre les zones tenues par les Forces démocratiques syriennes (FDS), celles tenues par le régime syrien et celles dominées de longue date par la Turquie dans le nord de la Syrie. La reprise de Manbij est un objectif formulé par Ankara depuis 2016 et la victoire que les FDS ont obtenue face à l’Etat islamique (EI) avec le soutien de la coalition. « Manbij qui pourrait être le théâtre d’un face-à-face dangereux entre la Turquie et le régime syrien où les FDS à dominante kurde seraient un acteur de deuxième plan » Or, face à la menace turque, ces dernières ont invité le régime syrien à investir la ville et ses environs. D’après les déclarations de l’exécutif turc, c’est Manbij qui pourrait être le théâtre d’un face-à-face dangereux entre la Turquie et le régime syrien où les FDS à dominante kurde seraient un acteur de deuxième plan. Par ailleurs, la ville de Ras Al-Aïn, historiquement mixte avec des populations arabe et kurde, est toujours disputée entre les supplétifs d’Ankara et les FDS. Après la frappe turque contre un convoi civil, dimanche 13 octobre, de nouveaux tirs d’artillerie ont été relevés lundi après-midi. Près de Tall Abyad, les forces supplétives turques accroissent leur emprise. Outre Manbij, les forces du régime syrien poursuivent leur déploiement dans le Nord-Est à l’invitation des FDS. Elles ont repris le contrôle de leur base d’Ayn Issa, au nord de Rakka, où les unités des forces kurdes ont levé le drapeau syrien. Pour un suivi régulier des évolutions de terrain, je vous conseille de consulter ce site qui agrège les derniers développements sur une carte interactive. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Syrie : à Tel Tamer, la peur de ceux qui vont au front ou qui le fuient
La Turquie a déclenché, le 9 octobre, une offensive militaire visant à éliminer l’influence des forces à dominante kurde dans le Nord-Est syrien. Dans un tchat, notre envoyé spécial, Allan Kaval, a répondu à vos questions sur le conflit et ses implications.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/14/syrie-l-urgence-pousse-les-kurdes-a-se-tourner-vers-assad-et-la-russie_6015467_3210.html
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Withings Move LA LISTE DE LA MATINALE Les montres connectées s’émancipent progressivement du smartphone auquel elles sont associées pour devenir de véritables objets connectés, avec leurs propres fonctions. Toutefois, certains modèles restent des gadgets aux capacités limitées ou des objets de mode, tandis que d’autres apportent de véritables plus en matière de santé notamment. Voici une sélection qui devrait vous permettre de trouver montre à votre poignet. Apple Watch, le prix de la référence Si Apple n’est pas à l’origine de la première montre connectée, la marque est sans doute celle qui a le plus popularisé ce type de produits. Cependant, comme souvent avec l’entreprise californienne, ses modèles ne sont pas les plus accessibles en termes de prix. Une version ancienne de l’Apple Watch est commercialisée à partir de 299 euros, mais il faudra débourser au minimum 130 euros de plus pour obtenir le modèle le plus récent. Or, c’est avec celui-ci qu’Apple fait la différence sur ses concurrents grâce à quelques fonctionnalités inédites. Comme beaucoup d’autres montres connectées, l’Apple Watch permet de mesurer ses performances sportives, consulter ses SMS et même passer ses appels (avec ou sans smartphone pour certains modèles). Pour téléphoner, mieux vaut acquérir en plus les airPods de la marque, excellents écouteurs, mais vendus à partir de 179 euros. Vous pourrez ainsi écouter la musique stockée sur votre téléphone ou dans le « cloud » via Apple Music. Une ribambelle d’applications est disponible. Elles pourront être téléchargées directement sur l’appareil avec une mise à jour du système d’exploitation qui sera disponible à l’automne. C’est surtout dans le domaine de la santé que l’Apple Watch fait la différence avec notamment un électrocardiogramme embarqué (il vous alerte en cas de pouls anormal ou d’arythmie) ou une fonction de suivi de son cycle menstruel qui sera disponible à l’automne. Apple Watch, à partir de 299 € pour la série 3 et à partir de 429 € pour la série 4. Samsung, le challenger d’Apple Le nouveau modèle de Galaxy Watch de la marque sud-coréenne a gagné en légèreté, son design est plus épuré, moins massif, et est un peu plus accessible que les premières versions. La dernière née de Samsung perd aussi sa lunette rotative ce qui pourra dérouter ceux qui s’y étaient habitués. La Galaxy Watch Active se pilote plus classiquement – et plus simplement en fin de compte – avec deux boutons et l’écran tactile. En qui concerne les fonctionnalités, tout y est, ou presque. Le modèle est par ailleurs étanche « 5 atmosphères », c’est-à-dire jusqu’à 50 mètres de profondeur. Toutefois, le cardiofréquencemètre n’est pas aussi performant que celui de l’Apple Watch tandis que l’autonomie est tout juste supérieure à celle de cette dernière qui n’est pourtant pas son point fort. Galaxy Watch Active de Samsung, 249 €. Huawei, un bon rapport qualité prix Lancée en octobre 2018, la montre du constructeur chinois se décline en plusieurs versions qui se distinguent par leur look ou par la taille de leur cadran (42 mm et 44 mm). Sinon le système d’exploitation est un peu sommaire par rapport à ceux développés par Google ou Apple ; il n’y a pas de possibilité de piloter sa musique ou de télécharger des applications. Toutefois, cette faiblesse se transforme en force : l’utilisation de la montre est très simple. Elle assure un bon suivi de vos activités sportives. Et la mesure du rythme cardiaque s’avère fiable à l’usage tandis que la fonction analyse du sommeil est complète. Au final, cette montre connectée, par ailleurs étanche, remplie correctement son rôle pour un prix d’autant plus accessible qu’elle bénéficie en ce moment de nombreuses promotions. Huawei watch GT à partir de 229 €. Withings Move Withings, très accessible et personnalisable Mis à part son autonomie record de dix-huit mois ou la reconnaissance automatique d’activités, c’est par des arguments un peu moins techniques que la Withings Move espère nous convaincre. D’abord, le constructeur met en avant la fabrication en France du produit qui est assemblé à Issy-les-Moulineaux. Ensuite, l’appareil est personnalisable avec un large choix de couleurs de bracelets, de boîtiers et même d’aiguilles d’activité. Il est aussi possible de sélectionner divers motifs pour l’impression du fond du cadran. Au total, il y a plus de 5 800 combinaisons possibles. Côtés performances on est loin des modèles proposés dans cette sélection. Le smartphone sera indispensable pour lire son activité physique ou l’analyse de son sommeil. La mesure du rythme cardiaque est sommaire. Withings Move de Withings, 79,95 €. Skagen, élégante avant tout SKG2419761 Jonas Ramos Avec son bracelet en maille milanaise typique des années 1950, son design élégant, la Falster 2 de Skagen, est presque un objet de mode. Elle est en tout cas très facile à porter au poignet et sait se faire oublier. Cet atout est loin d’être négligeable quand les montres connectées s’avèrent souvent inconfortables avec un cadran proéminent et un bracelet qui fait transpirer. Coté technique, la Falster 2 offre tout ce que l’on peut attendre d’une montre connectée. Toutefois, le cadran tactile manque un peu de réactivité, l’autonomie est un peu juste à l’usage, tandis que Wear Os le système d’exploitation développé par Google choisi pour l’appareil n’est pas le plus aisé à manipuler. Falster 2 de Skagen, à partir de 329 €.
Applications, matériel, utilisation des réseaux sociaux… Un vendredi sur deux, La Matinale vous accompagne et vous conseille dans votre vie connectée.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/06/21/cinq-montres-connectees-qui-ne-vous-quitteront-plus_5479376_4408996.html
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ements. Long de 45 kilomètres, le passage fait 38 kilomètres de large à l’endroit le plus resserré. Les eaux territoriales iraniennes étant peu profondes, les navires sont obligés de circuler dans des chenaux très étroits, passant entre les îlots omanais de Quoin et de Ras Dobbah. Un espace interdit à la navigation d’une distance équivalente sépare le couloir entrant du couloir sortant. En 2018, 21 millions de barils de brut ont transité chaque jour par ce couloir, soit un cinquième de la consommation mondiale d’or noir et un tiers du pétrole acheminé par voie maritime sur la planète. Un quart de la consommation mondiale de gaz naturel liquéfié a aussi circulé par cet étroit goulet. Les Etats-Unis ont ouvert, en 1995, une base navale permanente, à Bahreïn, où stationne leur Ve flotte, et déménagé le quartier général de leur commandement central au Qatar, au début des années 2000 ; l’armée française s’est installée à Abou Dhabi en 2009 ; la Royal Navy britannique est présente à Oman et à Bahreïn. Ces marines effectuent des exercices conjoints de déminage du détroit tous les deux ans, pour la dernière fois en mai. En plus d’être l’épine dorsale du système énergétique international, Ormuz se trouve entre l’Iran et l’Arabie saoudite, deux puissances à couteaux tirés, qui se disputent la suprématie régionale. Soucieux de garantir l’écoulement de leur production en toutes circonstances, les Etats du Golfe ont mis en place des alternatives au passage par Ormuz, mais ces réseaux de contournement ne sont pas aussi efficaces qu’espéré. A l’heure actuelle, les monarchies du Golfe n’exportent qu’environ trois millions de barils par jour par oléoduc. Si toutes ces voies terrestres fonctionnaient à plein régime, le total pourrait passer à sept ou huit millions. Ce qui laisserait tout de même plus de douze millions de barils sans autre option qu’Ormuz.
Entre l’Iran, au nord, et le sultanat d’Oman et les Emirats arabes unis, au sud, ce couloir stratégique pour le trafic maritime pétrolier mondial est aussi le théâtre d’affrontements.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/07/15/le-detroit-d-ormuz-un-verrou-strategique-pour-la-circulation-du-petrole_5489646_3210.html
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Emmanuel Macron salue un vétéran lors des célébrations du 75e anniversaire du débarquement en Provence, à Saint-Raphaël (Var), le 15 août. ERIC GAILLARD / AFP Le soleil de Saint-Raphaël (Var), en ce jeudi 15 août, est radieux. Comme ce jour célébré par Le Chant des Africains, qu’entonne le chœur de l’armée française. « Nous étions au fond de l’Afrique / Gardiens jaloux de nos couleurs, / Quand sous un soleil magnifique, / a retenti ce cri vainqueur : / En avant ! En avant ! En avant ! » Quelques vétérans bardés de médailles donnent aussi de la voix, sous le regard attendri du président de la République Emmanuel Macron. Certains portent des chapeaux de paille aux couleurs du 75e anniversaire du débarquement de Provence. Le 15 août 1944, « une armada de braves débarquait sur les plages de notre pays pour le délivrer du joug de l’occupant », rappelle le chef de l’Etat. Emmanuel Macron est venu célébrer ces « héros » depuis la nécropole de Boulouris, sur les hauteurs de la cité varoise. Des stèles en souvenir des 464 combattants sont alignées au milieu des cyprès. Le lieu a été inauguré par Charles de Gaulle, alors président de la République, le 15 août 1964, en souvenir des 350 000 hommes – dont 250 000 de l’armée française du général Jean de Lattre de Tassigny – qui ont débarqué sur les côtes provençales pour mettre fin à l’occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale. « Ne jamais oublier » Près de 70 % des troupes françaises étaient alors originaires des colonies, d’Afrique, principalement ; du Pacifique, aussi. « Les fils de leurs vies ont tissé les nôtres », insiste dans un discours l’écrivain David Diop, auteur d’un roman, Frère d’âme (Babelio, 2018), couronné du prix Goncourt des lycéens, qui revient sur l’histoire d’un tirailleur sénégalais de la première guerre mondiale. Ils doivent rappeler, poursuit le romancier, « la part monde de l’identité française ». Emmanuel Macron (au centre), le président ivoirien, Alassane Ouattara (à droite), et le président guinéen, Alpha Condé, lors des célébrations du 75e anniversaire du débarquement en Provence, à Saint-Raphaël, le 15 août. ÉRIC GAILLARD / AP « La France a une part d’Afrique en elle, abonde Emmanuel Macron dans son discours, prononcé devant les présidents ivoirien et guinéen, Alassane Ouattara et Alpha Condé. Sur ce sol de Provence, cette part fut celle du sang versé. Nous devons être fiers et ne jamais l’oublier. » Pour ce faire, le chef de l’Etat lance « un appel aux maires de France pour qu’ils fassent vivre par le nom de nos rues et de nos places la mémoire de ces hommes ». « Notre gratitude doit être impérissable. Nous n’oublierons rien ni personne », poursuit-il. Ses prédécesseurs avaient déjà eu une pensée pour ces combattants. En 2004, à Toulon, pour le 60e anniversaire du débarquement de Provence, Jacques Chirac avait loué, devant les représentants de vingt pays africains, ces « jeunes de l’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, fils de l’Afrique occidentale ou de l’Afrique équatoriale, de Madagascar ou de l’océan Indien, de l’Asie, de l’Amérique ou des territoires du Pacifique, [qui] se sont magnifiquement illustrés dans les combats de notre libération ». Archive : Le débarquement oublié du 15 août 1944 en Provence Petite histoire Pour le 70e anniversaire, en 2014, François Hollande avait évoqué, quant à lui, depuis le mont Faron, dans le Var, ces hommes qui « par leur sacrifice, (…) ont noué entre notre pays et l’Afrique un lien de sang que rien ne saurait dénouer ». L’actuel chef de l’Etat a ajouté à son discours une consonance gaullienne, en soulignant que, le 15 août 1944, en participant au débarquement avec son « armée nationale reconstituée », « la France renouait enfin un fil rompu quatre ans auparavant, celui de ses valeurs et de sa grandeur ». Une manière d’entretenir le mythe gaulliste selon lequel la France authentique ne se trouvait pas à Vichy mais bien à « Londres, Brazzaville, puis Alger » sous « l’éclat » des « couleurs » portées par de Gaulle, comme dit Emmanuel Macron. En vacances pour encore quelques jours au fort de Brégançon, le président de la République a ensuite invité ses homologues africains à déjeuner « dans les environs », précise-t-on à l’Elysée. Nicolas Sarkozy, qui assistait à la cérémonie, s’est joint à eux. De quoi faire jaser sur sa proximité affichée depuis deux ans avec M. Macron. Nicolas Sarkozy lors des commémorations du débarquement en Provence, à Saint-Raphaël, le 15 août. DANIEL COLE / AP « Je suis en vacances dans la région, le moins que je puisse faire c’est de venir. Ça aurait été désagréable de ne pas venir, justifie auprès du Monde M. Sarkozy, qui a été invité à cette commémoration comme tous les anciens chefs de l’Etat. En plus, je suis du cap Nègre, c’est un lieu symbolique du débarquement. C’est un moment de rassemblement et de respect. Après, chacun fait comme il veut. » Une allusion à peine voilée à François Hollande, qui a séché l’événement pour incompatibilité d’agenda. La petite histoire rencontre souvent la grande. Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Provence, Emmanuel Macron soigne sa posture présidentielle
Il a commémoré le débarquement du 15 août 1944, auquel ont pris part des dizaines de milliers de soldats issus des colonies.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/08/15/avec-les-75-ans-du-debarquement-de-provence-emmanuel-macron-fait-sa-prerentree_5499605_823448.html
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Ce jour de septembre 2014, Henry McCollum peine à trouver ses mots. Cet homme de 50 ans flotte un peu dans son costume marron et ne sait trop comment « décrire cette sensation » devant la caméra de télévision. « Je me sens bien et je remercie Dieu pour ça », dit-il. A ses côtés, son demi-frère, Leon Brown, droit comme un « i », est quasi mutique. Plus massif, le regard perdu derrière d’épaisses lunettes, une casquette sur la tête, il dit juste : « C’est une bénédiction d’être libre. » Cette « bénédiction », ces deux Afro-Américains l’ont attendue trente ans. Et, malgré la foi qui imprègne ce coin de Caroline du Nord, elle n’est pas venue du ciel, mais d’une trace de salive sur un mégot de cigarette. « Trente ans pour quelque chose que l’on n’a pas fait », précise encore M. McCollum, comme incrédule face à son propre sort. Quelques jours auparavant, ils ont été libérés de leurs prisons respectives, où l’aîné, Henry, patientait dans le couloir de la mort depuis des décennies, tandis que le plus jeune, 46 ans, arrêté alors qu’il était encore mineur, purgeait ailleurs une peine de prison à vie. Une affaire révélatrice du naufrage d’un système judiciaire expéditif et racialement biaisé Disculpés grâce à une analyse ADN tardive mais irréfutable, ils sont aussitôt déclarés libres par le tribunal. Pour d’obscures raisons administratives, ils ne quitteront leur cellule que le lendemain. Impatients de goûter à de la « bonne nourriture », de « bien dormir », les deux hommes, atteints à des degrés divers de retard mental, ne savent pas encore qu’ils ne sont pas au bout de leurs peines. Pour le comprendre, il faut revenir aux prémices de cette affaire, révélatrice du naufrage d’un système judiciaire expéditif et racialement biaisé. A la fin de l’été 1983, le corps dénudé de Sabrina Buie, 11 ans, est découvert dans un champ de soja de Red Springs, une commune rurale et pauvre de Caroline du Nord. La fillette a été violée, puis étouffée avec ses habits. Autour du cadavre, des canettes de bière et des mégots de cigarette jonchent le sol. Les deux demi-frères habitent dans les environs ; Henry, sorti d’un établissement pour jeunes retardés, y a rejoint récemment sa mère. Une adolescente croit avoir reconnu « le nouveau gars du village » avec la fillette et le dénonce. Elle se rétractera par la suite, reconnaissant avoir tout inventé. Arrêté deux jours plus tard, Henry est interrogé durant cinq heures, sans avocat. A l’époque, ces moments, cruciaux au début d’une enquête, ne sont pas filmés. Pressé de questions et impatient de « sortir de là », Henry implique Leon et « deux autres hommes » – jamais inquiétés –, puis signe des aveux ponctués de détails macabres, fournis et écrits par les policiers. Leon est arrêté à son tour. Lui ne sait ni lire ni écrire. Il signe aussi, contre, pense-t-il, un retour rapide dans sa famille. Le retour en question prendra trois décennies et les projettera dans un autre siècle, un autre monde : entre-temps leur mère et grand-mère, qui les ont élevés, sont mortes sans qu’ils aient pu leur dire au revoir.
ADN, la reine des preuves (4/6). Accusés d’un viol et d’un meurtre qu’ils n’avaient pas commis, deux demi-frères ont passé plusieurs décennies dans les prisons de Caroline du Nord.
https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/08/08/l-analyse-d-un-megot-sauve-les-innocents-de-red-springs_5497707_4415198.html
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LETTRE DE WASHINGTON Carrie Barrett va pouvoir respirer. Cette habitante du Tennessee, soignée il y a douze ans pour insuffisance cardiaque, vient d’être libérée d’un poids. Après des années de harcèlement, l’hôpital méthodiste Le Bonheur, de Memphis, qui l’avait accueillie deux jours pour des examens en 2007, vient de mettre fin aux poursuites qu’il avait déclenchées pour une facture impayée de 12 000 dollars (11 000 euros). Au fil des procédures, la somme avait même atteint 33 000 dollars, le double des revenus annuels de la sexagénaire, selon l’enquête du groupe d’investigations ProPublica qui a dénoncé ces pratiques. L’hôpital a annoncé, le 25 septembre, qu’il effaçait les factures de quelque 6 500 patients, parmi lesquels figuraient… certains de ses employés. Chaque année des centaines de milliers d’Américains reçoivent ainsi des courriers ou des coups de téléphones comminatoires de « collecteurs de dettes », leur enjoignant de régler une facture médicale, dont ils ne soupçonnaient pas le montant. Faute de pouvoir l’honorer, une partie d’entre eux se retrouvent devant les tribunaux. L’opacité des coûts des soins aux Etats-Unis, la jungle des assurances-santé offrant une couverture à géométrie variable selon les établissements et les praticiens ou l’absence de toute protection sociale (pour 27,5 millions d’Américains) expliquent ce phénomène, qui met régulièrement des familles sur la paille. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Aux Etats-Unis, le coût ruineux de la santé « Factures surprises » Il est souvent impossible de connaître à l’avance le montant qui sera demandé pour tel type de soin. Tout dépend du nombre de personnes qui interviendront, du matériel employé (certains hôpitaux vont jusqu’à facturer les cotons-tiges) et surtout de la concurrence alentour. Les établissements des petites villes opérant sur un marché captif peuvent ainsi pratiquer des prix élevés sans avoir à les justifier. Aussi les « factures surprises », récemment dénoncées par le président américain Donald Trump, s’élèvent-elles régulièrement à plusieurs milliers de dollars. La presse américaine regorge de drames familiaux, liés à ces coûts faramineux, qui surviennent en outre dans des moments de détresse physique et sociale. Les pratiques extrêmes d’un établissement hospitalier situé au Nouveau-Mexique ont récemment attiré les critiques. Le Carlsbad Medical Center a poursuivi quelque 3 000 personnes ces quatre dernières années. Un record. Venue en urgence pour la crise d’asthme d’un de ses enfants, une mère de famille a été prise au piège de ces mauvaises manières : elle a vu grimper sa facture à 3 600 dollars avec les intérêts, racontait récemment le New York Times. Quelques mois après, elle a découvert que l’hôpital avait pu saisir 870 dollars sur son salaire. Dans la foulée, elle a dû se séparer de sa voiture car elle ne pouvait plus payer les traites.
Plusieurs hôpitaux américains qui poursuivaient en justice les patients incapables de régler de faramineuses factures ont accepté d’effacer leurs dettes. Mais la pratique persiste, fragilisant des milliers de familles.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/10/02/aux-etats-unis-le-fleau-des-factures-surprises-des-hopitaux_6013837_3210.html
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Piétons à Téhéran, le 29 mai 2019, devant une fresque murale reeprésentant l’ayatollah Khomeini, guide spirituel de la révolution islamique de 1979. ATTA KENARE / AFP Que s’est-il passé le mardi 28 mai chez l’ancien maire de Téhéran, le réformateur réputé Mohammad-Ali Najafi ? Ce jour-là, son épouse, Mitra Ostad, 35 ans, a été tuée par balle et son mari a reconnu être l’auteur des coups de feu. Depuis, cet assassinat, le premier en Iran impliquant un homme politique, ne cesse d’interroger le pays et d’alimenter diverses théories conspirationnistes, dont les Iraniens, enclins à se méfier des versions officielles, sont friands. Dans la matinée du 28 mai, les internautes iraniens ont appris la mort de Mitra Ostad, actrice peu connue, dans son appartement luxueux d’un gratte-ciel du quartier chic de Saadat Abad, à Téhéran. Quelques heures plus tard, les médias ont annoncé que son mari, Mohammad-Ali Najafi, 67 ans, par ailleurs mathématicien diplômé du Massachusetts Institute of Technology, s’était rendu à la police, avouant le meurtre. L’affaire aurait pu s’arrêter là : un cas de violence machiste impliquant un homme et sa deuxième épouse, car M. Najafi est aussi marié à une autre femme – la polygamie, bien que mal vue, étant autorisée en Iran. Une équipe de télévision dans les locaux de la gendarmerie Mais peu après cette information, un curieux reportage est diffusé à la télévision, aux mains de l’aile dure du pouvoir iranien : on y voit un journaliste dans l’un des bureaux de la gendarmerie de Shapour (centre de Téhéran) où l’ancien maire s’est rendu. En arrière-plan, Mohammad Ali-Najafi, en habit de ville, boit du thé. Face à lui, le chef de la gendarmerie et un autre homme, en civil. Dans un autre passage, le journaliste de la télévision iranienne montre, face caméra, le pistolet utilisé pour le meurtre, qu’il manipule sans gants. Il en vide le magasin en comptant huit cartouches. « Il y avait treize balles dedans, précise-t-il. Cinq ont été tirées. Deux ont atteint la victime et trois autres ont frappé le mur. » A un autre moment, le journaliste demande des précisions à l’auteur du crime. « Ces deux ou trois derniers jours, nos disputes se sont intensifiées, explique Mohammad-Ali Najafi, très calmement. Elle est allée vers la salle de bain. Je l’ai suivie, tenant le pistolet, juste pour lui faire peur. Mais elle s’est jetée sur moi, se bagarrant avec moi. Le pistolet était prêt et malheureusement, elle a perdu la vie. » Mohammad-Ali Najafi explique également qu’à plusieurs reprises, il a proposé le divorce à Mitra Ostad, mais qu’elle ne l’a jamais accepté. La première femme de l’ancien maire a fait valoir depuis que la victime était allée jusqu’à la menacer, elle et sa fille, de jets d’acide.
Mohammad-Ali Najafi, un réformateur réputé, a confessé avoir assassiné par balle son épouse, Mitra Ostad. Un étrange reportage de la télévision publique, qui montre l’ancien maire calmement avouer les faits, alimente les théories complotistes.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/06/l-ancien-maire-de-teheran-choque-l-iran-en-avouant-le-meurtre-de-sa-femme_5472454_3210.html
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Plus de 1 000 arrestations lors d’une manifestation à Moscou : les réactions indignées se multiplient Plus de mille personnes demandant la tenue d’élections libres dans la capitale ont été arrêtées samedi par la police. MAXIM SHEMETOV / REUTERS Une semaine après avoir laissé plus de 20 000 personnes manifester dans le centre de Moscou, les autorités russes ont haussé le ton face à la contestation qui touche la capitale, samedi 27 juillet. Plus de mille arrestations ont été annoncées par la police (1 074 personnes selon les autorités, 1 373 selon l’ONG spécialisée OVD-Info), soit un chiffre rarement atteint. Le calme n’est revenu que dans la soirée quand les derniers manifestants, rassemblés sur une place du centre-ville, se sont dispersés ou se sont laissé arrêter sans résister. L’ambassade des Etats-Unis en Russie a dénoncé l’usage « disproportionné de la force policière ». L’UE a, elle aussi, fustigé cette vague d’arrestations. « Ces détentions et le recours disproportionné à la force contre des manifestants pacifiques (…) portent, une fois de plus, gravement atteinte aux libertés fondamentales d’expression, d’association et de réunion », souligne un communiqué citant la porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. L’ONG Amnesty International a dénoncé un « recours à la force excessif » de la police, appelant à une « libération immédiate des protestataires pacifiques ». Deux jours de manifestations marquées par des violences à Hongkong La police anti-émeute arrête un manifestant lors d’une manifestation contre les violences policières à Hong Kong, le 28 juillet 2019. TYRONE SIU / REUTERS Alors que les manifestants pacifiques entrent dans leur huitième semaine de mobilisation, ce week-end a une nouvelle fois été marquée par des violences, à Hongkong. La police a tiré, dimanche 28 juillet, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc sur des manifestants prodémocratie, sortis par dizaines de milliers dans les rues au cœur de la mégapole, malgré l’interdiction des autorités. La contestation contre le gouvernement local pro-Pékin est marquée pour le deuxième jour consécutif par des incidents après des violences, samedi, lors d’une manifestation, également interdite, à Yuen Long, près de la frontière chinoise. Le mouvement est parti du rejet d’un projet de loi désormais suspendu visant à autoriser les extraditions vers la Chine. Il s’est ensuite élargi à des revendications plus larges de réformes démocratiques. Italie : plus de 130 migrants toujours bloqués dans le port militaire d’Augusta Le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, le 25 juillet. Andrew Medichini / AP Le navire des garde-côtes italiens Gregoretti a pu accoster dans la nuit du samedi 27 au dimanche 28 juillet dans le port militaire d’Augusta, près de Catane (sud). Mais l’Italie attend un accord de l’Union européenne avant de laisser descendre les plus de 130 migrants bloqués à bord depuis trois jours, a annoncé le gouvernement italien dimanche. Six d’entre eux ont bénéficié dans la foulée d’une évacuation médicale vers l’île de Lampedusa. Samedi soir, alors que le navire était en rade de Catane, une femme enceinte de sept mois, ses deux jeunes enfants et son compagnon ont aussi pu débarquer. Mais le ministre italien de l’intérieur, Matteo Salvini, répète qu’il ne laissera débarquer les autres en Italie qu’avec un plan pour les répartir dans d’autres pays de l’UE. Tour de France 2019 : et gagne Bernal Egan Bernal, le 26 juillet 2019. GONZALO FUENTES / REUTERS Vincenzo Nibali, 39e au classement général, a sauvé son Tour de France en remportant la 20e étape à Val Thorens, samedi. Seulement 4e à Val Thorens, Egan Bernal a, quant à lui, sauvé sa 20e étape en remportant le Tour de France. Une fois les comptes entre sprinteurs réglés sur les Champs-Elysées (arrivée prévue vers 21 h 30), une fois le soleil couché sous l’Arc de Triomphe, le Colombien pourra soulever son premier vase de Sèvres, à seulement 22 ans. Le Tour 2019, c’est fini. C’était bien. Souvenirs. Lire aussi Tour de France 2019 : et gagne Bernal « Vive le ministre » : Jean-Michel Blanquer accusé à tort d’avoir posé devant un faux dessin d’enfant Le ministre français de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, s’entretient avec des élèves lors d’une visite dans une école primaire de Toulouse, le 24 novembre 2017. REMY GABALDA / AFP « Vive le ministre de l’Educasion nasionale. » Sur une photo postée sur Twitter par Jean-Michel Blanquer, deux petites filles accompagnées par le ministre de l’éducation nationale posent devant ce message écrit sur une feuille de papier, avec une orthographe approximative et enfantine. Cette publication a suscité une certaine confusion, après qu’un internaute se présentant comme un animateur de colonie de vacances a assuré qu’il s’agissait d’une mise en scène, avant de reconnaître avoir proféré de fausses allégations.
Vous n’avez pas suivi l’actualité pendant le week-end ? Voici les principaux titres à retenir des samedi 27 et dimanche 28 juillet.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/07/28/manifestation-a-moscou-hongkong-tour-de-france-les-cinq-infos-a-retenir-du-week-end_5494405_4355770.html
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Manifestation de livreur de repas, le 7 août à Paris. CHARLES PLATIAU / REUTERS Editorial du « Monde ». Ils sont en colère. Mercredi 7 août, une centaine de livreurs de repas de Deliveroo ont manifesté à Paris, prélude à une action nationale samedi 10 août. Comme en août 2017 et en octobre 2018, ils dénoncent la nouvelle grille tarifaire mise en place par la plate-forme britannique. Elle prévoit la suppression du tarif minimal, accompagnée d’une baisse sur les courses les plus courtes et d’une augmentation pour les plus longues. Une décision unilatérale qui entraînerait, selon le Collectif des livreurs autonomes de Paris (CLAP 75), une chute de 30 % à 50 % des rémunérations. Cette révolte est symbolique d’un nouveau monde où on tente de réhabiliter l’absence de règles de l’ancien, avec une relation de gré à gré entre le donneur d’ordre et l’exécutant. Dans ce tâcheronnage à la sauce Internet, ces livreurs, qui ne sont pas tous des étudiants cherchant un boulot d’appoint mais aspirent souvent à trouver un emploi, la flexibilité fait bon ménage avec la précarité. Comme l’a souligné l’U2P, le patronat de l’artisanat, ces plates-formes qui utilisent les services de ces micro-entrepreneurs offrent l’image d’un « véritable Far West en ayant recours à des indépendants qui sont dépendants à tous points de vue, en lieu et place de salariés ». Les livreurs n’ont ni la liberté des employeurs ni la sécurité des employés sous contrat. Ils sont livrés à eux-mêmes, avec une protection sociale très faible. Sur le papier, la rémunération brute peut être supérieure au smic horaire mais, une fois qu’ont été retranchés la cotisation au régime social des indépendants et le coût des outils de travail – le smartphone avec un forfait Internet, le vélo ou le scooter et son entretien –, la somme qui va être touchée par celui qui remplit des tâches pour Deliveroo est amputée de 40 %. Une population atomisée Ces tâcherons n’ont droit ni au chômage, ni aux congés payés, ni à une véritable couverture santé. Avec la loi LOM (loi d’orientation sur les mobilités), en voie d’adoption, les plates-formes devront acquitter des cotisations accidents du travail et formation professionnelle. Face à cette situation, la fronde intermittente des livreurs est de bien faible ampleur. Il peut difficilement en être autrement, alors qu’il s’agit d’une population atomisée. Les 11 000 coursiers à la tenue de travail turquoise de Deliveroo sont en concurrence les uns avec les autres. Ils se croisent mais ne se rencontrent pas. Ils n’ont pas de lieu où se retrouver et pas de représentation syndicale en bonne et due forme. Ils n’ont pas de contact humain avec leur donneur d’ordre. Tout se passe sur Internet, et c’est grâce aux réseaux sociaux qu’ils lancent des mobilisations qui ne font pas bouger d’un iota l’entreprise britannique, qui sait qu’elle pourra toujours remplacer les livreurs mécontents. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pédale ou crève : dans la peau d’un livreur à vélo Pour autant, on ne peut pas se résigner à accepter ces zones de non-droit social, dans un pays qui se glorifie, à juste titre, d’avoir un modèle social globalement protecteur. Le gouvernement s’est bien gardé de mettre la pression sur les plates-formes en matière de rémunération et de conditions de travail. La loi LOM va leur imposer des chartes sociales pour renforcer la transparence sur le prix des prestations, mais elles seront libres d’en définir les contours. Il faut aller plus loin et organiser, comme le souhaite le député LRM du Val-d’Oise Aurélien Taché, une représentation collective des livreurs et un dialogue social. Ce serait un premier pas. Le Monde
Editorial. Alors que des livreurs de repas de la plateforme internet manifestent contre leurs conditions de rémunération, le gouvernement doit aller plus loin que la loi en cours d’adoption et organiser un vrai dialogue social.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/09/deliveroo-la-revolte-des-tacherons_5497985_3232.html
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Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale, à Abidjan, le 15 février 2019. ISSOUF SANOGO / AFP « Ce qui est intéressant avec moi… » Guillaume Soro aime commencer ses phrases par cette petite introduction. Il est vrai que ce qui est intéressant avec lui, c’est qu’après un quart de siècle d’activité politique en Côte d’Ivoire, il a toujours quelque chose à dire, une ambition à formuler, une pique à lancer et un entourage inattendu, comme avec Luc Michel, un militant belge d’extrême droite qui s’est fait connaître en Afrique par sa défense du président burundais, Pierre Nkurunziza. Recevant la presse à l’hôtel Westminster de Paris, mercredi 23 octobre au soir, l’ancien leader étudiant, qui, depuis son irruption en 2002 sur la scène ivoirienne dans les habits de chef rebelle, a occupé les plus hautes fonctions officielles de son pays, est venu confirmer sa volonté d’ajouter la ligne qui manque à son curriculum vitae : président de la République. Nul suspense dans cette déclaration d’intention. Avant même l’âge de se raser, Guillaume Soro faisait savoir à qui voulait l’entendre son ambition de devenir chef de l’Etat. Sa candidature à l’élection prévue en octobre 2020 a été annoncée par ses soins le 12 octobre à Valence, en Espagne, lors d’une rencontre – une « crush party », comme il dit – avec des sympathisants de la diaspora, puis confirmée quelques jours plus tard sur RFI et France 24. Mais pour s’installer dans le fauteuil de tous ceux qu’il a chahutés depuis ses premières heures à la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), le bouillant syndicat étudiant ivoirien, M. Soro sait qu’un chemin semé d’embûches l’attend. Qu’il devra en passer par des alliances à la solidité incertaine. Marginalisé par le pouvoir, il s’est rapproché de l’ancien président Henri Konan Bédié, 85 ans, candidat putatif à un retour aux affaires. « Avec Bédié on s’aime », jure-t-il, non sans avoir manqué de faire remarquer l’âge de celui qui l’a initié au plaisir des cigares cubains. Une alliance de circonstance Vient maintenant la phase de tentative de réconciliation avec Laurent Gbagbo, dont il fut le premier ministre jusqu’en 2010, avant de rejoindre Alassane Ouattara aux mêmes fonctions et de devenir ainsi l’un des premiers artisans de la chute de celui qui fut son premier mentor politique et qui, aujourd’hui, vit à Bruxelles dans l’attente d’un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI) : « J’ai demandé à le voir. Son fils a porté plainte contre moi en France. Il peut dire que je ne l’ai pas soutenu. S’il a des choses à me reprocher, j’ai aussi des choses à lui reprocher. S’il avait laissé le pouvoir comme je le lui avais demandé le 29 octobre 2010, il serait redevenu président en 2015. Mais nous ne sommes pas des gamins. On ne va pas léguer nos haines de génération en génération. » Guillaume Soro est conscient que la voie du pardon sera longue, tortueuse et sûrement peu empreinte de sincérité. Sur ce dernier point, il peut se dire prévenu. Avec Alassane Ouattara, ce ne fut jamais qu’une alliance de circonstance, presque obligée, entre deux ressortissants du nord du pays, quand la vie politique était et demeure centrée sur des appartenances régionales. L’un avait les voix, l’autre les armes, lorsque Laurent Gbagbo refusait de rendre les clés de la présidence, entre 2010 et 2011. Depuis, M. Soro a compris qu’il ne serait jamais choisi comme le successeur de celui qu’il a « soutenu jusqu’à la dévotion ». Désormais, entre les deux hommes, la rupture semble consommée. Lire aussi Le climat politique se crispe en Côte d’Ivoire, à un an de la présidentielle Peut-être le fils mal-aimé surjoue-t-il « ce sentiment de grande trahison » pour incarner une figure d’opposant qu’il doit désormais construire… Cependant, les mots resteront. Alors que le chef de l’Etat laisse planer des incertitudes sur sa candidature à un troisième mandat l’an prochain, son ancien premier ministre, puis président de l’Assemblée nationale, déclare fermement : « Alassane Ouattara n’est plus candidat. C’est le passé et on va le lui rappeler le moment opportun. Même Yayah Jammeh [le fantasque dictateur gambien] est parti. Ouattara parti, il reste qui pour me battre ? » Interpol à Barcelone M. Soro fut jusqu’en février et sa démission du perchoir, poussée par le palais qui lui reprochait d’avoir refusé d’intégrer le nouveau parti unifié, l’une des premières personnalités de l’Etat ; mais aujourd’hui, il n’hésite plus à fustiger le bilan de celui qu’il a servi et qui, selon lui, a la chance de disposer « des meilleures agences de communication à Paris ». « Quand on voit le potentiel, je me dis que le butin est maigre. On dit que la Côte d’Ivoire a une croissance de 9 %, mais c’est une croissance appauvrissante. J’assume le premier mandat, mais je me suis longtemps fait berner par les chiffres macroéconomiques. Quand vous arrivez en Côte d’Ivoire, on vous montre le troisième pont ; mais allez voir à Abobo Derrière-rail. Si on parle encore de Gbagbo, c’est que Ouattara n’a pas fait mieux. » Si le pouvoir pourrait être tenté d’utiliser la justice pour briser ses ambitions, Guillaume Soro, 47 ans désormais – « le même âge qu’Obama quand il a été élu » –, doit aujourd’hui évoluer sans filet. La plupart des cadres civils des Forces nouvelles de Côte d’Ivoire (FNCI, ex-coalition de mouvements rebelles) ont été récupérés par le pouvoir, ses chefs militaires ont perdu de leur influence. A Barcelone, il a, selon son récit, échappé à une étonnante tentative d’arrestation par Interpol dans la nuit du 8 octobre, pour laquelle il a porté plainte : « Cinq policiers, entre 3 et 4 heures du matin, ont frappé à la porte de ma chambre de l’hôtel El Palace. Comme je ne parle pas espagnol, je répétais “Zapatero, Zapatero. Est-ce que vous feriez ça à Zapatero ?” L’un des policiers, qui parlait un peu français, m’a dit que je devrais appeler mon ambassade. J’attends encore qu’elle me rappelle. La vérité, c’est qu’il voulait une photo de moi menotté pour mettre fin à ma candidature. » « Moi aussi je suis puissant » Guillaume Soro prétend vouloir faire de la politique autrement avec le nouveau « mouvement citoyen » qu’il a lancé, Génération et Peuples solidaires. « Nous sommes déjà à 15 000 adhérents. Les gens ne croient plus aux promesses des politiques. Nous allons mettre en œuvre ce que demandent les populations », jure-t-il, confiant dans sa victoire. Reste que les règles politiques n’ont guère changé et que sa bataille actuelle se joue contre la Commission électorale indépendante (CEI), l’instance qui sera chargée d’annoncer les résultats provisoires. « Avec la CEI telle qu’elle est, la Côte d’Ivoire va brûler. M. Ouattara qui a tant souffert pour qu’on ait des élections démocratiques et qui aujourd’hui installe une CEI monochrome, c’est une honte, un recul », dit-il en prenant la posture du lanceur d’alerte. Lire aussi En Côte d’Ivoire, le FPI refuse de participer à la nouvelle commission électorale Craint-il d’être arrêté, à son retour dans son pays, pour ses outrances ou pour des dossiers que le pouvoir aurait patiemment conservés dans des tiroirs ? « Vous savez, j’ai déjà été arrêté cinq fois… Et si j’ai des ennemis puissants, n’oubliez pas que moi aussi je suis puissant. » Après six mois d’un exil qui ne dit pas son nom, Guilllaume Soro annonce qu’il rentrera à Abidjan le 9 novembre.
L’ancien leader étudiant, devenu chef rebelle, premier ministre puis patron de l’Assemblée nationale, confie ses ambitions pour l’élection présidentielle de 2020.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/24/ouattara-c-est-le-passe-en-cote-d-ivoire-guillaume-soro-vise-la-premiere-marche_6016808_3212.html
mlsum-fr-836
Yann Kebbi pour M Le magazine du Monde Dans le golfe du Morbihan, en plein été, il peut y avoir foule. Certains trouvent refuge sur un bateau au large ; d’autres, le jeudi entre 17 heures et 20 heures, sur la place Notre-Dame, à Auray. Là, une vingtaine de producteurs locaux et bio se réunissent chaque semaine pour vendre fromages, pains, légumes et galettes de sarrasin. Certes, on ne se sent pas tout seul non plus, mais le calme règne. C’est la particularité des marchés du soir : les clients ne bourdonnent pas comme des abeilles en quête de pollen. Ils sont déjà amortis par le soleil, un déjeuner tardif, la crise de colère d’un enfant en bas âge, un réveil de sieste moite… Dans cet état cotonneux, ils vaquent sur la place, le panier vide, l’esprit ouvert à tous les vents. Les dîners se dessinent souvent au fil des étals. Galette beurre-sucre-citron Avant de passer à l’acte, il est avisé de commander une galette beurre-sucre-citron au camion à crêpes garé à l’entrée du marché. Le sarrasin beurré croustille sous la dent, le sucre enveloppe les idées d’une brume confortable. Heureusement, l’acidité du citron secoue les plus nonchalants. Allez, il est temps de lambiner autour de la fromagerie La Bêle Listoir. La bergère se tient sur une estrade derrière son tout petit stand, qui propose des fromages frais, d’autres un peu plus faits et quelques yaourts. Tout est fabriqué avec le lait des brebis de Listoir, un lieu-dit près de Landévant. De son modeste piédestal, la jeune femme domine un débat sur le pain qui accompagnera le mieux ses fromages. À L’Ecot Pain, Régine pétrit avec un levain indigène qui donne des miches à la fermentation douce. Son pain à l’épeautre est, selon certains, une « tuerie ». D’autres préfèrent de loin le sarrasin. La boulangère, elle, conseille le pain de seigle rassis. Plus rustre, il mettra en valeur la texture mousseuse du fromage frais de brebis. Il sera aussi parfait pour le pâté de campagne du boucher de la ferme de Botqueris, à Muzillac. Là, ça sera plutôt une association de malfaiteurs : un mariage de deux éléments intenses qui mènent vers les profondeurs du goût animal. Courgettes au fenouil frais Pour remonter à la surface, les courgettes jaunes de la Ferme de Kerio sont d’une efficacité redoutable. Crues, accompagnées de feuilles de menthe, de copeaux de fenouil frais, de fleurs de capucines, elles incarnent le soleil. Si on y ajoute la tétragone et le pourpier du cru, elles adoptent un caractère marin qui raconte à merveille le parcours de l’homme qui les cultive. Jean-Marie Beauchamp est un barbu sympathique, ancien poissonnier qui se rendit à l’évidence de son nom de famille il y a neuf ans, après que la patronne de la Ferme de Kerio lui a dit qu’il était fait pour travailler la terre. Ses yeux rieurs disent le plaisir qu’il en retire. Les paniers repartent vers les cuisines éclairées par le soleil couchant. Dans chacun d’entre eux, il y a un peu de la quiétude de Jean-Marie, de la douceur de la bergère… une indolence propice à des vacances de bon goût. Marché conclu Depuis la place des Quatre-Vents : Le camion à galettes Dès l’entrée, en plein milieu. Il est bleu. Dès l’entrée, en plein milieu. Il est bleu. Le boucher de la Ferme de Botqueris, à Muzillac Premier stand sur la gauche dans la première allée. Tél. : 06-14-96-15-55. Premier stand sur la gauche dans la première allée. Tél. : 06-14-96-15-55. La fromagerie La Bêle Listoir Troisième stand sur la droite de la première allée. Tél. : 06-59-48-71-10. Troisième stand sur la droite de la première allée. Tél. : 06-59-48-71-10. La Ferme de Kerio Dernier stand sur la droite dans la première allée. Tél. : 06-18-00-09-39. Dernier stand sur la droite dans la première allée. Tél. : 06-18-00-09-39. L’Ecot Pain Dernier stand en face dans la deuxième allée. Tél. : 06-33-46-28-21.
Un panier sous le bras, les sens en alerte : c’est l’heure de découvrir sur les étals les spécialités locales, comme le fromage de brebis et le pain à l’épeautre sur le marché d’Auray, dans le Morbihan.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/07/17/flanerie-dans-un-marche-du-soir-en-bretagne_5490438_4500055.html
mlsum-fr-837
« Hollywood 1982. Un été magique au cinéma », documentaire de Jac (Jacinto Carvalho) et Johan (Johan Chiaramonte). ARTE ARTE - VENDREDI 6 SEPTEMBRE À 23 H 05 - DOCUMENTAIRE Il y a, dans l’histoire du cinéma, des années qui importent plus que d’autres. Pour rester dans la stricte chronologie du cinéma américain, on peut dénombrer 1939, l’année où étaient sortis Autant en emporte le vent et Le Magicien d’Oz ; 1969, avec l’irruption d’Easy Rider, symbole de l’émergence du nouvel Hollywood ; et, plus récemment, 1999, celle d’Eyes Wide Shut, Fight Club et Dans la peau de John Malkovich. Ces années signifiaient un changement de plaques tectoniques où s’installait une nouvelle génération de réalisateurs, tandis que se concentrait un nombre inhabituel de grands films. Hollywood 1982. Un été magique au cinéma, un documentaire de Jac et Johan, reprend le même principe, se concentrant sur l’année où sont apparus Conan le Barbare, de John Milius avec Arnold Schwarzenegger ; Blade Runner, de Ridley Scott ; Rocky III, de Sylvester Stallone ; Mad Max 2, de George Miller ; Tron, de Steven Lisberger ; The Thing, de John Carpenter ; et E.T., de Steven Spielberg. Un cinéma du corps S’il est regrettable que le documentaire balaye de manière aussi sommaire la décennie 1970, comme s’il s’agissait d’une quasi-parenthèse dans le cinéma américain, quand il s’agit en réalité de son âge d’or, ou se perde dans de grossières erreurs factuelles, comme l’argument selon lequel l’échec commercial d’Apocalypse Now (1979) aurait modifié les mentalités quand le film de Francis Ford Coppola, au contraire, s’est avéré un succès fracassant, on ne peut que noter la pertinence de se concentrer sur cet été 1982. « The Thing », chef-d’œuvre du cinéma d’horreur aux visées métaphysiques, décrit de facto la fin du monde à travers une invasion extraterrestre Celui-ci traduit plusieurs contradictions. Il marque les prémices d’un cinéma numérique, exprimées dans Blade Runner et, en particulier, dans Tron, deux films quelque peu délaissés par le public, très loin de l’impact qu’ils auront quelques années plus tard, et celles d’un cinéma du corps, bodybuildé, porté sur la stricte performance physique, à l’opposé du virtuel, avec l’installation au firmament d’Arnold Schwarzenegger, de Sylvester Stallone et, dans une moindre mesure, de Mel Gibson dans Mad Max 2. De la même manière, l’extraordinaire réussite artistique de The Thing, chef-d’œuvre du cinéma d’horreur aux visées métaphysiques, décrivant de facto la fin du monde à travers une invasion extraterrestre, entre en collision avec la vision idyllique d’une banlieue américaine et d’un aimable habitant d’une autre planète dans le non moins formidable E.T., qui, lui, rencontrera son public. Or, si cette tension de l’été 1982 s’est dissipée, c’est bien un cinéma numérique, le plus souvent infantile, qui s’est depuis imposé à Hollywood. Hollywood 1982. Un été magique au cinéma, documentaire de Jac et Johan (Fr., 2018, 52 min). www.arte.tv/fr/videos/078720-000-A/hollywood-1982
Jac et Johan reviennent sur la sortie en salle de « Mad Max 2 », « Rocky III », « E.T. », « Blade Runner », « Conan le Barbare », « Tron », « The Thing »…
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/09/06/hollywood-1982-un-virage-numerique-dans-l-histoire-du-cinema_5507308_3246.html
mlsum-fr-838
L’anarchiste italien Errico Malatesta, vers 1890. Domaine public « Articles politiques. Idées, organisation et pratique anarchistes », d’Errico Malatesta, traduit de l’italien et édité par Frank Mintz, Lux, « Instinct de liberté », 440 p., 18 €. LIBRE COMME MALATESTA Errico Malatesta naît le 14 décembre 1853, à Santa Maria Capua Vetere, près de Naples. Issu de la bourgeoisie, il s’éloigne rapidement et radicalement de son milieu d’origine. Il n’a que 14 ans lorsqu’il envoie une lettre de protestation au roi d’Italie, Vittorio Emanuele II, ce qui lui vaudra sa première arrestation. Après des études au collège de Naples, il s’inscrit, en 1869, à la faculté de médecine. En mars, il est arrêté après une réunion d’étudiants républicains et suspendu de l’université. En 1871, après l’écrasement de la Commune de Paris, il abandonne les idées républicaines pour l’anarchisme. Il devient une ­figure majeure de l’anarchisme italien et international. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les Nouveaux Anarchistes », de Francis Dupuis-Déri : la chronique philosophique de Catherine Malabou Les textes réunis dans Articles politiques, écrits entre 1892 et 1931, permettent de suivre son parcours singulier. Quatre grandes thématiques en surgissent : l’exploitation des travailleurs, la nécessité d’une révolution sociale libertaire, les antagonismes qui divisent encore les anarchistes, une redéfinition de l’anarchisme. Cette dernière est alors d’autant plus urgente que le fascisme montant est en train de convaincre les esprits. « C’est pourquoi l’insurrection que nous attendons et invoquons, écrit-il, doit être avant tout une insurrection morale : la nouvelle mise en valeur de la liberté et de la dignité humaines. Elle doit être la condamnation du fascisme non seulement comme fait politique et économique, mais aussi et surtout comme un phénomène de criminalité, d’éruption d’une infection purulente, formée et mûrie dans le corps malade de l’organisme social. » Le seul fruit de la liberté Pour préparer cette insurrection, il faut rompre avec l’anarchisme de Bakounine, lequel « fut trop marxiste dans l’économie politique et dans l’interprétation historique ». Il faut aussi prendre de la distance avec Kropotkine, plus sévère avec les marxistes que Bakounine mais encore prisonnier d’une vision essentialiste de la nature, facteur d’ordre, de régularité et d’entraide. Si la révolution advient, elle ne sera pas l’œuvre d’une quelconque loi de développement prédéterminée, contradictions du capitalisme ou bonté de la nature humaine, mais le seul fruit de la liberté. Telle est la différence radicale entre socialistes et anarchistes : « Les socialistes sont des autoritaires, les anarchistes sont des libertaires. » C’est la raison pour laquelle Malatesta refuse de ­rejoin­dre la « plate-forme » russe qui propose de fédérer internationalement les anarchistes. Il y voit une menace à l’autonomie.
Pour sa dernière chronique pour « Le Monde des livres », la philosophe invite à suivre le parcours singulier de l’anarchiste italien (1853-1932) à travers un passionnant recueil d’articles.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2019/06/28/articles-politiques-d-errico-malatesta-la-chronique-philosophique-de-catherine-malabou_5482500_3260.html
mlsum-fr-839
L’E3 2019 s’est déroulé du 11 au 13 juin 2019 à Los Angeles. Christian Petersen / AFP Après deux jours et demi de salon, et une semaine et demie de conférences, l’Electronic Entertainment Exposition (E3) de Los Angeles, plus grand salon médiatique du jeu vidéo, s’est achevé dans la nuit du jeudi 13 au vendredi 14 juin. Un E3 privé de son principal acteur historique, Sony, mais qui restera malgré tout dans les mémoires. Sinon pour l’émotion suscitée, au moins pour l’impression que l’industrie du jeu vidéo ne s’appartient désormais plus vraiment. Google Stadia prêt à se lancer Le géant du Web a annoncé à quelques jours de l’ouverture du Salon son plan de lancement pour son service de jeu vidéo en streaming, Stadia. Il commencera à se déployer en novembre, accompagné d’une trentaine de jeux, pour la plupart vieux de plusieurs mois ou années. Le français Ubisoft a notamment apporté son soutien à cette nouvelle plate-forme en prévoyant d’y rendre disponibles ses prochains blockbusters, ainsi que sa nouvelle offre de jeu en abonnement, Uplay +. Le portail de jeux en illimité sur PC et sur Google Stadia, Uplay+, présenté par Ubisoft à l’E3 2019, lundi 10 juin. Ubisoft Netflix veut être plus visible dans le jeu vidéo Déjà présent dans le monde du jeu vidéo par l’entremise de quelques jeux mobiles, d’une expérience de réalité virtuelle (Stranger Things) et d’un projet de jeu narratif dont on est sans nouvelles, le géant de la VOD a pour la première fois formalisé son souhait de développer de manière plus systématique ses franchises en jeux. Concrètement, la société produit actuellement trois projets (un jeu d’aventure Stranger Things 3, une adaptation de la future série Dark Crystal, un jeu d’enquête mobile Stranger Things) et entend confier ses personnages à des partenaires comme Ubisoft. Tesla tend la main à l’industrie de la manette C’était une présence inattendue : Elon Musk, le médiatique patron de la société Tesla, est venu sur la scène de l’éditeur Bethesda faire part de la sortie cet été de son premier pick-up autonome, et du lancement sur celui-ci du jeu de gestion Fallout Shelter. De nombreux analystes voient dans les voitures autonomes le prochain eldorado du jeu vidéo, les conducteurs ayant désormais du temps à tuer. Cette première annonce laisse en présager bien d’autres. Elon Musk, dans une rencontre avec le concepteur de jeu Todd Howard, montre un jeu vidéo joué sur une Tesla Model 3. MIKE BLAKE / REUTERS Microsoft veut devenir la marque référente Star de ce salon 2019, la firme de Redmond entend jouer de sa double casquette d’acteur historique du jeu vidéo et de géant mondial de l’informatique pour défier Google. A l’E3, Microsoft a annoncé la sortie en 2020 de sa prochaine console, la surpuissante « Scarlett » (c’est son nom de code), mais aussi communiqué sur l’enrichissement de son Xbox Game Pass, un service de jeu en abonnement qui passera dès octobre en technologie streaming. Le message : Microsoft fait comme Stadia, mais avant, et avec plus de légitimité et d’expertise dans le monde des pixels. Le Project xCloud se veut la réponse de Microsoft au Stadia de Google : un service permettant de jouer à ses jeux sur n’importe quel support, en streaming. Casey Rodgers / Casey Rodgers/Invision/AP Nintendo joue les cartes Luigi, Animal Crossing et Zelda A contre-courant de l’industrie – une habitude, pour cette ancienne compagnie de cartes à jouer – Nintendo n’a parlé ni technologie ni grandes alliances, pendant cet E3. Mais elle a joué ses meilleures cartes en termes de contenu – sa spécialité – avec l’annonce de plusieurs titres populaires sur Switch, comme l’arrivée prochaine de la parodie de jeu d’horreur Luigi’s Mansion 3, la sortie d’un Animal Crossing en mars 2020, et surtout en abattant un joker aussi inattendu qu’imbattable, l’annonce d’une suite au chef-d’œuvre de 2017 The Legend of Zelda : Breath of the Wild. « Luigi’s Mansion 3 » était l’une des attractions de Nintendo à l’E3. Christian Petersen / AFP « Cyberpunk 2077 » star du show, Ubi voit gris Du côté des éditeurs tiers, pour la seconde année consécutive, le jeu de rôle cyberpunk des auteurs polonais de The Witcher a volé la vedette au reste du salon, malgré de nombreux coups de cœur moins médiatiques. Au rang des événements, Bandai Namco a levé le voile sur Elden Ring, le projet associant les créateurs de Dark Souls (From Software) à l’auteur de Game of Thrones (George R. R. Martin), tandis qu’Electronic Arts a annoncé le retour du mode « foot en salles », vingt ans après sa disparition, dans sa célèbre série footballistique FIFA 20. Côté déceptions, le très classique Star Wars Jedi : Fallen Order, du même Electronic Arts, a laissé de marbre bien des observateurs, tandis qu’après deux éditions aussi intenses que mémorables, l’éditeur français Ubisoft, en panne soudaine de créativité, s’est embourbé dans une palanquée d’univers militaristes gris, anxiogènes et redondants – pas moins de sept projets Tom Clancy évoqués, un record. A relativiser par la présentation de sa nouvelle franchise, Gods & Monsters, jeu d’aventure dans un univers mythologique grec bien plus rayonnant. « Cyberpunk 2077 », désormais attendu en avril 2020, a été pour la seconde année consécutive le jeu qui a concentré les attentions. Christian Petersen / AFP
Le rendez-vous annuel du jeu vidéo a fermé ses portes jeudi après une édition charnière. Résumé des principales annonces.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/06/14/google-stadia-cyberpunk-2077-netflix-ce-qu-il-faut-retenir-de-l-e3-2019_5476215_4408996.html
mlsum-fr-840
Sang-hwa (Ma Dong-seok), Su-an (Kim Su-an) et Seok-woo (Gong Yoo) dans « Dernier train pour Busan ». NEXT ENTERTAINMENT WORLD ARTE - MERCREDI 30 OCTOBRE À 23 H 25 - FILM Si Dernier train pour Busan a créé la surprise à Cannes où il était présenté hors compétition en 2016, et remporté un énorme succès en Corée du Sud, il n’est pas inutile de rappeler que son réalisateur, Yeon Sang-ho, vient du cinéma d’animation, dans une veine destinée aux adultes par sa noirceur. Pour son passage au film « live », Yeon a conservé le sens elliptique du croquis, une façon de brosser personnages et situations en quelques traits sûrs et efficaces, qui rejoint l’art dégraissé de la série B. L’ouverture pose le contexte d’une épidémie mystérieuse en deux temps trois mouvements : un barrage sanitaire, une usine biochimique, une carcasse de cerf qui revient à la vie, et le tour est joué. Le récit emboîte le pas d’un trader divorcé qui accompagne sa petite fille chez sa mère et s’installe dans le train qui doit les transporter. Dès lors, il se redéploie en direction des passagers, parmi lesquels il prélève un panel constitutif de la société coréenne : un couple de classe moyenne, les lycéens d’une équipe de base-ball, des retraitées, un chef d’entreprise sans scrupule, un clochard, etc. Une frontière imaginaire Une femme contaminée saute dans le train à la fermeture des portes et ne tarde pas à transformer une bonne partie des passagers en horde de zombies agressifs. Sans renouveler fondamentalement le genre postapocalyptique dans lequel il s’inscrit, le film enchaîne à toute allure les trouvailles plastiques et les idées ingénieuses de mise en scène. Mais le train, c’est aussi une image fantasmatique de la société coréenne en marche, propulsée à travers son histoire. Dans l’affrontement entre humains et zombies, on peut voir une résurgence du conflit fratricide que fut la guerre de Corée. Sous les traits purulents du zombie, on reconnaît de loin le visage d’un parent, d’un ami, d’un amant, qui aurait changé de bord, qui vivrait « de l’autre côté » d’une frontière imaginaire. Le train recouvre encore une dernière signification, sociale cette fois. Les survivants se répartissent, dans cet espace compartimenté, comme autant de classes sociales (ce qui rappelle Snowpiercer, le Transperceneige, de Bong Joon-ho, 2013), et il leur faudra s’unir pour remonter jusqu’aux voitures de tête, égoïstement occupées par les plus favorisés. Film sud-coréen de Yeon Sang-ho. Avec Gong Yoo, Ma Dong-seok, Jeong Yu-mi, Kim Su-an (1 h 58).
Venu du cinéma d’animation, Yeon Sang-ho enchaîne d’ingénieuses idées pour mettre en scène des affrontements entre zombies et humains.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/30/dernier-train-pour-busan-jeux-de-massacre-dans-un-train-fantome-en-coree_6017490_3246.html
mlsum-fr-841
Une patrouille de l’agence Frontex remorque un canot de migrants sur l’île grecque de Lesbos, le 29 septembre 2019. ANGELOS TZORTZINIS / AFP En matière de lutte contre l’immigration clandestine, « les décideurs politiques doivent changer d’approche ». La conclusion du rapport « En escaladant les clôtures », du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), rendu public lundi 21 octobre, porte un jugement sévère sur les stratégies européennes face à l’immigration irrégulière. « L’instrumentalisation de l’aide internationale au développement à des fins politiques ne devrait pas avoir un impact à long terme sur les facteurs des migrations africaines irrégulières », préviennent ses auteurs. Au moment où le gouvernement d’Édouard Philippe veut faire de l’aide publique au développement un levier, le PNUD rappelle au contraire que ce type d’approche envoie « un mauvais signal aux électorats européens en leur faisant croire que de telles stratégies marcheront sur le long terme ». Fruit de plus de 1900 entretiens réalisés auprès de migrants africains installés dans treize pays d’Europe, le rapport du PNUD analyse en profondeur le profil des personnes qui quittent leur pays pour entrer de façon irrégulière en Europe et les raisons qui ont présidé à leur choix. Infographie Le Monde L’émigration va s’accentuer L’étude montre que les candidats au départ - qui avaient en moyenne 24 ans au moment de leur arrivée en Europe - sont en général, dans leur pays, mieux lotis que leurs pairs. Sans faire partie d’une élite, ils ont « manifestement bénéficié des progrès du développement en Afrique au cours des dernières décennies ». Originaires des zones urbaines à 85 %, ils présentent des niveaux d’études supérieurs à la moyenne des gens de leur génération. Ainsi, 43 % des sondés avaient complété le cycle secondaire. En outre, 49 % avaient des revenus au moment de leur départ et, parmi eux, les deux tiers gagnaient au-dessus du revenu moyen dans leur pays. Ces éléments laissent entendre que « le développement de l’Afrique est de nature à encourager les mouvements migratoires, et que ces derniers vont nécessairement s’accentuer tandis que « la plupart des pays d’Afrique atteignent à peine les niveaux de croissance et de développement à partir desquels l’émigration commence à s’intensifier ». Par conséquent, les auteurs battent en brèche « l’idée qu’il est possible de réduire la migration par le biais de réponses programmatiques et politiques conçues pour l’empêcher ». Infographie Le Monde Les entretiens menés par le PNUD montrent qu’un des facteurs décisifs au départ est, chez les jeunes Africains, un sentiment d’exclusion sociale et de frustration vis-à-vis d’aspirations et de rêves qui n’ont aucune perspective de réalisation dans les pays d’origine. Malgré des situations plus favorables que celles de leurs pairs, les personnes sondées avaient pour 70 % d’entre elles le sentiment de ne pas gagner assez. Et pour 77 %, le sentiment que leur voix n’est pas entendue par leurs gouvernements. « Leur ambition a dépassé les opportunités disponibles localement, résume les auteurs. Le développement ne va pas assez vite et ses gains sont inégaux et limités ». L’immigration se révèle alors, pour ces personnes dont la trajectoire de vie est ascendante, un « investissement pour un meilleur avenir », un choix rationnel qui engage une « prise de risque calculée ». Les résultats de l’étude montrent aussi que les sondés proviennent de foyers plus nombreux que la moyenne de leur pays, ce qui laisse supposer une pression économique supplémentaire. En effet, 51 % des migrants interrogés contribuaient à l’économie du foyer avant leur départ. Même si la migration reste une décision multifactorielle, qui repose aussi sur des considérations en matière d’accès à l’éducation, de gouvernance ou de sécurité, 60 % des sondés ont évoqué le travail et le fait d’envoyer de l’argent à leur famille comme étant la première raison qui a motivé leur départ. Transferts bien supérieurs à l’aide au développement En 2017, les transferts d’argent depuis l’Europe vers l’Afrique subsaharienne ont représenté 25,3 milliards de dollars en 2017, rappelle le PNUD, qui souligne au passage que les montants sont bien supérieurs à ceux de l’aide publique au développement, de quoi mettre en doute la capacité de ce levier financier à dissuader les mouvements migratoires. En Europe, parmi les 38 % de migrants sondés qui déclarent des revenus, 78 % envoient de l’argent à leur famille. Ils gagnent alors en moyenne 1 020 dollars par mois, un salaire inférieur au salaire moyen du pays d’accueil - et même au salaire minimum en vigueur lorsqu’il en existe un -, mais cela représente trois fois la somme que les migrants percevaient en Afrique (lorsqu’ils y travaillaient) et leur permet d’envoyer un « salaire africain » à leur famille. Ce qui fait dire aux auteurs que la mobilité sociale ainsi obtenue est équivalente à un saut générationnel, malgré un phénomène de déclassement. En effet, les migrants qui travaillent en Europe occupent à 60 % des emplois peu qualifiés, le plus souvent dans le nettoyage, l’agriculture ou au domicile de particuliers, contre 29 % dans leur pays d’origine. Infographie Le Monde En outre, les opportunités de travail sont limitées par l’absence de statut légal : 64 % des sondés déclarent ne pas avoir d’autorisation de travail dans le pays d’accueil, une proportion qui diminue au fil du temps. Parmi ceux arrivés avant 2005 en Europe, ils ne sont plus que 28 % dans ce cas. A ce propos, les auteurs soulignent que dans la recherche d’un droit au travail, le système d’asile est devenu l’une des seules options disponibles, en l’absence d’autres voies légales, alors même que les personnes n’ont pas migré pour des raisons humanitaires. Plus généralement, l’entrée irrégulière en Europe va de pair avec une vulnérabilité accentuée dans le pays d’accueil, qui pour une minorité significative, va perdurer dans le temps. La perspective d’une vie stable devient alors pour eux inatteignable, tandis que des expériences de privation, de faim, de difficultés d’accès aux soins, d’absence de revenus et de sans-abrisme se prolongent. Du « gagnant-gagnant » Pour le PNUD, l’approche - qui caractérise de plus en plus d’États européens - qui consiste à détériorer les conditions d’accueil des migrants pour dissuader leur venue, ne fait qu’aggraver les populismes : « La présence de migrants sans-papiers plongés dans les limbes de la clandestinité de façon prolongée nourrit l’inquiétude de l’opinion publique et les discours inflammatoires ». Il existe pourtant des solutions « gagnant-gagnant » face à la migration, assure le PNUD. Les entretiens montrent que le succès relatif rencontré par les migrants est corrélé à la façon dont ils se projettent dans l’avenir. Ainsi, 70 % des sondés ont déclaré vouloir vivre de façon permanente en Europe. Mais cette proportion diminue à mesure que grandit le sentiment de « mission accomplie », ce qui renforce l’idée d’une migration vécue comme un investissement. « Aider les personnes à atteindre leurs objectifs leur permettra non seulement de contribuer légalement et pleinement au marché du travail européen mais, à terme, devrait encourager le retour dans leur pays d’origine », soulignent les auteurs. Le développement de voies de migration circulaire, la régularisation des migrants déjà établis en Europe, mais aussi le développement d’opportunités pour la jeunesse en Afrique et la lutte contre les systèmes gérontocrates sont autant de défis que le PNUD encourage à relever. « Cependant, reconnaissent les auteurs du rapport, cela nécessite du courage politique en Afrique comme en Europe ».
Dans un rapport, le PNUD estime ces politiques inefficaces et contre-productives et dénonce une instrumentalisation politique de l’Aide au développement
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/21/les-politiques-migratoires-europeennes-creent-du-populisme-sans-limiter-les-departs-d-afrique_6016271_3212.html
mlsum-fr-842
ique. Publié le 28 juin 2019 à 13h16 - Mis à jour le 30 juin 2019 à 06h27 La mosquée Al-Fattah Al-Alim, inaugurée le 6 janvier, est le premier édifice achevé de la « nouvelle capitale » égyptienne. HEBA KHAMIS POUR LE MONDE Plantée dans le sable, l’imposante mosquée Al-Fattah Al-Alim flanquée de ses quatre minarets se découpe sur l’horizon tel un mirage en plein désert. Recouverte de marbre blanc et de riches ornements, capable d’accueillir 12 000 fidèles, elle doit marquer l’entrée de la future capitale administrative égyptienne. Elle est l’un des premiers édifices du projet-phare du président Abdel Fattah Al-Sissi, à avoir surgi de terre, avec la cathédrale copte Naissance-du-Christ, la plus grande du pays, qui se dresse, désespérément vide elle aussi. Entre les deux, une étendue désertique longue de 16 kilomètres, ponctuée de chantiers de construction et de quelques rares édifices achevés. C’est ici, à une cinquantaine de kilomètres à l’est du Caire, en direction de la ville stratégique de Suez, qu’une armada d’ouvriers, d’ingénieurs et de militaires trime nuit et jour, depuis mai 2016, pour que se concrétisent les rêves de grandeur du maître du pays : bâtir, sur une portion de désert de la taille de Singapour, la vitrine de l’Egypte de demain. « Le legs de Sissi à son pays » « Sissi-City », comme la nomment volontiers les Egyptiens, a été pensée pour être moderne, aseptisée, sécurisée, durable et connectée ; un centre du pouvoir capable de rivaliser avec les plus grandes capitales mondiales. « Les Egyptiens ont le droit de rêver et de réaliser leurs rêves ! », clame un fonctionnaire qui organise la visite des lieux. Un projet vaniteux, rétorquent ses détracteurs, à l’image de son concepteur, Abdel Fattah Al-Sissi, qui, depuis son accession à la présidence, en 2014, à la suite du coup d’Etat militaire contre le président islamiste Mohamed Morsi (mort le 17 juin, pendant son procès), pourrait, à la faveur d’une réforme constitutionnelle avalisée en avril, se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034. Comme le résume un diplomate, « ce mirage qui est en train de prendre réalité, c’est le legs de Sissi à son pays ». Le Caire, une mégalopole tentaculaire agonisant sous la pollution, les embouteillages et les constructions anarchiques des quartiers informels Face à la polémique, les autorités privilégient un discours pragmatique. Le Caire, avec ses 23 millions d’habitants, et 40 millions à l’horizon 2050, est devenu une mégalopole tentaculaire agonisant sous la pollution, les embouteillages et les constructions anarchiques des quartiers informels. Avec l’explosion démographique, qui voit chaque année 2 millions d’habitants s’ajouter aux 100 millions qu’elle compte actuellement, l’Egypte a besoin d’étendre sa surface habitée – soit 7 % du territoire – en grignotant le désert.
Dans le désert, à l’est du Caire, se concrétise le rêve de grandeur du président Al-Sissi : bâtir une nouvelle capitale, vitrine de l’Egypte du futur. Le coût exorbitant du projet dans un contexte de grave crise économique compromet sa réalisation, et sa visée ultrasécuritaire crée la polémique.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/28/egypte-sissi-city-un-mirage-en-construction_5482697_3210.html
mlsum-fr-843
d’écrire. Haruki Murakami n’est pas de ces écrivains qui assurent volontiers la promotion de leurs livres. Sans doute les siens n’en ont-ils d’ailleurs pas besoin, tant chacune de ses publications constitue en ­elle-même un événement et se hisse immédiatement en tête des meilleures ventes. Qu’il s’agisse de la trilogie 1Q84 (Belfond, 2011-2012) ou du récent Meurtre du Commandeur (Belfond, 2018), qui met en scène un peintre en manque d’inspiration, tous ses romans s’écoulent à des millions d’exemplaires. L’écrivain japonais le plus lu au monde, fréquemment cité comme favori pour le prix Nobel de littérature, distille sa parole au compte-gouttes et préfère se tenir à l’écart de la vie littéraire comme des ­médias. Il préserve ainsi, dit-il, la « concentration » nécessaire à l’élaboration de son œuvre. Fin février, dans le cadre de Japonismes 2018, l’année culturelle du Japon, le Théâtre de la Colline donnait l’adaptation du roman le plus célèbre d’Haruki Murakami, Kafka sur le rivage (2002 ; Belfond 2006), dans une mise en scène de Yukio Ninagawa. De ­passage à Paris pour la dernière de la pièce, c’est au Monde que le romancier, à l’emploi du temps millimétré, a choisi d’accorder une interview exclusive. Il nous consacre une heure de discussion dans le bureau de Wajdi Mouawad, le directeur du Théâtre national de la Colline, à Paris. Et s’il ne s’attarde pas outre mesure sur le sens de ses romans, souvent oniriques, tendant au fantastique, où se déploie une imagination féconde, il évoque volontiers son parcours et son travail. Un avant-goût des réflexions que l’on pourra lire dans un recueil d’essais, ­Profession écrivain, à paraître le 3 octobre chez Belfond. Savez-vous à quelle époque remonte ­votre désir d’écriture ? Quand j’étais enfant, ce qui avait le plus d’importance pour moi, c’était les chats, la musique et les livres. Dans cet ordre-là. Mais je n’avais pas de goût particulier pour l’écriture, même si j’avais de bonnes notes en rédaction à l’école. Comme j’étais fils unique, la lecture me permettait de m’occuper, elle tenait une place importante dans ma vie. Mais pas aussi grande que la musique, ­passion vers laquelle je me suis d’abord tourné à l’âge adulte, puisque j’ai ouvert un club de jazz à Tokyo, le Peter Cat, en 1974. Je ressentais bien l’envie de créer, mais je pensais que je n’en étais pas capable, que je n’avais aucun talent particulier. Et plutôt que de créer moi-même, je préférais soit écouter de la bonne musique, soit lire de bons livres. Me nourrir des œuvres des grands créateurs, m’en imprégner. Ce n’est qu’à 29 ans que je me suis dit, subitement, que j’allais peut-être être capable d’écrire. Une véritable épiphanie ! Et depuis ce jour, je n’ai pas arrêté.
Grands écrivains, grands entretiens (1/5). Le plus lu des romanciers japonais s’exprime peu dans les médias. Dans cette interview donnée en exclusivité au « Monde », et qui ouvre une série de conversations avec des figures de la littérature mondiale, il évoque son parcours et son art d’écrire.
https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/07/18/haruki-murakami-il-y-a-des-emotions-communes-entre-l-auteur-et-le-lecteur_5490611_4415198.html
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Voici un corrigé du premier sujet de l’épreuve de philosophie du bac 2019, série ES, que « Le Monde » vous propose en exclusivité, en partenariat avec Annabac, par Fabien Lamouche, professeur agrégé de philosophie. L’Assemblée nationale, à Paris. Jacques Loic / Photononstop Suivez notre direct « spécial philo » ce lundi : questions-réponses avec un professeur de philosophie, et corrigés de tous les sujets dès midi Le sujet : « La morale est-elle la meilleure des politiques ? » La problématique du sujet • La « morale » est l’ensemble des règles relatives à la vie bonne, notamment à la distinction du bien et du mal. La politique désigne ici une pratique, voire un métier : la quête du pouvoir la manière de l’exercer. • « Meilleur » est un terme ambigu : on peut entendre par là soit ce qui est plus efficace, soit ce qui est plus juste. • Il faut donc s’interroger sur les limites que la morale peut éventuellement assigner à l’action politique. Le respect des règles morales doit-il primer sur l’efficacité ? Ne peut-on pas concilier les deux ? Plan détaillé 1. La politique est soumise à une exigence d’efficacité A. L’INTÉRÊT GÉNÉRAL DOIT PRÉVALOIR • La politique est l’activité dont sont chargés un certain nombre d’hommes et de femmes lorsqu’ils sont à la tête d’une collectivité plus ou moins large, locale ou nationale. Est politique tout ce qui concerne les institutions et la vie en société : le principe qui doit prévaloir est celui de l’intérêt général. • L’exercice du pouvoir est une grande responsabilité : celui qui en a la charge n’a pas le droit à l’erreur car ses décisions impliquent la tranquillité, la sécurité, bref la vie de tous ses concitoyens. Dans une démocratie, le politique doit répondre de ses décisions devant le peuple : ses décisions ont-elles été profitables à la collectivité ? S’est-il montré efficace ? C’est sur ce point qu’on le jugera. B. LA MEILLEURE POLITIQUE EST LA PLUS EFFICACE • Dans le Prince, Machiavel a théorisé une pratique du pouvoir centrée sur l’efficacité : selon lui, le gouvernant n’est pas soumis aux mêmes exigences que le particulier. S’il devait toujours respecter les règles morales, par exemple en disant toujours la vérité, il serait vite perdu et son État avec lui : ce serait se conduire comme un agneau parmi les loups. C’est le réalisme politique. • C’est pourquoi le seul souci qu’il doit avoir est d’être efficace : le meilleur prince n’est pas celui qui est le plus vertueux, mais celui qui sait atteindre ses objectifs et qui assure ainsi la puissance de l’État et la prospérité de ses membres. Ce que Machiavel décrit répond en fait à une réalité bien ancrée : lorsque les enjeux sont trop importants, les responsables politiques n’hésitent pas à employer des moyens qui sont contraires au droit ou à la justice. C’est ce qu’on appelle la « raison d’État », comme si la fin (le bien de l’État) justifiait tous les moyens employés. 2. La politique ne peut s’affranchir de la morale A. LE MEILLEUR POLITIQUE EST L’HOMME VERTUEUX • L’efficacité n’est pas la seule qualité qu’on attend d’un responsable politique : aujourd’hui, on se préoccupe beaucoup de l’honnêteté, suite à de trop nombreuses affaires de corruption. Or, lorsqu’un dirigeant se montre capable d’employer les moyens les plus immoraux dans sa pratique du pouvoir, même si c’est en vue de l’intérêt général, on peut raisonnablement craindre qu’il fasse de même lorsqu’il s’agit de son intérêt personnel. • Platon avait déjà montré, dans la République, que le politique a aussi une mission éducative auprès de son peuple. Il doit être exemplaire. Selon lui, la bonne politique et la vertu ne sont pas dissociables : le meilleur gouvernement est le gouvernement des meilleurs. Jugeant que c’est la vertu du dirigeant qui doit fonder son autorité, il en conclut que ce sont les philosophes qui devraient être rois. B. LA POLITIQUE DOIT SE PLIER AU DROIT • La morale énonce des règles relatives à la bonne manière de se comporter. Ces règles ont une valeur universelle et s’imposent donc à tout homme, quelle que soit la charge qu’il exerce. Selon Kant, nous connaissons toujours notre devoir car la conscience morale parle clairement (Critique de la raison pratique) : le problème, c’est précisément que nous sommes toujours tentés de faire des « exceptions ». • La politique ne fait pas exception : à défaut d’être toujours animée par des intentions morales, elle doit au moins se plier aux exigences du droit. C’est ce qui définit l’État de droit : personne n’est au-dessus des lois, pas même les dirigeants et surtout pas eux, dans la mesure où ils risquent d’abuser de leur pouvoir si on n’y met pas des limites. C’est pourquoi, dans la droite ligne du libéralisme politique, Kant parle d’une politique qui « plie le genou » devant le droit (Vers la paix perpétuelle). 3. La justice n’est pas opposée à l’efficacité A. L’EXEMPLE DES RELATIONS INTERNATIONALES • Dans Vers la paix perpétuelle, Kant critique explicitement Machiavel en montrant que les préceptes qu’il donne entretiennent en réalité la situation à laquelle ils sont censés répondre : dans un contexte de méfiance réciproque, on est bien sûr tenté de mentir, de trahir avant d’être trahi, d’user de la ruse et de tous les moyens. Mais c’est un mauvais calcul car cela ne fait que renforcer la défiance entre les nations. • L’oubli de la morale est donc la pire des politiques. Ce ne sont pas non plus les bonnes intentions qui sont susceptibles de faire progresser la paix : c’est là encore le droit (notamment le droit international), car il faut toujours une certaine dose de contrainte pour assurer le respect des règles posées. La meilleure politique sera donc celle qui se fera dans la transparence. B. LE MEILLEUR RÉGIME EST LE PLUS JUSTE • Dans certains régimes politiques tels que le despotisme, la morale est sans cesse bafouée : le tyran s’enrichit sur le dos de ses sujets, prend des décisions arbitraires, emprisonne et tue au gré de son caprice. Or on ne constate pas que ce genre de régime soit puissant sur la scène internationale : c’est au contraire la pauvreté et l’insécurité qui y règnent. • Un régime républicain non seulement établit et respecte les droits fondamentaux des personnes, mais est aussi le plus propice à la prospérité et à la justice. Comme le dit Rousseau, une république est un État où la loi est l’expression de la volonté générale (Du contrat social) : c’est seulement dans un tel État que les citoyens acquièrent tranquillité, confiance en l’avenir, ce qui profite à tous. Conclusion Même si l’on s’en tient à l’efficacité, la meilleure des politiques n’est jamais celle qui méprise la morale. Il faut entendre par meilleur ce qui est le plus juste, car la justice a plus de valeur, et en dépit des apparences, ce qui est le plus juste s’avère souvent aussi le plus efficace. Mais la politique n’est pas seulement une question de morale, elle est surtout une affaire de droit.
Nous publions ici le corrigé type du 1er sujet de l’épreuve de philosophie du bac réservé aux élèves de la série ES lundi 17 juin.
https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/06/17/bac-philo-2019-serie-es-le-corrige-du-1er-sujet_5477278_4401467.html
mlsum-fr-845
Kary Mullis à Los Angeles, en 1995. Rhonda Birndorf / ASSOCIATED PRESS On peut être Nobel, avoir révolutionné la science et soutenir des thèses scientifiquement infondées. Les exemples ne sont pas légion, mais celui de l’Américain Kary Mullis, Prix Nobel de chimie 1993 pour l’invention de la réaction en chaîne par polymérase (PCR) qui a bouleversé la génétique, est particulièrement éclatant. Ce « génie indompté », comme l’a qualifié un de ses pairs, est mort d’une pneumonie, le 7 août à Newport Beach, en Californie. Il avait 74 ans. Kary Mullis est né le 28 décembre 1944 en Caroline du Nord. Dès l’enfance, il se passionne pour les sciences, propulsant vers le ciel des grenouilles à bord de fusées bricolées, perturbant à l’occasion l’atterrissage d’un avion de ligne. Il étudie la chimie à Georgia Tech à Atlanta, avant de faire une thèse à Berkeley (1973), période pendant laquelle il découvre le surf et synthétise toute une gamme de produits psychédéliques, louant l’ouverture d’esprit induite par le LSD, dont il fait un large usage. Technique utilisée partout dans le monde Pendant sa période postdoctorale, il s’essaie à l’écriture, gère pendant deux ans une boulangerie, avant qu’un ami ne l’encourage à rejoindre Cetus Corporation à Berkeley fin 1979. C’est là qu’il fera sa découverte majeure, la PCR, qui permet d’amplifier l’ADN à partir d’infimes fragments, et qui est désormais utilisée dans les laboratoires de biologie moléculaire partout dans le monde. La police l’emploie aussi pour exploiter les empreintes ADN, de même que les paléontologues, pour récupérer l’ADN ancien, comme celui de néandertaliens – côté science-fiction, la PCR est aussi la technique qui permet de ressusciter les dinosaures dans Jurassic Park… L’idée lui est venue en 1983 alors qu’il roulait vers une cabane du nord de la Californie où il allait passer le week-end, comme il le raconte dans son discours de réception du Nobel. Peu de ses collègues seront immédiatement convaincus ou intéressés, mais en quelques mois il met au point la technique, adoptée à une vitesse exponentielle par les biologistes. Comme souvent, des querelles sur l’antériorité de la découverte se feront jour, mais personne ne déniera à Mullis le mérite d’avoir été le premier à avoir concrétisé le concept d’amplification de l’ADN. Mullis obtiendra un bonus de 10 000 dollars de la part de Cetus, qui revendra en 1991 les droits de brevets à Hoffman-La Roche pour… 300 millions de dollars. Le biochimiste ne semblait pas chagriné de ne pas avoir bénéficié pleinement de ce jackpot, notant avec satisfaction que le Prix Nobel et d’autres récompenses lui avaient apporté une indépendance suffisante. Il ne faisait pas de doute pour lui qu’il serait distingué par les sages de Stockholm, mais le jour dit, il sortait d’une cuite, racontera-t-il plus tard, et fila vers l’océan avec son surf sous le bras pour fuir la presse.
Le chercheur américain a révolutionné la génétique avec sa technique d’amplification de l’ADN. Iconoclaste, il niait le réchauffement climatique et le lien entre VIH et sida.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/08/18/mort-de-kary-mullis-prix-nobel-de-chimie-1993_5500473_3382.html
mlsum-fr-846
« C’est la même préparation physique, le même engagement, c’est le même sport. Il importe aujourd’hui de proposer des solutions pour aller dans le sens de l’égalité, en s’appuyant sur les apports des recherches en matière de genre » Photo : Megan Rapinoe (USA) DPA / Photononstop / DPA / Photononstop Tribune Dans une tribune du Monde « Les différences salariales entre footballeurs et footballeuses dépendent de la taille du marché », parue le 25 juin, deux économistes, Luc Arrondel et Richard Duhautois, proposaient une analyse des différences dans les rémunérations des footballeuses et des footballeurs se voulant objectivable et concluant à une absence de discriminations à l’encontre des joueuses. Ces différences, arguent-ils, s’expliquent (et se justifient) par un fonctionnement du marché du football et d’un modèle économique, résumé par la formule d’un « gâteau à partager », d’une rente qui, logiquement disent-ils, favorisent les joueurs par rapport aux joueuses, le marché du football féminin ne bénéficiant pas de rente financière. Ce constat entérine comme un fait indépassable la logique du marché, et ne s’interroge en rien sur les raisons et les moyens d’y remédier. Ainsi, si l’on ne doit s’en tenir qu’au cas particulier des sélections nationales, en quoi ces dernières, celles que la Fédération française de foot (FFF) gère par délégation de l’Etat, devraient-elles être « préservées » des lois de la République et des évolutions législatives vers plus d’égalité (parité, égalité salariale, etc.) ? Nous avons pu voir que pareil discours inégalitaire heurtait davantage, par exemple, lorsqu’il fut question de traiter différemment les footballeurs (citoyens) lors du débat sur les quotas relatifs à l’origine ethnique. Le football ne peut se construire hors de la République et encore moins à l’écart des mutations de la société, où l’acceptation des inégalités femmes hommes diminue. Les études de genre en priorité En outre, l’analyse du « fait économique », majoritaire il y a encore quelques mois, présente au moins deux manques majeurs, d’ordre méthodologique. D’une part, une approche exclusivement économiste se prive des apports de l’histoire, de la sociologie et de l’anthropologie du sport. D’autre part, écrire sur les femmes, et sur les différences de traitement entre les femmes et les hommes sans utiliser les études de genre est pour le moins surprenant. Celles-ci sont un outil précieux d’analyse du réel, mobilisé en sciences humaines et sociales, mais aussi en géopolitique, en biologie, en médecine, en sciences du numérique, qui permet de réduire fortement certains angles morts dans l’appréhension d’une société complexe. Témoignent de cette lacune, dans la tribune, plusieurs impensés conduisant à des raccourcis peu scientifiques : quelques témoignages de footballeuses françaises intériorisant leur infériorité sociale en acceptant de se contenter de peu. Ce qui pourrait se traduire par : est-ce parce que quelques joueuses acceptent cette inégalité qu’elle est légitime ? Les stéréotypes de genre sont largement ancrés dans la population, y compris chez les femmes, et les effets en termes d’inégalités d’accès aux droits et aux ressources sont immenses ; c’est un fait largement documenté par la recherche. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coupe du monde féminine 2019 : Megan Rapinoe, forte tête et porte-voix Or, le fossé, flagrant, entre l’équipe de France qui accepte une inégalité de fait et l’équipe des Etats-Unis (ou d’autres, à l’instar de la Norvège, de l’Ecosse ou du Danemark) qui réclame une dynamique égalitaire, saute aujourd’hui aux yeux. Plusieurs footballeuses américaines attaquent leur fédération pour discrimination car leur équipe, triple championne du monde, bat des records d’audience, alors que celle des hommes ne s’est pas qualifiée pour la dernière Coupe du monde, occupe le 30e rang mondial et continue d’être mieux payée. Persistance des préjugés Elles avancent que l’argument de la rentabilité économique ne tient pas. De fait, si elle était calculée, un vif débat s’engagerait et pas seulement aux Etats-Unis, puisque même la FIFA admet ne pas savoir calculer combien les compétitions féminines rapportent : « Depuis que les droits des compétitions FIFA sont vendus à des partenaires commerciaux à travers des packages, les revenus spécifiques pour le Mondial féminin ne peuvent pas être distincts de l’ensemble des revenus tirés des compétitions » (Le Monde du 8 juin). Au-delà de ces débats d’épiciers, il s’agit bien de savoir en quoi le football, au regard de son importance sociale, culturelle et aussi politique, doit être traité et régulé avec un autre regard que la calculette dans les mains du président de la FIFA, Gianni Infantino. Une telle réflexion ne concerne pas que les femmes mais peut largement s’étendre à la question du football africain par exemple. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coupe du monde féminine : Griedge Mbock, de l’ombre à la lumière Pour en revenir à la question des femmes, l’approche du sujet par les études de genre montre donc la persistance de préjugés sur l’infériorité des sportives et a mis en évidence qu’historiquement, les instances internationales, nationales et locales ont moins investi dans le football féminin que dans le football masculin, sans parler du fait que les compétitions féminines ont longtemps été interdites, y compris dans les pays occidentaux. Les inégalités salariales Ainsi, pour Stefan Szymanski, professeur d’économie à l’université du Michigan, cité par Le Monde le 8 juin : « Si on pense en termes économiques, de business, on pourrait dire que le football masculin a exclu le football féminin du marché de façon illégale », ajoutant « si on avait des milliards d’euros aujourd’hui dans le football féminin, on pourrait créer un produit commercial viable. » L’augmentation, en urgence, du prix des spots publicitaires sur TF1 pour la Coupe du monde 2019 met en évidence ce moindre investissement, dû au poids des stéréotypes genrés et à la persistance d’un biais de masculinité hégémonique chez les décideurs. Ajoutons que les mêmes réflexions de la rentabilité, des revenus générés et du « gâteau à partager » ont longtemps dominé pour justifier les inégalités salariales en entreprise entre les femmes et les hommes. Pas de « guerre des sexes » Le sport se prévaut encore de cette exceptionnalité qui lui permet (pour combien de temps encore ?) de s’extraire des règles du droit. C’est en soit une discrimination mais elle est admise parce qu’on a peur de toucher au sport masculin, et que le droit européen, ultralibéral, est frileux. Le football des hommes et le football des femmes sont deux secteurs différents d’une même entreprise – même s’ils et elles n’ont pas le même employeur –, le travail est égal mais pas la valeur qu’il génère. Il se trouve que d’un point de vue réglementaire ces deux secteurs sont séparés sur un critère sexuel. Dans une entreprise plus classique, on admettrait plus difficilement que toutes les femmes soient employées dans un secteur moins rentable pour justifier un écart de salaire (sans parler des conditions de pratique). Il ne s’agit pas, comme le disent les auteurs de la tribune, d’opposer football masculin et football féminin, encore moins de « guerre des sexes ». C’est la même préparation physique, le même engagement, c’est le même sport. Il importe aujourd’hui de proposer des solutions pour aller dans le sens de l’égalité, en s’appuyant sur les apports des recherches en matière de genre. Nicolas Kssis-Martov (Journaliste à So Foot) et Marie-Cécile Naves (Directrice de l'Observatoire "Genre et géopolitique" de l'IRIS et des études de Sport et Citoyenneté)
Au regard de son importance sociale, culturelle et politique, le football doit être régulé avec un autre regard que la seule logique de marché par laquelle certains justifient les inégalités salariales, estiment Nicolas Kssis-Martov, journaliste et Marie-Cécile Naves, sociologue dans une tribune au « Monde »
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/le-football-ne-peut-se-construire-a-l-ecart-des-mutations-de-la-societe_5481872_3232.html
mlsum-fr-847
Un magasin Carrefour à Pékin, en 2011. FREDERIC J. BROWN / AFP Après vingt-quatre années de présence en Chine, Carrefour, en difficulté dans le pays, va vendre 80 % des parts de sa filiale Carrefour Chine à Suning, l’un des leaders chinois de la distribution, spécialisé dans l’électroménager, a annoncé le groupe, dimanche 23 juin, dans un communiqué. « Le prix pour l’acquisition de 80 % des titres de Carrefour Chine est de 4,8 milliards de renminbi, soit 620 millions d’euros », et valorise au total Carrefour Chine pour 1,4 milliard d’euros. Le distributeur, en pleine restructuration dans le monde entier, garde deux sièges sur sept au conseil de surveillance de Carrefour Chine, mais l’accord ouvre la porte à la vente des 20 % restants ces quatre prochaines années. En 2018, la filiale du français avait généré un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros, en repli de presque 10 % sur un an. En tentant l’aventure chinoise dès 1995, Carrefour faisait figure de précurseur, dans un pays où la distribution était assurée par des petites échoppes ou des groupes d’Etat aux prix fixés par le pouvoir. L’entreprise bouleversait le marché avec un modèle inédit dans le pays et des prix bien plus bas que la concurrence. « Ça a été un événement incroyable. Jusque-là, les prix étaient fixés par l’Etat dans chaque ville. Les gens se battaient. Il a fallu fermer les portes », racontait Jean-Luc Chéreau, ex-PDG de Carrefour Chine, cité par Le Monde dans un long article titré « Carrefour, l’épopée chinoise », en 2008, l’âge d’or pour Carrefour. Après son premier magasin pékinois, le groupe se développe rapidement dans une Chine en pleine mutation. Vingt ans plus tard, l’enseigne compte 210 hypermarchés et 24 magasins de proximité. Mais, dans les années 2010, la concurrence des opérateurs locaux s’est renforcée, avec l’explosion du commerce en ligne portée par le géant Alibaba et ses plates-formes Taobao et Tmall. Le français, comme la plupart des acteurs étrangers, tarde à s’adapter alors que pour la première fois, la Chine innove en matière de distribution. « Carrefour a été trop lent à s’adapter au commerce en ligne, et à la compétition nouvelle des acteurs de la tech comme Alibaba entrés sur le marché de la distribution traditionnelle. L’application mobile de Carrefour était lente, la livraison peu fiable et le service très mauvais, il fallait parfois attendre plusieurs jours pour être livré », pointe Shaun Rein, fondateur du bureau de conseil China Market Research Group, à Shanghaï. Une victoire indirecte d’Alibaba L’expansion des acteurs de l’e-commerce dans le commerce physique a constitué un nouveau défi pour les distributeurs traditionnels. L’exemple le plus frappant est celui de la stratégie « en ligne et hors ligne » d’Alibaba, avec Hema Fresh, un petit supermarché haut de gamme et ultra-connecté testé en 2016, et qui rencontre un franc succès depuis. L’enseigne offre notamment la livraison en une demi-heure dans une zone de 3 kilomètres. Carrefour a tenté de s’adapter, notamment grâce à un partenariat avec Tencent, le géant des médias et des réseaux sociaux, en janvier 2018. Mais les innovations, comme le paiement par reconnaissance faciale, ne suffisent pas à redresser la barre. Alors que le protocole d’accord signé avec Tencent et Yonghui, une enseigne de petits supermarchés spécialisés dans le frais, prévoyait un investissement, les discussions traînent en longueur. Finalement, c’est Suning qui emporte le gâteau, avec une offre plus intéressante, d’après une source chez Carrefour. Suning, basé à Nankin, au nord de Shanghaï, est le numéro trois des plates-formes de ventes professionnelles (B2C, d’entreprise à client) et possède 8 881 magasins dans 700 villes du pays. Au départ sorte de « Darty chinois », l’enseigne s’est diversifiée jusqu’à offrir une offre complète incluant des produits frais sur son site d’e-commerce. L’action Suning a gagné 6,5 % lundi matin à la Bourse de Shenzhen, grâce à un prix d’achat plus bas qu’attendu, d’après Bloomberg. L’acquisition est aussi une victoire indirecte d’Alibaba sur son grand rival, Tencent, car le géant de l’e-commerce possède 20 % des parts de Suning depuis 2015. Mais aussi 36,16 % des parts de Sun Art Retail, le groupe qui opère les marques Auchan et RT-Mart en Chine, dont Auchan détenait encore 36,18 % en 2017. Pour ne rien manquer de l’actualité économique Cet article est paru dans notre newsletter « La lettre éco ». Si vous êtes abonné au Monde, vous pouvez vous inscrire à cette lettre quotidienne en suivant ce lien. Chaque jour à 12 h 30, vous y retrouverez les informations du Monde et son regard sur l’actualité économique, à travers notamment la chronique « Pertes & profits ».
Le distributeur français cède 80 % de ses parts de sa filiale chinoise au « Darty chinois » Suning pour 620 millions d’euros.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/23/carrefour-cede-80-de-ses-activites-en-chine_5480333_3234.html
mlsum-fr-848
Paris-Gare de Lyon, le février 2018. La SNCF cherche à mettre fin une aventure de sept ans dans les « nouvelles offres de mobilité » Le groupe ferroviaire mise désormais tout sur le rail. LUDOVIC MARIN / AFP Pour Klaxit, c’est une manière d’accélérer, pour la SNCF c’est l’un des derniers actes de son recentrage sur les rails. Mercredi 10 juillet, Klaxit, l’un des principaux acteurs français du covoiturage courte distance, a annoncé le rachat, pour une somme non communiquée, d’IDVroom, la filiale de la compagnie ferroviaire. Deux jours plus tôt, Keolis, sa branche de transport public, cédait ses 70 % dans LeCab à Snapcar, une autre plate-forme de VTC (voiture de transport avec chauffeur). Enfin, le 1er juillet, la SNCF bouclait la vente de Ouibus (ex-IDBus) à Blablacar en échange d’une prise de participation dans le spécialiste de covoiturage longue distance. Tant chez Blablacar, Snapcar ou Klaxit, on se réjouit. La sortie de la SNCF de ces marchés réduit le nombre de concurrents. Le premier a officiellement déployé son offre de cars en juillet, tandis que Snapcar renforce, avec LeCab, les services destinés aux entreprises. Pour Klaxit, « c’est un pas important pour notre développement, explique Julien Honnart, l’un des cofondateurs. Nous allons quintupler notre base d’inscrits. Depuis deux ans, IDVroom avait fortement investi pour recruter de nouveaux covoitureurs. Avec 900 000 personnes sur leur plate-forme, c’est une pépite que nous entendons exploiter, car notre savoir-faire est justement de convertir les inscrits en covoitureurs actifs. » Dans un marché encore très jeune, où personne ne gagne d’argent, Klaxit espère prendre une roue d’avance sur ses concurrents Karos et Blablalines, l’offre de covoiturage courte distance de Blablacar. « Ce qui nous intéressait chez IDVroom, c’est son modèle, fondé sur des contrats avec des entreprises, reprend M. Honnart. Nous comptons désormais 265 entreprises partenaires, ce qui nous permet de nous développer rapidement dans de nombreuses zones. Demain, notre croissance sera soutenue par la multiplication des contrats avec les collectivités locales dans le contexte de la loi sur les mobilités. » Une statégie ruineuse Pour la SNCF, ces trois premières cessions pourraient être suivies d’autres. Le groupe chercherait encore à vendre tout ou partie de ses participations dans Ouicar, un loueur de véhicules entre particuliers dans lequel il avait investi 28 millions d’euros, voire dans Allocab, une autre société VTC… De quoi mettre un terme définitif à une aventure de sept ans dans les « nouvelles offres de mobilité » à l’initiative de Guillaume Pepy, son emblématique patron. Ne confiait-il pas en 2015 au Financial Times que la SNCF « entendait tout faire, sauf l’avion » en offrant aux clients un parcours porte-à-porte ?
Après la cession de Ouibus à Blablacar et du service de VTC Le Cab à Snapcar, le groupe ferroviaire public vend sa société IDVroom au spécialiste du covoiturage Klaxit.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/11/a-la-sncf-c-est-desormais-tout-pour-le-rail_5488089_3234.html
mlsum-fr-849
Lors de la réunion du G20, à Osaka (Japon), vendredi 28 juin. BRENDAN SMIALOWSKI / AFP Le G20 se veut l’enceinte garante du multilatéralisme. En surfant sur ses faiblesses, profitant de l’hostilité aux valeurs libérales du camp des dirigeants populistes, comme le président russe Vladimir Poutine ou le Brésilien Jair Bolsonaro, Donald Trump l’a quelque peu subverti. Le président américain a imposé sa feuille de route en jouant d’alliances de circonstances sur des questions essentielles comme le climat et le commerce, pour imposer ses vues au profit des Etats-Unis. Si bien que le communiqué final, samedi 29 juin, du sommet du G20 d’Osaka au Japon traduit plus une stagnation sur les acquis – dont l’objectif était déjà de limiter les dégâts face à Trump – qu’une avancée par rapport aux sommets passés, de Buenos Aires en 2018 et de Hambourg en 2017. Le texte contient un appel à réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et à maintenir les marchés ouverts. Sur le climat, la même configuration qu’à Buenos Aires a été adoptée : les 19 pays signataires de l’accord de Paris de 2015 ont reconfirmé qu’il était irréversible. Sans les Etats-Unis. Discussion « directe » avec Bolsonaro Les négociations ont été, de l’avis des participants, très dures, en raison de l’intransigeance américaine. Les Etats-Unis ne voulaient plus de ce qui avait été, selon un participant des négociations, « sécurisé lors des deux G20 précédents, c’est-à-dire le format 19 + 1 », soit les 19 signataires de l’accord de Paris d’un côté, les Etats-Unis de l’autre. Comme à Buenos Aires, la partie de la déclaration finale consacrée au climat précise que les signataires de l’accord de Paris renouvellent leur engagement à le mettre en œuvre. La sortie des Etats-Unis de l’accord, prise en 2017 par Donald Trump, est rappelée. A Osaka, les Américains ont tenté de convaincre d’autres pays de les suivre. Le Brésil, la Turquie, ou encore l’Arabie saoudite auraient été tentés. Mais en face, l’Union européenne, le Canada et, dans une moindre mesure, la Chine, ont bataillé pour éviter une reculade. Tout au long des discussions dans la nuit de vendredi à samedi, interrompues vers 5 heures du matin samedi, le front porté par Emmanuel Macron et Angela Merkel a « tenu face à cette ligne » américaine visant à revenir sur les acquis passés, selon l’Elysée. La négociation « s’est arrêtée sur ce blocage politique » avant de reprendre et de se débloquer dans la matinée du samedi. Article réservé à nos abonnés Lire aussi G20 d’Osaka : Washington et Pékin relancent leurs négociations commerciales Toujours dans l’optique de maintenir leur unité face aux Américains, la France, la Chine et l’ONU, ont, lors d’une rencontre trilatérale dans la matinée du 29 juin, « réaffirmé leur engagement fort pour renforcer la coopération internationale sur le changement climatique et garantir une application totale et efficace de l’accord de Paris ».
Les Etats-Unis ont tenté jusqu’au dernier moment d’infléchir les positions des autres Etats à propos des accords de Paris sur le climat. Le sommet a été dominé par les rencontres du président américain avec des dirigeants illibéraux comme Poutine, Bolsonaro et Erdogan.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/29/a-osaka-le-g20-limite-les-degats-face-a-donald-trump_5483148_3210.html
mlsum-fr-850
Face à l’Australie, les Bleus de Rudy Gobert et Evan Fournier devront sortir le grand jeu en défense. NICOLAS ASFOURI / AFP C’est un mantra qu’ils répètent inlassablement. « Importance de la défense ». A l’heure d’affronter l’Australie, lundi 9 septembre à Nankin (14 heures, heure française), dans la « finale » de la phase de groupe de la Coupe du monde de basket, l’équipe de France ne manquera pas d’entonner à nouveau son refrain mettant l’accent sur l’aspect défensif. Lors du match précédent, face à la Lituanie, s’ils ont été portés par les coups d’estoc et de taille des mousquetaires Evan Fournier et Nando De Colo en attaque, les Bleus ont remporté la rencontre grâce à leur abattage de l’autre côté du parquet. « On s’en sort sur des petits détails, et sur notre défense », n’a pas manqué d’insister Rudy Gobert au sortir du match, qualification pour les quarts de finale en poche. Lire aussi Coupe du monde de basket : la France se qualifie pour les quarts de finale En équipe de France, la défense est une marque de fabrique. « Hormis en 2017 », tance Vincent Collet. En marge de la préparation des Bleus au Mondial, le sélectionneur français s’est confié au Monde. Après l’Euro 2017, et une piteuse élimination par l’Allemagne dès les huitièmes de finale, le bilan fut aisé à dresser : ses Bleus avaient péché en défense. « Quand on ne défend pas tous ensemble, qu’on laisse autant d’espace à l’adversaire, on s’interdit quasiment toute performance au plus haut niveau mondial. C’est valable dans tous les sports collectifs : aujourd’hui, une équipe qui n’empêche pas ses adversaires d’être bons n’a aucune chance d’y arriver. » « Mettre beaucoup d’intensité d’entrée » Depuis deux ans, le coach français s’est attaché à renouer avec l’ADN de son équipe. Et a embarqué son groupe. « C’est eux qui ont les clés ! assure l’ancien capitaine des Bleus, Jim Bilba. On a des athlètes que toutes les nations nous envient, donc si l’équipe se motive pour s’arc-bouter en défense et être agressive sur les lignes de passes, il n’y a pas beaucoup de pays capables de tenir ce niveau d’intensité pendant quarante minutes. » L’entame française de la Coupe du monde semble donner raison au médaillé d’argent des Jeux de Sidney (2000). « Selon moi, la France est l’équipe la plus talentueuse [de la Coupe du monde] en matière de défense », a salué Henrik Rödl, le sélectionneur allemand après avoir vu les Bleus mettre son équipe sous l’éteignoir dès l’entame du match, et la priver du moindre point pendant les sept premières minutes (et vingt-deux secondes). Cet éloge est à relativiser au vu du faible niveau affiché par l’Allemagne, éliminée dès la première phase de groupe. Mais la défense est « la principale satisfaction du premier tour », selon le capitaine Nicolas Batum. Et débuter pied au plancher est la stratégie des Français. « On accorde beaucoup d’importance au fait de mettre beaucoup d’intensité d’entrée, a confirmé Rudy Gobert dans L’Equipe. On essaie de faire en sorte que l’équipe adverse soit vite fragilisée sur le plan psychologique, qu’elle sente que rien ne va être facile pendant toute la soirée… » Pas question pour les Bleus de jauger l’adversaire le temps d’un round d’observation. Ils portent les premiers coups, et visent le KO d’entrée. « En plus, le fait de mettre une grosse pression en défense permet de nous donner rapidement des paniers faciles de l’autre côté du terrain », poursuit la tour de contrôle française. Une tour de contrôle nommée Gobert Car chez les Français, la meilleure attaque, c’est la défense. « C’est ce qu’on essaie de mettre en place, a insisté Nando De Colo après la victoire contre la Lituanie. Tout notre système de jeu commence par une défense agressive, pour trouver du rythme en attaque. Et une fois qu’on a le rythme, beaucoup de nos joueurs sont capables de faire de grandes choses sur le terrain. » Il est une différence de taille par rapport à l’Euro précédent. En 2017, les Bleus étaient privés de leur pivot Rudy Gobert. Le retour du double lauréat du trophée de meilleur défenseur NBA dans le groupe se remarque. « T’as un gars qui fait 2,20 m [2,16 m, en réalité] dans la raquette, qui aime défendre, qui contre et qui prend des rebonds, s’emballe Evan Fournier. Forcément ça change une équipe ! » « C’est la muraille de France », s’est enthousiasmé le truculent George Eddy au micro de Canal+ Sport lors d’une rencontre du Mondial. Au contre, au rebond, ou dans l’intimidation, Gobert fait un chantier dans la raquette, et gêne considérablement ses adversaires. Si sa présence est un phare rassurant pour ses partenaires, qui savent qu’il veille au grain, pour les adversaires, il relève plus de l’écueil. « Quand il est dans la raquette, ça les gêne clairement, prolonge Fournier dans Basket Europe. Plein de fois ils ont des tirs, et le fait juste de voir Rudy, ça les perturbe et ils font une passe ou ratent leurs tirs. » L’Australie, un test XXL La préparation des Bleus à peine commencée, l’arrière du Magic soulignait l’importance pour son ami « qu’il puisse enlever la balle de l’arceau » dans le basket international. Car en NBA, les joueurs n’ont pas le droit de toucher un ballon quand il est au-dessus du cercle. Des propos prémonitoires, car dans la haletante fin de rencontre face à la Lituanie, le pivot du Jazz s’est envolé et a déblayé un lancer franc adverse crucial. Et s’en est bien tiré, son geste, imparfait car touchant le cercle, aurait dû être sanctionné, a admis la FIBA dans un communiqué. « Mon but, c’est d’avoir le plus d’impact défensivement possible, assure Rudy Gobert. Et de rendre mes coéquipiers et l’équipe meilleurs, tout en rendant les choses les plus difficiles possible pour l’équipe adverse. » Exhortant avant le Mondial son pivot, « sans nul doute l’un des meilleurs défenseurs du monde », à entraîner l’équipe dans son sillage, Vincent Collet le voit désormais comme le « gardien du temple » de la défense française. Assurés de disputer les quarts de finale du Mondial, les Français de Gobert s’attaquent lundi à un adversaire de taille. Invaincus, comme les Bleus, les Australiens disposent d’une cohorte de snipers capables de s’enflammer à tout moment - de Patty Mills à Joe Ingles. « Sur le papier, c’est la meilleure équipe du monde après les Etats-Unis », avertissait Collet avant le Mondial. Depuis, les Boomers ont fait chuter, en préparation, les favoris Américains. Ce sera un test XXL pour la défense française, qui connaît l’enjeu : le vainqueur du groupe (et donc du match) évitera un quart de finale périlleux contre les Etats-Unis et basculera dans une partie de tableau plus favorable. Les Bleus sont prévenus, parole à la défense. France - Australie, lundi à 14 heures (heure française) sur Canal+ Sport et Le Monde. fr
L’équipe de France, qui dispute, lundi après-midi, un match crucial face à l’Australie, devra continuer à briller en défense, l’une de ses forces depuis le début du Mondial.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/09/09/coupe-du-monde-de-basket-2019-la-defense-l-obsession-francaise_5508074_3242.html
mlsum-fr-851
Le président candidat Jacques Chirac prend un bain de foule, le 28 avril 2002, à Nontron, en Dordogne. Patrick Kovarik/AFP Tribune. Il était là, accroupi depuis un bon moment, devant une jeune trisomique qu’il vouvoyait. Nulle hâte, un regard intense de tendresse, une main chaleureuse qui effleure la joue. Pas de tricherie. On ne joue pas avec cela. C’était pendant les journées de la dignité, organisées par l’Association de parents d’enfants inadaptés. Malgré les trépidations de sa vie, il était resté longtemps, comme s’il se régénérait au contact de la plus vraie, de la plus humble et de la plus bouleversante humanité. Il semblait retenir ce moment comme un instant de grâce, pour replonger le plus tard possible parmi les masques de la comédie humaine. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Serge et Arno Klarsfeld : « Jacques Chirac a eu l’audace de regarder en face les deux France des années 1940 » Et c’est ainsi que je le revois, dans ma fidélité et mon regret. Je venais alors de découvrir la vérité d’un homme derrière le grand frère aventureux, encore un peu mécanique, qui nous avait embarqués dans l’aventure après la mort tragique de Georges Pompidou, qui aurait pu signer la fin de l’expression politique du gaullisme et qu’il aura renouvelée pendant plus de trente ans. Nous l’aimions déjà pour ses défauts autant que pour ses qualités, et nous lui pardonnions avec tendresse ses embardées, car il nous insufflait cette énergie sans laquelle on ne fait rien de grand. Il avait quelque chose de rassurant, car on savait qu’il était là, dans les bons comme dans les mauvais moments. Pour tous. Et pour chacun. C’est cette profonde humanité, cet amour de la vie et des gens, que les Français et les peuples du monde ont bien senti, car l’intuition des âmes fracasse le mépris des élites dont il aura été tellement abreuvé. Dans les bains de foule de la province française qu’il aimait tant, dans les conversations improvisées dans un bistrot, devant le Parlement libanais comme devant les étudiants de l’université du Caire, dans les périples épiques des Salons de l’agriculture, dans l’immense fantasia des Touareg aux lisières de Tombouctou, devant l’église Sainte-Anne à Jérusalem, dans le chaos et la touffeur de Niamey, Bamako, Dakar ou Abidjan, comme dans le silence du pays dogon, au Vél’d’Hiv comme à Yad Vashem, dans les outre-mer qu’il aimait tant, j’ai vu le même regard porté sur lui par ces femmes et ces hommes qui sentaient sa vérité derrière ses cavalcades et ses recueillements. L’amour des gens, le travail, toujours, l’humilité enfin A tous ceux qui l’ont connu et servi, Jacques Chirac aura donné un formidable viatique. L’amour des gens, qui ne s’apprend pas, et sans lequel aucun engagement durable n’est possible. Le travail, toujours car, derrière l’apparente désinvolture, il avait un souci forcené du détail, de l’exactitude et du service impeccable de la France. L’humilité enfin, face à la complexité de l’âme humaine, de notre monde et de ses problèmes. Et peut-être surtout vis-à-vis de lui-même. Il aurait pu dire comme Malraux : « Je ne m’intéresse pas. » On l’a rarement entendu dire « je ». Il n’était pas de ces Narcisse qui ont perdu le pays en se contemplant dans leur miroir, ni de ces cyniques qui n’ont eu de cesse de se sculpter leur statue.
L’ancien président de la République fut un homme d’une profonde humanité, témoigne, dans une tribune au « Monde », son ancien ministre de l’agriculture puis de l’économie.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/27/herve-gaymard-nous-l-aimions-pour-ses-defauts-autant-que-pour-ses-qualites_6013271_3232.html
mlsum-fr-852
tout-va. D’Alcatraz à Standing Rock, le plus court chemin ne passe pas par Klamath, la capitale des Yurok. Mais le plus court chemin n’est pas indien. Un détour, donc, vers le nord-ouest de la Californie, au pays de la forêt primaire, des redwoods géants qui obscurcissent le ciel, et des rubans d’asphalte qui serpentent jusqu’à l’océan. Immense, dernière ligne droite avant le Japon. La tribu yurok, 6 300 membres, est la plus nombreuse de Californie. De son passé glorieux, elle n’a gardé qu’un manchon de terre de 1,6 km de large de chaque côté de la rivière Klamath. Sur la plage, les jeunes crapahutent avec leurs armes traditionnelles, des manches à balai terminés par un crochet. Avec ça, ils attrapent les anguilles de mer, les font tourner en l’air, les étourdissent à force de tourbillons et il n’y a plus qu’à les griller. Des pêcheurs yurok au bord de la rivière Klamath. Chaque coin de pêche appartient à une famille et se transmet, de génération en génération. AMIRAN WHITE POUR « LE MONDE » Les Yurok font partie des peuples du saumon, les tribus du Pacifique qui vivent en symbiose avec les rivières et l’océan. Ce poisson est leur dieu autant que leur dîner, et il en existe toute une variété. Le saumon de printemps n’est pas le plus recherché mais on lui pardonne, il vient en éclaireur. Le chinook arrive, royal, à la fin de la saison. On l’attrape à l’aide de filets maillants (gillnets). Une méthode cruelle aux yeux de ceux qui jugent discriminatoire d’accorder des droits particuliers aux Indiens. Mais la Cour suprême a statué : le gillnet, c’est traditionnel. Réservé aux « natives ». L’agonie des poissons Cet été, croisons les doigts, le saumon devrait refaire son apparition. Depuis trois ans, c’est la disette. Le niveau de la rivière est trop bas, l’eau emplie d’une toxine qui empoisonne le poisson. En cause, la sécheresse, mais aussi les barrages et les agriculteurs. En amont, l’eau est redistribuée en priorité aux éleveurs et aux fermiers. A l’embouchure de la Klamath, les Indiens en sont réduits à prier. En 2002, les Yurok ont assisté avec désespoir à l’agonie des poissons, étouffés par la raréfaction de l’oxygène. Le « fish kill » le plus important du pays : 34 000 saumons, au bas mot, ventre en l’air sur la rivière. « Comme si quelqu’un avait jeté une bombe, raconte le juge tribal Bill Bowers. Vous avez survécu mais pas le poisson. » Amy Cordalis, la fille du juge, 22 ans à l’époque, s’est juré de ne plus jamais voir ça et elle a commencé des études de droit. Quinze ans plus tard, devenue procureure générale de la tribu, elle a porté plainte contre l’Etat et contre tous ceux qui menacent la survie du poisson.
Indiens d’Amérique (4/6). En Californie, chez les pêcheurs yurok, la juge de la cour tribale Abby Abinanti a mis en place un système inspiré des valeurs ancestrales de la tribu, bien loin du modèle d’incarcération à tout-va.
https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/08/08/aux-etats-unis-la-justice-du-peuple-yurok-ne-punit-pas-elle-repare_5497536_4415198.html
mlsum-fr-853
C’était dans « l’ancien » Monde, rue des Italiens, à Paris. Des siècles avant l’Internet, les smartphones et les réseaux sociaux. Au temps où les machines à écrire crépitaient, où les téléscripteurs crachaient leur copie, où l’on découpait et collait à la hâte les dépêches avant le « bouclage » du journal. Au quatrième étage de l’immeuble, celui du service étranger, régnaient quelques gentilshommes du journalisme, aussi compétents que bienveillants envers les jeunes confrères qui avaient eu le privilège de rejoindre leur équipe. Bernard Féron était l’un d’eux. Il est mort le 25 octobre, à Ouistreham (Calvados). Il aurait eu 96 ans le mois prochain. Né le 1er décembre 1923 à Flers (Orne), Bernard Féron attrape très jeune le virus du journalisme lorsqu’on le charge de rédiger la rubrique sportive du journal de son lycée. Après avoir débuté dans une publication pour jeunes, Cordées, il intègre en 1947 la rédaction de Témoignage chrétien, hebdomadaire tout juste issu de la Résistance, où il travaillera neuf ans jusqu’à son entrée au Monde d’Hubert Beuve-Méry en 1956. Ancien de la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), il est « catho de gauche » et le restera toute sa vie. Féron relate et tente de décrypter la succession des événements qui secouent et transforment le monde communiste Au Monde, Bernard Féron se spécialise dans la « couverture » de l’Union soviétique et des « démocraties populaires » tombées sous l’emprise de Moscou. Ce sera son domaine de prédilection pendant quarante ans. Au fil de ses reportages et de ses analyses, il relate et tente de décrypter la succession des événements qui secouent et transforment le monde communiste au cours de la guerre froide depuis le discours de Nikita Khrouchtchev au 20e congrès jusqu’à l’éclatement de la Yougoslavie, en passant par l’insurrection de Budapest, l’entrée des chars russes en Tchécoslovaquie, la révolte du syndicat polonais Solidarnosc ou la chute du mur de Berlin. Souci de précision et de pédagogie Parallèlement à son travail quotidien, Bernard Féron fait régulièrement le point de ses connaissances en publiant des livres, une douzaine au total. Dès 1958, il se demande Où va l’URSS ?, titre d’un ouvrage où s’imposent ses qualités rédactionnelles : sérieux des sources, respect des faits, finesse de l’analyse, clarté du style. Il y a chez lui un souci de précision et de pédagogie. En marge du journal, il participe, en compagnie de sa collègue du Monde Amber Bousoglou, à l’aventure du Courrier des pays de l’Est, une revue lancée en 1964 pour aider les exportateurs français. Il en est le rédacteur en chef.
Rédacteur au service étranger, spécialiste de l’Union soviétique et des pays de l’Est auxquels il a consacré plusieurs ouvrages, Bernard Féron était entré au quotidien du soir en 1956. Il est mort le 25 octobre, à l’âge de 95 ans.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/11/05/bernard-feron-ancien-journaliste-au-monde-est-mort_6018110_3382.html
mlsum-fr-854
De gauche à droite : Pauline Clément (Lucienne Homénidès de Histangua), Jérémy Lopez (Carlos Homénidès de Histangua) et Sébastien Pouderoux (Romain Tournel) dans « La Puce à l’oreille ». PASCAL GELY Une Dame, une Puce et un Dindon : la folie Georges Feydeau (1862-1921) règne sur la rentrée parisienne. Deux grandes maisons de la capitale, le Théâtre de la Porte Saint-Martin et la Comédie-Française, ouvrent leur saison avec deux des plus grandes pièces du maître du vaudeville et de l’absurde. Sur les boulevards, Zabou Breitman s’attaque à La Dame de chez Maxim. Dans la Maison de Molière, Lilo Baur signe une sémillante Puce à l’oreille. Parallèlement, sort en salle l’adaptation cinématographique du Dindon par Jalil Lespert, qui ne restera pas dans les annales, malgré la présence de la star de la Comédie-Française, Guillaume Gallienne. Lire la critique : Un « Dindon » trop gras à force de surenchère De quoi cette feydeaumania est-elle le signe ? Que le besoin de rire se fasse sentir, en nos temps moroses comme dans tous les temps, c’est certain. Que les théâtres aient besoin de remplir leurs salles avec un auteur qui fait (quasi) infailliblement recette, c’est tout aussi sûr. Mais, plus profondément, le dandy de la Belle Epoque, qui, depuis trente ans, a acquis ses lettres de noblesse dans le théâtre public, laisse voir, derrière la folie comique, sa noirceur, sa poésie et sa radicalité, notamment dans sa manière d’envisager le couple et la famille bourgeois comme des constructions dénuées de sens. L’amusant ici est aussi que cette Dame et cette Puce sont toutes deux mises en scène par des femmes, ce qui a rarement été le cas, et promettait de changer la perspective. Promesse tenue pour l’une, et non tenue pour l’autre. Car c’est une Dame en petite forme que signe Zabou Breitman à la Porte Saint-Martin. La metteuse en scène, qui a pourtant un goût certain pour l’absurde, le grinçant, la folie, semble s’être pris les pieds dans les tapisseries de son décor surchargé et vieillot. La représentation hésite en permanence entre le désir d’aller vers une forme de radicalité et le besoin d’offrir un spectacle consensuel, et du coup ne trouve ni son identité ni son rythme. Mécanique grippée Bref, c’est une Dame ébouriffée (à l’image des coiffures qui affublent les personnages), mais guère ébouriffante, malgré le plaisir que l’on éprouve à retrouver Micha Lescot en docteur Petypon, le héros de la pièce. Il lui arrive un drôle de truc, à Petypon, lui qui n’est pourtant pas un noceur. Après une nuit d’ivresse, il retrouve dans le lit conjugal non pas sa femme mais la Môme Crevette, une danseuse du Moulin-Rouge. Là-dessus débarque son oncle, le martial général Petypon, tout juste de retour d’Afrique. Le docteur Petypon n’a plus alors qu’une solution : faire passer la Môme Crevette pour son épouse.
Les metteuses en scène Zabou Breitman et Lilo Baur s’emparent de deux pièces du maître du vaudeville. Entre comique, noirceur et radicalité.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/09/27/theatre-une-dame-et-une-puce-dans-la-folie-feydeau_6013212_3246.html
mlsum-fr-855
Hommage rendu aux victimes de l’attentat de la Préfecture de police de Paris, le 8 octobre. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE » Cinq jours après l’attentat ayant coûté la vie à quatre fonctionnaires de la Préfecture de police de Paris (PP), Emmanuel Macron a rendu hommage, mardi 8 octobre, aux victimes tuées par leur collègue radicalisé, un agent administratif de la PP habilité secret-défense. Le chef de l’Etat, accompagné du premier ministre, Edouard Philippe, et des ministres de la justice, Nicole Belloubet, et des armées, Florence Parly, a prononcé un discours dans la cour de la préfecture au cours duquel il a promis un « combat sans relâche » « face au terrorisme islamiste », appelant « la nation toute entière » à « se mobiliser » face à « l’hydre islamiste » : « Une société de vigilance. Voilà ce qu’il nous revient de bâtir. Savoir repérer au travail, à l’école, les relâchements, les déviations. Cela commence par vous, fonctionnaires, serviteurs de l’Etat. Faisons bloc, tous ici réunis face au terrorisme. Nous mènerons toujours le combat et à la fin nous l’emporterons, car nous avons cette force d’âme. Nous le faisons pour nos morts, pour nos enfants, nous le faisons pour la nation. » « Trop souvent nous avons parlé, fait des lois puis sommes revenus au quotidien, comme si de rien n’était », a-t-il regretté dans la cour de la Préfecture de police, après s’être incliné devant les cercueils des quatre victimes. « Ce n’est en aucun cas un combat contre une religion, a-t-il continué. Mais contre son dévoiement, qui conduit au terrorisme. » Avant ce discours du chef de l’Etat, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a remis la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre victimes, Damien Ernest, Anthony Lancelot, Brice Le Mescam, Aurélia Trifiro. « Déterminer ce qui n’a pas fonctionné » Avant cet hommage solennel, Christophe Castaner été auditionné à 9 heures à huis clos avec son secrétaire d’Etat Laurent Nunez par la délégation parlementaire au renseignement. Ils ont répondu « avec un souci de précision et la volonté de nous donner les informations nécessaires », a déclaré à la presse à l’issue de l’audition Christian Cambon, président de la délégation. Christophe Castaner a remis lors de cette cérémonie la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre victimes. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE » Le ministre de l’intérieur a ensuite répondu mardi en début d’après-midi aux députés lors des questions au gouvernement, avant une audition par la commission des lois de l’Assemblée nationale, à 17 h 30. La commission des lois du Sénat, elle, l’interrogera jeudi. « Notre mission de contrôle de l’action du gouvernement vise à déterminer ce qui n’a pas fonctionné, quels sont les dysfonctionnements qui ont malheureusement permis une telle tragédie », a expliqué lundi sur BFM-TV le sénateur Christian Cambon, président de la délégation parlementaire au renseignement. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Après l’attaque au couteau, la Préfecture de police de Paris meurtrie de l’intérieur Depuis l’attaque, de nombreuses voix dénoncent l’incurie des autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars alors qu’il avait montré des signes de radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé. Christophe Castaner, lors de la cérémonie, mardi 8 octobre. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE » L’opposition, à droite et l’extrême droite, crie au « scandale d’Etat » et exige le départ du locataire de la Place Beauvau. Une démission qu’a exclue Christophe Castaner tout en reconnaissant un « dysfonctionnement d’Etat ». La commission d’enquête, réclamée par les Républicains, sera mise en place « dès la semaine prochaine », a annoncé mardi le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. « Je vais répondre à Christian Jacob qui portera sa demande au nom de son groupe évidemment favorablement puisque chacun a un droit de tirage » pour la création d’une commission d’enquête une fois par session, a annoncé M. Ferrand sur CNews. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Attaque à la Préfecture de police : Castaner de nouveau fragilisé, l’exécutif sous pression Failles dans le système d’alerte Selon un rapport interne de la DRPP, Mickaël Harpon, qui était habilité secret-défense, aurait déclaré à deux collègues au sujet de l’attentat en janvier 2015 contre Charlie Hebdo : « C’est bien fait. » Mais ces derniers n’ont pas transmis de signalement écrit à leur hiérarchie. « Il n’y a pas eu d’alerte au bon niveau, au bon moment », a accusé le ministre, ajoutant que « les signaux d’alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur », alors que l’assaillant était converti à l’islam depuis une dizaine d’années et fréquentait des membres de la mouvance « islamiste salafiste ». Deux enquêtes administratives confiées à l’Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le premier ministre, Edouard Philippe, pour comprendre ces failles dans le suivi de M. Harpon. Sans attendre les conclusions, espérées pour la fin d’octobre, Christopher Castaner a tenté d’éteindre la polémique en demandant que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais « l’objet d’un signalement automatique », sans plus de précisions. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Préfecture de police : après la tuerie, le service de renseignement sur la sellette Recherche de complices Sur le front de l’enquête menée par les services antiterroristes, l’épouse de Mickaël Harpon a été relâchée dimanche soir à l’issue de trois jours de garde à vue, sans être poursuivie à ce stade. Les enquêteurs cherchaient d’éventuels éléments incriminant cette mère de deux enfants qui s’était inquiétée « du comportement inhabituel et agité » de son époux la veille de l’attaque et avait échangé avec lui 33 SMS le matin des faits. Outre la recherche d’éventuels complices dans les milieux radicaux, les enquêteurs tentent d’éclaircir la nature des informations auxquelles l’assaillant a pu avoir accès à la préfecture, où il travaillait depuis 2003 comme informaticien. Le secrétaire d’Etat à l’intérieur, Laurent Nunez, a écarté « à ce stade » l’hypothèse selon laquelle il aurait fait partie d’une cellule djihadiste. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Attaque au couteau : le spectre d’un radicalisé de l’intérieur ébranle la Préfecture de police
Le président de la République a prononcé un discours mardi dans la cour de la Préfecture de police, cinq jours après qu’un agent administratif habilité secret-défense a tué quatre personnes.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/10/08/attentat-a-la-prefecture-de-police-de-paris-emmanuel-macron-rendra-hommage-aux-victimes-mardi_6014631_3224.html
mlsum-fr-856
Milles Teller dans la série « Too Old to Die Young ». SCOTT GARFIELD / AMAZON STUDIOS Amazon Video, à la demande, série Depuis sa sortie, le 14 juin, sur Amazon Video Prime, Too Old to Die Young (« Trop vieux pour mourir jeune ») a la réputation d’être interminable. A tort : à un ou deux épisodes près, la série en dix « volumes » du cinéaste Nicolas Winding Refn n’est pas plus longue que d’autres. Ce qui pourra peut-être en gêner certains, c’est son tempo adagissimo, sa vacance et son errance dépressive, son absence (apparente) de rebonds et son mutisme. Le personnage principal, un jeune policier, buteur autant que buté (joué par Miles Teller, irradiant de froideur), parle à peine plus que Ryan Gosling dans le rôle principal de Drive (2011), dont il constitue le double et l’écho. Lire la critique de « Drive » : Le plaisir à toute berzingue Pour goûter pleinement cette lenteur à la fois désincarnée et d’une grande plénitude, mieux vaut être adepte de l’art du microdéveloppement sur de très larges échelles et des grandes arches (en musique, en littérature, au théâtre, au cinéma). C’est ainsi qu’on appréciera au mieux cette élégie crépusculaire et étale, parfois filmée dans une pénombre presque totale. Le policier, pris dans l’infernale spirale d’un règlement de comptes, compose un personnage christique qui va aller au bout d’un chemin semé sinon de croix, du moins de crimes – dont les siens, qu’il commet au nom d’une morale visant à venger des victimes de pédopornographie, de viols et autres meurtres à caractère sexuel. Lire la critique d’« Only God Forgives » : Un exercice de style violemment virtuose Violence sanguinolente extrême Car il faudra également au spectateur supporter une violence sanguinolente extrême – à laquelle les familiers du cinéma du Danois sont habitués, notamment dans ses trois derniers longs-métrages, Drive (2011), Only God Forgives (2013) et The Neon Demon (2016). L’hémoglobine gicle, les os craquent, les membres se tranchent. Lire la critique de « The Neon Demon » : Nicolas Winding Refn, iconophage Too Old to Die Young pousse plus loin encore l’érotisme fétichisé propre à Winding Refn et porte un regard homoérotique très appuyé sur le personnage incarné par Augusto Aguilera. Alors que Ryan Gosling ne se dévêt pas même pour son combat dans Only God Forgives, la caméra de Too Old to Die Young parcourt d’un lent travelling latéral – l’une des marques de fabrique du cinéaste – l’anatomie avantageuse de l’adonis latino dénudé. « Too Old to Die Young » pousse plus loin encore l’érotisme fétichisé propre à Winding Refn et porte un regard homoérotique très appuyé sur le personnage incarné par Augusto Aguilera On retrouvera dans Too Old to Die Young d’autres éléments-clés de l’univers stylistique du Danois : images et plans composés avec un soin maniaque, couleurs de néons saturées, couchers de soleil, découpes lumineuses et ombres portées, sabres et lames mutilantes, miroirs, fenêtres, corridors en perspective, inceste, nécrophilie. Sans oublier la musique électronique angoissée de Cliff Martinez. Parfois, les personnages alanguis de la luxueuse villa mexicaine évoquent ceux d’India Song (1975), de Marguerite Duras ; l’errance du policier rappelle celle de Cosmo Vitelli dans Meurtre d’un bookmaker chinois (1976), de John Cassavetes. Too Old to Die Young propose aussi un détournement sophistiqué du genre telenovela et adresse quelques clins d’œil à Twin Peaks (1990-1991, 2017), de David Lynch – dont celui d’une certaine tarte à la cerise… On notera aussi beaucoup d’autocitations (la course-poursuite en automobile, entre autres) au long cours de cette série exigeante, énigmatique et d’une beauté plastique presque hautaine. A quelques outrances près (les scènes pseudo-incestueuses), Too Old to Die Young nous aura bouleversé et fasciné. Too Old to Die Young, série créée et réalisée par Nicolas Winding Refn. Avec Miles Teller, Augusto Aguilera, Jena Malone, Cristina Rodlo, John Hawkes, Nell Tiger Free, William Baldwin (EU, 2019, 10 × 31-97 min). www.primevideo.com
La série du cinéaste danois Nicolas Winding Refn, dont la très lente mais intense action se tient entre Los Angeles et le Mexique, est un chef-d’œuvre sophistiqué.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/06/25/too-old-to-die-young-sublime-elegie-crepusculaire_5481265_3246.html
mlsum-fr-857
La France va de nouveau être frappée par la chaleur. Météo-France a annoncé, mercredi 17 juillet, un épisode caniculaire dans les jours qui viennent. Le mercure commencera à grimper dès ce week-end et la canicule devrait toucher le pays lundi 22 juillet. 🌡️Il va faire à nouveau très chaud sur la France la semaine prochaine. Dès dimanche, l'air le plus chaud, en proven… https://t.co/TnufKYOsx1 — meteofrance (@Météo-France) « En début de semaine prochaine, les températures atteindront entre 30 et 35 °C sur la moitié nord et entre 35 et 39 °C, localement 40 °C du Sud-Ouest au Centre-Est et du Languedoc à la Provence. La durée de cet épisode et son étendue géographique restent à surveiller à cette échéance », écrit l’organisme sur son site internet. Seuls les Pyrénées-Atlantiques, la Manche et la Bretagne sont épargnées par cette prévision. Pour le moment, les indications de Météo-France n’ont une fiabilité que de 3 sur 5 mais cet air chaud provenant d’Espagne inquiète. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Canicule : « En ville, planter des arbres est la solution la plus intéressante pour éviter la montée des températures » Fin juin, une vague de chaleur, en provenance du Sahara cette fois-ci, avait déjà touché la France. Cet épisode caniculaire avait surpris par son intensité et sa précocité pour un mois de juin. Des records de température, habituellement réservés aux mois d’août et de juillet, ont été enregistrés. Ainsi, à Gallargues-le-Montueux, dans le Gard, le mercure s’est envolé jusqu’à atteindre 45,9 °C. Ce nouvel épisode caniculaire risque d’aggraver encore plus la sécheresse subie par de nombreux départements. Lire aussi Une trentaine de départements concernés par les restrictions d’eau
Météo-France prévoit des températures qui frôleront les 35 °C partout en France métropolitaine voire 40 °C lors de pics de chaleur.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/07/17/la-canicule-revient-dans-l-hexagone-la-semaine-prochaine_5490466_3244.html
mlsum-fr-858
L’écrivain Charles Dantzig, à Paris, en 2018. Mathieu Zazzo/Pasco « Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale », de Charles Dantzig, Grasset, 1248 p., 34,90 €. Si ça ne tenait qu’à Charles Dantzig, le lecteur prendrait ce Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale à la première entrée, « AAA », et progresserait, dans l’ordre, jusqu’à « Zorro ». Ainsi, en tout cas, a-t-il conçu cet ouvrage, auquel il travaille depuis 2005 et la sortie de son Dictionnaire égoïste de la littérature française (Grasset), qui rencontra un succès rare. N’étant pas « constitué de la seule litté­rature française », l’écrivain et éditeur décida de se lancer dans ce pharaonique projet bourré d’érudition, de listes, de formules que l’on a envie de noter, et d’autres pour lesquelles on le provoquerait bien en duel (son mépris pour Flaubert et Dostoïevski !). L’alacrité de cet ouvrage admirable autant qu’irritant suffit à nous en dissuader. Au fond, ce Dictionnaire…, avec sa résolue partialité, son gai savoir, ses vedettes (Pasolini, Stendhal, Shakespeare, Tolstoï…), ses oubliés, ses réhabilités (l’Anglais Ronald Firbank, l’Américain Frank O’Hara), nous parle, à travers ses notices, autant de Charles Dantzig que de littérature – et ne prétend pas le contraire. L’occasion d’évoquer avec lui quelques-unes de ses convictions. Non-sacralité C’est à Pasolini et à son roman Théorème (Gallimard, 1978) que se réfère Charles Dantzig pour expliquer sa certitude que la littérature n’est pas « sacrée ». « C’est un roman muet : on dirait une fresque de Piero della Francesca. Mais, au tiers du livre, un personnage prononce un mot, comme si Pasolini avait soudain oublié son projet. Je trouve merveilleuse cette imperfection, qui nous rappelle que la littérature est faite par des hommes, c’est-à-dire “seulement” par eux, mais aussi que des hommes peuvent accomplir cela ! » L’écrivain se méfie de tout phénomène de sacralisation qui tendrait à éloigner la littérature des lecteurs. Si cet art, qu’il place si haut, n’est pas sacré, imaginez le reste… Charles Dantzig confie que son dictionnaire est jalonné de « petites bombes contre toute vision religieuse ou sacrée de la vie » : ainsi explique-t-il sa nette prédilection pour les romanciers « qui ne sont pas des raconteurs d’histoire, capables de ­figer des faits » : la littérature, à ses yeux, n’est pas là pour donner « une continuité, du sens » à la vie. « Encore heureux ! » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le gestuaire intime de Charles Dantzig Listes
Mots de passe. L’écrivain signe un « Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale » pharaonique et passionné. « Le Monde des livres », plus chichement, a établi un inventaire des convictions qui portent son auteur.
https://www.lemonde.fr/livres/article/2019/10/19/un-petit-precis-sur-charles-dantzig-auteur-d-un-gros-dictionnaire_6016171_3260.html
mlsum-fr-859
Au Conseil européen à Bruxelles (Belgique), le 2 juillet. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE » Chronique. Promoteur de génie, Donald Trump vient de réaliser une performance diplomatique peu commune, un « casting » rare. Qui aurait imaginé voir un jour pareil spectacle : les démocraties européennes alliées à la République islamique d’Iran pour contrer les Etats-Unis ? C’est pourtant ce qui arrive. Dans le conflit en cours entre Washington et Téhéran, l’Union européenne (UE) cherche à protéger l’Iran des sanctions américaines. L’Europe, puissance économique, apprend à être ce qu’elle n’est pas : une puissance politique. On dira que ce n’est pas la première fois que l’UE affiche ses divergences avec la diplomatie trumpiste. Sur le Proche-Orient, sur la lutte contre le réchauffement climatique et, précisément, sur la question qui nous occupe, le contrôle du programme nucléaire iranien, les pays de l’UE, Royaume-Uni compris, sont en désaccord total avec les Etats-Unis. Mais, cette fois, l’Europe, unie, agit. Elle cherche à neutraliser la politique américaine. Elle passe de la posture au geste, du discours à la pratique. Elle esquisse une action contre l’Amérique. Ce défi a pour nom Instex, le mécanisme de troc commercial que les Européens viennent de mettre sur pied. Il doit permettre aux sociétés de l’UE de continuer à commercer avec l’Iran en échappant aux sanctions américaines. Instex est le début d’un bouclier contre ce privilège extravagant et exorbitant que les Etats-Unis s’octroient : l’extraterritorialité du droit américain. Celle-ci donne toute sa force à l’embargo économique suffocant auquel Washington soumet les Iraniens depuis 2018. Donald Trump a dénoncé, l’an passé, l’accord de contrôle du nucléaire iranien signé en 2015 par les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l’Allemagne (auquel se joindra l’UE en tant que telle). A coups de sanctions renouvelées et renforcées, le président américain veut forcer l’Iran à négocier un nouvel accord, incluant, outre le nucléaire, l’arsenal de missiles balistiques de Téhéran et sa politique régionale. Optimisme On dira qu’Instex est pour l’heure un dispositif plus symbolique qu’opérationnel. Aucun groupe important ne prendra le risque de contourner l’embargo au risque de se voir interdire le marché américain. La Chine et la Russie, les alliés de la République islamique, ne se comportent pas différemment. Pékin a déclaré son intention de continuer à acheter du pétrole iranien, mais les grandes sociétés chinoises ont quitté la République islamique en même temps que leurs consœurs occidentales – dès l’annonce des sanctions américaines. Enfin, les Russes, exportateurs d’hydrocarbures, n’accueillent pas comme une tragédie la tension à la hausse du prix du baril consécutive à l’embargo américain…
Dans le conflit en cours entre Washington et Téhéran, l’UE cherche à protéger la République islamique des sanctions américaines. Ce faisant, elle s’éveillerait à un début de conscience et d’autonomie stratégiques, estime dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/04/l-europe-apprend-a-etre-ce-qu-elle-n-est-pas-une-puissance-politique_5485109_3232.html
mlsum-fr-860
L’audience de Pinterest est principalement féminine. LIONEL BONAVENTURE / AFP Le réseau social Pinterest a banni, lundi 10 juin, l’organisation américaine antiavortement Live Action. Réunissant plus de trois millions d’abonnés sur les différents réseaux sociaux, Live Action a été bannie, a expliqué Pinterest au site d’information BuzzFeed, pour « désinformation liée au conspirationnisme et pour des conseils anti-vaccination ». L’organisation a notamment diffusé des messages affirmant que les centres de planning familial démembrent les fœtus et en vendent des morceaux – mais Pinterest, dont les femmes représentent la majorité de l’audience, ne dit pas quels posts ont précisément déclenché le bannissement. Live Action s’est défendue de toute publication antivaccins et a reproché à la plate-forme de l’avoir bannie sans préavis et de façon permanente. Elle a aussi affirmé, documents internes à l’appui, que Pinterest l’avait bannie pour « pornographie » – ces documents obtenus, selon Live Action, par un employé du réseau social, montrent que le nom de l’organisation apparaît dans une liste étiquetée « pornographie ». Pinterest a expliqué que le système utilisé pour modérer les contenus avait initialement été pensé pour la pornographie, avant de s’étendre à d’autres contenus, et que la nomenclature interne n’avait pas encore évolué. Il s’agit du premier réseau social à bannir Live Action, même si l’organisation a déjà subi des restrictions, par exemple sur Twitter, qui ne lui permet plus de diffuser des publicités. Live Action affirme aussi que YouTube limite la visibilité de ses vidéos. Récemment, Google avait aussi resserré la vis envers les organisations antiavortement, dont certaines laissaient entendre dans des publicités qu’elles pratiquaient des avortements, alors qu’elles visaient en fait à décourager les femmes d’y recourir.
Live Action, une grande organisation américaine qui milite contre l’avortement, et qui réunit des millions d’abonnés sur les réseaux sociaux, a été bannie de Pinterest.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/06/12/pinterest-bannit-une-organisation-antiavortement_5475186_4408996.html
mlsum-fr-861
Ricky Strauss, dirigeant de Disney+, le 18 octobre à Hollywood (Californie). MATT WINKELMEYER / AFP / GETTY IMAGES L’homme qui fait trembler la SVOD Les espoirs de Disney reposent sur lui. A la tête du marketing et de la stratégie de contenu, Ricky Strauss, 52 ans, prépare depuis plus d’un an l’irruption de la Walt Disney Company dans l’univers de la vidéo à la demande (SVOD). Objectif : concurrencer Netflix et, depuis le 1er novembre, Apple. Une diversification nécessaire pour le numéro un mondial du cinéma, qui voit de plus en plus de jeunes renoncer au câble, et les géants technologiques envahir Hollywood. Un vieux routier du cinéma Le milieu du cinéma a été surpris de sa nomination à la tête de Disney+, en juin 2018. Né à Harrison (Etat de New York), diplômé de l’université du Vermont, Ricky Strauss n’est pas connu pour son caractère flamboyant. Mais c’est une valeur sûre : après avoir fait ses classes à Columbia Pictures et à Sony Pictures, il a dirigé dès 2005 Participant Media, où il a coproduit des films oscarisés (La Couleur des sentiments et le documentaire Une vérité qui dérange). Parmi ses faits d’armes chez Disney, où il est arrivé en tant que directeur marketing en 2012 : Black Panther, Star Wars, le réveil de la force et Vice-Versa. Un roi de la communication Pour le lancement de Disney+, Ricky Strauss a mobilisé les filiales du groupe : de la chaîne ABC, dont les présentateurs météo et les animateurs vanteront la plateforme dans leurs programmes, au parc Disney World et aux réseaux sociaux des vedettes maison (Tinker Bell, la fée Clochette, compte plus de 9 millions d’amis sur Facebook). Il a fait réaliser une compilation de vingt secondes d’images des films ou séries accessibles sur Disney+ : le film, posté sur YouTube, dure plus de trois heures. Un commercial sensible Ricky Strauss est un homme de style, un passionné de design. Sa demeure du Sunset Strip est remplie de références au monde du cinéma. Ce commercial a « un instinct pour la création », déclare Kevin Feige, le président des studios Marvel. On le dit aussi diplomate. Il aura besoin de son sens du consensus pour recruter les talents et faire collaborer les différentes unités de l’empire Disney. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Apple, Netflix, Amazon : la concurrence des géants américains rebat les cartes de la télévision française
A la tête de la plate-forme de vidéo à la demande lancée le 12 novembre aux Etats-Unis et disponible en France fin mars 2020, il a pour mission de tailler des croupières à la concurrence. Ses armes : un large catalogue accessible pour seulement 7 dollars (6,35 euros)…
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/11/12/qui-est-vraiment-ricky-strauss-le-patron-de-disney_6018801_4500055.html
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Boris Johnson sur le seuil du 10 Downing Street, à Londres, le 6 août 2019. TOLGA AKMEN / AFP Tribune. Fin 2014, l’occasion m’a été donnée de traduire le livre de Boris Johnson consacré à Churchill : Winston. Comment un seul homme a fait l’histoire (Stock, 2015). Boris Johnson était alors maire de Londres. Sa notoriété commençait à dépasser les côtes de la Grande-Bretagne, et les épis de sa chevelure blonde ressemblaient déjà à ceux d’une girouette. Cinq années ont passé depuis. L’homme vient d’accéder au poste de premier ministre après avoir défendu la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Boris Johnson, un faux « neuneu » au pouvoir Traduire est un poste d’observation privilégié : vous êtes en seconde main, puisque vous n’êtes pas auteur du texte original, mais vous êtes aux premières loges puisque vous pénétrez dans le grain de ce texte, pendant des semaines, des mois entiers. C’est une telle proximité que l’auteur, la personne, non seulement se révèle, mais se trahit. Ces lignes sont donc celles d’une traductrice, non d’une politologue ni d’une historienne, mais d’une traductrice éprise d’Europe, que rien dans les frasques, les revirements et les reniements passés et à venir de Boris Johnson n’étonne : nous avons vécu suffisamment longtemps en bonne intelligence textuelle. Du bon côté de l’histoire Winston. Comment un seul homme a fait l’histoire est un livre brillant, mais c’est autant le portrait de Churchill que l’autoportrait rêvé de Johnson. Je me souviens d’une légère gêne liée non pas à l’admiration de Boris pour Winston, mais à son identification à celui-ci. Il est vrai que les deux hommes ont beaucoup en commun : tories, excentriques mais très contrôlés, corpulents et dotés d’une « bouille » ; doués d’un sens inné de l’image ; anciens journalistes sachant enjoliver la vérité ; issus d’un mélange de vieille aristocratie anglaise et de sang étranger. Mais la clé de la biographie écrite par Boris Johnson est l’année 1940, plus exactement le jour où Churchill, à Westminster, fut seul à avoir le courage de s’engager contre l’Allemagne nazie. Sa vie entière est envisagée à la lumière de l’instant où il se dressa contre l’ennemi au nom d’une Europe libre et d’un continent uni. Johnson rappelle qu’Hitler et les siens avaient le projet funeste de « transformer ce territoire en une version sinistre de l’Union européenne ». Il oppose donc très clairement deux types d’Union. Dans sa campagne pro-Brexit, il eut le culot de les assimiler. Il fit évidemment scandale, alors qu’il renversait lui-même ses arguments en faveur de l’Europe. Boris Johnson voudrait une occasion aussi dramatique que 1940 pour se retrouver du bon côté de l’histoire. Le Brexit sera-t-il ce tremplin ? Il est permis d’en douter. Mais l’homme est intelligent, et son livre comprend un chapitre intitulé « L’art de jouer à la roulette avec l’histoire », qui est moins un éloge du risque que l’énumération des erreurs commises par Churchill : « Le ratage russe », « L’erreur de jugement sur l’Inde »… Il est trop tôt pour l’affirmer, mais il y a des chances que le Brexit soit aussi une erreur, auquel cas l’intéressé pourra s’abriter sous le parapluie de son mentor.
Cécile Dutheil de la Rochère, traductrice du livre de Boris Johnson « Winston. Comment un seul homme a fait l’histoire », décrit, dans une tribune au « Monde », l’actuel premier ministre britannique comme se fantasmant en Churchill du XXIe siècle.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/09/s-il-deployait-le-courage-qu-il-vante-tant-chez-churchill-boris-johnson-verrait-bien-plus-loin_5497878_3232.html
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Ce guide a été rédigé par la rédaction de Wirecutter (groupe New York Times) et traduit par Le Monde. Les produits sont sélectionnés de manière indépendante. Le Monde et Wirecutter perçoivent une rémunération lorsqu’un de nos lecteurs procède à leur achat en ligne. En savoir plus Réalisé aux États-Unis, ce test a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire en version originale ici. Nous estimons que les Elite Active 65t de Jabra sont les meilleurs écouteurs disponibles dans le commerce pour qui souhaite s’exercer. Ils offrent une très bonne qualité sonore pour l’écoute musicale, mais aussi pour les appels téléphoniques, s’asdaptent bien à l’oreille et, comme ils n’ont pas de fil, restent bien en place, ne gênant pas les mouvements pendant les entraînements intenses. Ils satisfont à la norme IP56 et devraient donc résister aux chutes, à la transpiration et à l’humidité lorsqu’ils sont utilisés correctement. Ils disposent, de plus, d’une garantie de deux ans. Enfin, ils ont surpassé plus de 200 autres paires d’écouteurs testées par notre équipe. Les Elite Active 65t Bluetooth de Jabra constituent notre premier choix d’écouteurs dédiés à la pratique sportive car ils combinent une très bonne qualité sonore, une conception solide, une tenue fiable dans les oreilles, des commandes faciles à utiliser, le tout sans aucun fil. Ils disposent de commandes intégrées pour régler le volume, choisir le morceau voulu et faire appel à l’assistant numérique, ce qui permet de ne pas être dérangé pendant un entraînement intense. Le mode « HearThrough » réglable offre la possibilité d’avoir une conversation ou de prêter attention aux bruits de voitures sans avoir à enlever les écouteurs. L’autonomie de cinq heures par charge est largement suffisante pour la plupart des sessions de sport. Pour ne rien gâcher, le boîtier de charge peut stocker jusqu’à 10 heures d’énergie supplémentaire, et la fonction « chargement rapide » vous donne 90 minutes d’utilisation pour seulement 15 minutes passées dans le boîtier de charge. Les Latitude EP-B40 d’Aukey sont la seule paire d’écouteurs Bluetooth proposée à moins de 50 euros que nous ayons essayée et qui diffuse un son relativement bon, s’adapte bien à l’oreille, et résiste aux conditions difficiles imposées par la pratique sportive. Cette paire n’est pas aussi résistante à l’eau ou à la poussière que les Elite Active 65t de Jabra mais sa norme IPX4 lui permet de tenir bon face à un peu de transpiration. Ses ailettes et embouts en silicone lui confèrent une tenue stable, et des aimants insérés dans les écouteurs offrent la possibilité de les attacher autour du cou lorsqu’on ne les utilise pas. À noter toutefois que le long cordon qui relie les écouteurs rebondit parfois de façon agaçante ou s’accroche lorsqu’on tourne la tête. L’autonomie de plus de huit heures permet d’enchaîner les sessions d’entraînement d’une heure pendant une semaine avant d’avoir à la recharger. Enfin, une garantie de deux ans vous protège contre les défauts de fabrication. Dans les salles de musculation, il est fréquent qu’on s’adresse aux autres pour demander l’accès aux machines ou emprunter des disques ici et là. Il peut être désagréable de retirer sans cesse ses écouteurs, c’est pourquoi de nombreux haltérophiles apprécient l’aspect pratique d’un casque sans fil. Le BackBeat Fit 500 de Plantronics offre une tenue confortable et stable, tout en étant résistant à la transpiration et facile à nettoyer. Les commandes aisées à utiliser permettent de changer de morceau, d’ajuster le volume, de prendre des appels et d’accéder à l’assistant numérique de votre téléphone sans avoir à retirer le casque. Ce modèle dispose aussi d’un bon son porté sur les basses et d’une autonomie de 18 heures. Si les écouteurs ne sont pas votre tasse de thé, c’est peut-être le meilleur casque pour faire du sport. Vous cherchez une paire d’écouteurs pas chers à glisser dans votre sac de sport ? Optez pour les FitClips KSC32i de Koss dont le prix est très abordable. Leurs arceaux à positionner sur l’oreille offrent flexibilité et confort, le son est bien meilleur que leur prix modeste ne pourrait le laisser penser, et cette paire est dotée d’un seul bouton qui gère commandes et micro. Étant donné qu’ils sont filaires, il n’y a pas à s’inquiéter du chargement d’une batterie, bien que vous puissiez avoir besoin d’un adaptateur jack spécial selon le smartphone que vous utilisez. À noter cependant que le microphone n’est pas fantastique pour les conversations. Les écouteurs Swimbuds coupe étanche de Syryn bloquent l’infiltration d’eau et restent en place même lorsque vous poussez sur la paroi de la piscine, que vous faites la culbute dans l’eau, ou que vous pratiquez une nage très dynamique comme le papillon. Le kit Syryn contient tout ce dont vous avez besoin pour vous jeter à l’eau : un lecteur MP3 étanche, des écouteurs filaires (car le Bluetooth ne fonctionne pas sous l’eau) et une paire de lunettes de natation. Une fois accrochés sur les lunettes ou le maillot, ces écouteurs étanches sont discrets et le cordon est ajustable, ce qui permet une écoute confortable dans l’eau mais aussi à l’extérieur. Il s’agit tout simplement des meilleurs écouteurs étanches que nous ayons trouvés pour s’entraîner dans l’eau. Le test complet Pourquoi nous faire confiance ? Non seulement je détiens une licence en production musicale et technique du son mais j’ai aussi évalué plus de mille paires d’écouteurs dans le cadre de mon travail chez Wirecutter. J’ai passé de nombreuses années à travailler comme ingénieure radio avant de devenir comédienne de doublage, un métier que j’exerce encore et que j’adore. Cela fait plus de dix ans que j’officie dans des studios d’enregistrement de premier plan. Je me suis aussi penchée sur l’équipement audio domestique haut de gamme pour les publications et sites Home Entertainment, Home Theater Magazine, ainsi que Sound & Vision. J’ai signé des articles dans Fast Company, Forbes, le Los Angeles Times, Time, et sur Good Morning America, BBC World Service ainsi que NBC Nightly News. Cela me permet aujourd’hui de connaître les produits, de savoir ce qui mérite l’investissement (en temps et en argent) ou non, et de vous conseiller des produits qui vous donneront pleine satisfaction. Vient ensuite notre panel d’experts. Dans le cadre de ce guide, j’ai été assistée de Brent Butterworth, journaliste audio pour Wirecutter, fort de décennies d’expertise dans le domaine audio. Ses articles ont été notamment publiés dans SoundStage, Home Theater, Sound & Vision et bien d’autres titres. John Higgins, musicien de studio, monteur son, contributeur pour le site consacré aux jeux vidéo IGN, rédacteur occasionnel d’articles pour Wirecutter et détenteur d’un Master en musique de l’Université de Californie du Sud, s’est également joint à l’aventure. Enfin, Geoff Morrisson, journaliste spécialiste de l’audiovisuel pour Wirecutter et rédacteur pour CNET, Forbes et Sound & Vision, évalue l’équipement audio et vidéo depuis plus de quinze ans déjà et nous a également fait profiter de ses lumières. Dans quels cas s’acheter des écouteurs pour le sport en intérieur ? Les écouteurs et casques de sport sont destinés aux personnes qui souhaitent écouter de la musique ou des podcasts en salle, et ont besoin d’appareils avant tout résistants et confortables. Généralement, ceux qui fréquentent une salle de gym, côté musculation ou côté cardio (elliptique, tapis de course, vélo, rameur) veulent s’isoler des distractions extérieures pour se concentrer sur leur pratique, tout en écoutant leurs morceaux préférés ; les casques et écouteurs qui bloquent les sons externes constituent donc le meilleur choix pour eux. Les sportifs d’extérieur, coureurs et cyclistes sur route notamment, doivent au contraire entendre ce qui se passe autour d’eux pour ne pas se mettre en danger. Nous leur avons d’ailleurs consacré un guide spécifique. La plupart des produits de cette sélection sont sans fil. En ce moment, une grande partie des utilisateurs privilégient l’aspect pratique des écouteurs Bluetooth. Ils constituent les meilleurs écouteurs pour faire du sport car ils permettent de laisser le téléphone rangé, d’avoir les mains libres et éliminent tout risque qu’un cordon s’accroche à votre équipement. Même si tous les écouteurs de notre sélection sont solides, ça reste de l’électronique. Prenez en soin ! La presque totalité des produits de notre sélection sont tout sauf destinés à la natation. Les meilleurs d’entre eux résistent à l’eau mais sans être complètement étanches. Par ailleurs, le Bluetooth ne marche malheureusement pas sous l’eau. Les nageurs doivent donc se reporter à notre sélection d’écouteurs étanches spécifiques à la natation couplés à leur propre lecteur MP3 étanche. Même si tous les produits de notre sélection sont solides, s’ils ont réussi nos tests de résistance et sont garantis insensibles à la sueur selon les fabricants, il s’agit toujours d’électronique. Leur résistance a donc des limites et l’exposition répétée à l’eau et à la transpiration peut quand même les endommager. Prenez soin de vos écouteurs si vous voulez qu’ils durent au-delà de la période de garantie. Nous proposons des conseils sur la façon de bien les nettoyer ici (en anglais). Nous avons tout d’abord passé au crible les offres de plus de 100 fabricants spécialisés pour voir quels nouveaux produits ils avaient sortis depuis la dernière mise à jour de ce guide. Nous avons ensuite consulté les tests sur des publications dédiées à l’audio comme CNET, Engadget et PCMag, ou consacrées au sport et au lifestyle, comme Men’s Fitness, Runner’s World et The Active Times, pour voir ce qu’appréciaient les athlètes dans ce domaine. Puis nous avons étudié les avis des utilisateurs sur Amazon, Best Buy et d’autres sites où l’on trouve une multitude de marques différentes, pour savoir ce que les utilisateurs pensaient des produits en question. Nous avons cherché des modèles possédant les fonctionnalités et attributs les plus importants pour de bons écouteurs de sport, à savoir : • La résistance à la transpiration et à l’eau est essentielle pour les écouteurs de sport. Les casques et écouteurs standards ne sont pas conçus pour supporter les agressions régulières auxquelles peuvent résister les modèles dédiés au sport, leur garantie ne couvre donc généralement pas les dégâts causés par la transpiration, par exemple. • Le confort est toujours important et particulièrement dans le cas des écouteurs pour le sport. Personne n’a envie d’utiliser une paire qui rebondit sur le visage, tombe ou irrite la peau. Les meilleurs modèles sont ceux qui restent en place et ne viennent pas vous ennuyer pendant votre entraînement. • La facilité d’utilisation importe plus que d’ordinaire dans cette catégorie. Vous ne voulez pas avoir à interrompre vos exercices pour changer de morceau ou ajuster le volume. Une bonne paire d’écouteurs de sport possède des commandes que l’on peut utiliser sans trop y réfléchir. • Le prix devrait refléter les fonctionnalités offertes par les écouteurs, pas uniquement l’apparence ou la popularité de la marque. Considérez-les comme un élément de votre équipement de sport. • L’isolation phonique constitue un aspect précieux pour la pratique sportive, non seulement pour pouvoir ignorer votre voisin qui fait tomber ses poids mais aussi pour ne pas avoir à monter le son des morceaux écoutés à un niveau dangereux pour vos oreilles, juste pour noyer le vacarme environnant. S’éviter des problèmes auditifs, c’est tout aussi important que s’éviter une blessure. • Cependant, il peut parfois s’avérer utile d’entendre l’environnement sonore, comme lorsqu’on a besoin de parler quelques secondes à quelqu’un ou d’écouter une annonce. Dans ces cas-là, on ne veut pas avoir à retirer ses écouteurs. Nous avons apprécié les modèles qui disposaient d’une fonction permettant de réinjecter l’environnement sonore dans le casque sur demande. • La qualité du son doit être bonne et ne doit pas être source de distraction pour l’utilisateur. Les écouteurs de sport font partie de l’équipement sportif, nous sommes donc un peu plus tolérants sur les faiblesses du son. Cela dit, si les basses sont si troubles qu’on ne peut même pas entendre les voix ou les aigus si stridents qu’il est impossible de monter le volume, il ne sera pas possible d’apprécier les morceaux écoutés. Dans l’idéal, les écouteurs doivent proposer une très bonne tenue et un très bon son mais, si vous hésitez, sachez que le confort est toujours prioritaire. • La qualité des appels téléphoniques n’est qu’un point mineur. Les écouteurs doivent vous permettre de répondre à un appel rapide et de reprendre votre entraînement. Nous ne vous recommandons pas de faire une présentation importante depuis les machines elliptiques de la salle de sport ! Nous privilégions donc ici l’intelligibilité à la perfection. • La fiabilité et les garanties offertes par le fabricant sont de points clef car si quelque chose tourne mal, vous devez être sûr que le fabricant vous apportera une assistance. Au fil des années, notre panel a examiné tous les modèles qui répondaient à ces critères et avaient récolté des avis positifs (ou bien venaient juste de sortir et n’avaient donc pas encore d’avis d’utilisateurs). Lorsque les fabricants d’écouteurs et de casques lancent de nouvelles versions des paires que nous avons recommandées, nous essayons de les tester en priorité (en les comparant avec les versions précédentes) pour voir comment ils s’intègrent à notre sélection. WIRECUTTER / KYLE FITZGERALD Nous avons tout d’abord demandé à notre panel d’experts d’examiner la tenue, le confort, la facilité d’utilisation et la qualité sonore de tous les écouteurs et casques en concurrence. La tenue constitue un aspect crucial dans l’achat de n’importe quelle paire d’écouteurs, mais lorsque vous cherchez des écouteurs adaptés aux contraintes du sport, se procurer la bonne taille devient encore plus important. La forme et la taille des oreilles varient grandement. De fait, même la meilleure paire d’écouteurs sportifs ne conviendra pas parfaitement à tout le monde. Cela dit, quand une paire X convenait aux oreilles de tous nos testeurs, nous savions que nous étions sur le bon chemin. Essayez toujours de trouver les écouteurs pour le sport qui correspondent le mieux à vos oreilles avant de passer par la case achat. Cherchez des revendeurs qui permettent le retour ou l’échange du produit, et gardez l’emballage jusqu’à ce que vous ayez eu la possibilité de tester taille et stabilité dans tous les cas de figures. Ensuite, nous avons soumis nos favoris à des épreuves de résistance à l’effort. Nous nous sommes mis en piste pour courir 800 mètres avec chaque paire. Nous avons fait des « burpees », des « jumping jacks » (sauts sur place avec écartement des jambes), des abdos et des sauts accroupis. Nous avons observé l’effet de friction et d’irritation causé par chaque modèle et avons noté sa propension à tomber. Ont également été pris en compte le bruit du vent perçu au porter, le bruit du frottement du cordon et le niveau de bruit extérieur avec les écouteurs sur les oreilles. Nos testeurs ont porté des lunettes de soleil pour déterminer à quel point chaque paire gênait ou non les porteurs de lunettes. Nous avons beaucoup transpiré, ce qui nous a permis d’élaguer beaucoup de modèles et de resserrer l’étau autour des meilleurs produits, mais la mission n’était pas encore terminée. Pour évaluer la résistance des produits, nous avons tenu chaque paire filaire par les écouteurs et tiré fort dessus plusieurs dizaines de fois pour simuler les situations où le cordon s’accroche à quelque chose et arrache les écouteurs des oreilles de l’utilisateur. Nous avons ensuite testé leur résistance à l’eau en les installant sur nos oreilles, en vaporisant à fond chaque oreillette grâce à un vaporisateur d’eau et en appuyant sur les boutons de commande, pour vérifier si de l’eau rentrait dans le conduit auditif. Nous avons répété ce processus toutes les 10 minutes pendant une heure, puis nous avons écouté des morceaux avec chaque paire pour constater d’éventuels effets négatifs (oui, nous nous sommes imposé un doigt mouillé dans l’oreille un nombre incalculable de fois, juste pour vous). Enfin, puisque nous n’avions pas assez souffert, nous avons évalué la résistance à la transpiration des produits. L’usure liée à la transpiration est principalement due à l’accumulation de sel (plutôt que de sueur) qui endommage l’électronique. Pour évaluer la performance d’écouteurs dans des conditions très salines, nous nous sommes servis des données d’une étude scientifique réalisée sur des marathoniens (en anglais) afin de calculer le taux moyen de sel contenu dans la transpiration et de fabriquer une mixture d’eau salée correspondant aux plus hauts niveaux décelés par l’étude. Nous avons vaporisé chaque paire d’écouteurs avec notre « sueur maison » avant d’appuyer sur tous les boutons comme des petits fous. Nous avons répété l’opération quatre fois avant de noter les performances de chaque modèle. Une fois les tests d’endurance réalisés, nous avons testé la qualité d’appels téléphoniques courants et emporté chacun de nos produits préférés à la salle de gym pour plusieurs entraînements d’une heure afin de voir si des problèmes cachés apparaissaient. Les meilleurs écouteurs pour faire du sport : les Elite Active 65t de Jabra Nous sommes vraiment fans des Elite Active 65t de Jabra car ce modèle offre tout ce que nous attendons d’excellents écouteurs pour le sport et bien plus encore. Ils sont confortables, restent en place même pendant les mouvements violents, résistent très bien à la transpiration (ils satisfont à la norme IP56), sont dotés de commandes faciles à utiliser, rendent un son convaincant et offrent une autonomie assez longue pour couvrir un entraînement de marathon. Encore mieux : le son est clair pendant les appels téléphoniques, ils se rechargent rapidement et sont assortis d’une appréciable garantie de deux ans contre les dégâts provoqués par la transpiration et la poussière. Contrairement aux écouteurs Bluetooth traditionnels, les écouteurs 100 % sans fil Elite Active 65t de Jabra n’ont pas de cordon qui peut s’emmêler, faire du bruit ou rebondir contre le cou de l’utilisateur quand celui-ci court ou saute. Lors de nos tests, les écouteurs sont restés en place même en plein « burpees », « jump tucks » et postures de yoga. Le revêtement antidérapant qui recouvre les écouteurs leur permet de se maintenir en place jusqu’à ce que l’utilisateur souhaite les retirer. Bien entendu, ce modèle ne conviendra pas à toutes les oreilles mais nous estimons tout de même que sa taille, associée au choix proposé de trois « EarGels », les embouts auriculaires de la marque, conviendra à la plupart des utilisateurs. Les écouteurs Elite Active 65t de Jabra n’ont pas de cordon pénible qui peut s’emmêler, faire du bruit ou rebondir contre le cou de l’utilisateur quand il court ou saute. Ils restent bien en place dans les oreilles. WIRECUTTER / KYLE FITZGERALD Les écouteurs Elite Active 65t de Jabra résistent particulièrement bien à la transpiration, comme à la poussière (ils sont mieux notés sur ce point précis que les Elite 65t, la version plus abordable de ce modèle, élue produit préféré de notre guide des meilleurs écouteurs sans fil). Ils ont réussi nos tests de transpiration, simulés et en conditions réelles. Nous sommes donc sûrs qu’ils peuvent supporter toutes les difficultés rencontrées au cours d’une séance de sport. Nous vous recommandons tout de même de vous débarrasser de la transpiration accumulée sur les écouteurs et de les laisser sécher avant de les recharger et de les ranger. En cas de problème, Jabra offre une garantie de deux ans sur ce produit. Nous sommes vraiment fans des écouteurs Elite Active 65t de Jabra car ce modèle offre tout ce que nous attendons d’excellents écouteurs pour le sport, et bien plus encore. Lors de nos tests, la qualité sonore s’est avérée assez bonne, avec une précision correcte au niveau des aigus, des médiums clairs et des basses légèrement exagérées. Cependant, si ces réglages ne vous conviennent pas, il est possible d’ajuster le son via les paramètres de l’égalisateur, disponible sur l’appli gratuite de Jabra. Celle-ci permet aussi de régler le degré de perception sonore des alentours que vous préférez : en appuyant deux fois sur l’écouteur de droite, on active la fonctionnalité et on peut ensuite choisir de mettre la musique totalement en pause ou d’entendre la musique ainsi que le bruit ambiant. Cette fonctionnalité est géniale pour discuter rapidement avec quelqu’un ou ne pas se mettre en danger lorsqu’on est à l’extérieur. Cinq heures d’autonomie, c’est assez long pour un entraînement et une bonne partie de la journée. Par ailleurs, le boîtier de charge peut venir à la rescousse avec deux charges complètes supplémentaires, ce qui ajoute 10 heures d’utilisation. Lors de nos tests, j’ai pu profiter d’un temps d’écoute légèrement supérieur en passant seulement quelques brefs appels téléphoniques à volume modéré. Si vos Elite Active 65t n’ont plus de batterie, il est possible de les recharger pour 90 minutes d’usage en seulement 15 minutes. Le boîtier est petit, ce qui est fantastique, il peut même se glisser dans la poche pour les clefs du short de jogging. Nous vous recommandons toutefois de ne pas le laisser dans cette poche sur des temps longs si vous transpirez beaucoup. Le boîtier est assez petit pour être glissé dans la poche de n’importe quel short de sport, il possède un design intuitif et nous n’avons rencontré aucun problème pour charger les écouteurs. WIRECUTTER / KYLE FITZGERALD Nous n’avons eu aucun problème avec le signal sans fil Bluetooth 5.0 du kit dans notre salle de sport, à l’extérieur comme en intérieur. J’ai pu m’éloigner d’une centaine de mètres de mon téléphone, ou mettre quelques murs entre moi et le téléphone, sans que cela n’affecte le défilement et la qualité du son des morceaux écoutés. Lors des tests, j’ai également pu garder mon téléphone dans ma poche, mon brassard ou dans mon sac à dos sans problème. Bien entendu, le Bluetooth ne fonctionne pas dans l’eau ou à travers du métal épais, vos résultats pourront donc varier selon l’endroit où vous vous trouvez. Contrairement à de nombreux concurrents dits « 100 % sans fil », les écouteurs Elite Active 65t sont dotés des mêmes commandes que les écouteurs Bluetooth traditionnels : play/pause, volume, avant/arrière et activation de l’assistant vocal. C’est particulièrement agréable si vous préférez ne pas vous encombrer de votre téléphone pendant les séances d’entraînement. Les boutons sont faits pour une utilisation intuitive : faciles à trouver du doigt et à activer. La qualité des appels sur ces écouteurs s’est avérée extraordinaire. Les quatre microphones (deux dans chaque écouteur) ont suffisamment bien enregistré la voix de notre testeur pour que ce modèle fonctionne aussi efficacement qu’un casque destiné exclusivement aux appels. Ils ont également très bien fonctionné lors d’appels vidéo. Gardez en tête que si vous transpirez ou que de l’eau rentre dans les minuscules trous situés sur les bras du micro, la transpiration peut étouffer votre voix jusqu’à ce que l’appareil soit sec. Nous avons toutefois noté que retirer les écouteurs et les secouer gentiment suffit à régler ce problème. La qualité des appels téléphoniques n’est pas quelque chose que nous considérions comme absolument nécessaire, même pour le haut de gamme des écouteurs pour le sport, mais les performances des Elite Active 65t à cet égard en font clairement d’excellents écouteurs pour le sport tout autant que pour le travail et les loisirs. Depuis que nous les avons élus « produit préféré », plusieurs employés de Wirecutter en ont acheté une paire. J’utilise la paire fournie pour test comme écouteurs principaux pour le sport, et ce, plusieurs fois par semaine. Nous sommes heureux d’ajouter que, jusqu’ici, nous n’avons rencontré aucun problème majeur sur ce produit et que tous les utilisateurs de la rédaction en sont satisfaits. Nous vous recommandons donc ce modèle vraiment en connaissance de cause. Des défauts pardonnables Conseil : si en pressant les commandes de volume, l’écouteur vous rentre dans l’oreille, essayez de tenir la base du micro en même temps. Vidéo : Kyle Fitzgerald. Nous adorons les Elite Active 65t, mais nous avons tout de même quelques critiques à leur adresser. Première chose : lorsque vous appuyez sur les boutons qui contrôlent les morceaux et le volume, il est possible que vous poussiez aussi l’oreillette dans votre oreille. La sensation n’est pas inconfortable mais un peu pénible. Nous avons noté qu’il est possible de régler un tant soit peu ce problème en tenant le petit bras contenant les micros avec deux doigts pour stabiliser l’oreillette pendant que l’on appuie sur les boutons. Comme on peut faire cette manipulation d’une seule main, nous avons considéré qu’il s’agissait là d’un défaut mineur. Deuxième chose : l’accéléromètre intégré dans les écouteurs est une bonne idée mais il ne fonctionne à l’heure actuelle que comme podomètre. Le suivi est relativement précis mais si vous êtes un vrai sportif, vous avez probablement déjà un bracelet connecté qui offre bien plus de fonctionnalités. Enfin, les Elite Active 65t souffrent des mêmes limites que beaucoup d’écouteurs « 100 % sans fil », à savoir l’autonomie et la latence. Étant donné que les batteries sont extrêmement petites, vous ne bénéficierez pas de la même autonomie entre les charges qu’avec des écouteurs ou un casque Bluetooth traditionnels. Cela dit, l’autonomie de cinq heures se classe tout de même parmi les meilleures que nous avons trouvées avec ce style d’écouteurs et nous apprécions tellement la liberté offerte par l’absence de cordon que nous sommes prêts à passer outre cet inconvénient. Quant à la latence, ces écouteurs produisent en effet un très léger décalage lorsqu’on regarde une vidéo. C’est généralement assez minime et donc pas vraiment gênant, surtout si vous regardez la vidéo en bougeant. Notre choix petit budget : les Latitude EP-B40 d’Aukey Confortables pour la plupart des utilisateurs, résistants et vendus avec une garantie de deux ans, les Latitude EP-B40 d’Aukey surpassent tous les produits dans cette gamme de prix. Ces écouteurs tiennent en place, sont faciles à utiliser, et leur son est convenable. Les autres écouteurs sans fil pour le sport à moins de 50 euros testés n’étaient pas confortables, de mauvaise qualité, ou pâtissaient de hautes fréquences au son strident. De fait, monter le volume au-delà de 40 pour cent devenait vraiment douloureux. Les écouteurs Latitude sont vendus avec deux tailles d’ailettes stabilisantes en caoutchouc et trois paires d’embouts auriculaires, ce qui, lors de nos tests, a été suffisant pour que tous nos testeurs profitent d’une bonne tenue dans l’oreille. Les ailettes peuvent gratter un peu si le cordon tire sur les écouteurs de façon répétée mais, de façon générale, cette paire est stable et confortable. Les écouteurs bloquent un niveau satisfaisant de bruit ambiant et étouffent suffisamment les bruits de la salle de sport pour que vous n’ayez pas à mettre vos chansons à fond pour entendre les paroles. Les Latitude sont vendus avec deux tailles d’ailettes stabilisantes en caoutchouc et trois paires d’embouts auriculaires afin d’assurer une bonne tenue dans l’oreille. WIRECUTTER / KYLE FITZGERALD Lors de nos tests, les Latitude ont offert un son correct pour leur prix. Ils donnent un peu trop dans les aigus, ce qui rend les sifflantes comme les « s » un peu stridentes mais l’effet n’est pas agressif et notre panel s’est dit satisfait des réglages sonores standard. Si ce n’est pas le cas pour vous, vous pourrez choisir entre deux autres réglages d’égalisateur en appuyant rapidement deux fois sur le bouton multifonction, sur la commande, quand le morceau est diffusé dans les écouteurs. Nos testeurs ont trouvé que l’accentuation des basses donnait l’impression que le morceau était recouvert d’un voile. Ils ont également noté qu’avec l’accentuation des aigus, on a l’impression d’écouter un morceau émanant d’un petit haut-parleur de mauvaise qualité. Les Latitude EP-B40 sont dotés d’aimants qui rassemblent les écouteurs autour de votre cou lorsque vous ne les utilisez pas. WIRECUTTER / KYLE FITZGERALD Le principal défaut des Latitude ? La longueur de leur cordon. Même si la matière du cordon qui connecte les deux écouteurs le rend moins susceptible de s’accrocher, cela se produit parfois et quand c’est le cas, l’un des écouteurs se décroche. Vous avez besoin de regarder à gauche pour vérifier les réglages d’une machine de sport ? Ça tire. Vous voulez tourner la tête pour regarder l’horloge ? Ça tire. C’est le genre de choses qui ne paraît pas très grave à première vue mais quand vous vous arrêtez constamment pour réajuster vos écouteurs, le défaut devient irritant, surtout quand on veut se concentrer. La commande à trois boutons placée sur le cordon est facile à utiliser même quand elle est placée derrière la tête de l’utilisateur. WIRECUTTER / KYLE FITZGERALD De plus, le cordon rebondit lors des séances sur un tapis de course et notre panel de testeurs a indiqué qu’il préférait caler l’excès de cordon sous le t-shirt afin de s’éviter l’impression d’avoir quelqu’un qui vous tapote dans le dos avec impatience. Cela dit, cette manœuvre rend le cordon plus susceptible de tirer sur les écouteurs. Ce défaut peut s’avérer rédhibitoire pour certaines personnes et tout à fait anodin pour d’autres. Tout dépend vraiment de la façon dont vous vous entraînez et du degré d’irritation que vous causent les ajustements liés aux écouteurs et casques. De façon générale, les EP-B40 de Latitude ne sont peut-être pas la paire d’écouteurs parfaite pour le sport mais malgré ses défauts, il s’agit du meilleur produit que l’on puisse acheter à moins de 30 euros. Un casque pour les haltérophiles : le BackBeat Fit 500 de Plantronics Tout le monde n’aime pas la sensation que provoquent des écouteurs dans les oreilles. Les haltérophiles en particulier préfèrent les casques à poser sur les oreilles car ils sont plus aisés à mettre et à enlever pour discuter entre les séquences d’entraînement. Avant de trouver le BackBeat Fit 500 de Plantronics, nous n’avions pas de produit sans fil à proposer dans cette catégorie. Ce casque est confortable, résiste à la transpiration, ses commandes sont faciles à utiliser et il offre une autonomie de 18 heures. Le son privilégie un peu trop les basses mais pas au point de faire de l’ombre à la qualité des autres fréquences. Le casque BackBeat 500 demeure confortable pendant plusieurs heures de transpiration intense. Les oreillettes en mousse à mémoire de forme possèdent un revêtement anti-transpiration, qui se nettoie facilement ; elles n’absorberont donc pas votre transpiration jusqu’à en devenir dégoûtantes. Par ailleurs, elles restent bien en place. Nous avons testé le casque BackBeat Fit 500 lors d’exercices très intenses comme les « burpees » et les « tuck jumps ». Il devrait donc s’agripper à vos oreilles lorsque vous faites des « développés couchés » et des abdos. La connexion Bluetooth s’est montrée satisfaisante. J’ai pu laisser mon téléphone sur une machine et m’éloigner de 10 mètres pour remplir ma bouteille d’eau sans noter d’interruption au niveau audio. Les commandes sont, elle, intuitives : on peut facilement reconnaître les boutons play/pause, changement de morceau, volume et assistant numérique/répondre à l’appel sans avoir à retirer le casque des oreilles. Fiable et confortable, ce casque tient bien et résiste à la transpiration d’un entraînement sportif. WIRECUTTER / ROZETTE RAGO Lors de nos tests, la qualité sonore ne s’est pas montrée aussi bonne que celle de nos casques Bluetooth préférés. Les aigus sont un peu stridents avec des sifflements et l’accentuation des cymbales n’est pas normale. Cela dit, les basses étaient bien présentes sans être accentuées ou troubles, et les médiums étaient clairs et distincts. De façon générale, il est vraiment agréable d’utiliser ces écouteurs. Par ailleurs, contrairement à nos choix d’écouteurs, le casque BackBeat Fit 500 marche aussi avec un cordon d’alimentation fourni à l’achat ; si vous oubliez de charger le casque, vous avez donc une solution de secours. Ce casque est toutefois plus gros que nos autres recommandations et moins pratique que des écouteurs pour des sessions d’entraînement intenses. Il peut donner une impression de plus forte chaleur sur les oreilles si vous accélérez vraiment la cadence. Personnellement, j’ai porté le BackBeat 500 pendant une session d’une heure dans une pièce à 26 degrés et il ne m’a pas donné envie de l’enlever pour laisser mes oreilles respirer. (Avec beaucoup d’autres casques de même taille, après 20 minutes, j’avais l’impression que mes oreilles se transforment en radiateurs). Mais quand tout est dit, le BackBeat Fit 500 n’est pas aussi léger et facile à porter que des écouteurs pour le sport ; vous sentez bien que vous portez un casque. D ’autres écouteurs pas chers pour la salle : les FitClips KSC32i de Koss WIRECUTTER / ROZETTE RAGO Si vous souhaitez dépenser le moins d’argent possible pour des écouteurs de sport qui résistent à la transpiration et être satisfait de votre achat, il vous faut les FitClips KSC32i filaires de Koss. Légers et flexibles, ces écouteurs restent en place lorsqu’on court, saute ou joue. J’ai pu porter des lunettes de soleil tout en les ayant sur les oreilles. J’ai pu les utiliser de façon confortable malgré leurs arceaux qui se calent derrière les oreilles, et qui bien souvent, posent problème aux coureurs. Comme ils sont filaires, il n’y a pas à s’inquiéter de leur batterie. Par ailleurs, leur cordon possède un seul bouton pour les commandes et le micro. Lors de nos tests, nous avons trouvé le son un peu compressé (il faut s’imaginer la différence entre des haut-parleurs portables et des haut-parleurs de chaîne hi-fi) mais la musique et les voix étaient claires. Même si les basses sont très présentes elles ne sont pas exagérément troubles comme c’est le cas pour une grande partie des concurrents. La qualité du micro peut, elle, être incertaine. Vu le prix auquel cette paire est vendue, nous estimons que ces inconvénients ne sont pas rédhibitoires. Si vous avez tendance à perdre vos écouteurs à la salle de gym ou si vous avez un ado dans votre entourage qui consomme quatre paires d’écouteurs par an, procurez-vous les FitClips de Koss. D’ailleurs, non, prenez en deux paires. Les meilleurs écouteurs pour nager : les Swimbuds coupe étanche de Syryn WIRECUTTER / LAUREN DRAGAN Les Swimbuds coupe étanche de Syryn sont vendus dans un kit impressionnant : on y trouve des écouteurs étanches, un lecteur MP3 lui aussi étanche, des lunettes de natation, le tout pour environ 75 euros. Soigneusement conçus, les écouteurs Swimbuds possèdent un court cordon que l’on peut faire passer par les sangles des lunettes pour atténuer l’effet de traîne ; ils restent ainsi en place quel que soit le style de figures effectuées dans l’eau. Le kit contient aussi une extension du cordon pour une utilisation autour du ventre ou pour l’attacher à un maillot si vous préférez nager sans lunettes. Comme les écouteurs empêchent l’eau d’atteindre votre conduit auditif, la qualité du son est excellente, avec une grande précision au niveau des aigus et des basses. Il s’agit là des meilleurs écouteurs pour la natation. WIRECUTTER / GEOFF MORRISON Bloquer l’eau constitue l’aspect le plus essentiel pour les écouteurs étanches. Si de l’eau arrive dans vos oreilles, vous ne pourrez pas bien entendre la musique. Il est donc important de prendre un peu de temps pour poser cette paire dans vos oreilles, pour qu’elle vous aille comme un gant avant de vous jeter dans le grand bain. Vous aurez peut-être besoin de quelques tentatives avant de trouver la bonne taille d’embout pour obtenir un scellage convenable des oreilles mais, selon nous, une fois trouvée, plus besoin d’utiliser le gel FitGoo du kit pour parfaire l’étanchéité du conduit auditif. Le lecteur MP3 de Syryn est léger et discret. Une fois mémorisées, ses commandes simples sont faciles à utiliser sans avoir besoin de regarder l’appareil. La capacité de 8 GB offerte par le lecteur permet de réaliser un grand nombre de longueurs avant d’entendre la même chanson à nouveau. L’interface est aisée à utiliser et fonctionne comme une clef USB : on la connecte, on fait glisser les chansons dans l’ordre dans lequel on veut qu’elles soient jouées, on l’éjecte et on la déconnecte. Le seul défaut du Syryn est qu’il refuse les fichiers AAC et MP4 avec protection DRM que l’on télécharge sur iTunes. Vous devrez passer sur iTunes pour convertir des fichiers MP4 ou AAC en MP3 avant de les faire glisser vers le lecteur. Il ne s’agit là que d’un petit inconvénient lorsqu’on pense à tout ce que contient le kit et au prix abordable auquel il est proposé. Avec toutes les fonctionnalités qu’il propose, il s’agit d’un des meilleurs kits avec écouteurs étanches que puisse s’offrir un nageur. Les nouveautés à venir Jaybird a sorti les Vista, des écouteurs « 100 % sans fil », à la norme IPX7 pour la résistance à la transpiration et à l’eau, d’une autonomie de 6 heures par charge, et leur petit boîtier de charge/transport, le tout pour 179 euros. Le modèle Vista se recharge rapidement : une heure d’autonomie en 5 minutes de charge dans le boîtier. Par ailleurs, chaque écouteur peut fonctionner indépendamment l’un de l’autre si vous préférez faire du sport avec seulement un écouteur. Nous publierons une mise à jour complète dès que nous aurons la possibilité de tester ces écouteurs. La concurrence Nous avons testé près de 200 écouteurs et casques pour ce guide, ce qui représente beaucoup de produits à comparer. Nous nous en tenons donc aux concurrents les plus sérieux dans la liste qui suit. Cela dit, si vous souhaitez en savoir plus sur un modèle en particulier, contactez l’équipe américaine de Wirecutter, en anglais via Twitter (@wirecutter) ou par email (notes@wirecutter.com). Nous serons heureux de vous conseiller. Les SoundBuds Curve de Anker : nous avons trouvé la forme de ces écouteurs confortable mais le cordon était bien trop long et il s’est vite avéré pénible. La qualité sonore n’a pas arrangé les choses, avec ses basses indistinctes et troubles. Les SoundBuds Slim de Anker : ces écouteurs ont réussi la phase des tests d’endurance mais lorsque nous avons effectué le test de résistance à l’eau, leur volume a chuté nettement, à tel point que même à plein volume, l’audition semblait réduite à 40 ou 50 pour cent maximum. Les SoundBuds Sport NB10 d’Anker : La longueur superflue du cordon produit un bruit métallique derrière la tête et les aigus du son sont stridents, ce qui nous a paru désagréable. Il est possible de trouver de meilleurs produits, même à un prix aussi bas. Les BeoPlay E6 de Bang & Olufsen : le cordon est lourd et tire beaucoup. Les ailettes du stabilisateur ne sont pas très confortables et le cordon est court, ce qui le rend désagréable à porter pour les cous assez volumineux. De plus, cette paire produit des aigus qui grésillent et donnent au clavecin et au piano un son métallique. Les Powerbeats Pro de Beats : nous aimons beaucoup ces écouteurs comme alternative aux AirPods pour les fans d’Apple car ils offrent une excellente qualité sonore, s’appairent facilement avec les appareils Apple, sont confortables et stables et disposent de toutes les commandes de morceaux et de volume dont l’utilisateur a besoin. De plus, ils sont résistants à la transpiration et leur autonomie est de neuf heures par charge. Cependant, leur boîtier est plus gros que celui du Jabra et ne tient donc pas facilement dans la poche. Leur prix, 249,95 euros, est également beaucoup plus volumineux. Les Powerbeats3 de Beats : ces écouteurs pâtissent d’une conception perfectible qui affecte grandement leur qualité sonore, et a même causé un certain nombre de courts-circuits. Quand ils sont bien installés dans l’oreille, ils offrent cependant un son agréable qui donne la priorité aux basses, mais la moitié de notre panel de testeurs n’est pas parvenu à les installer confortablement. Les SoundSport de Bose : leur tenue est confortable mais la qualité sonore n’est pas au rendez-vous. Nous nous attendions à une perte dans les fréquences basses, typiques des écouteurs non-scellés, mais pas à ce que les médiums soient aussi mous et à ce que les aigus rendent un son un peu grésillant. Par ailleurs, le nombre de commentaires d’utilisateurs sur le site internet de Bose signalant des problèmes de casse (en anglais) nous a fait réfléchir… Les SoundSport Free de Bose : ces écouteurs 100 % sans fil ne bloquent pas le bruit ambiant, ils rendent un son un peu terne, sont à peu près de la taille d’une pièce d’un euro, et rappellent les écarteurs d’oreille des amateurs de piercing. Les Flyer de Fitbit : nous entretenions beaucoup d’espoir pour ces écouteurs de sport venus de Fitbit, fabricant connu pour ses bracelets connectés dédiés à l’exercice physique, mais ses Flyer nous ont tout bonnement déçus. Le cordon est long, bruyant et pénible à porter. Côté son, les basses sont accentuées et déforment les voix masculines lorsqu’on utilise les réglages standards. Quant au Powerboost, il ajoute un étrange écho basse fréquence. Et le pire dans tout ça, c’est que les embouts ne tiennent pas bien sur les écouteurs. Les Sport Coach Édition spéciale de Jabra : vu la longueur du cordon, celui-ci peut s’accrocher à votre tenue et tirer. Ces écouteurs ne sont pas mauvais mais l’aspect coaching est limité et requiert l’appli Jabra. L’appareil seul ne peut suivre qu’un tiers des mouvements d’une routine d’exercices donnée. Si l’aide à l’entraînement est limitée, la fonctionnalité « coaching » revendiquée l’est aussi. Les Sport Pace de Jabra : Les arceaux qui se placent autour de l’oreille sont confortables à porter mais les embouts en silicone en forme de champignon ont posé un problème de confort à notre équipe. Nous ne sommes pas sûrs que ces écouteurs tiennent en place pendant le sport. Les médiums et les aigus sont corrects mais les basses assez ternes, avec un son très passable. Les Sport Pulse de Jabra : La moitié de notre panel a trouvé que la languette hébergeant le capteur du moniteur d’activité cardiaque empêchait les embouts de s’enfoncer assez profondément dans le conduit auditif pour bloquer complètement le son. Les sangles spéciales pour le monitoring d’activité cardiaque sont, de toute façon, plus précises, et les commentaires recensés sur Amazon quant à la fragilité du produit nous ont finalement menés à écarter cette paire de nos modèles favoris. Les Tarah Pro de Jaybird : ils se sont positionnés juste derrière les Elite Active 65t de Jabra. Ces écouteurs résistent à la transpiration et à l’eau grâce à leur norme IPX7 et disposent d’une autonomie de 14 heures, soit l’une des plus longues constatées pour des écouteurs sans fil. Leur son n’est pas aussi équilibré, des basses aux aigus, que celui des Elite Active 65t de Jabra, et ils ne sont pas complètement sans fil. Le mou du cordon peut rebondir de façon irritante pendant les séances. Les Tarah de Jaybird : cette version plus abordable des Tarah Pro souffre des mêmes défauts que ceux-ci tout en étant dépourvu des fonctionnalités bonus qui rendent les Tarah Pro intéressants. On ne peut pas porter les Tarah sur les oreilles comme c’est le cas pour les Tarah Pro. Ces écouteurs sont convenables pour se balader, mais nous recommandons plutôt les Tarah Pro aux passionnés de sport. Les X4 de Jaybird : cette paire s’est montrée compliquée à configurer, même pour nos experts. De plus, le cordon qui pend à l’arrière rebondit quand on fait des « jumping jacks », des « burpees » ou en courant, même lorsqu’on les porte sur les oreilles. Nous estimons que les Tarah Pro constituent un meilleur choix. Les Endurance Sprint de JBL : nous avons adoré leur look avec les arceaux à fixer autour de l’oreille, leur norme IPX7 et leur tenue stable et confortable. Ces bons points sont d’ailleurs valables pour le modèle Jump, dont l’apparence est similaire. La matière du cordon peut cependant commencer à s’accrocher et à tirer sur le cou lorsqu’on transpire, et les commandes tactiles peuvent se détraquer si elles sont trop humides. Les Free X de JBL : un modèle assez confortable, mais qui ne dispose pas de commandes de volume, et le son n’est pas aussi agréable que celui des Elite Active 65t de Jabra. Les basses souffrent d’un effet de réverbération et les guitares acoustiques rendent un son nasillard. Les Reflet Contour 2 de JBL : ces écouteurs ne sont pas mauvais mais ce ne sont pas nos préférés. Le cordon trop long a tendance à s’accrocher, les basses sont accentuées, les aigus sont légèrement stridents, ce qui peut donner un son trop aigu lorsqu’on est à plein volume (tout en étant profitable aux morceaux de hip-hop). Si vous trouvez les ailettes confortables et ne vous adonnez pas à des entraînements de forte intensité qui feraient rebondir le cordon, alors cette paire est convenable. Les Reflect Mini 2 de JBL : si le cordon était plus court ou possédait un meilleur système de harnais, nous serions conquis. La tenue dans l’oreille est confortable et le son, avec basses sonores et aigus accentués, est un peu exagéré mais plaisant pour le genre de morceaux que l’on écoute à la salle de gym. Il faut toutefois noter que le cordon traîne, s’accroche et fait du bruit lors des rebonds de l’utilisateur. Les Flex Sport de JLab : cette paire est confortable et reste en place. De plus, elle résiste à la transpiration et au contact de l’eau. Les commandes sont faciles à repérer et à utiliser, le mode « conscience de l’environnement sonore » est utile, les bouchons d’oreille et le revêtement du bandeau sont lavables en machine. Le sac de rangement fait aussi office de filet pour le lavage. Les bouchons d’oreille en « mèche anti-humidité » qui absorbent la transpiration sont agréables pour réguler la température et pour évacuer la sueur du visage, mais si vous transpirez beaucoup, il faudra les laver après chaque session d’entraînement. Si le BackBeat Fit 500 de Plantronics n’est plus disponible et si cela ne vous gêne pas de rincer vos bouchons d’oreille après chaque passage à la salle, alors les écouteurs Flex Sport sont vraiment géniaux. Les JBuds Air Sport de JLab : cette paire constitue une alternative correcte aux écouteurs 100 % sans fil. Les arceaux à placer autour des oreilles maintiennent les embouts en place, l’autonomie de six heures est appréciable et la norme IP66 ainsi que la garantie de deux ans sont deux bons points. Cependant, les attaches semi-flexibles peuvent frotter contre les grandes oreilles et ne sont pas vraiment confortables sur la durée. Par ailleurs, les commandes peuvent être un peu délicates à manipuler surtout lorsqu’on se déplace. Le son n’est pas génial, avec des aigus stridents et une grande résonance. Les BE Sport4 d’Optoma : le cordon long et épais de cette paire tire et produit beaucoup de bruit. De plus, le matériau dans lequel sont faites les ailettes stabilisantes est un peu trop dur et nous a fait mal au niveau du côté intérieur de l’anthélix (le pli à l’intérieur du pavillon auditif) après 20 minutes d’utilisation. Les BackBeat Fit 300 de Plantronics : le système oreille-embout-et-ailettes est confortable et la paire est solide. Le son est un peu glacial sur les aigus avec beaucoup de basses qui ne gâchent cependant pas les voix masculines. Malheureusement, le cordon est bruyant et un peu trop long. Enfin, la commande sur le cordon est énorme et lourde. Les BackBeat Fit 350 de Plantronics : très bonne tenue, mauvais cordon, son très passable. La tenue est confortable mais le cordon est incroyablement bruyant. Par ailleurs, les aigus stridents entraînent des bruits sifflants quand le volume dépasse les niveaux moyens. Les BackBeat Go 3 de Plantronics : la base de l’écouteur, qui pend et est connectée au cordon, peut appuyer contre votre visage (ou, plus précisément, votre tragus). Pour certains membres du panel, cet inconvénient s’est transformé en impossibilité de positionner les écouteurs correctement. Par ailleurs, le cordon est vraiment long et peut devenir pénible. Enfin, les aigus sont durs et stridents. Les CX Sport de Sennheiser : bien que les écouteurs en eux-mêmes soient petits et confortables, la commande située sur le cordon et le transmetteur Bluetooth sont imposants. Un grand mouvement et les voilà qui vous cinglent le visage. Le cordon est long et prompt à s’accrocher. Le son aigu, perçant et strident que renvoient ces écouteurs n’arrange pas franchement son cas. Les Run Free Pro Bio de Soul Electronics : ce modèle analyse votre allure de course et vous fait des suggestions, à la manière d’un coach. Si nous avions aimé les Pro Bio, nous aurions testé leur logiciel avec un entraîneur pour évaluer la précision des résultats mais nous n’avons pas été convaincus. Nous n’aimons pas le design scellé des écouteurs pour courir en extérieur. Par ailleurs, la commande rebondit sur le côté droit et ajoute un bruit sourd et grave. En plus, le cordon tire un peu lorsqu’il rebondit. Les Run Free Pro HD de Soul Electronics : si les Run Free Pro HD n’avaient pas eu un cordon relativement long qui battait contre mon dos lorsque je reposais le pied à terre pendant mon jogging, nous l’aurions fait concourir. Ce modèle remplissait vraiment bien nos critères, avec une qualité sonore très acceptable. Si vous conservez une position stable dans votre sport (vélo, poids, etc.), alors, ces écouteurs pourraient vous convenir. Le X-tra de Soul Electronics : le design qui enrobe l’oreille n’est pas aussi aérien que nous l’avions espéré. Par ailleurs, les bouchons d’oreille qui aspirent la transpiration demandent un lavage après chaque entraînement. Malheureusement, ils sont particulièrement difficiles à remettre en place. En constatant une qualité sonore terne et des boutons de commande qui produisent un cliquetis bruyant, nous avons décidé d’en rester là. Les Soundcore by Anker Spirit : ces écouteurs conviendront aux personnes cherchant des écouteurs résistants pour se promener. Les embouts se sont bien adaptés à nos oreilles et nous ont semblé confortables. La qualité sonore nous a paru convenable pour le prix. Cela dit, le long cordon tirait, s’accrochait et faisait du bruit lors de mouvements de forte intensité. Les Sport Wireless Pivot d’UA : une commande imposante et un cordon qui diffuse beaucoup de bruit… Des défauts qui font des Pivot un choix fort peu idéal pour le sport. Les Sport Wireless React d’UA : cette paire est excellente mais avec quelques défauts. Les React sont très solides et confortables mais la commande est énorme et, lors des mouvements à forte intensité, elle se balance et percute le visage de l’utilisateur. Par ailleurs, la fonctionnalité « hear-through », si elle est pratique pour les conversations, rend la musique si faible qu’on pourrait la penser sur pause. Les True Wireless Flash d’UA : cette paire est légère et les ailettes rendent les écouteurs très stables au niveau des oreilles mais le boîtier en métal est lourd. Il lui manque également une commande pour le volume ; il faut donc avoir son téléphone ou sa montre connectée à portée de main. Le « bionic hearing » (mode ambient) est génial pour discuter entre deux séquences d’exercices mais il atténue tellement le volume de la musique qu’on ne peut pas le laisser activé en permanence pour le jogging en extérieur. Si toutefois la forme des Elite Active 65t de Jabra ne vous convient pas, alors cette paire peut valoir de s’y intéresser. Les Underwater Audio Swimbuds Sport : nous avions sélectionné ces écouteurs pour la natation dans la précédente version de ce guide et ils sont toujours aussi bons. Le rendu sonore est excellent, la taille du cordon est ajustable et ils tiennent bien en place. Ils sont juste un peu plus compliqués à utiliser que les Swimbuds classiques. Mais ils proposent un nombre si impressionnant de façons d’empêcher l’eau de pénétrer dans l’oreille qu’après quelques tentatives et avec un peu de patience, même les oreilles à la forme la moins courante trouveront leur bonheur. Le Hellas d’Urbanears : ce casque est doté d’un bandeau et de bouchons d’oreilles amovibles. On peut donc le plier pour le ranger dans un sac de transport qui sert aussi de filet à linge délicat ; il suffit de retirer les éléments lavables du casque et de mettre le tout dans la machine. Le Hellas offre une belle qualité sonore et tient bien en place sur le crâne. Malheureusement, la résille de l’oreillette s’est enfoncée dans notre oreille externe, ce qui a provoqué une douleur après 30 minutes d’utilisation. Les kits Vi Sense et Vi React : les kits Vi sont à la fois un outil de suivi de la forme physique, un coach virtuel de jogging sur abonnement et des écouteurs. Le design de ces deux modèles a posé problème aux coureurs de notre panel. Le collier glisse sur le cou de certains et la base des écouteurs se courbe à un angle qui fait rebondir la commande sur le visage, en pleine course. Récapitulatif D’après nos tests, voici les meilleurs écouteurs pour faire du sport : • Notre produit préféré : les Elite Active 65t de Jabra • Notre choix petit budget : les Latitude EP-B40 d’Aukey • Un casque pour les haltérophiles : le BackBeat Fit 500 de Plantronics • D’autres écouteurs pas chers pour le sport : les FitClips KSC32i de Koss • Les meilleurs écouteurs pour nager : les Swimbuds coupe étanche de Syryn • La concurrence : les Tarah Pro de Jaybird, les Reflet Contour 2 de JBL, les Flex Sport de JLab, etc.…
Comparatif « Wirecutter ». Notre panel d’experts a testé plus de 200 paires de casques et d’écouteurs, avec ou sans fil, pour trouver les produits les plus adaptés à une activité sportive d’intérieur. Nous avons accordé de l’importance au confort, à la qualité sonore, à la solidité et l’autonomie. Voici les meilleurs choix pour la musculation, la course sur tapis, l’elliptique, le stepper, le rameur, et même pour la natation.
https://www.lemonde.fr/guides-d-achat/article/2019/09/07/les-meilleurs-casques-audio-pour-la-salle-de-sport_5507775_5306571.html
mlsum-fr-864
JoAnn Guidos, propriétaire du Kajun’s Pub, dans son bar de La Nouvelle-Orléans, le 7 septembre. AKASHA RABUT POUR M LE MAGAZINE DU MONDE La dernière fois que JoAnn Guidos a « botté le cul » d’un importun venu rouler des mécaniques dans son établissement sis au 2256 Saint Claude Avenue, à La Nouvelle-Orléans, remonte à quelques semaines. Le bonhomme était bourré de came et il a résisté – il n’aurait pas dû. « JoAnn lui a foutu une raclée et les flics sont venus emballer le mec », se souvient l’un des serveurs du bar. Accoudée au comptoir, la patronne du Kajun’s Pub, silhouette massive de footballeur américain moulée dans une courte robe à paillettes rouge, opine : « Exact : une vraie rouste. Mais j’ai 70 balais, je ne cogne plus aussi dur qu’avant et en prime, je crois bien que je me suis fêlé une côte. » Le fauteur de troubles peut s’estimer heureux : il y a quatorze ans, lorsque l’ouragan Katrina a transformé La Nouvelle-Orléans en ville martyre de la dévastation et du pillage, JoAnn défendait son bien avec un fusil à pompe chargé jusqu’à la gueule et un .38 Special à canon court glissé dans la ceinture. « Et bon sang, je n’aurais pas hésité une seule seconde à tirer », dit-elle le nez plongé dans un petit verre de scotch millésimé. 29 août 2005. Un fléau de rafales venu des tropiques s’abat à plus de 200 km/h sur La Nouvelle-Orléans. Cinquante-trois digues censées protéger la ville cèdent sous la pression de vagues de onze mètres de hauteur qui se ruent sur les ouvrages d’art conçus par le génie de l’US Army. La ville est inondée à 80 %, les lits volent à travers les fenêtres brisées de l’hôtel Hyatt, le palace de Loyola Avenue, qui ne rouvrira que six ans plus tard. L’électricité est coupée dans la majeure partie de la ville, les voies de communication sont impraticables, un tiers des effectifs de la police a abandonné son poste, livrant les rues aux pillards et aux délinquants poussés par la faim. « Des gens pauvres, noirs pour la plupart, qui n’auraient pu quitter la ville par leurs propres moyens de toute façon. Ils n’avaient nulle part où aller, ne possédaient même pas de voiture », se souvient Dan Baum, journaliste indépendant habitué des prestigieuses colonnes du New Yorker, venu couvrir les événements. Un mariage, deux enfants L’avenue Saint-Claude – qui prend sa source dans le quartier du même nom et déroule son bitume sur près de 2 km en traversant une partie du Lower 9th Ward, le quartier le plus misérable de La Nouvelle-Orléans – est un temps épargnée. A une demi-douzaine de blocks de la rive nord du Mississippi, elle devient la seule artère d’importance à pouvoir être empruntée par les quelques véhicules de secours encore en service.
Le Kajun’s Pub, à La Nouvelle-Orléans, est le seul bar demeuré ouvert lors du passage dévastateur de l’ouragan Katrina en 2005. Armée jusqu’aux dents, sa propriétaire y recueillait les naufragés. Une héroïne flamboyante révélée à la faveur de son changement de sexe.
https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2019/09/20/joann-guidos-la-madone-transgenre-de-la-nouvelle-orleans_6012434_4500055.html
mlsum-fr-865
Des manifestants hostiles aux ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite, le 29 mai à Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). GERARD JULIEN / AFP Avec 9,1 milliards d’euros en 2018, en augmentation de 30 % par rapport à 2017, les ventes à l’étranger de matériels de guerre français témoignent d’« excellents résultats », se félicite le gouvernement. Son rapport annuel au Parlement sur les exportations d’armement a été rendu public mardi 4 juin. En la matière, la France vend de tout, sur tous les continents, s’appuyant sur une industrie nationale très solide. En 2018, 50 % des commandes ont émané du Moyen-Orient, un volume en recul de 10 points, et 15 % en Asie-Pacifique. L’exercice annuel de ce rapport, très formel, reste partiel – il ne donne pas dans le détail la liste des armes commandées ou livrées par pays sur l’année. En outre, le classement des clients sur une seule année est fortement influencé par la signature des « grands » contrats (ceux supérieurs à 200 millions d’euros), dont les livraisons s’étaleront ensuite sur de longues périodes. Etabli sur la décennie 2009-2018, le bilan des prises de commande place l’Inde en tête des clients de la France, grâce au contrat des trente-six avions Rafale passé en 2016 pour 8 milliards d’euros. En deuxième place figure l’Arabie saoudite, qui a acquis pour 11,3 milliards d’armement français sur les dix ans. En 2018, Riyad a commandé, pour près de 1 milliard d’euros, des navires patrouilleurs. Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’export, le nerf de la guerre, même pour les armées Occupant la troisième place sur la période longue, avec 11 milliards d’euros d’achats, c’est le Qatar qui est le plus gros client de 2018 : il a commandé des hélicoptères pour 1,5 milliard d’euros et des chasseurs Rafale pour 1,1 milliard. L’Egypte, qui a elle aussi acheté des Rafale en 2015, est le quatrième client (7,5 milliards d’euros depuis 2009). Le Brésil arrive en cinquième position, grâce au contrat géant des sous-marins Scorpène, signé en 2009. La France « complice » de la crise humanitaire au Yémen L’Australie, avec qui Paris a scellé, en 2016, « le contrat du siècle » pour douze sous-marins impliquant cinquante ans de coopération militaro-industrielle – un marché de 34 milliards d’euros, dont 8 milliards pour la France –, n’apparaît pas dans les comptes de 2018, car la signature formelle entre les deux gouvernements n’est intervenue que début 2019. A l’inverse, le gros contrat, dit « CAMO », de fourniture de blindés à la Belgique, pour 1,1 milliard d’euros, a été pris en considération alors qu’il n’est pas en vigueur ; le gouvernement estime avoir eu un « engagement irréversible du client ». Les ONG, qui dénoncent depuis de nombreux mois l’emploi d’armes françaises par les belligérants engagés au Yémen, renouvellent leurs critiques. « Les contrats et les livraisons avec des pays accusés de crimes de guerre (Arabie saoudite) ou de répression contre leur population (Egypte) atteignent des montants très élevés », regrette Tony Fortin, de l’Observatoire des armements, qui accuse la France de violer ses engagements pris dans le cadre du traité sur le commerce des armes (TCA). Article réservé à nos abonnés Lire aussi Tony Fortin : « Des armes et équipements militaires français semblent bien utilisés au Yémen » « Depuis 2015, les ventes de la France vers l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis s’élèvent à près de 6 milliards d’euros, relève Jon Cerezo, d’Oxfam. La France doit réagir et arrêter de se rendre complice d’une des pires crises humanitaires dans le monde et de la souffrance subie par la population yéménite depuis plus de quatre ans. » Intérêts économiques et stratégiques La ministre des armées justifie la position française par ses intérêts stratégiques. « Aujourd’hui, 13 % des emplois industriels sont dans le secteur de l’armement », souligne Florence Parly, en préface du rapport. Et cette politique d’exportation « est également vitale pour notre diplomatie ». Mme Parly se réjouit qu’en 2018 la part des Européens dépasse pour la première fois 25 % des commandes – avec la fourniture de vingt-trois hélicoptères à l’Espagne, pour 1,5 milliard d’euros. Le montant moyen des ventes d’armes sur le long terme est de 6 milliards d’euros. En 2015, le précédent ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, s’était vanté d’avoir « réalisé le chiffre historique de 17 milliards d’euros d’exportations », soit le double de 2018.
Selon le rapport annuel du gouvernement au Parlement sur les exportations d’armement, rendu public mardi 4 juin, le Moyen-Orient représente la moitié des ventes.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/04/la-france-a-vendu-des-armes-pour-9-1-milliards-d-euros-en-2018_5471354_3210.html
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Dans le mille. ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP Et dire qu’après avoir vu cela, cette offensive de grand style qui fit décoller notre palpitant, il va falloir s’astreindre à rester calmes, et que cela va durer six jours. Six jours jusqu’à l’arrivée au col du Tourmalet, où l’on en saura un peu plus sur le programme de Thibaut Pinot lundi 29 juillet : descente des Champs sur un bus à impériale Groupama-FDJ ou nourriture des chèvres à Mélisey, en Haute-Saône. Rien ne sera figé au Tourmalet, bien sûr, mais il dira si les illusions peuvent vivre une semaine de plus. Heureusement, Thibaut Pinot est français. Et l’on nous a toujours appris, depuis le berceau, qu’un Français ne pouvait pas gagner le Tour – c’est écrit dans la Constitution depuis 1985, en dessous du paragraphe disposant l’absence de Français à Roland-Garros à partir du deuxième mercredi. Ce postulat nous tranquillise, nous repose. Il évite la surchauffe et les nœuds au cerveau. Pour un Français, un maillot jaune est toujours provisoire. Il peut être heureux, glorieux, poissard, logique, mais s’il y a une règle, c’est qu’il ne dure pas. Ainsi vivra-t-on tranquillement, sans emballement aucun, le deuxième séjour en jaune de Julian Alaphilippe. On sait qu’il commence un 14 juillet – la presse étrangère toujours attachée au « Bastille Day » se régalera du symbole – et qu’il ne passera pas le 25. Comme les congés payés, on en profite d’autant plus qu’on sait qu’il est fugace. Tête froide C’est ainsi aussi que l’équipe Groupama-FDJ garde la tête froide. Bien sûr, leur leader galope depuis le départ, semblable au Pinot grisé de l’automne dernier, qui survolait la dernière semaine de la Vuelta, le championnat du monde et les classiques italiennes. Bien sûr, entre Sorbiers, Loire, et Saint-Etienne, Loire, il a repris 19 secondes à tous les favoris plus huit secondes de bonification, ce qui est énorme à l’échelle des éditions du Tour de France des dernières années. Bien sûr, il est le premier des favoris. Mais, on le voit aux réactions de Julien Pinot, entraîneur, et Thibaut Pinot, cycliste, dans le car de l’équipe, ce n’était pas l’euphorie samedi. Le Haut-Saônois regrettait même de ne pas avoir rattrapé Thomas De Gendt pour gagner l’étape. (Oui, sur ce Tour, Thibaut Pinot a la dalle.) Sur ce #TDF2019, chaque jour apporte de nouvelles émotions. ⤵ https://t.co/fNMRiJAgNu — GroupamaFDJ (@Équipe Cycliste Groupama-FDJ) « Il faut calmer les choses » « Je suis à mon niveau de l’an dernier en fin de saison, j’ai réussi ma préparation. C’est pour cela que je suis confiant pour la suite », dit-il. Mais aussi : « Je ne m’attarde pas trop sur le classement, ça ne veut pas dire grand-chose. Il y a les Pyrénées, le chrono, tout va vite changer. » Thibault Camus / AP Philippe Mauduit, directeur sportif, garde le calme des vieilles troupes, s’amusant de l’excitation journalistique : « Les gars, il faut calmer les choses. C’est du sport, c’est du beau vélo, mais il ne faut pas non plus s’enflammer, on est à quinze jours de l’arrivée. (…) On va rester tranquille, calme, et on va continuer à préparer nos étapes. » « Il ne s’est jamais caché et nos adversaires les plus directs l’ont toujours pris au sérieux », ajoute Philippe Mauduit, et là, pardon, mais il se trompe : on avait bien tendu l’oreille lors des conférences de presse précédant le départ, et Thibaut Pinot était très rarement cité au rang des candidats à la victoire finale. En particulier par Geraint Thomas, qui mentionnait Jakob Fuglsang, Adam Yates, Richie Porte, Vincenzo Nibali, Steven Kruijswijk et les Movistar, mais ni Romain Bardet, ni Thibaut Pinot. Sans doute que lui aussi connaît la règle. Sans doute que lui aussi reste calme. Sans doute qu’il a raison. Pas vrai ? Départ à 13 h 25, arrivée vers 17 h 30. PS. Geraint Thomas pourra faire encadrer cette photo dans son salon le 29 juillet, quand il aura gagné le Tour de France deux semaines après cette gamelle mémorable. @cronoescalada @migbouzas2502 https://t.co/yxff35E0dE — pimentanuno (@NP) PPS. Un maillot jaune français le 14 juillet, c’est presque la routine. Depuis la dernière victoire française sur le Tour huit coureurs français ont porté le maillot jaune au départ de l'… https://t.co/YeQzOIftMc — OlivPerrier (@Olivier Perrier)
Après l’alléchante offensive de Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot samedi, il faudra attendre la traversée des Pyrénées pour savoir à quoi les deux Français peuvent prétendre.
https://www.lemonde.fr/blog-du-tour-de-france/article/2019/07/14/tour-de-france-2019-thibaut-pinot-se-retenir-d-y-croire_5489221_5326505.html
mlsum-fr-867
privées. Le Japon est connu pour sa passion des trains, du tortillard à voiture unique sillonnant le cœur des campagnes, au Shinkansen reliant les métropoles, avec une ponctualité devenue légendaire. L’Archipel toujours pressé sait aussi céder au charme des trains touristiques et des croisières ferroviaires, manière raffinée de découvrir un territoire et d’accompagner la politique nationale de promotion des régions, dans la perspective de la Coupe du monde de rugby de l’automne 2019 et des Jeux olympiques de Tokyo de 2020. Les 211 compagnies ferroviaires (privées pour l’essentiel) égrènent de petits bijoux sur rail conçus par des architectes de renom. Seibu a mis en service, en mars, le Laview à la robe argentée, dessiné par Kazuyo Sejima. Le 8 mai, JR East a lancé le Saphir Odoriko, signé Ken Okuyama, dans la péninsule d’Izu, au sud de Tokyo. Rien n’égale pourtant le pionnier du genre : le Nanatsuboshi (« sept étoiles »), son atmosphère Belle Epoque et son parfum de temps retrouvé. Géré par la compagnie régionale JR Kyushu, il condense le luxe suranné des mythes ferroviaires européens, tel l’Orient Express, et la finesse de l’artisanat japonais. Les places sont rares, et les billets sont attribués à la loterie. Selon la formule, une ou trois nuits, il en coûtera entre 2 500 et 7 700 euros aux passagers. ERIC RECHSTEINER Le Nanatsuboshi arpente, depuis octobre 2013, les paysages vallonnés, volcaniques et verdoyants du Kyushu, la grande île du sud-ouest du Japon, selon deux formules : deux jours/une nuit ou quatre jours/trois nuits. Les quatorze suites, dont deux de luxe, sont proposées entre 315 000 et 950 000 yens (entre 2 500 et 7 700 euros), avec des variations selon la saison. Les prix grimpent au moment de la floraison des cerisiers, fin mars, ou de la Golden Week, les congés annuels ayant duré cette année dix jours – du 27 avril au 7 mai –, un record « offert » par le gouvernement, en l’honneur de la montée sur le trône, le 1er mai, du nouvel empereur, Naruhito. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Japon et la Suisse, ces deux pays où les trains partent et arrivent à l’heure Suites de luxe « Il y a en moyenne dix fois plus de demandes que de places disponibles. Pour la suite de luxe A, celle de l’extrémité du train avec baie vitrée, c’est cinquante-deux fois. Certains clients ne veulent qu’elle et attendent des années d’y avoir accès », explique Simon Metcalfe, responsable des ventes à l’international de JR Kyushu. Les billets sont attribués à la loterie. Les heureux élus profitent alors d’un service unique, qui commence par l’accueil dans un salon particulier, le Kinsei (« Vénus » en japonais, la première étoile visible dans le ciel à la nuit tombée), aménagé au deuxième étage de la gare d’Hakata, à Fukuoka, première ville du Kyushu. Cérémonie de bienvenue, collation. Puis les passagers embarquent à bord du train à la robe marron parsemée de motifs dorés, briqué jusqu’à l’ultime minute par des employés en uniforme noir blasonné d’étoiles.
Au pays du rail par excellence circulent de nombreux petits bijoux. JR Kyushu propose des croisières de luxe pour découvrir Kyushu, île du sud-ouest de l’archipel. A son bord, repas gastronomiques, piano-bar et suites privées.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/15/au-japon-le-nanatsuboshi-folie-ferroviaire-a-sept-etoiles_5476703_3234.html
mlsum-fr-868
Le président brésilien Jair Bolsonaro, après le vote de la réforme des retraites au Parlement, le 10 juillet 2019. EVARISTO SA / AFP Après huit heures de débats, de coups de théâtre et de coups de sang parlementaires, Jair Bolsonaro a laissé éclater sa joie. « Grand jour ! », a écrit sur Twitter le président brésilien dans la soirée du mercredi 10 juillet. « Le Brésil se rapproche chaque jour du chemin de l’emploi et de la prospérité », a-t-il ajouté. Après sept mois passés à la tête du géant d’Amérique latine, le chef de l’Etat pense enfin revendiquer une victoire relativement consensuelle. Les députés ont voté, avec une large majorité (379 voix contre 131) le texte de base de la réforme des retraites. Une étape décisive pour cette réforme jugée cruciale pour les finances du Brésil, approuvée par 47 % des Brésiliens, selon un sondage Datafolha. Après le vote d’amendements, jeudi 11 juillet, le texte doit passer une nouvelle fois devant les députés, avant un passage au Sénat et un vote définitif attendu courant septembre. Mais déjà le président, ainsi que son ministre de l’économie, Paulo Guedes, jubilent. A tort ? « Il n’y a pas vraiment de quoi se réjouir. La réforme est positive mais elle n’est pas excellente. Elle maintient beaucoup de privilèges et n’est qu’un emplâtre sur un système en faillite » commente Alberto Ramos, directeur de la recherche économique pour l’Amérique latine chez Goldman Sachs. « D’ici cinq ou dix ans, une nouvelle réforme sera nécessaire », insiste-t-il. La dette publique dépasse désormais 90 % du PIB Le futur système des retraites doit soulager un pays dont la dette publique dépasse désormais 90 % du produit intérieur brut (PIB), selon les calculs du Fonds monétaire international (FMI). Dans le détail, le texte impose un âge minimal de départ à la retraite, de 65 ans pour les hommes et 62 ans pour les femmes, allié à des temps de contribution variant selon les professions. Présenté comme un préalable indispensable à toute relance de l’économie et un outil ad hoc pour en finir avec des privilèges exorbitant accordés, notamment, aux hauts cadres de la fonction publique, le projet est parvenu à fédérer des députés de l’extrême droite du Parti social-libéral (PSL) de Jair Bolsonaro jusqu’à la gauche. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Au Brésil, la réforme des retraites entravée par les outrances de Bolsonaro « Le vrai clivage, dans cette réforme, comme dans les autres (…), n’est pas entre la gauche et la droite, mais entre ceux qui défendent, ou pas, des intérêts corporatistes », écrit l’éditorialiste Miriam Leitao, dans le quotidien O Globo. Seulement voilà, parmi ces « corporatistes » se trouve Jair Bolsonaro. Officiellement candidat à sa réélection en 2022, le militaire pense davantage à sa réélection qu’aux prochaines générations. Après avoir été qualifié de « traître » par les forces de l’ordre, il a milité pour accorder un régime préférentiel aux policiers. Cette prérogative s’ajoute au régime spécial octroyé aux militaires ainsi qu’aux professeurs, aux travailleurs ruraux et aux fonctionnaires des Etats et des municipalités. Au total, l’économie initialement espérée de 1 000 milliards de reais sur dix ans est désormais évaluée à 714 milliards (168 milliards d’euros) par l’Institut fiscal indépendant (IFI) du Sénat, sans compter les amendements tout juste votés, à même d’affadir le projet.
Le futur système, crucial pour les finances publiques du pays, doit permettre d’économiser 168 milliards d’euros sur dix ans.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/07/12/les-deputes-bresiliens-adoptent-la-reforme-des-retraites_5488562_3234.html
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Le premier ministre britannique, Boris Johnson, dans une ferme avicole du Pays de Galles, où il a présenté aux éleveurs ses plans pour l’après-Brexit. ADRIAN DENNIS / AP Chronique. Depuis que les Britanniques ont voté pour le Brexit, en 2016, l’Union européenne (UE) a fait un sans-faute. Le respect scrupuleux de la procédure de sortie de l’Union prévue par les traités, l’impeccable unité des Vingt-Sept, le refus d’accorder à Londres le moindre traitement de faveur, une solidarité sans faille avec l’Irlande et le professionnalisme méticuleux de Michel Barnier, le négociateur de l’Union, ont eu raison d’une Theresa May politiquement mal assurée et techniquement indécise. Résultat, c’est avec Boris Johnson que l’UE est aujourd’hui aux prises. Le nouveau premier ministre n’a pas fait mystère de ses objectifs : sans « ifs or buts », une sortie au 31 octobre, « do or die », s’il le faut sans accord. Tout suggère aujourd’hui qu’il entend provoquer des élections anticipées et faire campagne sur cette base, au nom du respect du mandat donné par le référendum de juin 2016. A cette fin, le gouvernement a engagé les préparatifs opérationnels en vue d’un « no deal », d’une sortie sans accord. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Boris Johnson dans l’impasse nord-irlandaise Le « no deal » n’est pas certain. Les conversations avec l’UE n’ont pas commencé, et des compromis sont encore possibles sur le principal point de blocage, l’épineuse question du filet de sécurité irlandais : ce serait le cas, par exemple, si M. Johnson se libérait de l’alliance avec les unionistes de Belfast et acceptait de maintenir l’Irlande du Nord dans le marché européen. Le « no deal » peut aussi être bloqué par le Parlement, si celui-ci trouve un moyen de prendre la main. Mais il est devenu assez crédible pour que les Européens doivent s’y préparer. Quelle stratégie ? S’agissant de son impact mécanique, les choses sont assez claires : effet de taille oblige, le choc serait bien moindre que pour le Royaume-Uni lui-même, mais de même nature : la hausse brutale des tarifs douaniers, la désorganisation des échanges, le défaut de cadre juridique pour la fourniture de services, la rupture des chaînes de valeur nous frapperaient également. Tandis que les économistes britanniques débattent encore de l’ampleur de la commotion attendue, le FMI la chiffre à quatre points de PIB pour le Royaume-Uni et à un demi-point pour l’UE. Dans un contexte de ralentissement et de tensions internationales, c’est dangereux. Cela peut suffire à nous faire basculer dans la récession. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Brexit : le père de Boris Johnson supplie les Vingt-Sept de faire un geste Il y a cependant des raisons d’être moins inquiet pour le court terme que pour le futur. Dans l’immédiat, il est certain que Londres s’attachera à compenser les effets récessifs d’une sortie désordonnée. Sajid Javid, le nouveau chancelier de l’Echiquier, réfléchit, pour soutenir l’activité, à une stratégie économique de relance budgétaire tous azimuts. Avec un déficit 2019 prévu à 1,5 % du PIB, il en a les moyens. Quant à la Banque d’Angleterre, elle répondra nécessairement par une stimulation monétaire : c’est dans son mandat.
Avec Boris Johnson, l’Union européenne va devoir jouer serré dans les discussions sur les modalités du Brexit, analyse l’économiste dans sa chronique.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/08/03/jean-pisani-ferry-le-no-deal-est-devenu-assez-credible-pour-que-les-europeens-doivent-s-y-preparer_5496148_3232.html
mlsum-fr-870
Eike Batista lors de son arrivée dans les locaux de la police fédérale après son arrestation à Rio, le 8 août. MAURO PIMENTEL / AFP Une juge brésilienne a ordonné samedi 10 août la libération de l’ex-milliardaire Eike Batista, ont rapporté plusieurs médias brésiliens. Simone Schreiber, magistrate de la cour d’appel, a considéré que la détention de l’ancienne plus grande fortune du Brésil « violait la Constitution (…) et le principe de présomption d’innocence ». Jeudi, Eike Batista, 62 ans, avait été interpellé dans le cadre d’une opération policière intitulée « Secret de Midas », visant à démanteler un réseau de blanchiment d’argent et de délits d’initiés. L’avocat du chef d’entreprise, cité par le site d’information G1, a indiqué que son client devrait être libéré dimanche matin. Eike Batista, qui avait bâti sa fortune en investissant dans les secteurs des mines et de l’énergie, avait déjà été placé en détention provisoire en 2017, mais était sorti de prison trois mois plus tard, un juge de la Cour suprême l’ayant autorisé à rester en résidence surveillée. Condamné à trente ans de réclusion pour corruption en juillet 2018, il demeurait donc assigné à résidence en attendant d’être jugé en appel. L’effondrement d’un symbole de réussite En mai dernier, l’ancien milliardaire avait été condamné par les autorités boursières à payer deux amendes d’un montant total de 536 millions de reais (près de 120 millions d’euros) pour délit d’initié. Des amendes infligées parce qu’il avait vendu en 2013 des actions de sa compagnie pétrolière OGX alors qu’il savait qu’elle ne pourrait plus explorer des blocs pétroliers acquis lors d’enchères en 2007. En juillet 2018, un juge l’a reconnu coupable d’avoir versé 16,5 millions de dollars de pots-de-vin à Sergio Cabral, ex-gouverneur de Rio de Janeiro (2007-2014), lui-même condamné à plus de cent ans de prison pour corruption. Symbole du Brésil conquérant des années 2000, Eike Batista a occupé la septième place du classement Forbes des plus grandes fortunes de la planète, en 2012, mais a vu son empire s’effondrer l’année suivante, avec la faillite de sa compagnie pétrolière OGX.
Le chef d’entreprise, ancienne plus grande fortune du pays, avait été arrêté jeudi alors qu’il purge déjà en résidence surveillée une peine de trente ans de prison pour corruption.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/11/la-justice-bresilienne-ordonne-la-liberation-de-l-ex-milliardaire-eike-batista_5498452_3210.html
mlsum-fr-871
« Ghaleb Bencheikh a curieusement fait parrainer la Conférence par la Ligue islamique mondiale [dont] les objectifs sont de « promouvoir l’islam, son dogme, sa législation » et sa « ligne de conduite » contre les autres formes religieuses » ( Le président de la Fondation de l’islam de France, Ghaleb Bencheikh, en 2016). MATTHIEU ALEXANDRE / AFP Tribune. Le 17 septembre, la Fondation de l’islam de France (FIF), institution laïque, organisait à Paris une conférence pour la paix et la solidarité réunissant divers représentants religieux, politiques, académiques. Son nouveau patron, Ghaleb Bencheikh, a curieusement fait parrainer cet événement par la Ligue islamique mondiale (LIM). Il se trouve que les objectifs explicites de cet organisme sont de « promouvoir l’islam, son dogme, sa législation » et sa « ligne de conduite » contre les autres formes religieuses – en contradiction avec l’esprit d’une conférence visant à réunir « juifs, chrétiens et musulmans » autour d’un « engagement commun au service de l’homme ». Version agressive de l’islam Cela pourrait prêter à sourire si la Ligue islamique mondiale (LIM) n’avait effectivement contribué de façon décisive, et depuis sa création en 1962, à « œuvrer à la propagation de l’Islam » (sa version intolérante du moins), « répondre aux calomnies dont l’Islam est en butte en répondant à ceux qui cherchent à le discréditer », « délivrer l’homme du joug du polythéisme [pour] le protéger de ses dangers », ou, par l’intermédiaire de son Conseil suprême mondial des mosquées, à promouvoir « la lutte contre les mauvaises mœurs, les comportements déviants, contre les guerres idéologiques et l’investissement dans les affaires qui concernent la nation islamique ». J’ai cité ici quelques extraits de la présentation de la LIM sur son site officiel. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les musulmans doivent trancher entre les pratiques barbares de Daech et un islam de beauté et d’intelligence » C’est suffisant pour comprendre ce qu’est cet organisme basé à La Mecque (Arabie saoudite) et peu connu des Français : un organe sous influence saoudienne de prédication du salafisme wahhabite, version agressive de l’islam dont l’objectif est la da’wa, cette « invitation » à faire adhérer le monde à sa version fondamentaliste de l’islam. Il le fait à bas bruit, distribuant méthodiquement depuis quarante ans ses pétrodollars sur tous les continents aussi bien dans les quartiers pauvres de Dakar que dans le Quartier latin à Paris, partout où il peut installer ses centres et bureaux affiliés. En organisant cet événement avec la Ligue, la Fondation pour l’islam de France, fondée par le très républicain Jean-Pierre Chevènement, ne pouvait pas être plus en contradiction avec son but de faire connaître la religion et les civilisations musulmanes La Ligue parle toujours de paix, de tolérance et de justice mais elle finance et distribue des manuels religieux violents, antisémites et misogynes destinés aux adultes comme aux enfants ainsi que l’a montré en 2018 l’organe officiel belge chargé de l’évaluation de la menace terroriste et extrémiste (OCAM). Elle compte en son sein des membres comme le prédicateur salafiste Mohamed Al-Arifi, l’un des plus populaires au monde (21 millions d’abonnés sur Twitter et 25 millions sur Facebook), connu pour ses prises de position contre les juifs et les femmes (« La Fabrique de l’islamisme », rapport de l’institut Montaigne).
La Fondation pour l’islam de France a organisé le 17 septembre une conférence pour la paix, parrainé par la Ligue islamique mondiale dont « l’ambition est de faire connaître une vision unique et exclusive de l’Islam », comme le souligne l’anthropologue Florence Bergeaud-Blacker dans une tribune au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/25/la-ligue-islamique-mondiale-distribue-des-manuels-religieux-violents-antisemites-et-misogynes_6012997_3232.html
mlsum-fr-872
A l’exception de pages reproduites dans des périodiques pour enfants, tel Vaillant, au début des années 1930, Gasoline Alley, pourtant un si grand classique de la bande dessinée américaine, n’a jamais été publié en France. En plus de réparer un impair, la sélection de 80 planches proposée le 11 septembre sous le titre Walt & Skeezix, dans une traduction de Fanny Soubiran, par la maison d’édition strasbourgeoise 2024, rappellera combien la bande dessinée fit preuve de modernité dès les premiers temps de son essor, il y a un siècle. Créée par le cartooniste Frank King (1883-1969) dans le quotidien Chicago Tribune en novembre 1918, Gasoline Alley occupe une place à part dans l’histoire du 9e art : c’est l’une des premières bandes dessinées à faire vieillir « en direct » ses personnages. Ceux-ci avancent en âge au même rythme que les lecteurs, imperceptiblement, à rebours des codes en vigueur qui font de Tintin et autres Superman des héros éternellement jeunes en dépit des décennies qu’ils traversent. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Exposition : Jack Kirby, incroyable faiseur d’icônes La série relate ni plus ni moins que le grand feuilleton de l’existence. Les adultes y font des enfants, qui grandissent avant de devenir parents à leur tour, etc. – tout cela au fil d’événements d’une banalité touchante qui confine à la poésie. Décliné sous la forme de strips quotidiens et de pleines pages dominicales, Walt & Skeezix suit les pas d’un célibataire empoté, Walt, et de son fils, Skeezix, trouvé dans un panier abandonné sur le pas de sa porte, un matin de février 1921. Grande saga familiale Inspirée par l’un des patrons du Chicago Tribune dans le but d’attirer un lectorat plus féminin, cette découverte va donner naissance à un chef-d’œuvre. Gasoline Alley n’était jusque-là qu’un aimable divertissement consacré à la passion pour l’automobile que partageaient les habitants d’une même rue. Frank King va utiliser la thématique de l’orphelin adopté comme le point de départ d’une grande saga familiale. Skeezix – « petit veau », dans le jargon des cow-boys – va grandir, entrer au lycée, partir à la guerre, en revenir, se marier, devenir le patron du garage de la rue… Walt, lui, élèvera d’autres enfants, nés des suites d’un mariage, avant de s’éteindre dans les années 1980. Le prodige de Gasoline Alley tient dans la description d’un quotidien ordinaire qui émeut autant qu’il informe, jour après jour, semaine après semaine, sur les évolutions et les mœurs de la classe moyenne américaine. Composée à partir de sunday pages de la période 1921-1934, la ­sélection des éditions 2024 fait ­également se confronter la candeur de l’enfance au mythe de l’Amérique pastorale, où la nature tient une place prépondérante.
Une planche de BD de la rentrée (1/5). « Walt & Skeezix » est une touchante anthologie de « Gasoline Alley », « comic strip » pionnier de Frank King qui paraîtra pour la première fois en français le 11 septembre.
https://www.lemonde.fr/critique-litteraire/article/2019/07/18/bd-frank-king-le-cartooniste-qui-vieillissait-avec-ses-heros_5490806_5473203.html
mlsum-fr-873
Ce guide a été rédigé par la rédaction de Wirecutter (groupe New York Times) et traduit par Le Monde. Les produits sont sélectionnés de manière indépendante. Le Monde et Wirecutter perçoivent une rémunération lorsqu’un de nos lecteurs procède à leur achat en ligne. En savoir plus Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale. Guide mis à jour le 31 mai 2019 : après un nouveau round de tests, nous avons décidé que la Rebound d’ESR serait notre nouvelle meilleure coque pas chère pour l’iPad mini (5e génération) et l’iPad Air (3e génération). Elle est en TPU, un polyuréthane, ce qui la place un cran au-dessus des autres coques bon marché. Apple propose en ce moment quatre modèles d’iPad, chacun nécessitant une coque de taille différente. L’entreprise propose d’ailleurs son propre modèle de coque, la Smart Cover, qui convient à la plupart d’entre eux, mais elle est plutôt chère et ne protège que l’écran. Il ne nous semble pas forcément utile de dépenser des fortunes pour acheter une bonne protection pour sa tablette, nous avons donc passé 80 heures ces trois dernières années à tester des dizaines de coques (et des centaines d’heures d’utilisation en conditions réelles) afin de trouver les meilleurs produits à petit prix. Dernièrement, nous nous sommes concentrés sur les coques pour l’iPad (5e et 6e générations) et pour le dernier des iPad mini. La meilleure coque, à la fois simple, peu onéreuse et discrète, c’est l’Ultra Slim de Moko. Nous avons déjà recommandé cet étui pour d’autres modèles d’iPad, et il nous semble être le plus approprié si vous êtes l’heureux propriétaire d’un iPad 9,7 pouces. Il couvre entièrement les deux faces de l’appareil et toutes ses arrêtes, et son solide rabat ne bouge ni ne s’ouvre de façon intempestive. En outre, il est plutôt joli. La coque Lightweight Smart Case Trifold Stand d’ESR ressemble beaucoup à l’Ultra Slim de Moko. Elle a l’avantage supplémentaire de couvrir les boutons volume et on/off mais elle protège moins bien l’écran puisqu’elle glisse davantage que l’Ultra Slim de Moko. En outre, plusieurs auteurs et éditeurs de Wirecutter ont moins aimé sa texture. Cette coque n’en est pas moins une bonne option si notre préférée est en rupture de stock ou si vous désirez d’avantage de choix de couleurs. Nos recherches • Pourquoi nous faire confiance ? • Pourquoi acheter une coque ? • Comment avons-nous choisi et testé les coques ? • La meilleure coque à petit prix pour iPad (5e et 6e générations) : l’Ultra Slim de Moko • La meilleure coque à petit prix pour iPad mini (5e génération) et iPad Air (3e génération) • La concurrence • Sources Pourquoi nous faire confiance ? J’ai été chargé de la rubrique Accessoires du site iLounge pendant un peu plus de trois ans, pendant lesquels j’ai écrit des critiques sur plus de 1 000 produits, des coques pour la plupart. J’ai donc couvert plusieurs générations de produits Apple, de l’iPhone 4 au plus récent iPad, et tout ce qu’il y a eu entre les deux. Cela fait maintenant trois ans que je réalise des comparatifs pour Wirecutter. J’ai probablement manipulé davantage de coques d’iPad que quiconque sur la planète, ce qui me permet de remettre cette famille de produits en perspective, et me procure une expérience et des connaissances particulièrement approfondies en la matière. Pourquoi acheter une coque ? Un iPad, c’est une tranche d’électronique délicate coincée entre deux couches de matériaux fragiles : du verre qui se casse et de l’aluminium qui se raye et s’ébrèche. Outre le risque de chute, il faut prendre en compte les clés, les pièces de monnaie ou d’autres objets qui traînent dans votre sac et qui peuvent abîmer la tablette. Dépenser un peu d’argent pour protéger du matériel qui coûte entre 290 et 1 100 euros est plutôt cohérent, surtout lorsqu’on sait que faire réparer un écran hors garantie peut coûter jusqu’à 530 euros. Dépenser un peu d’argent pour protéger du matériel qui coûte entre 290 et 1 100 euros dollars est plutôt cohérent, surtout lorsqu’on sait que faire réparer un écran hors garantie peut coûter jusqu’à 530 euros. En outre, de nombreuses coques d’iPad, et tout particulièrement celles que nous avons envisagées pour ce comparatif, ont un rôle qui va bien au-delà de la simple protection : elles peuvent réellement améliorer l’expérience d’utilisation de l’appareil. Beaucoup d’entre elles ont par exemple une sorte de chevalet intégré qui permet d’adosser la tablette dans la position idéale pour regarder un film ou taper du texte. Vous économiserez de l’argent et de la place dans votre sac en n’achetant pas un support supplémentaire pour ce genre d’utilisation occasionnelle. Ceci dit, de nombreuses coques, y compris celles que nous avons sélectionnées, sont dotées d’un rabat sur l’écran qui se plie en trois pour former un support mais qui manque de stabilité. Si vous envisagez d’utiliser souvent votre écran en position visionnage (pour regarder un film par exemple) ou de le placer verticalement afin d'utiliser’utiliser avec un clavier Bluetooth, nous recommandons notre premier choix support pour iPad à petit prix, le Foldable iDevice Stand de Kanex. Il est petit et léger, donc facile à caser dans un sac, et compatible avec toutes les coques que nous recommandons. Lire aussi Les meilleures coques pour iPad Pro Les coques Symmetry pour iPad Pro d’OtterBox sont les seules à offrir une protection totale en plus d’un rabat pour le stylet Apple Pencil qui s’escamote quand on ne l’utilise pas. Voici les coques pour iPad (5e et 6e générations) que nous avons testées cette année. KYLE FITZERALD / WIRECUTTER Nous nous sommes d’abord tournés vers les grands noms des accessoires comme Griffin Technology, Incipio et Speck pour trouver les meilleures coques de protection pour iPad. Nous avons ensuite fait des recherches sur Amazon où nous avons trouvé un vaste éventail de coques, principalement fabriquées par des marques moins connues et dont beaucoup semblaient provenir des mêmes usines. Nous avons restreint nos recherches à celles qui se vendaient le mieux et qui affichaient plus de 100 avis, avec une note client de quatre étoiles minimum. Beaucoup de coques d’iPad sont listées sur la même page Amazon que les coques destinées aux tablettes de précédentes générations, ce qui signifie que les notes ne valent pas pour toutes les éditions actuelles. Ceci dit, les avis positifs pour une coque conçue pour d’autres iPad laissent penser que le vendeur propose globalement des produits satisfaisants dans ce domaine. Nous nous sommes penchés sur les coques bon marché, avant tout par obligation. Il n’existe tout simplement pas de coques haut de gamme et d’un bon rapport qualité prix, tout particulièrement pour les iPad les plus récents. Les coques les plus chères que nous avons vues sont souvent bien plus volumineuses sans pour autant apporter de protection ou de caractéristiques supplémentaires appréciables. Et pour ce qui est de l’iPad (5e et 6e générations), l’offre est vraiment limitée et les produits proposés n’ont rien d’extraordinaire. Notre cahier des charges nous a aidés à élaguer notre liste de produits : • La coque doit couvrir les angles de l’iPad et protéger ses tranches des éraflures, elle doit aussi protéger les parties métalliques brillantes qui peuvent être rayées par des surfaces abrasives. • La coque doit posséder un rabat magnétique capable de déclencher la mise en veille ou l’allumage de l’iPad à la fermeture et à l’ouverture. Il ne doit pas bouger une fois refermé. Ce dernier point est important car si la protection de l’écran se déplace, il peut être abîmé. C’est également important pour la batterie : si la coque déclenche l’allumage ou la veille de l’iPad, il risque de s’allumer au fond de votre sac et sa batterie se videra. Le rabat doit également rester fermé quand vous n’utilisez pas la tablette. • La coque doit également pouvoir faire office de support stable pour tenir la tablette bien droite lors du visionnage de vidéos, ou légèrement inclinée pour taper du texte. • La coque doit rester discrète : ne pas alourdir inconsidérément l’appareil et permettre de bien le tenir en main lors de toutes les manipulations. • Nous avons une préférence pour les coques qui couvrent les boutons latéraux des tablettes, mais comme on en trouve rarement, nous n’en avons pas fait une condition sine qua non (les boutons sont généralement placés un peu en retrait de la surface, l’absence de protection pour eux n’est donc pas rédhibitoire). Nous avons commencé par mesurer l’épaisseur et le poids de chaque coque testée. Ensuite, nous avons plié les rabats dans tous les sens possibles et mesuré les angles tout en déterminant si, une fois pliée, chaque coque gardait sa nouvelle forme (généralement grâce à des aimants intégrés) même lorsque la tablette n’était pas dedans. L’étape suivante a consisté à vérifier si le rabat de protection d’écran restait bien en place une fois fermé, ce que nous avons fait en exerçant une pression modérée avec la paume de la main pour imiter ce qui peut se passer lorsque l’iPad est au fond d’un sac. Nous avons aussi tenu chaque coque en l’air, tête en bas, pour voir si le rabat protégeant l’écran s’ouvrait. Ensuite, nous avons utilisé chacune des coques sélectionnées pendant au moins une semaine et dans la plupart des cas bien plus longtemps, afin de nous assurer qu’aucune mauvaise surprise n’apparaissait lors d’un usage quotidien. La meilleure coque petit prix pour iPad (5e et 6e générations) : l’Ultra Slim de Moko L’Ultra Slim de Moko est la meilleure de toutes les coques à petit prix pour iPad (5e et 6e générations). KYLE FITZERALD / WIRECUTTER L’Ultra Slim de Moko a quasiment toutes les qualités requises pour une coque à un prix très abordable. Pour le prix de la formule déjeuner à la brasserie du coin, l’Ultra Slim arbore un joli design et n’a pas une apparence bas de gamme. Elle protège la plupart des iPad dans la plupart des situations, mais sans offrir non plus une résistance à toute épreuve. L’Ultra Slim est composé d’une coque de plastique translucide pour le corps de la tablette et d’une couverture d’écran en polyuréthane. Elle n’est pas aussi agréable au toucher que la Smart Case d’Apple pour iPad Air 2, ce qui n’est pas étonnant étant donné la différence de prix… L’Ultra Slim ne rajoute que 4 mm d’épaisseur à l’iPad – soit l’épaisseur de deux pièces de 1 euro – et 200 grammes à son poids total. Répartis sur la largeur de l’iPad, c’est une différence quasiment imperceptible. L’Ultra Slim de Moko laisse toute la place nécessaire pour brancher un connecteur Lightning tout en protégeant le haut-parleur de la tablette. KYLE FITZERALD / WIRECUTTER L’Ultra Slim ne couvre pas les boutons latéraux de l’iPad. Heureusement, ils sont un peu en retrait de la surface, tout en restant faciles d’accès. KYLE FITZERALD / WIRECUTTER Le dos translucide de l’Ultra Slim est assez joli. KYLE FITZERALD / WIRECUTTER La plupart des coques folio que nous avons envisagées ne couvrent pas totalement la tranche inférieure de l’iPad. L’Ultra Slim la protège plus que les autres. Des encoches dans le plastique laissent respirer la grille du haut-parleur tout en protégeant le boîtier. L’ouverture réservée au port Lightning est assez grande pour brancher toute marque de câble. Malheureusement l’Ultra Slim ne protège aucun des boutons de l’iPad, qui sont fort heureusement un peu en retrait du bord de la coque, tout en étant facile à atteindre. La protection d’écran de l’Ultra Slim reste bien ajustée une fois rabattue ; elle ne glisse pas facilement et ses aimants intégrés la maintiennent en place quand vous retournez la tablette. Le rabat supérieur est divisé en trois parties qui se plient pour former un support pyramidal capable de tenir l’iPad à un angle de 14° ou 57°. Cette dernière position est particulièrement confortable pour regarder des vidéos, même à l’étroit dans un avion. La marque Moko propose une garantie « à vie » mais sans donner de détails sur les conditions ou les risques couverts. Un éditeur de Wirecutter nous a signalé des problèmes survenus avec d’anciennes versions des étuis Moko : ils avaient tendance à s’ébrécher. Nous restons aux aguets pour ce genre de problème avec l’Ultra Slim, mais cette coque a un design différent et nous n’avons aucun état d’âme à la recommander, surtout au vu de la modicité de son prix. Outre l’absence de protection des boutons, le seul souci que nous avons détecté sur l’Ultra Slim est qu’il est parfois un peu dur de soulever le rabat supérieur au milieu du rebord de droite. Il faut donc soit soulever les deux angles, soit le saisir juste au-dessus ou au-dessous du milieu du rabat pour qu’il s’ouvre facilement. La coque à trois volets d’ESR est une très bonne alternative à l’Ultra Slim de Moko. KYLE FITZERALD / WIRECUTTER Si l’Ultra Slim est en rupture de stock ou que les couleurs proposées ne vous plaisent pas, la coque Lightweight Smart Case Trifold Stand d’ESR est une bonne alternative, qui lui ressemble d’ailleurs beaucoup. Elle prévoit des protections pour les boutons, ce qui est un plus, mais son rabat supérieur semble de moins bonne qualité : il est en faux-cuir-vrai-plastique, un matériau qui ne nous plaît pas autant que le polyuréthane mat de l’étui Moko. En avril 2018, la marque Urban Armor a annoncé son intention de lancer une nouvelle protection pour les iPad de 5e et 6e générations, avec un support intégré pour le stylet Apple Pencil, et qui ressemble à celle que nous recommandons pour les versions 10,5 pouces et 12,9 pouces de l’iPad Pro. La nouvelle coque n’a pas encore de date officielle de lancement, mais elle devrait coûter autour de 70 dollars et nous avons bien l’intention de la tester dès que nous le pourrons. La meilleure coque abordable pour iPad mini (5e génération) et iPad Air (3e génération) SARAH KOBOS / WIRECUTTER Le modèle Rebound d’ESR est le meilleur étui à petit prix, à la fois pour l’iPad mini 7,9 pouces (5e génération) et l’iPad Air 10,5 pouces (3e génération). Il a le même format folio de base que ceux que nous recommandons pour l’iPad 9,7 pouces, à une différence près : la coque qui protège le corps de la tablette est en TPU, polyuréthane souple, et non en plastique dur et plus friable utilisé pour fabriquer quasiment toutes les autres coques. Le TPU est un matériau appréciable pour un certain nombre de raisons, la plus importante étant sa résistance. Nous avons lu des critiques d’utilisateurs qui se plaignent que les coques en plastique dur de leur iPad se craquellent et s’ébrèchent, ce qui n’arrive tout simplement pas avec le TPU. Comme pour nos coques d’iPhone préférées, en TPU, nous attendons de la Rebound qu’elle reste impeccable après plusieurs mois, ou même plusieurs années d’utilisation. Elle est aussi un peu plus souple qu’un étui en plastique traditionnel, ce qui rend plus facile d’y glisser ou d’en ôter la tablette, mais ESR a fait en sorte qu’elle soit suffisamment ajustée pour que l’iPad n’en sorte pas tout seul. Le matériau est assez souple pour pouvoir assurer la protection des boutons sans sacrifier la petite sensation de déclic quand on allume la tablette ou qu’on change le volume. La coque en TPU s’ajuste parfaitement à la tablette. SARAH KOBOS / WIRECUTTER Cela mis à part, la Rebound offre tout ce qu’on attend de la part d’une coque d’iPad. Le rabat supérieur verrouille et déverrouille la tablette avec un dispositif magnétique, et lorsqu’on la plie, garde sa position pyramidale à des angles appropriés pour visionner des films ou taper du texte. Ses aimants sont également assez puissants pour garder l’étui fermé même quand l’iPad est tête en bas. La version pour l’iPad Air est l’une des rares coques que nous ayons trouvées qui soit réellement conçue spécifiquement pour ce modèle et non un étui pour iPad Pro 10,5 pouces recyclé avec des découpes dans le plastique pour le haut-parleur qui ne servent à rien. Diverses couleurs sont proposées dans les deux tailles, avec une partie arrière soit opaque, soit translucide. La coque Ztotop a le même type de design que la Rebound, mais dispose en plus d’un espace aménagé pour l’Apple Pencil. SARAH KOBOS / WIRECUTTER Si vous préférez un étui qui puisse accueillir le stylet Apple Pencil, envisagez la coque Ztotop pour iPad mini (5e génération) et iPad Air (3e génération). La version 10,5 pouces ressemble beaucoup à la Rebound, à cela près qu’elle est 1,3 cm plus large et 0,25 cm plus épaisse. Un porte-stylet est moulé sur le côté gauche, juste au-dessous d’un capuchon-chargeur très malin. La coque pour les 7,9 pouces a un design presque identique, excepté que le faux cuir se prolonge sur tout l’arrière de la coque en TPU au lieu de s’arrêter à un peu moins de 4 cm du bord, comme sur les plus grands modèles. Avec ces deux coques, les boutons cliquettent moins, mais dans cette gamme de prix, aucun autre modèle n’a de logement pour le stylet ni ne conserve une telle tactilité. La concurrence iPad (5e et 6e générations) La coque BalanceFolio de Speck n’est pas un mauvais choix si vous recherchez davantage de protection. Elle est beaucoup plus épaisse et plus lourde que notre premier choix et environ quatre fois plus chère, mais elle sera plus efficace en cas de chute, notamment parce que son rabat se verrouille. Comme elle est conçue pour s’adapter à tous les iPad 9,7 pouces produits depuis le premier iPad Air, ses découpes ne sont pas faites sur mesure pour les iPad 2017 ou 2018. La Urban Series Premium Folio Case d’ESR ne permet pas d’adopter la position inclinée permettant de taper du texte. Le couvercle de la version pourvue de rebords antichocs s’ouvre plus facilement que les autres lorsqu’il est secoué. En outre, ce modèle a deux ouvertures inutiles à l’arrière. Sur la coque que nous avons testée, le bouton veille/allumage était écrasé et donc, inutilisable. Ce problème n’est vraisemblablement pas fréquent, mais les deux premiers, eux, découlent du design de l’objet. La Slimline de Poetic laisse la tranche supérieure et inférieure de l’iPad exposées. La coque Multiple Angles SmartShell Case de Fintie est à la fois jolie et résistante et autorise plusieurs positions de visionnage, mais aucune n’est vraiment confortable pour taper du texte. La SmartShell Case ressemble beaucoup à notre premier choix mais son faux cuir à l’avant et à l’arrière lui donne un petit air bas de gamme. La coque Dual Case de Khomo, qui a moins bonne allure que les autres, est conçue pour s’adapter à la fois sur l’iPad 2017/2018 iPad et sur l’iPad Air original. Cela signifie que les ouvertures ne sont pas parfaitement ajustées ; l’orifice pour la caméra est décentré et un espace de l’appareil reste exposé sous les boutons du volume. Ce n’est pas grand-chose mais c’est ce qui fait la différence avec d’autres produits, très comparables par ailleurs. iPad mini (5e génération) et iPad Air (3e génération) Les seules coques fabriquées par Apple sont le Smart Cover pour iPad mini et le Smart Cover pour iPad Air 10,5 pouces. Les Smart Cover en polyuréthane existent en quatre couleurs et ne protègent que l’écran de la tablette, pas le boîtier. La Smart Shell pour iPad mini et iPad Air de Moko est en plastique dur et non en TPU, et elle ne protège pas les boutons. De la même marque, la Case Fit pour iPad mini et iPad Air sont en TPU mais sans protection pour les boutons non plus. Aucune de ces deux versions en 10,5 pouces n’est spécifiquement conçue pour l’iPad Air, elles arborent donc des découpes pour haut-parleur qui ne servent à rien et des ouvertures pour la caméra plus grandes que nécessaire. Les coques Smart Fold pour iPad mini et iPad Air de Spigen et la Yippee d’ESR pour iPad mini et iPad Air répondent au cahier des charges si vous préférez les étuis à coque dure, mais il nous semble que le TPU est préférable. Les aimants de l’étui Yippee sont aussi un peu moins puissants que les autres testés, et ils ne maintiennent pas aussi bien le rabat sur l’écran de l’iPad. La coque Metropolis d’Urban Armor Gear (UAG) pour iPad mini et iPad Air est plus chère mais elle protège mieux. L’entreprise affirme que les deux ont passé avec succès les tests de chute de l’armée, bien qu’aucune n’ait de protection pour les boutons. Les deux ont un emplacement pour l’Apple Pencil et le rabat supérieur de la version Air est amovible, ce qui vous permet d’utiliser le clavier Smart Keyboard d’Apple. Nous n’avons jamais raffolé de l’esthétique d’UAG mais si ses caractéristiques vous plaisent, ces coques méritent éventuellement la dépense supplémentaire. L’étui Prodigy X de Zugu n’est disponible que pour la 3e génération d’iPad Air. À l’image des modèles de la marque UAG, celui-ci a un look qui ne plaît pas à tout le monde mais il possède une foule de qualités par ailleurs, notamment huit angles d’inclinaison pour le visionnage et un porte stylet. Il vaut également la peine d’être envisagé si votre budget est plus conséquent. Sources
Comparatif « Wirecutter ». Les coques d’iPad fabriquées par Apple sont exagérément chères. Sans casser sa tirelire, on peut trouver un étui d’une autre marque qui fera aussi bien l’affaire. Comme tous les modèles ne se valent pas, nous avons testé des dizaines de coques destinées à l’iPad Mini, l’iPad Air et les modèles classiques d’iPad 9,7 pouces des 5e et 6e génération. Voici nos choix.
https://www.lemonde.fr/guides-d-achat/article/2019/07/14/les-meilleures-coques-d-ipad-a-petit-prix_5489323_5306571.html
mlsum-fr-874
A l’entrée du Musée Futabayama Sadaji, à Usa, mi-octobre. Adrien Pécout / Le Monde A l’extérieur du musée, une stèle avec l’empreinte d’une (grande) main. Ce n’est pas celle de Dieu. Mais celle d’une personne sacrée, dans le milieu du sumo : Futabayama Sadaji (1912-1968). Une gloire locale dans la commune rurale d’Usa, sur l’île méridionale de Kyushu. Une figure nationale, en réalité : un yokozuna, le plus haut rang de son sport, qu’il a conservé entre 1937 et 1945. « Il a toujours le record du nombre de victoires d’affilée, et donc le respect de tous les lutteurs et des spectateurs », rappelle le conservateur du musée dédié à sa vie, Toshiyuki Akiyoshi. Plus précisément, 69 combats remportés sans discontinuer. Petites lunettes, veste à capuche entrouverte, l’homme ose le parallèle : « Si les rugbymen se mettaient au sumo, je pense qu’ils auraient de bons résultats ! Dans les deux sports, il faut un corps puissant. Et il faut savoir pousser… » Avant la Coupe du monde de rugby, The Japan Times faisait le raisonnement inverse. Le quotidien anglophone se demandait déjà si d’autres Japonais, à terme, imiteraient le parcours de Ryo Yamamura : d’abord le sumo en tant que lutteur amateur, puis le rugby, au point d’intégrer l’équipe nationale (2001-2007). « Vu l’augmentation spectaculaire de la taille et de la puissance des joueurs de rugby depuis l’avènement de l’ère professionnelle, les deux sports ont plus en commun aujourd’hui que par le passé », estimait le journal. Voilà peut-être pourquoi des représentants de la Fédération française de rugby (FFR) avaient programmé durant leur séjour, selon nos informations, deux visites auprès d’une structure spécialisée dans le sumo, les 10 et 11 octobre, à Tokyo. Tout comme ils avaient prévu une rencontre avec des représentants du judo japonais, autre sport national. A l’entrée du Musée Futabayama Sadaji, à Usa. Adrien Pécout / Le Monde Place à part Mais revenons à Usa, où le petit musée à la gloire de Futabayama Sadaji permet de mieux comprendre la place à part du sumo dans le pays. « Tout le monde respecte ce sport, mais sans le pratiquer forcément. Beaucoup de jeunes au Japon semblent gênés de porter la tenue pour le pratiquer, croit savoir Toshiyuki Akiyoshi. A ses côtés, Kouzou Yokomitsu sort un téléphone portable. Le responsable des événements culturels et sportifs de la ville montre un tournoi d’enfants concourant en tee-shirt, plutôt que torse nu avec la ceinture habituelle, ce mawashi que portent les plus grands. Les plus gros, pourrait-on dire aussi, en regardant une frise de photos sur un mur : les clichés montrent l’évolution corporelle de Futabayama Sadaji, et sa prise de volume, figée aussi par une statue à l’entrée de la salle d’exposition. « Tout le monde ne pourrait pas le faire ! », selon M. Akiyoshi. Qui ajoute : « Pendant son enfance, Futabayama Sadaji avait un physique bien moins massif. Quand il a commencé à être célèbre, certains habitants d’Usa pouvaient se vanter de dire : “Autrefois, j’ai déjà pris le dessus sur lui !” » Aucun club de rugby A l’extérieur du musée, autre petit bâtiment : la reconstitution d’une chaumière. Celle où le lutteur a grandi. Père transporteur pour des bateaux de pêche, mère femme au foyer. « Beaucoup de Japonais issus de milieux modestes ont aussi pratiqué le sumo parce que ce sport leur a permis de gagner beaucoup d’argent », poursuit le responsable du musée, qui, lui-même, ne s’est jamais senti le besoin et l’envie de s’y mettre. Le conservateur se retourne. Il évoque spontanément un certain « Chirac-san », l’ancien président français, mort en septembre, étant connu pour sa passion du sumo. Avant d’ajouter que Futabayma Sadaji voulait s’inspirer d’un coq en bois, sans savoir qu’il s’agissait d’un symbole français. « Il voulait savoir rester immobile pour impressionner… à l’inverse du haka en mouvement de la Nouvelle-Zélande ! » A Usa, moins de 60 000 habitants, on peut pratiquer le sumo, le football ou le base-ball à l’année. Mais aucun club de rugby dans le coin. « Pendant la Coupe du monde, on a quand même proposé une initiation de rugby à toucher », explique Kouzou Yokomitsu, qui porte surtout en évidence un badge des Jeux olympiques 2020. Evénement prévu à Tokyo, près d’un millier de kilomètres plus loin. Mais la municipalité a quand même bon espoir d’accueillir l’équipe nationale mongole de taekwondo en stage de préparation. Arène de sumo, à Usa, où se déroulent notamment des tournois universitaires. Adrien Pécout
Avant le début du Mondial, le « Japan Times » estimait que « les deux sports ont plus en commun aujourd’hui que par le passé ».
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/10/25/le-japon-trace-des-paralleles-entre-sumo-et-rugby_6016853_3242.html
mlsum-fr-875
Le livre. Cela aurait pu être l’eldorado, avec des réserves d’hydrocarbures estimées comme les plus importantes du monde. En outre, longtemps le Venezuela, à la différence des pays du Moyen-Orient vivant de la rente pétrolière, resta une démocratie, certes inégalitaire, mais respectant pour l’essentiel les règles de l’Etat de droit et la Constitution de 1961. Mais, après vingt années de chavisme, le pays sud-américain est aujourd’hui aux abois : ses habitants émigrent en masse dans le sous-continent, fuyant une inflation exponentielle, un désastre sanitaire et écologique, une répression implacable et une corruption généralisée qui seule permet de survivre. « Le Venezuela est en train de vivre l’une des crises sociales, économiques et politiques les plus graves qu’ait connues un pays d’Amérique latine ces trente dernières années », relève Paula Vasquez Lezama, sociologue et anthropologue au CNRS, elle-même d’origine vénézuélienne. Déjà auteure d’un livre essentiel sur le sujet – Le Chavisme : un militarisme compassionnel (éd. de la Maison des sciences de l’homme, 2014) –, elle dresse, cette fois, la chronique d’une apocalypse au quotidien, mêlant le vécu familial et des témoignages variés tout en analysant les racines historiques de cet effondrement. Mythes autour du « chavisme » Le sujet est sensible et elle le reconnaît volontiers : « Parler de la crise vénézuélienne en France suscite tout de suite un malaise. » Pour la gauche de la gauche, la révolution bolivarienne reste un modèle, même si certains se distancient d’un Nicolas Maduro, piètre héritier politique d’Hugo Chavez. « Je ne suis pas un agent de la CIA payé pour déstabiliser une belle expérience progressiste et populaire latino-américaine », ironise Paula Vasquez Lezama, qui déconstruit nombre de mythes autour du « chavisme ». Longtemps, le Venezuela fut ignoré en France, et c’est seulement après 1999 et l’arrivée au pouvoir d’Hugo Chavez qu’il devint visible dans les médias. « Le terrain se prêtait à une réécriture de l’histoire du pays, car le nouveau personnage éblouissait par son verbe, son charisme et son antiaméricanisme », note l’auteure. La dernière partie de l’ouvrage analyse le duel qui se poursuit, entre un Nicolas Maduro accroché au pouvoir et le leader de l’opposition Juan Guaido, président de l’Assemblée dominée par l’opposition, reconnu en janvier comme chef de l’Etat par Washington et la majorité des pays du continent américain, ainsi que par les Européens.
La sociologue et anthropologue Paula Vasquez Lezama donne à comprendre, dans un essai paru chez Buchet-Chastel, la situation actuelle de l’Etat d’Amérique du Sud après vingt années de chavisme.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/26/pays-hors-service-venezuela-de-l-utopie-au-chaos-chronique-d-une-apocalypse_5481492_3232.html
mlsum-fr-876
Li Peng, l’ancien premier ministre chinois, lors d’un banquet pour célébrer la 45e fête nationale en Chine, le 30 septembre 1994. WILL BURGESS / REUTERS Son nom reste inséparable de l’écrasement du « printemps de Pékin » en 1989, au point qu’il continue aujourd’hui d’être connu sous le sobriquet de « boucher de Tiananmen » : Li Peng, l’homme qui était premier ministre en 1989 et déclara la loi martiale, est mort lundi 22 juillet à Pékin, à 90 ans. Son décès a été officiellement annoncé mardi par l’agence Chine nouvelle. En l’espace de quelques jours en 1989, son arrogance devant les revendications estudiantines et son refus de négocier tandis que se préparait dans les coulisses un coup feutré contre son principal rival et – officiellement – supérieur hiérarchique, le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) Zhao Ziyang, l’ont définitivement déconsidéré aux yeux de ses compatriotes. De même que son apparition à la télévision dans la nuit du 19 au 20 mai pour proclamer la loi martiale quand, perdant son sang-froid dans un pays où la face est primordiale, il se mit à hurler en direct en brandissant le poing. Fils adoptif de Zhou Enlai Rien ne prédestinait ce fils de héros de la révolution né le 20 octobre 1928, à Shanghaï, adopté tout jeune par Zhou Enlai, futur premier ministre de Mao Zedong, puis couvé par sa veuve Deng Yingchao, à entrer ainsi dans l’histoire. Privilégié du régime, il fut envoyé faire des études d’ingénieur en Union soviétique ; à son retour, il fit une carrière discrète comme directeur de centrale électrique avant de devenir, pendant la Révolution culturelle, directeur de l’électricité de Pékin. C’est en 1979 qu’il entre dans l’équipe composée par Deng Xiaoping pour mettre en marche sa politique de réformes économiques, aux côtés de réformistes convaincus comme Zhao Ziyang et Hu Yaobang. Vice-ministre de l’énergie puis des ressources hydrauliques, il est nommé au comité central du PCC en 1982, avant de devenir vice-premier ministre l’année suivante. A l’époque, Li Peng semblait appartenir du groupe de « jeunes » technocrates quinquagénaires, ouverts aux idées nouvelles et audacieuses. Faisant partie des responsables de l’économie, chargé ensuite de l’éducation, il voyageait dans de nombreux pays et était l’interlocuteur privilégié des hommes d’affaires étrangers et des délégations économiques officielles. Fort apprécié de ceux qui le rencontraient, et auxquels il donnait l’image d’un homme courtois, compétent et ouvert, il participa aux longues négociations avec la France sur la centrale nucléaire de la baie de Daya.
Surnommé le « boucher de Tiananmen », Li Peng fut la figure de la répression des manifestations étudiantes de 1989. Il est mort lundi, à l’âge de 90 ans.
https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2019/07/24/l-ancien-premier-ministre-chinois-li-peng-est-mort_5492730_3382.html
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Depuis le début du mois de septembre, l’Afrique du Sud est le théâtre d’émeutes qui ont causé la mort d’au moins dix personnes. Ces violences sont dirigées à l’encontre des travailleurs étrangers, accusés de « voler » le travail de la population sud-africaine. Dernier exemple en date, à Johannesburg, une personne a été tuée et cinq autres ont été blessées le 8 septembre, lors d’un rassemblement formé dans un quartier pauvre de la ville. Le pays, première puissance industrielle d’Afrique, attire des millions d’immigrés africains. Mais il est également en proie régulièrement à des violences xénophobes, liées au taux de chômage très élevé (29 %) et à de fortes disparités sociales. Les événements de ces derniers jours ont été illustrés sur les réseaux sociaux avec de nombreuses vidéos et photos, mais un nombre significatif d’entre elles n’ont, en fait, rien à voir avec les violences actuelles en Afrique du Sud. DES VIDÉOS ANCIENNES Une vidéo revient souvent. Elle est particulièrement choquante. On y aperçoit un immeuble en feu duquel tentent de s’échapper plusieurs personnes. Certaines choisissent de sauter dans le vide. Facebook / Twitter Mais cet incendie est survenu à des milliers de kilomètres de l’Afrique du Sud. En fait, la scène s’est déroulée en Inde, en mai 2019. Il s’agit d’un incendie d’un bâtiment situé dans la ville de Surate (Gujarat), qui a causé la mort de plus d’une vingtaine d’étudiants. IndiaToday Une autre séquence, extrêmement violente aussi, montre un homme en feu, agonisant en plein milieu de la rue. Elle a été reprise par de nombreux utilisateurs de Twitter pour illustrer la haine meurtrière qui sévit en Afrique du Sud. Or, selon la BBC et l’AFP, la vidéo a été prise en janvier à Johannesbourg. Des articles dans la presse locale avaient d’ailleurs rapporté ce fait divers. L’homme était accusé d’avoir volé le sac d’une femme dans le quartier de Hillbrow. L’individu, brûlé vif dans la vidéo, est mort plus tard à l’hôpital. Plusieurs photos décontextualisées ont également été utilisées pour illustrer ces émeutes xénophobes. Sur Facebook, un illustrateur a, par exemple, relayé plusieurs photos avec cette légende : « Armés de bâtons, d’armes blanches [machettes], les Sud-Africains noirs s’adonnent à leur sport favori… la chasse aux autres Africains [sic]. Et cela, en plein jour, sous les yeux indifférents de la police ! Recrudescence des actes xénophobes… ils saccagent, pillent et brûlent les maisons et les magasins appartenant aux étrangers ! » Or, plusieurs de ces images datent de 2016 et ont été prises dans la ville de Durban, en Afrique du Sud. Nos confrères d’AfricaCheck ont également retrouvé des traces d’une des images dans un article de 2015, rapportant des émeutes xénophobes survenues aussi à Durban. Ces images anciennes et décontextualisées qui ont fleuri sur Internet et dans les applications de communication inquiètent les autorités sud-africaines. La police a appelé les internautes à faire preuve de vigilance, car « 99 % des messages ou vidéos ou photos sont faux, vieux, ou n’ont pas été pris dans le pays. (…) Cela pourrait inciter à davantage de violence. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’Afrique du Sud en proie à une vague de violences xénophobes
Alors que le pays fait face à des violences meurtrières visant les travailleurs étrangers, des internautes documentent ces événements avec des photos et vidéo hors contexte. Prudence.
https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/09/09/afrique-du-sud-attention-aux-images-anciennes-qui-illustrent-les-emeutes-xenophobes_5508243_4355770.html
mlsum-fr-878
Dacian Ciolos, à Bucarest (Roumanie), le 10 novembre 2015. DANIEL MIHAILESCU / AFP Il s’appelle Dacian Ciolos, il dispose d’un impressionnant curriculum vitae et il est le nouveau candidat soutenu par la Macronie pour présider le groupe des libéraux européens. Celui que le site d’information Politico qualifie déjà d’« Emmanuel Macron roumain », a confirmé, lundi 17 juin, qu’il convoitait la tête de l’ex-Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, rebaptisée « Renew Europe » la semaine dernière sur pression de Paris. C’est le quasi-suicide politique de Nathalie Loiseau, la tête de la liste Renaissance, qui lui a ouvert opportunément la voie. Les propos à l’emporte-pièce tenus par l’ex-ministre du gouvernement Philippe, y compris contre sa propre famille politique, l’ont disqualifiée pour un poste nécessitant rondeur et qualité d’écoute. Surtout, s’agissant de Renew Europe, une formation centriste constituée de nombreux partis sans grande cohésion idéologique. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Comment Nathalie Loiseau s’est sabordée à Bruxelles Les eurodéputés pro-libre-échange du nord de l’Europe, opposés à l’intervention de l’Etat dans l’économie, s’étaient d’ailleurs inquiétés ces derniers jours de voir débarquer d’un coup vingt et un élus de la liste Renaissance. « Ils n’ont pas envie que le groupe soit piloté depuis l’Elysée », glissait une source parlementaire. Premier ministre de la Roumanie entre 2015 et 2017, M. Ciolos fut également commissaire européen à l’agriculture et au développement durable, sous l’ère Barroso 2 (2010-2014). Très proche de Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit, il est agronome de formation et a fait une partie de ses études en France. Ex-allié des conservateurs européens, il s’est récemment rapproché du centre. Recoller les morceaux Dacian Ciolos, qui a passé ces derniers jours au téléphone à tenter de convaincre les dirigeants des partis constitutifs de Renew Europe, sait en tout cas que le principal enjeu, surtout après l’épisode Loiseau, est de recoller les morceaux et de doter la formation paneuropéenne d’une colonne vertébrale forte. « Je suis parfaitement conscient du fait que le groupe sera d’autant plus fort qu’il est constitué d’un grand nombre d’élus [106 à ce jour], mais aussi qu’il est cohérent. J’ai l’intention de travailler particulièrement sur ce point », déclarait-il lundi matin. Parviendra-t-il à convaincre ? D’un strict point de vue arithmétique, le Roumain devrait pouvoir compter sur les vingt et une voix des élus Renaissance et sur presque une trentaine de représentants de l’Est européen. Pour s’assurer une majorité confortable, M. Ciolos devrait encore convaincre au moins une dizaine d’eurodéputés supplémentaires. La partie pourrait être disputée : vendredi, le Suédois Frederick Federley continuait à affirmer qu’il était « toujours dans la course » et, jointe lundi matin, la Néerlandaise Sophie In’t Veld affirmait « être candidate ». L’élection doit avoir lieu mercredi. Si M. Ciolos est confirmé en lieu et place de Nathalie Loiseau, Renew Europe disposera à sa tête d’un homme politique reconnu et d’un expert des questions agricoles. Plutôt utile quand, dans les mois qui viennent, la négociation du budget de la politique agricole commune pour la période 2021-2027 reviendra à l’agenda. A Bruxelles, on retiendra quand même, et sans doute pour longtemps, l’échec du président Macron à prendre le contrôle d’une formation qui lui était pourtant promise, au vu de la performance de la liste Renaissance lors du scrutin européen.
L’ex-premier ministre roumain est en lice pour diriger le troisième groupe du Parlement européen, après le retrait de l’ancienne ministre française à la suite de ses attaques contre des collègues.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/17/dacian-ciolos-candidat-a-la-place-de-nathalie-loiseau-a-la-presidence-des-liberaux-europeens_5477418_3210.html
mlsum-fr-879
Alain-Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier, le 17 novembre 2015. REMY GABALDA / AFP Alors que les derniers arbitrages sont en cours d’élaboration pour déterminer comment compenser les 5 milliards d’euros de baisses d’impôt sur le revenu, décidées au printemps, les principales associations qui défendent le mécénat – Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical), l’Association française des fundraisers, le Centre français des fonds et fondations, France générosités et Les entreprises de la cité – sont montées au front mercredi 5 juin, redoutant un « crash philantropique ». Le 28 mai, Eric Woerth, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale avait estimé que 1,4 milliard d’euros pouvait être trouvé en rabotant certaines niches fiscales dont bénéficient les entreprises. Les défenseurs du mécénat alertent les autorités publiques « sur le paradoxe de vouloir durcir les règles fiscales du mécénat d’entreprise dans un contexte où l’Etat appelle la société civile et les entreprises à s’engager à ses côtés au service des causes d’intérêt général et des populations les plus fragilisées mais où nombre d’associations et de fondations sont mises en difficulté par l’effet des trajectoires fiscales prônées par le gouvernement ». François Debiesse, président de l’Admical a fait preuve de sa bonne volonté le mercredi en se déclarant favorable à la création d’« une instance d’autorégulation » du mécénat et aux mesures d’impact des actions de mécénat. Pour le pionnier du secteur Alain-Dominique Perrin, président de la Fondation Cartier pour l’art contemporain et président de la galerie nationale du Jeu de paume à Paris, il est temps de procéder à certains aménagements de la loi. Vous avez créé la première fondation d’art contemporain en France et vous êtes l’auteur du premier rapport sur le mécénat culturel en 1986. La première loi sur le mécénat d’entreprise de 1987 a été améliorée en 2003 par Jean-Jacques Aillagon alors ministre de la culture. Pensez-vous, après le rapport critique de la Cour des comptes qui considère que le système profite surtout à quelques grands groupes qu’il faille modifier la loi ? L’une des faiblesses tient au fait qu’il n’y a pas eu de contrôles ni de vérifications de la part de l’Etat depuis que cette loi existe. Ni depuis 1987 ni depuis 2003. Sauf ce rapport de la Cour des Comptes. Il y a eu des abus dans ce système, c’est vrai pour certains grands groupes [les dons de 24 entreprises représentent 44 % de la créance fiscale] mais aussi pour nombre de PME. Je pense effectivement qu’il faut un meilleur suivi de Bercy. Pour l’heure, la seule chose qui a été fixée, c’est le montant de l’amende, on se croirait dans Les gendarmes de Saint-Tropez… Je précise que la Fondation Cartier pour l’art contemporain, ouverte en 1984, ne coûte pas un centime au contribuable français puisque depuis des années, nous ne défiscalisons plus rien.
Alain-Dominique Perrin appelle le gouvernement à la prudence et au dialogue dans sa volonté de réformer la législation.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/06/05/le-president-de-la-fondation-cartier-je-ne-suis-pas-hostile-a-un-abaissement-du-plafond-de-la-loi-mecenat_5471940_3234.html
mlsum-fr-880
L’acteur Théophile Baquet dans « Les Grands ». EMPREINTE DIGITALE/OCS/FABIEN CAMPOVERDE OCS MAX - JEUDI 31 OCTOBRE À 20 H 40 -SÉRIE Deux ans ont séparé la deuxième saison des Grands, la remarquable série créée par Benjamin Parent et Joris Morio, et sa troisième (et dernière), que propose OCS ce jeudi 31 octobre. De sorte qu’on se demande d’emblée si la forte déception qu’on a ressentie au visionnage des neuf épisodes (de 26 minutes) et d’un long final (de 66 minutes) n’est pas due à ce fort hiatus : on a perdu le lien, pourtant fort, qui nous rattachait à cette galerie de personnages adolescents. Mais ce n’est pas la seule raison. Après avoir connu cette bande d’amis – aux profils et aux parcours manifestement inspirés des personnages de la série britannique Skins (2007-2013) – au collège lors de la saison 1 (2016), puis à leur entrée au lycée en saison 2 (2017), il est logique de les retrouver deux ans plus tard en classe terminale, en train de préparer les épreuves du baccalauréat. Si on la juge à l’aune des audaces scénaristiques connues précédemment, cette nouvelle et tardive saison semble faire du surplace, tout en amoindrissant et en édulcorant son propos. Par exemple, on se souvient que le jeune Ilyes, encore mineur, draguait lourdement son professeur de physique-chimie et finissait par le retrouver sous la douche : en ces temps chagrinement vertueux, cette simple évocation faisait son effet. Sentiment de redite Le professeur en question disparaît d’ailleurs (pour ne réapparaître qu’au cours d’une courte scène de l’avant-dernier épisode, quand Ilyes est aux abois et cherche le conseil de son aîné) et est remplacé par une figure en miroir : alors qu’Avril présente sa tante au jeune Hugo pour qu’elle lui donne des conseils en matière de photographie, elle ignore que son ami la connaît déjà, depuis une rencontre en ligne, et a trouvé en elle une « cougar » très entreprenante. Mais la dame va profiter bien plus cyniquement de la chair fraîche consentante – et bientôt moins – du jeune lycéen que ne l’avait fait le professeur avec Ilyes. Cet axe parallèle est intéressant, mais pourquoi ne marque-t-il pas autant ? Il semble que le jeu péniblement caricatural de l’actrice incarnant la tante pourrait bien y être pour quelque chose… Cette troisième et dernière saison semble hésiter à trop développer et à apporter du nouveau, car la fin est proche ; de sorte que l’intérêt s’émousse à mesure que le sentiment de redite s’accentue : comme avant, les personnages font la fête, se droguent, boivent, se cherchent, se perdent (pas longtemps) et s’apparient de manière parfois vraiment trop attendue… Et l’on regrette les trop nombreuses banalités des dialogues (« J’aimerais que tu rencontres mes potes, c’est la plus belle partie de moi », « Elle est cool ta meuf, tu devrais être honnête avec elle ! », etc.) et les facilités de réalisation… Le ton Eric Rohmer-Diane Kurys du final vacancier ne convainc pas. Et encore moins l’épilogue en noir et blanc chabadabadesque, une projection accélérée dans le futur – à la manière, quoique moins dramatique et extrême, du final de Six Feet Under –, soutenu par une musique qui fera chavirer les cœurs… On y voit les personnages devenus adultes se marier, faire des enfants, devenir avocat ou journaliste. Et l’on se dit : tout ça pour ça ? Les Grands, saison 3, série créée par Benjamin Parent et Joris Morio et réalisée par Vianney Lebasque. Avec Sami Outalbali, Théophile Baquet, Grégoire Montana, Théo Cholbi, Adèle Wismes, Romane Lucas, Laurent Bateau, Théo Augier (Fr., 2019, 10 × 26-66 min). Disponible en intégralité sur OCS Go à la demande.
Cette troisième saison, qui sera la dernière de la production créée par Benjamin Parent et Joris Morio pour OCS et réalisée par Vianney Lebasque, peine à captiver le spectateur.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/10/31/les-grands-petit-final-pour-grande-serie_6017633_3246.html
mlsum-fr-881
« On connaît la tare originelle du système de sélection par concours: il a tendance à standardiser les esprits, et à nourrir un sentiment de supériorité » DR Tribune Titulaire d’un doctorat de philosophie, mais ayant échoué à l’agrégation, j’ai croisé, lors de la rédaction de ma thèse, d’autres docteurs. Ils portaient sur la philosophie un regard personnel et la pratiquaient sans souci de la rhétorique scolaire, méfiant envers les usages académiques protocolaires, mais avec une exigence d’autant plus authentique qu’elle ne leur était imposée que par eux-mêmes. Certains d’entre eux sont devenus « quelque chose », comme aurait pu dire Emmanuel Macron, mais beaucoup se contentent de contrats précaires, ne sont jamais titularisés, et d’autres renoncent purement et simplement. Ce n’est pas nécessairement un malheur pour eux, mais c’en est un pour l’éducation nationale, qui creuse ainsi sa propre tombe. Devenu très poussiéreux, l’enseignement de la philosophie risque de le rester. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Fin des épreuves écrites, quota de boursiers : Sciences Po Paris chamboule sa sélection Ce qui leur manque ? La réussite aux concours. Critiquer des concours qu’on n’a pas réussis est certes toujours suspect. Mais d’un autre côté, mieux vaut les avoir passés pour les critiquer. Et je les aurais critiqués plus vivement encore si je les avais eus, avant peut-être que l’esprit de corporatisme ne triomphe de mon esprit critique, comme c’est le cas semble-t-il de beaucoup d’agrégés. Une perte de substance Qu’on en juge par les rapports de jury poussifs et laborieux qu’ils commettent annuellement pour justifier les voies tarabiscotées censées justifier leurs choix et surtout éclairer les impétrants, qui de toute façon n’auront une véritable chance d’être sélectionnés que s’ils sont passés par les grands lycées parisiens, les classes préparatoires et l’Ecole normale supérieure. Il est saisissant, quand on observe la publication des admissibles à l’agrégation, de constater qu’il y a eu cette année un seul admissible pour toute l’académie de Marseille, une seule pour toute l’académie de Rennes, en comparaison d’une quasi centaine pour l’Académie de Paris. Quant aux épreuves elles-mêmes, elles exigent de faire semblant de réfléchir et de faire semblant de connaître les auteurs - mais de le faire avec les manières. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les Bons Profs » ou la flamme du « passeur de feu » Comment en irait-il autrement quand l’étendue des connaissances demandées n’a quasiment aucune limite, non seulement dans le giron de la philosophie, mais aussi dans celui des sciences humaines, des arts, de la littérature et même des sciences exactes ? Qu’est-ce qui différencie alors la philosophie de la culture générale, ou de la discussion de salon ? Cette extension illimitée aboutit fatalement à une perte de substance.
L’agrégation de philosophie contribuant à stériliser l’audace intellectuelle et donner à cette discipline un caractère poussiéreux, le concours ne doit pas rester la voie unique d’accès au professorat, plaide, dans une tribune au « Monde » Nil Hours, docteur en philosophie.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/28/education-il-faut-ouvrir-sous-peine-d-asphyxie-notre-maniere-de-choisir-nos-professeurs_5482791_3232.html
mlsum-fr-882
Jonas Rothe, le fondateur de TimeRide, pose avec un casque de réalité virtuelle devant Checkpoint Charlie, le 22 août. Grâce à cette technologie, sa société propose aux touristes des visites virtuelles du Berlin des années 1980 à bord d’un bus. TOBIAS SCHWARZ / AFP Trois décennies après la chute du rideau de fer, les derniers « soldats américains » ont enfin quitté Checkpoint Charlie, un haut lieu de la guerre froide à Berlin. Sommés de plier bagage par la mairie, les GI d’opérette, qui posaient pour des photos avec les touristes et tamponnaient leurs passeports avec de faux visas, ont évacué la réplique du poste de contrôle à la frontière entre Est et Ouest, devenu un point de passage obligé des circuits touristiques dans la capitale allemande. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Trente ans après la chute du mur de Berlin, une économie est-allemande encore convalescente Une dizaine d’acteurs en uniforme se relayaient devant l’humble guérite posée sous le panneau adressant cet avertissement devenu légendaire : « Vous sortez du secteur américain ». Mais les faux soldats se comportaient parfois de façon agressive pour extorquer quelques euros aux touristes récalcitrants. Lundi 4 novembre, en raison de nombreuses plaintes, les autorités ont finalement sévi. « Ce n’est pas trop tôt », juge Anna Kaminsky, la présidente de la Fondation pour la remise à plat de la dictature du SED (le Parti socialiste unifié, au pouvoir dans l’ancienne République démocratique allemande). « Un tel piège à touristes pour faire du fric, à l’emplacement d’une frontière où des gens sont morts, c’est de très mauvais goût », s’indigne-t-elle. L’éviction des acteurs déguisés de Checkpoint Charlie survient à un moment symbolique. Cette semaine, la ville commémore les 30 ans de la chute du Mur qui l’a longtemps meurtrie. Les festivités doivent culminer à la date anniversaire, samedi 9 novembre, à la porte de Brandebourg. Mais dans la capitale allemande, il y a longtemps que le « mur de la honte », ou ce qu’il en reste, s’est mué en aimant à touristes. D’ailleurs, ce secteur y est en pleine expansion. 13,5 millions de visiteurs Berlin a attiré 13,5 millions de visiteurs en 2018 dont 46 % de touristes étrangers. « De janvier à août 2019, le nombre de touristes était en hausse de 4 % par rapport à l’an dernier », se réjouit Burkhard Kieker, directeur de VisitBerlin, l’organisme semi-public de promotion du tourisme dans la capitale. Pour les nombreux vacanciers qui s’intéressent au Mur, il y a l’embarras du choix. Au moins une vingtaine de musées et d’entreprises proposent des prestations que M. Kieker qualifie de « sérieuses ». Et c’est sans compter de nombreuses autres offres de moindre qualité. « A Berlin, le Mur et l’histoire de la division de l’Allemagne sont une attraction touristique importante », résume-t-il.
Expositions, visites guidées, morceaux entiers à vendre, souvenirs : le Mur est devenu une valeur sûre pour le secteur du tourisme dans la capitale allemande.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/11/08/berlin-capitalise-sur-le-tourisme-du-mur_6018481_3234.html
mlsum-fr-883
Gerhard Schröder et Jacques Chirac, lors du 60e anniversaire du Débarquement en Normandie, au Mémorial de Caen, le 6 juin 2004. PATRICK KOVARIK / AFP Tribune. Sur la scène internationale, Jacques Chirac n’était pas seulement connu, apprécié, admiré. Il était aimé. Et il faisait aimer la France. Peu de Français mesurent à quel point ses prises de position, ses déplacements, ses initiatives ont contribué au rayonnement de notre pays. A quel point, pendant douze années, la France a eu une grande politique étrangère. Certes, on a gardé en mémoire le refus courageux de faire participer notre pays à l’aventure irakienne. Mais la plupart des choix et des hauts faits d’une diplomatie qui n’a cessé d’être, tout au long de ces douze ans, inspirée, déterminée, et brillante, restent dans l’ombre ou sont traités avec une distance et une rapidité qui n’aident pas à les apprécier à leur juste valeur. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Jacques Chirac, l’ambition d’une vie Jacques Chirac a été, en politique étrangère, un président gaulliste, sans doute le dernier. Inspiré par les principes du fondateur de la Ve République, il a suivi sur la scène internationale la ligne qui a fait, pendant un demi-siècle, la force du message français : respect de la souveraineté des Etats, de l’identité des nations, de la dignité des peuples. Refus des affrontements de bloc à bloc. Construction d’une Europe forte et solidaire, faisant entendre une voix qui soit vraiment la sienne, dans un monde multipolaire et équilibré. Dialogue avec la Chine et la Russie Nulle part mieux qu’en Chine, où j’ai eu l’occasion de le voir à l’œuvre, Jacques Chirac n’a illustré son attachement à cette sage politique. Il a su défendre à Pékin, avec force mais sans tapage, les valeurs de la France, dit ce qu’il fallait dire, mais su tendre la main. Qui se souvient qu’il avait reçu, à l’Hôtel de ville, le dalaï-lama, pour s’entretenir avec lui de l’avenir de la culture tibétaine ? L’ambassadeur de Pékin était venu lui reprocher une « grave erreur » qui pourrait « compromettre sa carrière politique ». Il lui avait rétorqué : « Laissez-moi apprécier moi-même, monsieur l’ambassadeur, la façon dont je conduis ma carrière politique, et permettez-moi de m’informer comme je l’entends de l’état d’esprit des Tibétains, dont je ne conteste nullement l’appartenance à votre pays. » Lire aussi En France comme à l’étranger, les hommages à Jacques Chirac se multiplient Chirac avait, dans le dialogue avec la Chine, une longueur d’avance. Dès 1975, Il avait noué avec celui qui en deviendrait le nouveau timonier, Deng Xiaoping, une relation personnelle forte qui permit à la France de prendre toute sa place dans le mouvement de réformes de l’empire du Milieu. Après la tragédie de Tiananmen, en 1989, Jacques Chirac lutta pour que ce lien privilégié ne fût pas rompu. Il avait compris que les sanctions renforceraient le pouvoir et le conduiraient à riposter par une attitude de défi à l’égard de l’Occident. « La Chine, disait-il, sera un jour une grande démocratie, mais elle le sera à sa façon, par son propre combat, et non en se laissant persuader par nos discours où perce trop souvent l’arrogance ou le mépris. »
Souveraineté des Etats, refus des affrontements de bloc à bloc, construction d’une Europe forte et solidaire… telles furent les grandes lignes de l’action de l’ancien chef de l’Etat qui contribua au rayonnement de la France, estime l’ex-diplomate dans une tribune au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/30/claude-martin-jacques-chirac-a-ete-en-politique-etrangere-un-president-gaulliste-sans-doute-le-dernier_6013548_3232.html
mlsum-fr-884
Les dérives mettent en cause la structure même de l’Eglise. YE AUNG THU / AFP Entretien. Médecin, professeure d’éthique à la faculté de théologie de Strasbourg, présidente de l’Association européenne de théologie catholique, Marie-Jo Thiel a été, en France, une des premières personnalités catholiques à alerter sur les actes pédophiles commis par des prêtres. Elle publie L’Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs (Bayard, 300 pages, 24,90 euros), qui dresse un tableau à la fois historique, factuel, juridique, psychologique et théologique de la question. A quelques jours de l’annonce par le pape François d’une réforme de la gouvernance du Vatican, ce travail unique offre l’occasion de réfléchir aux causes profondes de dérives qui, selon la théologienne, mettent en cause la structure même de l’Eglise. Les rapports que vous avez étudiés permettent-ils d’avoir une idée précise du nombre de prêtres impliqués dans des actes pédophiles ? Les chiffres sont difficiles à établir, les victimes ayant toujours beaucoup de mal à parler. Sur le plan mondial, on peut dire qu’ils varient entre 4 % et 10 % de prêtres ayant commis des abus, voire, ponctuellement, 15 % – une donnée apparue à propos de l’Australie. En France, je pense qu’on est autour de 4 % ou de 5 %. A quand la prise de conscience de ce problème dans l’Eglise de France remonte-t-elle ? A la fin des années 1990, les choses ont commencé à bouger. J’y suis d’ailleurs étroitement mêlée. J’étais alors régulièrement sollicitée par des victimes, et je me suis aperçue que je n’avais pas de réponse à leur apporter. En 1998, j’ai proposé à la Conférence des évêques de France un article sur le sujet. A ma surprise, elle l’a immédiatement publié dans son bulletin, Documents Episcopat. Ensuite, une commission a été créée, dont j’ai fait partie. Nous avons beaucoup consulté, et notre rapport a abouti, en novembre 2000, à la première déclaration des évêques de France sur cette question, pour dire qu’on ne pouvait pas continuer ainsi, qu’on devait miser sur la transparence. Deux ans après, il y a eu le fascicule Lutter contre la pédophilie, qui a été très largement diffusé. L’affaire Barbarin ne montre-t-elle pas que ce travail est resté insuffisant ? Il est vrai que l’affaire du père Bernard Preynat, qui en est la source, a été mal gérée. En 2000, les évêques ont ouvert les yeux sur ce qui pouvait se passer au présent, sans mesurer l’importance des faits antérieurs et les risques de récidive. Autre lacune : je pensais que, lorsque je leur parlais des victimes, ils comprenaient quelle réalité humaine cela recouvrait, mais ils ne mesuraient pas non plus l’ampleur des traumatismes. La première fois que la Conférence, en tant que telle, a rencontré des victimes, c’était en 2018 !
Alors que le pape François s’apprête à annoncer sa réforme de la gouvernance du Vatican, la théologienne analyse, dans un entretien au « Monde », les causes des dérives pédophiles d’une partie du clergé.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/06/25/marie-jo-thiel-les-pretres-n-etaient-pas-censes-avoir-des-pulsions_5480963_3232.html
mlsum-fr-885
Le ministre des sports russe, Pavel Kolobkov (à droite), le 6 novembre, à Katowice (Pologne). IREK DOROZANSKI / AFP A-t-on assisté, mercredi 6 novembre à Katowice (Pologne), à une authentique passe d’armes entre deux officiels russes jouant l’avenir de leurs sportifs ? Ou au nouvel acte d’une pièce dont Pavel Kolobkov et Iouri Ganus seraient les acteurs principaux, et visant à exonérer la Russie d’une nouvelle mise au ban du sport mondial ? M. Kolobkov, ministre des sports et ancien champion olympique d’escrime, et M. Ganus, directeur de Rusada, l’agence russe antidopage, ont en tout cas récité leur partition à merveille durant les trois jours de la conférence mondiale sur le dopage dans le sport. Le ministre a fait un passage furtif dans la capitale de la Silésie, sans s’entretenir avec les dirigeants de l’Agence mondiale antidopage (AMA), se contentant de répondre aux médias russophones et de prononcer un bref discours convenu sur la réponse exemplaire de la Russie aux exigences de l’AMA. Iouri Ganus, occupé à séduire la communauté antidopage avec sa bonhomie et son anglais hésitant, a pris le micro à sa suite devant les 1 600 congressistes et dénoncé avec virulence « les actions irresponsables et destructrices des autorités sportives » de son pays. Cinq ans après les premières révélations concernant le dopage d’Etat en Russie, le pays est menacé d’être radié des Jeux olympiques de Tokyo 2020 et Pékin 2022, écarté de la prochaine Coupe du monde de football et interdit d’accueillir des compétitions sportives. La Russie est soupçonnée d’avoir manipulé des données issues du laboratoire antidopage de Moscou avant de les remettre, comme requis, à l’AMA. Les auteurs de ces manipulations auraient ainsi cherché à protéger certains sportifs russes dont les contrôles positifs apparaîtraient dans ces données, quitte à remettre en péril l’accréditation de Rusada. Lire aussi L’Agence mondiale antidopage réintègre la Russie Des milliers de manipulations En septembre, après plusieurs mois d’analyses, les experts informatiques de l’université de Lausanne mandatés par l’AMA ont constaté de nombreuses incohérences entre ces données et celles obtenues précédemment grâce à des lanceurs d’alerte au cœur du laboratoire. Après plusieurs échanges avec les experts russes, les ingénieurs doivent remettre ces prochains jours un rapport à un comité de conformité (CRC) indépendant de l’AMA, lequel se prononcera sur d’éventuelles conséquences, le 17 novembre. Si le CRC recommande une nouvelle suspension de Rusada, il en déterminera la portée et la durée. Le comité exécutif de l’AMA, qui se réunirait alors la semaine du 9 décembre, devra ensuite avaliser cette sanction ou renvoyer le cas devant le CRC pour un nouvel avis.
L’agence antidopage rejette la responsabilité de probables manipulations de résultats sur les autorités du pays. Certains soupçonnent un double jeu alors que se profile une suspension de la Russie des prochains Jeux olympiques.
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/11/07/dopage-a-quoi-joue-la-russie_6018322_3242.html
mlsum-fr-886
Après les fusillades d’El Paso et de Dayton, Donald Trump accuse les jeux vidéo « dégoûtants et macabres » d’être la cause des tueries de masse. EVAN VUCCI/AP Comme un sentiment de déjà-vu. Après les tueries de masse les samedi 3 et dimanche 4 août à El Paso, au Texas, et à Dayton, dans l’Ohio, qui ont en tout coûté la vie à 31 personnes, Donald Trump a accusé les jeux vidéo de promouvoir la violence. Tout en condamnant « le racisme, le sectarisme et le suprémacisme blanc », des « idéologies sinistres qui doivent être vaincues », le président des Etats-Unis a mis plus largement en cause les supposés problèmes psychiatriques des tueurs et l’influence, selon lui néfaste, des divertissements électroniques. « Nous devons arrêter la glorification de la violence dans notre société. Cela inclut les jeux vidéo dégoûtants et macabres qui sont aujourd’hui monnaie courante », a-t-il pointé lors d’une allocution lundi à la Maison Blanche. Ce n’est pas une première. En mars 2018, après la tuerie du lycée de Parkland, en Floride, le pensionnaire de la Maison Blanche avait repris à son compte cette antienne des années 1990, en invitant le Congrès américain à « discuter de l’exposition aux jeux vidéo violents et à leur corrélation avec l’agressivité et la désensibilisation chez les enfants ». En 2012, déjà, Donald Trump liait les deux : « La violence des jeux vidéo et la glorification doivent être arrêtées – ils créent des monstres ! », avait-il tweeté. Cette fois, Donald Trump a pu s’appuyer sur le soutien d’élus républicains, comme Dan Patrick, gouverneur adjoint du Texas, qui a demandé au gouvernement fédéral de « faire quelque chose à propos de l’industrie du jeu vidéo », tandis que le leadeur républicain Kevin McCarthy a suggéré, sur Fox News, que « [cette tuerie] était peut-être un jeu vidéo pour ce démon maléfique. Un jeu vidéo pour lui. Il n’a aucune humanité, aucun sens de la vie. Il voulait être un super soldat pour son jeu Call of Duty ». Ce jeu vidéo militaire est succinctement mentionné dans le manifeste ouvertement xénophobe attribué à l’auteur présumé de l’attentat d’El Paso, Patrick Crusius. Même corrélation qu’entre les bananes et le suicide La réaction de l’industrie a été unanime. Dans un communiqué, le plus puissant syndicat américain du jeu vidéo, l’Entertainment Software Association (ESA), convoque les mêmes études scientifiques qu’en mars 2018 pour renier tout lien entre violence et jeu vidéo, pour mieux opposer que ces tueries de masse sont un problème américain. « Plus de 165 millions d’Américains sont des gameurs et des milliards jouent à travers le monde. Pourtant, dans les autres pays, où l’on joue avec autant d’enthousiasme, on ne retrouve pas les niveaux tragiques de violence des Etats-Unis. » Dans une déclaration commune, Renee Gittins et Nika Nour, respectivement directrices exécutives de l’International Game Developers Association (IGDA) et de sa fondation, l’Igdaf, ont également rejeté les accusations de Donald Trump : « Blâmer les jeux vidéo fait distraction des problèmes plus larges qui sont à portée de main. Il existe une quantité écrasante d’études scientifiques montrant qu’il n’existe aucun lien entre jeux et violence. » L’hypothétique corrélation entre jeu vidéo et violence, tarte à la crème médiatique autant que traditionnel élément de langage des élus républicains pro-armes à feu, n’a en effet jamais été prouvée. « Les données sur les bananes provoquant des suicides sont aussi concluantes. Littéralement : les chiffres sont à peu près les mêmes », souligne Chris Ferfuson, professeure de psychologie à l’Association psychologique américaine (APA), citée par le New York Times. Selon l’Université internationale de Floride, la violence domestique est un facteur bien plus important. Le lobby des armes épargné Peu sont dupes de la stratégie de Donald Trump, qui consiste à déplacer le débat sur le jeu vidéo plutôt que d’amener la discussion publique sur le port d’armes et l’influence de ses discours xénophobes. Dans une longue tribune sur The Atlantic, le professeur en game design Ian Bogost compare le jeu vidéo à « un agneau sacrificiel, massacré au nom de la protection des droits liés à la possession d’armes ». Une idée partagée par le créateur britannique Sam Barlow (Her Story), qui a ainsi renversé les accusations du locataire de la Maison blanche : « Ce n’est pas [la faute d’]une maladie mentale. Ce ne sont pas les jeux vidéo. Ce sont les armes. Et le suprémacisme blanc. Les pêchés originaux de l’Amérique colonisée, exportés d’Europe. » L’ancienne candidate à la Maison Blanche Hillary Clinton s’est associée à la vague de condamnations des propos de Donald Trump. « Des gens souffrent de maladie mentale dans tous les autres pays sur Terre ; des gens jouent aux jeux vidéo dans presque tous les autres pays sur Terre. La différence, ce sont les armes. » Dans son manifeste en ligne, Patrick Crusius présente lui-même son attaque comme une réponse à « l’invasion hispanique du Texas », une thèse proche des thèmes anti-immigrationnistes de Donald Trump. Il s’y félicite par ailleurs explicitement de vivre aux Etats-Unis pour sa législation favorable au port d’armes, sans quoi il n’aurait pu passer à l’acte.
Des responsables politiques, dont le président, ont accusé « les jeux vidéo macabres » d’être en partie responsables des récentes fusillades.
https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/08/06/l-industrie-du-jeu-video-en-colere-apres-les-nouvelles-accusations-de-donald-trump_5497073_4408996.html
mlsum-fr-887
anquer. Il fait nuit noire depuis presque deux heures et la neige blanchit les rues, ce 26 novembre 2010, quand la mère de Yara commence à s’inquiéter. Voilà un moment que sa fille de 13 ans et demi aurait dû rentrer du cours de danse rythmique où elle s’est rendue en fin d’après-midi. Yara est ce que l’on appelle une adolescente sage – presque encore une enfant. Elle vient d’entrer dans cet âge frontière où les filles portent à la fois des soutiens-gorge et des appareils dentaires, mais on ne lui connaît pas de petit ami. Le gymnase étant à moins d’un kilomètre du domicile familial, elle revient généralement seule et ses parents ne l’ont jamais vue arriver en retard. La famille Gambirasio, le père, la mère et quatre enfants, vit à Brembate di Sopra, près de Bergame (Italie). C’est une ville-dortoir, où des immeubles aux couleurs acidulées voisinent tant bien que mal avec ce qu’il reste de l’ancien bourg. Un endroit calme et sans charme, cerné par des zones commerciales, des usines et des entrepôts. Bref, une commune où il ne se passe habituellement pas grand-chose. Tout de même : à plusieurs reprises, la mère tente de joindre sa fille, sans succès. L’appareil est déconnecté, ses amies et sa professeure ne l’ont plus vue après 18 h 30. Yara ne rentrera pas. Un cas « unique par sa complexité » Sa disparition durant cette nuit glaciale va marquer le début d’un drame dont les Italiens suivront les épisodes pendant plusieurs années. Un cas hors norme, « unique par sa complexité », selon Giampietro Lago, colonel du RIS (Reparto Investigazione Scientifiche, département de recherche scientifique sur les enquêtes criminelles des carabiniers, équivalent de la gendarmerie française), qui a suivi l’affaire de bout en bout. Cette histoire terrible, que certains n’hésiteront pas à qualifier de « véritable roman », déchaînera des passions contradictoires et une couverture médiatique énorme, sollicitant les compétences de la police scientifique comme jamais auparavant dans le pays. Au départ, l’enquête semble avancer à toute vitesse. Lancés sur les traces de l’enfant, des chiens policiers mènent droit vers un chantier voisin, où des travailleurs de différentes nationalités construisent un centre commercial. Après examen des communications téléphoniques, les carabiniers relèvent des propos suspects dans un appel passé, en arabe, par un jeune ouvrier marocain. Rattrapé de justesse au moment où il s’apprêtait à quitter les eaux italiennes en bateau, l’homme est pourtant relâché : la personne chargée de traduire la conversation s’était trompée.
ADN, la reine des preuves (3/6). Le meurtre d’une jeune Italienne, fin 2010, près de Bergame, donne lieu à l’une des plus vastes enquêtes de police scientifique qu’ait connues le pays. Des investigations où les fausses pistes ne vont pas manquer.
https://www.lemonde.fr/festival/article/2019/08/07/meutre-de-la-petite-yara-sur-les-traces-de-l-inconnu-numero-un_5497219_4415198.html
mlsum-fr-888
Des tranches de rosbif froid, de la charcuterie et des fruits frais de production française sont disposés sur des tables. Un buffet accueille, mardi 9 juillet à midi, les députés venus rencontrer les manifestants de la FNSEA sur une place à deux pas de l’Assemblée nationale. Le principal syndicat agricole français ne digère pas ce qu’il appelle un « mauvais coup » du gouvernement : la ratification imminente au Palais-Bourbon du CETA, le traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. Le texte a été adopté en commission des affaires étrangères mardi soir et sera examiné dans l’hémicycle le 17 juillet. Mardi, les échanges et l’identité des élus présents auprès des agriculteurs donnaient la teneur des débats à venir. Plusieurs députés Les Républicains (LR) sont longuement restés avec Christian Jacob, ancien syndicaliste agricole, président du groupe LR et candidat à la présidence du parti. Des socialistes et des communistes sont également passés. Tous ferraillent contre ce texte qui s’invite au cœur de l’été, une semaine après la levée de boucliers à l’Assemblée contre le futur traité avec le Mercosur. Ce télescopage de calendrier fait grincer les macronistes qui défendent l’accord avec le Canada mais pas son cousin sud-américain. « Il ne faut pas se tromper de combat, l’agriculture française a besoin d’exporter », insiste Jean-Baptiste Moreau, député La République en marche (LRM) et éleveur bovin dans la Creuse, passé lui aussi saluer des manifestants dont il ne partage pas les inquiétudes. Deux fronts d’ordinaire opposés Depuis plusieurs jours, la majorité est en opération déminage sur le traité qui coalise deux fronts d’ordinaire opposés : les agriculteurs et les écologistes. Tous répètent une même crainte de voir les échanges commerciaux se développer au détriment des normes de qualité française. La filière bovine redoute particulièrement la concurrence d’une viande produite sur un territoire qui autorise le recours aux hormones de croissance et aux farines animales. Les macronistes rétorquent que l’accord empêche toute importation de produits non conformes aux normes européennes en matière de santé publique. Ils répètent en outre que le traité, entré provisoirement en vigueur depuis bientôt deux ans, n’a pas pénalisé la production française, bien au contraire. Très peu de viande bovine canadienne a été importée et les exportations de produits laitiers ont augmenté de 19 %. Pas suffisant pour convaincre certains députés de la majorité, comme le tempétueux Richard Ramos. L’élu MoDem a annoncé aux agriculteurs son intention de voter contre le traité. Au moins deux de ses collègues centristes feront de même.
Le projet de loi autorisant la ratification de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada a été adopté en commission mardi. Il sera discuté en séance le 17 juillet.
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/10/a-l-assemblee-les-opposants-au-ceta-ne-desarment-pas_5487683_823448.html
mlsum-fr-889
Paul Rudd incarne Miles Elliot dans « Living With Yourself ». NETFLIX NETFLIX - À LA DEMANDE - SÉRIE Miles (Paul Rudd) est au bout du rouleau : séduisant mais éteint, mutique, il ennuie son épouse (Aisling Bea) et se fait constamment humilier au travail par des collègues à l’énergie autrement entreprenante. L’un d’eux lui recommande un institut de remise en forme d’un genre particulier : pour 50 000 dollars (44 800 euros), payés comptant, on en sort se sentant comme un autre homme. Et pour cause : ainsi qu’on l’apprend très vite, l’institut produit des clones qui constituent autant de versions améliorées des clients. On s’y débarrasse aussi de l’original en l’enterrant dans un bois. Sauf que, dans le cas de Miles, le meurtre n’est pas parfait et que l’original, qui a survécu, doit bientôt composer avec sa copie presque conforme. Les huit épisodes imaginés par Timothy Greenberg sont une assez virtuose et conceptuelle variation sur le thème du double, du dopplegänger, de l’image idéalisée ou dégradée de soi, voire d’affections psychiques plus graves, comme le trouble dissociatif de l’identité. Cependant, rien n’est exprimé avec la moindre lourdeur dans cette comédie noire, mais allègre. Humour à froid Paul Rudd incarne les deux versions de lui-même en relevant sa chevelure ou en la collant bas sur le front – ainsi que le fait par exemple le clone essayant de ressembler à l’original au moment d’une tentative de substitution de rôles. Certes, les deux figures sont une sorte de Jean-qui-pleure et de Jean-qui-rit, mais l’art consommé de Paul Rudd se niche dans l’entre-deux des contrastes. Dans la couleur de l’œil, dans la mobilité de la pupille, dans la tenue du visage – par exemple. Il va sans dire que le jeu de l’acteur américain est autrement plus fin que celui de James Franco, qui incarnait deux frères jumeaux dans The Deuce, de David Simon et George Pelecanos (dont la troisième et calamiteuse saison 3 vient de s’achever sur OCS). Living with Yourself est à ranger parmi les séries sophistiquées que propose régulièrement Netflix. Moins ludique et vive que Russian Doll, de Natasha Lyonne (dont elle partage en partie le principe temporel en boucle, qui fait revenir périodiquement un point du récit à son origine), elle se regarde d’un trait et laisse une curieuse et entêtante impression de malaise, heureusement contrebalancée par un humour à froid du plus délicieux effet. Living with Yourself, série créée par Timothy Greenberg. Avec Paul Rudd et Aisling Bea (EU, 2019, 8 × 24-35 min).
Timothy Greenberg a imaginé une comédie très noire, mais aussi très allègre, en huit épisodes, avec le formidable Paul Rudd.
https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/11/06/living-with-yourself-une-divertissante-fable-sur-le-theme-du-double_6018276_3246.html
mlsum-fr-890
La salade de homard de Benoît Peeters. JULIE BALAGUÉ POUR M LE MAGAZINE DU MONDE LA LISTE DE LA MATINALE Seule ou en accompagnement, la salade est la meilleure option pour des repas plus légers ou des pique-niques bucoliques. Parce qu’il n’y a pas que le taboulé dans la vie, voici trois idées de salades parfaites pour la saison. Pour les apprentis : tagliatelles de courgettes crues de Quentin Hugon et Charlotte Paroïelle Charlotte Paroïelle et Quentin Hugon pour Le Monde Quentin Hugon et Charlotte Paroïelle sont deux designers qui utilisent la cuisine pour créer des compositions formelles et colorées. Ils ont notamment illustré plusieurs articles de notre rubrique « Les recettes du Monde ». « Avec cette entrée de saison, on a voulu profiter des goûts frais et des couleurs vives qu’on apprécie particulièrement le soir après une chaude journée d’été, explique le duo. La courgette, sous cette forme, est presque croquante, et sa légère amertume épouse à merveille celle du fromage et des épices. Le citron accentue la fraîcheur du plat, tandis que la tomate à peine confite et l’aubergine fondante apportent une touche de gourmandise. Cette salade peut aussi bien se déguster en entrée qu’accompagner des grillades. » Temps de préparation : 25 min Temps de cuisson : 10 min Difficulté : facile Ingrédients pour 4 personnes 3 petites courgettes (400 g) tomates cerises en grappe 1 aubergine moyenne cébette romarin amandes effilées Pour le fromage : 50 g de feta ⅓ yaourt à la grecque 1 c. à s. d’huile d’olive 1 c. à c. de miel cumin piment d’Espelette sel Pour la sauce : ½ citron 1 pointe de vinaigre balsamique moutarde à l’ancienne huile d’olive sauce soja Etape 1 : l’aubergine Préchauffer le four à 180 °C. Couper l’aubergine en rondelles d’un demi-centimètre d’épaisseur. Les disposer sur une feuille de papier sulfurisé, les imbiber d’un filet d’huile d’olive, saler, enfourner jusqu’à ce qu’elles soient légèrement grillées (environ dix minutes). Etape 2 : les tomates cerises Enfourner en même temps les grappes de tomates cerises, saupoudrer de romarin, les sortir lorsque la peau commence à se fendre (attention, elles cuisent un peu plus rapidement que les aubergines). Etape 3 : les courgettes Pendant ce temps, avec une mandoline, faire de belles lamelles de courgettes dans le sens de la longueur. A défaut d’une mandoline, il est possible d’utiliser un économe. Plonger ensuite les tagliatelles de courgettes dans un saladier d’eau glacée. Etape 4 : le petit fromage frais Couper 50 grammes de feta, l’écraser à la fourchette, la mélanger avec 2 bonnes cuillères à café de yaourt à la grecque. Ajouter une cuillère à café de miel, une touche de cumin, et une demi-cuillère à café de piment d’Espelette. Saler et ajuster avec une pointe d’huile d’olive. Etape 5 : la sauce Enfin, pour la sauce, réaliser une vinaigrette avec le jus du demi-citron, ajouter une cuillère à soupe de vinaigre balsamique et une cuillère à soupe de sauce soja. Pour les cordons-bleus : la « chouchouka » d’Olivier Assouly Julie Balagué pour M Le Magazine du Monde Philosophe et professeur à l’Institut français de la mode, Olivier Assouly a été élevé dans le respect des interdits alimentaires juifs. Beaucoup de contraintes donc. Mais aussi du plaisir quand arrivait la « chouchouka » ou « salade cuite », une ratatouille à la mode séfarade : « La salade cuite, c’est un plat qui prend du temps à préparer, mais c’est aussi un plat d’apaisement, que tout le monde aimait, qui nous réconciliait autour de la table. J’ai appris la recette en regardant faire ma mère, sans jamais me préoccuper de savoir s’il en existait des versions plus ou moins authentiques. C’est une pure recette héritée, une tradition que j’ai “reçue” – puisque le mot “recette” vient de “recevoir”. » Temps de préparation : 20 min Temps de cuisson : 4 h Difficulté : Facile Ingrédients pour 8 à 10 personnes 2 kg de tomates fraîches (ou 2 grosses boîtes de tomates entières pelées nature, soit 2 × 500 g). 2 kg de poivrons rouges et verts (ou 2 bocaux de poivrons grillés pelés, environ 2 × 500 g). 5 ou 6 gousses d’ail hachées 1 c. à s. de harissa (selon les goûts) 1 c. à s. de piment rouge doux (selon les goûts) ½ bouquet de coriandre fraîche Sel, huile d’olive Etape 1 : Préparer les légumes Si vous utilisez des tomates et poivrons frais : ébouillanter rapidement les tomates et les peler. Faire griller les poivrons entiers directement sur la flamme ou au four à 200 °C, jusqu’à ce que la peau brûle et cloque, les laisser refroidir dans un sac, puis les peler et les épépiner. Découper les poivrons en lanières et les tomates en petits morceaux de taille homogène. Etape 2 : Saisir les légumes Faire chauffer trois cuillerées à soupe d’huile dans une grande sauteuse ou une cocotte en fonte. Faire revenir rapidement l’ail haché, ajouter et faire saisir (sans coloration) les poivrons puis les tomates avec leur jus. Ajouter la harissa et le piment. Saler légèrement (attention, les goûts se concentrent en réduisant). Etape 3 : Cuire et confire Faire cuire à feu moyen pendant une heure, en remuant fréquemment pour éviter que le fond n’attache. Ajouter la coriandre hachée (en réserver un peu pour la déco). Au bout d’une heure, le mélange a déjà bien réduit. Baisser à feu doux, et continuer de cuire encore deux ou trois heures, en touillant régulièrement. Le mélange doit avoir réduit au moins de moitié, d’aspect compoté et épais, quasiment confit. Eteindre le feu et laisser tiédir. Goûter et ajuster l’assaisonnement si besoin. Garnir de coriandre fraîche pour servir. Déguster, tiède ou froid, en entrée. Pour les « top chefs » : la salade de homard de Benoît Peeters Ecrivain et scénariste de bande dessinée, Benoît Peeters a eu un déclic pour la cuisine en 1977, à l’occasion d’un dîner à la Maison Troisgros, à Roanne. « En repartant, j’ai acheté les livres des Troisgros et de Michel Guérard (La Grande Cuisine minceur), qui sont devenus mes manuels de chevet. J’ai tout appris en m’exerçant avec leurs recettes. » Passionné par la nouvelle cuisine, il accumule de l’expérience en cuisinant pour ses proches. De retour à Bruxelles et face au succès de ses plats, il décide de devenir chef à domicile. Cette salade de homard est un reflet de ce qu’il aime préparer, « une création simple, goûteuse, avec juste ce qu’il faut de croquant et d’étonnant ». Temps de préparation : 30 min Temps de cuisson : 45 min Difficulté : facile Ingrédients pour 4 personnes 1 homard vivant de 1 kg ou 2 de 500 g 2 pommes granny smith 8 branches tendres de céleri ½ citron vert 80 ml de crème de coco poivre sel huile d’olive safran garniture pour le bouillon madère ou porto Etape 1 : le homard Plonger le homard dans un grand volume d’eau bouillante salée, compter 10 à 15 minutes à partir de la reprise d’ébullition. Egoutter et refroidir. Décortiquer la queue et les grosses pinces, réserver la chair au frais. Etape 2 : le bouillon Préparer le bouillon : piler les parures du homard (carapace, tête, pattes) et les faire revenir dans une cocotte avec un filet d’huile, couvrir d’eau et ajouter des légumes et aromates divers (céleri, carotte, oignon, citronnelle, gingembre, feuille de combawa, sel, épices). Porter à ébullition, laisser frémir 30 min au moins. Prélever 2 bonnes louches et faire réduire dans une casserole jusqu’à obtention d’une consistance sirupeuse. Ajouter quelques filaments de safran et 2 cuillerées de vin doux, type porto ou madère. Mélanger cette réduction avec 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive pour la sauce. Etape 3 : le mirepoix Pendant que le bouillon réduit, tailler les pommes et le céleri branche en petits dés. Il doit y avoir à peu près le même volume de pommes et de céleri. Mélanger et ajouter un trait de jus de citron vert. Incorporer la crème de coco, saler et poivrer légèrement. Mettre au frais 20 minutes. Etape 4 : le dressage Dans chaque assiette, dresser le mirepoix bien frais, garnir de morceaux de homard et assaisonner d’une bonne cuillerée de sauce au safran. Servir avec un vin blanc frais type riesling ou sylvaner.
Le vrai luxe des vacances, c’est de prendre son temps. Au bord de la piscine… et aux fourneaux. Cet été, « La Matinale du Monde » vous propose des recettes pour cuisiniers débutants, motivés ou confirmés. Aujourd’hui, trois idées de salades estivales.
https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2019/08/06/c-est-l-ete-cuisinez-trois-recettes-de-salades-pour-changer-du-taboule_5496880_4497319.html
mlsum-fr-891
Geraint Thomas et Egan Bernal, sur la Grand Place de Bruxelles (Belgique), le 4 juillet. Résumé du tour 2019. MARCO BERTORELLO / AFP 1ÈRE ÉTAPE : BRUXELLES - BRUXELLES (VIA CHARLEROI), 194 KM Mais alors, contre qui le public va-t-il bien pouvoir s’exciter cette année ? Quel coureur va-t-on houspiller, bousculer, couvrir de crachats depuis le bord de la route ? La face du Tour de France 2019, qui débute samedi 6 juillet à Bruxelles, a subitement changé le 12 juin à Saint-André-d’Apchon (Loire), où Chris Froome aurait mieux fait de mettre pied à terre pour se moucher au lieu de le faire sur son vélo, à 60 km/h, lors d’un entraînement : coup de vent, chute, fémur, coude et côtes fracturés. Et voilà la 106e Grande Boucle privée de son principal favori en même temps que de sa principale tête de Turc. Lire aussi Le Tour de France de Christopher Froome terminé avant d’avoir commencé L’an passé, le quadruple vainqueur du Tour (2013, 15, 16, 17) avait vécu un calvaire : sa présence, un temps compromise par un contrôle antidopage anormal dont il avait finalement été blanchi, avait suscité une hostilité spectaculaire et incessante, dès la présentation officielle des équipes, à La Roche-sur-Yon (Vendée). Pas un sifflet n’a retenti, jeudi, lorsque l’équipe Ineos – qui ne s’appelle donc plus « Sky » – est apparue sur la Grand-Place de Bruxelles, point d’orgue festif d’un avant-Tour inhabituellement pauvre en polémiques. Plusieurs députés et ONG ont bien tenté d’alerter sur le scandale des « goodies », ces gadgets balancés par milliers sur son passage par la caravane publicitaire. Force est de constater que les débats ont été moins enflammés que lors du salbutamolgate. Esprits rêveurs C’est donc parti pour le Ronde van Frankrijk 2019, qui empruntera quelques kilomètres au Tour des Flandres samedi, fera le tour de Bruxelles en chrono par équipes dimanche, avant d’entamer celui, alléchant, des massifs de l’Hexagone, des Vosges aux Alpes en passant par le Massif central et les Pyrénées, via tout un tas d’ascensions dont les noms fleurent bon la France éternelle du Tour : Planche des Belles Filles, Peyresourde, Ancizan, Soulor, Tourmalet, Izoard, Galibier, Iseran… Cinq arrivées au sommet, dont trois au-dessus de 2 000 mètres. Dénivelé positif total : 54 100 m, 20 % de plus que l’an passé. « Le Tour le plus haut de l’histoire », assurent les organisateurs. Lire aussi Le parcours du Tour de France 2019, étape par étape Cette orgie de haute montagne, la pénurie de contre-la-montre (54 kilomètres en tout), l’absence de Froome et celles de Dumoulin et Roglic (2e et 4e en 2018) ont réveillé les esprits rêveurs. Enfin un Tour débridé ! L’année ou jamais pour les Français ! Il convient pourtant de revenir à la raison. Le « Boss » absent, le bruit court que l’épreuve serait plus ouverte que jamais, que les prétendants à la victoire finale seraient plus nombreux que les boules de l’Atomium, et que les Ineos n’étoufferaient pas la course sous leur cloche soporifique. « L’absence de Froome n’est pas une bonne nouvelle pour eux, mais ça ne remet pas en cause leur force collective, ils ont encore toute une bande de coureurs capables de verrouiller la course », tempère Vincent Lavenu, manageur de l’équipe AG2R-La Mondiale emmenée par Romain Bardet. Les clés du camion « L’absence de Froome ne change rien du tout, tranche Marc Madiot, son homologue de la Groupama-FDJ, formation de Thibaut Pinot. Avec Geraint Thomas, Egan Bernal, et même Wout Poels, ça fait une équipe avec trois leaders et une armada d’équipiers qui seraient leaders dans n’importe quelle autre équipe. Au niveau du schéma de la course, ça ne change rien, Ineos a les clés du camion. » « Au lieu d’avoir quatre coureurs encore présents dans le final en montagne, on en aura trois », a dit Geraint Thomas en souriant, mais ça ne ressemblait pas à une blague. Vous enragiez devant le cadenas Sky ? Vous enragerez devant le cadenas Ineos. Julian Alaphilippe ne se trouve pas sur cette photo. THIBAULT CAMUS / AP Comme l’an passé, le suspense risque surtout de rester cantonné au sein de la formation britannique, où le Gallois Thomas, 33 ans, tenant du titre, et le Colombien Bernal, 22 ans, meilleur espoir et vainqueur de Paris-Nice et du Tour de Suisse cette saison, partent officiellement avec le même statut de co-leader, donc de co-favori. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Tour de France 2019 : pour le favori, Egan Bernal, « la route mettra chacun à sa place » La vox specialisti imagine le récent vainqueur du Dauphiné, le Danois Jakob Fuglsang (34 ans), perturber le duo, en tout cas prendre place sur le podium. Thibaut Pinot, qui devine cette année « une bonne opportunité », et Romain Bardet, « enchanté » par le parcours et « la troisième semaine la plus dure [qu’il ait] jamais vue dans le Tour », tenteront de s’en approcher. Mais pour les deux grimpeurs tricolores, âgés de 29 et 28 ans, il s’agira surtout de limiter les dégâts dans le chrono par équipes de dimanche, puis de limiter les dégâts dans le chrono individuel de Pau (13e étape), avant de limiter les dégâts dans les Pyrénées, mais aussi de limiter les dégâts dans les Alpes, afin de limiter les dégâts finaux sur les Champs. L’année ou jamais pour les Français ? Non, deux fois non : parce qu’on peut affirmer que ça ne sera pas cette année ; et parce qu’on ne peut pas affirmer que ce sera jamais – évidemment, si un Français l’emporte le 28 juillet, cet article s’autodétruira et nous nierons l’avoir écrit. Le Tour 2019 s’élance de Bruxelles pour célébrer le cinquantenaire du premier des cinq triomphes d’Eddy Merckx. Il reste un peu moins de quinze ans à un coureur français pour éviter que le départ du Tour 2035 ne soit donné depuis Yffiniac (Côtes-d’Armor), chez Bernard Hinault, pour célébrer le cinquantenaire de la dernière victoire tricolore. Sur ce, Chris Froome vous souhaite un bon Tour de France à tous ! Not how I planned to get one of these this year 😬 Merci @MaillotjauneLCL 😊🦁 https://t.co/QVJI742g1V — chrisfroome (@Chris Froome) Départ à 12 h 25. Arrivée prévue autour de 17 heures. A PART ÇA. Chef-d’œuvre de Frédéric Moncassin, Maillot jaune sur le Tour en 1996, vendredi dans L’Equipe (qui consacre un hors-série à tous les Français l’ayant un jour porté) : « Je le dis, le Tour, c’est chiant. Ça ne me faisait vraiment pas vibrer. C’est une fête, une foire, c’est là où il y a le plus de sponsors, le plus de caméras, mais ce n’est pas mon vélo. Une bonne partie des spectateurs, ils n’en ont rien à foutre du vélo, ils viennent pour ramasser des bonbons. Et éventuellement voir 180 blaireaux, parce que les coureurs, ce sont des clowns qui viennent faire une animation pour les sponsors. » Illustration de ce propos ces jours-ci dans un supermarché de la banlieue bruxelloise, Lidl, sponsor de l’équipe Deceuninck - Quick Step : les coureurs ont tenu une conférence de presse entre le rayon charcuterie, les barils de lessive en promo, et les cartons débordant de plats cuisinés à réchauffer (2,79 € la barquette de roulades de chicon au jambon). Julian Alaphilippe se trouve sur cette photo. HENRI SECKEL / « LE MONDE » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Tour de France 1969 : Merckx décroche la Lune A PART ÇA. Il est entendu que le vainqueur du Tour ne recevra pas autant d’honneurs à l’arrivée qu’Eddy Merckx avant le départ. Disons-le : l’hommage au plus grand cycliste de l’histoire a parfois frôlé l’overdose. L’INA a eu la riche idée d’apporter un son de cloche un peu dissonant avec cette pépite, où l’on constate que tout le monde n’aimait pas Eddy à l’époque. Samedi, départ du #TDF2019 depuis Bruxelles, avec un hommage au Belge Eddy Merckx. Adulé puis critiqué, retour sur… https://t.co/HiNE904WCa — Inafr_officiel (@Ina.fr) Merckxi bien pour ce jeu de mots. JEFF PACHOUD / AFP
Trois des quatre premiers de l’édition 2018 sont absents du Tour 2019, dont Chris Froome, qui en était le grand favori. De quoi bouleverser la course qui s’élance samedi de Bruxelles ? Rien n’est moins sûr.
https://www.lemonde.fr/blog-du-tour-de-france/article/2019/07/06/tour-de-france-2019-tout-change-rien-ne-change_5486045_5326505.html
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Yohann Diniz et ses rivaux marcheurs disputeront peut-être les JO de Tokyo à... Sapporo. Martin Meissner / AP Les Mondiaux d’athlétisme de Doha ont laissé des traces. Certainement influencés par la polémique sur les conditions climatiques extrêmes des épreuves sur route, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et le Comité international olympique (CIO) ont annoncé, mercredi 16 octobre, réfléchir à la délocalisation des épreuves du marathon et de la marche à Sapporo lors des prochains Jeux olympiques 2020. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le CIO et les organisateurs de Tokyo 2020 en relation avec la proposition de déplacer à Sapporo les épreuves sur route », a déclaré Sebastian Coe, patron de l’IAAF, cité dans le communiqué du CIO. L’an prochain, du 24 juillet au 9 août, les températures à Tokyo devraient largement dépasser les 30 degrés, avec un taux d’humidité très élevé. La décision devrait intervenir lors de la commission de coordination du CIO pour Tokyo 2020 qui consacrera une séance spéciale aux mesures pour lutter contre la chaleur, lors de sa réunion du 30 octobre au 1er novembre à Tokyo. Interrogé par Le Monde, Yohann Diniz considère qu’il s’agirait d’« une bonne chose » pour lui de pouvoir « marcher dans un climat moins étouffant et moins humide ». Cette annonce du CIO vous a-t-elle surprise ? Oui, c’est assez surprenant. Après, je sais qu’à Doha, certains officiels, dont Thomas Bach [président du CIO], sont venus en visite. Il a vu ce qu’il s’est passé sur les distances longues hors stade. J’avais entendu, qu’à Tokyo, il avait confirmé que tout serait mis en place pour que les athlètes et la performance soient au cœur des Jeux olympiques. La décision de délocaliser irait dans ce sens-là. Pensez-vous que le CIO et l’IAAF veulent s’éviter une deuxième polémique en plein JO ? Tout d’abord, il y a eu des vainqueurs et des médaillés et il faut les féliciter. Le Canadien [Evan Dunfee] et le Portugais [Joao Vieira] se sont super bien comportés : ils ont été au bout grâce à une très bonne stratégie mise en place. Mais peut-être que les conditions à Doha n’ont pas forcément montré une belle image. Il y avait tellement de paramètres extérieurs à prendre en compte… Quelques minutes après votre abandon prématuré, vous vous étiez projeté sur les JO de Tokyo, également sous un climat chaud et humide, qui n’est pas celui que vous préférez. Cela changerait beaucoup de choses pour vous ? Contrairement à Doha, où je n’ai rien fait pour essayer de me préparer à ces conditions-là, on avait commencé à préparer la saison suivante avec la problématique des Jeux à Tokyo, c’est-à-dire chaleur et humidité. Maintenant, on va attendre la décision finale d’ici à début novembre : si on va à Sapporo, ça changera complètement la donne avec entre 5 à 10 degrés de différence et beaucoup moins d’humidité. Le titre olympique est le dernier grand défi de votre carrière. Cette probable délocalisation vous regonfle-t-elle le moral en vue de cet objectif ? Déjà, si ça se confirme, ça veut dire que l’on va être à 800 km au nord de Tokyo. On sera un peu à l’extérieur de la fête mais d’autres disciplines, comme l’aviron ou les sports de voile, connaissent cela régulièrement. Si on se place du côté de la performance pure, cela nivellera moins le niveau. A Sapporo, l’aspect logistique sera moins important. Et c’est une bonne chose pour moi, que l’on puisse marcher dans un climat qui me correspond mieux, moins étouffant et moins humide, auquel les Japonais sont en revanche habitués [le médaillé d’or à Doha est Yusuke Suzuki]. En quoi cela changera-t-il votre préparation ? On sera à 1 700 km du camp de base prévu pour la préparation de l’équipe de France d’athlétisme à Kobe [un stage de quinze jours est prévu avant les JO pour l’acclimatation des athlètes]. Il y aura donc plein de choses à revoir dans la préparation car, à Kobe par exemple, nous aurions à faire à un climat plus proche de celui de Tokyo. A Sapporo, on irait vers une préparation qui ressemble plus à ce que l’on a l’habitude de faire. C’est drôle, car je m’apprête à partir au Japon en voyage. Cela sera peut-être l’occasion d’aller voir un peu sur l’île d’Hokkaido comment ça se passe. Une décision déjà controversée Cette possible délocalisation ne fait pas le bonheur de tous. Médaillé de bronze mondial à Doha le 28 septembre, le Canadien Evan Dunfee a vivement réagi sur les réseaux sociaux : « Je présume que ça signifie que vous allez rembourser les vols et les hébergements que ma famille et mes amis ont déjà payés à Tokyo ? a-t-il d’abord ironisé. Cela me brise le cœur et c’est sur le point de ruiner mon expérience olympique. Ne pouvait-il pas y avoir une consultation avec les athlètes à ce sujet ? » Interpellé par un autre utilisateur de Twitter, qui lui conseillait amicalement de se concentrer sur sa préparation en laissant ce changement derrière lui, Dunfee a précisé ses récriminations : « C’est inutile, stupide et égoïste, ça va être encore plus dur pour moi de gagner une médaille olympique. Mais on a consenti tellement d’effort ces trois dernières années pour affronter la chaleur de Tokyo, que j’ai pris cette décision comme une claque dans la gueule. »
Dans un entretien au « Monde », le recordman du monde du 50 km marche déclare que la possible délocalisation à Sapporo, au nord du Japon, des épreuves sur route d’athlétisme lors des JO serait « une bonne chose ».
https://www.lemonde.fr/sport/article/2019/10/16/jo-2020-si-on-va-a-sapporo-ca-changera-completement-la-donne-yohann-diniz_6015778_3242.html
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 29 août à Kiev. Gleb Garanich / REUTERS Ils étaient plusieurs centaines à crier leur révolte sous les fenêtres du palais présidentiel à Kiev. Pas assez, sans doute, pour inverser le cours de l’histoire, mais suffisamment, ­pensent-ils, pour alerter le fougueux président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qu’à trop vouloir la paix, il pourrait bien perdre la guerre. A la veille du week-end des 21 et 22 septembre, les pancartes brandies dénoncent « la trahison normande » pour évoquer le sommet dit « du format Normandie », censé réunir les présidents d’Ukraine et de Russie aux côtés du chef de l’Etat français et de la chancelière allemande, afin d’obtenir une résolution du conflit dans le Donbass dans le cadre des accords de Minsk, conclus en 2015 mais jamais appliqués. Une réunion de ce sommet, après des années d’impasse diplomatique, est espérée d’ici quelques semaines. Mais la foule redoute que, de guerre lasse, Volodymyr Zelensky, arrivé au pouvoir il y a six mois à peine, fasse d’irrémédiables concessions à la Russie lors de ces tractations. Une lettre ouverte signée par des artistes, journalistes et anciens députés a aussi été transmise au président pour le mettre en garde. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « La jeune Ukraine est minée par de vieux démons et ces démons ont un nom : les oligarques » M. Zelensky prétend réussir là où son prédécesseur, Petro Porochenko, a échoué : mettre fin à cinq ans d’un conflit qui meurtrit la partie orientale du pays. Les affrontements dans le Donbass entre les séparatistes soutenus par la Russie et l’armée ukrainienne ont fait, selon le décompte des Nations unies, quelque 13 000 morts. Et le très populaire président s’est fait élire, en grande partie, sur la promesse de régler ce confit : 71,5 % des Ukrainiens font d’un cessez-le-feu durable dans la région une priorité absolue, avant même l’amélioration du niveau de vie, la lutte contre la corruption et l’influence sournoise des oligarques en politique, indique un sondage Initiatives démocratiques publié en septembre. « Plus on se rapproche des lignes de front, plus les Ukrainiens veulent la paix, mais certaines conditions à cette paix restent pour tous inacceptables », pointe la sociologue Ioulia Shukan, maîtresse de conférences en études slaves à l’université Paris-Nanterre (Paris-X). Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’état-major français prépare le retour au dialogue avec Moscou Pour faire taire les armes, les Ukrainiens seraient-ils prêts à sacrifier leur souveraineté dans le Donbass ? L’inexpérience du chef d’Etat ukrainien dans ces tractations délicates inquiète. Ajoutant à la confusion ambiante, le ministre des affaires étrangères ukrainien, Vadym Prystaiko, répète depuis la mi-septembre que les négociations se fonderont sur la « formule Steinmeier » : du nom du ministre des affaires étrangères allemand, cette formule datée de 2016 se veut une version simplifiée des accords de Minsk signés en 2015, le point essentiel en étant la tenue d’élections dans les régions sous conflit sous la supervision de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Mais la formule est suffisamment vague et ambiguë pour qu’une partie des Ukrainiens, notamment les manifestants de Kiev, redoutent qu’un tel scrutin se déroule « sous la muselière de mitrailleuses russes », condamnant les territoires à un sort similaire à celui de la Crimée, annexée par la Russie en 2014.
Le président Volodymyr Zelensky, est soupçonné d’être prêt à faire de lourdes concessions à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour sortir du conflit.
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/23/inquietude-en-ukraine-face-au-prix-de-la-paix-dans-le-donbass-avec-moscou_6012678_3210.html
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Ce guide a été rédigé par la rédaction de Wirecutter (groupe New York Times) et traduit par Le Monde. Les produits sont sélectionnés de manière indépendante. Le Monde et Wirecutter perçoivent une rémunération lorsqu’un de nos lecteurs procède à leur achat en ligne. En savoir plus Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale. Les aspirateurs robots ne se lassent jamais, sont impossibles à déconcentrer et ils ne rechignent pas à travailler tous les jours. Dans la plupart des logements, ils parviennent à nettoyer les sols quasiment sans le moindre effort ; les poils d’animaux et les miettes disparaissent avant même que vous ne les ayez remarqués. Si vous voulez acheter un aspirateur robot, jetez un œil en premier lieu à l’Eufy RoboVac 11S. Il fonctionne bien sur les sols nus et les tapis fins, il se coince rarement, il est beaucoup plus silencieux et il passe sous davantage de meubles que les autres robots abordables. Aucun autre aspirateur robot ne se fond aussi bien dans le décor que l’Eufy RoboVac 11S. Il peut nettoyer presque tous les recoins de votre maison en vous dérangeant à peine. Côté acoustique, il se rapproche davantage d’un ventilateur que d’un aspirateur. Autrement dit, même si vous êtes chez vous pendant qu’il fonctionne, il ne devrait pas vous porter sur les nerfs. Parmi tous les robots que nous avons testés, il fait partie de ceux qui ont le moins de chances de rester coincés et d’arrêter le nettoyage en cours de route. Nous avons aussi trouvé que, dans certaines situations, il était assez robuste et persévérant pour ramasser plus de saletés que des modèles qui coûtent deux à trois fois plus cher. Comme la majorité des robots abordables, il utilise un système de navigation semi-aléatoire qui risque de s’emmêler les pinceaux dans les grandes maisons (et qui agace certaines personnes quand elles l’observent de trop près). Mais il est parfaitement efficace dans les petits espaces, et il existe des solutions pour qu’il fonctionne bien sur les surfaces étendues également. Notre deuxième choix Eufy RoboVac 30 Identique à notre favori, avec des fonctions supplémentaires Le même robot que le 11S, avec des fonctions en plus dont la plupart des utilisateurs n’auront pas besoin : une puissance d’aspiration légèrement supérieure, une finition différente et des marqueurs de limites pour empêcher le robot d’aller à certains endroits. Acheter sur Amazon* *Au moment de la publication, le prix était de 219,99 € Les RoboVac 12, RoboVac 15C, RoboVac 30, RoboVac 30C et RoboVac 35C sont tous similaires au 11S, avec une ou plusieurs fonctionnalités supplémentaires, comme le Wi-Fi, des marqueurs de limites ou une puissance d’aspiration supérieure. Si vous trouvez l’un de ces modèles améliorés à un prix similaire à celui du 11S, n’hésitez pas. Mais selon nous, inutile de payer beaucoup plus cher. Aucun de ces robots n’est aussi robuste ni réparable que ceux d’autres marques, et leurs fonctionnalités supplémentaires sont moins intuitives. On recommande aussi iRobot Roomba 690 Un robot réparable équipé du Wi-Fi Le Roomba 690 fait plus de bruit et coûte plus cher que les robots Eufy, mais il est doté d’un marqueur de limites invisibles, d’une appli et de commandes vocales, et il a été conçu pour être réparable, ce qui devrait prolonger sa durée de vie. Indisponible en France L’iRobot Roomba 690 est un robot efficace, solide et réparable dont le tarif demeure accessible. Comme les modèles Eufy RoboVac, le Roomba 690 est un navigateur semi-aléatoire qui fonctionne mieux dans les petits espaces, même s’il est plus grand et plus bruyant et qu’il coûte généralement plus cher. Le principal avantage est qu’il est conçu pour être réparable : ainsi, s’il tombe entre de bonnes mains, il devrait durer plusieurs années, soit assez longtemps pour vous faire économiser de l’argent (iRobot est réputé pour garder très longtemps en stock les pièces détachées). Le Roomba 690 se connecte au Wi-Fi (si vous le souhaitez) et peut être contrôlé depuis une appli ou à l’aide des commandes vocales Alexa. Il intègre aussi une balise « mur virtuel », qui crée une ligne invisible à ne pas franchir pour le Roomba ; une solution beaucoup plus élégante que les bandes magnétiques des aspirateurs Eufy. Si vous devez nettoyer un grand espace ou si vous préférez simplement un modèle qui a l’air de savoir où il va, un robot qui cartographie votre logement pendant qu’il fonctionne est idéal. Nous recommandons l’un des modèles Roomba les plus haut de gamme. Ils s’orientent en suivant un schéma prévisible, en grille, à l’aide d’une caméra (et d’autres composants) pour se localiser en permanence. Quand ils n’ont plus de nouvelle surface à explorer ni à nettoyer, ou quand la batterie faiblit, ils sont capables de regagner leur station de recharge. Et s’ils n’avaient pas fini d’aspirer, une fois rechargés, ils reprennent à l’endroit où ils s’étaient arrêtés. Ils sont aussi beaucoup plus puissants que nos choix moins chers, et sont notamment capables d’aspirer les poils d’animaux sur un tapis épais. Le Roomba 960 fonctionne bien dans la plupart des logements. Il est facile à utiliser, efficace dans ses déplacements et son nettoyage, et il est proposé à un prix raisonnable pour un robot doté de capacités avancées. Nous l’avons testé pendant environ deux ans et nous n’avons jamais rencontré de problème majeur. Mais si vous pouvez vous le permettre, le modèle phare Roomba i7 + est vraiment le meilleur aspirateur robot sur le marché. C’est le seul qui peut vider son propre réservoir (la station d’accueil est elle-même un aspirateur, qui aspire les saletés vers l’extérieur du robot via une trappe) et l’un des seuls qui peut nettoyer des pièces spécifiques sur commande tout en en évitant d’autres. Ces deux fonctionnalités remarquables marchent bien et rendent l’i7 + encore plus pratique que d’autres robots d’excellente qualité (vous pouvez lire notre test complet du Roomba i7 +, en anglais, ici). Plus loin dans ce guide, nous présentons d’autres robots que nous apprécions mais qui ont globalement moins de qualités que ceux dont nous avons déjà parlé. Le test complet Pourquoi me faire confiance ? J’écris sur les robots aspirateurs pour Wirecutter depuis 2013 et j’ai passé des centaines d’heures à réaliser des recherches et des tests (je suis également le coauteur et relecteur des autres guides sur les aspirateurs de Wirecutter). En tout, j’ai analysé les caractéristiques d’environ 150 robots et testé quelque trente modèles de dix marques. Pour cela, j’ai notamment effectué des centaines de cycles de nettoyage chez moi (j’ai changé deux fois d’appartement depuis que j’ai commencé) et chez certains de mes amis. La plupart de mes invités me demandent ce que je fabrique avec tous ces robots. En plus de mes propres tests, j’ai tenu compte de nombreux autres points de vue : • J’ai parlé directement à des dizaines de propriétaires d’aspirateurs robots, qui vivent dans toutes sortes de logements : des appartements et des maisons, anciens et récents, du loft au logement comptant de nombreuses petites pièces. Certains vivent seuls, d’autres ont plusieurs enfants et des chiens à longs poils. L’un d’eux vit même dans une vieille demeure près d’un volcan ! • J’ai prêté attention à tous les commentaires, tweets et e-mails de nos lecteurs, y compris les retours sur nos choix et les attentes vis-à-vis des robots de façon générale. • J’ai lu les messages du forum Robot Reviews et échangé avec certains membres. • J’ai lu des centaines d’avis publiés sur les sites web des grands revendeurs, y compris Amazon et Best Buy. C’est ainsi que nous avons eu connaissance de problèmes de contrôle qualité ou de défauts de conception sur quelques modèles. • J’ai discuté avec des représentants de toutes les grandes marques d’aspirateurs robots, dont iRobot (Roomba), EcoVacs, Neato, iLife, Electrolux, Roborock, Samsung, LG et Dyson. • J’ai suivi plusieurs ingénieurs qui ont travaillé par le passé sur des aspirateurs robots, comme Bruno Hexsel, ancien ingénieur logiciel pour Neato, et Duane Gilbert, ancien ingénieur matériel pour iRobot. • J’ai examiné les avis d’autres publications pour voir si j’avais manqué quelque chose lors de mes propres tests et comptes rendus. Bravo à TechGearLab : si vous recherchez un point de vue différent sur les aspirateurs robots, l’analyse menée par le site est très complète et bien présentée. Les aspirateurs robots sont-ils vraiment efficaces ? Oui, les aspirateurs robots peuvent réellement nettoyer vos sols. Ce ne sont pas simplement des jouets ni des gadgets tendance. Certains robots de qualité coûtent en fait moins cher que nos aspirateurs manuels favoris. L’avantage d’un aspirateur robot est qu’il peut nettoyer vos sols tous les jours. Les miettes et les poils de chien n’ont aucune chance de s’accumuler, si bien qu’il est beaucoup moins probable qu’ils se collent sous vos pieds ou sur vos vêtements et qu’ils finissent sur votre canapé ou votre lit. Le bazar a disparu avant même de pouvoir vous agacer. Voici néanmoins quelques mises en garde. Les robots sont beaucoup moins lourds que les aspirateurs classiques, donc ils ne nettoient pas en profondeur la poussière incrustée dans vos tapis. Ils ne montent pas les escaliers. Et certains types de sols et de détritus peuvent les empêcher d’effectuer leur travail correctement. Mais pour de nombreuses personnes, il ne s’agit là que d’inconvénients mineurs, compensés par l’avantage d’avoir des sols nettoyés efficacement. Nous décrivons beaucoup plus en détail à quoi ressemble le quotidien avec un robot ici (en anglais). WIRECUTTER / LIAM MCCABE En nous fondant sur plusieurs années d’utilisation chez nous et sur des tests de modèles face à face, nous pensons qu’une navigation agile et fiable est l’élément le plus important dans le choix d’un aspirateur robot. Vient ensuite l’efficacité du nettoyage, le niveau sonore, la taille et la forme, la possibilité de le réparer, puis les fonctionnalités supplémentaires comme les marqueurs de limites et le Wi-Fi. Mais il existe un grand nombre de nuances pour la plupart de ces éléments. Par exemple, les robots peuvent avoir une faible puissance d’aspiration et rester excellents en nettoyage. Ils peuvent également intégrer un système de cartographie élaboré mais être médiocres dans leurs déplacements. Certains experts nous ont confié qu’il était plus difficile de concevoir un bon système de navigation pour un aspirateur robot que pour une voiture autonome. Si vous voulez creuser le sujet, nous sommes allés beaucoup plus loin sur ce qui fait un bon aspirateur robot ici (en anglais). Nous avons soumis chaque robot à rude épreuve dans une zone encombrée de plusieurs chaises, de câbles USB qui pendent, d’une chaussette, d’un tapis tissé à plat avec des rebords inégaux et des franges, et d’un seuil surélevé. Tous les obstacles les plus courants pour un aspirateur robot en somme. CRÉDIT : WIRECUTTER / ROZETTE RAGO Une centaine d’aspirateurs robots étaient disponibles sur Amazon en février 2019, et j’ai testé 21 des modèles les plus intéressants. Pour chaque robot, j’ai effectué au moins deux cycles de nettoyage classiques dans mon appartement. Et c’est là un environnement difficile : environ 90 m2, divisés en neuf pièces, avec de nombreux seuils hauts à franchir. Je n’ai pas de moquette au sol, mais j’ai au moins dix tapis différents, des paillassons légers aux tapis à poils moyens, avec endos en caoutchouc, qui prennent la moitié d’une pièce. J’ai un chat, une femme aux cheveux longs et une petite fille, offrant tous beaucoup de choses à ramasser au robot (pour ma part, je laisse tomber beaucoup de café moulu). C’est un espace vraiment efficace pour déceler les faiblesses d’un robot. Lorsqu’un robot nettoie mon appartement plutôt bien, sans rester coincé trop souvent, je le soumets à des tests de résistance. Pour l’un d’eux, je mets le robot en route dans une pièce où se trouvent deux chaises, des câbles USB qui pendent, une chaussette, un tapis tissé à plat avec des rebords inégaux et des franges, et un seuil surélevé ; plusieurs des obstacles les plus courants pour un aspirateur robot, réunis au même endroit. Dans un autre test, je verse environ 20 grammes de farine sur un tapis et sur le sol nu (y compris contre une plinthe) et je laisse le robot essayer de l’aspirer pendant quelques minutes. Cela me donne un indicateur visuel de la puissance d’aspiration brute de chaque robot. J’ai un chat, une femme aux cheveux longs et une petite fille, offrant tous beaucoup de choses à ramasser au robot (pour ma part, je laisse tomber beaucoup de café moulu). Puis je répartis environ 50 grammes d’un mélange de litière pour chat et de café moulu dans ma salle à manger, qui comprend à la fois du parquet et un tapis à poils ras, ainsi qu’une grande table avec quatre chaises et un banc en dessous. Je lance chaque robot pendant 25 minutes ou jusqu’à ce qu’il s’arrête par lui-même, selon ce qui arrive en premier. Une fois terminé, je pèse la quantité de saletés que chaque robot a réussi à ramasser. Ces tests sur le ramassage de la poussière et des miettes ont uniquement pour but de nous donner une idée de l’efficacité de nettoyage de chaque robot. Ils ne dressent pas un tableau global et nous n’en tenons pas compte outre mesure quand nous décidons quels modèles recommander. Je mets un point d’honneur à essayer tout ce qui est lié à l’interface ou à l’expérience utilisateur : les applis pour smartphone (et toutes les fonctionnalités intégrées, comme les murs virtuels ou le réglage du niveau d’aspiration), la compatibilité avec les assistants vocaux comme Alexa, la télécommande physique, le système de programmation, les marqueurs de limites et tout le reste. À l’aide d’une appli qui mesure le niveau sonore, j’évalue le volume et la fréquence de chaque robot à une distance d’environ trois mètres pendant qu’il est en fonctionnement. Puis je vérifie s’il est possible de démonter facilement chaque robot et de trouver des pièces de rechange en ligne. Quand je trouve des robots qui s’en sortent bien sur tous ces tests, j’essaie de les mettre en route autant que possible pendant plusieurs semaines pour voir s’ils sont réguliers dans leur fonctionnement. Il s’avère alors que certains robots ont plus de mal avec la navigation que lors de la première série de tests, dans des situations auxquelles je n’aurais pas pensé. Par exemple, avec ce type de tests, je me suis rendu compte que les robots Roomba de la série 900 s’emmêlaient les pinceaux au moment du coucher du soleil, et que les mises à jour logicielles de l’Electrolux Pure i9 faisaient parfois bugger sa navigation. En février 2019, voici les modèles que nous avons testés et qui sont disponibles en magasin : RoboVac 11S, RoboVac 30 et RoboVac 30C ; EcoVacs Deebot N79S et Deebot 900 ; iRobot Roomba 690, Roomba 960, Roomba e5, et Roomba i7 + ; Neato Botvac D3 Connected et Botvac D7 Connected ; Samsung Powerbot R7070 ; LG Hom-Bot Turbo + ; Electrolux Pure i9 ; Xiaomi Mi (première génération) ; Roborock S5 ; iLife A8 et A4s ; et Coral One. Notre aspirateur roboto favori : Eufy RoboVac 11S WIRECUTTER / LIAM MCCABE De nombreux aspirateurs robots abordables sont efficaces en termes de nettoyage et de navigation. Mais c’est ce modèle que nous aimons le plus car il est beaucoup plus silencieux et il peut se glisser sous davantage de meubles que tous les autres que nous avons testés. Le 11S est assez silencieux pour pouvoir oublier facilement qu’il est en fonctionnement, si vous devez rester chez vous pendant qu’il aspire. Nous avons mesuré un niveau sonore de 54 dBC (à trois mètres de distance), soit 5 dBC de moins que l’EcoVacs Deebot N79 et le Roomba 690 ; ce qui représente une différence de niveau sonore très importante. Le bruit qu’il diffuse se rapproche plus de celui d’un ventilateur que d’un aspirateur. De nombreux autres robots émettent un bruit tolérable, mais le 11S est particulièrement discret. Un autre atout étonnamment utile sur le 11S est son boîtier mince. Il peut nettoyer plus de recoins chez vous que ses concurrents, tout simplement parce qu’il passe sous davantage de meubles. Mesurant à peine plus de 7 cm de haut, il gagne environ 8 mm par rapport à l’EcoVacs Deebot N79S (un autre robot de bonne qualité, accessible et mince). Une différence de hauteur qui peut sembler minime, mais qui est suffisante pour que le 11S se glisse sous encore plus de meubles bas, où la poussière et les poils s’accumulent sans jamais voir la lumière du jour. J’ai été surpris la première fois que j’ai vu le 11S disparaître sous mon lit, et encore plus surpris quand il est ressorti avec une quantité inavouable de poils de chats fourrés dans son réservoir et accrochés à la brosse rotative. Comme d’autres robots de bonne qualité, l’Eufy 11S est un navigateur agile et il reste rarement coincé. C’est ce que nous appelons un navigateur « Bump-and-run » (autotamponneuse) : la plupart du temps, il avance en ligne droite jusqu’à ce qu’il rencontre un obstacle, fait un tour semi-aléatoire et répète ce schéma jusqu’à ce que la batterie soit épuisée. La majorité des robots qui coûtent moins de 350 euros utilisent ce mode de navigation. On dirait qu’il ne sait pas ce qu’il fait, mais c’est efficace. Lors de nos tests, il s’est arrêté de fonctionner uniquement lorsqu’il s’est emmêlé dans un câble ou bloqué sous quelque chose (deux situations qui peuvent arrêter n’importe quel robot) et quand il s’est échoué sur un seuil surélevé. Le 11S semble capable de reconnaître le piège dans lequel il est fourré. Il déclenche alors une routine pour sortir de ce piège spécifique. Par exemple, s’il est coincé sur un seuil, il se balance d’avant en arrière jusqu’à ce qu’il arrive à repartir. Ou si quelque chose commence à se bloquer dans la brosse rotative, généralement il recule pour éviter le bourrage. Le 11S a une brosse relativement petite par rapport aux autres robots aspirateurs, mais les brosses double face permettent d’amener les saletés vers l’entrée. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Le 11S est un aspirateur très efficace pour son prix. Comme nous le soulignons ici, ne vous posez pas trop de questions sur l’efficacité d’un robot en termes de nettoyage. La plupart d’entre eux aspirent les saletés évidentes, du moment que le système de navigation est suffisamment agile pour qu’ils restent en mouvement. Et même si nous menons des tests de nettoyage contrôlés, les résultats ne pèsent pas beaucoup dans la balance quand nous décidons des modèles à recommander. Il peut nettoyer plus de recoins chez vous que ses concurrents, tout simplement parce qu’il passe sous davantage de meubles. Mais pour démontrer que les robots « Bump-and-run » accessibles comme le 11S peuvent ramasser autant de saletés évidentes que les robots les plus chers (au moins dans certaines situations), prenons les résultats de notre test de ramassage de miettes. Le 11S a collecté plus de saletés que tous les autres modèles testés : 50 grammes (sur 56) d’un mélange de litière et de café moulu. L’un de nos choix haut de gamme, le Roomba 960, a aspiré une quantité similaire (49 grammes), si l’on tient compte d’une marge d’erreur. Mais les robots les moins efficaces n’ont attrapé que 39 grammes. Ces résultats indiquent selon nous que le 11S peut être très efficace pour nettoyer votre maison, tant qu’il parvient à naviguer de façon régulière dans votre espace. Voici pourquoi nous pensons que le 11S est aussi efficace dans le monde réel : • L’autonomie de la batterie est l’une des plus longues du marché à ce prix. Étant donné qu’il s’agit d’un robot « Bump-and-run » (« autotamponneuse »), il peut passer plusieurs fois au même endroit ; il a ainsi plus de chances d’aspirer les saletés et de couvrir l’intégralité de la surface au sol. Selon nos mesures, sa batterie tient cent minutes à pleine puissance et jusqu’à cinquante minutes supplémentaires à puissance réduite, pendant qu’il cherche sa station de recharge. • La brosse rotative arbore une conception simple mais éprouvée : une brosse combinée à poils/lamelle, assez efficace pour extraire les saletés évidentes des tapis à poils ras et pour les amener jusqu’à l’entrée. • L’aspiration est suffisamment forte pour attraper la plupart des détritus visibles et elle est légèrement plus puissante que sur certains modèles concurrents. Selon Eufy, la puissance d’aspiration de ce modèle s’élève à 1 300 pascals, ce qui est largement supérieur à celle de l’EcoVacs N79 (à 1 000 Pa). La majorité des autres fabricants de robots ne publient pas de chiffres concernant la puissance d’aspiration, donc nous ne savons pas exactement où se situe l’Eufy 11S par rapport au Roomba 690, par exemple. Nous ne savons pas non plus si cette puissance d’aspiration légèrement supérieure compte vraiment : nous n’avons pas remarqué de grande différence par rapport au N79, ni au Roomba 690, lors de notre test d’aspiration de poussière. Pour être honnêtes, certains robots haut de gamme ont une puissance de nettoyage nettement supérieure à celle du 11S. Le Roomba 960 et l’Electrolux Pure i9, par exemple, peuvent aspirer autant de saletés en un seul passage que le 11S en deux ou trois passages, et ramasser beaucoup plus de petits débris poussiéreux, en particulier sur les tapis. Le réservoir à clapet est facile à vider. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Autres points importants : Le 11S comporte un bouton unique sur son boîtier qui permet de lancer ou d’arrêter l’aspiration. Il est aussi fourni avec une télécommande (deux piles AAA sont incluses) qui peut faire la même chose et permet également de programmer une heure de nettoyage chaque jour, de régler la puissance d’aspiration (nous recommandons le réglage BoostIQ, qui intensifie légèrement la puissance quand il détecte la présence d’un tapis), de le piloter manuellement à l’aide d’un pavé directionnel ou de lancer des modes différents comme Surface restreinte (utile), Angles (bof) et Pièce unique (inutile). Eufy vend des composants de rechange : filtres, brosses rotatives, brosses latérales et protections pour brosses sur Amazon. L’Eufy RoboVac 11S est en fait conçu par Eufy dans sa propre usine, d’après les représentants de la marque. Par le passé, les robots Eufy n’étaient que des versions réétiquetées des machines d’autres fabricants (l’Eufy 11 était le même robot que l’EcoVacs Deebot N79, par exemple ; EcoVacs nous l’a confirmé). Mais aujourd’hui, la société fabrique son propre matériel. Des défauts non rédhibitoires L’Eufy 11S n’est pas équipé du Wi-Fi ni de fonctions de type maison connectée, mais on peut malgré tout le programmer pour un nettoyage quotidien à l’aide de la télécommande. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Les robots Eufy ne semblent pas être conçus pour durer aussi longtemps que certains concurrents, en particulier les modèles iRobot Roomba. La marque Eufy est relativement récente dans cette catégorie et ses robots précédents ont été conçus par un autre fabricant (EcoVacs). Nous avons pourtant lu un nombre inquiétant de commentaires et de critiques expliquant que la cuvée actuelle des robots Eufy risque de tomber en panne, sans possibilité de réparation, dès la première année. Nous ne savons pas si ce problème est très fréquent, ni si ces appareils cassés ont connu un usage intensif. Mais, bien qu’iRobot vende beaucoup plus d’aspirateurs robots qu’Eufy, nous lisons et entendons beaucoup moins de plaintes au sujet des modèles Roomba en termes de pannes irréparables, et encore moins dans un délai aussi court. À sa décharge, Eufy est fiable pour honorer sa garantie. Certains utilisateurs ont expliqué que même lorsque leur robot avait rendu l’âme en dehors de la période de garantie, Eufy leur avait proposé un modèle reconditionné avec une réduction. Et Eufy vend même certaines pièces de rechange, comme la batterie et (sur demande) les roues, ainsi que les brosses et les filtres. Mais si le problème provient d’ailleurs, c’est plus compliqué. Le 11S est l’un des rares robots encore dépourvus du Wi-Fi, ce qui signifie que vous ne pourrez pas le contrôler depuis votre téléphone, ni à l’aide de commandes vocales. Nous avons posé la question à notre équipe et à des lecteurs et nous avons l’impression que la plupart des utilisateurs sont de toute façon assez mitigés par rapport aux commandes Wi-Fi. Mais si cette absence de Wi-Fi est rédhibitoire pour vous, tournez-vous plutôt vers l’un des modèles Eufy RoboVac haut de gamme ou vers le Roomba 690. En tant qu’aspirateur robot assez bon marché, le 11S présente des limites semblables à celles de certains concurrents dans cette catégorie de prix. Par exemple : la navigation semi-aléatoire agace certaines personnes et n’est pas la méthode la plus efficace pour nettoyer de grandes maisons. Étant donné qu’il ne fonctionne pas avec des marqueurs de limite, vous ne pourrez pas l’empêcher d’aller dans certaines zones, à moins de configurer une limite physique. De temps en temps (et peut-être la plupart du temps, en fonction de la disposition de votre maison), il n’arrive pas à revenir à sa station de recharge. Et même s’il s’agit d’un aspirateur persévérant et globalement efficace, ce n’est pas le meilleur outil pour nettoyer de longs tapis avec de nombreux poils d’animaux incrustés. Vous pouvez résoudre ce problème en investissant dans un robot plus onéreux, comme le Roomba 960 ou l’un des nombreux autres modèles que nous présentons dans ce guide. Notre deuxième choix : Eufy RoboVac 30 WIRECUTTER / LIAM MCCABE Notre deuxième choix Eufy RoboVac 30 Identique à notre favori, avec des fonctions supplémentaires Le même robot que le 11S, avec des fonctions en plus dont la plupart des utilisateurs n’auront pas besoin : une puissance d’aspiration légèrement supérieure, une finition différente et des marqueurs de limites pour empêcher le robot d’aller à certains endroits. Acheter sur Amazon* *Au moment de la publication, le prix était de 219,99 € Tous les robots de la série Eufy RoboVac sont semblables au 11S, mais avec différents jeux de fonctionnalités supplémentaires. Le RoboVac 12 est identique au 11S, avec une finition différente et une aspiration plus puissante. Le RoboVac 15C, contrairement au 11s, est doté du Wi-Fi et compatible avec Alexa (même si ce modèle risque de disparaître du marché bientôt). Le RoboVac 30 est fourni avec des bandes de limitation pour empêcher le robot d’aller dans certaines parties de votre logement si vous le souhaitez, et son aspiration est légèrement plus puissante (200 Pa de plus), mais il n’a pas le Wi-Fi. Le RoboVac 30C est semblable au 30, avec le Wi-Fi en plus. Le RoboVac 35C est similaire au 30C, avec en sus des commandes tactiles au sommet du robot et deux fois moins de bandes de limitation. Ces avantages sont agréables si vous êtes prêt à payer davantage, bien que la plupart des utilisateurs puissent s’en passer sans problème. Mais nous sommes prêts à parier que certains jours, en fonction des promotions, ces modèles RoboVac coûteront moins cher que le 11S. Donc, si jamais vous tombez sur une telle occasion, vous pourriez bien profiter d’une version améliorée. Ces robots ne présentent aucun inconvénient par rapport au 11S : ils ont la même batterie, le même système de navigation, la même brosse rotative, etc. Si vous recherchez un aspirateur Eufy haut de gamme parce qu’il est équipé de marqueurs de limite, jetez plutôt un œil au Roomba 690. Ce robot crée des barrières invisibles à l’aide d’une balise alimentée par la batterie, au lieu de ces affreuses bandes magnétiques qu’il faut disposer au sol (par ailleurs, nous avons vérifié, et les bandes de limitation qui sont fournies avec l’Eufy 30 et d’autres modèles ne fonctionnent pas avec le 11S.) Les bandes magnétiques de limitation qui guident l’Eufy 30 sont également visibles par les êtres humains… Si vous tenez à imposer des limites à votre robot, songez plutôt au Roomba 690, qui utilise un mur virtuel sur batterie. Vidéo : WIRECUTTER/LIAM MCCABE Concernant les modèles qui ont 200 Pa d’aspiration supplémentaires : est-ce vraiment utile ? Nous n’avons pas réussi à déceler une grande différence entre l’Eufy 30 et le 11S dans notre test de ramassage de poussière et le réservoir semblait être à peu près aussi plein dans les deux robots lorsque nous avons lancé les nettoyages dans toute la maison. La puissance supplémentaire doit avoir son utilité, mais pas au point de faire grimper les RoboVac plus puissants dans la catégorie supérieure en termes de nettoyage. On recommande aussi : iRobot Roomba 690 WIRECUTTER / LIAM MCCABE On recommande aussi iRobot Roomba 690 Un robot réparable équipé du Wi-Fi Le Roomba 690 fait plus de bruit et coûte plus cher que les robots Eufy, mais il est doté d’un marqueur de limites invisibles, d’une appli et de commandes vocales, et il a été conçu pour être réparable, ce qui devrait prolonger sa durée de vie. Indisponible en France L’iRobot Roomba 690 est moins agile dans la navigation et moins efficace pour le nettoyage que les robots Eufy, mais il reste malgré tout assez bon dans ces deux domaines. Et il intègre quelques fonctionnalités supplémentaires qui pourraient en faire un meilleur choix pour certaines personnes. Selon nous, la différence la plus importante est que le Roomba 690 est plus résistant et est conçu pour être réparable. Lorsqu’un composant s’use (que le robot affiche un code erreur ou que vous remarquiez peut-être un problème que le service client iRobot pourra vous aider à résoudre), vous pouvez tout simplement commander une pièce de rechange directement auprès d’iRobot et gérer vous-même la réparation, chez vous. Le fabricant a encore en stock les pièces du premier modèle Roomba de 2002 et de tous les modèles sortis depuis : des brosses aux batteries, en passant par les roues et les réservoirs… Si votre robot a besoin d’une réparation plus poussée, vous pourrez l’envoyer à iRobot pour une intervention. Par rapport aux robots souvent irréparables d’Eufy, vous pourrez économiser de l’argent avec le Roomba au fil du temps. Et même si vous n’économisez pas beaucoup, la plupart des utilisateurs trouvent agréable de pouvoir réparer le gadget pour le conserver le plus longtemps possible. Nous sommes de toute façon convaincus que le Roomba 690 tient bien sur la durée, donc vous ne devriez pas avoir à acheter de nouvelles pièces très souvent. C’est globalement le même robot que l’ancien Roomba 650, que nous avons recommandé dans ce guide entre 2013 et début 2017. Personnellement, j’ai utilisé un Roomba 650 chez moi pendant quatre ans et j’ai trouvé qu’il était très résistant. Plusieurs autres membres de l’équipe Wirecutter ont aussi trouvé que le Roomba 650 était un modèle solide et fiable. La différence la plus importante est que le Roomba 690 est conçu pour être réparable. Autre avantage : vous pouvez connecter le Roomba 690 à votre réseau Wi-Fi, puis le contrôler via une appli (si vous êtes de sortie, par exemple), Alexa ou les commandes vocales de l’Assistant Google. L’appli a une interface très agréable et simple d’emploi. Elle permet de démarrer et d’arrêter le robot où que vous soyez, et de programmer facilement un horaire de nettoyage. Elle suit aussi l’âge et le nombre de cycles des pièces d’usure (comme les filtres et les brosses) et peut vous envoyer un rappel quand il est temps de les remplacer. Les commandes vocales sont plus un gadget qu’autre chose : pour l’instant, vous pouvez simplement dire au robot de commencer, d’arrêter ou de rechercher sa base. Mais certains trouvent cela cool ou pratique. Le Roomba 690 au système de navigation « Bump-and-run » (autotamponneuse) intègre aussi un « mur virtuel », une balise sur batterie qui projette une barrière invisible que le robot ne franchira pas (vous pouvez acheter des murs supplémentaires si vous le souhaitez, bien qu’ils coûtent très cher). C’est une solution beaucoup plus élégante que les bandes magnétiques de l’Eufy RoboVac 30. D’après notre expérience, c’est aussi souvent plus simple que de se débattre avec les « lignes à ne pas dépasser » reliées à une appli, qui sont désormais proposées avec de nombreux robots. Un autre avantage : les balises peuvent aussi créer une barrière circulaire, utile si vous voulez délimiter par exemple l’espace des gamelles de votre chien. Mais le Roomba 690 n’est pas notre robot favori car il ne nettoie ni ne navigue pas aussi bien que l’Eufy 11S. La batterie dure moins longtemps (généralement 75 minutes par session), ce qui signifie qu’il couvrira moins de surface. En moyenne, il laisse donc davantage de saletés par terre. Le Roomba a aussi tendance à rester coincé un peu plus facilement, car les brosses contrarotatives s’emmêlent plus souvent sur les câbles. Le Roomba 690 étant aussi environ 2,5 cm plus haut que l’Eufy 11S, il a moins de chances de passer sous les meubles. Il est plus bruyant, également, avec un sifflement assez aigu par rapport à ses concurrents (il y a quelques années, c’était le robot le plus silencieux disponible sur le marché, mais les temps changent). Et il se cogne souvent dans des obstacles de façon beaucoup plus brutale que tous les autres robots que nous avons testés ; il percute en fait tout ce qui se trouve sur son chemin, presque à pleine vitesse (qui n’est pas si rapide : environ 30 cm par seconde, selon nos estimations). Il peut même laisser des traces sur les meubles de couleur claire, bien que ce soit assez rare. L’Eufy 11S, en comparaison, ralentit et s’arrête souvent juste avant de heurter les murs ou les pieds de chaise. iRobot fabrique désormais une version encore moins chère de ce robot, appelée le Roomba 675. Il a une finition plus foncée et ne comprend pas de balise de mur virtuel. Pour le reste, c’est le même robot que le Roomba 690. Donc si vous n’avez pas besoin de marqueurs de limites, vous pouvez plutôt envisager le Roomba 675. Nos choix d ’aspirateurs robots haut de gamme : les iRobot Roomba i7 + et Roomba 960 WIRECUTTER / MICHAEL HESSION Si vous devez nettoyer de grandes surfaces ou si vous préférez un modèle qui navigue de façon plus prévisible et qui a une puissance d’aspiration brute supérieure à celles de nos autres choix, nous vous recommandons l’un des modèles Roomba haut de gamme. Le Roomba i7 + est le nec plus ultra des aspirateurs robots. Ses points forts : il peut vider son propre réservoir (la station aspire les saletés via une trappe située sur le robot) et vous pouvez lui demander de nettoyer certaines pièces en particulier (et pas d’autres). Nous avons trouvé que, globalement, ces fonctionnalités marchent comme annoncé et rendent en effet l’i7 + encore plus pratique que d’autres aspirateurs robots d’excellente qualité. Si le prix ne vous décourage pas, nous vous le recommandons fortement. Le Roomba i7 + a été un robot tellement agréable à tester et à côtoyer au quotidien, avec un grand nombre de particularités à présenter, que nous avons rédigé une longue critique spécialement sur lui (en anglais). L’iRobot Roomba 960. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Inutile de dépenser une fortune pour acquérir un robot d’excellente qualité. L’iRobot Roomba 960 est capable de nettoyer tout un étage dans une grande maison, avec quasiment tous les types de tapis et toutes les quantités de poils d’animaux. Nous l’apprécions particulièrement car il a moins tendance à rester coincé ou à se perdre au beau milieu d’une séance de nettoyage que ses concurrents au même prix, dotés d’un système de cartographie. Il est beaucoup plus facile à utiliser. Le Roomba 960 navigue à l’aide d’un système de cartographie « Bump-and-track » (il dessine une carte à partir de ce qu’il a déjà rencontré), ce qui lui permet de nettoyer tout un étage de façon logique et ordonnée, sans manquer aucun endroit. Si la batterie tombe à plat avant la fin du nettoyage, le 960 peut revenir sur sa base tout seul, se recharger quelque temps, puis reprendre où il s’était arrêté. Par conséquent, dans une maison aux surfaces étendues, il est beaucoup plus efficace qu’un robot à la navigation aléatoire comme le Roomba 690 ou la série Eufy RoboVac. Pour garder le cap, le Roomba 960 utilise une caméra pointée vers le plafond, ainsi qu’un capteur optique orienté vers le sol (un peu comme une souris d’ordinateur), qui fonctionnent ensemble pour cartographier votre plan au sol pendant que le robot est en train de nettoyer. Le robot sait où il se trouve et où il est déjà passé et il explorera votre maison jusqu’à ce qu’il trouve tous les murs. De nombreux autres robots peuvent cartographier une maison pendant qu’ils travaillent (comme les Neato, Xiaomi, Electrolux et certains modèles EcoVacs que nous avons testés) et certains coûtent moins cher que le Roomba 960. Mais d’après notre expérience, le 960 est celui qui a le moins de chances de rester coincé ou de se perdre, grâce à ses roues qui déjouent les enchevêtrements, à ses astuces pour sortir des pièges et à son logiciel de cartographie qui ne s’emmêle pas les pinceaux. Le Roomba 960 est aussi l’un des aspirateurs les plus puissants que nous avons utilisés. Il a ramassé plus de saletés que les autres robots à cartographie lors de notre test avec des miettes, et autant que les meilleurs robots « Bump-and-run » (la principale différence est que le 960 l’a fait en une seule fois, alors que les robots aléatoires ont dû passer deux ou trois fois). Il s’en est très bien sorti également dans notre test de ramassage de poussière, laissant derrière lui une fine couche de farine à peine visible. Nous l’avons aussi trouvé excellent pour aspirer les poils d’animaux lors de notre test dans l’ensemble de la maison. À plusieurs reprises, nous avons lancé le Roomba 960 alors que le Roomba 690 venait juste de terminer son nettoyage, et le 960 revenait malgré tout complètement rempli de poils d’animaux. Il est beaucoup plus efficace pour aller chercher en profondeur les poils incrustés dans les fibres des tapis, grâce à son aspiration plus puissante et à ses rouleaux « extracteurs » recouverts de caoutchouc et contrarotatifs (qui s’emmêlent moins facilement dans les câbles ou les fils que ceux de certains concurrents). Comme pour d’autres modèles Roomba, nous aimons vraiment le fait que le Roomba 960 soit réparable. Vous devriez pouvoir le garder assez longtemps, ce qui fait un peu mieux passer la pilule du prix d’achat. Le Roomba 960, démonté pour un entretien de routine. Regardez les rouleaux anti-enchevêtrement situés au centre (premier plan). Ils sont très différents des rouleaux à brosse habituels et particulièrement efficaces pour extraire les poils d’animaux des tapis. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Le Roomba 960 est aussi l’un des robots à cartographie les plus simples à utiliser. L’interface est très claire et se concentre uniquement sur le démarrage et l’arrêt des séances automatiques de nettoyage. Il n’intègre pas de carte interactive complexe, de mode de pilotage manuel, ni une multitude de réglages possibles. D’autres robots de bonne qualité proposent ces fonctionnalités si vous les recherchez. Mais nous trouvons appréciable que le Roomba 960 encourage à le laisser se débrouiller tout seul et à nettoyer automatiquement l’intégralité de la maison. D’après ce que nous avons appris sur la façon dont les personnes utilisent leurs robots, nous pensons que la plupart approuveront également cette approche. Le Roomba 960 est aussi l’un des aspirateurs les plus puissants que nous avons utilisés, ramassant plus de saletés que les autres robots à cartographie lors de notre test avec les miettes. Vous aurez malgré tout certaines possibilités de contrôler le 960 pour diverses choses utiles. Il emploie la même balise de « mur virtuel », la même appli pour smartphone et les mêmes compatibilités avec l’assistant vocal que le Roomba 690 (nous entrons dans les détails ci-dessus). Par rapport aux commandes très basiques du Roomba 690, l’appli permet de jouer avec un peu plus de paramètres : vous pouvez demander au robot d’effectuer un ou deux passages à chaque séance, ou de terminer la séance en s’attardant sur le nettoyage des bords. Si vous le souhaitez, il peut afficher une carte approximative de votre plan de sol après avoir terminé le nettoyage, et indiquer où il a trouvé le plus de saletés. Il « oublie » ensuite complètement votre plan de sol avant de démarrer la séance suivante, ce qui permet de le changer d’étage ou de déplacer les chaises sans le perturber ; c’est selon nous la façon la plus simple de faire en sorte qu’il fonctionne bien. Son prix représente un gros écueil. Le Roomba 960 coûte plusieurs centaines d’euros de plus que les modèles Roomba 690 et Eufy, et un peu plus que d’autres robots capables de cartographier les sols. C’est le prix à payer pour bénéficier d’un robot facile à utiliser qui peut nettoyer efficacement un grand espace à chaque fois qu’il se lance. Tous les autres robots de cette catégorie de prix « intermédiaire » présentent des inconvénients qui agaceront un grand nombre d’utilisateurs, alors que nous pensons que le Roomba 960 devrait bien marcher pour quasiment tout le monde. Un autre point faible à connaître, spécifique au Roomba 960, est qu’il ne fonctionne pas vraiment dans le noir (un problème que l’on rencontre rarement sur les aspirateurs robots). Dans des conditions de faible éclairage, sa caméra ne distingue pas l’environnement, si bien qu’il avance à l’aveugle. Et nous ne parlons pas seulement des pièces plongées dans le noir complet. Une pièce non éclairée au moment de la tombée de la nuit peut s’avérer assez sombre pour que le 960 arrête tout simplement de nettoyer. Si vous le lancez le matin pendant que vous êtes au travail, aucun problème. Mais vous ne pouvez pas le démarrer le soir, à moins de laisser plusieurs lumières allumées. Certains utilisateurs mentionnent différentes erreurs de navigation avec le Roomba 960. Mais nous avons lu des plaintes similaires avec d’autres robots, et ces erreurs ne semblent pas catastrophiques. Un représentant d’iRobot nous a expliqué que lorsqu’un Roomba n’arrive pas à regagner sa base, c’est « presque toujours parce que la base a été déplacée ou parce que les murs virtuels indiquent la mauvaise direction. » Il a aussi souligné que le Roomba a besoin d’un « espace dégagé sur les côtés, à l’avant et au-dessus » de la station. D’autres points importants : Même si l’autonomie de la batterie n’est pas aussi importante pour les robots à cartographie (car ils peuvent se recharger et reprendre où ils s’étaient arrêtés), le Roomba 960 peut tenir jusqu’à 75 minutes par charge. Cela devrait suffire pour nettoyer environ 90 m2 à la fois. S’il n’a pas terminé, il faut 90 minutes pour qu’il se recharge suffisamment avant de reprendre son travail (une recharge complète prend environ trois heures). Vous n’êtes pas obligé de connecter le robot au Wi-Fi, mais vous ne pourrez rien faire en dehors de le démarrer et l’arrêter manuellement (et configurer le mur virtuel) si vous n’utilisez pas l’appli. iRobot a connu une petite frayeur il y a quelques années, quand un article de Reuters a suggéré que la société vendrait les données des utilisateurs ; mais visiblement, les propos du directeur général d’iRobot avaient été déformés. Reuters a publié un démenti. Comme pour de nombreux robots, les tapis noirs peuvent poser problème au 960. Mais nous avons essayé récemment et avons trouvé qu’il s’en sortait bien sur un tapis noir bouclé à poils moyens. Votre expérience sera peut-être différente. L’indicateur « réservoir plein » a tendance à se déclencher trop tôt quand on aspire beaucoup de poils d’animaux ; nous recommandons de désactiver ce paramètre qui renvoie le 960 à sa base quand le réservoir est rempli. De cette façon, les faux positifs ne mettront pas fin à la session prématurément. Si le robot continue à aspirer alors que le réservoir est réellement plein, ce n’est pas très grave, l’aspiration diminuera et les saletés resteront au sol. La concurrence Il existe de nombreux autres modèles de très bonne, voire excellente, qualité. Mais il en existe d’autres encore qui laissent à désirer. Voici d’autres aspirateurs robots intéressants que vous pouvez acheter, plus ou moins par ordre de préférence. Si vous voulez un robot avec un système de cartographie mais pensez que le Roomba 960 n’a pas les fonctions que vous recherchez, vous pouvez envisager le Roborock S5. Étant donné qu’il utilise un télémètre laser pour cartographier les sols, il est plus efficace pour contourner les obstacles que le Roomba 960, et il fonctionne mieux également dans le noir. Par ailleurs, il mémorise votre plan de sol d’une séance à l’autre, alors que le Roomba 960 repart toujours de zéro. Grâce à cette mémoire, vous aurez accès à des options appréciables comme la possibilité de choisir une zone à nettoyer dans l’appli. Il est aussi fourni avec une serpillière humide pour laver les sols, mais nous ne l’avons pas trouvée très efficace. À nos yeux, le Roborock S5 n’est pas le meilleur robot à cartographie pour la plupart des utilisateurs car il est plus compliqué à utiliser que le Roomba 960 (l’appli est assez intimidante) ; il a plus de mal avec les câbles, les franges des tapis et les seuils un peu hauts ; et il est moins efficace pour extraire les poils d’animaux des tapis plus épais. Personnellement, je me suis beaucoup amusé en utilisant ce robot. Je comprends pourquoi ses fans se demandent sans arrêt quand nous allons reprendre nos esprits et commencer à le recommander ! C’est la meilleure alternative au Roomba 960 à ce prix, donc si vous recherchez davantage de contrôle, ou un robot qui ne se cogne pas partout, c’est le modèle qu’il vous faut. Roborock a aussi fabriqué l’aspirateur robot Xiaomi Mi, qui est une ancienne version du S5, avec de nombreuses fonctionnalités identiques. Le problème, c’est que le Xiaomi Mi n’est pas vraiment conçu pour les marchés occidentaux. L’emballage et le manuel papier sont en chinois, le robot parle chinois par défaut, et vous devrez peut-être prétendre que vous vivez en Chine pour déverrouiller l’ensemble des fonctionnalités de l’appli (nous n’avons réussi à configurer l’appli qu’après nous être connectés via un VPN ; c’est un problème courant, visiblement, pour les acheteurs américains). Il coûte moins cher que le Roborock S5, mais à vous de voir si tous ces obstacles ne vous gênent pas. Ce n’est pas un choix pratique et il devient moins facile à trouver en stock sur Amazon. iRobot fabrique un modèle de milieu de gamme appelé le Roomba e5. Sa puissance de nettoyage est équivalente à celle du Roomba 960, mais il navigue de façon semi-aléatoire, comme le 690. Comme tous les modèles Roomba, il se répare facilement, fonctionne avec des murs virtuels et intègre une connectivité Wi-Fi. Il peut se révéler un bon choix si vous avez à la fois un petit logement et beaucoup de poils d’animaux et de tapis moelleux. Le Roomba 890 et le Roomba 980 ne sont plus fabriqués depuis peu, remplacés par le Roomba e5 et le Roomba i7 +, respectivement. Les modèles plus anciens étaient plus bruyants et on ne pouvait pas rincer leur réservoir dans l’évier ; et le Roomba 980 n’intègre pas non plus la fonctionnalité de cartographie intelligente du modèle i7, ni une station qui vide automatiquement le réservoir. Pour le reste, ils sont assez semblables à leurs remplaçants. Donc si les caractéristiques techniques vous conviennent et si vous les trouvez en déstockage, ce sont malgré tout d’excellents robots à un bon tarif. Nous avons aussi vu des modèles en édition limitée comme le Roomba 614 et le Roomba 671. Si vous en trouvez en soldes, jetez un œil aux caractéristiques pour les comparer aux autres modèles Roomba que nous avons présentés et décidez en fonction. Globalement, il n’existe pas de « mauvais » Roomba ; mais ne payez pas trop cher pour un modèle dépourvu de certaines fonctionnalités ou accessoires. Les aspirateurs robots de Neato se coincent dans des endroits étonnants, beaucoup plus souvent que leurs concurrents. Nous en avons testé six au cours des cinq dernières années et même les tout derniers modèles s’en sortent mal dans certaines situations, tout comme leurs prédécesseurs. Les chaises de salon et les franges de tapis empêchent souvent les robots Neato d’aller plus loin, alors que la quasi-totalité de leurs concurrents n’ont plus aucune difficulté avec ces obstacles. Ils ont plus de mal avec les seuils que tous les autres robots que nous avons testés. Nous aimerions penser que le problème réside dans le système de cartographie à viseur laser 2D (aussi appelé « lidar » ou « télédétection laser »), qui rame face aux nuances des logements 3D dans le monde réel. Mais d’autres robots fonctionnant avec ce même système lidar (comme le Roborock) sont beaucoup plus agiles que les Neato. La technologie n’est donc pas en cause. En théorie, les mises à jour logicielles pourraient remédier à la maladresse de la navigation : nous avons en effet constaté des améliorations depuis que nous avons commencé à tester les robots Neato en 2013. Mais la marque n’arrive pas à suivre le rythme de ses concurrents. Autre problème, plus fondamental et potentiellement impossible à résoudre : la suspension des roues est configurée à l’envers par rapport à d’autres robots ; les modèles Neato ont donc plus de mal à aborder les surfaces inégales. Nous avons aussi souvent entendu des utilisateurs de robots Neato se plaindre de problèmes de qualité de la batterie, d’un service clients inefficace et de difficultés à connecter les robots au Wi-Fi. Les avis sur Amazon sont également assez mitigés, tournant souvent autour de 3,7 ou 3,8 étoiles (sur 5). Les robots Roomba, en comparaison, affichent souvent une note de 4,2 ou 4,3, et d’autres marques peuvent atteindre 4,6, même s’il est difficile aujourd’hui de dire si ces évaluations sont réelles, avec la prolifération d’avis rémunérés. Ici, le Neato Botvac D80 est resté coincé entre les toilettes et un pied de meuble. Il a plus tendance à se bloquer dans des situations loufoques que les autres marques de robots. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Ceci étant, de nombreux lecteurs sont également contents de leur robot Neato, qui fonctionne généralement assez bien dans les logements aux sols peu encombrés et avec relativement peu de seuils et tapis. Ils sont munis de grandes brosses efficaces et d’une aspiration puissante. Et tous leurs modèles actuels intègrent une certaine fonctionnalité de cartographie (même si elle n’est pas très fiable puisque le simple fait de déplacer la base peut ruiner la carte que vous avez créée). Même s’ils peuvent bien fonctionner pour certaines personnes, mieux vaut envisager un autre robot dans un premier temps. Si vous pensez acquérir un Neato, le modèle de base Botvac D4 Connected est certainement la meilleure affaire actuellement. Il est relativement abordable pour un robot avec système de cartographie (il coûte généralement moins que le Roborock S5), mais permet tout de même de paramétrer des « lignes à ne pas franchir » dans votre logement, grâce à l’appli. Le Botvac D6 Connected a une puissance d’aspiration supérieure et une autonomie plus longue que le D4, et l’on peut configurer des cartes intelligentes pour chaque sol de la maison. Le modèle phare Botvac D7 Connected intègre aussi une fonction « nettoyage de zone », qui fonctionne un peu comme le Roomba i7. Les robots plus anciens qui ne sont plus fabriqués, le Botvac D3 Connected et le Botvac D5 Connected, semblent être les meilleures affaires de la marque si vous arrivez à les trouver en promotion, car ils intègrent la plupart des fonctionnalités du D4 et du D6, activées via une mise à jour logicielle. Nous suggérons d’éviter l’EcoVacs Deebot N79S. C’était notre robot favori de mi-2017 à mi-2018, mais les avis récents (depuis fin 2018) indiquent que ces robots sont désormais très régulièrement défectueux. C’est à se demander si EcoVacs n’aurait pas bâclé la production des derniers modèles… En effet, nous n’avons jamais vu autant de plaintes concernant des défauts sur les anciens modèles N79S (nous avons tenté de contacter EcoVacs, mais nous n’avons pas reçu de réponse). L’Electrolux Pure i9 comprend le système de navigation en apparence le plus intelligent que nous ayons vu. À notre connaissance, c’est le seul à créer des cartes 3D des sols, ce qui lui permet de repérer et d’éviter les objets au ras du sol qui coincent ou ralentissent les autres robots, comme les chaussettes qui traînent… ou les crottes de chien. Il s’approche au maximum de la plupart des obstacles et nettoie autour, sans les toucher. Il est aussi très fort pour franchir les seuils hauts et il fonctionne dans les pièces sombres comme sur un sol de couleur foncée. La qualité d’aspiration est excellente, même sur les tapis plus épais. Donc si votre logement est rempli d’éléments qui risquent de bloquer la plupart des autres robots, le Pure i9 est peut-être votre meilleure option pour une navigation fluide. Malheureusement, nous ne pouvons le recommander dans nos premiers choix, car son système de navigation reste encore mal dégrossi. Certaines mises à jour logicielles ont visiblement fait perdre la tête au système de navigation pendant quelques jours (le robot a tourné sur place pendant cinq minutes, ayant du mal à retrouver sa base située à 30 cm et il a oublié de nettoyer toute une partie de mon logement), jusqu’à ce qu’un correctif sorte. Il n’a pas de marqueurs de limites (même s’il ne devrait pas en avoir besoin, au vu de ses qualités de navigation) et l’appli est basique. Ce modèle a reçu très peu d’avis en ligne, mais deux ou trois se plaignent de l’inefficacité du service clients d’Electrolux. Nous ne pouvons pas le recommander actuellement. EcoVacs vend quelques robots à système de cartographie à un prix raisonnable, mais ils ne sont pas très efficaces et la navigation n’est pas non plus excellente. Nous avons testé le Deebot 900, et il a ramassé environ 25 % de saletés en moins que le Roomba 960 ; je pouvais sentir les restes de litière pour chat coller sous mes pieds à chaque pas que je faisais sur la zone de test. En fait, il est identique au Deebot N79S, avec une tourelle lidar. Une fonction qui semble top au premier abord, mais étant donné que le Deebot 900 n’effectue qu’un seul passage par défaut, il nettoie beaucoup moins bien que le N79S, moins cher. Plusieurs avis utilisateurs indiquent qu’il n’a jamais réussi à nettoyer tout un niveau dans le logement, et qu’il n’a donc jamais pu générer une carte correctement. Et l’interface de ce robot a quelque chose de désagréable. Les bips qu’il produit et son appli sont un peu stériles, presque comme si vous deviez le remercier de vous faire l’honneur de nettoyer votre maison. Mieux vaut oublier ce modèle. Le Deebot 901 est le même robot ; seule la finition change. Les Ozmo 920 et 930 sont similaires, également, mais ont en plus une fonction serpillière, que nous n’avons pas essayée. Nous avons testé l’iLife A4s et nous avons trouvé qu’il avait un peu plus tendance à rester coincé sur les seuils et les franges de tapis que les robots premier prix fabriqués par Eufy et EcoVacs. Mais une multitude d’utilisateurs possèdent ce robot et en sont très contents. Donc, si vous arrivez à le trouver à un très bon prix, allez-y. iLife a tenté de créer un robot avec système de cartographie à bas prix, l’A8, que nous avons aussi testé. Il est muni d’une caméra orientée vers le plafond, comme la série Roomba 900 (et d’autres robots avec système de cartographie), mais coûte environ deux fois moins cher. Nous avons trouvé qu’il avait tendance à beaucoup « dériver » de sa trajectoire. S’il commençait à nettoyer en ligne droite, chaque changement de hauteur ou petit accrochage sur un tapis l’orientait légèrement en diagonale, si bien qu’au bout de quelques minutes, c’était comme s’il naviguait de façon aléatoire ; il avait complètement perdu ses repères. Comme sur l’EcoVacs Deebot 900, l’aspiration est aussi beaucoup trop faible pour être efficace en un seul passage, laissant des saletés que même un robot autotamponneuse « moins intelligent » ramasserait probablement au deuxième ou troisième essai. Les aspirateurs robots Shark n’ont rien de spécial ; ce sont simplement des robots « Bump-and-run » hors de prix. Nous avons testé le Coral One, qui propose une offre groupée robot-aspirateur à main. Nous ne recommandons pas ce produit, quel que soit son prix. C’est le robot le plus bruyant que nous ayons jamais testé, et de loin : c’est tout de suite gênant de se trouver dans la même pièce que lui. Nous ne sommes pas tout à fait sûrs du mode de navigation qu’il utilise. Selon moi, il emploie un gyroscope (au lieu d’un système « autotamponneuse », d’un lidar ou d’une caméra). Quel que soit ce mode, la surface couverte n’est pas cohérente. Je lui ai accordé trente minutes pour nettoyer ma salle à manger, soit beaucoup plus longtemps qu’il n’en faut à un robot de qualité satisfaisante, et il est passé à côté de plusieurs grandes zones. Il n’a ni Wi-Fi, ni fonctionnalité intelligente, ni barrière. Le design hybride robot-aspirateur à main n’a rien d’ingénieux ni d’utile ; la poignée joue deux rôles, en tant que batterie et panneau de commande, à la fois pour le robot et l’aspirateur à main, mais il faut quand même trouver un endroit où ranger l’embout rond en plastique pour la partie aspirateur à main. Quelques rares robots relativement bon marché qui promettent une navigation « en S », guidés par des gyroscopes, ont commencé à faire leur apparition sur Amazon fin 2018. Parmi les modèles les plus intéressants figurent l’EcoVacs Deebot 601 et le Roborock E25, mais il y en a d’autres. Nous n’en avons testé aucun, mais les avis que nous avons lus jusqu’à présent indiquent que ce sont des robots médiocres. Ils semblent peut-être plus intelligents que les robots « Bump-and-run » au premier abord, mais ils s’emmêlent facilement les pinceaux. Le schéma en S qui fait des allers-retours ne fonctionne que sur les sols nus, si bien que si vous avez des tapis chez vous, la trajectoire ne tient plus. À ce stade, il n’est pas plus intelligent qu’un robot « Bump-and-run » et il n’intègre pas la navigation aléatoire qui aide ces derniers à trouver leur chemin pour entrer et sortir des zones difficiles d’accès ou encombrées. Si vous avez acheté l’un de ces modèles et que vous aimez son fonctionnement, nous serions ravis d’avoir votre retour (et nous serions également ravis de nous tromper !). Mais pour l’instant, ce n’est pas le type de robot que nous recommanderions pour la majorité des utilisateurs. Ne vous laissez pas berner par les promesses d’itinéraire planifié ! Les robots Samsung ayant du mal avec la navigation de base, les avis utilisateurs sont catastrophiques. Nous avons testé le Samsung Powerbot R7070, qui peut aspirer plus de poussière que la plupart des autres modèles testés, et qui intègre des fonctionnalités appréciables, comme une brosse latérale qui s’étend uniquement lorsque le robot détecte un mur, et une brosse principale à nettoyage automatique. Mais comme la génération précédente des robots Samsung que nous avons testés, il n’arrive pas à gérer les franges de tapis ni les câbles qui pendent et il a davantage tendance à s’arrêter de façon inattendue quand il passe sous un meuble (même quand il n’est pas coincé) que ses concurrents. L’interface est encombrée et peu intuitive, et même ses bips et ses « plops » sont plus agaçants que les sons des autres robots. Le LG Hom-Bot Turbo + s’en est très bien sorti lors de nos tests de navigation. Il n’est jamais resté coincé et il a géré tous les obstacles facilement. Il est un peu plus agile que le Roomba 960. Il est silencieux, également. Néanmoins, nous avons trouvé que c’était le modèle le moins efficace parmi tous les robots haut de gamme. Lors de nos tests, il a laissé plus de poussière et de poils au sol que ses concurrents. Son panneau de commande était aussi assez perturbant, avec trop de modes de nettoyage différents et des boutons difficiles à actionner. Son appli est la moins élégante de la catégorie. C’est aussi l’un des robots les plus chers du marché. Pour nous, il ne fait pas partie des meilleurs choix. Miele vient de sortir le Scout RX2. Nous ne l’avons pas testé et nous allons certainement nous en passer. Je ne parle pas très bien allemand, mais d’après sa façon de naviguer dans cette critique vidéo et les avis médiocres des utilisateurs, il semble qu’il n’ait rien de spécial, surtout pour son prix astronomique. Nous avons aussi effectué des recherches sur des dizaines d’autres aspirateurs robots des marques Bissell, Black + Decker, Deik, Hoover, Haier, Bobi, Infinuvo, Yujin iClebo et plus d’une dizaine d’autres marques moins connues, qui sont vendues sur Amazon. Ce sont souvent des modèles moins chers, type autotamponneuse (même si des robots à système de cartographie moins onéreux commencent aussi à sortir), qui ont tendance à rester coincés là où les robots de meilleure qualité s’en sortent bien. Actuellement, nous ne recommandons aucun modèle fabriqué par ces marques. À venir… Le dernier robot haut de gamme d’iRobot, le Roomba s9 +, coûte 1 500 euros. Selon le fabricant, sa puissance d’aspiration est quatre fois supérieure à celle du Roomba i7 + (le modèle phare précédent, que nous recommandons dans ce guide), ce qui devrait renforcer sa capacité à nettoyer les tapis. C’est aussi le premier Roomba qui n’est pas rond, mais en forme de D. Il devrait donc nettoyer et naviguer plus efficacement le long des bords et dans les coins. Il est aussi fourni avec la même base à vidage automatique et les mêmes fonctionnalités de navigation avancées que le Roomba i7. Si vous n’avez pas besoin de la base, vous pourrez opter pour l’ancien modèle tout simple (sans « + ») et gagner environ 300 euros. Pour le reste, c’est le même robot. Le nouveau boîtier est un changement important pour la gamme Roomba. Un responsable produit nous a expliqué que sa forme asymétrique forçait les designers à inventer de nouveaux algorithmes pour qu’il puisse naviguer de façon fluide, en particulier quand la pièce est encombrée. Nous envisageons de tester le s9 + prochainement, donc nous verrons si les designers ont réussi à programmer la navigation correctement dès le premier essai. Eufy a sorti deux versions améliorées de ses robots, le RoboVac 11S Max et le 15C Max. Les deux sont dotés d’une puissance d’aspiration renforcée par rapport à leurs homologues « non-Max », mais nous ne savons pas si ce changement a une incidence sur la finesse des boîtiers et le faible volume sonore. EcoVacs a déjà des robots « Bump-and-run », à gyroscope et à lidar, mais son tout dernier modèle, le Deebot 711, inclut un système de navigation à caméra, et le fabricant a annoncé un robot muni d’un télémètre 3D, qui devrait être lancé fin 2019. Nous verrons si ces deux modèles valent le coup. Trifo, un nouveau venu sur le marché des aspirateurs robots (mais pas dans le domaine de la robotique), a récemment sorti l’Ironpie m6, un robot à caméra relativement bon marché, qui crée des cartes 3D de votre logement à l’aide de capteurs à infrarouge et à sonar. Trifo vient aussi de sortir son aspirateur robot Max avec système de surveillance, qui utiliserait la détection des mouvements pour surveiller votre habitation. Nous verrons ce qu’il donne. Ce qu’un aspirateur robot peut (et ne peut pas) faire Si vous manquez de temps ou si vous détestez passer l’aspirateur, un aspirateur robot vous facilitera certainement la vie. Il suffit d’appuyer sur « Démarrer » et le robot se charge du reste. Inutile de paramétrer quoi que ce soit. Au cours de nos nombreuses années de recherches et de tests, nous avons constaté que les meilleurs robots fonctionnent bien sur la plupart des sols, quel que soit le plan des sols, et peuvent ramasser à peu près tous les types de saletés. Les nouveaux acquéreurs sont souvent étonnés de voir tout ce qu’un robot parvient à ramasser au sol : « Mon Roomba se remplit complètement chaque jour dans mon minuscule appartement », explique Alex Arpaia, rédactrice Wirecutter. « Je me demande comment c’est possible. » Le fondateur de Wirecutter, Brian Lam, nettoie sa maison à l’aide d’un aspirateur à fil classique une fois par semaine, mais ses robots trouvent malgré tout des tonnes de poussière entre ces séances de grand ménage. Les propriétaires d’animaux de compagnie sont généralement les grands gagnants. La clé, c’est que les robots n’ont pas tendance à remettre la corvée à plus tard ni à se lasser : un aspirateur robot qui fonctionne pendant une heure ou deux, plusieurs fois par semaine, pourra faire en sorte que votre logement reste beaucoup plus propre que lorsque vous passez l’aspirateur dix minutes, sans grand enthousiasme, quelques fois par mois. Ils sont aussi excellents pour atteindre certains recoins que l’on a tendance à ignorer, comme les dessous des meubles. La plupart des propriétaires d’aspirateurs robots continuent malgré tout à utiliser un aspirateur classique de temps en temps, mais certains ne se servent plus que de leur robot. Vous n’avez même pas besoin de penser à allumer votre robot à chaque fois que vous voulez l’utiliser. Tous les modèles peuvent être programmés à une certaine heure, et certains peuvent être lancés via une appli ou un assistant vocal (une ancienne employée Wirecutter utilisait même son robot comme réveil). Les propriétaires d’animaux de compagnie sont généralement les grands gagnants car ils peuvent nettoyer automatiquement les poils, les croquettes ou la litière qui traînent avant qu’ils ne s’accumulent et deviennent gênants. Les seuls types de sol qui ne sont pas compatibles sont les tapis épais (les fibres qui mesurent environ 2 cm ou plus) car les roues n’arrivent pas à avancer et les brosses rotatives peuvent se bloquer. Les robots n’arrivent pas à monter les escaliers, non plus, et ils ne fonctionnent pas sur les canapés, les rideaux, les sièges de voiture, ni tout ce qui n’est pas une surface dure et plane. Tous les robots peuvent rester coincés sur des câbles qui pendent. La plupart s’emmêlent sur les tissus légers (comme le linge) et, le pire de tout, étalent les crottes de chien qui traînent (c’est un vrai risque). En plus de ces pièges à robots universels, chaque modèle a ses points faibles spécifiques. La plupart des aspirateurs robots s’accrochent aux câbles, qui bloquent la brosse rotative ou dévient parfois les robots de leur itinéraire. CRÉDIT : WIRECUTTER/MICHAEL HESSION. Les robots ont aussi souvent du mal avec les seuils, certains types de pieds de meuble et parfois même avec les passages du sol au tapis. CRÉDIT : WIRECUTTER/MICHAEL HESSION. Et si un robot rencontre quelque chose qui peut s’étaler, attendez-vous à une séance de nettoyage assez dégoûtante ! CRÉDIT : WIRECUTTER/MICHAEL HESSION Si vous avez un logement à plusieurs étages, vous pouvez déplacer le robot d’un étage à l’autre (ces modèles pèsent moins de 5 kg). Quelques versions plus récentes risquent d’être perturbées par le changement de décor, mais la majorité n’aura aucun problème à passer d’un plan de sol à un autre. Évitez de regarder votre robot à l’œuvre : il pourrait vous paraître parfois ridicule, alors qu’on aime à croire qu’il s’agit là d’un appareil magique. Dans l’idéal, vous aurez envie de lancer votre aspirateur robot pendant que vous êtes de sortie, car la plupart sont assez bruyants pour vous taper sur les nerfs au bout de vingt minutes. Mais de nombreuses personnes les mettent en marche quand elles sont chez elles et c’est aussi bien : vous pouvez en choisir un silencieux ou trouver un autre moyen de gérer le bruit. Dans les deux cas, nous vous conseillons d’éviter de regarder votre robot à l’œuvre. Les utilisateurs les plus heureux sont souvent ceux qui ne prêtent pas attention à leur robot. En effet, les robots ont forcément l’air ridicule à un moment ou un autre : ils font des tours bizarres, passent à côté de certaines zones, luttent pour échapper aux pièges… Cela peut briser l’illusion, alors que l’on aime à croire que l’on possède un appareil magique artificiellement intelligent. C’est particulièrement vrai pour les robots moins chers qui naviguent de façon semi-aléatoire. Mais même les modèles chers, qui sont censés être prévisibles, font parfois des gaffes. Mieux vaut laisser le robot faire son travail tranquillement pour que vous ayez juste à vider le réservoir et à admirer la propreté de vos sols. Même si vous parvenez à accepter (ou à ignorer) les bizarreries de la navigation, les robots ne marcheront pas à la perfection tout le temps. Chaque modèle que nous avons testé s’est déjà coincé ou emmêlé de temps en temps. Dans certains logements, même les meilleurs robots peuvent rester bloqués assez souvent. Vous pouvez adapter votre espace en fonction (en dégageant le sol des câbles et des tapis légers, par exemple), pour que les robots puissent avancer plus facilement, ou simplement accepter que le nettoyage ne soit pas réussi, de temps en temps. Mais certains utilisateurs, en fin de compte, ne sont pas à l’aise avec ces limites. Essayez d’acheter votre robot chez un revendeur qui autorise les retours pendant plusieurs semaines, si jamais vous vous rendez compte qu’un robot n’est pas fait pour vous. Ce qui fait un bon aspirateur robot La navigation est l’aspect le plus difficile et le plus important Il n’est pas évident de concevoir et de programmer un robot capable de naviguer sans se coincer ni se perdre. Bruno Hexsel, ancien ingénieur logiciel chez Neato, explique avoir passé un temps fou à travailler sur des algorithmes pour aider les robots à se sortir des pièges les plus courants. Il n’y a guère de différence avec les véhicules autonomes. Oui, l’enjeu est nettement moindre pour un robot de 4 kg qui se cogne dans un salon, que pour une voiture d’1,5 tonne qui fonce sur l’autoroute. Mais tous deux doivent pouvoir naviguer dans leur environnement de façon improvisée, avec une série d’obstacles et de risques imprévisibles qui ne s’enchaînent jamais de la même façon. Le défi le plus important pour n’importe quel robot est d’éviter de rester coincé ou de s’arrêter au beau milieu d’un cycle. Les difficultés sont suffisamment similaires pour que plusieurs anciens ingénieurs d’aspirateurs robots travaillent désormais dans le secteur des véhicules autonomes, dont Bruno Hexsel, qui préfère ne pas mentionner son employeur actuel. Duane Gilbert, anciennement ingénieur chez iRobot, a travaillé pour une société de voitures autonomes appelée Nio. Pour Duane Gilbert, vraisemblablement, il est plus difficile de naviguer efficacement pour un aspirateur robot que pour une voiture, car une maison comporte plus de facteurs variables qu’une route. Les sols n’ont pas de voie de circulation, de borne kilométrique ni de feux pour orienter le robot. Les différentes surfaces au sol engendrent une traction variable, alors que l’asphalte est très homogène. Et on peut installer plus de capteurs, de meilleure qualité, dans une voiture à 40 000 euros que dans un robot à 700 euros. Quelles sont donc les règles d’or du robot qui se déplace dans un appartement ou une maison ? Ne pas rester coincé Au cours de nombreuses années de pratique, nous avons constaté que les robots qui avancent sans problème sont ceux qui nettoient le mieux les sols. Le défi le plus important pour n’importe quel robot est donc d’éviter de rester coincé ou de s’arrêter au beau milieu d’un cycle. Une cartographie élaborée et une bonne puissance d’aspiration n’apportent pas grand-chose si le robot cesse de fonctionner dix minutes après votre départ au travail. Parmi les pièges les plus courants figurent les câbles d’alimentation, les câbles de chargement, le linge qui traîne (en particulier les chaussettes), les rideaux qui pendent ou les draps, les bords des tapis, les grilles d’aération, les seuils hauts (certains robots n’arrivent pas à les franchir) et les meubles avec des pieds en tube ou extra-larges. Les modèles haut de gamme ont parfois du mal avec les éclairages faibles (si le robot a une caméra) et les meubles chromés (si le robot utilise un lidar). Les tapis noirs (ou les sols sombres et non-réfléchissants) sont semblables à un puits sans fond pour les détecteurs anti-chute, si bien que de nombreux robots ne les nettoient pas. Certains logements comportent davantage de pièges que d’autres, et la plupart en comptent au moins quelques-uns. Les robots d’excellente qualité peuvent faire face à quasiment tous ces risques, alors que d’autres sont incapables de gérer la majorité d’entre eux. Une multitude de facteurs affectent leurs performances autour des obstacles : le nombre et l’emplacement des détecteurs de chocs, le réglage des capteurs de chute, la façon dont les brosses tournent, la manière dont le robot repère les enchevêtrements ou les blocages, la taille des roues, la tension des ressorts et l’emplacement des pivots dans la suspension ; sans parler des algorithmes qui transforment les données des capteurs en mouvements du robot. Dépenser plus ne garantit pas que vous aurez un robot agile qui sait se sortir de tous les pièges. Certains des modèles les plus chers sont aussi ceux qui ont le plus tendance à rester coincés, et inversement. Ne pas se perdre Le deuxième plus grand défi est de parvenir à nettoyer le plus de surface possible dans la maison sans oublier trop de zones. Les aspirateurs robots peuvent y parvenir de différentes manières. La méthode la plus simple et la plus abordable est une navigation « Bump-and-run » (autotamponneuse) semi-aléatoire, dans laquelle le robot parcourt tant bien que mal le logement sans suivre d’itinéraire particulier et en faisant des tours semi-aléatoires dès qu’il rencontre un obstacle et qu’il ne peut plus avancer. Et ce jusqu’à ce que la batterie tombe à plat. La plupart des robots plus abordables naviguent de façon semi-aléatoire, en déambulant jusqu’à ce que la batterie soit épuisée. Ils n’ont pas l’air très futé quand on les regarde faire, mais c’est un système très efficace dans de nombreux logements. CRÉDIT : WIRECUTTER/LIAM MCCABE. Même s’ils ont l’air un peu idiot, nous avons trouvé que les modèles « Bump-and-run » ramassaient souvent plus de saletés que leurs homologues « intelligents ». C’est dû à leur persévérance, puisqu’ils effectuent deux ou trois passages au cours d’une même séance (tant que la surface n’est pas trop grande). Bien sûr, il peut arriver aux robots « Bump-and-run » de manquer une zone, voire toute une pièce un jour, mais si vous les lancez au moins plusieurs jours par semaines, ils devraient finir par couvrir toute la surface assez souvent pour que vos sols soient toujours très propres. « J’ai déjà vu mon robot aspirer la même zone de 4 m2 pendant au moins 30 minutes », raconte Gustave Gerhardt, qui travaille chez Wirecutter, « mais globalement, son fonctionnement aléatoire est efficace. » Toutefois, les robots « Bump-and-run » ne conviennent pas à tout le monde. Certaines personnes sont très stressées quand elles observent leurs mouvements imprévisibles. Dans les logements plus grands, ces robots ont davantage tendance à manquer de grandes zones ; 90 m2 par niveau est un maximum confortable, mais si la surface est supérieure, vous devrez sûrement installer des barrières (ou acheter un autre robot plus intelligent). Et un plan de sols variable, avec des cadres de porte étroits et de longs couloirs, augmente les risques que le robot passe beaucoup de temps à chercher une sortie pendant qu’il nettoie le même espace encore et encore. Si vous êtes prêt à payer plus, les robots avec un système de cartographie haut de gamme suivent un itinéraire de nettoyage méthodique, en grille, et comprennent la disposition de votre logement pendant qu’ils travaillent. Ils ne devraient louper aucune zone (ni repasser plusieurs fois sur la même). Ils peuvent aussi regagner sans problème leur base, recharger leur batterie, puis reprendre le nettoyage où ils l’avaient laissé, s’ils n’avaient pas terminé. Globalement, ils devraient pouvoir nettoyer tout un niveau de votre logement, à chaque séance, quel que soit votre plan de sols. C’est utile pour les grandes maisons, où les robots « Bump-and-run » risquent de se perdre. Par ailleurs, la vie est déjà assez chaotique, donc si vous êtes plus à l’aise avec un robot qui se comporte de façon prévisible, offrez-vous ce plaisir. Les systèmes de cartographie existent sous différentes formes. Certains robots à système de cartographie déambulent dans votre logement un peu comme les robots « Bump-and-run », sauf qu’ils respectent un schéma quadrillé et effectuent en permanence un suivi (« track ») de leur position. On pourrait les appeler des robots « Bump-and-track ». Ils dessinent une carte en fonction de ce qu’ils ont déjà rencontré. Les meilleurs utilisent une caméra orientée vers le plafond (entre autres) pour réaliser les cartes. Récemment, nous avons commencé à voir des modèles moins chers qui emploient des gyroscopes, bien qu’ils semblent perdre facilement leur chemin. D’autres robots à cartographie utilisent un télémètre pour précartographier chaque section de votre logement. Ils peuvent donc scanner les obstacles et dessiner une grande partie de leur carte avant de commencer à nettoyer une zone spécifique. La plupart de ces modèles emploient des lasers (lidar), mais nous en avons vu certains qui intègrent une caméra ou un combiné laser et caméra. Un modèle doté d’un combiné caméra et sonar devrait arriver sur le marché cette année également. Notre avis : les robots à système de cartographie ne sont pas forcément meilleurs que les robots « Bump-and-run », même s’ils coûtent deux, trois, voire quatre fois plus cher. Ils n’arrivent pas forcément mieux à éviter les pièges ni à en sortir. En raison de la complexité accrue de leurs systèmes de navigation, beaucoup d’entre eux s’emmêlent plus facilement les pinceaux, et ont donc plus de chances de s’arrêter au beau milieu d’une séance de nettoyage. Par ailleurs, les robots à cartographie qui ont une faible puissance d’aspiration ramassent moins de saletés que leurs homologues « Bump-and-run », car ils ne passent qu’une seule fois au même endroit au cours d’une séance. Ce n’est donc pas parce que les robots à cartographie ont l’air plus intelligent qu’ils sont plus efficaces pour nettoyer votre logement. Par conséquent, avant de dépenser plus, commencez par jeter un œil aux robots « Bump-and-run ». Aspirer les saletés évidentes Les performances de nettoyage sont importantes, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Tant que vos sols ont l’air propre à l’œil nu, et que vous ne sentez pas de miettes ou de cheveux collés sous vos pieds quand vous marchez, c’est que le robot fait bien son travail. C’est un plus si un robot peut aspirer la poussière fine dans vos tapis, mais même les robots les plus puissants sont beaucoup moins performants en termes d’aspiration brute qu’un aspirateur classique à 80 euros, donc ne comptez pas sur lui pour un nettoyage en profondeur. Dans tous les cas, nous pensons qu’il est inutile de se demander quels robots ont la plus forte puissance d’aspiration. Mais voici ce qu’il leur faut pour être efficaces : • Au minimum, les aspirateurs robots doivent être dotés d’une brosse rotative et de préférence d’au moins une brosse latérale pour nettoyer efficacement. • Comme pour tous les types d’aspirateurs, l’aspiration et l’action des brosses rotatives ont une incidence sur l’efficacité du nettoyage. Pour les robots « Bump-and-run », l’autonomie de la batterie est aussi un facteur important. En effet, une durée plus longue offre plus de temps pour couvrir l’intégralité du sol et, avec un peu de chance, de passer plusieurs fois au même endroit (l’autonomie de la batterie est moins importante pour les robots à cartographie, car ils peuvent se recharger tout seuls au milieu d’une séance et reprendre où ils s’étaient arrêtés). Si l’une de ces caractéristiques clés est de qualité, ce n’est pas grave si les autres sont un peu plus faibles. Par exemple, certains robots offrent une forte puissance d’aspiration, mais des brosses moins efficaces. Et il en va à l’inverse pour d’autres. De nombreux robots ont une puissance d’aspiration assez faible, mais suffisamment d’autonomie pour effectuer plusieurs passages et travailler efficacement (certains modèles ont des paramètres d’aspiration réglables, qui permettent de trouver le juste équilibre entre économiser la batterie et choisir la puissance qui convienne le mieux au logement ; mais souvent, la différence ne saute pas aux yeux). D’après notre expérience, plusieurs de ces approches sont des méthodes valables pour ramasser beaucoup de saleté. Ceci étant, si vous avez des tapis épais (avec des fibres d’1 à 2 cm), et des animaux à poils longs, nous vous conseillons d’investir davantage pour acquérir un robot doté d’une puissance d’aspiration légèrement supérieure que les robots moins chers. Quel que soit le nombre de passages effectués par les robots peu puissants, ils ne sont tout simplement pas assez efficaces pour extraire une grande quantité de poils des fibres des tapis. Ce qui compte également Par ordre décroissant d’importance, globalement : • Un robot plus silencieux est plus facile à supporter si vous devez être chez vous pendant qu’il fonctionne. À trois mètres de distance, nous avons mesuré un niveau sonore de 54 dBC pour l’Eufy 11S, ce qui est assez silencieux pour ne pas avoir à augmenter le son de la télé. D’autres modèles tournent autour de 60 dBC, ce qui est comparable au bruit de fond dans un bureau. Plusieurs modèles montent à 65 dBC quand ils se trouvent sur des sols nus ; cela reste plus silencieux qu’un aspirateur classique, mais assez fort pour devenir gênant au bout d’une vingtaine de minutes. • Les robots qui sont relativement bas et légers ont un avantage sur leurs concurrents plus hauts et plus lourds : ils peuvent passer sous davantage de meubles et sont souvent plus efficaces pour franchir les seuils et passer d’un sol nu à un tapis. Tous les modèles qui font moins de 7,5 cm de haut sont très fins. En dehors de la hauteur, nous avons constaté que la forme du robot n’est pas très importante : oui, les robots en D rentrent mieux dans les coins que les ronds, mais les robots ronds ont des brosses latérales qui parviennent plus ou moins au même résultat, tant que vous ne dispersez pas exprès du talc contre vos plinthes pour tester leurs capacités. • Un bon robot doit avoir des composants de rechange faciles à trouver ; au moins des filtres, mais aussi si possible des brosses, des batteries, des roues et même la transmission. Opter pour un filtre générique est acceptable, mais les pièces détachées comme l’électronique doivent être achetées auprès du fabricant, pour ne pas risquer d’endommager le robot. Il est aussi préférable que les robots soient faciles à démonter pour pouvoir les nettoyer ou les réparer. • Les marqueurs de limites peuvent être utiles si vous voulez empêcher votre robot d’entrer dans une pièce ou une zone spécifique où il aurait tendance à rester coincé, ou si vous en avez assez qu’il renverse les gamelles de nourriture et d’eau de votre chien ou chat. Nous aimons les balises de « mur virtuel » du Roomba car elles sont fiables et discrètes. Mais plusieurs robots à système de cartographie permettent désormais de créer des limites vraiment invisibles via une appli pour smartphone ; c’est une excellente idée, même si certaines fonctionnent mieux que d’autres. Certains robots utilisent des bandes magnétiques hideuses, disposées au sol. De nombreux robots bon marché n’ont pas de marqueurs de limites du tout. • Une connectivité Wi-Fi peut être utile. Elle permet d’ajouter le robot au réseau sans fil du domicile afin de le contrôler depuis une appli pour smartphone, ou parfois via un assistant vocal (comme Alexa ou l’Assistant Google). L’utilisation la plus évidente : on peut démarrer ou arrêter le robot quand on n’est pas chez soi. Les applis permettent aussi de programmer facilement un horaire de nettoyage, de savoir à quel moment il faut remplacer les composants ou de régler certains paramètres de nettoyage (les robots sans Wi-Fi sont généralement accompagnés d’une télécommande physique, qui reste pratique). Néanmoins, comme pour tout ce qui implique des réseaux sans fil, personne ne peut garantir que le Wi-Fi du robot fonctionnera correctement. Et ce type de problème peut porter sur les nerfs. Par ailleurs, tous les robots ont la capacité de collecter au moins certaines données sur votre plan de sols (les robots à système de cartographie peuvent même en collecter pas mal) et s’ils se connectent au Wi-Fi, il y a toujours un risque que les données tombent entre des mains mal intentionnées. Par exemple, une société de sécurité a trouvé comment regarder directement à travers la caméra de certains aspirateurs robots LG. Et un petit mouvement de panique s’est déclenché après qu’un article publié par Reuters a indiqué, à tort, qu’iRobot avait l’intention de vendre les données des utilisateurs à des tiers. Nous sommes en train de vérifier les politiques de sécurité et de confidentialité des données des fabricants des robots que nous recommandons et nous actualiserons notre guide en fonction. Mais si ces aspects vous dérangent ou vous inquiètent, vous pouvez soit acheter un robot sans connexion, soit simplement ne jamais configurer le Wi-Fi ; ces robots nettoieront quand même votre maison automatiquement, même si vous ne les connectez pas à Internet. • La plupart des robots ont quelques modes de nettoyage différents au-delà de la configuration initiale, qui consiste à couvrir tout le logement. D’après notre expérience, la plupart des utilisateurs n’utilisent jamais aucun de ces modes, mais vous pourrez trouver un mode surface restreinte (très courant) ou l’option pilotage manuel (moins courante), pratique pour gérer une petite zone bien délimitée. • La taille du réservoir n’a globalement aucune espèce d’importance. Si vous avez plusieurs animaux très poilus, disons que c’est un critère à étudier, mais nous ne recommanderions pas un robot simplement parce qu’il a un grand réservoir. Les premières fois que l’on utilise ces robots, que l’on ait des animaux ou non, on tend à trouver que le réservoir se remplit rapidement. Il est plein de cheveux et de poils qui traînaient au sol et qu’on n’avait même pas remarqués. Mais au bout d’une semaine environ de nettoyages réguliers, il devrait commencer à revenir avec de moins en moins de cheveux. Les différences de taille de réservoir d’un modèle à l’autre ne sont de toute façon pas très grandes. Par conséquent, si votre meute de chiens hirsutes parvient à remplir le réservoir d’un robot, elle fera probablement de même avec n’importe quel autre modèle (à moins qu’il puisse se vider en cours de séance, comme le Roomba i7 +). Nous lisons beaucoup d’avis d’utilisateurs pour tous les robots que nous envisageons de recommander, même si nous ne faisons plus très attention aux notes moyennes. Les commentaires sont très utiles pour découvrir d’éventuels problèmes de fiabilité ou de service client, ou des défauts de navigation que nous n’avons pas détectés nous-mêmes. Ils nous aident aussi à comprendre ce que nos lecteurs ont envie de savoir et ce qui est vraiment important pour eux. Mais la manipulation des avis est devenue courante, donc nous faisons moins confiance aux notes moyennes qu’auparavant. Entretien et réparations En fonction de votre robot, vous devrez peut-être faire un peu de rangement avant de démarrer une séance de nettoyage. Voici comment je procède : je prépare mon appartement en ramassant le linge et les câbles qui traînent au sol. Auparavant, je devais déplacer la gamelle d’eau de mon chat, mais ce n’est plus nécessaire avec nos tout derniers choix, car soit ils évitent les collisions (EcoVacs et Eufy), soit ils sont fournis avec un mur virtuel qui peut définir un périmètre « à ne pas franchir » (Roomba). J’avais aussi l’habitude d’enlever les tapis légers pour qu’ils ne se bloquent pas dans les roues du robot ; avec le Roomba 690, je le fais toujours, mais ce n’est pas nécessaire pour tous nos autres choix qui s’en sortent très bien. Attendez-vous à quelques ratés pendant les premières séances. Mais ensuite, vous connaîtrez les points faibles de votre robot et vous saurez comment préparer votre logement rapidement pour qu’il avance sans problème. Les cheveux s’accumulent dans les roulements de la brosse rotative et dans toute autre pièce qui tourne. Veillez à la nettoyer au moins une fois par mois. WIRECUTTER / LIAM MCCABE Tous les robots requièrent un peu d’entretien. Dans la plupart des logements, nous pensons qu’il faut compter une heure d’entretien du robot par mois pour qu’il reste en forme (un peu plus s’il est très sollicité). Quelques astuces : • Secouez les filtres régulièrement. • Vous pouvez faire des économies en utilisant des filtres génériques, mais cela risque d’annuler votre garantie si vous ne faites pas attention. • Enlevez les cheveux emmêlés dans la brosse rotative si nécessaire. • Nettoyez les roulements de la brosse rotative, des roulettes et des brosses latérales une fois par mois environ. • Essuyez les capteurs si nécessaire, en fonction des instructions du fabricant. • Gardez une bombe d’air comprimé à proximité pour éventuellement faire sortir la poussière du mécanisme ou des recoins difficiles à atteindre dans le robot. Nous vous conseillons de remplacer les filtres et les brosses latérales plusieurs fois par an, le rouleau de la brosse environ une fois par an, et la batterie au cas par cas (peut-être tous les deux ans, mais cela dépend de la fréquence d’utilisation du robot). Et si votre robot rencontre un problème mécanique en dehors de la période de garantie, vous devriez pouvoir le réparer, surtout si c’est un modèle Roomba ou Neato. Ne considérez pas votre robot comme perdu avant d’avoir vérifié si la pièce en panne est disponible.
Comparatif « Wirecutter ». Vous êtes tentés de confier la corvée d’aspirateur à un robot ? Suivez le guide pour trouver un modèle efficace, silencieux et qui passe partout sans rester coincé, le tout à un prix accessible. Nous avons testé une trentaine de modèles de marque LG, iRobot, Eufy, Neoto, Ecovac, Samsung et Botvac. Voici nos choix.
https://www.lemonde.fr/guides-d-achat/article/2019/10/13/les-meilleurs-aspirateurs-robots_6015335_5306571.html
mlsum-fr-895
La galette au houblon, orge caramélisée, bière glacée de Jessica Préalpato PIerre Monetta pour M Le magazine du Monde Ingrédients pour 6 personnes Pour la galette au houblon 275 g de lait entier 100 ml de bière brune 8 g de houblon mixé en poudre 300 g de farine 4 g de sel fin 9 g de levure chimique 240 g de beurre fondu chaud 3 œufs, jaunes et blancs séparés 35 g de sucre Pour l’orge caramélisée 100 g d’orge maltée 20 g d’eau 45 g de sucre bio non raffiné Pour la sauce à l’orge 100 g d’orge maltée 200 g de lait 150 g de crème liquide 100 ml de bière brune type Monk 10 g de miel d’arbousier Étape 1 : la préparation de la galette au houblon Chauffer doucement le lait, la bière et le houblon. Dans un cul-de-poule, mélanger la farine, le sel et la levure. Incorporer le mélange lait-bière en fouettant, ajouter les jaunes puis le beurre fondu, toujours en fouettant. Monter les blancs en les serrant au sucre. Incorporer les blancs montés. Cuire en galette épaisse dans un poêlon. Caraméliser au beurre sucré. Étape 2 : la caramélisation de l’orge Torréfier rapidement l’orge à la poêle. Faire chauffer l’eau et le sucre. Dès que le sirop s’épaissit, ajouter l’orge. Mélanger sur feu doux jusqu’à caramélisation. Débarrasser sur papier de cuisson graissé, laisser refroidir, puis concasser finement. Étape 3 : la confection de la sauce à l’orge Torréfier l’orge à la poêle. Faire chauffer le lait avec la crème, la moitié de la bière et l’orge, éteindre et infuser 5 minutes. Mixer puis passer au chinois. Ajouter le reste de la bière et réserver au frais. Étape 4 : le dressage et le service Saupoudrer la galette chaude d’orge caramélisée. Servir avec la sauce à part, une pointe de miel d’arbousier sur le bord de l’assiette et une bière brune glacée. (Version simplifiée de la crème onctueuse d’orge maltée, bière givrée et houblon servie au Plaza Athénée.)
Orge, malt, torréfaction, fleurs de houblon… Pour ce dessert signature, la chef pâtissière du Plaza Athénée convie à une expérience sensorielle unique autour de la bière et de l’amertume.
https://www.lemonde.fr/les-recettes-du-monde/article/2019/07/12/la-galette-au-houblon-orge-caramelisee-biere-glacee-la-recette-de-jessica-prealpato_5488694_5324493.html
mlsum-fr-896
Johann Chapoutot est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Sorbonne et auteur de La Loi du sang. Penser et agir en nazi (Gallimard, 2014). La nature joue un rôle central dans l’idéologie nationale-socialiste. Mais de quelle nature s’agit-il ? Les nazis, en effet, n’ont cessé de dire qu’ils étaient de grands amoureux de la nature. Ils jouaient ainsi d’une corde sensible dans la culture allemande, où la tradition romantique insiste sur la fusion de l’homme et du paysage. Mais cette « nature » est une arène finie, un lieu d’affrontement zoologique entre les espèces et les races pour la maîtrise des espaces et des approvisionnements. C’est un jeu à somme nulle où un gagnant implique un perdant, ou une prise implique une perte, ce qui permet de justifier la violence et le crime. Quand les nazis disent obéir à la loi de la nature, leur pensée procède d’un darwinisme social parfaitement assumé, selon lequel il n’y a pas de place pour tout le monde – l’une des devises de la Wehrmacht était : « Le Russe doit mourir pour que nous vivions ». Les lois nazies de protection de la nature avaient pour unique objectif de protéger le sol allemand et de préserver une ruralité idéalisée érigée en conservatoire de la germanité originelle Autre élément essentiel : cette loi du plus fort ne s’impose pas seulement au sang, mais aussi au sol. C’est la doctrine nazie du biotope, du Lebensraum ou « espace vital ». L’idée est de maîtriser un espace pour sécuriser l’approvisionnement alimentaire de la race, et cette légalité « naturelle » justifie aussi bien de tuer un enfant que d’affamer une population. Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Ecologie intégrale », écofascisme… : une histoire des écologies identitaires Cette doctrine ne s’accompagnait-elle pas d’une réelle sensibilité écologique ? Ils disaient l’avoir, et arguaient du fait que le sol était un bien précieux dont provenait la race germanique. Mais dans la pratique, les nazis ont été de redoutables destructeurs de la nature. Ils ont fait passer, c’est vrai, des lois de protection de l’animal et des espaces sensibles – lois qui avaient d’ailleurs été rédigées avant 1933. Mais les premières étaient essentiellement dirigées contre la pratique juive de la cacherout, code alimentaire qui implique d’égorger les bêtes vivantes. Quant aux secondes, elles avaient pour unique objectif de protéger le sol allemand et de préserver une ruralité idéalisée érigée en conservatoire de la germanité originelle. Enfin et surtout, ces lois n’ont jamais été respectées ! Bien au contraire, la terre et la forêt ont été violentées et détruites sous le régime nazi comme jamais dans l’histoire allemande. A partir de 1936, le plan de quatre ans décrète une mécanisation et une artificialisation sans précédent de l’agriculture, et l’on assiste à une explosion de l’agrochimie en Allemagne. Car l’obsession du régime nazi, c’est le rendement : cette notion est capitale pour saisir son appréhension de la nature. Celle-ci doit produire, elle doit donner des biens, des nutriments, du bois et de l’énergie. Donc on brûle, on consomme et on consume. On bétonne massivement les côtes atlantiques de l’Europe pour des impératifs de défense. On détruit des dizaines de kilomètres carrés de forêts pour construire des camps de concentration. Partout, la nature est mise en coupe réglée pour servir « la protection et l’accroissement du sang allemand ».
C’est avant tout la défense de l’espace vital qui présidait aux visées « écologiques » nationales-socialistes, explique l’historien Johann Chapoutot dans un entretien au « Monde ».
https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/10/04/la-protection-de-la-nature-permettait-aux-nazis-de-justifier-la-violence-et-le-crime_6014152_3232.html
mlsum-fr-897
La milieu de terrain Jill Scott après son but au Havre, le 27 juin. LOIC VENANCE / AFP Pour avoir croisé le public anglais il y a un an, sur les rives de la Volga, on le savait capable de longs voyages. Alors, la traversée de la Manche… Au stade Océane du Havre, tambours et trompettes avaient beau jeu. Elles se sont fait entendre sans discontinuer : déjà avant le premier but, qui fut pourtant précoce ; et encore après le match. Score final : 3-0 pour les Anglaises face à la Norvège, en ce premier quart de finale du Mondial, jeudi 27 juin. Les « Three Lionesses » (leur surnom) affronteront en demies la France ou les Etats-Unis, selon l’issue du match de vendredi. Les voilà qui égalent déjà leur place de demi-finalistes d’il y a quatre ans : leur meilleure performance, à ce jour, après cinq participations au Mondial (sur huit possibles). Leur soirée normande avait de quoi plaire. Il y eut du monde : des tribunes bien remplies (21 111 spectateurs) et, pour ce que l’on en a entendu, pour ce que l’on en a vu (ces croix de saint Georges derrière un but), acquises à l’Angleterre. Il y eut du vent, aussi : une brise bienvenue qui vous ferait oublier la canicule ailleurs dans le pays, le temps d’un match à 24 degrés Celsius. Lucy Bronze bientôt de retour à Lyon Il y eut du jeu, surtout. Les Anglaises ont fait honneur à leur public autant qu’à leur statut de troisième nation au classement mondial de la FIFA. « Don’t Take Me Home ! » (« Ne me ramenez pas à la maison ! »), dit l’une de leurs chansons. Leur voyage en France se poursuivra d’au moins cinq jours, et c’est mérité. Quatre victoires ont précédé celles-ci. Trois en phase de poules, dont l’une contre les Japonaises (2-0), vice-championnes du monde en titre, qui avaient justement éliminé l’Angleterre il y a quatre ans. Puis une en huitièmes de finales (3-0) contre des Camerounaises peu aidées par l’arbitrage vidéo… Le titre honorifique de « joueuse du match » a logiquement récompensé Lucy Bronze. Côté droit, l’arrière latérale de Lyon a tout fait. Bien défendu, bien attaqué. C’est elle qui a adressé la passe décisive pour la frappe de Jill Scott et le premier but, à ras de terre (3e minute). Elle, encore qui a armé une frappe puissante pour le troisième et dernier but (57e minute). Entre-temps, citons aussi Ellen White, comme d’habitude : bien placée dans la surface (40e), l’attaquante a inscrit son cinquième but de la compétition, après un centre de Nikita Parris, et après, là encore, un premier décalage de Bronze. Le succès contre la Norvège aurait pu être encore plus large si la gardienne norvégienne, Ingrid Hjelmseth, n’avait pas détourné un penalty accordé après recours à l’arbitrage vidéo (84e) : une sanction pour punir Maria Thorisdottir d’avoir poussé Steph Houghton, défenseuse centrale montée jusque dans la surface adverse. Soyons justes : ce succès contre la Norvège a également failli être plus serré, mais la capitaine Houghton a tenu bon dans sa propre défense, et les Norvégiennes ont elles-mêmes manqué d’à-propos à l’approche de derniers mètres. Les Anglaises disputeront leur demi-finale le 2 juillet à Lyon, en terrain familier pour Lucy Bronze.
Soutenues par leur public, au Havre, les Anglaises ont éliminé (3-0) la Norvège en quarts de finale. Elles affronteront en demies soit la France, soit les Etats-Unis.
https://www.lemonde.fr/football/article/2019/06/27/coupe-du-monde-feminine-les-anglaises-restent-de-ce-cote-de-la-manche_5482375_1616938.html
mlsum-fr-898
Une électrice vote à La Marsa, au nord de Tunis, dimanche 6 octobre pour les élections législatives. Riadh Dridi / AP A la Marsa, commune balnéaire au nord de Tunis, l’affluence était modeste, dimanche 6 octobre, une demi-heure après l’ouverture du bureau de vote installé au collège Taïeb-Mhiri. Les peintures poétiques sur les murs figurant une femme en sefsari [vêtement traditionnel couvrant le corps de la femme] et des fleurs contrastent avec l’atmosphère tendue de ce scrutin législatif, deuxième rendez-vous électoral après le premier tour de l’élection présidentielle du 15 septembre. « On attend moins de gens que pour la présidentielle, c’est normal, les gens ont été fatigués par toutes les polémiques qui s’en sont suivies », confie une observatrice. Les rares matinaux sont ceux qui sont les moins indécis. Abdellah Ben Mansour, 34 ans, directeur général d’une société familiale, marche sans hésiter en s’éloignant de l’isoloir, lunettes d’aviateur vissées sur le nez. « Je n’ai pas hésité, je soutiens Nabil Karoui et son parti Qalb Tounès [Au cœur de la Tunisie], déclare-t-il d’un ton assuré. Je suis un fervent anti-islamiste. Pour moi, il n’y a que lui qui puisse faire rempart à Ennahda. Je crois encore dans les partis politiques et c’est un parti que je connais bien. » Article réservé à nos abonnés Lire aussi Avis de turbulences politiques en Tunisie avant les élections législatives et présidentielle Cet argument du « vote utile » anti-Ennahda a été l’un des axes de campagne des partisans de M. Karoui, qui espèrent ainsi ressouder autour des couleurs de Qalb Tounès une famille « moderniste » déchirée lors du premier tour de la présidentielle. Mais dans ce bureau de vote de La Marsa, certains sont plus mitigés et ne veulent pas retomber dans les clivages idéologiques de 2011 et 2014 centrés autour de la question de l’islam politique. « Ma principale peur reste le retour de la majorité islamiste » Adel Khanfir, 52 ans et dirigeant d’une PME, ne veut ainsi plus voter pour des partis traditionnels. Il avait donné sa voix en 2014 au parti islamo-conservateur Ennahda mais, cette fois-ci, il se place plutôt dans la continuité de la tendance exprimée lors du premier tour de la présidentielle, à savoir un vote antisystème en faveur des personnalités hors du sérail politique. Des électeurs font la queue pour voter à La Marsa, au nord de Tunis, dimanche 6 octobre pour les élections législatives. Riadh Dridi / AP Le 15 septembre, la majorité des votants avaient choisi des candidats « outsiders ». Parmi eux s’était distingué en tête le juriste conservateur, enseignant en droit constitutionnel, Kais Saied (18,4 % des voix), qui avait misé sur une campagne sobre et sa réputation d’intégrité. Il avait été talonné par Nabil Karoui (15,6 %), candidat emprisonné pour suspicion de « blanchiment d’argent » et d’« évasion fiscale », homme d’affaires et de médias qui dit vouloir offrir une alternative à l’offre politique actuelle. « Je n’ai pas vraiment tenu compte du résultat de la présidentielle, car on m’a trop parlé du ‘vote utile’ et ça m’a agacé, confie Adel Khanfir. Pour ce scrutin, j’ai donc fini par choisir un petit parti qui monte pour renouveler un peu, et puis aussi parce que ma sœur est dans sa liste. » Il a choisi l’Union populaire républicaine (UPR), un parti populiste. Son président, Lotfi Mraïhi, était également candidat à la présidentielle, où il a réalisé un score de 6,6 %. Cyrine ben Aïd, une étudiante en expertise comptable de 22 ans a aussi choisi un parti qu’elle ne connaissait pas auparavant. C’est la seconde fois qu’elle vote depuis qu’elle y a droit. Elle a accordé son suffrage à la liste du Parti destourien libre (PDL), dirigée par l’avocate Abir Moussi, nostalgique de l’ancien régime de Ben Ali. « J’ai bien aimé le fait qu’elle soit une femme et qu’elle ait un programme réaliste, précise l’étudiante. Ma principale peur reste le retour de la majorité islamiste, je préfère avoir une Assemblée équilibrée. » Un électeur vote à La Marsa, au nord de Tunis, dimanche 6 octobre, pour les élections législatives. Riadh Dridi / AP Elle admet qu’au sein de sa famille les votes sont très divisés. « Ma grand-mère va voter pour le parti de Nabil Karoui alors que mon père est plutôt pro-UPR, rigole-t-elle. Vous voyez, rien à voir. » Abdeljabar Yahyaoui, un boulanger de 59 ans, la cigarette aux lèvres, continue, lui, d’exprimer sa confiance en Ennahda. « C’est un parti qui reste organisé et présent sur le terrain, souligne-t-il. Ils n’ont pas eu l’opportunité de gouverner seuls en 2011 ou en 2014, c’est pour ça que ça n’a pas marché. » « Les autres n’ont rien fait pour nous » La Marsa a la réputation d’être une banlieue riche et bourgeoise de Tunis, mais elle compte aussi dans son périmètre des quartiers populaires, offrant du coup un paysage social relativement diversifié. En traversant Bouselsla, pour aller à Bhar Lazrag, quartier plus défavorisé, les souks et les étals anarchiques drainent les fidèles du marché. Les belles villas immaculées laissent progressivement place à des demeures plus modestes. Lire aussi La Tunisie guettée par le risque d’émiettement parlementaire Au bureau de vote de l’école primaire de Bhar Lazrag, l’éventail des suffrages est large, allant de l’extrême gauche au vote sanction. Najet Daboussi 54 ans, est venu avec son fils. Cette femme de ménage assume son vote pour Qalb Tounès de Nabil Karoui. « Je l’ai vu aider les gens, les zawelis [personnes défavorisées], dit-elle. Je pense qu’il va changer les choses avec son parti. Les autres n’ont rien fait pour nous de toute façon. » Faouzia Kefi, une cuisinière de 59 ans, qui vient juste de la précéder devant l’urne, a fait le même choix. Ses cheveux blancs sont tirés en chignon, elle essuie vigoureusement son doigt trempé dans l’encre bleue. « Je n’ai pas reçu mon aide sociale depuis quatre mois alors que j’ai quatre enfants, explique-t-elle. Du coup, on vit juste sur celle de mon mari. Les conditions de vie sont très dures ici. Si ce n’est pas l’augmentation des prix, c’est la pluie qui vient bloquer tout le monde avec les routes mal entretenues qui s’inondent, ou c’est la criminalité. Il n’y a plus d’ordre. J’aimerais bien quelqu’un comme Zine [en référence à l’ex-autocrate Zine El Abidine Ben Ali] ». Faouzia Kefi aurait pu voter pour le PDL de Mme Moussi, qui capitalise cette humeur nostalgique, mais elle aura finalement porté sa préférence vers Nabil Karoui. « Il y a peu d’électeurs qui se rendent aux urnes » Leila Gnaoui, une ingénieure de 50 ans, est venue accompagnée de sa fille de 19 ans qui vote pour la première fois. Elle a choisi la gauche, à laquelle elle reste fidèle malgré ses faibles scores aux autres scrutins. « Nous avons toutes les deux voté pour le Front populaire [coalition de partis de gauche] car ils sont contre le système, il faut un vrai changement », dit-elle. Sa fille a été séduite par le profil de la liste, composée de jeunes candidats. « Je veux qu’il y ait plus de jeunes au Parlement, explique-t-elle. C’est pour cela que j’ai voté pour eux. » Le taux d’abstention reste le grand risque de ce scrutin parasité par les polémiques autour de la présidentielle et notamment du cas juridique inédit du candidat emprisonné Nabil Karoui. Le taux d’absentéisme de l’Assemblée sortante – 30 % en plénière et 50 % en commission – ainsi que le « nomadisme politique » de certains partis – 87 sur 217 ont changé de parti durant la législature – ont aussi nourri la désaffection des électeurs. « Le cas de La Marsa est le même que dans le reste de la Tunisie, admet Slim Meherzi, le maire de la commune élu en tant qu’indépendant aux municipales de 2018. Il y a peu d’électeurs qui se rendent aux urnes. Je pense que l’on devrait comptabiliser le vote blanc en plus de l’abstention, car cela veut dire beaucoup dans cette élection. »
Les électeurs tunisiens se rendent aux urnes en rangs clairsemés dimanche, pour un scrutin législatif qui semble annoncer une future Assemblée émiettée.
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/06/au-nord-de-tunis-abstention-et-vote-eclate-lors-des-elections-legislatives_6014431_3212.html
mlsum-fr-899
Un « rafraîchissement » s’est amorcé dimanche La vigilance orange pour la canicule a été levée dans le nord-ouest et ne concerne plus que 32 départements du pays, contre 75 la veille, a annoncé Météo France dimanche matin. « Le rafraîchissement s’est bien amorcé sur le nord et sur une grande moitié ouest du pays », note Météo France, ajoutant que l’épisode caniculaire se limite « maintenant à une grande partie est du pays ». Dans les départements maintenus en vigilance orange, « les températures maximales seront supérieures à 35 degrés », précise Météo France. Ils se situent dans un grand tiers sud-est du pays, depuis l’Aude jusqu’au Bas-Rhin, en englobant le Massif central, la Côte d’Azur, les Alpes ou encore la Corse. Une partie du pays notamment la région parisienne, avait été encore soumise à des températures suffocantes samedi au sixième jour d’une vague de chaleur exceptionnelle. La journée de vendredi avait été marquée par un record absolu de près de 46 °C dans le Midi. Onze maisons et 620 hectares détruits par des incendies dans le Gard Touché vendredi 28 juin par une vague de chaleur sans précédent, le Gard a été frappé au cours de cette journée de vigilance rouge à la canicule par une soixantaine d’incendies qui ont brûlé 620 hectares et onze maisons, selon un bilan de la sécurité civile samedi matin. Une personne et onze pompiers ont été blessés légèrement. Les feux, dont 31 se sont déclarés simultanément, portés par des vents chauds et la sécheresse extrême de la végétation, ont mobilisé 710 sapeurs-pompiers. Certains, venus en renfort d’autres départements, ont ainsi travaillé toute la nuit, sous des températures tournant autour de 30 degrés Celsius. Cent quatre-vingts véhicules de secours étaient déployés. Vendredi après-midi, dans le Gard, le thermomètre a grimpé jusqu’à près de 46 °C. Dimanche, trois incendies étaient toujours sous la surveillance des pompiers dans le Gard, dont un « plus problématique » qui a brûlé 250 hectares à Garons avec des « risques de reprises », a-t-on appris auprès de secours. 80 pompiers sont encore sur place et la température avoisinait en fin de matinée 30 degrés. Un homme suspecté d’être à l’origine d’un incendie a été interpellé vendredi après-midi à Quissac, où un feu s’était déclaré, et placé en garde à vue, a-t-on appris de source proche du dossier, confirmant une information de BFM-TV. Sa garde à vue a toutefois été jugée incompatible avec son état psychiatrique et l’homme a été hospitalisé. Des vignes « comme brûlées au chalumeau » dans le Gard et l’Hérault Les dégâts de la canicule sont également importants dans la viticulture du Gard et de l’Hérault, des vignes semblant avoir été « brûlées au chalumeau », a déclaré samedi le président de la chambre d’agriculture de l’Hérault et no 2 de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), Jérôme Despey. « Il y a eu avec la canicule de vendredi de nombreux dégâts dans des vignobles de l’Hérault et du Gard, avec des raisins qui ont été brûlés, des feuilles séchées », a-t-il souligné. Des cépages ancestraux, comme le carignan, ont été touchés, selon Jérôme Despey. « Les températures ont atteint de tels niveaux que certaines vignes semblent avoir été passées au chalumeau, littéralement grillées. C’est un phénomène que l’on n’a jamais vécu. » « La vigne en principe résiste à la chaleur, mais avec les niveaux de températures atteints vendredi, la viticulture est en train de payer un lourd tribut » face aux effets du réchauffement climatique, a-t-il ajouté. Il mettra en place dès lundi une cellule d’urgence à la chambre d’agriculture de l’Hérault pour recenser précisément les dégâts. Deux morts probablement liés à la canicule dans le Haut-Rhin, un mort dans le Vaucluse Un octogénaire et un ouvrier de 37 ans sont morts à Cernay (Haut-Rhin), victime de malaises, a-t-on appris samedi auprès du maire de cette ville, Michel Sordi. Selon lui, « il y a de fortes chances » que ces deux décès soient liés à la canicule. Le retraité est mort jeudi dans la matinée après avoir déposé son petit-fils à l’école. Selon les quotidiens L’Alsace et les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’ouvrier a quant à lui été retrouvé le même jour inconscient sur un chantier où il travaillait, au pied d’une grue. « Il travaillait, il était en phase d’effort (…) en fin de matinée » sous « une grosse chaleur » lorsqu’il a fait son malaise, a précisé M. Sordi. Une enquête est en cours afin de déterminer les causes exactes de ces décès, selon la gendarmerie. Le même jour, un couvreur de 33 ans est mort des suites d’un malaise en Ille-et-Vilaine. Par ailleurs, dans le Vaucluse, la canicule a fait un mort, arrivé en hyperthermie à l’hôpital. Entre vendredi matin et samedi midi, six personnes ont été hospitalisées en état d’hyperthermie. L’une d’entre elles est morte, et une autre avait un « pronostic vital engagé », selon la préfecture. Vendredi, des records de chaleur, à plus de 40 °C, ont été enregistrés dans le Vaucluse, placé en vigilance rouge.
Samedi, une chape de plomb pesait encore sur la France. « Il faudra attendre jusqu’à mardi pour voir l’ensemble du pays retrouver des températures moins élevées », selon Météo-France.
https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/06/29/gard-onze-maisons-et-620-hectares-detruits-par-des-incendies_5483168_3244.html
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nine. Publié le 07 juin 2019 à 10h30 - Mis à jour le 07 juin 2019 à 15h48 Leur petit nom Les Matildas. Ce petit nom est issu de l’une des chansons folkloriques australiennes les plus connues, Waltzing Matilda. Cet air est si célèbre en Australie qu’il a été suggéré comme hymne national, et souvent reconnu comme tel par les non-Australiens. Calendrier 9 juin : Australie - Italie 13 heures à Valenciennes 13 juin : Australie - Brésil 18 heures à Montpellier 18 juin : Jamaïque - Australie 21 heures à Grenoble Historique en Coupe du monde Participation à toutes les éditions depuis 1995. Meilleure performance : quart de finale (en 2007, 2011 et 2015). Classement FIFA : 6e. L’équipe qui devrait jouer Mackenzie Arnold, Alanna Kennedy, Clare Polkinghorne, Gema Simon, Ellie Carpenter, Elise Kellond-Knight, Emily van Egmond, Lisa De Vanna, Tameka Yallop Butt, Sam Kerr, Caitlin Foord. Le sélectionneur Ancien joueur puis sélectionneur adjoint de la sélection masculine, Ante Milicic, 45 ans, a été nommé à la tête des Matildas en février. Il ne disposait d’aucune expérience d’entraîneur d’une équipe féminine. Et son bail court jusqu’à la fin de la Coupe du monde. Pas forcément les meilleures dispositions pour mener à bien une campagne mondiale… Mais sa nomination, intervenue après le limogeage d’Alen Stajcic à la suite d’une enquête interne menée auprès des joueuses et qui avait révélé un « environnement toxique » autour de la sélection, a aussi redonné de l’élan aux Matildas, d’autant qu’il prône un jeu très – parfois trop – offensif, en témoigne le récent 3-5 concédé face aux Américaines lors d’un match amical. Bilan de compétences Pourquoi postulez-vous ? Nous avons disputé six phases finales sur sept, ratant seulement la première édition en 1991. Notre meilleure performance est un quart de finale en 2007, 2011 et 2015. Vous l’aurez compris, l’idée est de franchir ce cap des quarts de finale et, pourquoi pas, de terminer sur le podium de cette Coupe du monde. De quelle expérience pouvez-vous vous prévaloir ? Nos 23 joueuses cumulent 1 276 sélections, et 12 des nôtres évoluent aux Etats-Unis. Notre groupe mêle joueuses de grande expérience (quatre s’apprêtent à disputer leur quatrième tournoi planétaire) et jeunes talentueuses. Si vous deviez nous donner quelques qualités ? Nous aimons prendre le jeu à notre compte. Notre sélectionneur souhaite que nous ayons la possession du ballon, que nous jouions vers l’attaque et que nos adversaires soient obligées de s’adapter à notre jeu. Et côté défauts ? Ce jeu a les défauts de ses qualités et nous sommes assez friables en défense. Nous avons dû également batailler pour nous qualifier pour ce Mondial lors de la Coupe d’Asie 2018, ne remportant qu’une seule rencontre dans le temps réglementaire, contre le Vietnam (8-0) en phase de poule. La joueuse à suivre SAMANTHA KERR, en cinq dates : 2009 Samantha Kerr fait ses débuts professionnels à l’âge de 15 ans dans le club de Perth. Véritable phénomène, elle est nommée joueuse de l’année et remporte le trophée du plus beau but de la saison. Elle honore sa première sélection avec l’Australie la même année. 2017 Elle devient la meilleure buteuse de l’histoire de la NWSL (National Women’s Soccer League), la ligue professionnelle de football féminin aux Etats-Unis. 8 octobre 2018 Samantha Kerr est nommée parmi les quinze prétendantes au premier Ballon d’Or féminin. Elle se classera finalement cinquième. 2019 Elle devient la meilleure buteuse de l’histoire de la W-League, compétition semi-professionnelle féminine de football opposant les huit meilleurs clubs d’Australie. 2019 toujours Elle signe un contrat avec Nike pour un montant d’un million de dollars, faisant d’elle l’une des sportives les mieux rémunérées du monde. Figurez-vous Marinette… … que la vétérane Lisa De Vanna pourrait rejoindre le cercle fermé des joueuses ayant inscrit au moins un but dans quatre éditions de la Coupe du monde. A 34 ans, cette ailière de poche (elle mesure 1,56 m) est une légende vivante du football féminin. Son ancien sélectionneur, qui la dirigeait lors du premier Mondial des Australiennes, l’avait pourtant décrite comme « ingérable », à la « mentalité de gamine » et aussi « changeante que le cours de la Bourse lors du crash de 1987 ». Cent quatre sélections et 37 buts plus tard, on peut dire qu’il a eu le nez creux. Plateau télé L’Australie n’a pas la réputation d’être une terre de fins gourmets. Sa cuisine combine des origines indigènes et britanniques avec des influences méditerranéennes et asiatiques. Les viandards oseront le kangourou, viande très tendre, riche en protéines mais faible en calories. Niveau sucreries, le cake à la banane reste une valeur refuge dans les pays anglo-saxons, ainsi que le biscuit Anzac (appelé également Soldiers’biscuits, car il résistait aux longs voyages vers l’Europe), à base de flocons d’avoine, de mélasse, de sirop de sucre roux et de noix de coco.
Surnom, historique, joueuse à suivre... tout ce qu’il faut savoir sur l’équipe d’Australie pour la Coupe du monde féminine.
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